Deux semaines étaient passées après ton dernier contact avec l’être humain. Après cette histoire d’œnologie, tu avais décidé de te renfermer dans ton travail, à nouveau. Si chaque pas que tu faisais dehors te perturbait à ce point, autant ne plus sortir, n’est-ce pas ?

Hélas, tu avais besoin de changer d’air. Vivre confinée dans un appartement come le tien n’était pas facile tous les jours, d’autant que tes pokémons prenaient de plus en plus de place… Le voyage proposé par l’agence, à Gratia, sonnait comme des vacances. Tu posas quelques congés, incitée par ton supérieur, et tu fis tes bagages. Le 6 avril, tu pris possession de tes quartiers à l’hôtel. Voilà. Tu étais en vacances. Comme à la maison, mais dans une région encore inconnue de tes yeux.

Malheureusement, le changement d’air ne suffisait pas. Tu avais beau être autre part, tes peurs te suivaient. Tu scrutais parfois l’horizon par la fenêtre, et ces personnes qui allaient et venaient. Tu aurais probablement dû penser à inviter quelqu’un. Qui… ? Abygaëlle, à part ta mère et Lucian, désormais, tu n’avais personne à qui parler, vraiment. A part tes pokémons.

Deux semaines plus tard encore, alors que tu avais repris un peu de travail pour t’avancer, entre quelques visites rapides de Gratia, tu pus voir les élèves de la Pokemon Community s’agiter. Les professeurs avaient certainement prévu une de ces sorties pour grossir leurs rangs de nouveaux pokémons. En y repensant, ce n’était pas une si mauvaise idée… De retour à l’hôtel, tu vérifias si tu avais encore quelques pokéballs, hésitant encore à trouver un nouveau pokémon. Cela ne résoudrait rien, certes, mais peut-être que cela allègerait ta peine, qui sait.

Armée de trois pokémons, ta Muplodocus, ta Altaria, et ton Verpom, tu te décidas à aller te perdre dans els étendues sauvages de Gratia. Tu en profiterais pour visiter, au calme, pour te perdre, pour soupirer et penser. Tu rencontrerais peut-être un pokémon, tu ne pouvais prévoir. La météo était grisonnante, et même si la pluie ne menaçait pas, la présence de ces nuages ne présageait rien de bon… Tu avais pris un parapluie au cas où, mais un accident pouvait si vite arriver, selon le terrain.

Le paysage était magnifique, la vue était imprenable par endroit, et l’air frais te faisait du bien, malgré quelques frissons de fraicheur par moment. Tu n’avais laissé sortir qu’Oriana, qui pouvait rapidement repérer les problèmes et agir, sans trop être encombrante sur les chemins forestiers et montagneux. Tu avais eu raison de douter. La montagne avait beau être magnifique et sauvage, le risque de la pluie pouvait compromettre ta sortie sans aucun souci. Le terrain pouvait vite devenir glissant.

Cela faisait bien une bonne heure que tu marchais dans la montagne. Rien à l'horizon, à part quelques pokémons sauvages... Rien qui ne sut retenir ton attention, pas même quelques pokémons sauvages. Tu marchais, inlassablement, perdue dans tes pensées. Seul parfois, ton regard était attiré vers ta Muplodocus, qui ouvrait désormais la voie. Voilà... Il commençait à pleuvoir. Tu sortis lentement le parapluie que tu avais prévu, avant de t'abriter en dessous.

Tu continuas de gravir cette montagne, qui était toujours aussi accueillante malgré la pluie, le terrain était moins glissant que ce que tu aurais pensé. Tu fis une courte pause au pied d’un arbre, où tu vérifias tes messages, par habitude, puis tu te permis de boire et de prendre un en-cas, que tu partageas avec tes pokémons. La vue était magnifique et pourtant, avec cette pluie, si triste. Gratia était une belle région, tu ne pouvais le nier, mais tu n’étais pas vraiment en état de l’admirer.

Trente minutes de pause, et tu te remis en route. Et quelques secondes suffirent pour changer tes plans : tombant de l’arbre où tu avais trouvé refuge, une lourde masse de dix bons kilos, verdâtre, t’entrava. En réalité, elle te tomba directement dessus, te heurtant non sans douleur. Tu sursautas avant de glisser, et de te retrouver les fesses sur le sol mouillé et boueux. Tu lâchas un grognement avant de voir ce qui t’avait tant perturbé : un Chrysacier. Etonnant fut-il, de trouver tel pokémon ici, n’est-ce pas ? Mais tu n’avais pas le temps pour lui. Tu tentas de lui faire peur, mais il resta de marbre devant tes actes. Bon. Un second essai. Toujours rien. Tu avisas Kaia.

Sans que tu n’eus besoin de dire quoi que ce soit, la Muplodocus utilisa Hydroqueue sur le pokémon qui anticipa et utilisa Armure. Ah oui, c’est vrai… Les Chrysaciers. Bon. Kaia recommença. Inutile. Tu conseilla à Kaia de ressayer, mais en visant vers le haut, juste pour voir. Ce qu’elle fit. Résultat ? Au lieu de rester figé au sol, le Chrysacier fit un magnifique vol plané vers le ciel. Bye bye pokémon insecte. Oui… Bon ok, tu aimais les pokémons insectes, mais Chrysacier faisait partie des moins aimés, alors tu n’avais pas vraiment de scrupule à obliger ce pokémon à fuir ainsi.

Tu repris ensuite ton chemin, après cette petite mésaventure. Si tu en croyais le guide que tu avais lu, d’autres pokémons, bien plus intéressants se cachaient dans la montagne. Tu invitas Oriana à se rapprocher de toi pour que vous soyez proches les uns des autres, au cas où. Tu passas ta main sur tes vêtements, mais le résultat était sans appel : une bonne douche et une lessive s’imposait…

De longues minutes de marche s'en suivirent. Est-ce que le Chrysacier revenait à la charge ? Non... Ouf... Tu continuais ta route sous la pluie, suivie de près par ta Muplodocus. Oriana se posa dans un arbre pour reprendre un peu des forces, et se relança en reconnaissance. Le chemin devenait lentement glissant, alors l'aide de ta Altaria n'était pas de trop.

Au terme de ces longues minutes, tu manquas de trébucher, une fois, une seconde fois. Et cette dernière fois, tu pus voir une silhouette un peu plus loin, immobile. Tu t'approchas en silence, tu l'observas, tu l'identifias. Un petit Tiplouf, endormi. Il était seul, peut-être même perdu. Ce fut sans compter sur la discrétion de Kaia qui, d'un pas de trop et d'un craquement de branche, réveilla le pokémon eau. Le Tiplouf s'agita, piailla dans tous les sens et chercha à s'enfuir. Raaaah, ce n'était pas le moment. Il se mit à fuir, il était blessé, et dérouté.

Tu te mis à le prendre en chasse, oubliant le terrain glissant, la boue et la pluie. Il était effrayé, et ça ne datait pas d'hier. A un croisement, il s'arrêta net, croisant le chemin d'un inconnu, un dresseur. L'attitude qu'il eut te laissait comprendre qu'il voulait capturer ce petit être, contre sa volonté. Et les réactions du Tiplouf confirmaient tes doutes : ce dresseur l'avait blessé. Il insista pour approcher le pokémon, tu t'interposas avec ta Muplodocus.

- Je ne crois pas qu'il veuille vous suivre. Laissez-le.
- C'est pas le pokémon qui décide, ni toi ma jolie. J'ai décidé-...

Tu le coupa net dans sa réponse, prononcé sur unt on trop supérieur et hautain à ton goût. Tu eus un geste, simple, à peine visible, comme d'habitude, et Kaia utilisa Hydroqueue sur le dresseur directement. Mais ton attaque fut bloquée par un Brutapode. tu n'avais pas le temps pour ces conneries. Tu adressas un regard au Tiplouf, qui restait figé.

- Hydroqueue, encore !

Le résultat fut le même, le pokémon adverse encaissa. Le combat n'était plus un choix, c'était devenu la seule issue possible, tu ne pouvais accepter qu'un pokémon sauvage soit ainsi maltraité -le Chrysacier que tu avais fait fuir n'avait pas souffert-. Tu enchaînas avec Dracosouffle puis Colère. Tu n'allais laisser aucun choix au dresseur. Concentré sur le combat, tu sortis une pokéball, et tu la lanças vers le Tiplouf.

- Sois tu fuis toute ta vie, mon grand, soit tu viens avec moi, je te trouverai un foyer sûr. Une réserve ou un tuteur digne de ce nom. Chosis.

La pokéball tomba par terre, en silence. Le Tiplouf la regarda. Est-ce qu'il n'avait pas compris...? Tu lâchas un soupir, tu n'avais pas le temps. Ton adversaire avait compris ta manoeuvre. Tu venais de lancer un combat de colosse, les attaques s'enchaînaient, et les coups étaient encaissés. Kaia ne faiblissait pas, et le Brutapode non plus. Le fair-play n'était plus à l'ordre du jour. Tu soupiras une fois de plus, avant de lâcher :


- Bombe Acide.

Tu lâchas un grommellement. Pendant que Kaia attirait l'attention avec son attaque, tu appelas Oriana. Tu lui murmuras :

- On joue pas fair-play avec les braconniers. Profite-en, Picore.

Aussitôt dit, aussitôt fait. L'Altaria s'envola derrière le nuage de fumée que Bombe Acide avait généré, et fusa vers le Brutapode. Picore était une attaque super efficace contre le type insecte, et tu le savais. Les cours de Paul avaient servis, aussi courts furent-ils. Profitant de ce moment de confusion du dresseur, tu ordonnas à ta Muplodocus d'utiliser Ruse puis Vibraqua. Le Brutapode tomba sur le côté, mais se releva.

- Sale petite garce.

Tu affichas un sourire, avant de lui répondre :

- Ne me parlez pas de fair-play, vous avez torturé un pokémon inoffensif, vous l'avez terrorisé. Traitez-moi de tricheuse si vous voulez, mais vous êtes pire.

Tu étais prête à sortir un troisième pokémon s'il le fallait. Les assauts répétés de tes deux compagnons avaient l'air de suffire pour l'instant. Après une nouvelle Hydroqueue et un Picpic bien placé, le Brutapode battit en retrait. Le dresseur recula lui aussi. Il pesta quelques mots, tu n'en tins pas compte, tu ne les entendis pas. Une fois le combat terminé, tu affichas un large sourire envers tes pokémons.

Kaia était bien amochée, mais elle avait tenu bon. Tu lui accordas une tape sur l'épaule, visiblement fière d'elle. Quant à la jeune Altaria, quelques caresses, un câlin, et tu la laissas se reposer. Tu repéras un arbre un peu plus loin... Kaia s'y rendit, pour reprendre un peu son souffle. Tu cherchas le Tiplouf des yeux. Mh, il avait fui...? Tu en doutais. Tu venais de gaspiller une pokéball, mais tu ne savais pas s'il n'avait pas compris, ou s'il avait fait son choix. Tu le cherchas des yeux un peu partout. Là. Une petite masse bleue, derrière un rocher. Tu t'approchas lentement, t'accompagnant de ta Bibichut cette fois.

- Hey... Désolé pour tout à l'heure. Il ne reviendra pas te faire peur, d'accord...? Je te présente Irina.

Tu tendis lentement la main tandis que ta type Psy s'approchait du pokémon sauvage. Il était terrorisé c'était sûr. Mais avec l'aide de ta Bibichut, il pourrait peut-être se détendre, et même écouter ce que tu avais à dire, et reconnaître tes choix. Tu les laissas quelques minutes, tu restas silencieuse, tu attendis que ta Bibichut ait terminé de lui parler, de l'aider à prendre un peu plus confiance en lui. Tu t'assis même par terre, les observant à bonne distance. S'il devait venir vers toi, il le ferait par lui-même. En y repensant, ton attitude n'était pas la plus approprié, il avait eu peur d'un dresseur, et tu l'agressais presque en clamant que tu savais ce qui était mieux pour lui.

Les minutes furent longues. Le Tiplouf se releva et s'approcha de toi, les pattes tremblantes. Irina l'observait en silence, mais elle le motivait en lui souriant, en lui adressant des regards... Ca avait l'air de fonctionner. Une fois qu'il fut proche de toi, tu tendis lentement la main, lui montrant à nouveau une pokéball. La réserve ou un foyer aimant, c'était ta promesse pour ce petit perdu. S'il refusait cet accord, tu n'insisterai pas, tout simplement. S'il voulait passer sa vie à être martyriser par les autres et évoluer dans un tel environnement, c'était son choix. Pas le tien.

Tu n'avais pas laissé ce choix à Irina, en y repensant. Est-ce que Kayser, lui, avais eu ce choix ? En y repensant, même Kali ne l'avait pas eu. Tu l'avais arrachée à son foyer natal, Alola, sans jamais lui demander si tel était son choix. Et résultat ? Tu avais eu du mal à t'habituer à sa présence, et elle avait bien galéré à s'adapter à la vie en maison... En bref, aucun de tes pokémons n'avaient eu le choix de rejoindre ton équipe... C'était assez risible, quand on sait que tu étais une protectrice des droits pokémons, et que tu défendais la bonne traitance. Même si tous tes pokémons s'étaient habitués, finalement, tu ne leur avais jamais laissé ce choix à l'origine, comme tu le proposais à ce Tiplouf. C'était clair. Tu allais l'aider, mais pas le garder. Il n'entrerait pas dans ta vie, il rejoindrait quelqu'un qui voudra de lui, vraiment, et qui s'en occuperait bien, qui prendrait soin de lui... Qui l'aimerait, aussi. Tu étais bien trop sentimentale, parfois, Abygaëlle.

Le petit pokémon eau posa lentement sa patte sur ta pokéball. Un soupir de soulagement passa tes lèvres. Il avait fait le bon choix. Tu lui adressas un sourire avant de le laisser se faire capturer. Tu rangeas ensuite la pokéball dans ton sac. Tu prendrais soin de lui trouver un foyer. Et si tu échouais dans ta tâche, tu le déposerais dans une réserve d’un Ranger.

Tu réfléchis quelques secondes, avant de te relever. Tu rappelas Irina, qui était fière d’avoir pu persuader un pokémon de faire le choix qui te semblait le mieux. Elle avançait de jours en jours, et tu en étais fière. Tu rejoignis Kaia et Oriana.

- Mission accomplie. Que diriez-vous de retourner à l’hôtel maintenant ?

Les deux pokémons s’échangèrent des regards. Tu leur souris simplement, tout en observant leur état. Rien de grave, heureusement. Tu caressas tes deux pokémons avant de reprendre ta route.

Le chemin fut long, tu t’étais probablement perdue, mais qu’importe. Peu importe la destination, seul le voyage comptait. Ce Tiplouf avait changé ta vision de cette journée, pour le mieux. La pluie s’était arrêtée, le soleil se montrait doucement derrière les nuages. Ta Altaria était passée devant, et volait en effectuant quelques figures dans les ailes, visiblement heureuse. Ta Muplodocus, elle, était à côté de toi, et veillait à ce que tu ne te blesses pas. Les allures de vacances commençaient enfin, alors que tu avais décidé de reprendre un peu de travail. Comme toujours, tes timings n’étaient pas bons, et cela continua…

Au détour d’un rocher, d’une descente un peu plus raide que les autres, tu glissas à nouveau, pestant intérieurement pour tes malheurs. Cette journée n’était pas tienne, et cette montagne ne voulait vraiment pas de toi. Tu entendis un cri plus loin, comme le hurlement d’un canin. Ton regard croisa celui de Kaia, une seconde d’inattention suffit, ton sac fut volé. Que. QUOI ? Tu te relevas rapidement, et tu épias la zone. L’avais-tu perdu ? Non, non. Impossible. On te l’avait volé. Tu sifflas Oriana pour qu’elle revienne. Te voyant sans sac, elle comprit. Elle chercha, de même que Kaia et toi.

Tu trouvas une petite clairière un peu secrète et reculée, avec quelques arbres. Là. Ton sac. Accroché à cet arbre. Fichu voleur… Tu t’approchas pour le ramasser, Oriana te dépassa mais au lieu d’attraper la lanière, elle vira au dernier moment et délogea un pokémon de l’arbre. Petit, canin, beige. Rocabot, aucun doute. Raaaah. Il manquait plus que ça, tu n’avais pas le temps pour un chiot abandonné ! Tu délogeas ton sac de ce pétrin, avant de fixer le chien qui s’était mis à grogner. Quoi encore… ?

Les grognements devinrent des aboiements furax. Il était en colère… ? Tu lâchas un nouveau soupir. Les rocabots n’étaient pas si hargneux d’habitude. Tu fouillas ton sac. Ah.

Tu sortis lentement un paquet de biscuits salés que tu gardais pour un en-cas. A voir les yeux de ce pokémon, qui suivait avec attention chaque mouvement de l’emballage, bavant à moitié, tu devinas ses pensées sans mal. Une petite faim… ? Ou une grosse même, qu’importe. Tu acceptas de sacrifier ton encas pour ce pokémon, surtout que les Lougarocs avaient pleinement leur place dans ton cœur. Fidèle et dévoué, des vrais compagnons et chiens de garde, tu avais toujours aimé ces pokémons.

Tu lanças quelques biscuits au pokémon, il ne bougea pas. Tu fis quelques pas en arrière, et tu demandas à Kaia et Oriana de reculer pour être sûre. Là… Quelques secondes plus tard, il grignotait. Tu continuas ta manœuvre, réduisant peu à peu la distance entre vous. Trente minutes plus tard, il mangeait littéralement dans ta main. Tu entrepris de le caresser, un peu, histoire de l’habituer, puis tu sortis une pokéball. Approche violente ou proposition… ? Tu ne savais pas trop.

Tu laissas le Rocabot vider lentement ton paquet de biscuits, alors que tu réfléchissais encore. Si tu attendais trop, il allait fuir, c’était certain. Un choix, Abygaëlle, et vite. Tu te pinças les lèvres, avant de simplement tendre la pokéball vers le pokémon, en même temps qu’une des dernières poignées de biscuits. Avec un peu de chance, il toucherait la pokéball seul. S’il fuyait ? Tu allais carrément la lui balancer à la figure et le poursuivre… Ou pas. Combien de Rocabot allais-tu rencontrer après celui-ci ? Il allait être probablement le seul de ta vie, Abygaëlle, pouvais-tu réellement prétendre le laisser partir s’il refusait de se laisser avoir ? Ou s’il n’avait pas vu la pokéball … ?

Changement de programme. Tu retiras lentement une main, tu la levas, serrant la sphère entre tes doigts. Tu n’allais pas lui faire mal, non, mais ça pourrait être désagréable, tu le savais, et tu t’en excuserais plus tard. Le geste fut bref, rapide, précis. Tu lanças la pokéball vers la tête du Rocabot, elle le frappa, il sursauta, elle rebondit. Là, la sublime lumière de capture. Le Rocabot rentra dans la pokéball. Mais allait-il y rester… ? Tu priais pour que ce soit le cas. Tu avais besoin de ce pokémon, contrairement au Tiplouf. Tu recommençais à être égoïste Abygaëlle... Mais n'était-ce pas là la nature humaine ? De prendre, toujours plus, sans jamais rendre...? La rocabot apprendrait à t'aimer, tu le chérirais et tu l'aimerais comme tous tes autres pokémons. Le choix était égoïste, mais la cause était noble, tu en étais certaine.

Il y eut un rebond, puis un second. La pokéball s’immobilisa lentement. Et voilà, une journée, deux captures. Cette petite femelle Rocabot allait t’apporter un peu de douceur et de calme, tu l’espérais. Elle s’appellerait Galba. L’histoire de ce surnom était longue, mais cette décision courte. Tu le fis ressortir afin qu’elle puisse profiter du reste de son en-cas, tandis que tu donnais à Oriana et Kaia le leur. Tu avais offert le tien à la petite nouvelle. C’était tout à fait normal, n’est-ce pas ?

Tu caressas quelques minutes Galba, pour qu’elle s’habitue à ta présence. Tu l’appréciais déjà, et elle aussi, au vu des coups de langue que ta main recevait. Tu avais le sourire aux lèvres, c’était bien un chien qu’il te manquait. Galba n’était que la première d’une longue liste, c’était presque certain.

- Tu seras un peu dépaysée, mais tu verras, tu serais à la maison comme chez toi.

La Rocabot se mit à aboyer, visiblement joyeuse. Tu lui grattas le menton avant de te relever. Chacun avait terminé sa pause, tu ramassas les déchets, que tu fourras dans ton sac rapidement, puis tu pris Galba dans tes bras, avant de redescendre la montagne. Tu rappelas Oriana qui faiblissait à vu d’œil, et tu laissas Kaia t’accompagner.

La pluie avait rendu le terrain glissant, et tu devais faire attention. La route fut longue et fastidieuse, tu glissas plusieurs fois, mais tu ne tombas pas : avoir un pokémon dans les bras t’obligeait à faire un minimum attention à tes gestes.

Tu passas devant le lac que tu avais observé la dernière fois, là où tu avais rencontré Georges. Un simple regard, quelques secondes, et tu continuas. Ton Ipok se mit à sonner, tu le décrochas d’une main tout en continuant ta route. C’était Lucian. Il devait venir, c’est vrai, tu avais oublié. La discussion fut courte, tu pestais contre le terrain de Gracia en même temps, ce qui écourta la conversation. Enfin, lorsque tu raccrochas, tu étais presque devant les chalets de l’hôtel.

Tu passas rapidement à l’accueil, tu récupéras des documents que tu avais demandé de ton laboratoire, puis tu retournas dans ta chambre. Là seulement, tu posas le pokémon sur ton lit, après avoir posé une serviette. Tu jetas tes affaires à l’autre bout du lit, et tu commenças à bichonner le petit pokémon errant. Tu en profitas pour faire sortir le Tiplouf qui reçut un bain bien mérité, accompagné par Galba. Tel deux bébés faisant des bêtises, tu dus t’occuper de ces deux rescapés comme une mère. Après cet épisode, et seulement après, tu les rappelas. Tu pris ensuite un douche bien plus que nécessaire, tu te changeas, et tu te penchas sur ton travail, cherchant une solution pour le Tiplouf en même temps.