Cela fait tellement de temps que j'attend ce jour. Depuis que je suis tombée sur ces petites affiches parlant de ce jour si spécial... Enfin je vais pouvoir faire ma toute première "sortie capture". Je suis si excitée à l'idée de devenir une petite aventurière, à la recherche d'une multitude de pokémon à capturer. Cela doit faire une bonne semaine que je ne parle plus que de ça à Edward et son air saoulé doit être aussi excité que j'arrête d'en parler. Mais je risque de continuer à en parler après la sortie, quand j'aurais, ou je l'espère, mon nouveau compagnon. Mon nouveau compagnon, oui. J'ai du mal à l'imaginer, ça sera une véritable surprise. Mais une chose est sûre, et certaine, je l'aimerais de tout mon cœur.
Edward s'est aussi prêté au jeu. Son esprit compétitif a pris le dessus sur sa sagesse. Lui qui riait quand je suis revenue comme une folle avec cette petite affiche dans la main, part également faire cette grande aventure. Pas de promenade en amoureux, ça non, c'est un vrai défi. Nous avons convenu d'un pacte: pas de vaisselles au dresseur revenant avec le meilleur pokémon. Et je ne compte pas me laisser faire. J'ai préparé mon petit sac à dos la veille, et n'ai pas pu m'empêcher d'aider Edward à faire le sien. C'est une compétition, mais c'est quand même et surtout, celui que j'aime. Une bonne nuit de sommeil et aux aurores, nous étions levés. Prendre le temps de se réveiller, un petit footing avant de déjeuner, une petite douche bien chaude et une tenue confortable, j'étais prête. Et déterminée avant tout. Nous sommes partis en direction du port, le bateau partant à 9h, nous avions une dizaine de minutes d'avance. La brise de matin m'a donné le bout du nez rouge et les rayons fins du soleil jouaient dans mon dos. Cette journée va être extrêmement passionnante, découvrir de nouvelles choses me fait bouillonner de joie.
On voit déjà les ombres de notre destination du jour: l'île Cyfandir. Nous arrivons sur le bord d'une petite crique, laissant place à une plage de sable dorée. La sensation de marcher sur le sable, d'habitude si chaud, et aujourd'hui si froid est étrange. On ne s'enfonce pas, nous sommes bien stable. Une dernière information du commandant de bord pour le retour, un petit baiser délicat à Edward et me voilà partir seule sur cette île si mystérieuse à mes yeux. Divers chemins permettaient de s'engager à travers les buissons et les arbres, un premier choix difficile à faire. Mais j'ai suivi mon instant empruntant le sentier du milieu. Des variées de plantes s'offraient à moi, j'en profitai pour faire des photos de cet endroit incroyable. Je devais faire attention à ne pas glisser, le gel de la nuit restait encore présent à quelque endroit. Dans ces petites collines, le paysage étant à couper le souffle. Mais j'attendais surtout le moment, où je tomberais sur mon pokémon.

Voilà bientôt une petite heure que j'arpente les détours de l'île. Et toujours aucune forme de vie autour de moi. Je reste positive, je finirais bien par tomber sur un petit bout de chou. Le vent frais du matin persiste en cette onzième heure, faisant bouger les branches des arbres en légèreté. Aucun bruit à l'horizon, un calme légendaire qui me détend. J'ai mon appareil photo autour du cou, et un album risque d'être fait à mon retour. Cet endroit est vraiment magnifique. Mon sac à dos commence à s'agiter, j'en connais une qui ne demande qu'à sortir. J'attrape la pokéball en question, pour en libérer ma petite Mimi. Une boule de poils violette et jaune surgit à mes côtés bouillonnante d'énergie. Du Mimi tout cracher. Elle était aussi excitée que moi et ne pouvait plus attendre de partir à l'aventure. Cela fait une semaine qu'elle me réveille le matin, en pensant à aujourd'hui. Une sacrée chipie qui a bien enervé Edward. Elle qui dort pourtant si longtemps habituellement venait se glisser entre lui et moi aux aurores, nous écrasant. La voilà satisfaite. Elle court partout, dans les herbes, les buissons, comme une petite chercheuse. Elle aussi souhaite avoir un nouveau compagnon, surtout pour jouer et faire des bêtises. En ce qui concerne les autres, Rosy s'en occupera comme son petit protégé; seul le contact avec Ivy posera peut-être quelques soucis, bien qu'elle fasse de nombreux progrès. Ma petite troupe qui s'agrandit, je l'espère tant.
Nous continuions toutes les deux à chercher, à trouver celui qui serait peut-être bientôt un des nôtres. Regardant au loin, des cachettes potentielles, la main toujours sur mon Ipok prêt à être dégainé. Mimi, devant moi depuis le début, s'arrêta nette. Elle fixa un point, non fixe, ne le quittant pas des yeux. Je l'ai rattrapé à grandes enjambées, en faisant le moins de bruit possible. Arrivée à ses côtés, le champ d'arbuste qui se trouvait face à nous n'était pas seul. Cette végétation bougeait par endroit aléatoire, excitant Mimi à chaque mouvement. Soudain, une queue bleue accompagnée de sa petite étoile apparue au milieu de tout ce vert. Enfin, nous l'avions trouvé. Il se déplaça de plus en plus vite, allant dans tous les sens. Mimi fonça dessus, disparaissant dans ce champ immense. J'ai essayé de la suivre, sans réussite.

" Mimi, reviens, on va s'en occuper à deux!"

Je n'ai pas été assez rapide. Les petits cris de Mimi m'ont indiqué sa position, elle l'a aussi retrouvé. Je me suis faufilée à travers les arbustes comme j'ai pu. Mais il était trop tard. Un épais nuage violet nous enveloppa à l'instant où je les retrouva, découvrant un petit Lixy adorable. Je n'ai rien pu faire. L'odeur de Mimi est beaucoup trop importante, et imposante aussi. Dans son estompement, notre potentiel ami avait pris la fuite, apeuré de Mimi et de son odeur. Je l'ai regardé disparaître comme il était venu, comme un éclair. Mais c'est mon regard qui lançait plutôt la foudre sur ma Moufouette.

"Merci beaucoup Mimi..."

Je suis sortie de ce surplus de vert, Mimi qui tranaît les pattes. Je ne peux pas lui en vouloir, elle pensait bien faire, cette chipie. Je lui ai fait signe de me rattraper, lui caressant la tête pour la rassurer que ce n'était rien. Nous avons continué notre bout de chemin. Après tout, la journée n'est pas finie.

Le soleil pointait le bout de son nez un peu timidement, tout comme notre potentiel nouvel ami.  Mimi et moi marchions toujours, gardant en tête l’événement de ce matin. Nous avions escaladé, dévalé et parcouru une grande partie de l’île. Soulevant chaque petite pierre, trifouillant le moindre petit buisson et regardant, la tête en l’air, un simple mouvement de feuille. Je l’espérais, encore et encore. Midi était déjà passé, quelques gargouillis se faisaient entendre de mon côté. Et Mimi commençait vraiment à avoir du mal à suivre. Une petite crique isolée s’offrait à nous, une pose ferrait du bien à toute la troupe, et moi comprise.

Et si on s’arrêtait un petit peu ma Mimi ? Si on mangeait un morceau, parce que moi je n’en peux plus! Et les filles doivent avoir envie de se défouler.

Mimi retrouva une vivacité. Chose normale quand on lui parle de nourriture.  Nous escaladions la petite butte, avant de pouvoir enfin nous asseoir après nos trois bonnes heures de marche. J’ai libéré les filles, Ivy découvrait la plage pour la première fois. Adorable, des petites étincelles de surprise apparaissant sur son dos à chaque pas. Rosy, elle, s’est approchée du rivage, heureuse de retrouver des paysages comme ceux-là. Il y a de ça dix petites années, nous y allions toutes les deux, à la mer. Elle veillait sur moi, et aujourd’hui c’est à mon tour. Elle est revenue vers nous, se dandinant au son des vagues. Un vieux tronc nous a servi de banc, chacune avec son pic-nic du jour. La mer nous apaisait, j’aurais pu faire une sieste. Mais une journée comme celle-là, on ne peut pas la passer à dormir. Les filles sont vite retournées jouer. Je les ai prises en photo, elles font parti de l’aventure après tout. Et elles sont surtout irrésistibles. J’ai remballé toutes les affaires, Tritox restant prêt de moi.
Quelques plantes surmontaient la crique, et y jeter un œil me tentait beaucoup. Des variétés inconnues, notamment pour mon odorat. Des senteurs plus différentes et atypiques les unes des autres, et me voilà déjà mes mains remplies de feuilles et de pétales. Après tout, profiter de l’île n’est pas interdit. Ne partant jamais à l’aventure sans mon essentiel, j’ai sorti mes fioles pour conserver mes trouvailles. Rosy venait de me rejoindre, intriguée et attirée par mes occupations. Et je pense également, par ce nuage parfumé.

Je pense que cette île réserve de multiples trésors mes chéries, que diriez-vous d’une petite chasse olfactive pour digérer ?

Elles sautaient de joie à l’idée de découvrir les trésors cachés de cette nature paradisiaque. Je ne peux que comprendre. Nous sommes donc reparties, entre filles, chercher des petites pépites qui pourraient bien mettre utiles dans la conception de mes senteurs. Rosy et Mimi s’occupaient du côté droit du chemin, Ivy et moi, du gauche. Le temps passait à une vitesse folle, les deux heures de l’après-midi venaient de sonner. Mes fioles se remplissaient sans fin, toujours une nouvelle plante à cueillir. Une partie de l’île s’ouvrit à nous, une partie que je n’avais pas encore remarqué. Une zone d’ombre, en contrebas du reste de l’île où la nuit semble être permanente. En aucun cas, je n’avais envie d’y aller, mais c’est un point de lumière qui me fit m’arrêter. Une fleur sublime, brillant de milles feux, blanche mais tellement colorée à la fois. Je n’avais jamais vu une beauté naturelle pareille. Je me suis approchée, un peu craintive c’est vrai. Mais la tentation était insupportable. Je devais aller la sentir et la toucher, la découvrir d’encore plus prêt. Rosy et Mimi m’ont suivi, Ivy ne pouvait pas supporter le stress, je l’ai fait retourner dans sa Pokéball. J’ai sorti mon appareil photo mais la luminosité ne donner que des photos ternes, bien trop loin de la réalité. Aucune senteur ne venait chatouiller mes narines. Pourtant, Rosy la cueillit avant de me l’offrir. Et la vérité fut dévoiler. Cette merveille libéra des senteurs extraordinaires, cachées des narines de tous. J’aurais pu être véritablement ému de ma trouvaille, mais ça ne reste qu’une fleur. Mon regard essaya de trouver d’autres de ses merveilles dans cette zone si obscure. S’enfonçant de plus en plus, nos découvertes ne sont pas des moindres. Des fleurs si mystérieuses, qui ne sentent rien à première inspiration. Une cueillette plus tard, nous voilà dans un festival d’odeurs palpitantes. Nous continuions notre route, toujours aussi gourmandes d’en avoir de nouvelles.
Oubliant presque le but principal de cette aventure, des bruits de feuilles me remirent cette idée en tête. Je me suis retournée, personne. J’ai continué, sur mes gardes à nouveau.

Rosy et Mimi, faites un peu attention à vous…

Elles continuaient de cueillir ses fleurs magiques, je veillais sur nos arrières. Le feuillage a bougé une nouvelle fois. Une chose nous observait, nous suivais, j’en étais certaine désormais. Puis une nouvelle fois, elle nous faisait face à présent. Dans l’obscurité, deux yeux rouges sont apparus au milieu des feuillages. Nous étions figées, nous comme elle, se fixant et attendant un mouvement de l’autre. Rosy et Mimi m’ont rejoint, fleurs en main. Les yeux rouges se sont mis à fixer notre trésor, d’un air interrogateur.

Rosy prépare toi, on ne sait jamais…

J’ai pris une des fleurs de Rosy, la faisant bouger devant moi. Ce regard s’est intensifié, ne lâchant pas du regard ces quelques pétales.

C’est ça que tu veux ? Cette fleur ? alors approche.

Je me suis reculée aux côtés de Rosy et Mimi. Nous étions terrifiés. Un moment d’hésitation, puis les yeux sont devenus une ombre, avant qu’un rayon de soleil rebelle ne perse de plafond de la forêt. Un Noctali majestueux.

Vas-y Rosy, Doux Parfum…

Il ne savait pas trop quoi faire. Faire face pour obtenir ce qu’il voulait. Ou fuir. Il ne quitta pas une fois nos fleurs, seul quelques coups d’œil pour qu’on ne lui fasse pas un mauvais coup. La forêt sentait une odeur familière, Rosy avait bien fait son travail. Il semblait déboussoler, perdu, mon attaque devait fonctionner. Il recula, avant de s’avancer un peu plus.

Viens voir, elle pourrait être à toi si tu le veux, mais tu dois être confient.

Il grognait presque, ne sachant quoi faire et quelle décision prendre. Il fit un pas de plus, puis un autre. Mimi commençait à trembler de peur, tandis qu’il commençait à tanguer à son tour. Rosy faisait bien son job, et je priais pour que Mimi ne fasse rien. Il approcha encore et encore. Mimi toujours plus sur la défensive. Le pas suivant fut le pas de trop. Un épais nuage violet bloqua toute vision possible de lumière. Un pur et véritable Gaz Toxique. Mimi avait encore fait des siennes. Alors que je cherchais ce mystérieux inconnu, il se trouvait à mes pieds. Le complot Rosy et Mimi lui aura été fatal. Un Noctali dans les vapes profondes et un nouveau regard de braise à Mimi, je devais faire un choix. Le laisser, ou le prendre. Il pourrait être notre nouvel ami. On ne l’imaginait pas comme ça mais la vie est faite de surprises. Il est splendide, déjà fascinant. J’ai attrapé ma Superball, préparée la veille pour affronter les plus coriaces. J’ai pris une grande inspiration, et j’ai pris ma décision. Je voulais qu’il soit notre nouveau compagnon. J’ai lancé ma Superball avec tout mon espoir, la regardant sur le sol, excitée mais morte de peur à la fois, dans un silence assourdissant.

Elle continua de bouger, roulant et sautillant un peu. Dans une même obsession que lui pour cette fleur, je ne quittais pas cette Pokéball du regard. Mimi et Rosy étaient venues à mes côtés, observer le résultat final de cet interaction. Puis plus rien. Elle s'est arrêtée de bouger. Est-ce que j'avais enfin réussi à capturer mon premier Pokémon sauvage? J'en avais bien l'impression. J'ai alors explosé de joie, sautant dans tout les sens, serrant cette petite boule contre moi. Je n'en revenais pas. Tout est allé tellement vite. Les filles étaient aussi contente que moi, nous ne rentrions pas seules ce soir. Et j'étais si fière d'avoir eu un tel Pokémon, si splendide. Edward risquait de faire la vaisselle un petit moment.
Le soleil commençait à donner de moins en moins de luminosité à cette journée, signe que le retour était proche.

On rentre les filles, nous ferons les présentations un peu plus loin sur le chemin du retour.

Nous quittions donc cette zone si mystérieuse, les poches et le sac pleins de belles trouvailles. Le retour passa beaucoup plus rapide, nous savions quels chemins empreinter. Une petite place naturelle était donc le lieu idéal pour faire rencontrer tout le monde. Je sortis donc Ivy, interrogatrice sur le potentiel nouvel ami. Je les regarda, toutes face à moi. J'espérais que tout se passe correctement, sans problèmes pour lui. Ivy pourrait être un peu méchante avec lui. J'ai pris la Pokéball en main, et arrêtant de me poser des centaines de questions, je l'ai libéré. Il est apparu face à moi, tournant le dos aux filles. Je devais d'abord régler une petite chose avec lui. J'ai attrapé une des fleurs que nous venions de cueillir, la lui donnant.

Je te l'ai promise, alors la voici. Bienvenue parmi nous mon cher. Tu n'as vraiment rien à craindre, tout ira bien. Je te présente mes compagnons de toujours. Ivy, Mimi et Rosy. Elles seront tes amies pour toujours, comme des sœurs.

La fleur dans la gueule, il s'approcha d'elles pour faire connaissances. Il n'est pas spécialement sociable, mais il a fait un effort. A ma grande surprise, le contact avec Ivy se passa sans soucis. Il est même plus que convaincant. Elle qui est si solitaire, semble bien s'entendre avec ce mystérieux spécimen. Nous avons repris notre chemin, tous les cinq réunis. J'avais hâte de retrouver Edward, les faire rencontrer. Ils sont un peu semblables au final. Nous sommes donc arrivés au point de rendez-vous. La plage était redevenue elle-même grâce aux rayons du soleil. Edward était déjà là, en avance comme à son habitude. Une lumière intense se trouvait à ses côtés. Je l'ai rejoint rapidement, découvrant alors un Pyroli incroyable.

Nous sommes donc à égalité je crois!?

Nous avons rit. La vaisselle serait alors faite à part égale. Le bateau n'allait pas tarder à partir, nous avons repris nos places. Le relief de l'île s'est estompé rapidement avec le coucher du soleil et la tête sur son épaule, je repensais à cette superbe journée. Il ne me reste qu'une chose à dire: bienvenue à toi, mon petit Yupsy.