Un son assourdissant retentit dans la chambre. Un autre. Puis des fesses atterrirent par terre.Raaaah !! J'en ai marre ! Même ce stupide sac en avait après moi. Mais qu'ai-je fait pour mériter ça ?
Un peu tout en faiteOk. Je lui ai frappé dedans, il a rebondit contre le mur, avant de se balancer dans l'autre sens – là où j'étais – jusqu'à là, c'est normal. Mais me faire mal,
non. On ne blesse pas son propriétaire ! C'est quoi ce manque de respect ? Il n'a pas le droit à la vengeance, lui. Son job, c'est d'être frappé. Sinon ça servirait à quoi, un
sac de box ?
Je le frappai d'un dernier coup avec mon poing en me relevant, puis finalement, je décidai d'aller me détendre les jambes dehors plutôt. Et pourquoi pas aussi déjeuner. Oui, ça c'était une bonne idée. Direction le réfectoire !
Je fourre dans mon sac mes affaires habituelles, puis me mis en route.
En résumé, hier, en plus de passer à côté d'une photo qui aurait été une des plus exceptionnelles, j'ai aussi foiré mon bluff. Pour couronner tout ça, j'ai dû passer à l'infirmerie pour soigner Gummy, qui dort toujours en ce moment même. C'est bizarre remarque, si ça se trouve, l'infirmière lui a injecté des substances illicites... J'irai lui demandé à l'occasion. Mmm, via un message sur un bout de papier peut-être ? Et cachée dans un coin, l'appareil photo en main si son expression en vaut le coût. Idée à développer, je note ça dans un coin de mon cerveau.
D'ailleurs je me demande qui était la fille de hier. En tout cas, elle m'a bien énervée et son Noctali est une vraie plaie. Comment s'appelait-il déjà ?
Meian ? Ouaip, je crois que c'est ça. Mais ceci dit, je ne connais pas le nom ni le prénom de la brunette.
Peut-être qu'elle est aussi du pensionnat. Je l'ai jamais croisée chez les Pyroli en tout cas. Je sais pas si je dois m'en réjouir ou non. Si elle est effectivement de l'académie, je pourrai lui confectionner une petite vengeance. Sinon, bah je n'aurai plus à la recroiser. Et ce n'est pas plus mal que ça au final.
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Soudain, je sentis une goutte, puis une autre, leurs confrères les suivirent dans leur chute. Il commençai à pleuvoir.
Pestant intérieurement, je courrai les cent mètres qui me séparait du réfectoire et y pénétrai soulagée. La pluie avait attiré plus d'une personne dans ce bâtiment et une file commençait à se former rapidement. Je me dépêchai de prendre ma place.
Alors que j'attendais, plateau en main, je jetai un œil derrière moi. Une queue impressionnante s'y formait. J'évitai de justesse un temps d'attente interminable.
Quelques minutes plus tard, mon repas récupéré, je m'installai confortablement à une table vide que Arceus a bien voulu me laisser. Cependant, je n'avais pas spécialement faim et de plus, le plat était chaud fumant. Alors je sortis mon iPok.
J'avais entendu parler de la Gazette du Dresseur quelques instants plus tôt. C'est sans hésitation que je recherchai ceci sur mon appareil.
Gqyette du Drezzeus. Euh what ?! C'est quoi cette histoire encore ?
Moi qui croyait qu'il n'avait reçu aucun dégât après sa chute de hier, je crois que je me suis trompée. Et voilà comment je passai dix minutes pour taper trois mots tout bête. Il faudra que j'aille le faire réparer, c'était juste insupportable.
Le téléchargement terminé, je pris une édition au hasard. Des interview, les nouveautés, intéressants, mais je lirai plus tard. Puis soudain une rubrique attira mon attention.
Potins. Héhé, je crois que c'est fait pour moi.
« Voilà qu’on fume de l’herbe ? », « Percy Yade, bourreau des cœurs de ces demoiselles ? Stalker glauque en vue ! », « Allen Wills : le pervers de l'académie ? », « Ça chauffe dans l'académie... » Oui, j'avoue être passée à une autre édition. Oui je suis en train de lire complètement absorbée. Mais c'est tellement excellent, et puis la rédactrice ne ménage vraiment pas ses propos.
« Cleve Carter, la Reine dépravée », « Un baiser échangé ?! », « Infiltr... » Attendez une seconde. Je relis le précédent article et fixe la photo qui l'accompagne. Tiens, mais c'est la brunette ! Maintenant, j'ai un nom. Ambre Lawford. Du dortoirs Givrali. Je souris.
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« Bonjour... Ça te dérange si je m’assoie ici ? »
C'est à moi qu'on parle, là? Je n'eus pas le temps de lever la tête qu'un bout de chou atterrit devant moi. Oh mon Dieu ! Comme il est cro'gnon ! J'hésitai à lui faire un gros câlin, mais l'inconnu reprit la parole.
« E... Excuse-moi, mais tu n'aurais pas une grande sœur qui s'appelle Cynthia par hasard ? »
Je le regardai enfin. C'était un jeune homme à la chevelure blonde, en bataille. Il s'était installé entre-temps. En levant la tête, je pus voir que la salle s'était bien remplie aussi. Mais la file d'attente quant à elle s'était encore rallongée. J'en connais des qui vont devoirs aller engloutir leur repas dehors.
Il parlait de qui au juste ? Ah, ça ne serait pas celle dont la rumeur disait qu'elle avait acheté une villa hors prix à Vaguelone ?
Tout ça me paraissait si loin.Mis à part ça, non, je n'ai pas de sœur. Mais rien que pour lui donner un faux espoir, je lui répondis :
« Ça fait quoi si je te réponds oui ? »
Un petit sourire innocent plus tard, j'enchaînai sans attendre.
« Mais non, je n'ai pas de sœur. Encore moins une qui s’appellerait Cyn... »
Je n'eus pas le temps de finir ma phrase. Une voix se fit entendre et de toute évidence, elle nous étais destinée.
« Pardonnez-moi de vous interrompre de la sorte et surtout, je vous prie de bien vouloir pardonner ma chère amie, je ne sais pas ce qui lui a... »
Il s'interrompit quelques secondes.
Positivons. Au moins, il s'excuse. Mais qui est ce « lui » ? Je ne tardai pas à avoir la réponse. Après un léger sourire, il continua :
« En fait... Si... Je crois qu'Hikari est fan de cet Emolga. Me permettrez-vous de me joindre à vous ? Il n'y a pas beaucoup de places environ... »
Hikari ? Tiens, un singe noir voulait faire ami-ami avec le bout de chou qui était apparemment un Emolga.
Le nouveau venu poussa un soupire discret.
Quant à sa requête... Non. Enfin, oui.
Mais retire-moi cet argument bidon. Ça se voit. Si tu ne veut pas t’asseoir avec nous, personne ne t'y oblige. Après, c'est possible que j'aie accumulé trop d'ondes négatives. En même temps, en m'interrompant ainsi, il m'avait vexée.
Sa façon de parler me perturbait aussi. Ça paraissait trop... Distant. Sans compter ses cheveux. Je mis un instant à réagir que c'était lui qui avait pris la parole. Bah oui, voilà quoi, des cheveux longs ça peut prêter à confusion. Surtout quand on a pas bien observé le visage. Je me retins de lui répondre ce que j'avais pensé, il vaut mieux être aimable, surtout dans les endroits avec de la foule.
« Il est pas le seul. Cet Emolga est vraiment trop mignon ! Mais oui, bien sûr, assieds-toi. »
Bon, je m'étais peut-être un peu trop laissée aller.