Les larmes montaient alors que tu essayais de retrouver la bonne conjugaison de ton verbe. Ce fut chose faite, après quelques seconds. Après un dernier regard à Uther, tu repris :
«
Chère mère… J’aimerai tant que vous soyez présente, ici même, à mes côtés… Pour voir ce que mes yeux me montrent actuellement. La beauté de cet endroit est telle qu’une seule vie ne serait suffisante à l’exprimer dans toute sa splendeur… »
Alors que tu continuais d’écrire, un petit Pokémon s’approcha de ton Nigosier. Alors que tu relevais les yeux vers lui, ni une ni deux, il fut gobé par l’oiseau. Tu sursautas, lâchas ton papier et ton stylo, et te ruas au cou du Pokémon :
«
Uther, non ! Ce n’est pas un poisson ! Recrache ! Uther ! »
Alors que tu secouais le cou de ton Pokémon comme si une vie en dépendait, ce qui semblait être le cas… Le Nigosier commença à s’étouffer et utilise dégobage pour se libérer de sa gêne. Le Sancoki tomba au sol, visiblement troublé. Comment ton Nigosier pouvait gober un Pokémon de cette taille ? Tu regardas Uther droit dans les yeux, les sourcils froncés, avant de le lâcher. L’oiseau toussa quelques instants avant de, visiblement, renoncer à avaler le faux-poisson. Tu lâchas un long soupir avant de te laisser tomber au sol. Tu observas un peu ce Pokémon de là où tu étais. Il était baveux… Mais surtout, apeuré.
«
Désolé pour ça, mon grand… Uther n’est pas très… Avenant avec ce qui ressemble à un poisson. Attends, je dois avoir une friandise ou deux… Ca doit être par là… »
Tu te penchas pour prendre ton sac de voyage, et tu commenças à fouiller, à moitié affalé au sol. Tu pris quelques secondes, entre tes affaires de survie spécial Samaël, tes quelques feuilles, stylos, bouteille d’eau et nourriture, avant de repérer un petit sachet refermable, avec un Békipan dessiné dessus. Lorsque tu te retournas pour donner l’un des biscuits du sachet au Sancoki, il avait tout simplement disparu.
«
Mince… J’ai dû l’effrayer… »
En revanche, Uther avait bien reconnu le sachet, puisqu’il battit des ailes avant de te sauter littéralement sur les genoux, le bec grand ouvert… Il ne manquait plus que le légendaire « A moi ! A moi ! A moi ! » pour parfaire la scène. Il battait des ailes comme un oisillon qui attendait son repas. Tu expiras longuement avant de lui lâcher dans le bec ce que tu avais dans la main. Un bec qui ne se referma qu’une seconde pour gober son dû, avant de se rouvrir.
«
Uther… On en a déjà parlé… Tu manges beaucoup trop de ces cochonneries… Je vais avoir des problèmes après… »
Qu’importe, le Nigosier chromatique avait faim. Et lorsqu’il avait faim, il devenait une véritable tornade… Enfin, façon de parler. Tu sortis une seconde friandise, que tu lui glissas dans le bec… Puis une troisième… Et une quatrième. Là uniquement, il replia ses ailes, ferma son bec telle un robot dernier cri, et tassa sa grosse tête contre son cou duveteux. Il avait l’air niais. Il était donc satisfait. Tu soupiras longuement, tu le saisis sous les ailes, et tu le posas à côté de toi, non sans peine… Dix-huit kilos et quelques friandises de graisses et de plumes… Une vraie joie à porter.
Fuite du Sancoki sauvage.