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« Je ne suis pas toi. Je ne suis pas fainéante au point de ne pas vouloir faire d’effort. Je ne suis pas de mauvaise foi au point de refuser changer. Et je ne pense pas qu’abandonner quelqu’un soit une solution à ses problèmes. »
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Salomé Cobal
https://pokemoncommunity.forumactif.org/t6439-449-salome-cobal-givrali
https://pokemoncommunity.forumactif.org/t6472-salome-cobal-givrali
Icon : [Route 18] [Alternance] Fiat Lux Z411
Taille de l'équipe : 8
Région d'origine : Johto
Âge : 17 ans
Niveau : 61
Jetons : 27268
Points d'Expériences : 2058
[Route 18] [Alternance] Fiat Lux Z411
8
Johto
17 ans
61
27268
2058
pokemon
[Route 18] [Alternance] Fiat Lux Z411
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Johto
17 ans
61
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Salomé Cobal
est un Pokeathlète Médecin
Elle brille à nouveau.
Désespérément proche.
Je peux presque la toucher, il me suffirait d'un pas ou deux pour pouvoir l'atteindre. Pourtant, ce n'est qu'une silhouette qui se dessine dans le lointain. Petite, minime et insignifiante.
Elle ne m'a peut-être pas vu. Après tout, moi non plus je ne suis pas très grand. Mais ce serait dommage d'avoir parcouru toutes ces terres, bravé mille dangers, découvert de nouveaux horizons pour finalement rebrousser chemin sitôt mon objectif atteint.
Objectif encore lointain si j'en crois les mètres qui me séparent de la Griffe Rasoir.
On est là à se regarder comme deux chiens de faïence, moi la poussière le long de mon corps et elle sûrement en à peine meilleur état.
Et elle m'appelle.
Hurle.
Je sursaute presque mais garde profondément mes appuis dans le sol, rivé contre ce dernier, sans savoir si mon corps doit avancer ou reculer.
Alors j'attends. Un signal, n'importe quoi, un geste, n'importe quoi, un sourire, n'importe quoi. Juste un soupçon d'accueil pour me souhaiter la bienvenue après tout ce temps.
Mais il n'y a que les lettres de mon nom, chahutées par la brise passagère qui agite la plume perdue le long de mon oreille.
Et je m'avance, erreur ou faute, qu'en sais-je, je ne retiens plus que mon nom porté par le vent et porté à nouveau mais d'un seul souffle faible, une hésitation du bout des lèvres tandis que je l'aperçois enfin, elle et sa chevelure rousse, elle et ses yeux de rubis, elle et sa peau diaphane.
La presque année écoulée s'imprime sur son visage, l'enfant s'est envolée pour laisser place à une adolescente perdue.
Une presque année d'état de nature contre six mois de captivité qui m'appellent.
La voilà qui recule, tirée par la brune qui sillonne derrière son ombre, elle à la mine contrite, elle aux yeux plissés, elle au regard mauvais.
Je m'avance davantage, bondis, m'élance, fends le sol, dévalant les mètres immenses qui me séparent d'elle. Elle se retourne, me sourit presque et s'avance enfin, droite face à moi, tandis que le temps paraît s'être échappé, le vent endormi et le monde entier à l'arrêt. Lames sorties, je me prépare, d'un simple salut avant de sauter.
Et de reculer de surprise par la seule présence des presque Ankou mauve et grands. Je les contourne en un bond agile, griffes en avant, à nouveau face à elle, me sentant prêt pour enfin la retrouver tout en laissant les dagues jumelles faire leur office, en direction de la gorge, coup calculé, coup millimétré, le regard couvant la Griffe Rasoir tandis que la lumière de Salomé me pousse à plisser les yeux par moment.
Elle s'échappe d'une facilité déconcertante, me laissant là comme un idiot tandis que je bondis à nouveau, soleil dans le dos et lumière dans les yeux tandis qu'enfin, je comprends.
Danse.
Elle et moi face à face, mes griffes perdues contre l'air que je lacère et la Griffe Rasoir entre nous deux, celle-là même que j'ai tant désirée désormais à ma portée, sous quelques pas à effectuer. Mais, je le sais, la moindre erreur me sera fatale et tandis que je m'applique et mets en pratique cette presque année d'apprentissage, cette presque année de vagabondage, luttant seulement contre la lumière de Salomé qui m'éblouit parfois, m'aveugle souvent.
Danse.
Suis-je le seul à l'entendre ? Ce mot d'ordre qui résonne tandis que Salomé concentrée bondit à son tour, insaisissable et fragile. Elle me glisse sous les griffes, elle inatteignable et moi trop lourd et lent face à elle. Alors j'augmente la cadence, en lutte perpétuelle contre sa lumière, mes pas plus précis, mais mon corps toujours aussi lourd, presque hésitant, tandis que tout n'est que fluidité de son côté. Je peste presque mais continue pendant qu'elle file sous mes lames, la Griffe résonnant à chaque nouveau geste, s'entrechoquant avec le pendentif que je ne connais pas et cette plume qui me rappelle Miss Acacia.
La lumière se fait plus forte.
Dan...
Et mon coup imprécis.
La Griffe s'envole tandis que les fils se perdent le long de mes lames. Je les retire et les voici devenus d'un rouge nouveau. Enfin, mon regard se rive le long du cou de Salomé, lui désormais teinté de carmin et le tout reposant à terre.
Cela goutte de partout.
Le long de mes griffes.
Le long de sa peau.
Le long des fils.
Rouge partout.
Rouge tout le temps.
Rouge. Danse. Rouge. Danse.
Et le verdict, sans appel, qui me fait sursauter, baisser la tête pendant que son pied vole en direction de la Griffe désormais à portée de patte. Alors je l'attrape car il est là, notre miracle. Elle est là, notre solution. Une évolution.
Mais il ne se passe rien.
Et le rouge a souillé à son tour la Griffe Rasoir.
Mais il ne se passe rien.
Danse.
Il n'y a aucune raison de s'arrêter.
Alors à ma manière, je continue.

***

Il fait froid.
Il fait chaud.
Il fait tout à la fois et moi dos au sol, des cailloux contre ma fourrure, et des crevasses pour parsemer la voûte de l'antre dans laquelle je me terre.
Il n'y a plus que moi et la Griffe Rasoir.
La nuit a jeté son dévolu sur nous mais je n'ose plus la saisir de peur de ce qui pourrait en découler.
Une évolution, hein ?
Ça ne sert plus à rien désormais.
Et ce rouge qui ne veut pas s'en aller le long de mes griffes tandis que je soupire, incapable de mettre le plus d'espace entre elle et moi et toujours aussi désireux d'être à ses côtés.
Je me redresse, me glissant hors de l'abri pour contempler l'obscurité, croisant une lumière au loin qui pourrait être celle de Salomé.
À moins que cela ne soit qu'une myriade d'étoiles.
Ou l'aube qui se profile à l'horizon.
Tout se ressemble et se mélange, me poussant à m'asseoir et à me frayer une place entre toute cette caillasse qui me tient compagnie et me repousse.
Même eux ne veulent plus de moi.
Alors j'attends.
Parce que peut-être, Salomé me retrouvera.
Parce que peut-être, Salomé reviendra.
Parce que peut-être, Salomé.
Parce que peut-être.
Et le reste en suspens, toujours sous le regard incisif de la Griffe Rasoir qui n'attend qu'une caresse, une étreinte.
Mais je reste là, idiot à parler aux cailloux, idiot à parler aux étoiles qui n'en sont plus. Pas.
Idiot, idiot, idiot.
Maintenant, je le sais, aucune danse ne pourra me faire revivre ce passé volé.

Des bruits d'ailes discrets se font entendre alors je tourne la tête, manquant de me mordre la lèvre tandis qu'Algernon fait son entrée, comme si de rien n'était.
Algernon.
Il s'avance vers moi, toujours aussi petit, toujours aussi fragile, toujours aussi innocent.
Lui ne craint pas, lui ne sait pas ce qu'il s'est passé avec Salomé.
Il ouvre le bec, piaffant, avant de le pointer vers le sol, à la recherche de cailloux rares ou à défaut, de cailloux consommables.
Il en serait presque drôle, c'est là une scène à laquelle j'ai assistée au moins cent fois, sur Lansat, désormais reléguée au rang de simple souvenir.
Pourtant, je le sais, si Algernon est par ici, c'est que Salomé n'est pas très loin.
Mais elle n'apparaît pas derrière l'ombre des arbres et l'horizon reste vide de sa présence tandis que le soleil se lève doucement et avec lui Algernon qui se redresse, son regard allant tour à tour sur moi puis sur la Griffe que j'ai continué d'ignorer et contre laquelle je reste éloigné.
Alors oui, pour évoluer, c'est maintenant ou jamais.
Alors je lui fais signe que non de la tête.
Il abandonne le caillou qu'il a dans le bec, se dirigeant lentement, comme au ralenti pour me permettre de revenir sur ma décision pour mieux l'arrêter dans sa course, droit sur la Griffe. Il cligne des paupières. Une fois. Deux fois. Avant de se saisir de l'objet tour à tour condamné par mes malheurs et ma convoitise, la laissant reposer dans son bec pour mieux repasser devant moi, toujours sur ses pattes plutôt que sur ses ailes, ultime chance pour lui hurler non.
Mais il peut passer.
Il s'élance, à tire-d'ailes, de ce rythme toujours aussi lent, plus lent encore que son vol habituel, et je laisse s'égrener les secondes et les battements tour à tour d'ailes puis de mon cœur.
Qu'est-ce que je fais encore ici ?
Enfin, j'avance à mon tour, dans le sillon de son ombre, le guettant et le traquant comme je sais si bien le faire, le pistant simplement pour enfin revoir Salomé.
Le jour arpente enfin ces terres et avec lui se dresse une lumière familière.

***

Le soleil plus haut que jamais me brûle le crâne et je suffoque presque sous ses rayons.
Suivre Algernon a été aisé, mais attendre le bon moment pour me faufiler l'est beaucoup moins. Depuis l'aurore, le camp s'agite et s'ébroue, me poussant à aller de buisson en arbre pour me dissimuler à l'abri de ces paires d'yeux indiscrets.
J'ignore si je suis le bienvenu ici. Mais il n'y a qu'un moyen de le savoir.
Enfin, je m'avance, courbant  l'échine sous l'astre qui continue de me réchauffer. Je hais l'été. Mais je n'ai pas le temps de m'attarder que la porte de la caravane me fait face. Algernon y est peut-être encore, à moins qu'il ne soit ressorti. Je n'ai rien vu, du haut de mes différents perchoirs.
Inspirer.
Puis gratter cette porte. De toutes mes forces.
Comme si je souhaitais la briser, l'écarteler, mais sans qu'aucune de mes griffes ne finissent par transpercer le bois, juste le lacérer pour me faire entendre de tous.
Car Salomé est à l'intérieur.
Enfin, ça s'ouvre.
Je plisse les yeux, m'attendant à être ébloui par sa lumière, celle-là même que je traque depuis trop longtemps au point de m'être égaré.
Mais il n'y a rien.
Je rouvre les yeux, levant la tête vers celle qui me fait face et que je crois reconnaître.

– T'as pas bientôt fini de bousiller ma porte, toi ? Allez, fiche le camp !

La brune me toise, visiblement mécontente à l'idée de me voir traîner dans le coin. Je marque une hésitation, recule d'un pas tandis que deux presque Ankou s'approchent, plus grands et plus mauves que l'original.

La porte se referme mais s'interrompt, ne laissant plus que le visage de la brune sous mon regard. Elle la rouvre finalement, croisant les bras mais n'a toujours pas rappelé le moindre de ses serpents de garde.
Je veux rentrer.
Je couine et tente de le lui faire comprendre.
En vain.

– Faulkner... C'est ça ?

Suspicion et méfiance trahissent sa voix.
Et maintenant ? Acquiescer ? Je sais qu'elle sait.
Salomé lui a tout raconté.
Et puis, elle m'a vu à son tour face à Salomé.
Je me contente d'entrapercevoir l'intérieur de la caravane, discernant la fameuse lumière de Salomé plus loin, à quelques mètres à peine sûrement. Je pourrais presque l'entendre si mon ouïe était plus fine. J'ignore ce qu'elle fait ici mais ça n'a pas une gueule d'académie, ça. Loin de là.

– Oui. Bien sûr que tu es Faulkner. Il n'y a que toi d'assez idiot pour te pointer ici et espérer que Salomé te pardonnera ton comportement.

Le mépris me frappe, doublé de cet élan de sarcasme non dissimulé. Mais j'attends. La suite, Salomé, l'ouverture, des mots, n'importe quoi.
Juste de quoi combler l'obus qui m'a transpercé le cœur il y a longtemps déjà.
Il n'y a plus que la respiration de la brune qui s'entend. Et son silence, sous couvert de celui de Salomé. Elle me le lègue sans que je ne puisse refuser, ce même silence arraché par Salomé au péril de mes griffes la veille.
Il m'enveloppe.
Me noie.
Et la chaleur se fait plus lourde encore, pesante et écrasante tandis que la voix forte de l'autre a perdu en décibels.
Eteinte.
Elle me guette toujours.
Ils me guettent toujours.
Leurs prunelles de reptiles posées sur moi.

– Tu te souviens de ce qu'a dit Salomé, hier ? Que tu devais continuer de danser...

Bien sûr.
Elle a l’œil mauvais, ce même regard qu'emportait Salomé lorsqu'il était question du géant à détruire. Les Arbok ont relevé la tête, ouvrant leurs gueules béantes, crachant un filet d'Acide à quelques centimètres à peine de mes pattes. Mon corps entier tressaille et se rappelle des nombreuses attaques apprises par la rousse tandis qu'ils se gargarisent à nouveau, prêts pour une nouvelle vague.
Et, par-delà l’embrasure de la porte, une chevelure rousse s'agite au loin.
Le Laser Glace qui s'agitait dans ma gueule se perd sous le flot d'Acide qui m'a devancé.
Quelle danse misérable.
Pitoyable.

– Alors va danser ailleurs !

Les langues s'agitent et sifflent près de mes tympans tandis que je me recroqueville contre l'herbe réchauffée par le soleil.
Une issue.
N'importe laquelle.
Mais seule la nuit du sol me répond, en contraste total de la lumière que je traque depuis de longs mois. Les ténèbres s'étendent, et pendant que je relève la tête, j'entends la porte claquer et résonner comme un bruit diffus perdu le long de mon ouïe.
Et, à jamais, des portes qui claquent pour me faire sursauter et me rappeler de cette obscurité.


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Merci Ida, Max & Mika pour les Moodboards ! :
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Appréciation A la différence de l'alternance précédente, ici, le travail effectué par Salomé est plus difficile à saisir, car moins mis en avant. On a une introduction à un monde ''plus mystique'' qui gagnerait à être mieux mis en avant par moment, pour venir renforcer ce que tu as voulu faire niveau ambiance onirique (puis aussi violente que symbolique).
Alternance validée.



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