Too much cake.

13 janvier 2019

Bouddha bouddait.

Assis piteusement sur son lit, les épaules tombantes et le regard triste. Il laissait ses deux gros pouces tournoyait l'un sur l'autre, dansant, étrangement. Ce n'était pas une danse festive comme celles où on forçait bouddha à se bouger les fesses en ce jour si particulier de l'année. Cette danse là... Était triste, redondante, empli de regrets. Et les pouces s'y livraient sans réel entrain, comme un condamné mangeant son dernier repas. C'était écrit, c'était tragique.

Doucement, presque craquelant, le dos du géant se déplia accompagnant le début d'une marche à travers sa chambre. Il écarta les ballons flottants dans les airs, balaya d'un revers les confettis et s'approcha d'une boite cartonné, enveloppé avec soin par un léger filet rosé.

Il avait acheté un trop gros gâteau.

Même lui, ne serait vraiment capable de le manger tout seul. Il souffla, et comme mû par un réflexe qui appartenait à tous les autres se saisit de son ipok. Il ne mit pas longtemps à retrouver le message qu'il ne souhaitait pas vraiment voir - c'était sa seule conversation.

"Alola Boudabou... Écoutes, je suis vraiment désolé mais le bateau qu'on avait réservé s'est retrouvé coincé à cause d'une tempête. On a du faire demi-tour... Je sais que notre présence comptait beaucoup pour toi mais je veux que tu saches que tous tes frères et soeurs t'embrassent très fort. Ils t'aiment beaucoup, tu sais ? Tu leur manque... À moi aussi. Je t'ai envoyé ton cadeau par la poste Bekipan, tu devrais l'avoir aujourd'hui, si tout va bien. Gros gros bisous et bon anniversaire ! Papa"

Une larme perla et fut rapidement chassée par le revers de main de l'Alolien. Maman dans l'espace. Papa et tous les autres coincés par la météo. Le couperet était tombé. Ce soir, pour ses seize ans, Bouddha allait fêter son anniversaire seul. Loin de ses amis, de son chez lui, de sa famille... Un instant, il hésita à envoyer un message à quelqu'un de l'académie mais qui ? Ce n'était pas comme si il avait de vrais amis. Que des connaissances à peine, plus. Ça aurait bizarre de leur envoyer un message.

Les pas s'enclenchait rapidement alors que les pensées les nourrissait. Tournant en rond. Il fallait pourtant bien finir ce gâteau, Bouddha détestait le gaspillage - c'était bien là, la seule raison. Il n'avait besoin de personne après tout. Non, non de personne.

Toc. Toc. On toque à la fenêtre. Froncement de sourcil, qui est assez stupide pour confondre une fenêtre et une porte ? Prudemment, il s'approche et l'ouvre en grand. Aussitôt, c'est le chaos : un immense bekipan s'introduit dans sa chambre en grande fanfare. Paniqué, il bait des ailes fait s'envoler les ballons et les confettis. De son bec béant, s'échappe des myriades d'eau qui trempent le sol. Et il faut bien quelques-minutes à l'Alolien pour calmer le double type.

-Voilà, voilà... chuchote t'il en caressant le plumage de l'oiseau enfin calmé et posé sur son bureau.

Tout ce chaos à intrigué Millepieds qui passe une tête une tête curieuse et timide par la fenêtre restée ouverte et à même reveillé Aka qui sort de sous l'oreiller de Bouddha. Bouddha leur jette un regard affectueux avant de se refocaliser sur le pokémon Oiseaudo.

-Tu as quelque-chose pour moi ? demande t'il calmement.

L'oiseau acquiesce et crache sur le bureau, un paquet kraft détrempé. L'emballage est vulgaire et Bouddha rit un instant en imaginant ses petits frères se débattre avec la vielle ficelle qui pendouille de son paquet. Et c'est en quelques secondes que le maldroit paquet est déchiqueté, offrant à Bouddha, la vision d'un oeuf tout ce qu'il y a de plus banal accroché à un petit mot gravé de lettres maladroites sur un parchemin :

"COUCOU BOUBOU ! C'est keanu qui écris, les autre m'on laisser le fér. Avec Ipo on a refé ton accoci association où tu récuper les heuf laissé par les touristes mais la garderie veut pas trop trop acceuuuilir trop de monde alors on pansé que ça, ça te fera plaisir. Bonne anniversaire, grand frér ! On t'aime tous. T'a vu commant j'écris bien ?"

Avec une infinie douceur, Bouddha laisse ses doigts dériver sur les lettres mal formées et bavantes de la lettre. Il pleure. Keanu sait écrire alors ? Oh. Ça c'est un changement. Il avait toujours pensé que c'était lui qui allait lui apprendre mais non. Le destin en avait voulu autrement. Ses doigts chavirèrent sur l'oeuf, il n'était pas prêt d'éclore et Bouddha remettait fortement en question le fait d'"offrir un être vivant" mais malgré tout, cela lui faisait plaisir... Et ça le rendait triste que Ipo et Keanu ne lui ait pas remis en main propre, ils lui auraient raconté toutes leurs aventures.

Les larmes continuaient d'affluer comme si il n'allait jamais s'arrêter de pleurer. Sa famille lui manquait tant. Mais un contact contre sa jambe l'émeut d'autant plus : Aka remontait le long de son corps, avec ses pattes. Ayant laissé sa bûche rose par terre. Le fait d'avoir laissé sa buche au profit du corps de Bouddha... Et elle n'était pas enragée. Cela lui enlevait tout son chromatisme mais au moins c'était un signe clair et évident - elle aimait Bouddha. Ils s'étaient apprivoisés l'un et l'autre. Alors l'Alolien se saisit de son pokémon et lui ébouriffa le crâne en riant, séchant du mieux qui le pouvait ses larmes.

Et ce beau moment fut bien vite partagé par une hennissement de Millepieds et sa grosse tête vint se poser sur Bouddha, surpris et émerveillé. Millepieds venait de faire preuve d'initiative. C'était fou et fantastique à la fois. Il ria d'autant plus et flatta le cou/palmier de sa monture. Il était bien, entouré de ses deux pokémons comme ça...

Et une idée prodigieuse vint le saisir : le voilà se saisissant de son couteau, déballant son gâteau et le coupant en trois parts. Une petite et deux grosses.

-Vous voulez du gâteau les amis ?

HRP
Obtention de l'oeuf de bulbizarre.