09.01.2018. « Mmmh… » Elle gémit. Le soleil lui agressait les yeux. On lui tirait l’épaule. D’un geste brusque, elle repoussa son agresseur. Ce dernier, visiblement mécontent, décida d’opter pour une solution plus radicale. Prendre de l’élan. Sauter. « MAIS AÏE, VA TE FAIRE F-… » Au moins, ça marchait. L’Arcko regardait sa dresseuse, ravi.
Depuis hier, le soleil avait enfin pointé de bout de son nez, et il n’y allait pas de main morte ! En quelques heures, une bonne partie de la neige avait fondu. La ville était à nouveau plongée dans une température agréable, une ambiance presque estivale mais traditionnelle qui la caractérisait. Dakine, queue pendant par la fenêtre, n’avait pu retenir son excitation en constatant qu’il allait faire beau plusieurs jours de suite ! Une grande nouvelle ! Enfin, plusieurs jours, seulement si la machine des autres types du centre météo ne faisait pas à nouveau des siennes, ce dont Hope n’y croyait pas vraiment à vrai dire. Aux dernières nouvelles, celle-ci n’avait toujours pas été réparée malgré le soi-disant travail acharné des ingénieurs. Qu’ils aient de la bonne volonté, encore, pourquoi pas, mais un travail acharné qui les laissait quand même patauger dans cinquante centimètre de neige sur un volcan, elle y croyait moyen. Oui, l’honneur revenait au fameux engin qui avait simplement décidé de laisser place au beau temps ensoleillé par lui-même. Tant de générosité !
Grincheuse, Hope trempa son morceau de pain dans son verre de lait. Pour une fois qu’elle pouvait enfin dormir, il fallait que son maudit Pokemon la réveille, et en plus il avait grave forcé ! À quel moment sauter sur son ventre était une bonne idée ? Réalisait-il seulement qu’il n’était plus un môme de quelques mois ? Apparemment pas. La créature plante se souciait bien peu qu’elle souffre. Indigne coéquipier.
Hier, après son shift où le soleil avait fini par se pointer en fin d’après-midi, on lui avait annoncé qu’elle allait pouvoir avoir une journée de repos. Malgré ses cernes gigantesques, son visage s’était éclairé comme jamais. Comment ça, une journée de repos ? Elle avait presque oublié en quoi cela consistait, alors que cela ne faisait que quelques jours qu’elle était arrivée à Vermilava. Quelques jours qui lui avaient paru durer bien trop longtemps. Profitant de cette occasion, Hiro était parti rendre visite à des amis Mérouville, laissant champ libre à la blonde. En l’occurrence, elle avait décidé de passer cette fameuse journée à pioncer. Enfin, c’était ce qu’elle avait initialement prévu, malheureusement dans ses plans, elle avait omis l’opposition d’un être. Quelqu’un qui n’approuvait pas le programme pionçage vingt-quatre heures. N’est-ce pas Dake ? Mais soit. Tant qu’à faire, maintenant qu’elle s’était levée, autant en profiter. C’est pourquoi après quelques recherches internet sur son iPok, la jeune fille s’apprêtait à rassembler quelques affaires afin de partir aux bains. Quoi de mieux pour se détendre qu’un bain ? Des bains qui fonctionnaient enfin après presque dix jours d’inactivité ? Normalement, si elle y allait en matinée, il ne devrait pas y avoir trop de monde, non ? C’est avec une excitation contenue que la blonde fouillait dans son sac, à la recherche de vêtements de rechange autre que son uniforme qu’elle s’apprêtait à amener à la lessive.
Bip bip. Son CapStick sonna. Elle se pétrifia. Qui osait la contacter maintenant ? Est-ce qu’on s’apprêtait à lui chouraver sa journée de repos ? Sceptique, elle attrapa l’appareil d’un geste lent. Clap. Le clapet était relevé. Elle soupira de soulagement en constatant qu’il ne s’agissait pas d’un membre de son équipe. Mais de qui s’agissait-il alors ? Elle lut plus attentivement le nom de l’expéditeur. Elle haussa un sourcil. Qui était-ce ? Le connaissait-elle seulement ? Elle mit un moment à réaliser que oui et que ce dernier ne datait pas de si longtemps. Elle sentit son cœur s’emballer, son esprit s’embrouiller. Mais, pourquoi ? Pourquoi maintenant ? Une longue inspiration plus tard, elle referma brusquement le clapet de son appareil, le jeta au fin fond de son sac. Aujourd’hui elle n’en aura pas besoin. Elle attrapa ses affaires et ferma la chambre à clé.
Pourquoi ? Qu’est-ce qui lui voulait ? La question ne cessait de lui revenir à l’esprit. Elle essayait pourtant de se détendre, plongée dans un bain thermal creusé à même la roche. Avec elle, il n’y avait qu’une retraitée, probablement là pour se relaxer après ces quelques jours périlleux. Elle essaya de se concentrer sur la vapeur remonter le long de sa colonne vertébrale, les subtiles vaguelettes se mouvoir contre sa peau, contre son corps. Son propre corps, son corps à elle. Et à personne d’autre. Elle était entière, n’est-ce pas ?
Quelle était sa relation avec son corps ? Elle inspira un bon coup, huma la vapeur si chaude, presque réconfortante. Si loin, si loin de tout. Elle s’y sentait bien, là, au milieu de nul part. À ne rien faire, rien d’autre que de se sentir, se sentir… Vivante ? Elle leva une jambe, sentit la chaleur glisser contre sa peau, jusqu’à sortir ses orteils de l’eau. Là, dehors, il faisait si frais. Mais tellement plus chaud que ces derniers jours. Aussi étrange que cela puisse paraitre, elle aime bien ses pieds. Ou plutôt, elle ne leur trouvait aucun défaut. Elle aimait bien ses jambes aussi. Bien qu’elle aurait aimé qu’elles soient un peu plus longues, elles avaient une jolie forme. Ok, d’accord, elle aurait aimé qu’elles soient beaucoup plus longues. Mais dernièrement, elle avait constaté qu’elle s’était remise à grandir. Peut-être était-ce la raison pour laquelle son dos la tiraillait de temps à autre, rien de bien méchant ceci dit. Elle aurait aussi aimé avoir un peu plus de forme, un peu plus de fesses, mais ça, ce n’était pas dans ses gênes apparemment. Et puis elle arriva à cette partie. Le rouge lui monta aux joues. Pourquoi pensait-elle à ça maintenant ? Elle secoua nerveusement la tête, essayant de chasser ces images de sa tête. Son ventre plat, merci Jackie, son nombril un peu trop gros qu’elle n’aimait pas, ses côtes ressortaient un peu, sa poitrine presque inexistante. Ses bras et bien… C’était des bras, quoi, avec des coudes un peu secs. Elle les frotta vigoureusement, peut-être qu’avec le bain, cela les hydratera. Plus important, au bout de ses bras, il y avait ces mains. Ces mains dont elle se servait tant, un peu trop peut-être, constamment couvertes de quelques égratignures. Elle n’avait pas pu prendre soin de ses ongles ces derniers jours, ils étaient abîmés, avec de la boue en-dessous. Elle les plongea dans l’eau pour essayer de faire partir la saleté. En temps normal, elle aime bien en prendre soin, elle a l’impression que cela lui allonge les doigts. C’était peut-être la seule partie d’elle qui pouvait potentiellement la rendre plus femme. Partout ailleurs, son corps avait la signature d’un corps de gamine. Et finalement, cela lui correspondait bien. Alors pourquoi… Qu’est-ce qu’il lui voulait ? Elle plongea sa tête sous l’eau. Ses joues la brûlaient. Mince.
Des cris aigues. Chut lui dit sa mère. Mais l’enfant n’écoute pas, elle crie encore. « Maman, elle est trop chaude ! Je veux pas ! » La retraité ouvre les yeux, jette un regard réprobateur à l’enfant. Celle-ci ne réalise pas. Mais sa mère si. Gênée, elle attrape son enfant par la main pour l’emmener un peu plus loin. Des gens commencent à arriver, des voix résonnent depuis l’intérieure de la bâtisse. Elle décide de sortir.
Elle attacha la serviette autour de son buste. Un grand miroir orne le mur des vestiaires. Elle se regarde, elle s’observe, elle se scrute. Elle ne se comprend pas. Elle ne comprend pas. Elle détache son chignon.
Le message la hantait. Ses doigts la démangeaient terriblement. Pourtant elle avait laissé l’appareil dans la chambre pour cette seule raison. Sinon elle ne l’aurait assurément pas fait. Et que se passerait-il si on lui envoyait un message en urgence ? Si Hiro lui demandait de l’aide pour de la paperasse ? Peut-être aurait-elle mieux fait de le garder ? Peut-être devrait-elle retourner le chercher ? Elle en a envie. Elle en meurt d’envie. Mais il y a ce quelque chose qui la retient, cette petite voix en elle qui lui crie de résister, qu’elle n’en aura pas besoin aujourd’hui, d’arrêter de s’inventer des raisons. Et c’est bien ce qu’elle faisait. Pourtant cela lui avait semblé clair, et pour lui et pour elle. Alors pourquoi ? Et pourquoi pas ? Pourquoi se posait-elle autant de question ? Au fond, qu’est-ce que cela importait ? Pourquoi devait-elle forcément chercher un sens à ça ? Peut-être n’y en a-t-il aucun, peut-être qu’elle cherche pour rien. Pouvait-ce vraiment être le cas ? Pourquoi ne pouvait-il pas juste l’ignorer ? Finalement, se posait-elle trop de questions ?
Elle passa les portes du centre. La pièce d’accueil était lumineuse. Le soleil était à son zénith. Deux Joëlle sont là, à s’occuper des Pokémons. Parmi ceux-ci se trouve un Spoink ainsi qu’une Ponyta qu’elle semble reconnaître, elle n’en est pas sûre. Quelques citoyens s’y trouvent, leurs Pokeballs à la main. Hope n’a pas mis son uniforme, elle ne sait pas si on va la reconnaître, mais tant pis. Elle se dirige mécaniquement vers la réception, là où une des infirmières l’accueille, souriante.
« Bonjour, je viens rendre visite à un Chartor qui devrait être réinséré dans la nature cet après-midi. Le sourire se fade, on la regarde bizarrement. Quelque chose clochait.
- Puis-je vous demander votre carte d’identité ? »
C’était bien la première fois qu’on lui demandait ça. Sceptique, la blonde porte tout de même la main à son sac pour sortir son porte-monnaie. Puis elle tend la petite carte à la Joëlle. Celle-ci semble vérifier quelques informations avec celles qui apparaissent sur son écran. Après un moment, l’infirmière déclare :
« Tout est en ordre, veuillez me suivre. »
Elle sentit son cœur se serrer.
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Vermilava. En y repensant, c’était bien là où il y avait une arène de type Feu non ? Appuyée contre la barrière, les yeux fixant l’eau claire du cours d’eau qui se précipitait comme pour combler son manque de ces derniers jours, elle essayait d’y noyer son esprit. Ses pensées se mélangeaient, taches de peinture qui se diluent, elle n’était pas sûre où elle-même voulait en venir. Une arène de type Feu. Hoenn. N’était-ce pas là où se trouvait l’arène de celle avec les cheveux rouges en bataille ? Comment s’appelait-elle déjà ? Une vague se heurta contre le rebord du cadre.
Un peu plus loin, des enfants rentraient de l’école. Déjà. Le temps était passé bien vite. Leurs cris animaient la rue, innocents. « Et même qu’elle m’a donné un badge ! » « Comment ça ? Non tu mens ! Jamais Adriane ne donnerait un badge à toi ! » « Eh, mais t’es pas gent-… » Se chamaillant pour un rien, mais toujours en rigolant. Et heureusement. L’air de rien, même à cet âge, les choses pouvaient rapidement dégénérer. Hope n’en avait jamais fait l’expérience mais elle le savait. Elle savait que tout pouvait aller très vite, à partir d’un rien, à partir d’une petite broutille, à partir d’un sourire.
Adriane. C’était ça, non ? Le prénom lui disait quelque chose. Un rictus. Bien sûr, c’était son idole, pas pour rien qu’il avait semblé si intéressée lorsqu’elle lui avait parlé de Vermilava, avant de se renfrogner immédiatement en réalisant ce que cela engendrait. Elle aurait dû plus l’embêter avec ça. Malheureusement, elle ne s’y connaît pas suffisamment pour rebondir immédiatement sur ce détail. Aussi étrange que cela puisse l’être, les arènes et leurs champions, la conquête des badges, c’était l’une de ces choses auxquelles elle ne s’y intéressait pas tant que ça. Enfin, si, elle s’y était intéressée, vaguement, plus par défaut qu’autre chose, mais cela remontait à loin. Si loin. Soupir, encore. Elle se demandait où il se trouvait, maintenant, par quelle ville il avait commencé. Ses doigts effleurèrent le rebord de son iPok. Non, ce n’était pas dans ses habitudes, ni dans les siens. Ils étaient comme ça, depuis que… Lansat. Rire amer. Elle n’était plus vraiment sûre d’où elle en était. Un moment, elle avait l’impression de vivre autre chose, l’instant d’après, elle pataugeait dans son bouilli de… De… Dans son bouilli. Oui, c’était probablement ça. Quelqu’un avait dû attraper des fragments d’histoire différentes à droite à gauche, les jeter dans un mixeur et les réduire en bouilli. Tous. Tout autant qu’ils étaient. Et ses sentiments avec, il ne pouvait y avoir d’autres explications possibles. Elle essayait pourtant de les enfouir autant que possible, bien trop souvent elle doutait de leur sincérité. Peut-être ressentait-elle des choses qui ne lui appartiennent pas. Elle avait envie d’en rire. Ses rires s’étouffèrent. Les vagues se heurtaient contre le rebord, éclaboussant le cadre.
Son iPok sonna. Elle redoutait ce moment. Elle se balança en avant, les bras tendus, l’appareil entre le bout des doigts, lisant et relisant la petite pastille qui s’affichait sur l’écran en veille. Jusqu’à qu’il s’éteigne. Et seulement après, elle osa prendre connaissance du contenu.
Une tête blonde traversait la ville avec précipitation.
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C’était stupide. Elle ne le connaissait pas si bien que ça, il ne s’agissait que d’une créature comme les autres, pour lequel elle avait fait quelques efforts, certes, mais il n’était pas le seul. Il y en avait tant. En quelques jours, quelques mois, elle avait été en contact avec tellement plus de Pokémon qu’elle ne l’eut été en plusieurs années. Il aurait dû un parmi des centaines. Elle n’avait pas non plus fait le gros du travail, loin de là, elle y avait assisté tout au plus. Il y avait tant d’autres créatures dont elle pourrait se préoccuper tellement plus. Et pourtant elle se sentait si bouleversée. Elle aurait aimé le voir se rétablir, y croire, croire qu’en le voulant vraiment, on pouvait avoir main mise sur tout, tout ce qui les entourait. Qu’en y croyant absolument, on pouvait faire pencher le destin de son côté. Et il y a crut. Mais encore une fois, l’évidence ne suivit pas. Et pourtant, ce n’était pas la première fois qu’elle essayait, et qu’elle se heurtait à la vraie vie, à la réalité. Peut-être aurait-il fallu qu’elle se donne encore plus. Mais pouvait-on vraiment croire en quelque chose de tout son cœur ? De tout son âme ? Était-ce seulement possible ? Pourtant elle n’en demandait pas tant. Coquille vide, coquille creuse. Encore une fois, elle se heurtait à ce qu’elle ne voulait pas croire possible.
On le lui a annoncé, comme ça, sans fioriture ni précaution. Ce n’était pas la première perte. Il était vieux, tu sais. Lui avait-on dit. Il était un parmi tant d’autres pour eux. Il aurait dû l’être pour elle également. Mais non. Qu’est-ce qui n’allait pas avec elle bon sang ? Pourquoi pouvait-être s’en battre la race de plein de choses qui se passent tous les jours, mais s’attacher à d’autres sans aucune raison valable ?
Elle relut le message. Une fois. Deux fois. En tailleur sur son futon, elle avait posé les deux écrans par terre, devant elle. Sinnoh, ce n’était pas si loin, non ? Après tout, ce n’était qu’à quelques heures d’ici. Elle le relut. Qu’est-ce qu’il voulait ? Était-elle censée s’en soucier ? Peut-être que non, peut-être qu’il continuait sur la même longueur d’onde que celle sur laquelle ils avaient commencé. Rien de plus. Pourquoi n’y allait-il dans ce cas plus explicitement ? Et elle, qu’est-ce que cela lui apporterait, de toute manière ? Rien. Rien. Elle n’en attendait rien. Pourquoi se prenait-elle alors la tête avec ça ? Elle inspira un bon coup. Son regard se dirigea vers l’autre écran. Elle se crispa. Non, elle n’avait pas cœur à relire ces messages-ci. Elle attrapa l’appareil dans ses mains, s’apprêtant à se débarrasser de chacun d’eux. Son doigt s’attarda sur le bouton. Une once d’hésitation. Allait-elle le regretter ? Elle se mordilla les lèvres. Non. Un flot de données virtuelles disparurent dans les méandres du monde informatique. Tous.
Pincement au cœur.
Elle le regrettait déjà.
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14.01.2018
« Salut. »
Elle lui sourit. Cela faisait un bail qu’elle ne l’avait pas vu.
Ils sortaient de quelques jours de pluie. Vendredi, à leur grand damn, la sécheresse générale laissa place à la pluie. À nouveau. Mais des nouvelles positives du centre météo étaient tombées. Apparemment, ils auraient finalement localisé la vraie source des problèmes. Oui d’accord, on leur avait communiqué ce message à maintes reprises depuis une semaine et demie, mais cette fois-ci, il y avait un mais, ils pouvaient enfin à nouveau contrôler partiellement la météo. Du coup, au lieu d’avoir une sécheresse qui les arrangeait parfaitement ils eurent droit à la pluie ! Hum, d’accord, en vérité ce n’était pas stupide étant donné que les équipes des autres zones galéraient avec ce temps trop sec, comme à Atalanopolis par exemple (bien que les averses répétées n’y soient pas la bienvenue non plus). Beaucoup de leurs collègues furent réassignées dans ces zones lors de ces quelques jours de sécheresse, arriva un moment où on proposa même à Hope de bouger au bois Clémenti, où ils étaient débordés. Les averses, là-bas, n’avaient pas posé de problème. La neige en avait créé quelques-uns, mais rien d’ingérable. En revanche, la soudaine sécheresse en avait surpris plus d’un, et des situations compliquées s’étaient rapidement mises en place. Malheureusement, la présence d’Hiro était requise sur place. En effet, ce dernier gérait une certaine quantité de paperasse, dont Hope était épargnée, et ne pouvait effectuer le déplacement. N’ayant pas pu trouver d’arrangement à temps, ils envoyèrent finalement une autre personne à ce poste. Donc Hope était restée là, à arpenter les couloirs du chemin ardent. Elle y avait retrouvé entre-autre un Debugant qui ne parvenait pas à retrouver sa route. Aider ce dernier n’avait pas été ce qu’il y a de plus simple, ce jour-là, la blonde apprit que ces Pokémons-là sont de vraies têtes brûlées. Dès l’instant où il avait croisé le regard de Dake, les choses sont parties en cacahuète. Le type Combat avait, sans aucune exagération, manqué de détruire une paroi entière de la grotte. C’est avec l’aide de Miele que la jeune fille avait finalement réussit à maîtriser la bête pour finaliser sa capture au CapStick pour le calmer et le guider à l’extérieur. En quelques jours, la grotte s’était considérablement vidée. Bien que la plupart de ses collègues parcouraient alors l’extérieur, à la recherche d’objet où de Pokémon qui se seraient dissimulés sous la couche de neige, certains, Hope compris, furent chargés de vérifier que tous les Pokémons s’étant réfugiés dans la grotte parviennent à trouver la sortie.
La pluie qui tomba à partir de vendredi était plutôt gentillette par rapport à celle des premiers jours. Ils eurent droits à quelques créatures qui se refugièrent à nouveau dans le chemin ardent, mais d’après les debriefs, beaucoup étaient parvenu à trouver des abris, certes plus rudimentaires, mais qui faisaient largement l’affaire.
Elle tendit le bras. Il s’approcha, hésitant. Son flanc gauche avait visiblement bien récupéré, il semblait en pleine forme de ce côté-là. En revanche, étonnamment, il semblait mal supporter la chaleur étouffante de l’étage inférieur. Il respirait lourdement. N’était-il pas un Pokémon Feu ? Ces derniers ne sont-ils pas supposés bien supporter la chaleur ? Peut-être était-ce un stéréotype après tout. Consciente de ce qu’il lui fallait faire, la blonde glissa son sac de ses épaules et sorti un linge qu’elle déplia. Puis elle attrapa une Pokéball qu’elle portait à sa taille et fit appel à Mochi. La Marcacrin semblait peu ravie d’apparaître dans un lieu à la température horriblement élevée. Dès qu’elle eut terminé de balancer sa poudreuse sur le linge, elle demanda aussitôt à rentrer dans sa Pokéball. Rien de surprenant, la blonde ne souhaitait pas non plus que son Pokémon ne meurt d’insolation, elle replaça la sphère bicolore à sa ceinture aussitôt qu’elle l’eut rappelée. Puis elle déposa le linge sur le dos de la Ponyta ainsi qu’un second, bien plus petit, sur le front de ce dernier. Il se laissa faire docilement. Puis elle rangea ses affaires et fit signe au poney de la suivre. Mais pour une quelconque raison, ce dernier refusa. La blonde soupira, tapota sur une seconde Pokeball pour faire appel à Twinings. Décidément, le Tarsal lui était bien utile bien qu’il n’était pas des plus compétents.
Il a peur je crois. Ah, ok, cool. Il fallait donc qu’elle essaie de lui montrer qu’elle est quelqu’un digne de confiance ? Mais tu n’en es pas une. Merci bien Twinings, on se passerait bien de tes commentaires. La blonde se posa et réfléchit un moment. Elle pourrait passer la méthode simple, c’est-à-dire avec son CapStick, mais elle craignait qu’à la vue de l’objet, ce dernier ne panique alors que jusqu’à présent, il s’était plutôt comporté de manière calme. Ouais, t’as raison. Alors que propose le Tarsal ? Peut-être pourrait-il se montrer utile en téléportant la bête à l’extérieur. Je suis pas sûr d’y arriver. Ouais, comme on le disait, monsieur Twinings parle effectivement beaucoup pour peu d’action finalement. Et voilà que le Tarsal se vexe. Le petit bout se tourne vers le Ponyta, semble s’échanger quelques mots, puis sans crier garde, le voilà qu’il saute sur le poney tout en tirant sur la main de sa dresseuse. Hope écarquille les yeux. Lui faire confiance ? Non, effectivement, même elle, elle ne le faisait pas forcément. Elle s’empressa de porter une de ses mains à son sac pour le maintenir sur son dos. Un clignement de yeux plus tard, et les voilà qu’ils se trouvent à l’extérieur, sous une pluie fine. Elle retient son souffle. Regarde sous ses pieds. Tout c’était bien passé. Vraiment ? Elle regard autour d’elle, le sol est étonnamment plat. Puis elle aperçoit au loin quelques lacs de lave, et une cabine téléférique. Alors enfin elle pousse un soupire de soulagement. Ils se trouvaient au sommet du mont Chimnée.
Elle se retourne, le Ponyta est toujours là, les serviettes toujours sur le corps. Il devrait pouvoir s’en remettre normalement. La jeune fille les récupère et les plie. Puis quelques hennissement plus tard, il s’en va, joyeusement.
Dernière édition par Hope Spettell le Jeu 12 Jan - 18:16, édité 1 fois