Jeremy regarda la photo avec une grande attention. Il n’avait jamais vu ça. Vingt-cinq Pokémon étaient regroupés autour d’un seul dresseur. Il s’attendait à ce que Rodrigue, en sa qualité de gestionnaire de club de combat, possède une quinzaine de Pokémon, de quoi couvrir la plupart des types. Mais pas vingt-cinq.
Ce qui le frappa également, c’est que la diversité de ses Pokémon n’était pas seulement dans leurs types. Rien qu’en observant la photo, on pouvait constater des grandes différences physiques. On pouvait aussi clairement comprendre qu’ils avaient tous des caractères très différents. Le fait qu’ils soient pourtant tous ensemble, sur la même photo, témoigne que, malgré leurs différences, c’est un groupe plutôt soudé.
Avoir réussi à créer et maintenir en place un tel groupe est un véritable exploit aux yeux de Jeremy. Il n’osait pas imaginer le temps que cela doit prendre au quotidien pour s’occuper d’autant de compagnon, surtout au début, quand ils sont le moins autonome. En comparaison, le temps qu’il passe avec Promy doit être infime. Cela l’encourageait à aller en ville, à ce fameux club de combat, pour voir de lui-même de tels Pokémon en action.
Il avait déjà une bonne estime de son collègue, qui lui avait donné d’excellents conseils. Mais après avoir vu cette photo, cette estime dégringola. En plus d’être doué en science et d’avoir probablement de bonnes compétences sur le terrain, Rodrigue prend particulièrement soin de ses Pokémon. On voit très rarement un scientifique qui excelle dans tous ces domaines à la fois.
Évidemment, tout cela se basant sur une simple rencontre et une photo, il y avait toujours un risque. Peut-être que les informations du gestionnaire de club de combat n’ont pas vraiment de valeurs, peut-être que c’est un tortionnaire qui a obligé ses Pokémon à faire une telle photo pour cacher la réalité aux autres. Mais ce risque était tellement minime que Jeremy plaça directement et sans hésiter cette personne fraichement rencontré dans la catégorie « très intéressant », ce qui arrive peu fréquemment.
Il continua d’écouter attentivement, puis ce fut à son tour de répondre à des questions. Il devait bien ça. Quand son collègue évoqua la question du retard sur le travail, Jeremy leva légèrement la main.
- Oh je vous rassure tout de suite : vous ne me mettez absolument pas en retard sur mon travail. En fait, pour être tout à fait honnête avec vous, vous m’avez même fait gagner pas mal de temps, vos conseils ont en bonne partie débloqué ma situation.
Ce qui était totalement vrai. Sans l’intervention de Rodrigue, il était bon pour galéré pour le reste de la journée sur la question des expériences sur le terrain. Il avait économisé du temps, de l’énergie et n’avait pas besoin de battre son record de consommation de café (il en aura bu tout de même quatre).
- Concernant vos questions… hmm…
Il se mit à regarder le plafond, en se tenant le menton. Cela faisait un petit moment qu’il n’avait pas directement parler de lui. Même si les réponses sont extrêmement basiques, il fallait qu’il se les remémore vite fait. Il regarda de nouveau son interlocuteur.
- Hé bien, je suis originaire de Hoenn, de Clémenti-ville pour être précis. J’admets que ce n’est pas un endroit extraordinaire, mais c’est plutôt calme, on s’y plait. Nous avons nous aussi un champion local, Norman. Je ne suis pas particulièrement fan de son style, que ce soit de combat ou vestimentaire, mais sa rigueur est exceptionnelle et il est de bon conseil. Je le respecte beaucoup. Mais c’est vrai que mis à part l’Arène, il n’y a pas grand-chose d’attractif dans la ville. Les gens ne font souvent que passer et peu y vivent. Il y a tout de même un certain charme, je ne suis vraiment pas triste d’avoir grandi là-bas.
Jeremy ne put s’empêcher de sourire de plus en plus à mesure qu’il parlait de sa ville d’origine.
- Comme beaucoup, j’ai dû partir dans d’autres villes de Hoenn pour poursuivre mes études, notamment à Algatia. Finalement, j’ai complétement changer de région en finissant ici. J’avais déjà entendu parler de Leiar et de ce campus. Je savais que c’est un joli endroit, bien équipé, avec de nombreuses personnes très qualifiées, que ce soit dans le domaine scientifique, comme d’autre domaine. Aussi, le concept de vivre dans un dortoir à côté de son lieu de travail me convenait parfaitement. Ça donne un confort non négligeable au quotidien. J’ai donc postuler pour travailler ici et depuis je n’ai pas eu de vrai regret, c’est un bel endroit.
Le chercheur regarda une nouvelle fois par la fenêtre
- Oui… vraiment un bien bel endroit. C’est pas forcément tranquille tous les jours, mais l’ambiance qui y règne est tout à fait appréciable. J’imagine que vous êtes d’accord sur ce point ?
Et il se tourna de nouveau vers Rodrigue
- Pour ce qui est de mes préférences dans la recherche, hé bien je dirais que ce sont les phénomènes naturels. Vous aviez peut-être remarqué avec ma question sur les Gringolem, mais je m’investis particulièrement sur la compréhension de ces phénomènes et sur ce qu’ils impliquent. Vu que les Pokémons sont très souvent concernés, je fais aussi beaucoup de recherche sur eux, ce que j’apprécie également. Je ne sais pas si vous êtes d’accord, mais je pense que notre priorité doit se porter sur notre adaptation au monde. Ce sont donc des recherches très importantes selon moi. Mais cela implique être également capable sur le terrain ! Je porte une attention toute particulière à l’application pratique des connaissances ! C’est essentiel, n’est-ce pas ?
Il était sur le point de repartir dans sa propagande et cela aller encore durer des heures. Mais il sut se contrôler, pour une fois.
- En dehors du travail, j’aime bien me reposer en marchant simplement dans la forêt pas loin. Il y a un véritable côté relaxant. Au beau milieu, de celle-ci, il y a un endroit parfait pour nos entrainements avec Promy. Au final, on y passe la majeure partie de notre temps libre. Le dimanche, je me rends au poste garde pour jouer aux échecs avec Mandrake, l’Alakazam de M. Sentry. Bon pour le moment je n’ai jamais gagné. Arrêtez-moi si je me trompe, mais personne ne l’a jamais battu celui-là ? En tout cas nos parties sont pleines de rebondissement, j’adore ! Enfin bref, je crois avoir bien résumé, ma routine dans ce campus.
Jeremy s’étira un coup. Cela faisait un petit moment qu’il était debout à discuter avec Rodrigue.
- Je ne vous ennuie pas j’espère ? À vrai dire, je n’ai plus vraiment l’habitude que quelqu’un me pose ce genre de question. En tout cas sachez que j’aime beaucoup discuter avec vous !