La mine boudeuse, c’est un Sirius bien emmitouflé qui est traîné dehors par sa Florges. Presque deux mois qu’il repousse ce moment. Il faut dire que décembre fut chargé. Entre les diverses commissions de tenues de bal pour les célébrations de fin d’année … Il a eut les mains presque aussi chargée que son esprit.

C’est la raison du deuxième mois de retard.

Etna.

Et tout ce qu’ils étaient l’un pour l’autre.

Ça lui fait un peu bizarre d’y penser et il veut plutôt ne pas y penser. Ne pas penser aux longs mois sans se voir. Aux longs silences des retrouvailles. À la gêne qui s’installe et cette fichue impression de ne pas savoir si on doit continuer à supporter le malheur en honneur du bonheur un jour partagé.

Alors il s’est enfermé dans une routine malsaine, pleine d’excès et de chutes. Pleine de colère. Tout pour ce fichu besoin de ne pas y penser.

Et ça s’est ressenti. Sur ses notes, sur sa présence en cours, sur son investissement dans les projets. Quelques mots ont suffit à détruire son monde.

Et puis il y a eu la sortie capture, les mots d’Andreas, ses actions et sa colère. Et Sirius s’est mit à réfléchir, à penser, l’espace d’un instant à tout ce qu’il a dit à Paul. À penser qu’au fond, c’est qu’un putain d’égoiste.

Alors oui, Adara doit le traîner ce matin. Mais elle parvient à le traîner. Il s’ouvre à nouveau un petit peu à ses pokémons. Il s’autorise à agir. Il s’autorise à avancer. Il mérite d’avancer.

Le trajet jusqu’à sa Costumerie lui semble plus long que d’habitude, plus difficile. Un peu comme chaque action qu’il fait en ce moment.

Son passage par la Costumerie est plus ou moins obligatoire puisque c’est là bas qu’il a entreposé les différents éléments pour extraire puis tailler les pierres pour l’amélioration du bracelet de méga-évolution de Yuna. Et tant qu’il y sera, il va se débrouiller pour trouver le matériel pour celui de Salomé aussi.

Aaah. Quelle journée en perspective.

Une fois son sac plein, le coordinateur laisse sa Ponyta sortir et il se laisse entraîner par son allure légère. La type feu ne peut met pas beaucoup de temps à remonter la piste nord de l’académie jusqu’à atteindre les abords du Mont Skiddo.

C’est ici, entre la montagne et la rivière que Sirius va s’établir pour ses recherches.

Avec Yuna c’est un peu plus simple que pour Salomé. Il la connaît un peu mieux, aussi laisse t’il cette dernière pour plus tard, préférant se concentrer sur l’idée qu’il a en tête pour son amie.

L’idéal serait de trouver des pierres aux reflets rouges ou orangés pour imiter l’effet de flammes tout autour du bracelet. Il finira de les tailler et de les agencer autour de la gemme sésame de Yuna quand il sera dans son atelier.

Pour l’instant, il doit faire ses recherches. Il ne met pas longtemps à libérer sa Capumain et sa Couafarel, en plus de sa Ponyta pour l’aider à trouver les coloris qu’il désire. La zone dans laquelle il se trouve lui a été conseillé pour la recherche puisqu’elle est très riche en pierres.

Son petit stock de pierres rouges, oranges et jaunes prêt, Sirius n’a plus qu’à trouver celles pour Salomé avant de retourner jusqu’à sa Costumerie pour fignoler les détails.

Pour Yuna, il a déjà une bonne idée de ce qu’il compte faire. En détailler la forme des pierres, il va pouvoir agencer le centre de son bracelet de Méga-évolution en une véritable œuvre d’art. En suivant une disposition particulière, la puissance des pierres qu’il ajoutera augmentera celle de la gemme sésame et les prestations de Yuna n’en seront que plus belles et impressionnantes.

Hier soir, puisque maintenant bien surveillé par le référent des Voltalis, Sirius n’est pas sorti et n’a pas fait le mur, il s’est attaqué au design du bracelet. Où placer les gemmes pour qu’elles sont esthétiques mais également pratiques n’a pas été tout à fait simple, d’autant plus qu’il va probablement devoir s’adapter aux pierres qu’il a pu trouver … Dans tous les cas, ce travail de préparation en amont n’a été que positive. Elle lui a occupé l’esprit de manière constructive et productive et lui fera perdre moins de temps lors de l’installation de toute à l’heure.

Que du bon pour une fois.

Maintenant, il doit se concentrer un peu plus sur trouver les pierres pour Salomé. Pour elle aussi, il a commencé une mise en place des pierres tout autour de la gemme sésame. Un motif plus élégant et moins agressif pour la rousse, Sirius a choisit quelque chose d’un peu floral avec un agencement en arabesque.

Il ne lui reste plus qu’à trouver les pierres qui iront bien avec l’ensemble.

Après une longue hésitation, il se décide finalement sur des accents violets. Quelque chose d’assez mystique pour aller avec l’aspect un peu éthéré de la médecin. Puis le violet, étant la couleur la plus rare naturellement est toute destinée à une jeune femme comme Salomé.

Elle qui se passionne de choses bizarres comme le tarot ou l’astrologie, ça ne peut que lui correspondre. Comment il le sait ? Il a simplement eu à lire le titre de son exposé pour savoir qu’il avait à faire à une bobo gitane. Donc les plantes et les danses sont préférées aux médicaments et aux méthodes plus contemporaines. Pas forcément un mal mais disons que Sirius préférera se référer à l’avis d’Idalienor.

Après bon, ça doit être rigolo de faire des séances de spiritisme avec Salomé.

Enfin, concentration et grâce à l’aide de ses deux partenaires, les pierres sont bien vites récupérées et comme à l’aller, Sirius reprend le taxi Ponyta pour retourner à l’académie et à sa Costumerie.

Après avoir remercié, et donné quelques petites friandises en félicitation à ses pokémons, il les laisse retourner dans leurs pokéballs et fait appel à sa petite type feu, Naos qui pourra l’aider dans le modelage des pierres et le positionnement sur le bracelet.

Monté dans la petite pièce qui lui sert d’atelier, Sirius se met à la tâche sans attendre. Une émission tv dans le fond pour occuper une partie de son esprit pendant que l’autre se concentre sur le taillage des gemmes. Heureusement pour lui et Naos la matière particulière des pierres d’amélioration de gemmes sésames sont modulables dès qu’on les chauffe un peu. Il peut alors les découper délicatement avec un cutter.

Une fois les pièces découpées en suivant le modèle établi au préalable sur papier, Sirius doit les polir et arrondir les angles trop pointus qui risqueraient de blesser les porteurs des gemmes. Donc il est partit pour presque trois heures de polissage de petits bouts pointus, sa Feunnec sur les genoux et une série bien naze pour lui occuper l’esprit.

C’est étonnamment satisfaisant à faire.

C’est une action répétitive et simple, qui ne lui demande pas beaucoup d’effort et de concentration. C’est une tâche idéale pour son état actuel. Plus tard, quand il ira un peu mieux, il pourra s’atteler à la tâche plus complexe qui consiste à placer, pièce par pièce, les décorations autour de la gemme sésame.

C’est quelques jours plus tard qu’il commence. Les pièces sont maintenant parfaitement polies, non dangereuses et il est maintenant temps de les disposer et des joindre à la gemme sésame. Pour se faire, c’est Naos qui prend la responsabilité de chauffer, avec une petite flamme très maîtrisée les points de lien entre les deux gemmes. Le tout, sans brûler les mains de son dresseur.

Petit à petit, dans un travail long et fastidieux que Sirius place, un à un les différentes parties de ses créations jusqu’à créer une petite flamme de gemmes pour Yuna et une petite fleur violette en pétales de pierre précieuse pour Salomé.

Une fois satisfait du résultat, Sirius n’a plus qu’à replacer les gemmes sésames sur le support utilisé par les deux demoiselles et il n’aura plus qu’à les livrer. Avant ça, cependant, il réalise quelques tests pour vérifier la bonne synergie des gemmes et si l’augmentation des compétences se réalise bien. Une fois que tout est bien vérifié, une dernière couche de vernis termine l’ensemble.

Sirius les place dans les boîtes de sa costumerie, ajoutant pour chacune un petit mot de remerciement avant de charger sa Roucarnage de transmettre les deux boîtes à ses clientes. Une fois l’oiseau parti, Sirius s’autorise de s’écrouler dans un des fauteuils de sa costumerie, complètement épuisé.

En voilà une bonne chose de faite. Un regard en direction du panneau de liège où toutes ses commandes sont notées le fait soupirer à nouveau. Et bah, il a clairement pas fini …