Il devait être 21h10 désormais. Deux longues minutes qui semblaient être une éternité. Et une idée. Mauvaise certainement. Non, c’était sûr, mais dans l’état où tu étais, tu n’avais plus rien à perdre. Tu commenças à parcourir tes contacts… Ta vie sociale était misérable depuis que tu étais à Adala. Personne chez qui se réfugier en cas de crise, de peine, ou simplement d’envie. Et puis, tu te souviens de ce numéro. C’est tout récent, frais même, du jour même. Le seul contact qui pourrait potentiellement te souvenir de toi. Tu ne devrais sans doute pas faire ce que tu allais faire, mais tu le fis. Qui ne tente rien n’a rien et, ce soir, tu avais besoin d’un peu d’espoir, une petite lueur, quelque chose pour te dire que cette Saint Valentin n’était pas aussi pourrie qu’il y a cinq ans. Par Pitié.Encore affalée sur la table comme accablée par le poids du monde, tu observes ton ipok, à bout de bras. Tu hésites. Ce n’était pas compliqué, un clic, quelques mots, et encore un clic. Le verdict tomberait de lui-même. Mais rien que d’y penser, tu avais déjà les larmes aux yeux. Tu lâchas un soupir avant de te redresser. Les regards étaient tournés vers toi, déjà. Mais qu’importe. Cela arrivait à tout le monde, hein ? Une femme abandonnée au restaurant le soir de la Saint Valentin. Bon. « Paul ». Tu cherches encore les mots pour décrire la situation, et finalement, à 21h13, tu envoies quelques SMS...
Juste le temps d'en taper quelques uns, au fil des pensées qui passent.
Voilà, c’était envoyé. Les dés étaient désormais dans son camp. Il pouvait te répondre, ou non, tu ne savais pas vraiment ce qu’il faisait, ni si cela avait une quelconque importance. Tu avais été franche dans tes SMS. Tu étais au fond du trou. L’ascenseur émotionnel t’avait littéralement détruite. Tu t’affalas une nouvelle fois. Et ton regard se tourna vers la bouteille, encore à moitié remplie, et ton verre, presque vide. Bon… Tu te servis une première fois. Cul-sec. Une seconde fois. Tant pis si on te regardait. Tu avais besoin de te noyer dans quelque chose. Plus tu pensais, plus tu te disais que quelque chose n’allait pas. Et plus tu réfléchissais, plus ton esprit torturait ton cœur. Tu t’étais ouverte, en toute franchise, et le destin avait littéralement coupé court à ce bel élan, et tu t’étais ramassée au sol comme une merde. C’était vraiment l’image. « Ca va pas ». Tu ne l’avais jamais écrit avant, mais tu le pensais réellement. Y’a rien qui allait dans cette histoire. Tu renversas une dernière fois la bouteille au-dessus de ton verre vide. Vide aussi. En dix minutes, tu avais descendu ce qu’il restait. Et la retenue alors, Aby ? Les beaux mots, les belles promesses ? « Ne pas trop boire » pour rester « l’esprit éveillé » ? Qu’il se la ferme celui-là, il te torturait bien trop. Le noyer semblait la seule solution. Tu lâchas un énième soupir avant de t’affaler de nouveau. Pire soirée : check. Encore une fois. La dernière fois. Tu te promis que l’année prochaine, tu te noierais sous le boulot ce jour-là. Putain, et toi qui avait réservé ton weekend pour t’amuser et profiter de cette fête. Avec Josh ou sans d’ailleurs, tu t’étais préparée à partir tôt, et faire autre chose de ta soirée. Putain. T’avais tout loupé ce soir.
Voilà... Quelques secondes passent, tu reprends ton Ipok. Tu lâche encore un SMS, tu t'excuses, tu abandonnes. Pourquoi emmerder quelqu'un d'autre pour quelque chose qui ne le concernait pas ? Tu t'étais montrée enjouée, heureuse et pleine de vie. Et là, tu venais littéralement de lui montrer l'inverse. Putain Abygaëlle, tu n'en loupais pas une...
La suite de la soirée t'était floue. Tu te souviens avoir remis les pieds chez toi à une heure pas possible, et que tu avais traîné dans le bar, rien de plus. Le lendemain, eh bien... Tu n'étais pas seule au réveil. Des choses se sont passées, que tu n'aurais pas pensé. Voilà tout. Echec total pour une Saint Valentin, mais en un sens, elle vait plutôt bien (?) terminé.
HRP :
Du coup suite à une flemme de RP avec Paul, on a tiré les dés pour savoir ce qu'il se passait, et heu... On est tombé sur Paul et Aby qui passent la nuit ensemble D8
So Voilà. Puis le lendemain est un autre jour, et on laisse tout ça derrière.