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Ginji Labelvi
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feat Erika Uchida
« File la laine, filent les jours »


5 Décembre 2018

« -Hmpf…  »

Je souffle légèrement, contrarié. Alors ma main vient gratter l’arrière de mon crâne, mon regard lui, balaie les environs, en quête d’un quelconque élément familier.

Il fait plutôt froid, et la neige qui recouvre Nuevo ne m’aide pas à apprécier la balade. J’ai été obligé d’enfiler une immense doudoune et des chaussures un peu plus imperméables que mes habituelles baskets... Je n’ai jamais trouvé très agréable d’être enseveli sous une tonne de vêtements, et préférerai ad vitam æternam une tenue légère et dynamique.

Cette pensée m’arrache une légère boule au ventre. J’ai sombré dans le coma le 10 Juillet et n’en suis sorti que le 25 Novembre. Je suis passé de la chaleur enivrante de l’été au froid glacial de l’hiver… J’ai encore beaucoup de mal avec ce décalage. C’est comme si j’avais effectué un voyage dans le temps… Un véritable bond de plusieurs mois vers l’avant.

Ce qui m’amène à appréhender la rencontre à venir. Je dois aller voir Erika, aujourd’hui… Après tout ce temps. La dernière fois que je l’ai vue, c’était durant la Chute de Lansat, en pleine guerre civile. Pour moi, cela remonte à trois semaines tout au plus.

Pour elle, cela fait près de cinq mois.

Il peut se passer énormément de choses, en cinq mois. Un coma, entre autres. Mais aussi des changements, à la fois physique et mentaux, chez une personne… Une évolution de sa situation, de sa philosophie… De ses relations. Beaucoup de choses que l’on ne peut réellement ni prévoir, ni contrôler.

Je ne sais absolument pas à quoi m’attendre.

Du peu qu’il m’a été donné de constater via téléphone, Erika m’a paru égale à elle-même. En tout cas, elle est toujours Geisha, et persévère dans sa voie. Vis-à-vis de la discussion que nous avions eu à son anniversaire, c’est agréable à savoir.

J’espère que ça va bien se passer…

« -… »

En attendant, si je n’arrive pas à trouver mon chemin, je n’irai nul part.

Je ne connais absolument pas cette ville, et je peine à me guider via le plan téléchargé à la va-vite sur mon Ipok. Erika m’a bien donné sa nouvelle adresse, et si je n’ai eu aucune difficulté à faire le trajet depuis l’académie jusqu’au centre-ville, j’ai un peu plus de mal avec les nombreuses rues et ruelles censées me mener jusqu’à elle.

C’est étrange de se dire que cet endroit si inconnu à mes yeux va devenir mon nouveau Lansat. C’est désormais ici que je me rendrai chaque week-end pour faire mes courses, que j’irai me promener, effectuerai diverses missions, combats, affrontements. D’ici plusieurs semaines, je serai capable de m’orienter sommairement entre les principales instituions, et après quelques mois, je pourrai sans douter passer de ruelles en ruelles tout en sachant pertinemment où je me trouve.

Mais pour l’heure, je suis juste perdu.

« -… Attends une minute, c’est la rue "Charmillon", pas "Charmina" ? Mais c’est pour ça aussi, qu’il manque une intersection ! Raaah, ils ne peuvent pas afficher les lettres en plus gros, sur l’écran ?..  »

A croire que le choc reçu à la tête a affecté mon sens de l’orientation. J’espère que c’est juste une bête erreur de ma part…

Un demi-tour et une traversée de la ville plus tard, je finis par arriver à bout de souffle dans la bonne rue. Heureusement que je pars toujours avec de l’avance… Cela dit, au lieu d’arriver vingt minutes avant l’heure du rendez-vous, je suis devant la maison d’Erika que de justesse pour ne pas être en retard. Enfin, si c’est effectivement sa maison… Arrivé devant son portail, je recule de quelques pas pour observer l’édifice. L’adresse concorde, et c’est bien le même style de logement qu’à Lansat, un bâtiment aux inspirations typiquement Johtoïtes… Elle joue vraiment la carte de la Geisha jusqu’au bout, ahaha. Au moins, elle ne doit pas se sentir trop dépaysée par le changement, je présume. Cela doit être assez réconfortant d’évoluer dans une ambiance familière.

Je finis par sonner à la porte, et croise mes mains dans mon dos dans l’attente qu’elle m’ouvre. Je n’ai rien apporté du tout, j’espère qu’elle ne s’attend à rien de particulier… ‘Faut dire que je ne suis là que depuis quatre jours, je vois mal ce que j’aurai pu lui amener. Des cookies, peut-être ? Bwah, à coup sûr je les aurai mangé pendant le trajet, et…

L’entrée de la maison s’ouvre, et j’entends les bruits de pas d’Erika se rapprocher. Elle ouvre sans tarder le portail qui nous sépare, et une fois celui-ci tiré, sa silhouette se révèle à moi.

Je souris, à mi-chemin entre la joie et l’anxiété.

« -Hum… Salut ? »



« Je peux pas me ramener à la maison, et faire, "Chérie, regarde ça, j’ai ramené un cyborg du futur !" »
Erika Uchida
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Feat. Ginji Labelvi

dans la maison d'Erika à Nuevo
le mardi 5 décembre 2018

File la laine, filent les jours. 1523963165-sans-titre-3
Il fallait que tout soit parfait.

Muni de son balais dans une main, un chiffon dans l’autre et un bandana dans les cheveux, la jeune femme était en train de nettoyer sa maison de fond en comble pour la visite de son ami. Au grand désespoir de ses pokemon qui n’avaient pas intérêt d’être dans ses pieds.

Elle était fière de sa nouvelle demeure, une maison un peu excentrée du centre de Nuevo, dans un quartier plutôt ancien. Loin des immeubles du centre-ville en somme. Il faut dire que l’urbanisme est loin de coller à son titre d’apprentie geisha. Elle en avait terminé avec les grandes maisons modernes, remplies de baies vitrées, ne donnant même plus l’impression de vivre en toute intimité.

En achetant sa maison elle avait cependant dû faire quelques travaux. Il faut dire que le style Adalien n’est pas vraiment identique à celui Johtoïste et il avait donc fallu abattre quelques murs et arrangé quelques petites choses.

Un portail en fer forgé et son demi-muré permettait de privatiser le terrain. Les haies assez haute permettait également de garder une certaine intimité. Un interphone était scellé au poteau pour permettre à la jeune femme de voir son visiteur et de lui ouvrir (ou non) au besoin. Des petites dalles de pierre permettait de venir jusqu’à l’entrée. Dans l’allée on pouvait apercevoir une sorte de petite niche où aimait bien se mettre Sai, la Rhinocorne de la jeune femme.

Dans le hall d’entrée on pouvait déposer ses chaussures, prendre des chaussons en forme de tête de pokemon et monter la petite marche afin d’accéder aux différentes pièces de vie. Un escalier face à l’entrée permettait de monter à l’étage supérieur. La porte de droite donnait accès au salon et à la cuisine ouverte. Ce dernier était semblable à ceux que l’on pouvait trouver dans n’importe quelle maison mis à part les quelques bibelots venant de Johto. La baie vitrée qui y était installé donnait beaucoup de clarté à la pièce et on pouvait admirer le jardin extérieur.

Il n’y avait pas grand chose mis à part quelques arbustes enneigés à cette époque de l’année. Erika comptait y faire creuser un bassin pour ses futurs pokemon eau. En attendant, Rubi son Stari avait à sa disposition un grand aquarium dans le salon. Cela ne semblait pas lui déplaire mais la jeune femme espérait lui redonner un jour un peu de liberté. Sans doute devra t-elle construire deux bassins distinct pour créer une eau semblable à la mer et l’autre aux rivières. Il n’empêche que le projet devra attendre les beaux jours.

Elle avait d’ailleurs encore beaucoup de projet à continuer, comme son bureau et sa pièce de couture qu’elle devait parfaire ou encore la salle de bain et les chambres du premier étage. LES chambres, car oui il y en a bien plusieurs, malgré le fait que la jeune femme vive seul. Tout d’abord il y avait une première chambre d’ami, lumineuse et qu’elle s’imaginait mettre dans des couleurs pastels. Intérieurement elle la destinait à Cloé, quand la petite serait en proie à ses malheurs où à ses crises. La voir une nouvelle fois dans un lit d’hôpital lui arracherait le coeur. Certes elle était entourée de médecin mais la jeune femme était persuadée qu’elle arriverait à l’aider avec beaucoup d’amour et de tendresse. Comme une mère, bien qu’elle ne sache pas réellement ce qu’est une mère.

La deuxième chambre était celle qu’elle destinait à ses amis et à son père lors de ses visites. Elle s’imaginait une pièce simple aux couleurs de beige ou de blanc et aux meubles rustiques. Un esprit épuré avec quelques étoffes chaudes pour réconforter les coeurs brisés.

C’était là ses futurs projets de rénovation en attendant son projet actuel était toujours le ménage.

Tout devait être parfait !

Ginji n’allait pas tarder et elle avait hâte qu’il arrive. Cela faisait maintenant longtemps qu’il ne c’était pas vu et son coma n’avait pas aidé. Longtemps elle avait cru qu’il ne souhaitait plus lui parler, qu’il l’avait tout simplement oublié. Etrangement cela lui avait fait beaucoup de mal. Pourtant ils se connaissaient si peu et cela était fort regrettable pour elle.

Lors du coma du jeune homme elle avait tenté un nombre incalculable de le joindre et elle tomba au bout de quelques mois sur son répondeur dont le message avait changé pour laisser place à une voix féminine. C’était Caroline, la soeur de Ginji, qui lui apprit toute la vérité. Elles avaient vite sympathisés bien que la jeune femme ait un caractère fort différent de la Geisha.

Elle n’avait pas pu aller le voir, il était loin et elle ne pouvait se soustraire à ses obligations, surtout que les Geishas avaient dû tout reconstruire sur Adala. Il avait fallu trouver un Théâtre et une nouvelle boutique. Ce n’était pas de tout repos, mais elles y étaient arrivées et avaient maintenant deux boutiques particulières, dont un café, ainsi qu’un magnifique Théâtre aux Kimonos. Ginji serait sûrement heureux de voir tout ça mais il ne fallait pas trop le brusquer. Il ne devait pas être évident de se réveiller après trois mois d’un long sommeil.

Regardant l’horloge à son mur elle se pressa de terminer et d’aller se préparer. Elle troqua ses vêtements de souillon pour un pull en col roulé noir et un jean serré. Elle coiffa ses cheveux en un chignon tressé et se maquilla de manière légère. Hana, sa Prismillon, approuva sa tenue et elle alla préparer la bouilloire pour le thé quand elle entendit la sonnette de l’interphone retentir. Elle se précipita pour regarder le petit écran et apercevoir Ginji. Elle partit aussitôt vers l’entrée pour lui ouvrir en personne.

Quand elle ouvrit le portail en fer forgé elle fut ravi de le voir inchangé. Il avait toujours le même visage, la même dégaine et les manières d’un enfant timide.

▬ Hum… Salut ?

▬ Bonjour Ginji.

Tout sourire elle déposa un baiser sur sa joue avant de lui prendre la main et de l'entraîner à sa suite dans sa demeure. Ils passèrent devant Sai qui émit un petit grognement et ils passèrent la porte d’entrée.

▬ Désolé de ne pas pouvoir te présenter Sai, ma Rhinocorne, mais j’ai un peu froid dehors et elle est quelque peu difficile. Disons que l’élevage de Rhinocorne n’est pas encore ma spécialité. Tu veux du thé ?

Elle dépose ses chaussures et prend des chaussons en forme de Nymphalli avant de s’élancer vers la cuisine. L’excitation la fait parler vite et ses gestes se font pressé. Peut-être devait-elle calmer son allure, prendre son temps. Il n’allait pas partir dans le coma à nouveau, mais elle voulait profiter au maximum de lui. Il n’avait même pas encore mis un pieds dans le salon qu’elle se tenait devant lui deux tasses à la main.

▬ Désolé euh… Je suis un peu stressé. Il c’est passé beaucoup de chose… Enfin je veux dire… ça doit être pire pour toi mais… Je suis ravie de te revoir Ginji, j’étais vraiment inquiète, je me suis fait beaucoup de souci. Je pensais que tu ne voulais plus me revoir, que j’avais peut-être fait quelque chose de mal. Ta soeur m'a un peu rassuré sur tout ça mais j’ai l’impression d’être passée à côté de quelques choses. Je n’ai pas pu venir te voir à l'hôpital j’en suis désolé. Tu sais avec le déménagement, le travail, tout ça, tout ça, c’était pas évident.

Elle était naturellement parti dans un long monologue ne laissant même pas le temps à son interlocuteur de répondre. Elle s’en rendit soudainement compte et manqua de rougir de honte.

▬ Allons dans le salon discuter tranquillement.

Elle part dans le salon, l’invitant à la suivre d’un coup de tête avant de s’installer sur le canapé et de placer les tasses sur la table basse. Devant eux se trouve un écran plat et l’aquarium de Rubi juste à côté. Ce dernier tourne sur lui-même à la vue de sa dresseuse ce qui la fait sourire et l’apaise quelque peu.

Ginji n’allait pas s’enfuir, elle pouvait respirer et discuter normalement...

Feniix


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Même après ces quelques mois, Erika est toujours aussi élégante. Je n’ai jamais été quelqu’un de très fan de maquillage et autres artifices, mais elle a un véritable don pour les utiliser avec parcimonie, de sorte à simplement faire ressortir chez elle ses traits les plus ravissants. Comme à chacune de nos rencontres, elle a entremêlé ses cheveux en un chignon à l’arrière de son crâne. Je me demande à quoi ressemble sa chevelure blonde, une fois détachée… De quelle longueur est-elle réellement ? Je ne suis même pas certain de le savoir. Certainement ont-ils poussé depuis la dernière fois que nous nous sommes vus…

… Mais qu’est-ce que je raconte, moi ?

Aussitôt après qu’elle se soit révélée, elle me salue, et vient déposer un baiser sur ma joue. Et comme pour les fois précédentes, je me fige, quelque peu pris au dépourvu. Ce n’est pas la première fois que Erika me fait la bise, mais pourtant, je me laisse surprendre à chaque fois… Et je ne sais toujours pas comment je suis censé réagir. Dois-je faire de-même, et lui rendre le baiser ?

Pas le temps de réellement me poser la question. A peine s’est-elle redressée qu’elle me saisit la main, et m’entraîne à sa suite dans le jardin, que nous traversons en éclair. Je capte à peine la présence d’un imposant Rhinocorne couché à l’extérieur, et déjà, nous nous retrouvons de l’autre côté de la porte d’entrée.

Erika m’explique qu’elle commence tout juste le dressage de ce Pokémon, et me propose du thé. Je hoche timidement la tête et la vois partir au quart des tours une fois ses chaussures troquées contre des pantoufles Nymphali. Mes doigts se referment dans le vide avant de réaliser qu’elle m’a lâché la main, et sorti de ma torpeur, j’observe le rangement des chaussons, dans lequel je pioche machinalement une paire de Voltali. Je retire mes chaussures en deux secondes, et glisse mes pieds à l’intérieur des pantoufles…

… Trop grandes, évidemment.

Je refuse toutefois de me soumettre à la tyrannie des pointures, et les garde à mes petons. Je m’avance ensuite timidement en direction de ce que je suppose être le salon, et je n’ai même pas entraperçu celui-ci que Erika réapparaît dans mon champ de vision, deux tasses à la main.

S’ensuit une surprenante série d’excuse. Je n’ai toujours pas prononcé un mot en dehors du « salut » précédent, que Erika m’explique déjà toute l’anxiété qui l’anime, mais aussi la joie de me revoir, et l’inquiétude éprouvée pendant mon coma, et mon hypothétique rejet durant les vacances, et l’intervention de Caroline, et…. J’entrouvre bien la bouche pour essayer de l’interrompre, mais en vain, puisque sa tirade ne laisse pas la place à la moindre intervention extérieure.

Lorsque enfin elle s’arrête de parler, je reste toujours silencieux, quelque peu déstabilisé par la succession d’informations. Erika paraît prendre conscience de sa bavardise et son visage vire doucement au rouge, avant de proposer de plutôt aller nous poser dans le salon.

A nouveau, je me contente d’acquiescer, et la suis. La pièce principale paraît plus proche d’une maison moderne que traditionnelle, avec sa télévision, son canapé et sa table basse. Il y a même un joli aquarium dans lequel un Stari réagit au passage de sa dresseuse. Je le salue vaguement de la main, sans être certain qu’il prête une quelconque attention à ce signe, et viens ensuite m’asseoir aux côtés d’Erika sur le sofa.

Un long silence s’ensuit, durant lequel plus aucun d’entre nous n’ose prendre la parole. Histoire de faire quelque chose, et m’installer plus confortablement, je quitte ma doudoune et la replie sur l’accoudoir. Cela fait, je me penche vers l’avant pour attraper l’une des tasses, et savourant la sensation de chaleur se répandre sur mes mains, vient la placer sur mes jambes.

Mon regard se perd dans mon reflet sur l’eau, et brusquement, j’émets un léger rire.

Je relève alors la tête pour fixer Erika, et souris, avant d’expliquer la raison de ce soudain rictus.

« -Haru, Salomé, Yuna, Cael…. Cela fait plusieurs mois que nous nous sommes rencontrés, et pourtant, c’est la première fois que nous sommes… Juste tous les deux. » mon regard se perd dans le vide « Même la fois où je me suis mystérieusement réveillé chez toi, le 1er Avril dernier, c’est une amie de l’académie qui m’a aidé à ramener mon lit là-bas. » je baisse les yeux, et guette la réaction d’Erika du coin de l’œil « C’est bête. Je pense pourtant que ça pourrait être chouette, de passer plus de temps ensemble... »

… Le second silence qui s’ensuit me permet de mieux saisir l’interprétation que peut avoir mon propos. J’écarquille les yeux et relève la tête, gêné, puis cherche à justifier maladroitement le véritable sens de ces mots.

« -Je n’ai absolument rien contre mes camarades, hein, au contraire, ils sont tous très sympas ! E-et l-loin de moi l’idée de te forcer la main, ou quoi que ce soit, je propose juste ça comme ça…  » ne pouvant le soutenir, je fuis son regard « Ce que je voulais dire, c’est que… Tu m’as vraiment l’air d’être une chouette fille-euh femme-HUM, amie, et puis, tu fais toujours d’excellents thés, même si je n’ai pas encore goûté celui-là, mais je ne doute pas une seule seconde qu’il sera aussi bon que les précédents, peut-être même le sera-t-il encore plus puisque tu auras eu plusieurs mois pour t’entraîner-non pas que j’estime que tes thés ont encore besoin de perfectionnement, hein ! Je veux dire par là que, bah, de l’eau a coulé sous les ponts, et du coup, tu as eu le temps de revoir ta manière de faire, ou… Ou d’autres trucs, et… Justement, je trouve ça triste de me dire que j’aurai rien profité de tout ça, alors que, j’ai vraiment envie de mieux apprendre à te connaître, et… Et voila, quoi… Je… Je me disais juste que ça serait chouette... »

Rouge comme un Darumarond, je me crispe un peu en l’attente d’une réponse d’Erika. Mais finalement, je ne me résous même pas à la recevoir, et me redresse en une vague tentative de changer de sujet.

« -E-et tes Pokémon ? Ils vont bien ? J’ai vu que tu en avais des nouveaux… Mais du coup, les plus anciens, ils sont toujours avec toi ? »

Yes.

Continue comme ça Ginji, tu gères.



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le mardi 5 décembre 2018

File la laine, filent les jours. 1523963165-sans-titre-3
Ginji s’installe, se déleste de sa doudoune et s'empare de sa tasse de thé. Erika essaie de contenir le flots de pensées qui l’assaille. Elle avait tellement de chose à lui dire, beaucoup de question aussi. Le conflit A2P/Palladium avait été compliqué à gérer pour l’un comme pour l’autre. Elle aurait souhaité savoir s’il lui en voulait d’avoir choisi le mauvais camps. Enfin l’un des camps qui avait été contre lui surtout. En ce qui la concernait elle ne lui en tenait pas rigueur, elle pense pouvoir comprendre bien qu’elle ne sache pas réellement pourquoi Ginji c’était mis au côté de Palladium. Un jour peut-être mais pas maintenant, elle ne voulait pas gâcher ses retrouvailles.

Perdu dans ses pensées elle entendit Ginji émettre un petit rire. Surprise elle le dévisagea quelques instants avant que celui-ci ne s’explique. Il rit car c’est la première fois qu’ils se retrouvent seul en face à face. À bien y réfléchir c’était vrai, elle ne pouvait le nier, mais le fait qu’il y ait du monde ou non ne changeait pas grand chose pour elle. La foule n’était véritablement plus un problème pour les stars, dont la vie intime était véritablement surveillé. Elle était d’ailleurs bien heureuse que les paparazzi l’ait un peu délaissé quand elle s'était engagée chez les geishas de Lansat. En tout cas elle est d’accord avec lui sur le fait que ce voir plus souvent pourrait être bien. Elle s’apprête à lui dire mais voit Ginji paniquer et se lancer dans de grandes explications.

Il la complimente tout en s'embrouillent et elle ne peut s’empêcher de trouver ça mignon. On aurait dit un enfant prit en flagrant délit de vol de cookie dans la cuisine de sa mère. Ginji reste Ginji, il s’excuse pour pas grand chose et souvent il perd de vue le début de ses pensées. On ne peut pas dire qu’il n’est pas franc bien au contraire il parle sans filtre tout en montrant le fond de sa pensée. Il n’y a jamais aucune gêne à avoir avec lui sur quoi que ce soit.

Erika est quelques peu soulagé de le voir ainsi inchangé. Egale à lui même comme lors de la soirée d’anniversaire de la geisha où il l’avait courageusement sauvé des griffes des invités trop encombrants. Elle a toutefois un pincement au coeur quand il vient à s’exprimer sur son coma. Il est vrai qu’il ne doit pas être facile de s’endormir et de se réveiller tout en se rendant compte que le monde avait tourné sans vous.

Gêné Ginji change de conversation pour parler des pokemon de la jeune femme, mais cette dernière rebondit sur ses paroles précédentes avant d’accepter ce changement de sujet.

▬ Tu n’as pas perdu grand chose, enfin… Je veux dire que le monde a beau changer, les lieux aussi, tes amis restent toujours les mêmes. Tes amis resteront toujours tes amis et ils seront toujours présents pour toi, comme je le suis. On pourra se voir autant que tu veux maintenant.

Elle lui offre un charmant sourire ce qui n’arrange rien à la rougeur de ses joues qu’elle fait semblant d’ignorer.

▬ Tu sais j’ai pas beaucoup changé en quelques mois. L’équipe c’est un peu agrandie, j’ai une Lixy, une Rhinocorne, un Crabicoque excentrique et un Stari, comme tu peux le constater.

Son regard se porte sur l’aquarium et son occupant qui s’agite de contentement devant tant d’attention.

▬ Je pense lui offrir un bassin dans le jardin quand le temps sera meilleur. Sans doute ce printemps. J’espère aussi obtenir d’autres pokemon eau. J’ai vraiment décidé de me spécialiser dans le type Eau et Electrick. Mon coeur à toujours balancé entre les deux et je me suis dit que je pouvais très bien me satisfaire d’une double spécialisation. C’est sans doute un peu ambitieux de ma part, mais tu sais… Je n’ai pas oublié notre conversation le soir de mon anniversaire. Tu m’as beaucoup aidé, je dois te remercier pour ça alors… Merci.

Elle se saisit de sa tasse pour en prendre une petite gorgée avant de poursuivre tout sourire.

▬ Alors cette nouvelle île ? Elle te plaît ? C’est vraiment différent de Lansat. Notre bonne vieille île me manque parfois… En tout cas les geishas ont repris du poils de la bête. On a même ouvert un petit café ou on peut boire nos thés. Il faut que je t’y invite, tu verras que je suis pas la seule à faire de bon thés.

Est-ce que cela ne donnait pas l’impression d’un deuxième rendez-vous ?

Ils n’avaient même pas finit le premier que la jeune femme s’avançait sur une deuxième sortie. Il faut dire que par ce temps… Sortir n’était pas l’une des meilleures solutions. On était bien mieux au chaud avec une tasse de thé dans la main surtout que la neige dehors se mettait maintenant à tomber.

Feniix


Love is always in season.
File la laine, filent les jours. 1560019036-miniat-team03

⚡️ La vie ce n'est pas d'attendre que les orages passent, c'est d'apprendre comment danser sous la pluie - Sénèque
Ginji Labelvi
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Icon : Pikachu Explorateur, à votre service !
Taille de l'équipe : 25
Région d'origine : Sinnoh
Âge : 23 ans
Niveau : 100
Jetons : 5340
Points d'Expériences : 4411
Pikachu Explorateur, à votre service !
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Ginji Labelvi
est un Adulte Champion Electrik
GINJI LABELVI

feat Erika Uchida
« File la laine, filent les jours »

Eh, vous savez quoi ?

Le changement de sujet n’a pas marché.

Je ne comprends pas, j’ai été tellement habile, pourtant… Blague à part, Erika, au lieu de répondre à ma question, me rassure sur ma situation. Ses paroles ont au moins le mérite de calmer ma panique immédiate, et à peu près détendu, je souris faiblement.

« -Ouais. T’as sans doute raison. »

Mes joues sont toutefois toujours rougies par la gêne, et ce n’est que lorsqu’elle évoque enfin les nouveaux membres de son équipe que je parviens à pleinement en passer outre. Je me tourne vers le Stari visiblement bien heureux de son logis, tout en buvant du thé par petites gorgées.

Erika m’explique ensuite ses projets d’avenir, et la discussion prend enfin une tournure normale. Finie l’angoisse du retour après cinq longs mois d’absence, je ressens enfin la plénitude de notre discussion au soir de son anniversaire.

Elle évoque d’ailleurs celui-ci, et me remercie pour les propos tenus ce soir-là. J’ai besoin de lever les yeux en direction du ciel pour me rappeler du sujet de la-dite discussion, puis hoche la tête avec conviction après me l’être remémoré.

« -Ah ! Tant mieux alors. Je suis certain que tu y arriveras ! Haru et moi pourrions t’aider à atteindre cet objectif, si besoin. Lui a fait des types Eau sa seconde spécialisation, il pourra peut-être même te donner quelques astuces pour les mettre en scène ! »

C’est vrai qu’il est assez aisé pour moi de me concentrer sur mon type de prédilection, étant donné que je n’ai nul autre domaine à exploiter. Certes, j’ai fait de la Coordination et je suis également un Pokéathlète Coach, mais au final, j’ai rapidement abandonné la première spécialisation, tandis que la seconde n’est qu’un approfondissement de ce que je fais déjà en tant que dresseur Pokémon. Ce n’est pas comme Haru et Ana qui cherchent à accomplir un objectif professionnel en plus d’une carrière de champion, ou Erika qui compte carrément se spécialiser dans la maîtrise de deux types. Je pourrai bien me lancer plus sérieusement dans les Pokémon du type Roche, mais ce n’est pas comme si j’avais d’affinités particulières avec eux… Et basiquement, à part parcourir le monde ou tenir une arène, aucun travail ne m’attire réellement.

Donc. Electrik powa !

Elle enchaîne sur l’île d’Adala et la réadaptation des geishas à leur nouvel environnement. Elle me demande mon avis sur l’endroit et je soupire, peu convaincu, pour ensuite hausser les épaules.

« -Pour l’instant, ce n’est pas le coup de foudre. Il va me falloir du temps pour m’habituer à tout ça. » ma mine se fait plus songeuse « Cela dit, j’ai eu le temps d’observer l’île depuis le haut de la montagne, et je dois bien avouer qu’elle a une bonne tête. Au moins, mes Pokémon y seront bien.  » je souris  « Et puis, je devrai m’estimer heureux qu’on ait tous pu trouver une même alternative à Lansat. Le pire aurait été qu’on soit tous contraints de retourner dans nos régions d’origine... »

C’est certainement ce qu’aurait préféré ma mère, mais bon. Je ne peux tout simplement pas me résoudre à abandonner mon rêve. Surtout pas à cause de cette fichue Team Rouage…

« -Je passerai avec grand plaisir !… J’ai cru entendre dire qu’il y avait aussi un salon de thé où on pouvait côtoyer des Pikachu et des Evoli. Cela a l’air chouette, j’ai envie de voir ça… On pourrait aussi y faire un tour. Si t’as rien contre la concurrence, évidemment, ahaha… »

J’ignore quels sont les enjeux sociaux-économiques induits par la tenue d’un salon de thé sur Adala (et partout ailleurs, en fait), donc peut-être que je m’aventure sur un terrain épineux. Mais je ne pense pas que Erika soit du genre à m’en tenir rigueur.

Je ne sais pas si c’est le fait qu’elle soit plus grande que moi ou si elle a toujours été comme ça, mais elle a toujours fait preuve d’un grand sens de l’empathie. Même pendant la Chute de Lansat, elle a été capable de comprendre ma peine au milieu du chaos des combats. Elle a su se résoudre à retourner sa veste contre son propre camp dans la simple optique de me soutenir… Je n’ai pas souvenir d’avoir pris le temps de la remercier, pour ça.

A vrai dire, je doute que cela soit pour autant le moment. Je viens tout juste de la retrouver après plusieurs semaines d’attentes – mois pour elle – et je ne veux pas gâcher cet instant en évoquant cet événement désastreux.

En fait, je ne veux plus y penser du tout. Ces événements doivent rester derrière nous.

Maintenant, je veux juste profiter de cette discussion, de ce salon, de ce thé, de cette ambiance sereine et détendue...

Je veux simplement passer du temps avec Erika.

Après l’avoir vidée, je pose ma tasse sur la table, et me lève d’un bond.

« -Bon ! Et si tu me faisais une visite des lieux ? »

HRP :



« Je peux pas me ramener à la maison, et faire, "Chérie, regarde ça, j’ai ramené un cyborg du futur !" »
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