Jour de congé. Ouf, enfin. Accompagné par ton Lixy sur ton épaule, tu marchais dans les rues de Malnova depuis quelques minutes déjà. Il était encore bien tôt, mais ton Gobou t'avait foutu à la porte.... Enfin, il t'avait empêché de faire ta seule grasse matinée depuis que tu étais arrivé.
Une heure de marche fut bien plus que suffisant pour te fatiguer. Tu sentis quelques regards dans la rue, mais aujourd’hui, tu n’étais pas d’humeur à chasser ton loisir de la prochaine semaine. Tu voulais juste être tranquille… Tu t’arrêtas dans un petit café, massant ta nuque d’une main, l’air aussi embrumé qu’au réveil. Aaaah… Tu pourrais au moins te prendre un café et te réveiller doucement sur une chaise. Amon hésita à descendre de ton épaule, mais en voyant les gens passer et repasser, il se ravisa : un malheur pourrait si vite arriver pour le bébé pokémon.
Hélas pour toi, tu t’étais arrêté au mauvais endroit. Alors que tu lâchais un premier bâillement, l’univers paisible, bien que pressé, du café se transforma en un déluge d’inquiétudes et de mystère. D’abord, le bruit de procelaine qui casse. Un bruit aiguë, strident, qui te rappela au sommeil qui te taquinait. Tu grimaças, et tu manquas de ne pas entendre le second bruit de chute. Tu hésitas à prendre la porte et à trouver un autre lieu, celui-ci était bien trop bruyant.
Hélas, encore une fois, ce n’était pas ta rapidité, qui était à ton avantage.
« Ses battements sont faibles. UN MÉDECIN ! Y a-t-il un médecin parmi vous ? Vite, bougez-vous ! C’est ma mère, elle fait un malaise. »
Tu passas la main dans tes cheveux et tu lâchas un soupir. Les secondes passèrent, et le silence de plomb, jeté sur le café, se faisait insoutenable. Un plus gros soupir, parfaitement audible, passa tes lèvres. Tu pris ton Lixy par la peau du cou et tu le jetas presque par terre, avant de t’avancer. Tu jetas ta veste sur le dos d’une chaise et tu remontas tes manches, tout en lâchant :
« Ouais ouais, un médecin. J’suis médecin pokémon. Apprenti. Stagiaire. Enfin, j’ai pas vraiment commencé. Bon y’a quoi ? Eh ! Ampon ! Pas touche ! Au pied ! »
Le Lixy, qui était monté sur le comptoir et s’apprêtait à piquer la poudre blanche sucrée, appelée sucre par vous les humains, descendit en grommelant, et te rejoignit. Pendant ce temps, et malgré tes paroles, tu t’accroupis à côté de la gérante. Ok, tu venais de commencer ta formation, mais tu n’étais pas assez con pour être venu sans avoir fait de recherches. Tu pris une de ses mains dans la tienne, et tu entrepris de prendre son pouls, même si le serveur l’avait déjà fait. Rien d’alarmant, un peu lent et faiblard, mais il reprenait doucement. Tu portas ensuite, après avoir reposé sa main, de toucher son front. Là encore, rien d’anormal. Tu passas une main sur ton front, avant de relever les yeux.
« Votre mère est souvent stressée ? Anxieuse ? Elle prend des médicaments ou quoi que ce soit qui pourrait expliquer ce genre de choses ? Il s’est passé quoi avant qu’elle effondre ? Plus j’ai d’infos, plus j’arriverai à expliquer ce qu’elle a et l’aider. Enfin… Pour l’instant ça n’a pas l’air « trop » grave. »
Eh Samaël, on t’avait jamais dit que tu parlais trop pour dire de la merde ? Tu lâchas encore un soupir, tu n’étais pas du tout réveillé, et ça se sentait. Ton Lixy remonta sur tes épaules, et entrepris l’escalade de ton crâne pour mieux voir ce qu’il se passait. Tu ne savais pas trop quoi faire, c’était vrai, mais l’état de la gérante n’était pas alarmant. Elle était plutôt stable, comme si… Elle avait juste fait un malaise. Tu avais déjà vu ça, genre, quand tu bouffais pas pendant trop longtemps, quand le stress était trop important, sous une certaine pression, genre les montagnes russes, la fièvre aussi… Ce qu’elle n’avait pas. Les médicaments, la douleur aussi… Il y avait beaucoup de raisons. Aaaah, pourquoi t’étais en congé ? Pourquoi le vieillard n’était pas là pour te donner un cours ? T’es dans un café merde, elle devrait juste aller à l’hosto pour se faire soigner par un méde-. Ouais nan, t’en étais un. Sans expériences mais quand même, le vieux te ferait la morale s’il savait que t’avait envoyé une femme à l’hosto parce que tu étais incompétent…