La claque. Elle ne l'avait pas vu venir celle-là. Freyja, à son tour, se mit à bouillonner de colère. Quoi ?! Elle avait insulté son starter ? Jamais la blonde ne se permettrait de blesser un pokémon qui n'avait rien demandé dans l'histoire, même s'il était pas dans ses valeurs esthétiques. Un « comme ça » était suffisant pour une violence aussi marquée ? Surtout qu'elle parlait du type, Léon n'ayant vu dans sa vie qu'une charmante Négapi, pokémon qui craignait au plus au point le sable. Elle ne pouvait pas comprendre, cette sotte, qu'un bébé se retrouve démuni, face à un morfale du type ennemi de sa seule amie ? Le chaton n'avait aucune conscience du bien et du mal. Condamnons-nous un bébé de quelques mois, s'il balance de la purée sur son père en se marrant ? Non, on rigole. On tente même pas de lui dire que c'est mal, car ces notions dépassent sa capacité de compréhension.
Léon, face à tant de violence -il ne saisissait pas un quart du vocabulaire prononcé, seulement les intonation et la brutalité des émotions-, se mit à pleurer de plus belle. Bravo connasse ! Tu ne sais pas que les pokémons Psys, comme les fées, sont énormément sensibles, et nécessite une éducation spéciale, non pas basée sur la rigueur mais sur la compassion ? Dresse un Togépi qui a peur, idiote. Essaye, juste pour voir.
Lorsque Selana pivota pour partir, la demoiselle lui attrapa fermement l'épaule. D'une voix neutre, avec une pointe visible d'agacement, elle déclara :
« - Tu fais honte à ton dortoir. De la répartie, tu dis ? On dirait une ménagère qui ne sait pas répliquer autrement que par la violence. Pathétique. Demande à la direction de te payer des consultations chez un psychologue, ça ne peut que te faire du bien. Et félicitation, tu montres un grand exemple d'éducation et à ton pokémon. Au moins, lui, sait se montrer sage. »
Elle pivota, regardant son pokémon avec la même dureté, il sécha rapidement ses larmes, comprenant grâce à sa sensibilité ce qui lui restait à faire. D'un pas joyeux -oui, monsieur passe souvent du coq à l'âne-, il alla chercher une pâtisserie et la donna au starter de l'abrutie en guise d'excuse pour l'attaque. A la base, c'était pour eux... Elle priait pour que les Pyroli ne soient pas tous de pareils ânes manquant cruellement de finesse. On était pas à l'armée ici, mais dans une école, et la civilité était nécessaire. Freyja s'en voulait d'avoir eu un fou rire, mais il fallait avouer que la situation était... Cocasse. En résumé, elle arrivait pour lui offrir des pâtisseries et passer un moment avec elle, et ainsi discuter tranquillement, accident, peur d'un chaton, quiproquos, claque, insultes. Merveilleux.
La blonde ne s'attaqua pas au physique, bien que ce style d'Amish pucelle était tout de même déconcertant. Elle se mit, peu à peu, à détester absolument tout chez elle. Sa véhémence, sa médiocrité, ses airs de poissonnière en rut... Avant de devenir absolument incorrecte, Freyja se ressaisit et fit un sourire charmant, murmurant d'une voix amicale :
« -Merci beaucoup pour cette discussion merveilleuse. Il est rare de rencontrer quelqu'un d'aussi intelligent que toi, avec autant de finesse. On sent chez toi une passion digne de l'apparition des menstruations. Freyja Konrad, des Mentali. Au plaisir, paysanne. »
Elle lâcha son épaule et s'en alla. Les émotions brutales qui la tiraillaient, après l'ironie et l'hystérie, laissèrent place à la tristesse. La blonde lâcha une larme de colère lorsqu'elle se trouva seule dans les couloirs. Décidément, en voulant bien faire, on se cassait toujours la gueule. Elle serra les dents, reprit son assurance en main, et alla jusque dans sa chambre pour s'enfermer avec le chaton.
Elle aurait pu, certes, le sermonner longuement. Mais la brutalité des émotions suffisait à lui faire comprendre qu'il était allé trop loin. Au fur et à mesure, Léon comprenait que la société n'était pas un charmant pays de rigolades et d'ententes mutuelles. Il y avait des barbares qui négligeaient la discussion, et il fallait faire avec. Cependant, hors de question de se laisser faire, la colère de la blonde se devait d'être apaisée.
HRP : Juste, après ce condensé de rage, un peu d'amour : JE T'AIME SELANA. Ne laissons pas les disputes des personnages nous affecter, elles sont idiotes. Nous sommes au dessus de ça. *se prend sa porte*