< Début du RP à l'event anniversaire >Son vœu fait, Aileen s’éloigna de la fontaine pour retourner vers ses affaires, Sphax étant resté assis près de son sac pour empêcher un vol. Elle lui caressa la tête, lui donna un gâteau, et attrapa son porte-monnaie avant de s’éloigner à nouveau. Quitte à être ici, autant ramener un souvenir, non ? Vadrouillant de stand en stand, elle finit par s’arrêter devant une échoppe de statuettes à l’effigie de Jirachi. Il n’y avait pas l’air d’en avoir encore beaucoup, et les gens se pressaient pour acheter les restantes. Lui resterait-il du stock après ça ? Aileen en doutait. Curieuse, elle s’approcha pour voir un peu mieux les statuettes, se glissant agilement dans la foule pour se mettre aux premières loges. Elles étaient jolies. Et étrangement, très ressemblantes au Jirachi de pierre qui trônait sur la fontaine à vœux, bien qu’en plus petit format. Elle en prendrait bien une, tiens, ce serait du plus bel effet dans sa chambre et ça lui ferait un joli souvenir de la nuit d’averse céleste. En la voyant farfouiller dans son porte-monnaie, un vendeur s’approcha immédiatement, comprenant qu’il serait contre-productif de laisser une cliente s’en aller sans sa statue.
« Bonsoir ! Tu es venue acheter une statue ? »« Oui, je vais vous en prendre une. Elles sont plutôt jolies, et ça me fera un souvenir de la nuit d’averse céleste. »« Tu as bien raison ! Surtout qu’elles sont uniques, car vendues uniquement le soir de l’éveil de Jirachi ! »« Autant que j’en prenne une alors qu’il n’y ait plus de stock, alors. »Avec un sourire, la Pyroli posa ses jetons sur la table, et se saisit du petit sac en carton que l’adulte lui tendait. Elle le rangerait dans son sac pour éviter de briser sa statuette, et la poserait sur l’étagère de son bureau pour faire un peu de décoration sympathique. D’un bon pas, elle retourna vers son starter, accélérant en le voyant debout, aux aguets, comme nerveux. Il ne la lâcha pas du regard en la voyant, et quand elle approcha, jappa deux fois, avant d’ouvrir son sac pour saisir une Poké Ball et la laisser tomber au sol. C’était celle du Caninos qu’elle avait capturé pendant les vacances, et comme elle s’y attendait, quand elle tomba au sol, elle s’ouvrit, pour dévoiler à quel point elle était merveilleusement vide. Encore. Aileen soupira. Depuis qu’elle possédait ce corniaud, elle passait son temps à lui courir après. Il était incroyablement gentil et serviable… Peut-être un peu trop, justement. Il passait son temps à vouloir aider les autres en toutes occasions, sans se soucier du fait que ce faisant, il pouvait attirer des problèmes à sa dresseuse Quand il le réalisait enfin et qu’il revenait vers elle en couinant de dépit, queue rentrée et oreilles basses, il était trop tard, le mal était fait. Pour le moment, il ne lui avait attiré aucun problème, mais la brune craignait la réouverture des missions. Partir en espionnage avec lui serait impossible. Au premier adversaire montrant des signes de faiblesse, le Caninos quitterait son abri pour courir vers lui, foutant en l’air la couverture de sa dresseuse et la mettant dans de beaux draps.
« Il s’est encore tiré, hein ? » Sphax hocha la tête.
« Bon allez, on va le chercher avant qu’il ne panique en comprenant qu’il est encore tout seul. Il faudrait éviter qu’il se recasse la patte, hein… »La brune récupéra son sac, le sangla sur son épaule, et traversa la foule, un peu au hasard, pour retrouver son corniaud. Elle s’inquiétait pour lui. Le mois dernier, alors qu’elle était avec Kira, une Ecrémeuh avait fondu sur eux, et Sookie l’avait envoyée droit vers le Caninos en ignorant qu’il était là. Le Caninos s’était brisé la patte, et après un mois de plâtre, s’il pouvait à nouveau la poser par terre, la brune craignait qu’il ne se refasse mal en courant partout. Il fallait donc qu’elle le retrouve avant que son état ne s’aggrave. Ensuite, quand il se serait totalement remis, elle pourrait réfléchir à l’éventualité de lui trouver un nouveau dresseur, car il était indéniable que, même malgré toute la bonne volonté qu’il déployait, il ne réussirait jamais à s’intégrer à l’équipe de la Pyroli. Il était trop sociable, trop joueur, trop affectueux, trop désintéressé, bref, il faisait trop passer les autres avant lui-même, alors que le but de l’espionnage est de penser à sa vie avant celle des autres. C’était une véritable boule d’amour inconditionnel, mais il était malheureux avec elle.
« Caninos ? Où est-ce que tu es ? »Quelques personnes tournèrent la tête vers elle, avant de retourner à leur conversation. Le Caninos n’avait pas de nom. Tous ceux qu’elle lui avait proposés, il les avait refusés, les uns après les autres. Alors Aileen l’appelait Caninos, ne désespérant pas. Elle lui trouverait un nom, pour lui prouver qu’elle l’aimait quand même, malgré le fait qu’il n’arrivait pas à s’intégrer. Et si son futur dresseur voulait changer son nom, Caninos se rappellerait qu’elle avait quand même tout fait pour qu’il se sente bien avec elle, jusqu’à se creuser la tête pour lui trouver un nom, même provisoire. Cependant, elle n’aurait aucun nom à lui donner si elle ne le retrouvait pas… Alors même qu’elle pensait ça, il y eut un grand vacarme sur sa gauche, et quand elle tourna la tête, ce fut pour voir une blonde au sol, ses affaires répandues autour d’elle, et, comme elle s’y attendait, le Caninos qui lui tournait autour, inquiet. Vu son attitude, il n’était pas responsable du chambardement, mais était tout à proximité quand il s’était produit. En quelques pas, la Pyroli le rejoignit, et se pencha pour le saisir sous les pattes, le soulevant comme une plume pour lui embrasser la tête.
« Je te tiens, petite canaille ! Il va vraiment falloir que tu arrêtes de t’enfuir tout le temps, ça devient lassant de te courir après… »Le petit chien jappa, appréciant les caresses et l’absence d’engueulade. Aileen ne pouvait pas. Son regard était tombé sur la fille, qui semblait galérer à retrouver ses affaires. Elle avait l’air assez en colère, aussi, presque au bord des larmes. Par réflexe, elle leva les yeux pour regarder tous les gens autour, mais aucun ne lui sembla suspect. Elle ne pleurait donc pas parce qu’elle avait été la victime d’un groupe de crétins, mais à cause de quelque chose d’autre.
« Ca ira, ou tu as besoin d’aide ? » Court silence, avant qu’elle remarque qu’elle ne s’était pas présentée.
« Je suis Aileen, la préfète en chef de l’académie. Si je peux t’aider, dis-le moi, je serai ravie de… »En se tortillant, le Caninos était retombé au sol. Et alors qu’elle s’attendait à ce qu’il reparte en courant, il préféra bondir sur un livre qui avait roulé plus loin pour le saisir délicatement entre ses crocs et le poser juste à côté de la main de la fille. Et sous le regard ébahi de sa dresseuse, il ramassa ainsi tous les objets pour les poser à côté, avant de pousser de sa truffe la main de la blonde jusqu’à la petite pile qu’il avait créé. Aileen cilla, étonnée. Depuis quand agissait-il comme un chien d’aveugles ? Peut-être depuis qu’il avait compris qu’il était avec une aveugle… C’était fou comme ce corniaud réussissait à s’adapter à chaque personne et à chaque situation. Il aurait fait un merveilleux chien d’espion, s’il n’avait pas été entièrement dévoué aux autres plutôt qu’à lui-même.
« Bon, eh bien… Il semblerait qu’au final, tu n’aies plus besoin de moi. »Cependant, elle ne bougea pas. Le Caninos était resté près de la blonde, pattes avant baissées, pattes arrières relevées, sa petite queue remuant de droite à gauche dans l’attente d’une caresse de remerciement. Il était heureux, et ça sautait aux yeux. Il avait trouvé sa voie, qui était de rester avec cette fille, qui avait très clairement plus besoin de lui que sa dresseuse actuelle. Mais Aileen n’allait pas lui forcer la main. Si cette jeune demoiselle voulait son Caninos, il allait falloir qu’elle le réalise et le comprenne toute seule, et surtout, qu’elle le lui demande…