Ruth
Pour une fois que Ruth avait pensé profiter de sa grasse matinée. Bien au chaud sous ses couvertures, dans son oreiller moelleux, elle dort paisiblement. Rien ni personne ne pourrait venir troubler ce sommeil… A quelques détails près. Des coups à la porte. Ruth ouvre un œil, visiblement mécontente d’être sortie de son sommeil – il est relativement fragile. Ponyta, au bas de son lit, dort, imperturbable. Ruth soupire ; c’est pas lui qui irait ouvrir la porte. Dans un élan mou, Ruth se dirige vers la porte, enfilant la capuche de son kigurumi Nymphali sur le sommet de son crâne. La bouche pâteuse, elle adresse ses premiers mots de la journée :
« Hm… C’est pour qu- Oh, Gio… »
Elle rougit légèrement. Elle ne pensait pas être surprise de si bon matin, dans une tenue pareille. Elle se décale alors de quelques mètres, et le laisse rentrer, répondant à son baiser. Avec le goût métallique des piercings en prime. Sa petite punition pour être arrivé si tôt. D’accord… Cela valait la peine d’être sortie de son lit, si c’est pour pareille douceur. Une fois le baiser rompu, elle ferme la porte et se frotte un œil, encore à moitié endormie. Elle met toujours du temps à émerger. Elle l’entraîne alors vers le lit, et lui fait mine de s’asseoir. Avant de se préparer, elle veut une « récompense » pour être venue lui ouvrir. Après tout, elle aurait très bien pu faire la morte. Elle attend qu’il soit assis pour venir sur ses genoux, passant ses bras autour de son cou, marmonnant.
« Câlin… »
A force, Gio risque de croire que Ruth est agréable, dès le matin. Ce n’est qu’une façade, qui risque de tomber. Elle passe ses doigts dans la nuque de Gio, la tête nichée dans son cou. Elle pousse un long soupir, alors qu’il prend tout juste la parole. Elle lui donne une pichenette sur la joue, rouvrant les yeux, avant de se décaler.
« Tu fais le malin mais attends que je mette mes bracelets. »
Elle lui tire la langue et se dirige vers son dressing pour attraper quelques vêtements. Elle compte se faire jolie, pour Gio. Elle veut quelque chose qui change de ses tenues habituelles – ou du moins, celles avec lesquelles il a pu la voir, jusques à maintenant. Peut-être qu’il lui fallait quelque chose de plus soft ? Elle met quelques minutes à trouver ce qu’elle cherche et file dans la salle de bain, fermant machinalement la porte – qui reste pourtant légèrement entrouverte.
« Hm, hm… », qu’elle répond.
Elle s’en fiche de ce qu’il fait, tant qu’il ne fouille pas dans ses petites culottes. Dos à Gio, Ruth retire alors son kigurumi, restant en simple culotte. Elle prend le temps de se rincer le visage, avec ses produits cosmétiques, avant d’enfin s’habiller. Elle enfile en premier son soutien-gorge, puis son haut en dentelle, noire bien évidemment, aux manches évasées et longues. C’est à ce moment-là que les coups montent à ses oreilles.
« Gio ! Qu’est-ce que tu fabriques, là ?! Je te jure, j’espère que tu me prends pas en photo, espèce de sale pervers ! »
Elle râle et pourtant… Ne fait rien pour qu’il ne puisse plus la voir. Il veut voir de la peau ? Très bien, elle en donnera des échantillons. Elle se remet à se rhabiller, attrapant ses bas résilles, sa jupe et sa ceinture de cuir, à chaînes. Elle complète sa tenue de sangles pour le torse. Elle finit par s’attaquer au maquillage, optant pour quelque chose de léger – enfin, le plus qu’elle sache faire. Un gros trait d’eyeliner noir, sur une couche de fard à paupières rose-fuchsia et une petite étoile sous chaque œil. Elle doit encore changer ses piercings, avant de mettre le noir à lèvres. C’est plus pimpante qu’elle ressort, remarquant les rougeurs du jeune homme.
« Alors quoi, on a vu la lune ? », qu’elle lui offre une pichenette au front.
Si elle savait. Elle se dirige ensuite vers sa commode, où se trouvent ses nombreux bijoux. Elle enfile ses bracelets habituels, à pics, mais ne met aucune bague. Elle a remarqué que ce n’est pas très agréable, que de lui tenir la main avec tous ces attirails. Alors, pour cette sortie à deux, elle fait un sacrifice. Se regardant dans son miroir, accroché au mur, elle fait la moue.
« Si on veut se galocher encore, il va falloir que je les change… », qu’elle marmonne.
Elle retire alors ses piercings de lèvres, les trois petites flèches et opte pour des plus simples, par deux, de chaque côté, au bord des lèvres.
« C’est mieux, là, non ? »
Avant de se décaler du miroir, elle vérifie tous les autres piercings. Intérieur de bouche, cheeks, les oreilles, les doigts et la nuque. Elle pense en faire de nouveau, dès que possible. Pourquoi pas un septum, ou un plus haut sur le nez. Elle verra bien… Celui au niveau de la gorge lui fait aussi envie. Mais surtout celui style corset, dans le dos. Tant de projets. Elle fait alors signe qu’elle revient, retournant dans la salle de bain, le temps de terminer son maquillage – posant enfin ce noir sur ses lèvres – et de passer un coup de brosse dans ses cheveux. Revenant dans la chambre, elle se pose enfin sur le lit, aux côtés de Gio et attrape ses grosses chaussures, montantes et imposantes. Elle prend son temps pour les enfiler, toujours en lançant des petits regards à son copain.
« Dis, il n’y aura bien QUE toi et moi. Et puis, je t’ai entendu parler à une meuf dans le couloir, non ? Elle te voulait quoi ? »
A se demander si elle a des oreilles partout. Pire qu’une fouine. Attendant tes explications, Ruth se relève, ayant pris une bonne vingtaine de centimètres – grand maximum. Elle pose alors un bonnet sur sa tête, arrangeant sa frange, son perfecto et elle est prête.
« Est-ce que j’ai besoin de prendre mon sac, hm ? Et, hm, tu, hm, tu penses quoi de ma tenue ? Elle te convient ou t’as le sentiment de sortir avec un clown ? », qu’elle demande, plissant les yeux.