03.01.2018. Vous savez quoi ? Parfois, le destin fait super bien les choses. Parfois, le destin peut se montrer extrêmement clément et gentil, et… Et tout ce que vous voulez.
Cela faisait plus de deux mois que la jeune fille était de retour à Céladopole. Une horreur. Plus le temps passait, plus l’envie . Les premiers jours, elle eut l’illusion que ce ne fut pas aussi pire que dans ses souvenirs, malheureusement, si. Rapidement, elle s’était retrouvée avec un emploi du temps pire qu’un ministre, prêt à exploser à tout moment tellement il était rempli, et pour quoi ? Pour de la ***** bien sûr. Partout où elle allait, elle avait l’impression que les gens la pressaient avec le temps, qu’on lui rabâchait qu’il fallait qu’elle se dépêche pour faire un tas de chose tant qu’elle était jeune, qu’elle avait déjà suffisamment perdu du temps à ne rien faire, à faire de mauvais choix, qu’il fallait qu’elle prenne un choix, une bonne direction. Qu’il fallait qu’elle grandisse. Qu’elle allait le regretter plus tard. Elle détestait ça. Autant il y avait des choses qu’elle pouvait supporter, qu’elle avait appris à supporter, comme fermer sa gueule et servir de pot de fleur souriant pendant des heures, tenir la conversation à des gens à base de hochements de tête et de phrases préfabriquées, ou encore essayer d’assimiler des informations qui ne l’intéressaient absolument pas sans s’endormir. Mais qu’on remette en doute sa personne, elle ne pouvait pas. Dans un premier temps, cela l’énervait. Puis à force d’y penser, elle se forçait à passer à autre chose. Cela ne marchait pas, elle essayait de se raisonner, puis en cherchant à comprendre, elle en venait à se demander si ce n’était pas effectivement elle le problème. S’en suivait de plusieurs jours de blues jusqu’à se convaincre que non, qu’elle avait déjà essayé de changer du tout pour le tout et que cela n’avait fait qu’empirer son humeur, mais les idées extérieures ne tardaient pas à l’atteindre à nouveau, et cela recommençait. Heureusement que les fêtes de fin d’année avait permis de distraire la maison durant quelques temps. Bien que la vieille mégère restera toujours une vieille mégère, le retour de plusieurs membres de la famille animait le toit et permettaient à ces derniers d’oublier l’existence de la pauvre gamine blonde dont l’enfance avait été corrompue par les Spettell pour une courte période. Et puis, cela lui faisait toujours plaisirs de revoir Yuki ainsi que son adorable mère. Il y avait au moins quelques personnes saines d’esprit dans cette famille de dingues.
Enfin bref, cela faisait à peine quelques jours que la nouvelle année avait débutée, la blonde avait pu se trouver un stage afin de s’éloigner du donjon pour quelques jours, malheureusement, celui-ci ne se déroulait pas suffisamment loin pour qu’elle ait vraiment à quitter la demeure familiale. Ce matin-là, alors qu’encore à moitié endormie elle enfilait ses vêtements, son téléphone vibra. Tout d’abord, sceptique, elle se demanda bien qui pouvait l’appeler à une heure pareille. En ce jour d’hiver, il faisait encore nuit noire dehors. Et puis elle réalisa qu’il s’agissait du directeur du amis. Il eut ce moment de panique où elle vérifia l’heure, courut dehors pour s’assurer que l’heure de son téléphone était bien réglée sur l’heure locale, vérifia avec son iPok, puis son CapStick. À priori si, à priori, elle n’était pas en retard pour son deuxième jour de stage. Alors pourquoi… ? Enfin, elle décrocha. Quelques minutes plus tard, parfaitement réveillée, sur un petit nuage, elle courrait, pieds nus sur le parquet, tout en essayant de faire le moins de bruit possible, en direction du réduit afin de ressortir sa valise.
« Tu lui diras qu’elle recevra une lettre de confirmation cette après-midi hein ! dit-elle tout en nouant ses baskets.
- Oui, cousine, il soupira, tu sais, tu me mets dans une position délicate, elle ne va pas aimer.
- Bah écoute, c’est pas vraiment de ma faute hein. Même si elle, pour le coup, cela l’arrangeait grandement. Mais elle rajouta tout de même, avec un sourire gênée, désolée hein.
- Je sais, lui répondit-il, bienveillant.
- Et tu repars quand, toi ? Elle avait fini de nouer ses lacets. Assise sur le palier, elle s’étira, bras en arrière.
- Dans deux jours normalement.
- Unys, hein ?
- C’est ça.
- Tu m’en donneras des nouvelles ?
- Tu es sûre que tu en veux ? Le jeune homme semblait sceptique.
- … Ouais non, en faite t’as raison, répondit-elle après un moment de réflexion, laisse tomber. »
Un silence s’installa. Le ciel s’éclaircissait lentement, les étoiles se faisaient moins visibles. Il était tant de s’en aller. La blonde se leva d’un bond, attrapa son sac, puis se retourna pour faire la bise à la silhouette visiblement plus grande qu’elle.
« À dans six mois ?
- À peu près, je dirais.
- Cool. Elle sourit. Puis finalement, après quelques seconds de silence, elle rajouta, bon j’y vais ! »
Elle s’engagea sur le sentier qui menait à l’extérieur du domaine. Une fois arrivée à la hauteur, elle se retourna, puis secoua son bras.
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« Mademoiselle Spettell ? Elle tourna la tête vers de son tuteur. Sachez que vous m’en voyez vraiment vraiment très très très navré. S’en suivit de nombreuses courbettes devant lesquelles Hope se tint, une sourire gêné aux lèvres, tout en tentant de calmer le bonhomme. Si ça ne tenait qu’à moi, je vous assure que je vous aurais montré avec un réel plaisir bien plus qu’une simple visite du parc de hier. Je vous assure qu’il y a bien plus intéressant que simplement nourrir des Pokémons et se débarrasser des Chenipans qui infestent nos cultures de salade destinées aux végétariens du parc. Si vous saviez à quel point je suis navré ! Nouvelle courbette. Néanmoins, je vous promets que ce voyage en urgence sera également très intéressante et très enrichissante ! J’espère que vous ne m’en voudrez pas trop, vous comprenez, cela ne dépend malheureusement pas de moi. » Il conclut sa tirade par une énième courbette.
M.Motoharu était un homme d’une carrure imposante qui, aux premiers abords, pouvait paraître comme étant quelqu’un de très carré et intimidant. Néanmoins, la jeune fille eut vite fait de comprendre qu’au moindre imprévu, ce dernier pouvait perdre ses moyens. Du moins, émotionnellement. Sur le terrain, en pratique, elle ne pouvait pas encore savoir comment cela allait se passer, mais d’après ce qu’on lui avait raconté, le bonhomme avait été policer avant de devenir ranger, donc cela devrait bien se passer non ? Oh, en parlant de policier, cela faisait également parti d’une des choses qui l’avait marqué lors de son récent séjour à Fiore. Là-bas, le métier de policier et ranger ne faisaient qu’un. Il ne lui semblait pas avoir rencontré de policier, officiellement dénommé de la sorte, en revanche, elle avait cru comprendre que les citoyens pouvaient demander de l’aide aux rangers pour tout et n’importe quoi. Mais bon, là n’était pas le sujet. Aujourd’hui, la jeune fille s’envolait pour Vermilava, dans la région de Hoenn.
« Oh, je vous assure que ce n’est rien, monsieur Motoharu. Ne vous mettez pas dans un tel état ! Je suis celle qui devrait se sentir navrée, de vous déranger dans une mission si urgente. Apprendre à parler de la sorte s’apprenait, même pour les cas les plus désespérés. En revanche, cela avait tendance à la fatiguer énormément. Prendra-t-elle un jour l’habitude ? Elle en doutait fortement.
- Non du tout Mademoiselle Spettell ! Vous savez, ce genre de choses est devenu routine pour tout ranger nos régions. Néanmoins, il est bien malheureux que vous ayez à m’accompagner aussi loin alors que vous aviez postulé pour travailler dans le parc ! Vous savez, M.Mithint est tellement occupé en ce moment, et les trois rangers restant au parc ne sont pas suffisamment expérimentés pour s’occuper des stagiaires malheureusement. Nos autres collègues ont été répartis soit à Cimtronelle soit au Mont Mémoria. Cet incident du centre Météo est si malheureux ! Il a fallu énormément de renfort. Heureusement que cela se passe durant une période relativement calme ! Oh, excusez-moi, vous avons-nous expliqué ce en quoi la mission consiste ? »
Tiens mais voilà enfin un sujet intéressant ! La blonde avait une vague idée de ce dont il s’agissait, ayant eu vent des dernières news passées au journal télévisé. Néanmoins, personne n’avait encore pris la peine de lui expliquer en détail ce qu’ils allaient faire à Vermilava. En effet, monsieur Mithint l’avait mise au courant de son voyage le matin même, et autant dire qu’à cinq heures, avant même le lever du soleil, son cerveau n’avait pas vraiment été en mesure de fonctionner correctement et qu’elle n’avait pu assimiler qu’une maigre partie de toutes les informations qu’on lui avait transmis.
« Il est possible, néanmoins, je ne serais pas contre une explication supplémentaire. Les informations sont denses, je doute avoir pu tout retenir.
- Oh, mais c’est tout naturel, je suis là pour ça voyons ! Il se racle la gorge. Vermilava est une ville qui se situe dans les hauteurs de la région de Hoenn, à proximité du Mont Cheminée, un volcan effusif constamment en éruption. Rassure-toi, la population locale n’en est pas menacée, du moins, jusqu’à présent. Entre-temps, ils avaient atteint l’embarcadère. Le ferry s’y trouvait déjà, prêt à accueillir ses voyageurs. Pour en revenir au volcan, de ce fait, une faune constituée d’énormément de Pokémon de type feu s’est donc construite autour de celui-ci. On y compte un certain nombre de Limagma, de Chamallot et de Chartor, qui sont des espèces suffisamment rares pour que cela nous préoccupe. Jusqu’à là, tout va bien ? Des questions ? Elle secoua la tête. En temps normal, cela va sans dire que ces derniers se suffisent parfaitement à eux-mêmes. Malheureusement, une machine du centre météo dysfonctionne depuis hier matin. Cette machine en question parvient à contrôler la météo, donc depuis hier la région de Hoenn subit des changements climatiques extrêmes et imprévisibles. Leurs bureaux se situent seulement à quelques kilomètres du Mont Mémoria, c’est dans ces alentours que les répercussions sont les plus violentes. Ici, à Kanto, ce n’est pas du tout aussi flagrant heureusement. La mission de ces prochains jours, pour tout ranger qui a été mobilisé, est donc de protéger la faune local d’Hoenn, le temps que les techniciens du centre météo puissent enfin résoudre le problème. Hier encore, ils pensaient pouvoir résoudre le problème rapidement, mais il s’est avéré que la source de ce dysfonctionnement est ancrée bien plus profondément qu’ils ne le pensaient. Il prit une pause, vérifia une dernière fois ses affaires avant de grimper dans le ferry. Bien sûr, la région de Hoenn est vaste, le Mont Mémoria et ses alentours ne sont pas les seuls endroits où la situation est critique, c’est pourquoi autant de rangers se sont retrouvés mobilisés. Cela est une très grande affaire qui va nécessiter la collaboration de plusieurs organisations, avec énormément de personnes impliquées ce qui va nécessiter un travail rigoureux en termes de communication afin que tout le monde puisse agir de manière efficace. »
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Ils ne posèrent pied à Vermilava que la nuit tombée. Les conditions furent particulièrement compliquées pour atteindre cette ville isolée en altitude, lorsqu’ils furent arrivés à Hoenn en fin de matinée. C’est pourquoi, après concertation ils avait chargé un employé spécial de l’agence postale d’y emmener leur bagage pour l’après-midi et avaient fait directement route jusqu’à la zone où ils avaient été assignés afin d’aider leurs collègues déjà sur le terrain. Après un bol de nouille, la jeune fille s’était glissée dans son futon, épuisée, mais heureuse. La journée avait été chargée, mais l’excitation de découvrir de nouveaux endroits ne l’avait toujours pas quitté.
Quatre heures et quart du matin, il faisait encore nuit noire, le déluge se poursuivait. Hope quitta discrètement la résidence, uniforme enfilé. Les quelques heures de sommeil lui avait largement suffit, elle se sentait d’attaque pour cette nouvelle journée. Leur shift du jour commençait dès cinq heures, ce qui lui laissait un peu de temps pour se rendre au centre Pokémon, là où la veille, ils avaient emmené les quelques Pokémons qu’ils avaient retrouvé dans des situations critiques. Parmi eux, se trouvait un Chartor qui, lorsqu’ils l’avaient découvert, semblait prêt à rendre son dernier souffle. C’est non sans difficulté qu’ils étaient parvenus à l’amener là-bas, alors que la pluie s’abattait sur eux comme la misère sur le pauvre monde. Maintenir sa température à un seuil correct tout en le protégeant de la pluie fut des manipulations les plus complexes, heureusement qu’ils étaient une équipe de plusieurs personnes bien équipées. Elle espérait que ces quelques heures aux bons soins de l’infirmière Joëlle avaient pu lui permettre de récupérer un peu. Hope avait été surprise de la faiblesse de ces tortues de lave face au froid. À côté, les Limagma se portaient bien mieux alors que leur corps à eux était formé de magma pur. La plupart de ces petites créatures s’étaient précipité en direction du sommet, là où ils pouvaient trouver des lacs de lave, faisant fondre toute la neige sur leur chemin avec leur corps brûlant, dès les premiers flocons. Ces derniers se déplaçaient d’ailleurs bien vite ! Ils avaient de quoi surprendre. Alors que les Chartor, traînaient des pattes lentement avec flegme en toutes circonstances. Sauf que parfois, cela ne suffit pas. Quand ils se retrouvent à court de charbon et qu’autour d’eux ils ne peuvent rien trouver d’autre que cinquante centimètres de neige, et bien… C’était le drame, et leur fumée noire n’y changeait rien. Celui qu’il avait trouvé blessé, en particulier, arrivé à court de charbon n’eut plus suffisamment d’énergie et était tombé dans un fossé. Heureusement qu’un de leur collègue avait pu le découvrir à temps, interpellé par une quantité de fumée noire anormale.
On pouvait apercevoir les ombres s’affairer à travers les vitres du bâtiment. Les Joëlle s’occupaient déjà de leurs patients de si bon matin. Exceptionnellement, du renfort fut également nécessaire dans le centre. Quand elle franchit les portes automatiques, dégoulinante, une Joëlle s’occupait justement d’un Chamallot, au milieu de la salle d’accueil, spacieuse, avec une maigre rangée de sièges en plastique transparent. Elle vit tout d’abord une pointe d’inquiétude traverser le regard de l'infirmière lorsqu’elle aperçut l’uniforme ranger. Puis s’apercevant que la visiteuse arrivait les bras vides, les vêtements propres, elle sembla soulagée.
« Bonjour ! Que puis-je faire pour vous ? Aucune mauvaise nouvelle ? »
La blonde regarda à droite à gauche, il n’y avait personne dans le pièce hormis elles ainsi que quelques Pokémons somnolant, soignés de leurs blessures mineures.
« Euh bonjour. Elle ne se sentait pas forcément à l’aise. Allait-elle les déranger ? Je viens juste prendre des nouvelles des quelques Pokémons qu’on vous a amené hier, elle marqua une hésitation avant d’ajouter, et leur rendre visite si possible. J’espère que je ne vous dérange pas trop.
- Oh, mais pas du tout, ne t’en fais pas ! Par contre, elle dévisagea la jeune fille, si je me souviens bien, tu es la stagiaire qui accompagnait le groupe avec le Chartor et deux Chamallot, c’est bien cela ? Hope hocha la tête. Pour les Chamallot, cela ne pose aucun problème, en revanche, le Chartor se trouve dans un bloc sous surveillance. On n’est pas censé y laisser entrer les visiteurs. Je vais voir ce que je peux faire pour toi. Apercevant l’air peu sereine de la blonde, elle ajouta, mais ne t’en fais pas, il va déjà beaucoup mieux bien que sa situation ne soit pas encore stable. D’ici quelques jours, il se portera sûrement à merveille ! Attends-moi une seconde. » Et elle disparut dans l’arrière-salle.
Le Chamallot la dévisageait, intrigué. Elle en fit alors de même. Ces créatures avaient un aspect plutôt comique. Les contours sombre de leurs yeux leur donnaient constamment une expression blasée et fatiguée, ceux-ci pouvant se méprendre à des cernes.
« Alors, comment tu vas-toi ? »
Le Pokémon lui répondit d’une voix grave. Elle sourit. Un peu enrhumé ?
Une porte se referma, la Jöelle était de retour et lui fit signe de s’approcher. Sous le regard du Chamallot, Hope suivit alors l’infirmière.
« Tu pourras visiter le Chartor en ma compagnie, mais surtout, ne touche à rien ! »
Elle la remercia. Puis tous deux pénétrèrent dans une salle dont la porte semblait visiblement plus épaisse que la normale.
La lumière y était tamisée. Dès qu’elle eut franchi le seuil de la porte, elle sentit une nette augmentation de la température. Des cabinets médicaux longeaient les murs, au centre de la pièce e trouvait un enclos en verre relié de tous les côtés à des boîtiers divers par de larges tuyaux et différents câbles. À l’intérieur de celui-ci, se trouvait un Chartor endormi, sur la carapace duquel étaient collés deux gros patchs blancs. Sur l’un des panneaux de contrôle, on pouvait lire divers chiffres.
« Tu peux t’approcher. » dit-elle d’une voix douce.
Hope ne se fit pas prier, elle avança, jusqu’à ne se trouver plus qu’à quelques pas de la vitre. Il semblait avoir repris des couleurs, ronflant paisiblement. Après quelques minutes, elles ressortirent de la pièce, la porte se referma.
« Bien qu’il ne se soit pas encore réveillé, selon le diagnostic, il va beaucoup mieux. Là, dans l’immédiat, il est question de le conserver à une température suffisamment élevée. Heureusement, il n’a pas subi de blessures graves, les quelques égratignures sont vite parties. En revanche, on devrait tout de même le conserver pendant quelques jours, lorsqu’il se réveillera, il ne sera probablement pas en mesure de se nourrir par lui-même. On ajoutera quelques compléments dans son régime afin qu’il puisse s’en remettre plus rapidement. D’ici quelques jours, il devrait pouvoir être de nouveau sur ses pattes ! Tu pourras venir lui rendre visite sans problème. Je pense qu’on vous contactera d’ici une semaine pour que vous puissiez le ramener dans la nature. »
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La neige avait repris service tôt dans la matinée. Si au début, les flocons fondaient immédiatement au contact du sol, le sol était fort humide à cause des fortes précipitations de ces derniers jours, rapidement, une couche épaisse de neige avait rapidement recouvert la région. Ayant envisagé la possibilité d’une telle météo, on chargea rapidement Hope de garder l’entrée du chemin ardent accessible. Au début, Hiro l’accompagnait, après tout, il restait le tuteur de la blonde, bien qu’il réalisa rapidement que cette dernière parvenait à se débrouiller parfaitement dans la plupart des situations, ainsi, rapidement, il fut appelé ailleurs afin de régler d’autres problèmes.
En soi, la plupart des Pokémon pouvaient se débrouiller sans aucun problème pour déblayer grossièrement la neige afin de se frayer un chemin en direction de la grotte, néanmoins, si l’entrée se retrouve totalement bouché et caché sous la neige, cela allait être plus compliqué.
La grotte en elle-même était un sauna. En effet, des vapeurs jaillissent régulièrement du sol, créant une atmosphère humide, mais permettait de garder des températures élevées à l’intérieur de celle-ci. Elle chargea Malware de faire fondre la neige qui pouvait s’accumuler à l’entrée, pendant que Mochi, un peu plus loin, s’amusait seule, observant les flocons tomber. Cette météo faisait au moins une heureuse.
Bientôt, ils eurent droit à une tempête de neige. Inquiète, la blonde jeta un œil à son CapStick. Depuis tout à l’heure, elle n’avait reçu aucune information. Un peu plus tôt, un petit Limagma s’était faufilé dans la grotte. Elle crut voire son flanc gauche solidifié, mais aussitôt qu’il arriva hors de la portée de la neige, la plaque grisâtre qui recouvrait son flanc se fissura et tomba. Cela ne devait pas être trop grave.
La température était descendue dans les négatifs. Hope en avait marre d’être postée devant, à observer les Pokemons se réfugier dans la grotte sans avoir plus à faire. Certes, elle déblayait la neige une fois toutes les dix minutes, d’ailleurs, il devait bien y avoir cinquante centimètres qui s’étaient accumulées, mais mis à part cela, cela l’agaçait et elle avait l’impression de ne servir à rien. Elle aurait bien aimé pouvoir aller explorer vite fait les alentours, mais pour cela il fallait qu’elle s’assure que l’entrée restera visible à son retour. Elle aurait bien fait un feu, mais avec l’humidité et le vent, cela n’aurait jamais fonctionné. Alors, après un petit moment de réflexion, elle décida de construire un préau suffisamment large, juste là, devant l’entrée de la grotte, afin de retenir la neige le temps qu’elle puisse faire un tour dans les alentours.
« Coca, utilise Siphon, essaie de le faire assez plat et large. Mochi, tu viseras le tourbillon avec Blizzard à mon signal. » Balbutia-t-elle alors qu’elle se recevait des flocons plein la gueule. Elle espérait que le coquillage ne fera pas son rebelle. Ce ne fut pas le cas, à son plus grand bonheur. Lorsque le virtuose se retrouva entraîné de force à l’extérieur, il mit un moment à réaliser où il se trouvait. Partout autour de lui, le paysage était recouvert d’une voile blanche. Le froid lui gelait les articulations. Ugh, pourquoi l’humaine l’avait-elle invoqué dans un tel lieu ? Fort impatient de retourner dans le nid douilleux qu’était sa Pokéball, il obéit docilement. En revanche, ce que lui demandait de faire sa dresseuse n’était pas une tâche triviale, surtout avec un temps pareil ! La tempête de neige tendait à dévier la trajectoire de son tourbillon, il dut se reprendre à plusieurs fois pour parvenir à le maintenir sur le bon axe. Et l’aplatir… Plus le tourbillon devenait plat, moins il résistait aux bourrasques. Et puis c’était sans oublier la Marcacrin qui devait viser juste au-dessus de lui une attaque Blizzard. Il n’était pas serein. Lui, virtuose, jouer le rôle d’un larbin ? Un second rôle ? Il devrait être le héro qui dispose de ses arcs, pas l’inverse ! Un souffle glacé s’infiltra entre ses coquilles, il frissonna. Il se révoltera une autre fois. Pour le moment, il devait préserver son talent naturel de cette météo ignoble, et plus vite le travail sera fait, plus vite il pourra disparaître de ce lieu maudit.
Mochi prit une grosse inspiration. Elle sentit le souffle doux de la tempête frôler sa fourrure épaisse. Elle esquissa un sourire, ce qu’elle se sentait bien. Et elle relâcha toute l’énergie qu’elle avait canalisé. La vapeur gelée se baladé, au gré de la tempête, pour finalement se diriger sur le tourbillon maintenu par le coquillage. Chaque parcelle d’eau se retrouva plaqué sous des cristaux de glace, toujours un peu plus profondément, alors que de l’eau se mit à dégouliner de chaque côté. Et enfin, la plaque de glace circulaire prit forme, maintenu par une multitude de fins piliers de glace. Que c’était beau ! Parfois, elle regrettait que sa dresseuse ne se soit pas dirigée vers de la coordination, cela aurait pu être si drôle.
À l’horizon, de la neige fondait. Elle plissa des yeux. Deux petites têtes rouges, bravant la tempête, essayant de progresser dans la neige comme ils le pouvaient. Au début, elle pouvait les voir s’approcher peu à peu, puis, arriva un moment où ils ne bougèrent plus. Les petites têtes rouges devinrent immobiles, s’enfonçant dans le sol enneigé. Intriguée, Hope s’approcha. Les flocons s’accrochaient à ses cheveux, les mèches dansaient devant ses yeux. Elle jura. L’uniforme n’était pas adapté pour un temps comme ça, elle espérait qu’ils auront quelque chose de plus adapté pour le prochain shift. Ses jambes s’enfonçaient dans la neige poudreuse. Elle progressait difficilement. Quand elle arriva enfin à niveau des têtes rouges, elle découvrit deux Limagma, minuscules, baignant dans une flaque provoquée par leur propre chaleur.
« Mochi, viens par ici ! »
La Marcacrin se précipita vers sa dresseuse pendant que celle-ci sortit une Pokeball de son sac. Un petit Ningale apparut, peu rassuré par l’environnement enneigé.
« Mochi, Kiwi, essayez de déblayer la neige jusqu’à la grotte, de creuser un passage, pendant que Fanta déplacera l’eau. » Une seconde Pokeball, un second flash rougeâtre. L’éléphant apparut, solide sur ses pattes.
Après une dizaine de minutes, les Limagma purent avancer à nouveau. Hope essayait de se positionner tant bien que mal pour les protéger de la tempête un maximum, bien qu’elle n’ait pas la meilleure corpulence pour cela. Elle les escorta donc sur les cent mètres qui les séparaient de l’entrée de la grotte, accompagnée du Donphan et de Mochi. Kiwi, lui, demanda à rentrer dans sa Pokeball aussitôt qu’il eut fini de creuser un passage dans la neige. L’insecte ne se sentait guère à l’aise dans d’aussi basses températures. Elle aurait dû y penser. Alors qu’ils s’approchaient de leur but, la tempête s’emporta. Quelque chose lui frôla la joue. Elle plissa les yeux. Le vent soufflait fort. Trop fort. De la grêle se mêla aux flocons. Elle aurait aimé qu’ils puissent se dépêcher, qu’elles puissent mieux aider ces deux boules de magma, malheureusement, elle n’avait rien qui pouvait lui permettre de les déplacer. Elle se doutait bien que de les prendre dans ses mains étaient une mauvaise idée.
Lorsqu’ils furent enfin à l’abri, un sentiment de soulagement général s’empara de la petite équipe. Hope souffla un bon coup. Il faisait vraiment bon dans le chemin ardent, pas étonnent que les Pokémon venaient tous se réfugier ici. Un peu devant, les Limagma semblèrent reprendre de la forme également. Leur corps se mit à à bouillir, des bulles se formèrent à la surface. Elle eut l’impression qu’ils devinrent plus épais. Son CapStick sonna. Hiro lui demandait de ses nouvelles, la tempête de neige s’était transformée en tempête de grêle. Puis on lui annonça que leur shift allait se terminer plus tôt. Un de leurs membres avait été blessé, et une équipe mieux équipée reprendra le service.