Sortis de l'avion, une nouvelle vie commençait pour le jeune pré-adolescent. Nouvelle ? Il ne renaissait pas pour autant. Cependant, la fraîcheur de ce début de février grignotait sa peau fragile. Il éternua aussitôt qu'il fut sorti du vaisseau. Il avait pourtant l'habitude du froid à Illumis, nord de Kalos, connu pour ses pluies et son froid. Cependant, celui d'Adala semblait bien plus mordant, et humide, ce qui rendait la chose encore plus dérangeante.
Il aurait la morve au bout du nez pendant un bon moment et ceux, même s'il se mouchait. D'ailleurs, c'est de manière presque tonitruante, tel une trompette, qu'il n'hésitait pas à "déranger" la cérémonie de bienvenue. Qu'elle idée de commencer une année scolaire en début d'année calendaire aussi !
Le directeur ne semblait pas dérangé par le ruminant qui soufflait dans son cuivre pour extirper tout ce qui pouvait le gêner afin de retrouver des orifices nasaux sains, mais surtout, non obstrués. Matthew avait le plus grand respect pour la majorité des gens, mais dans le genre sans-gêne, c'était un cas particulier. Il ne voulait absolument pas se faire remarquer, mais il avait quand même envie de respirer, enfin, besoin, enfin, ça restait un besoin primaire et vital. Il n'a pas vraiment calculé qu'il pouvait inspirer par la bouche.

Une fois, ceci fait, chacun se retrouva assigné à un dortoir, de manière pratiquement aléatoire. En fait, le jeune ahuri, ou abruti, n'avait pas compris le système pour ainsi dire. Il se retrouva dans les dortoirs des Phyllali, cela semblait être un bon dortoir en apparence. Il n'y connaissait rien et se serait contenté de n'importe quel endroit où dormir, même à la belle étoile, alors qu'il n'avait jamais testé cela. Il devait se faire trop de film sur la facilité déconcertante qu'ont certaines personnes à survivre en pleine nature.
Il prit place dans ses appartements, enfin, sa chambre, pas très grande par rapport à celle qu'il avait avant, et bien moins fournie. Mais c'était techniquement à lui, le temps de sa scolarité. Il n'avait pas bénéficié d'une colocation, et il ne pense pas que cela l'eût dérangé, même s'il n'a jamais vécu avec d'autre personne que sa génitrice, il ne connaît pas donc pas les joies et les affres de la vie a plusieurs.
À peine avait-il investi les lieux que la zone était devenue un véritable bordel, son bordel. Il n'avait guère beaucoup d'affaires, et pourtant, il avait réussi l'exploit de tout mettre en vrac dans les placards. On lui avait pourtant bien appris à ranger proprement dans les placards, mais il trouvait ça ennuyeux. Autant tout jeter dedans, et tirer au hasard ce que tu veux mettre. Pour être sûr de ne pas tomber sur 3 tee-shirt au tirage, il avait trié les compartiments en zones : vestes/pull, tee-shirt/débardeur, sous-vêtements/chaussettes/écharpes/bonnets, jean/jogging/short, et chaussures. Il devait avoir, en tout et pour tout, pas plus de 4 tenues d'hiver et d'été, ainsi que 3 paires de chaussures, dont une bien usées qu'il portait actuellement, de veille basket qu'il utilisait pour crapahuter partout. Il avait réussi à les "sauver" de sa mère, qui cherchait à le rendre au moins présentable, histoire de ne pas en avoir trop honte. Il avait donc, couramment, de nouveaux vêtements, et devait cacher ceux qu'il souhaitait conserver. Il n'avait pas pu prendre son Kigurumi Pikachu, est en était d'ailleurs particulièrement déçu. Il n'en avait que les oreilles amovibles en serre-tête.

Il sortit de sa chambre avec un papier à la main, légèrement froissé. Avant de refermer sa porte, l'on pouvait observer la valise éventrée sur le sol, les portes de placard à moitié fermées laissant passer des pans d'habits en tous genres, relativement simples, une chaussure qui avait déjà trouvé sa place sous le lit. Son sac de cours était déjà en train de se vider de ses entrailles de papiers et livres sur le bureau alors qu'il n'avait même pas encore commencé les cours ! La trousse elle, semblait inexistante, vu qu'une paire de stylos dépassait de la petite poche avant du contenant. Loin d'être sale, et même plutôt maniaque sur la propreté, il était juste bordélique par nature, en mettre partout, comme lorsqu'il faisait de la nature, c'était un peu sa marque de fabrique.
Il partit en trombe dans ce qui s'appelait "la Boîte". Il crût un instant qu'il devait chercher une réelle boîte, avant qu'on ne lui indique pas un bâtiment à la forme particulière. Il s'empressa d'y entrer relisant rapidement le bout de papier. C'était un bon pour un starter, en quelque sorte. Chaque élève se voyait recevoir un Pokémon par le Collectionneur, et il devait s'y rendre à une heure précise.
Étrangement, il trouva très simplement son chemin, ayant un sens aigu de l'espace, mais pas du temps, malgré son côté, je me perds dans mes affaires. Il finit par trouver le dit monsieur sans rencontrer de réels problèmes. Chance, hasard ou simplement totalement calculé, tant est qu'il tomba sur l'homme qui lui conférerait un starter.

Ce dernier commença à lui poser des questions, sans qu'elles n'aient de réel logique, ne lui demandant même pas son prénom. Quel était son dessert préféré. Une fois répondu le Mille-feuille, il lui demanda s'il avait déjà perdu un doigt. Trouvant la question relativement glauque, il resta muet d'incompréhension, ce qui n’empêcha pas le collectionneur de lui demander qui entre Galatée et Promicius était les plus proches de la ceinture d'Orion. Que ? Quoi ? Quelqu'un ? À l'aide ?
S'enchaîna ainsi de multiples questions, voir énigmes, auxquelles il ne sut, pour la majorité, ne donner qu'un silence pour réponse. La question la plus étrange, et qui l'apeura un peu, c'était peut-être lorsqu'il lui demanda s'il avait déjà retiré une capote. Il était loin de se douter qu'il évoquait une voiture décapotable, présentant du doigt une voiture sous son format miniature. Pour Matthew, il comprit tout autre chose, et sa tête restait magnifique à voir tellement il semblait gêné et impossible pour lui de répondre.
Combien de pieds de long fait un chêne ? Tu penses que le violet est une couleur qui a le mérite d'exister ? Qu'est-ce que tu me conseilles de manger ce midi ? Etc.

Au terme, le garçon s'était posé sur un siège, la bouche fermée en un sourire crispé. Il n'était pas en pleur, mais quelqu'un venait de terrasser sa patience. Certes, il se savait idiot, mais là, c'était un autre level, ça dépassait de loin ses compétences et sa compréhension.
L'homme vint vers lui, lui tendant trois pokéballs dont une était déjà expansé. C'était celle contenant son starter. Il n'osait tellement plus bouger que c'est le collectionneur qui dut lui ouvrir les mains pour déposer la ball du starter, deux Pokéball, et un jeu de cartes dont-il ne savait rien. Il ressortit d'un pas presque robotique, n'étant plus vraiment là mentalement.
C'est lorsque les rayons du soleil le frappèrent en plein visage qu'il remarqua qu'il venait de sortir du bâtiment. Il lui fallut un petit instant pour s'accoutumer à la lumière du soleil.
Sentant ses bras peser, il revint sur ses mains, remarquant une petite boule beige, recouverte d'un plumage fin. Deux serres enserraient ses paumes tandis qu'un petit Pokémon rapace semblait profiter de la lumière pour se gorger d'énergie.
Il resta un moment pantois avant de comprendre que ce petit Pokémon n'était autre que son starter. Le petit hibou cligna des yeux, tournant la tête sur le côté, sa face blanche en forme de 8, le bec en son centre. Le garçon ne réagit pas tout de suite, cependant, ses yeux s’écarquillèrent, et sa bouche s'ouvrit. Il sauta en l'air, jambe totalement écartée, ayant attrapé le Pokémon par les côtés pour ne pas qu'il s'échappe de peur. Il venait de pousser un "Whouhou" un peu trop enjoué.
Il atterrit, en libérant le petit oiseau qui ne pensait pas être tombé sur un tel hurluberlu. À l'aide ! Tout, mais pas ça ! Help !
Une fois les balls rangés, ainsi que le deck de cartes, il repartit vers le dortoir avec le petit Pokémon qu'il surnomma Brindipou, par déformation de son nom. Les quelques passants pouvaient remarquer que le petit Pokémon appelait à l'aide dans son regard, que quelqu'un le sorte des mains de cet excité du bocal, s'il vous plait.