Finalement, l'Elektek disparaît dans la végétation. Le calme revient dans ce paradis secret luxuriant. Je reste adossé à cet arbre, petit mais large. Psykokwak manque de perdre l'équilibre plusieurs fois mais, finalement, il arrive à se stabiliser et à s'installer confortablement entre deux branches couvertes de feuilles. Météno tournoie autour du tronc d'arbre, comme si il l'examinait attentivement tandis que Brindibou s'est à moitié assoupie à côté de moi. Je soupire en regardant un peu plus loin, perdue dans mes pensées. Je ferme les yeux et prends une grande inspiration.
Allongée sur mon lit dans ma chambre à Alola, j'observe les photos accrochés sur mon mur. Je souris quand je vois celle avec Atalante, l'autre de Gouroutan et Melty, mais aussi Haydaim qui tracte un traîneau conduit par Miriam. Presque tous mes souvenirs s'y trouvent. Je me redresse en soupirant avant de tourner la tête. Je fais face à mon immense miroir qui prend presque tout un mur. Les rayons du soleil qui percent les stores viennent se refléter sur mon pendentif en forme de croissant de lune le faisant scintiller. Je le prends dans mes mains et caresse le métal froid.
« ANA ! »
Une voix résonne dans le bateau, me faisant sursauter. Je me redresse vivement et passe la porte avant de dévaler les escaliers pour arriver dans la cuisine du restaurant. A ma grande surprise, elle est vide. Je fronce les sourcils. Je traverse la pièce pour atteindre la salle de réception. Personne. Tout est entièrement vide, éteint. Mon cœur s'emballe. Mais qu'est-ce qu'il se passe ? Je commence à courir dans tous les sens pour trouver mes parents, Miriam, Miguel ou peut-être Noah ou Ezra. A pieds nus, vêtus d'une simple robe, je sors de chez moi pour arriver au centre du village. Mes yeux regardent dans tous les sens. Je ne comprends plus rien. Le Village Flottant est aussi vide que mon bateau, inanimé, mort. Ma tête tourne, j'ai mal au crâne. Mon pouls s'accélère, de plus en plus. Puis une vive chaleur se fait sentir près de moi. Je me retourne. L'arbre au centre de la place du village s'enflamme en un instant. J'écarquille les yeux. Je me retourne pour prendre la fuite vers la mer mais le sol se dérobe sous mes pieds sans que j'en sache la raison. Je tombe dans l'eau, n'ayant que pour dernière vision mon village qui s'enflamme et qui disparaît en fine particule de poussière. Je ferme les yeux, mon cœur s'arrête. Quad je les réouvre, je suis à l'entrée de l'académie sur Adala. J'aperçois une foule au centre du parc. Je cours vers eux. Ils sont tous habillé en noir. Je reconnais mes professeurs, mes amis, Miguel, Miriam, même mes parents et quelques proches habitants à Alola sont présents. Même Esteban est là. Mais que font-ils ? Je m'avance vers eux, paniquée. Je leur dis que le Village Flottant a totalement brûlé pendant qu'ils étaient partis. Mais personne ne me répond, comme si personne ne pouvait me voir. Je fronce les sourcils. Je m'avance parmi toute cette foule, tournée vers Jackie qui semblait faire un discours. Il y a quelque chose devant elle, mais impossible pour moi de voir. Je me rapproche donc en me faufilant parmi tous ces gens. Et une fois au premier rang, j'écarquille les yeux, bouche-bée. Sur un chevalet en bois, il y a une photo de moi avec écrit: "repose en paix". Mes jambes tremblent. Personne ne me voit, parce que je suis morte. Je me retourne pour regarder les visages des personnes présentes. Et une vision d'horreur s'étendit devant moi. Ils souriaient. Tous. Les larmes montent et commencent à couler sur mes joues. Je recule et trébuche pour tomber dans un trou. Toute la foule me regarde à présent. Et Jackie ordonne qu'on m'enterre. J'essaye de me relever mais impossible, je suis bloquée. Je commence à étouffer avec la terre, totalement prise au piège. Je pleure, je cris, je me débats. Trop tard.
Je prends une grande inspiration en ouvrant grand les yeux. Je suis essoufflée, mes joues sont trempées. Je regarde autour de moi, totalement paniquée. L'arbre. La végétation. La glace. C'était un cauchemar. Un horrible cauchemar. Le même, en réalité, que je fais depuis plusieurs semaines déjà. Je ne dors presque plus à cause de celui-ci. Et c'est la première fois que je m'assoupit en journée. Je tremble de tous mes membres, essayant tant bien que mal de reprendre mes esprits. Je passe mes mains sur mon visage, me frottant les yeux avant d'observer mes quatre pokémons qui me fixaient, déconcertés. Attendez. Il n'y avait que trois pokémons avec moi. Je plisse les yeux. A cause des larmes, ma vue est encore trouble. Non, je ne rêve pas cette fois, c'est bel et bien un Brutalibré qui est planté devant moi. Il s'avance un peu, l'air inquiet. Il pose l'une de ses pattes sur mon genoux, comme pour me rassurer. Je lui souris un peu, surprise que ce pokémon sauvage soit venu à ma rencontre. Il a peut-être vu que je n'allais pas bien. J'ai peut-être parlé ou bougé durant mon sommeil, je ne sais pas.
« Désolée si j'ai pu te déranger, je me suis endormie.. et je.. j'ai fait un rêve horrible. »
Il tapote mon genoux avant de bondir pour descendre de l'arbre.
« Attends ! »
Il s'arrête et pivote dans ma direction. Je me redresse et descends tant bien que mal de la branche sur laquelle je m'étais perché. Je sors une pokéball de ma poche et l'active. Louis apparaît. Je lui demande de faire la communication entre le Brutalibré et moi, ce qu'il accepte, un peu dérouté d'être dans une sorte de forêt alors que je lui avais dit que nous allions sur une banquise.
« Je m'appelle Ana. Je suis élève dans une académie pokémon, donc je suis dresseuse. Et je suis une spécialiste des pokémons vol. Et, en fait, si je suis venue ici, c'était dans l'espoir d'avoir un nouveau compagnon. Et il s'avère que j'aimerais beaucoup t'avoir dans mon équipe. »
Le pokémon sauvage semble réfléchir puis il dit quelque au Gouroutan qui se tourne alors vers moi.
« Il dit qu'il ne sait pas trop. Il aimerait t'affronter dans un combat pokémon pour voir si tu es une bonne dresseuse. »
Je souris.
« Très bien. J'accepte de t'affronter avec Ulka. »
Le Météno s'avance. Mais le Brutalibré secoue la tête.
« Euh.. il dit qu'il veut affronter Psykokwak. »
J'écarquille les yeux.
« Quoi !? » dis-je en me tournant vers l'intéressé. « Poppo ? »
Le Brutalibré s'explique à Louis qui essaye de comprendre pourquoi ce choix.
« Il dit qu'il ne doute pas de ton talent en tant que dresseuse de pokémon vol, c'est pour cela qu'il veut t'affronter avec un pokémon qui n'est pas de ce type. En plus de cela, si tu l'affrontes avec un de tes pokémons de combat comme tu en as l'habitude, tu auras l'avantage. »
Ouais, logique. Les attaque de type vol seront efficaces contre lui. Je soupire.
« Très bien, j'accepte. »
Louis me regarde avec stupéfaction.
« Je pense que je n'ai pas trop le choix. » dis-je en haussant les épaules. « Poppo ! »
Le Psykokwak s'avance vers moi, incrédule. Je lui dis de s'avancer face au Brutalibré. Il fronce les sourcils mais ne bronche pas. Le pokémon sauvage ne perd pas une seule seconde et attaque directement en s'élançant dans les airs pour utiliser Aeropique. Il fonce vers Poppo et le frappe de pleins fouet. Le pauvre Psykokwak n'a pas le temps de comprendre quoi que ce soit, il vient se heurter contre l'arbre sur lequel on était perché avant de retomber lourdement sur le sol. Il se relève et se secoue, un peu sonné. Je serre la mâchoire, je ne sais pas comment je vais faire. Poppo ne maîtrise presque qu'aucune attaque, ça craint.
« Utilise Pistolet à O ! » dis-je en essayant d'y mettre le plus de conviction possible.
Brutalibré se prend le jet d'eau en pleine face mais ne recule que d'à peine un mètre. Il secoue sa patte pour retirer l'eau avant de réattaquer de nouveau. Il enchaîne plusieurs coups, Psykokwak est dans l'incapacité de bouger. Il bouge dans tous les sens pour se dégager de son emprise, mais impossible. Il pousse plusieurs cris qui me déchire le cœur. Mais je ne peux rien faire à part lui demander de faire Pistolet à O. Finalement, Brutalibré utilise Poing-Karaté avant de s'éloigner. Poppo est par terre, totalement épuisé. Il se relève avec beaucoup de difficulté.
« Psyko... KWAAAAAAAAAAAAAAAAAK. »
Je sursaute. C'est la première fois que je le vois aussi remonté. Louis me tapote sur l'épaule pour me dire de regarder dans mon sac. Je fronce les sourcils et regarde, sans comprendre. Puis j'écarquille les yeux avant d'afficher un grand sourire. Ma Psychézélite scintille. Je l'attrape et la mets sur mon bracelet Z. Je n'aurais jamais cru dire ça un jour: je vais lancer une capacité Z de type psy avec Psykokwak.
« Poppo, je te fais confiance. Que le Grand Radieux soit avec nous. »
Le pokémon eau s'avance avec détermination, se mettant en face de moi pour exécuter les mouvements nécessaire en parfaite synchronisation pour lancer l'attaque. A ma grande surprise, on y arrive. Une nouvelle force envahit le Psykokwak, une motivation que je partage également. Je prends une grande inspiration.
« Psycho-Pulvérisation EX ! »
Les yeux de Psykokwak changent de couleur. Il lève ses pattes vers le haut. Le Brutalibré est alors envoyé en l'air d'un seul coup et commence à rebondir sur plusieurs murs imaginaires avant d'être propulsé violemment contre le sol, soulevant un nuage de poussière. Psykokwak tombe à genoux sur le sol, épuisé. Le Brutalibré reste pour le moment immobile au sol. J'en profite et sors une Superball que j'active et que je lance en priant pour que cette utilisation de capacité Z l'est convaincu pour rejoindre mon équipe.