Aujourd’hui était un grand jour. Pourquoi donc ? Car Lise avait en avait décidé ainsi pardi ! Mais pourquoi ? Hum hum, et bien la fillette avait décidé de partir à l’exploration de la ville de Nuevo. Oui, oui, princesse avait décidé de se mêler de la plèbe ! La dernière exploration de ces contrées de rustres remontait à bien longtemps. Heureusement, une fois que ce royaume sera le sien, ces fiefs se porteront bien mieux. Moins répugnants, moins pouilleux, moins barbares, moins corrompus. En d’autres termes, meilleurs. Mais pour cela, il fallait dans un premier temps qu’elle prenne connaissance des maux qui hantent ses futurs fiefs. Et malheureusement, sous sa parfaite filature, contrairement à l’imposteuse de Madame Prince qui ne parvenait nullement à satisfaire les obligations de son rôle, Lise, elle, se conformera à son rôle rigoureusement jusqu’au dernier jour.
Qu’est-ce que cela pouvait bien avoir pour conséquence ? Et bien, qu’elle devra puiser dans ses propres capacités afin de subvenir aux besoins de son futur royaume. En d’autres termes, elle allait devoir enquêter seule sur la raison d’une telle proportion de corruption dans son futur royaume. Bien que celui-ci n’était pas encore sien, il fallait bien qu’elle découvre tente de déjouer la grisaille de ce pays avant son entrée au pouvoir. Une future princesse se devait d’asservir ses obligations avant même de devenir princesse. Prendre de l’avance n’a jamais été une mauvaise chose, bien au contraire. Enfin bref, en ce beau jour de janvier, Lise jouait le rôle d’une vulgaire plébienne en pleine ballade dans le centre-ville de Nuevo, soit une lourde tâche. Ses pieds délicats arpentaient les routes crasseuse, typiques de la plèbe, couvertes de mégots. Elle nota donc, premièrement, un manque de respect flagrant envers la santé, la propreté et le travail de leurs semblables par la plèbe. Bien. Son constat se confirma lorsqu’elle vit, de l’autre côté du trottoir une peinture barbare aux couleurs criardes réalisées sur un pauvre mur en pierre mal entretenu. Inacceptable. Elle prit une grande inspiration. Très bien, il ne fallait pas qu’elle s’énerve malgré le barbarisme évident de la plèbe qui peuple ces fiefs. Elle ne pouvait se permettre d’être envahie par un sentiment si primitif. Elle s’autorisa néanmoins à prendre Lily dans ses bras afin qu’elle n’ait pas à se salir ses pattes si douces.
« Allons-nous réfugier dans le parc, là où il y a plus de verdure ! Peut-être que les gens respectent plus les terres en présence de nature brute. »
Mais ce n’était pas le cas. Une ignoble canette de soda jonchait au sol, à quelques mètres d’une poubelle vide, pouvait l’accueillir à bras ouverts. Certes, ce n’était pas la plus mignonne des poubelles, mais sa laideur valait-elle la dégradation de ces terres ? Enfouissant sa tête dans la fourrure de sa Psystigri, elle tentait désespérément de recoller les morceaux de son kokoro qui s’émiettait en mille morceaux. La plèbe était si honteuse.