Préambule - ...if one only remembers to turn on the light.
Matin, frai. Un peu humide même. A peine le temps de poser ses sacs qu'on lui explique la suite. Un pokemon, son premier, on va le lui donner. Genre là, maintenant. L'horaire est indiquée, le lieu aussi. Ça lui fait froncer les sourcils, puis hausser les épaules. Un bunker, le Collectionneur, très bien. Allons-y. Son pokemon, c'est un rêve de gamin. Et Miles est encore un grand enfant, alors derrière son air blasé il est impatient et ne peut cacher bien longtemps le sourire en coin qui fleurir sur ses lèvres. Ok, c'est parti.
Le chemin n'est pas long, mais l'idée lui semble étrange. Foutre un mec dans un bunker, lui donner un nom de code et lui faire distribuer des balls à des noobs comme lui. Si le but est de faire une mise en scène digne de ce nom pour ne pas qu'ils oublient, c'est plutôt réussi. Mais c'est surtout beaucoup de perte de temps et d'énergie, chose que Miles ne comprend pas trop. Quel intérêt hm.
Les mains dans les poches de son jean trop large, il s’avance calmement, le regard parcourant tranquillement ce qui l'entoure. Il descend petit à petit, plonge dans la nuit mal éclairée du bâtiment. Il a le temps de réfléchir, de s'inquiéter aussi, un peu. C'est quoi cet endroit, qu'est-ce qu'il va se passer, qu'est-c'qu'on attend de lui, c'est quoi la blague, c'est quoi leur délire surtout. Les couloirs s’enchaînent, jusqu'à ce qu'un « Merde ! » retentissant ne lui échappe alors qu'il trébuche et que son Ipok tout neuf ne lui échappe des main. L’écho se fait entendre pendant qu'il se baisse pour le récupérer, plus de peur que de mal au final. Il préfère tout de même le ranger au fond de la poche de son blouson et se concentrer sur la route, au cas où.
Enfin, sa destination semble se dessiner sous ses yeux. Un coup d'oeil sur l'horaire pour vérifier. Cinq minutes d'avance. Ce n'est pas grand chose, mais l'heure c'est l'heure et il hésite. Préfère patienter. Il sera ponctuel, au moins pour se rendez-vous. Y a tellement un côté protocolaire étrange qu'arriver trop tôt lui donnerait l'impression de perturber l’immense mécanisme d'une organisation dont il n'a aucune conscience, ou alors il se fait trop de film aussi. Dans le doute, il préfère ne rien perturber, check plutôt ses messages et les actus qu'il suit. Puis, lorsque les minutes se sont écoulées, il fait disparaître à nouveau son écran dans sa poche et s'avance chez le Collectionneur pour se présenter.
- Hm... Hmhm. Bonjour ?
Un silhouette étrange apparaît dans son champ de vision. 'Fin plutôt un être dont la dégaine ne ressemble pas trop à ce qu'il a l'habitude de croiser, mais il ne va pas juger. Miles ne sait à quoi s'attendre. C'est... perturbant.
- Heu salut, 'fin bonjour plutôt. J'suis Miles Carter et j'ai un r'dez-vous pour avoir mon starter et...
Il se fait interrompre, ou plutôt a l'impression que l'autre n'a pas vraiment écouter et qu'il vient de lancer la conversation, comme si lui n'avait rien dit jusqu'alors. L'homme lui propose de s'asseoir. La suite le laisse encore plus sceptique. Il y a des questions, des questions. Et encore des questions dont il ne saisit pas pleinement l’intérêt. Le rythme l’empêche de vraiment y réfléchir, mais, les sourcils froncés, Miles se demande si tout cela est vraiment sérieux. Ou professionnel. Parce que présenté comme ça, on dirait une vaste blague. Ou un test bidon dans les magasines pseudo féminin pour savoir « quel pokemon êtes vous blablabla. »
- Parfum de glace préféré.
- Citron.
- Couleurs des chaussettes.
- Blanches.
- Plage ou montagne.
- Plage.
Il le juge, alors que l'homme acquiesce sans commentaire à chaque réponse et continue ses questions. Il n'y a pas de logique ni de lien. Miles a simplement envie de soupirer et le besoin de quitter la pièce en claquant la porte le démange. Surtout que la chaise n'est pas vraiment confortable et que rester aussi cloisonné n'est pas ce qu'il préfère. C'est du grand n'importe quoi sérieux, et on dit l'endroit réputé.
- Nom de jeune fille de la mère.
- Wilson.
- Peur.
- Le jugement des gens.
- Velours ou cuir.
- Velours.
L'exercice est étrange cela dit. Il ne peut s’abstenir d'être honnête, et sa franchise le perturbe. Mais le tac au tac des questions l’empêche de réfléchir plus loin. D'autres à nouveau. Miles croise les bras sur son torse et s'enfonce peu à peu sur sa chaise. Perte de temps monstrueuse, si ça se trouve l'autre va lui donner un pauvre Sapereau et basta. Tout ça pour ça. Au final, il ne sait même pas combien de temps s'est écoulé depuis le début. Mais il ne peut pas s’empêcher de souffler, longuement, quand le Collectionneur s’arrête enfin et paraît réfléchir. Miles s'affale encore plus sur sa chaise, avant de se redresser brusquement quand il percute de face à qui il se trouve. Manquerait plus que l'autre décide qu'il se tient trop mal ou qu'il manque de respect ou bien. Alors il affiche sa mine blasée de base, malgré la piqûre de stress. Si ça se trouve il a répondu tout faux et on va lui dire de rentrer chez lui. Ou bien on lui donne vraiment un truc improbable et il va devoir se coltiner un pokemon minable aux yeux des autres et s'en est fini de lui. Ou alors...
L'autre homme se lève, et lui se bouffe la lèvre inférieur, range ses mains au fond de son blouson pour jouer anxieusement avec ce qui y traîne. Incapable de rester inactif, il se relève aussi. Ses yeux dorés suivent les mouvements du Collectionneur qui semble prendre tout son temps. Ou alors c'est lui qui trépigne d'impatience interieurement, c'est fort probable aussi. Enfin, une pokeball est saisie. On la lui tend rapidement, ainsi que deux autres vides « pour commencer ».
- Aucune réclamation, j'ai toujours raison.
Miles n'insiste pas, prend ce qu'on lui tend et file sans se retourner. Un simple « Au r'voir. » est laché de sa part quand il sort, puis il s'applique à retrouver son chemin. Rapidement. Pour enfin découvrir ce que la ball contient.
La lumière du jour le cueille, il inspire un bon coup et s'éloigne un peu de l'endroit qu'il vient de quitter.Quelques mètres plus loin, dans un coin tranquille, le garçon s’arrête et il souffle, finalement incertain. Impatience et anxiété le tirailllent. Son cœur bat la chamade alors qu'il joue avec la pokeball dans sa main. C'esr le grand moment, celui qui marque le nouveau départ de sa vie. Inspire. Profondement. Expire, fort. Compte mentalement jusqu'à trois et lance la balle. Trop stressé, il ferme les yeux, laisse l'objet faire une légère arabesque pour s'ouvrir en l'air. Puis un silence. Il n'ose pas regarder. Se fait violence et se traite mentalement d'idiot.
Son regard or se pose sur une créature bleue.
Etoilée de jaune.
Boule de poil à étincelles.
- Lixy !
Un sourire éclot sur ses lèvres, illuminant tout son visage. Un soupire soulagé lui échappe, mais déjà ses yeux sont plein de tendresse pour ce pokemon bien trop adorable. Lentement, Miles s'approche et s'accroupit sur la pointe des pieds, s’asseyant sur ses talons. Il tend une main, paume au ciel. Ses doigts rencontrent timidement le museau de la créature curieuse, une petite étincelles les surprends tous les deux. Électricité statique. Puis Lixy presse sa tête contre sa main et il le câline franchement.
- Salut toi, moi c'est Miles.
- Li.
- Yep, on va d'voir faire équipe maintenant.
Sans trop savoir ce que le pokemon a compris de la discussion, il sourit franchement et se dit qu'il le sent plutôt bien ce bout de chemin, en fait. Même s'il ne connaît vraiment pas grand chose sur cette espèce, ça lui semble plutôt stylé. Et au pire, il fera avec.
- NAN mais nan pas les pompes lâches ! Mais lâches les lacets ! Mais t'es sérieux bro ?!
Mignon mais chiant. Génial. Bien, ils vont faire une sacrée team là. Ses grands yeux innocent les fixent, et Miles soupire, faussement fâché. Bon, et s'ils peuvent trouver à grailler là, lui il ne serait pas contre. Après il ira se renseigner un peu sur son là où il peut s'pieuter, et aussi glaner quelques info sur les Lixy. Bon programme.