Charlie elle est extraordinaire.

Je dis pas ça parce que c'est moi qui l'ai créée hein, elle est juste incroyable c'est tout. Non mais vous avez juste à l'observer deux minutes pour voir à quel point elle est parfaite.

Bon, là c'est pas le meilleur moment pour la rencontrer. Mais faut dire que l'avez prise en traître, elle sort tout juste d'un bateau et elle a le mal de mer donc... Quelle idée d'avoir mis votre académie sur une île aussi, c'est pas sa faute à elle si le continent veut pas de vous.

…

D'accord je me suis déjà égarée dans ma description de ce bout de chou, mais promis je ne vais plus trop dévier. Et donc, tout comme un chou qui serait resté trop longtemps à l'air libre, Charlie n'a à cet instant pas l'air de première fraîcheur et a prit des teintes un peu verdâtres. Elle est même un peu plus pâle que d'habitude, ce qui est un record en soi.

Mais admirez comme elle s'en remet vite ! C'est une battante Charlie, elle s'arrête jamais. Ça ne m'étonnerait pas qu'elle soit hyper active d'ailleurs, même si bon, c'est pas vraiment officiel. Pour l'instant elle profite de son regain d'énergie pour se frayer un chemin à travers une horde d'adolescents transpirants, et ce n'est pas la plus facile des tâches. Il faut dire qu'elle est si petite avec ses 137 centimètres, comparée à ces perches on la voit à peine. Mais elle fait des coudes, ne se laisse pas marcher sur les pieds, mène son combat quotidien de David contre Goliath. Sans la décapitation bien entendu. Ça serait une réaction légèrement exagérée, alors elle n'imagine la confrontation que dans sa tête.

Il ne faut pas que vous vous fassiez une fausse idée de Charlie, elle ne compte pas du tout décapiter quelqu'un pour de vrai, c'est juste que son imagination est parfois un peu trop enthousiaste. Il faut dire qu'elle dévore une quantité effrayante de livres, et qu'ils ne sont pas tous destinés à sa tranche d'âge. La mythologie ça peut être violent et ce n'est pas parce qu'on lui dit que c'est de la fiction qu'elle compte y croire. Elle aime les contes et les récits fantastiques depuis qu'elle est toute petite, et son esprit trouve toujours un moyen de les superposer au monde qu'elle connaît.

D'ailleurs pendant une très grande partie de son enfance quand les gens lui demandaient ce qu'elle voulait faire plus tard, Charlie répondait qu'elle voulait être une fée. Est-ce que c'est pas trop mignon franchement ? Malheureusement en grandissant elle a commencé à douter de leur existence, comme le Père Noël avant elles. Ce n'est qu'après le déménagement de sa famille, partant de la métropole de Lavandia pour se rendre aux maisons cabanes de Cimetronelle, qu'elle a retrouvé son esprit rêveur. Et la Championne de la ville n'y est pas pour rien, bien malgré elle. Charlie l'a instantanément comparée aux êtres merveilleux des contes. Dans sa tête les combats d'Alizée se métamorphosent en ballets et des ailes lui poussent lorsqu'elle s'envole avec ses Pokémons.

Pour qu'on ne se moque pas d'elle, plutôt que de dire qu'elle veut devenir une fée, maintenant Charlie dit que plus tard elle veut être Championne de type Vol, comme son idole. Et ce n'est pas vraiment un mensonge, elle veut vraiment devenir comme elle mais... il y a un petit problème par rapport à ça. Tout petit, vraiment.

Charlie est juste nulle en stratégie.

Je dis ça avec tout l'amour du monde, mais elle n'est vraiment pas faite pour ça. C'est à peine si elle connaît les relations entre les types Feu, Eau et Plante, alors n'espérez même pas lui parler d'utilisation d'objets pendant un combat. Elle les comprends presque autant que sa narratrice. C'est à dire peu ou pas du tout, on fonctionne vachement à l'instinct et à la chance toutes les deux.

Donc ça c'est le petit problème. Le plus grand problème, c'est qu'elle pense être une génie en combats Pokémons. Il faut dire qu'avoir un Emolga dans une ville qui n'a pratiquement que des types Vol n'a pas vraiment aidé à lui faire voir la réalité en face. Mais bon comme on dit, ça passe ou ça casse. Pour l'instant en tout cas, la confiance qu'elle a en ses capacités est belle à voir je trouve, très inspirante. Je suis sûre que ses rêves ne seront pas piétinés dans les mois à venir – eheh.

Bref, vous l'avez compris, Charlie a des rêves plein la tête et c'est certainement pas la réalité qui va la stopper dans son élan. Alors oui elle n'a jamais vu de tableau de type de sa vie, oui tous les combats qu'elle a fait étaient contre des Poichigeons niveau 5 et oui elle est objectivement trop mignonne (comment ça ça n'a rien à voir ?), mais c'est pas ça qui va l'empêcher de devenir Championne. Ou une fée. Après tout je vous l'ai déjà dit : elle est extraordinaire.

Bon après les fées et elle c'est plus trop ça depuis quelques temps, il faut dire qu'elles sont si... si roses. Et Charlie elle n'aime pas le rose. Enfin, elle n'aime plus le rose, ce qui est assez ironique vu que ça a été sa couleur préférée pendant de nombreuses années. Mais elle a apprit à ne plus l'aimer, parce que vous voyez le rose c'est pour les filles. Et à force d'être traitée de fille comme si c'était une insulte Charlie a commencé à la détester, cette fille imaginaire, cette chose fragile qui ne sait pas courir et qui ne sait pas se battre.

C'est comme ça que le rose a été banni de son placard, de ses lectures, de sa vie. Enfin sauf la glace à la framboise, elle adore la glace à la framboise. Elle adore les framboises tout court d'ailleurs. Et puis c'est un rose foncé donc elle veut bien leur pardonner. Malgré la proscription d'une couleur toute entière de sa garde-robe, Charlie a quand même trouvé le moyen de remplir une valise plus grande qu'elle de vêtements tous plus colorés les uns que les autres. C'est que malgré la règle des trois couleurs que sa mère et sa grand-mère ont essayé de lui inculquer, Charlie ne prend pas vraiment ses tenues vestimentaires au sérieux.

Les deux matriarches ont passées leurs premières années à habiller Charlie et sa jumelle Constance comme des poupées. Avec des tenues ennuyantes de petites filles sages, pleines de rose et de blanc, et toujours déclinées en double évidemment. Charlie déteste revoir des photos ou des vidéos de quand elle était petite pour cette raison, elles sont si fausses, ça lui sort par les yeux à quel point ça ne leur ressemble pas. Et puis Charlie, quand bien même elle adore sa jumelle, refuse de faire partie d'un lot.

Pour se démarquer elle a donc commencé par demander à son grand frère de lui couper les cheveux, très courts. Une mission qu'il a accompli avec un grand sourire sur les lèvres en sachant pertinemment que le résultat ferait fulminer sa mère. Il n'avait pas très bien pris leur déménagement à l'époque. Les deux se sont évidemment fait gronder, le passage d'une paire de ciseaux d'école dans ses, jadis, longs cheveux noirs n'étant pas passé inaperçu. Ils ont dû eux-même payer la coupe chez le coiffeur pour rattraper son massacre, mais depuis Charlie y retourne à chaque fois qu'elle trouve ses cheveux trop longs, même si elle ne les demande jamais aussi court que ce que son frère lui avait fait ce jour là. Il y a bien eu des tentatives de négociations pour qu'elle les laisse pousser à nouveau, mais Charlie peut se montrer extrêmement têtue et ne compte pas abandonner sa coupe de presque pixie d'ici peu.

Pour les vêtements ça a été beaucoup moins compliqué même si plus tardif, sa mère a tout simplement abandonné au bout de quelques caprices bien vocaux. Charlie... Charlie n'a pas connu beaucoup de refus dans sa vie. Bon elle n'en profite pas autant que certains de ses frères et sœurs mais quand même, je me demande si ça va aller pour elle à l'académie. Bah, on verra bien. En tout cas ses tenues sont toujours très fun, pas forcément esthétiquement plaisantes, mais fun. Sa garde-robe est principalement composée de sweaters trop grands pour elle parce que piqués à son frère, de shorts pas vraiment courts, de pantalons cargos avec pleins de poches, de t-shirts de toutes les couleurs et de paires de baskets plus ou moins détruites.

Évidemment là comme ça, ça ne sonne pas vraiment fun, mais ce qui démarque les tenues de Charlie ce sont plutôt ses accessoires. Ses poignets sont couverts de bracelets en tout genre accumulés au fur et à mesure des années et qui cliquettent à chacun de ses pas. Sur ses baskets elle a rajouté des lacets colorés et garnis de perles, qui matchent, ou non, la paire de chaussette bariolée qu'elle a décidé de porter ce jour-là. Sa grande lubie en ce moment c'est les ceintures, plus elles sont ridicules et plus elles ont de chance de se retrouver autour de sa taille. Ce sont elles qui prennent le plus de place dans sa valise, il faut dire que les « ceintures » de Charlie n'en sont pas forcément selon les gens ordinaires. C'est des cordes teintes selon ses envies et qui s'effilochent parce que mal coupées, des longueurs de paréos qu'elle a déchiré puis tressé pour s'amuser ou bien encore de vraies ceintures qu'elle a fusionné avec des objets divers retrouvés dans sa campagne.

Bref, un bric-à-brac de couleurs et de matériaux qui ferait pâlir sa mère. Elle qui avait insisté pour qu'elles fassent sa valise ensemble... il faut croire que Charlie s'est levée pendant la nuit et l'a réarrangée comme elle le voulait. Oups. Mais bon, on dirait bien que le karma la rattrape vu comme elle galère à la traîner derrière elle. Quelques étudiants lui proposent leur aide et se voient très rapidement renvoyés. Poliment, mais renvoyés quand même. C'est qu'elle s'est fixée tout un tas d'objectifs Charlie, et apparaître faible aux yeux des autres n'en fait pas parti.

Elle ne l'avouera jamais, mais en vérité la future Championne n'est pas très sûre d'elle. Elle ne se trouve pas assez grande, pas assez belle, pas assez forte, juste, pas assez. Alors accepter l'aide des autres ça serait un peu admettre sa défaite face à ce corps qui refuse de grandir en même temps qu'elle. Les vêtements amples, les ceintures aux couleurs éclatantes, le trop plein de bracelets... Tout ça, c'est son armure. Quitte à ce que les gens la regarde, elle préfère qu'ils voient ce qu'elle leur montre. C'est peut-être pour ça qu'elle aime autant la photographie, elle brandit son objectif comme une épée, contrôle ce qu'elle dévoile, ce qu'elle décide de capturer.

Et elle capture énormément Charlie, sauf qu'à défaut de Pokémons pour l'instant ce sont des clichés qu'elle collectionne. C'est un peu une tradition dans sa famille, de regarder le monde et de vouloir à tout prix s'en saisir. Pour être tout à fait honnête sa première passion n'était pas la photographie, avant de cacher le bleu de ses yeux derrière un objectif elle l'appliquait en couches de peinture sur une toile. Elle a toujours été fascinée par les tableaux de son père qui semblaient presque prendre vie devant elle et a, pendant longtemps, essayé d'apprendre à peindre comme lui. Mais Charlie est impatiente, et devoir rester concentrée sur une seule tâche pendant des heures, silencieusement, est une forme de torture pour elle. Elle a donc laissé la peinture à sa jumelle Constance, un peu jalouse du talent de sa moitié il faut bien l'avouer.

Son envie de découvrir la photographie est née de cette frustration. À l'époque elle a basiquement choisi la photographie parce que ça lui semblait facile, et qu'elle voulait pouvoir explorer les environs sans être coincée dans l'atelier de peinture de son père. Puis elle s'est rendue compte que ce n'était pas si facile que ça. Ses photos étaient floues, ou alors pas assez lumineuses, ou ne ressemblaient juste pas à ce qu'elle voyait avec ses propres yeux. Mais sans aucun frère ou sœur avec qui être comparée elle a prit ça comme un défi plutôt que comme une tâche impossible à accomplir. Aujourd'hui elle maîtrise un peu plus son appareil photo, et bien qu'elle apprenne assez lentement ça ne l'empêche pas de toujours s'amuser.

Charlie a grandi devant une caméra mais ne s'y est jamais habituée et cela se reflète dans sa collection : il n'y a pas une seule photo d'elle. Non pas parce qu'elle n'en a jamais pris, mais parce qu'elle a tendance à les supprimer. La présence humaine est d'ailleurs assez rare dans les clichés sauvegardés, une myriade de paysages, de fleurs et de Pokémons y est préservée mais presque aucune personne. Il faut dire qu'elle ne s'intéresse pas vraiment aux autres Charlie, enfin en tout cas elle fait bien semblant. Elle n'a pas mauvais fond, mais disons que sa facilité à crâner après chaque combat gagné en a énervé plus d'un et comme elle n'est pas du genre à se remettre en question elle a juste décidé que les autres étaient des idiots. Et si les idiots ne méritent pas son attention, ils méritent encore moins d'être photographiés.

Alors la plupart du temps Charlie passe ses journées seule avec sa jumelle, elles se perdent dans leurs pensées, font semblant que le reste du monde n'existe pas. Mais certains jours c'est plus difficile, comme aujourd'hui par exemple. Déjà parce que sa jumelle n'est pas là, mais aussi et surtout parce qu'elle est si heureuse qu'elle ne peut pas s'empêcher d'échanger des regards et des murmures excités avec le groupe qui l'entoure. L'idée d'enfin avoir son propre Pokémon lui fait oublier ses a priori, et la rassure sur le fait qu'elle ne sera pas seule pour affronter sa première aventure loin de sa famille. Et en parlant de sa famille, pendant que Charlie attend son tour pour aller voir le Collectionneur on pourrait peut-être aller jeter un coup d’œil vers le reste des Passelunes ?

La maman de Charlie, ou plutôt de Charlène, comme elle insiste souvent. C'est que chez elle les prénoms ont une certaine importance, tout ses enfants sont nommés selon des membres de la royauté. Réminiscence d'une enfance ennuyée, passée à rêver un futur de conte de fées. Angélique a toujours voulu fonder une famille avec beaucoup d'enfants. Fille unique, elle a vécu dans la solitude d'une mère aimante mais déjà trop âgée pour la comprendre tout à fait.

En ligne elle se présente comme une mère au foyer dynamique, organisée et très attentionnée. En réalité Angélique est plus l'agent de ses enfants qu'autre chose, elle ne manque pas d'attention, loin de là, mais son amour a plus de conditions qu'elle n'en laisse paraître. Entre la chaîne Mewtube de la famille, leur Instabra, leur Crik Zok et ainsi de suite... ses enfants n'ont pas le droit d'être autre chose qu'exceptionnel.

C'est qu'ils sont connus, les Passelunes. Quelques millions de personnes regardent leurs moindre faits et gestes, en live ou via des vidéos soigneusement éditées. Leur concept c'est d'être une famille artistique, ils jonglent entre vie de tout les jours, compétitions et scandales avec aisance. Tout a commencé par une erreur, une vidéo destinée à la famille proche accidentellement upload pour être visible par tout le monde.



Si les apparitions de l'âme sœur d'Angélique se font rare sur les réseaux sociaux, elles le sont d'autant plus pour ses voisins. Dans la petite ville de Cimetronelle tout le monde se connaît, et pourtant personne ne connaît Robin. Il est toujours entrevu, impoli selon les plus aigris, maladivement timide d'après les plus observateurs. En réalité personne ne sait vraiment quoi dire sur son cas, ils s'accordent pourtant tous pour louer la beauté de ses peintures.

Au sein de son foyer, Robin est tout aussi effacé qu'avec le reste du monde. Silencieux, il exprime son amour par des actions plus que par des mots. Ses journées sont passées dans son atelier où ses enfants savent, sans qu'il ne l'ai jamais dit, qu'ils sont toujours les bienvenus. Angélique n'y passe pas souvent, mais lorsqu'elle y est c'est pour se reposer, et aucune caméra n'y est alors acceptée.

Les parents de Robin sont extrêmement riches. Ils ont pendant quelques années profité d'une mauvaise passe dans la vie de leur fils pour lui faire du chantage émotionnel. Ils n'apprécient absolument pas son choix de femme, et l'emprise qu'elle a sur lui. Malgré le passage des années ils ne semblent toujours pas vouloir accepter cette situation. Robin va les voir une ou deux fois par an avec toute la fratrie, mais sans sa moitié, qui en profite pour prendre des vacances.


La grand-mère de Charlie qui, tout comme elle, ne se fait appeler que par une dérivation de son prénom. Par désamour de celui-ci ou pour une raison plus profonde personne ne le sait vraiment, et les rares qui posent la question sont accueillis par un silence poli mais ferme. Quelques années auparavant Clo s'est évanouie seule chez elle, il a fallu plusieurs heures pour que l'une de ses voisines la retrouve, allongée sur le sol, inconsciente. Les Passelunes ont déménagés juste à côté de chez elle quelques mois après.

La petite maison de Clo fait pâle figure face à la villa dans laquelle vivent les enfants Passelunes, pourtant c'est bien chez leur grand-mère qu'ils vont se réfugier dès qu'ils ont une pause dans leur agenda. Parce que Clo est apaisante, elle les laisse ne rien faire, et surtout parce que chez elle les caméras sont interdites. C'est les ondes qui sont dangereuses vous comprenez, il n'y a qu'à voir sa petite-fille Charlie, sa petite princesse qui s'est transformée en garçon manqué du jour au lendemain.

Clo est inquiète pour ses petits-enfants alors elle prie tout les jours à Rayquaza pour qu'il leur prête un peu de la force des galaxies. Persuadée de l'avoir vu quand elle était une jeune fille, Clo passe la plupart de son temps sur son porche à essayer de le revoir en scrutant le ciel. Parfois, lorsqu'elle voit la championne Alizée sur son Altaria, elle se met à rêver d'une vie où le ciel lui est accessible à elle aussi. Sa peur du monde la laisse clouée au sol.


William est un bosseur. Passionné de danse depuis petit il passe ses journées et ses nuits à s'entraîner avec acharnement. Avec la rage d'un enfant qui veut prouver qu'il a sa place parmi les plus grands, et le contrôle d'un adulte qui sait que supplier ne fait qu'apporter de la pitié. Chacun de ses passages sur scène est dédié à faire oublier aux spectateurs la vidéo d'un garçon d'à peine 6 ans qui dansait maladroitement sur Twinkle Twinkle Little Star.

Habitué à être reconnu pour la première vidéo de la chaine Mewtube de sa mère, William n'attend que d'être connu pour ses performances actuelles. Mais l'adolescent est habile, il sait très bien que sa notoriété passée lui ouvre des portes qui lui seraient normalement fermées pour quelques années. Alors même si il en veut à sa mère de l'avoir exposé si tôt aux caméras et qu'il ne croit absolument pas à un accident, il ne peut pas s'empêcher de se sentir redevable à son égard.

En pensionnat à Lavandia dans la meilleure école de danse de la région depuis ses 12 ans, William s'est très vite habitué à vivre loin de ses parents. Cela ne l'empêche pas de prendre son rôle de grand frère très à cœur et, chaque week-end, c'est seulement pour ses sœurs qu'il rentre dans cette maison de Cimetronelle qu'il n'a jamais considérée comme la sienne. C'est d'ailleurs lors de l'une de ces visites qu'il a réussi à convaincre sa mère de laisser à Charlie une chance de s'épanouir loin de sa jumelle.



Un casque vissé sur les oreilles et les yeux rivés sur ses écrans, Blanche passe la plupart de ses heures dans sa chambre. D'autres parents seraient certainement concernés par ce genre de comportement et obligeraient leur enfant à aller dehors, mais chez les Passelunes les choses sont un peu différentes. Vous voyez, Blanche monte et édite les vidéos que sa mère filme, et en tant que professionnelle elle est payée pour ça.

Mais à 14 ans, elle n'utilise évidemment pas ses connaissances en informatique que pour le bon vouloir d'Angélique. Non, en pleine crise d'adolescence et avec une mère qui l'étouffe Blanche a très vite appris à outrepasser les limites qui lui étaient imposées. Interdite de créer des comptes sur les réseaux sociaux ? Ahaha mais oui bien sûr. Une application gps qui suit tout ses mouvements ? Un jeu d'enfant de hacker ça. Le wifi qui s'éteint après minuit ? Laisses moi rire.

Et elle en fait profiter ses frères et sœurs, enfin en tout cas ceux qui ne vont pas la balancer. Les plus petites elle les laisse galérer. C'est qu'elle ne peut pas perdre le soutien de sa mère Blanche, sa mère et ses contacts dans le milieu du cinéma. Son rêve c'est de travailler avec les plus grands noms, et pour ça elle est prête à faire autant de sacrifices qu'il le faut. Même si ça implique devoir s'entendre au moins un minimum avec Angélique, ou menacer sa fratrie de balancer un secret ou deux si besoin.


Sa moitié. Celle qui ne pose pas de problème. Parfaite Constance. Fragile Constance. Brillante et ouverte d'esprit elle pourrait être extrêmement populaire, si l'avis des autres lui importait un tant soit peu. Mais contrairement à Charlie, son désintérêt pour le reste de l'humanité n'est pas qu'en surface. Constance ne s'intéresse qu'à la peinture, les interaction sociales elle laisse ça à sa jumelle.

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Une jumelle qui n'est plus là. Qui la laissée toute seule. Alors tout le monde se rend compte que Constance ne parle pas, ni à l'école, ni à la maison. Elle n'a jamais été très loquace mais sans Charlie pour compenser ça se voit beaucoup plus, et apparemment, mais pas d'après elle en tout cas, c'est un problème. Constance voit une psychologue maintenant, pas juste pour son mutisme, mais aussi à cause de sa crise de panique au début de l'été.

Elle était censée partir avec Charlie à la Pokemon Community. Mais en réalité Constance porte bien son prénom, le changement est quelque chose de compliqué pour elle. Et elle s'est un peu craquelée. Mais c'est énervant d'aller voir la psychologue, elle n'a que des crayons et des feutres. Constance elle veut juste peindre et qu'on la laisse tranquille. De toute façon il paraît que les vrais artistes sont toujours torturés.


En demande d'attention permanente, la petite fille est un ange devant les caméras mais dès qu'elle considère qu'elle n'est plus la star elle se transforme en démon. Tout comme son grand frère, Letizia est très douée en danse. Mais elle ne compte pas se cantonner à juste ça, non, elle a plus d'ambition. Du haut de ses 8 ans, la petite fille se voit actrice, ou bien chanteuse, ou encore mannequin. Le mieux ça serait tout en même temps.

Dans tout les cas Letizia compte bien devenir une star à part entière, et ce n'est pas une petite sœur qui n'a franchement rien de mignon qui va lui voler sa place. Anxieuse et ambitieuse, Letizia est une bombe à retardement. Et depuis l'arrivée d'Elisabeth sur la chaîne son comportement est de plus en plus explosif. Cette rivalité qui n'est vraiment présente que dans un sens l'a poussée à se donner à fond et elle est impossible à vaincre pendant les compétitions, ce qui fait la joie de sa mère.


Comme tout les enfants Passelunes, Lili a été introduite à plusieurs activités depuis qu'elle est assez grande pour marcher. Rêveuse et étourdie, son entrain pour faire la cuisine en a inquiété plus d'un. Mais pas Angélique. Non, celle-ci est persuadée que sa fille sera une grande cheffe.

Petite Lili aime avoir l'attention de sa maman. Elle aime aussi avoir l'air d'une grande avec sa toque et tout ses accessoires de cuisine, ça la fait beaucoup rire. Alors à 6 ans, Elisabeth Passelunes prend des cours privés de cuisine avec un chef professionnel chaque semaine.

Les vidéos font un carton.



La famille Passelunes est riche, ce sont aussi des célébrités. Il y a 3 ans ils ont déménagés de Lavandia pour aller vivre aux côtés de Clo, la grand-mère du côté de la maman de Charlie. Les jumelles étaient censées aller à la Pokemon Community cet été, mais après une crise de panique de la part de Constance et son aveux qu'elle n'a jamais voulu partir le projet a été annulé. Après des semaines d'une Charlie en crise d'adolescence en avance c'est finalement William qui a réussi à convaincre sa mère de l'y envoyer.

Charlie est actuellement en période d'essai.