Alors, le coup du marécage avec Mama Odie, ça allait bien deux minutes. Mais là, on prend le bateau. On va sur une fucking île. Et ils indiquent de prendre.. DES VÊTEMENTS CHAUDS ? Mais qui gère les sorties captures, bordel !? Je suis Alolienne, moi. Emmenez-moi sur une plage avec des palmiers, des pokémons eau, plante et vol, des jus de fruits et du soleil. Non, il a fallu qu'on aille dans un endroit où il caille sa maman. En plus, ironie du sort, cette sortie capture est encadré par mes chers Andreas et Creed. Dire que j'aurais pu potentiellement apercevoir leurs abdominaux.. Mais non. Ils seront camouflés sous une grosse doudoune. Yes, j'adore ma vie.

Sous, environ, une vingtaine de couche de vêtements, je me colle à Miguel et Ezra. On a décidé de rester à trois pour cette sortie, bien trop habitué à la chaleur tropicale d'Alola, pour se soutenir mentalement. J'ai du ressortir tout mes pulls, gants, et boots planquer dans mon armoire depuis mars. Ils ont intérêt à nous envoyer du lourd si non, j'irais me plaindre à la direction. (C'est faux, j'ai bien trop peur de Jackie, je vais juste me plaindre tout court dans mon coin.)

Enfin bref, après avoir passé des minutes -que dis-je, des heures- qui semblaient interminables sur notre embarcation, on arrive encore sur l'île de.. de quoi ? De Ijesflett ? Isjlfellet ? Sifjettel ? Isfjellet ? Fin, on arrive sur l'île quoi. On écoute les dernières instructions avant de sortir de l'embarcation. Je fais sortir mes deux pokémons glace, aka mes deux cadoizo Amazon et Wish. Ravie par cette immense banquise, il commence à s'amuser tranquillement sur la glace. Eux, au moins, ils vont bien profiter.

« Bon, les gars: Andreas a dit qu'il y aurait une zone protégée des rigueurs du climat, accessible via plusieurs tunnels sous-marins. J'ai très envie d'y aller, parce qu'il doit faire bon là-bas. Mais d'un autre côté, on va devoir se mettre à l'eau. Et déjà là, ça me hype un peu moins. On va déjà prendre des raquettes et visiter un peu le coin avant de se décider, okay ? »

Mes deux acolytes acquiesce. On prend donc le matériel qu'il nous faut avant de commencer notre épopée. On va forcément trouver des types glace ici. RIP Yuna, je pense à toi. Par contre, j'en connais une qui doit être aux anges: Miriam. Ca va être un véritable paradis pour elle, elle va forcément trouver un nouveau compagnon idéal. Enfin, comme dirait quelqu'un de très célèbre: le froid est pour moi le prix de la liberté.

Spoiler alert: pas du tout, je ne sens plus mes orteils.

On avance tranquillement sur la banquise. C'est dans ce genre de moment que je me déteste d'avoir peur des pokémons feu. La petite flamme d'un Dracaufeu aurait tellement été parfaite... Yuna, où es-tu ? Mais bon, on s'adapte. Je ne suis pas à l'air avec les pokémons feu, c'est tout, point barre. Je ne dois pas me plaindre si jamais je perds un orteil ou un doigt à cause du froid.

Après plusieurs minutes de marche, on atteint une sorte de plan d'eau. Je m'arrête et essaye de voir si c'est profond ou non.

« Ne me dis pas que tu comptes vraiment plonger pour atteindre ce "paradis caché" dont parlait Andreas tout à l'heure ? » dit Miguel en m'observant.

Je lui lance un regard qui veut dire que si, bien évidemment, je compte m'y rendre.

« Mais on est même pas sûr que c'est vrai ! » dit-il en soupirant. « J'crois que maman a trop d'influence sur toi.. »

Je soupire en roulant des yeux avant de re-regarder la surface de l'eau. Je vois que celle-ci s'assombrit à un endroit. Je fronce les sourcils et me concentre pour savoir de quoi il s'agit. On dirait que c'est une tâche qui devient de plus en plus grosse.. Une silhouette.. Qui va dans ma direction. Je pousse un petit cri de surprise en ayant un brusque mouvement de recule, me heurtant contre les jambes d'Ezra. Un pokémon jaillit de l'eau avant de retomber pile devant moi.

« Ot' Ot' ! »

Je secoue la tête en riant. Un Otaquin. Je m'approche de lui en souriant.

« Salut toi ! »

Le pokémon eau fait claquer ses nageoires avant de nous observer.

« Dis, d'où est-ce que tu viens comme ça ? »

L'Otaquin sauvage tourne légèrement la tête. Mon regard va du point d'eau jusqu'à lui et vice versa. Il se retourne pour observer l'endroit d'où il avait jaillit avant de repousser un petit cri de joie. Il se rapproche de l'eau et semble vouloir me montrer quelque chose. Je m'approche à mon tour et il plonge.

« Eh, attends ! »

Trop tard, il est déjà parti. Je soupire.

« Pourquoi tu ne le suis pas ? Il suffit de sortir Summer de sa pokéball et de lui demander de t'entourer d'une bulle d'eau. Tu n'auras plus qu'à plonger et à le suivre. » propose Ezra.

Je me tourne vers elle, surprise.

« Mais t'es géniale ! »

Je m'empresse de faire ce qu'elle venait de dire. Ma Démanta fait son apparition et m'entoure d'une grosse bulle d'eau. Je me glisse doucement dans l'eau, totalement au sec dans ma bulle. Je fais signe à mes deux amis avant de m'accrocher à mon pokémon et de plonger en piquet dans l'eau glacial. Quelques mètres plus loin, j’aperçois l'Otaquin qui m'attendait.

« Suis-le Summer. »

On commence à slalomer entre la glace, sous la banquise. Si ma bulle éclate, je pense que je meurs, probablement. Après quelques minutes, Otaquin disparaît dans une sorte de tunnel. On le suit tant bien que mal. Je sens petit à petit que l'eau se réchauffe autour de moi. Puis après un petit moment, on aperçoit la surface. Je m'assois sur ma Démanta et nous refaisons surface.

« Waow. » dis-je, émerveillée.

Tout autour de nous, de la végétation. Mes yeux scintillent. C'est magnifique. J'éclate ma bulle en donnant un coup dedans. La température est beaucoup plus élevée que sur la banquise, c'est incroyable. Je retire ma doudoune, mon bonnet, mes gants. Démanta s'avance jusqu'à la terre ferme. Je pose un pied dans l'herbe et prends une grande inspiration. La nature est vraiment incroyable, qui aurait cru qu'une végétation aussi luxuriante pouvait pousser sous la banquise, éclairée par les rayons du soleil qui transpercent difficilement la glace. L'Otaquin, resté dans l'eau, me fait un petit signe avant de re-disparaître. Je souris. C'est grâce à lui que j'ai pu trouver cet endroit, je me demande bien pourquoi il m'a aidé. Bon, quoi qu'il en soit, je n'ai plus qu'à explorer ces lieux.

Je commence à m'aventurer dans ce coin de verdure qui s'étend sur plusieurs dizaine mètres sous la banquise. C'est vraiment incroyable et impressionnant. Je profite de la douceur de la température pour sortir Brindibou, Psykokwak et Météno qui ont voulu m'accompagner pour cette sortie. Heureux d'être à l'extérieur, Arrow fait une pirouette dans les airs avant de s'installer sur ma tête. Poppo, quant à lui, observe avec ses grands yeux tout autour de lui. Ulka, par contre, ne fait que tournoyer à côté de moi. Je leur fais signe de me suivre pour m'enfoncer un peu plus dans la végétation.

Nous marchons plusieurs minutes, l'endroit est calme et paisible. Parfois, ça me fait du bien de me retrouver seule. Enfin, je ne le suis pas vraiment puisque j'ai mes trois pokémons avec moi, voir quatre si on compte Summer qui barbote dans l'eau. Mais ils restent silencieux, ils ne me parlent pas. Et c'est agréable. Miguel est un vrai moulin à parole. Je dois aussi l'être un peu, voir très probablement, mais j'aime bien parfois être simplement entouré de silence. Je plains Ezra, la pauvre, elle doit tellement en avoir marre de nous. Mais bon, elle nous supporte et elle a son lot de parole aussi. Quoi qu'il en soit, se retrouver comme ça dans la nature, probablement sous une épaisse couche de glace, c'est agréable. J'ai l'impression que plus rien ne peut m'atteindre. Enfin, du moins, c'est ce que je pensais avant de marcher sur quelque chose de mou et plus ou moins poilu.

« ELEEEEEEEEEEEEEEK. »

Je sursaute et m'écarte rapidement. Une queue rayée jaune et noire. Et au vu du cri. Oh non. Un Elektek sort, l'air plus qu'énervé, d'une buisson sous lequel il tapait un somme. Et moi, Ana Carolina Gladio, porteuse non pas de la bonne parole mais de la poisse lui a marché sur la queue. Je soupire. Pourquoi il fallait que ça soit un pokémon de type électrik ? Je n'ai aucun pokémon qui peut contrer ce putain de type. Bon, il ne me reste plus qu'une chose à faire je crois. Et Poppo l'a très vite compris. Je tourne les talons rapidement et me mets à courir.

« Kwaaaaaaaaak ! Kwaaaaaaaak ! »

Je n'ai jamais vu Psykokwak courir aussi vite. Si il pouvait utiliser ses pouvoirs psy pour une fois, ça m'arrangerait. Quoi que si il lance une attaque psychique trop puissante, ça pourrait perturber la tranquillité de cet endroit et provoquer une catastrophe plus importante que celle d'énerver un Elektek. Du type, le sol se met à bouger, ça se remplit d'eau, ça actionne le volcan qui est je-sais-pas-trop où ou alors tout s'écroule. Bref. Dans le doute, je préfère juste courir. Je m'empresse de trouver une cachette ou un endroit où le semer. Heureusement, j'arrive à avoir rapidement une idée. J'attrape Poppo et accélère le plus possible pour créer un maximum de distance entre nous et le pokémon sauvage. J'atteins un gros buisson à côté d'un arbre. J'essaye d’accélérer encore plus pour l'atteindre avant de tourner brusquement et de m'accrocher à la branche la plus basse de l'arbre. J'y pousse Psykokwak avant de m'y hisser à mon tour. Cacher dans les branches et les feuilles, l'Elektek encore fou de rage continue tout droit, sans nous voir. Je soupire de soulagement.

« Bon, on a plus qu'à attendre un peu ici, histoire qu'il s'éloigne ou qu'il se calme.. » dis-je tout bas.

Aaah.. est-ce que cette malchance me lâchera un jour ? A moins que ça soit une malédiction de Salomé ? C'est ce que font les gitans après tout.. Enfin bref. Je m'adosse contre le tronc de l'arbre en observant l'Elektek qui s'éloignait petit à petit.

Finalement, l'Elektek disparaît dans la végétation. Le calme revient dans ce paradis secret luxuriant. Je reste adossé à cet arbre, petit mais large. Psykokwak manque de perdre l'équilibre plusieurs fois mais, finalement, il arrive à se stabiliser et à s'installer confortablement entre deux branches couvertes de feuilles. Météno tournoie autour du tronc d'arbre, comme si il l'examinait attentivement tandis que Brindibou s'est à moitié assoupie à côté de moi. Je soupire en regardant un peu plus loin, perdue dans mes pensées. Je ferme les yeux et prends une grande inspiration.

Allongée sur mon lit dans ma chambre à Alola, j'observe les photos accrochés sur mon mur. Je souris quand je vois celle avec Atalante, l'autre de Gouroutan et Melty, mais aussi Haydaim qui tracte un traîneau conduit par Miriam. Presque tous mes souvenirs s'y trouvent. Je me redresse en soupirant avant de tourner la tête. Je fais face à mon immense miroir qui prend presque tout un mur. Les rayons du soleil qui percent les stores viennent se refléter sur mon pendentif en forme de croissant de lune le faisant scintiller. Je le prends dans mes mains et caresse le métal froid.

« ANA ! »

Une voix résonne dans le bateau, me faisant sursauter. Je me redresse vivement et passe la porte avant de dévaler les escaliers pour arriver dans la cuisine du restaurant. A ma grande surprise, elle est vide. Je fronce les sourcils. Je traverse la pièce pour atteindre la salle de réception. Personne. Tout est entièrement vide, éteint. Mon cœur s'emballe. Mais qu'est-ce qu'il se passe ? Je commence à courir dans tous les sens pour trouver mes parents, Miriam, Miguel ou peut-être Noah ou Ezra. A pieds nus, vêtus d'une simple robe, je sors de chez moi pour arriver au centre du village. Mes yeux regardent dans tous les sens. Je ne comprends plus rien. Le Village Flottant est aussi vide que mon bateau, inanimé, mort. Ma tête tourne, j'ai mal au crâne. Mon pouls s'accélère, de plus en plus. Puis une vive chaleur se fait sentir près de moi. Je me retourne. L'arbre au centre de la place du village s'enflamme en un instant. J'écarquille les yeux. Je me retourne pour prendre la fuite vers la mer mais le sol se dérobe sous mes pieds sans que j'en sache la raison. Je tombe dans l'eau, n'ayant que pour dernière vision mon village qui s'enflamme et qui disparaît en fine particule de poussière. Je ferme les yeux, mon cœur s'arrête. Quad je les réouvre, je suis à l'entrée de l'académie sur Adala. J'aperçois une foule au centre du parc. Je cours vers eux. Ils sont tous habillé en noir. Je reconnais mes professeurs, mes amis, Miguel, Miriam, même mes parents et quelques proches habitants à Alola sont présents. Même Esteban est là. Mais que font-ils ? Je m'avance vers eux, paniquée. Je leur dis que le Village Flottant a totalement brûlé pendant qu'ils étaient partis. Mais personne ne me répond, comme si personne ne pouvait me voir. Je fronce les sourcils. Je m'avance parmi toute cette foule, tournée vers Jackie qui semblait faire un discours. Il y a quelque chose devant elle, mais impossible pour moi de voir. Je me rapproche donc en me faufilant parmi tous ces gens. Et une fois au premier rang, j'écarquille les yeux, bouche-bée. Sur un chevalet en bois, il y a une photo de moi avec écrit: "repose en paix". Mes jambes tremblent. Personne ne me voit, parce que je suis morte. Je me retourne pour regarder les visages des personnes présentes. Et une vision d'horreur s'étendit devant moi. Ils souriaient. Tous. Les larmes montent et commencent à couler sur mes joues. Je recule et trébuche pour tomber dans un trou. Toute la foule me regarde à présent. Et Jackie ordonne qu'on m'enterre. J'essaye de me relever mais impossible, je suis bloquée. Je commence à étouffer avec la terre, totalement prise au piège. Je pleure, je cris, je me débats. Trop tard.

Je prends une grande inspiration en ouvrant grand les yeux. Je suis essoufflée, mes joues sont trempées. Je regarde autour de moi, totalement paniquée. L'arbre. La végétation. La glace. C'était un cauchemar. Un horrible cauchemar. Le même, en réalité, que je fais depuis plusieurs semaines déjà. Je ne dors presque plus à cause de celui-ci. Et c'est la première fois que je m'assoupit en journée. Je tremble de tous mes membres, essayant tant bien que mal de reprendre mes esprits. Je passe mes mains sur mon visage, me frottant les yeux avant d'observer mes quatre pokémons qui me fixaient, déconcertés. Attendez. Il n'y avait que trois pokémons avec moi. Je plisse les yeux. A cause des larmes, ma vue est encore trouble. Non, je ne rêve pas cette fois, c'est bel et bien un Brutalibré qui est planté devant moi. Il s'avance un peu, l'air inquiet. Il pose l'une de ses pattes sur mon genoux, comme pour me rassurer. Je lui souris un peu, surprise que ce pokémon sauvage soit venu à ma rencontre. Il a peut-être vu que je n'allais pas bien. J'ai peut-être parlé ou bougé durant mon sommeil, je ne sais pas.

« Désolée si j'ai pu te déranger, je me suis endormie.. et je.. j'ai fait un rêve horrible. »

Il tapote mon genoux avant de bondir pour descendre de l'arbre.

« Attends ! »

Il s'arrête et pivote dans ma direction. Je me redresse et descends tant bien que mal de la branche sur laquelle je m'étais perché. Je sors une pokéball de ma poche et l'active. Louis apparaît. Je lui demande de faire la communication entre le Brutalibré et moi, ce qu'il accepte, un peu dérouté d'être dans une sorte de forêt alors que je lui avais dit que nous allions sur une banquise.

« Je m'appelle Ana. Je suis élève dans une académie pokémon, donc je suis dresseuse. Et je suis une spécialiste des pokémons vol. Et, en fait, si je suis venue ici, c'était dans l'espoir d'avoir un nouveau compagnon. Et il s'avère que j'aimerais beaucoup t'avoir dans mon équipe. »

Le pokémon sauvage semble réfléchir puis il dit quelque au Gouroutan qui se tourne alors vers moi.

« Il dit qu'il ne sait pas trop. Il aimerait t'affronter dans un combat pokémon pour voir si tu es une bonne dresseuse. »

Je souris.

« Très bien. J'accepte de t'affronter avec Ulka. »

Le Météno s'avance. Mais le Brutalibré secoue la tête.

« Euh.. il dit qu'il veut affronter Psykokwak. »

J'écarquille les yeux.

« Quoi !? » dis-je en me tournant vers l'intéressé. « Poppo ? »

Le Brutalibré s'explique à Louis qui essaye de comprendre pourquoi ce choix.

« Il dit qu'il ne doute pas de ton talent en tant que dresseuse de pokémon vol, c'est pour cela qu'il veut t'affronter avec un pokémon qui n'est pas de ce type. En plus de cela, si tu l'affrontes avec un de tes pokémons de combat comme tu en as l'habitude, tu auras l'avantage. »

Ouais, logique. Les attaque de type vol seront efficaces contre lui. Je soupire.

« Très bien, j'accepte. »

Louis me regarde avec stupéfaction.

« Je pense que je n'ai pas trop le choix. » dis-je en haussant les épaules. « Poppo ! »

Le Psykokwak s'avance vers moi, incrédule. Je lui dis de s'avancer face au Brutalibré. Il fronce les sourcils mais ne bronche pas. Le pokémon sauvage ne perd pas une seule seconde et attaque directement en s'élançant dans les airs pour utiliser Aeropique. Il fonce vers Poppo et le frappe de pleins fouet. Le pauvre Psykokwak n'a pas le temps de comprendre quoi que ce soit, il vient se heurter contre l'arbre sur lequel on était perché avant de retomber lourdement sur le sol. Il se relève et se secoue, un peu sonné. Je serre la mâchoire, je ne sais pas comment je vais faire. Poppo ne maîtrise presque qu'aucune attaque, ça craint.

« Utilise Pistolet à O ! » dis-je en essayant d'y mettre le plus de conviction possible.

Brutalibré se prend le jet d'eau en pleine face mais ne recule que d'à peine un mètre. Il secoue sa patte pour retirer l'eau avant de réattaquer de nouveau. Il enchaîne plusieurs coups, Psykokwak est dans l'incapacité de bouger. Il bouge dans tous les sens pour se dégager de son emprise, mais impossible. Il pousse plusieurs cris qui me déchire le cœur. Mais je ne peux rien faire à part lui demander de faire Pistolet à O. Finalement, Brutalibré utilise Poing-Karaté avant de s'éloigner. Poppo est par terre, totalement épuisé. Il se relève avec beaucoup de difficulté.

« Psyko... KWAAAAAAAAAAAAAAAAAK. »

Je sursaute. C'est la première fois que je le vois aussi remonté. Louis me tapote sur l'épaule pour me dire de regarder dans mon sac. Je fronce les sourcils et regarde, sans comprendre. Puis j'écarquille les yeux avant d'afficher un grand sourire. Ma Psychézélite scintille. Je l'attrape et la mets sur mon bracelet Z. Je n'aurais jamais cru dire ça un jour: je vais lancer une capacité Z de type psy avec Psykokwak.

« Poppo, je te fais confiance. Que le Grand Radieux soit avec nous. »

Le pokémon eau s'avance avec détermination, se mettant en face de moi pour exécuter les mouvements nécessaire en parfaite synchronisation pour lancer l'attaque. A ma grande surprise, on y arrive. Une nouvelle force envahit le Psykokwak, une motivation que je partage également. Je prends une grande inspiration.

« Psycho-Pulvérisation EX ! »

Les yeux de Psykokwak changent de couleur. Il lève ses pattes vers le haut. Le Brutalibré est alors envoyé en l'air d'un seul coup et commence à rebondir sur plusieurs murs imaginaires avant d'être propulsé violemment contre le sol, soulevant un nuage de poussière. Psykokwak tombe à genoux sur le sol, épuisé. Le Brutalibré reste pour le moment immobile au sol. J'en profite et sors une Superball que j'active et que je lance en priant pour que cette utilisation de capacité Z l'est convaincu pour rejoindre mon équipe.

Je retiens mon souffle. La ball vibre à peine, elle s'immobilise déjà. Je soupire en affichant un grand sourire. Poppo lève la tête vers moi. Je m'approche de lui pour le prendre dans mes bras et lui faire un énorme câlin.

« Tu es exceptionnel. »

Je le donne ensuite à Louis qui le prend entre ses énormes pattes. Le pauvre Psykokwak est épuisé, totalement vide d'énergie. Je m'approche de la SuperBall pour l'attraper et l'enclencher. Le Brutalibré réapparaît devant nous. Il s'incline légèrement. Je demande à Louis de nous connecter grâce à ses pouvoirs télépathiques pour pouvoir lui parler.

« Tu es une excellente dresseuse, tu aimes vraiment les pokémons qui t'accompagnent, ça se voit, ça se sent. Je serai ravie de me joindre à tes côtés. »

Et pour aucune raison, je me suis mise à pleurer. Pleurer de joie, de soulagement, ou de tristesse, ou tout à la fois, je n'en sais rien. Le Brutalibré me regarde, incrédule, en lançant plusieurs regards inquiets vers Gouroutan et Brindibou qui ne comprennaient pas non plus ma réaction. J'essuie rapidement les larmes qui perlaient sur mes joues avant de m'accroupir devant mon nouvel ami.

« C'est rien, ne t'en fais pas. Et.. euh. Merci. Ca me fait plaisir que tu me dises ça. »

Je me redresse et observe les alentours.

« Je propose de rejoindre Summer et de repartir d'ici pour rejoindre les autres. Miguel et Ezra doivent être en PLS, je n'ai pas de réseaux ici. J'espère qu'ils ne sont pas en train d'appeler des secours en pensant que je me suis noyée, prise au piège sous la glace.. »

Enfin, les connaissant, ils doivent plutôt être en train de surveiller les deux Cadoizo pour qu'ils ne fassent pas de connerie. Je fais signe au petit groupe de me suivre. J'ai enfin le sentiment que mon équipe est complète, et c'est agréable. Sur le chemin du retour, je ne peux pas m'empêcher de penser à mon rêve, à mes sautes d'humeurs. Qu'est-ce qui ne tourne pas rond, chez moi, à la fin ? J'ai l'impression de ne plus être moi-même et, en même temps, de n'avoir jamais été aussi moi. Enfin, ça ira mieux avec le temps, du moins j'espère. Parce qu'en fait, c'est un peu ce que je me répète depuis le 14 février..