Cela fait plusieurs jours que le bateau vogue et multiplie les allers-retours entre Leiar et cette île au large de Paldea. La faute à la découverte toute récente, ou plutôt la redécouverte, de Paldea et de ses environs. La région était isolée du monde depuis des décennies, et la voilà tout juste de nouveau accessible grâce à des travaux de grandes ampleurs. De quoi réjouir tous les scientifiques mais aussi plus généralement ceux qui aiment voyager et découvrir de nouvelles cultures. Rien qu’à voir les élèves à l’annonce de cette nouvelle, la jeune femme a compris qu’elle allait en entendre parler pendant longtemps. Même si de son côté, et de manière plus terre à terre, elle s’est davantage penché sur les premiers échos du système éducatif de cette région. Par curiosité d’abord, mais aussi parce qu’elle se doute bien qu’à l’avenir, des élèves de cette région vont rejoindre les rangs de la PC. Et pour les accueillir comme il se doit, l’éducatrice doit être prête, et cela passe aussi par la découverte des pokemons dont ils sont familiers.

Cette fois-ci, Ilea n’est pas sur le bateau en tant qu’éducatrice. Après plusieurs allers-retours particulièrement épuisants, Monsieur P lui a donné l’opportunité d’intégrer l’expédition en tant que citoyenne lambda de Leiar, lui offrant une liberté de mouvement bien plus grande, et surtout la déchargeant de sa responsabilité le temps d’une journée envers les jeunes. Bien que la rousse n’ait pas forcément envie de capturer un pokemon en particulier, elle se laisse la possibilité d’explorer et de prendre quelques photos du rocher de Paldea, l’endroit auquel a eu accès Katia Kraft grâce à son réseau (et surement son argent aussi), à défaut de pouvoir se rendre directement sur le continent de Paldea. Cela sera surement pour une prochaine fois, pas d’inquiétude à avoir là-dessus.

En attendant, plus qu’à se rendre tranquillement en direction de la cité, endroit qui intéresse le plus la jeune femme pour le moment.

Il n’a pas fallu trop de temps de marche avant que la jeune femme n’atteigne finalement la cité. A première vue, ce n’est pas tellement ce lieu qui a attiré les élèves, et c’est tant mieux. Peut-être que pour une fois, Ilea sera vraiment débarrassée de ses responsabilités d’éducatrice, éloignée de tout ce qui pourrait la pousser à s’occuper d’un ou deux élèves perdus sur cette toute nouvelle île. Et puis, Caroline sera fière d’elle. Comme quoi, avec un petit coup de pouce, la rousse est tout à fait capable de penser à elle et rien qu’à elle « J’arrête quand je veux ». Ouais tu parles.

Se promenant au fil de ses envies au sein de la cité médiévale, Ilea constate qu’elle reste tout de même un peu animé. Probablement des habitants de Paldea ayant choisi un cadre insulaire pour vivre davantage au calme que dans une capitale par exemple. Après une bonne session de grimpe sur les allées pavés, la jeune femme finit par s’arrêter au bord de l’un des remparts, appareil photo en main. Plus qu’à faire quelques réglages et elle pourra sans difficulté immortaliser les plus beaux endroits de cette île.

— Je crois que je n’ai jamais connu ce que l’on appelle le tourisme, ça fait plaisir à voir que des gens s’intéressent désormais à nous.

Surprise, l’éducatrice se retourne vivement, constatant que s’est glissé derrière elle une personne âgée, visiblement encline à faire la conversation.

— Oh bonjour Monsieur. Oui ahah j’ai conscience que je me comporte comme la touriste de base en prenant des photos de la sorte, mais cet endroit est nouveau pour moi, j’aimerais en garder des souvenirs, pour moi mais aussi pour les élèves dont je m’occupe.

— Et c’est tout à votre honneur. Vous aviez plutôt l’air concentrée sur les paysages, mais regardez un petit peu en contrebas sur votre gauche.

Suivant les conseils du natif, la rousse penche la tête par-dessus la rambarde, jusqu’à finalement apercevoir un petit groupe de pokemons. A première vue, ils ressemblent à des baleines mais marchant sur terre. Une combinaison à laquelle elle n’est pas habituée.

— Ce sont des Piétacés. Il y en a beaucoup sur l’île, une espèce typique de chez nous. Je me suis dis que cela pourrait vous intéresser.

— C’est très gentil de votre part ! Je vais les immortaliser tout de suite !

Heureusement que son appareil a un très beau zoom. Grâce à ça, elle repart déjà avec le magique sourire de ces petits baleineaux en groupe, heureux d’être là, tout simplement.

HRP : Fuite du pokemon o/

C’est exactement ce que recherchait Ilea en se promenant dans la cité : des personnes natives des lieux, vierges de tout contact avec les citoyens originaires d’autres régiond, capables de lui parler sincèrement de leur ville et leur région de manière globale. Avec plaisir, la rousse écoute la personne âgée lui parler de tout un tas de petites choses, tandis qu’elle explique le lieu où elle travaille, et par extension pourquoi il y autant de jeunes de passage sur leur île. Visiblement, personne n’avait pris le temps d’expliquer correctement à cet homme pourquoi tout d’un coup, des enfants sont arrivés par dizaines, seulement le temps d’une journée.

Après avoir pris quelques clichés des Piétacés ainsi que du paysage, Ilea s’est empressée de suivre son tout nouveau guide, lui faisant découvrir les moindres recoins des lieux. Chaque nouvelle discussion était l’occasion d’en apprendre plus sur la ville et de prendre des photos qui lui seront précieuses dans son compte-rendu final sur l’organisation de cette sortie. Cela sera également l’occasion de montrer à ceux qui n’ont pas pu faire le déplacement la beauté des lieux.

L’homme finit par être rejoint par un drôle de pokemon. Tout sourire, la tête ronde et jaune dont dépasse une sorte de queue, le pokemon se déplace autour de la personne âgée sans aucune crainte. Geste que le viel homme lui rend avec le sourire, attisant la curiosité de l’éducatrice.

— Ce pokemon est à vous ?

— Oh je n’irais pas jusque-là. Disons qu’il aime passer du temps avec moi. C’est un Têtampoule, il produit de l’électricité lorsqu’il s’agite. Cela dépasse parfois les commerçants lorsqu’il y a une coupure d’électricité imprévue. Et nous en échange, nous lui donnons des friandises.

— Vous travaillez en symbiose, c’est une jolie relation. Je peux prendre une photo de vous deux ?

— Bien sûr je vous en prie.

L’homme, appuyé sur sa canne, fait signe au pokemon de s’approcher de lui pour la photo, ce qu’il fait avec plaisir. L’horizon de Paldea juste derrière eux, la rousse aura passé une douce journée à découvrir la culture des lieux, prête à en apprendre davantage à la prochaine occasion.  

HRP : Fin de la SC o/