06.01.2018. Elle resserra sa capuche à fourrure. Trois jours que de gros flocons tombaient sur la région, parfois accompagnés de grêlons. Il n’était plus seulement question des Pokémons mais également des habitants. Quelques centimètres de neige, et voilà que la ville entière était en panique. À côté de Vermilava, Bourg-Hiver, malgré leur petite taille, était bien mieux équipées. Du moins, pour affronter les météos hivernales. Enfin, quelques centimètres… D’accord, il y en avait peut-être un peu plus. Genre, cinquante. Mais ce n’est qu’un détail. En plus, l’autre jour, ils avaient eu des éclaircis, le soleil s’était soudainement mis à briller plus violemment que jamais, certes cela n’avait duré que quelques heures, assez pour remonter la morale de la ville entière de Vermilava, mais presque l’intégralité de la neige avait pu fondre. Et après la neige avait repris. Plus violente que jamais, des grêlons tombaient, continuellement.
Aujourd’hui, Hiro avait été assigné au shift de nuit, avec Hope donc. Leur service précédent s’étant terminé aux alentours de midi et le prochain débutant à vingt-deux heures, la jeune fille fût contrainte à utiliser son temps de manière intelligente. C’est-à-dire, pour manger un peu et surtout dormir. Des cernes marqués avaient élu pour résidence ses dessous de yeux depuis quelques jours. En effet, le système de chauffage de Vermilava n’était pas à la pointe de la technologie, loin de là, et autant dire qu’elle avait passé quelques nuits pour le moins terribles. Déjà qu’on ne lui avait pas laissé énormément de temps libre, si en plus les quelques heures de sommeil qu’elle avait devaient se passer dans un frigo, et bien… Dommage pour elle.

Le Chartor qu’ils avaient sauvé le premier jour allait beaucoup mieux. Désormais, il pouvait s’amuser avec les autres pensionnaires en toute sérénité. Une des salles du centre avait été réemménager afin de pouvoir accueillir plus de Pokémons. Un plan de réinsertion dans la nature avait également été élaboré. En effet, rapidement, le centre s’était retrouvé plein à craquer, et à cause de la météo, il ne leur était pas possible non plus d’utiliser les espaces extérieurs. La ville avait lancé le débat pour mettre des locaux à disposition temporairement au centre Pokémon, mais l’association Ranger trouva rapidement une solution. Le plan de réinsertion consistait donc à téléporter directement les Pokémons à nouveau en état de vivre par eux-mêmes, mais trop faibles pour affronter à nouveau la tempête de neige, dans le chemin ardent où il faisait toujours bon, en particulier dans les étages inférieurs, à l’aide d’Abra. Une équipe pour assurer l’envoie, une autre pour assurer la réception. Simple, efficace. Là où le débat concernant le plan a plus fait parler de lui, concerne l’équilibre du chemin ardent. En effet, au vu de la météo hostile pour grand nombre des habitants du Mont Chimnée, nombreux sont les espèces qui s’y sont réfugié, y compris ceux qui usuellement ne fréquentent pas ces lieux, Hope y a assisté, des Machoc et des Spoink. Elle avait d’ailleurs dû demander de l’aide pour évacuer plusieurs Spoink qui étouffaient à cause de la chaleur, ce qui les empêchait de rebondir correctement. Enfin bref, la population dans la grotte était donc déjà bien plus dense qu’habituellement, et ramener encore des Pokémon à l’intérieur surchargerait peut-être la zone. Mais à court d’espace, ils ne purent trouver de solution plus convaincante, et c’est ainsi qu’ils procédèrent de la sorte.

Lorsque Hope et son tuteur, qui jusqu’à présent, pour être tout à fait honnête, avait plus été collègue que tuteur mais soit, arrivèrent au lieu de rassemblement, le dernier transfert venait de se terminer. Un ranger apparut, accompagné d’un Kadabra et d’une Ponyta. Puis il sortit son CapStick, tapota dessus pour relâcher le poney. Cette dernière, regardait autour d’elle avec curiosité, un peu perdue à cause de la téléportation.
« Eh mais j’avais encore vu aucun Ponyta ici, je commençai à croire qu’ils avaient tous disparu.
- Oh, pas vraiment, il y en a, mais très peu. On commence à en croiser depuis deux-trois ans seulement, ils se comptent sur les doigts d’une main.
- Je vois. Par contre elle n’était pas au centre hier, non ?
- On l’a récupéré cet après-midi. Elle n’avait que des blessures légères, quelques égratignures, qui ont vite été soignées. Vu qu’il n’y en a pas beaucoup, on s’en préoccupe un peu plus. Ils sont intéressants pour la zone. »
Ils s’échangent quelques politesses en attendant le rassemblement de l’équipe du précédent service. Une fois tous là, rapide debrief pour passer les informations importantes à l’équipe suivante. Puis une partie se disposa, l’autre entrait officiellement en service.

La grotte s’était beaucoup remplie ces derniers jours. Voir même un peu trop. Mais bon, tant qu’aucun problème majeur ne surviendra, à priori, aucun plan B ne sera établi. On leur avait raconté vite fait que dû à la net minorité de Ponyta, il valait mieux les garder à l’oeil. Apparemment, un peu plus tôt dans la journée, il y aurait eu des querelles entre les Spoink qui se sont réfugié dans la grotte et les Tadmorv qui occupaient ces lieux depuis bien des décennies. Alors les trois Ponyta, isolés, n’en parlons pas, à tous les coups, s’ils les laissaient seuls explorer les étages inférieurs, ils allaient se faire agresser par les quelques hordes un peu trop territoriales.
« Mais pourquoi ils attendent aussi longtemps avant de trouver une solution ? La jeune fille avait déjà enlevé son manteau dès qu’elle eut posé les pieds dans le chemin ardent. Pourtant, elle transpirait quand même.
- Disons que c’est un pari. Il y a eu quelques pics positifs de températures l’autre jours, l’association espère qu’on aura bientôt droit à une météo estivale et sec. Si tel est le cas, les mesures qu’ils auraient prises pour soulager le chemin ardent n’auraient servi à rien. Chaque projet de ce genre nécessite de l’argent et de l’énergie, il faut bien mesurer leur impact avant de prendre une décision. »
Un impact, un impact, oui bien sûr, mais aux dernières nouvelles, cela faisait depuis hier soir que la grotte était pleine à craquer. La blonde soupira, peu convaincue par le parti pris de l’association. Malheureusement, en tant que simple stagiaire, elle n’avait pas son mot à dire. Et tant mieux, à vrai dire, jamais elle n’aurait été prête à avoir de telles responsabilités. Peut-être qu’ils avaient raison, que dans quelques heures, ils allaient avoir droit à une météo digne des plus fameux déserts. Ça serait cool. Elle pourrait enfin passer une nuit sans craindre de mourir de froid, avoir des horaires un peu plus humains vu qu’il y aurait moins à faire et… Admirer Vermilava dans son état normal, par exemple. C’était cool quoi, une ville avec des sources d’eau chaude sans que les canalisations soient gelées. C’était cool comme idée, hein ? Sauf que depuis son arrivée, Hope n’avait encore rien vu de tout ça. On se demande bien pourquoi.

Au bout de ces quelques jours, la plupart des Pokémons supportant mal le froid s’était réfugié dans le chemin ardent, le seul endroit naturel où il faisait suffisamment bon. Il n’y avait presque plus de mouvement entre l’extérieur et la grotte. Afin d’éviter certains conflits, des croquettes ont été récupérées pour les redistribuer aux réfugiés. Comme souvent, Hope se voyait souvent attribuer les tâches les plus basiques. Armée d’un grand paquet de croquettes, la blonde se baladait donc dans les dédales de la grotte, suivit de son Arcko, tout en jetant des poignées de nourriture de temps à autre. Pas ce qu’il y a de plus intéressant à faire mais bon, au moins elle pouvait rester au chaud. Même s’il y avait des infamies de type Tadmorv qui traînaient dans certains recoins. Pas ce qu’il y avait de plus glam.
Son CapStick sonne. Message général de Mike. Si elle ne se trompait pas, il venait d’Unys. Besoin d’aide pour sauver une personne coincée par la neige. Elle lut distraitement le message. Avait-elle envie de se mouiller les pieds pour aider la personne en question ? Alors qu’il faisait nuit noire dehors ? Et comment ça, coincée ? Était-elle seulement concernée par le message ? Pas vraiment. Un nouveau bip. Augustin et Kaedrel me rejoignent, c’est tout bon. Ces noms lui disaient étrangement rien. Il fallait dire qu’ils étaient particulièrement nombreux et que beaucoup ne restaient que quelques jours histoire de dépanner avant de se retrouver assignés ailleurs où de rentrer pour des missions locales. Cela bougeait beaucoup, beaucoup plus qu’à Fiore. Fiore était une région assez renfermée sur elle-même, et surtout, le rôle des ranger là-bas est bien différente de celui qu’ils ont à Hoenn par exemple, beaucoup plus complet, englobant celui des pompiers et des policiers. Certes, cela est entre autres dû à la taille de la région, beaucoup plus petite, mais la différence restait notable.
Le premier jour, Hope s’était super bien entendu avec un type, à peine plus âgé qu’elle, qui entrait dans tout juste dans la vingtaine. Contrairement à elle, ce dernier avait commencé directement une formation de ranger dès le collège, géré par l’organisation de Sinnoh. À treize ans, il avait donc obtenu son tout premier CapStick. Un CapStick d’étude, à la capacité très limitée apparemment. Mais pour apprendre à le manier et participer aux tâches les plus simples, cela suffisait. Il s’agissait d’un collège normal, bien que les cours étaient légèrement maniés de manière à introduire les élèves aux thématiques régulièrement abordés par les ranger. Peu à peu, des cours plus spécifiques s’ajoutaient, puis des cours pratiques, jusqu’à déboucher sur des vraies missions. À dix-huit ans, officiellement diplômé, il avait alors déjà un large bagage d’expérience derrière lui. Certes, dès le collège, c’était tôt, et il fallait être sûr de ce choix, mais l’enseignement y était de qualité, bien que beaucoup moins éparse et variée qu’à Lansat. Ils avaient discuté un peu. Beaucoup. Hope est quelqu’un de curieuse, voir un peu trop, ça elle l’a toujours eu en elle. Les récentes histoires familiales l’avait convaincue que parfois il valait mieux moins se mêler des affaires des autres, néanmoins, elle ne peut aller à l’encontre de sa nature. Suite à cela, elle ne s’était pas renfermée sur elle, pas vraiment, mais disons qu’elle s’était beaucoup moins préoccupée de l’intégralité des choses qui se passaient autour d’elle. En se préoccupant moins de ces choses, on s’intéresse moins également. Discuter de choses externes à Lansat ou à sa famille lui fit le plus grand bien. Il y avait presque quelque chose de nouveau. La découverte d’un monde extérieur, de gens extérieurs. Une envie de fraîcheur, une envie de nouveauté. N’est-ce pas ? Hope est quelqu’un de curieuse mais docile lorsqu’on la brosse dans le sens des poils. Ou quand le destin ne lui laisse pas le choix. Car cela lui était arrivé bien trop fréquemment, et finalement, Hope avait rarement essayé d’aller à l’encontre du destin. Cela lui bouffait parfois, souvent, la connexion avec la réalité. Mais elle restait une fille curieuse, peut-être parfois un peu trop. Est-ce que cela lui avait déjà porté préjudice ? Pas forcément. La curiosité l’avait généralement toujours menée là où elle le voulait. Et ce soir-là ? Nuit étoilée, quelques éclats de rire de trop. Au fond, bien qu’elle ait beaucoup de mal à l’admettre, Hope est une fille en recherche d’attention, une âme qui se cherche.
Sans ambiguïté. Elle savait qu’il n’y aura rien de plus.
Elle s’intéressait plus à soi qu’à lui.
Sans regret.

Il partit en urgence à Sinnoh le lendemain.

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D’un revers de main, elle essuya les gouttes de sueur qui lui perlaient au front. Il faisait trop chaud, bien trop chaud. Et pourtant, elle ne se trouvait pas si profond dans la grotte. Comment faisaient ceux qui s’y trouvaient plus profond ? Tiens, en parlant du loup.
« Isabella ! Ça va ? Vous vous en sortez plus bas ? »
Le regard de la jeune femme s’illumina en apercevant la blonde. Carré court, brune, musculature discrète, Isabella était le genre de femme qui avait tout pour plaire. Le genre de femme qui paraissait un peu trop parfaite, trop superficiel, le genre de femme que Hope détestait. Mais il s’agissait d’une des rares collègues féminines qui se trouvaient sur place. Alors la blonde essayait de se montrer amicale avec cette dernière. Après tout, elle n’avait rien fait de mal.
« Ça va, ça va, on a eu quelques soucis avec les Tadmorv mais sinon ça va nickel.
- Oh, rien de grave j’espère ?
- Non, t’inquiètes ! Et toi, tu t’en sors… Elle regarda autour d’elle, attends, t’es toute seule ?
- Bah, c’est l’étage supérieur, quoi, elle haussa les épaules, il y avait les type à lunettes avec moi, Augustin, je crois ? Mais du coup il gérait surtout l’entrée de la grotte, la communication avec l’équipe extérieur et les stocks vite fait. Enfin, là, t’as dû voir, apparemment il est sorti aider pour l’opération sauvetage. Hiro est parti au centre régler des problèmes. Et toi, tu fais quoi, là ?
- Oh, ok… Elle semblait déçue. Je remontais chercher des croquettes, il nous en faut plus, on vient de découvrir une famille de Spoink, du coup il nous faut du rab.
- Oh, cool, tu veux que je te passe ce qu’il me reste ? J’ai presque fini, il me reste juste… Elle regarda autour d’elle. Des Taupiqueur sortirent leur tête du sol. Bah, euh, du coup. Elle arrivait au bout de la galerie de toute manière.
- Oh, oui, pourquoi pas ! Elle regarda autour également. Tu veux descendre jeter un œil sinon ? Tu verras, c’est beaucoup plus actif !
- Oh euh… Tu penses que ça ne posera pas problème ? Si c’est le cas, bah ouais, pourquoi pas.
- T’inquiètes ! »

L’étage intermédiaire était effectivement plus agité. Plus profond, il y faisait alors également plus chaud, d’où le fait que la plupart des Pokemon Feu le préférait au premier. Pas étonnant. À l’étage, Hope avait surtout droit à des Tadmorv ou des Nodulithe. Ou des Machoc avec un peu de chance, hum, sans compter les Taupiqueurs bien sûr. Tous les Limagma, Chamallot et Chartor qu’elle avait pu voir les premiers jours s’étaient comme évaporés. Et bien non, en réalité ils se trouvait tous au sous-sol ! Tada ! Incroyable ! Après quelques intersections, les deux filles rejoignirent un homme d’une cinquantaine d’année, un ranger ayant de larges connaissances en médecine. Ce dernier examinait un Spoink visiblement chromatique. La bille qu’il portait au sommet de son crane brillait d’une couleur jaune.
« Emile ! Il y a la petite qui nous a rapporté des croquettes ! »
Elle tiqua au mot « petite ». Mais bon, il fallait croire que son prénom n’était pas rentré dans son crâne, elle nota une légère hésitation dans la voie de la jeune femme au moment de la désigner. Le quinquagénaire leva la tête.
« Oh, Hope c’est bien ça ? Elle hôcha la tête. Tu tombes bien, j’avais besoin de quelqu’un pour m’aider. Cela ne la mit pas spécialement en confiance, il lui voulait quoi exactement ? Isabella ? Tu te rappelles, le jeune homme du bas nous avait parlé d’un Spoink esseulé ? Je me demande s’il ne se serait pas perdu. Tu pourrais aller voir avec lui pour nous le ramener ? »
La jeune femme acquiesça et disparût dans les dédales de la grotte. Emile redirigea sont attention vers le Spoink chromatique, palpant le dos de la créature.
« Hope, tu pourrais me passer le thermomètre, juste là ? Elle s’exécuta. Tu sais, Hiro m’a beaucoup parlé de toi. Ah, et comment ça ? Que y a-t-il à raconter de si intéressant sur elle ? Il n’arrête pas de répéter à quel point tu es débrouillarde et calme, malgré la situation, et qu’il t’est extrêmement reconnaissant pour cela. Il avait si peur que cela se passe… Enfin, pas mal, mais que ce soit compliqué, tu vois ? Ce n’est pas une situation commune que nous avons là. Un léger bip retentit. L’homme soulève lève légèrement ses lunettes pour lire le petit écran lumineux. Passe-moi un patch et le spray, dans la mallette, là-bas. En quelques minutes, elle avait l’impression d’être plus utile qu’en trois heures bien qu’elle servait de larbin. L’homme continua, tout en humidifiant le morceau de tissu que venait de lui passer la jeune fille, j’ai bossé au Safari pendant plusieurs années, tu verras, c’est un endroit merveilleux. Hiro était encore policier à l’époque. Il s’entendait très bien Chris, voyant le regard interrogateur de Hope, il rajouta, le directeur actuel du parc. Cela ne fait qu’une petite année qu’il se trouve à ce poste. Avant, il y avait Benjamin Ducommun, un sacré bonhomme aussi ! Il rigola. Hope ne savait pas vraiment ce qu’elle était censée répondre à cela. Enfin ! Hiro est quelqu’un de beaucoup trop stressé dans la vie. Être policier était un travail qui ne l’aidait pas sur ce point, ça en devenait nocif. À côté de ça, gérer quelques Pokémons au Safari est bien paisible. Mais il est également quelqu’un de très compétant et doué malgré tout ! Tu n’auras pas pu assister à beaucoup de ses prouesses, mais je t’assure que c’est le cas. Des bruits de pas résonnèrent dans le tunnel. Oh hoho, la revoilà ! »
En effet, une tête brune apparut bientôt, accompagné d’un Spoink plus petit que la moyenne. En voyant la horde de plusieurs Spoink qu’était en train d’examiner le docteur, ses yeux s’illuminèrent. Joyeusement, il sautilla dans leur direction une fois que la jeune femme le relâcha.
« Et bien, en voilà une bonne nouvelle ! »

Alors que Hope s’apprêtait à remonter à l’étage, un tremblement peu rassurant se manifesta. Puis des spouik, spouik écœurants suivirent. Elle revint alors sur ses pas. Elle savait bien qu’Emile et Isabella s’occuperont bien assez vite du problème, mais sa curiosité prit le dessus. Toujours. Un hennissement. Elle se rappela de ce qu’on leur avait dit un peu plus tôt sur les Ponyta. Alors elle accéléra le pas. Pourquoi ? Elle ne savait pas vraiment. Des éclats de voix lui parvinrent d’un peu plus loin. Rapidement, elle croisa la route d’Isabella.
« Hope ! Tu sais d’où ça vient ?
- Euh, il me semblait ça venait de là, mais… Mais c’était d’où la brunette venait justement.
- J’aurais juré que ça venait de derrière la parois pourtant.
- Et ce n’est pas accessible ?
- Il ne me semble pas… »
Au même moment, le mur s’effondra. Ah. Plus besoin de chercher du coup. Derrière, elles découvrirent une horde de Tadmorv encerclant un Ponyta. Comment étaient-ils arrivés ici ? Le Ponyta semblait en panique. Des traces de brûlures étaient visible sur son flanc gauche. Plus loin, un Tadmorv gisait au sol, hors de combat. Des vapeurs violettes traînaient un peu partout, peu rassurante. Un de ces Pokemon Poison semblait par ailleurs particulièrement remonté. Après un énième splouish il rassembla un liquide rose devant lui qu’il projeta dans la direction du poney qui esquiva tant bien que mal, sabot en avant, près à revenir à la charge. Un coup de sabot bien placé sembla calmer son agresseur. Mais pas pour bien longtemps. Des splouish de protestations retentirent presque immédiatement. Le Tadmorv, encouragé par ses semblables, rassembla son énergie. Son corps se mit à scintiller, son corps visqueux semblait fondre, s’étendre.
Isabella s’empressa de décrocher une Pokeball de sa ceinture. Eddie. Un Charmina apparut.
En même temps, de l’autre côté du combat, une ombre masculine apparut.
« Bella ! »
Un jeune homme, à peine plus âgée que la brunette, métissé, cheveux coupés courts, noirs, belle musculature, apparut.
« Jacob ! Comment t’es arrivé ici ?
- Cette partie des galeries est reliée à l’étage inférieur. Je vais t’aider. »
Et au milieu de tout ça, un Grotadmorv prenait gentiment forme sous le regard terrifié d’un Ponyta.
Bip bip. Son CapStick sonna. Hope lut en vitesse en quoi le message consistait et grimaça. On la rappelait à l’étage. Très bien.
« Euh, Isabella ? Je vais devoir vous laisser je crois, vous pouvez vous en sortir, je pense, non ?
- Oui oui, ne t’inquiètes pas » Elle dégaina son CapStick.

Elle soupira. Et voilà qu’on l’appelait à nouveau pour des tâches ennuyeuses et déprimantes alors qu’à l’étage se passaient des choses intéressantes. Mais la coopération d’abord, n’est-ce pas ? D’un pas las, elle se dirigea vers la sortie de la grotte. Arrivé à une dizaine de mètres de çà, elle inspira un bon coup, redressa son dos, puis marcha d’une manière plus assurée. Augustin l’attendait, accompagné d’une dame d’une quarantaine d’année, une couverture sur le dos, les cheveux en batailles. On lui confia un sac contenant les affaires de cette dernière.
« Tu trouveras également quelques indispensables dedans, donne-lui si elle a besoin de quelque chose. Il faut que je retourne aider à retrouver sa Chuchmur. Tu peux te charger de madame ?
- Oui, oui, bien sûr ! »
Sourire courtois. Courtoisie de mes deux. Puis elle dirigea son attention vers la dame, frigorifiée, traumatisée, les larmes pleins les yeux. Elle se retint de soupirer et attrapa un tabouret en plastique qui traînait plus loin.
« Madame ? Asseyez-vous, je vous prie. »
La nuit promettait d’être longue.