Il est terrorisé, absolument tout le temps. Et ça l’amuse terriblement. Depuis que le gitan l’a sorti du cratère, il ose à peine la regarder dans les yeux. Nocturna a déjà entendu la manière qu’il a de parler d’elle pour lui-même. Esprit nocturne, d’où son nom. Ça l’a bien fait rire. Elle est à peu près sûre d’être un pokemon, un vrai de vrai. Pas tout à fait de la bonne dimension certes, mais un pokemon quand même. Pas un esprit nocturne. Ok elle est de type spectre, mais Nocturna n’a pas l’impression d’être ce que le garçon désigne pour elle.

Il n’est pas très malin. S’il a si peur que ça, il pourrait la rappeler dans sa pokeball et contrainte sa présence au strict minimum, tout simplement. Mais non, le garçon refuse d’utiliser cet objet. Il est quelque part dans ses affaires, maintenant il ne les perd plus, mais il n’en fait pas usage. Il la laisse graviter à sa guise, même si Nocturna est à peu près sûr que les scientifiques du cratère lui ont dit de ne pas le faire. De toute façon, ce n’est pas son problème. Ca l’arrange même de ne pas avoir à se battre contre cet objet mécanique.

Qu’importe, pour l’instant le petit gitan a bien trop peur de ce qu’il appelle Esprit Nocturne pour tenter une quelconque manœuvre pour la contraindre. Il préfère l’ignorer au maximum, tout en la surveillant du coin de l’œil pour s’assurer qu’elle ne fait pas une trop grosse bêtise. Et la nuit, Nocturna peut voguer comme il lui plait dans cet endroit qu’elle découvre de toute pièce.

Le sommeil de ce garçon est étrange. Elle ne sait pas expliquer pourquoi, mais il y a vraiment quelque chose d’étrange avec lui lorsqu’il dort. L’attirance est encore plus forte que lorsqu’il est réveillé. Pourtant, c’est comme s’il manquait quelque chose pour qu’il soit complet.

De toute façon, Nocturna aura bien le temps de répondre à toutes les questions qu’elle veut. Echappant à la surveillance de ce que les humains appellent dresseurs, la Paradoxe se dirige tout droit vers les couloirs de l’académie, et plus précisément la bibliothèque. Terrifier les petits humains qui restent avec leurs petites lampes malgré l’interdit l’amuse beaucoup. Leurs petits cris avant de lâcher leur livre pour fuir est particulièrement satisfaisant à observer. Et puis, après tout, qu’est-ce qui empêche Nocturna d’elle aussi piquer des livres ? Rien du tout.

D’autres étudiants auront la trouille de leur vie ce soir.