Est-ce que vous mesuriez tous les deux la folie de l’autre ? Peut-être pas, c’était donc un jeu délectable auquel vous alliez vous abandonner…. Rectification, auquel tu allais la plonger. Cependant tu comprends mieux d’où lui vient cette folie, du moins tu la comprends. À Voilaroc on n’y fait pas des recherches pour le plaisir et pour n’importe qui, généralement cela implique de travailler pour la Team Galaxy et ce n’est pas à un mec de Vestigion que l’on fera croire qu’elle est bienveillante. Les Reece ont déjà eu des altercations pour la domination de certaines terres, l’accès à certaines ressources etc. De ce fait, tu la soupçonnes d’avoir travaillé pour eux. Rien de sûr, peut-être que l’avenir nous le dira. Quoi qu’il en soit, derrière cette attitude désinvolte, ce regard qui estime autant qu’il méprise, tu es méfiant.
Tu gardes le silence à ses réponses, la parole se prend à tour de rôle et tu ne souhaites pas poursuivre ces brides de conversations, ses réponses sont suffisantes pour en apprendre sur elle sans qu’elle n’est à se dévoiler. Tu es bien déçu qu’elle ne tombe pas dans son piège, mais ça n’a rien de surprenant, si elle avait sombré dans ta question, il faut dire que ton estime pour elle aurait bien baissée, à moins qu’elle n’y tombe sciemment pour te piéger en retour. Ce sont les jeux psychologiques, les plus drôles, les plus divertissants, sentir son âme sur le point de se briser, son coeur mis à découvert, toutes ses ambitions mises à nu. Il n’y a rien de plus grisant, surtout lorsque vous remportez la bataille psychologique, alors la guerre est gagnée.
Les propos qui suivent ont le mérite d’être clair. Elle est comme toi, mais sur quel degré de l’échelle se place-t-elle ? Pour obtenir des réponses, tu fais boire les gens, tu utilises ton alcool pour aiguiller leurs questions ou leurs réponses, l’art de stimuler le cerveau avec différents alcools permet de faire jouer les émotions et différentes parties du cerveau. Ton sang commence à bouillir à l’idée de jouer avec une certaine violence. Si elle aime tant le danger, voyons jusqu’où, elle pouvait aller, pour les affaires, tu en as fait des choses terribles et tu dois suivre la voie qu’est la tienne, celle de futur patriarche de la famille. Enfin, elle clôture de parler de Vestigion et du travail, tu commences à croire que ce n’est pas une coïncidence de travailler parfois à Voilaroc et en partenariat avec ta ville natale.
-Je me sens libre tant que j’ai au minimum deux choix qui s’offre à moi. C’est grisant, car peu importe où je suis, j’ai toujours le choix, si ce n’est pas sur l’environnement, je l’ai sur ma propre vie. Ton regard brille, ça en serait presque malsain. Et ça, c’est une liberté que nul ne peux me prendre. Tu souris, buvant une autre gorgée. Adala dispose d’un avantage que beaucoup sous-estime, c’est cette académie. Je n’ai pas besoin d’en dire plus.
Tu as délibérément choisi de ne pas répondre à ses propos sur le danger. Tu finis ton verre, un cul-sec, mais tu as bien appris à te délecter longuement de cette façon expéditive de boire. Lentement, tu te lèves, dominant d’une bonne vingtaine de centimètres la dame aux yeux d’or. Tu ne peux t’enlever ce regard méprisant, il est offert à tout le monde, sans obligation de consommer. D’un pas long et délicat, tu t’approches d’elle, tu fermes la distance qui vous sépare, en la regardant droit dans les yeux, cette lueur malsaine, pleine de défis toujours. Tu te rapproches suffisamment d’elle pour que vos visages soient proches, trop proches. Tu peux sentir le souffle chaud de la scientifique contre le tien.
-Vous savez, tu passes tes doigts contre les siens, tes doigts sont légèrement cornés, à force de travail et de brûlures avec la distillerie, je me demande vraiment, si vous aimez le danger autant que moi.
C’est à cet instant que tout bascule. Ta main vient se saisir de tignasse brune de la jeune femme avec une grande fermeté. Il n’y a rien de délicat, mais le geste en serait presque sensuel. La proximité avec l’eau offre un aperçu du danger tout désigné. Tu plonges la tête de la jeune femme dans l’eau, à vrai dire, lorsqu’il s’agit de ce genre de choses, ton corps retrouve une certaine vivacité. Napoléon s’oppose fermement au Séviper en faisant grossir quelques flammes autour de lui. Toute la tête d’Anastasia n’est pas à l’eau, par ailleurs elle doit être glaciale, comme celle de Frimapic, mais douce et limpide puisqu’elle est potable. Ses cheveux ne sont pas à l’eau. Seulement le visage, mais nul n’est à l’abri de la noyade. Depuis le retour d’Elizabeth c’est quelque chose que tu fais très rarement, que de te plonger la tête dans une eau gelée jusqu’à la suffocation. Dans ces moments-là, on peut se sentir mourir et lutter, mais surtout vivre avec un danger des plus excitants. Tu es un malade Henry. Une chance pour toi qu’il n’y est personne sur cette place pour l’instant. Tu peux tenir plusieurs minutes, mais là, le but n’est pas non plus de la noyer, vivante elle sera bien plus amusante. C’est après une trentaine de secondes où ton regard s’est délecté de la vue que ce spectacle offrait, que tu lui redresses la tête, en écoutant avec plaisir son souffle rapide et brutal. Tu la lâches avec une délicatesse certaine avant de saisir un torchon propre que tu avais utilisé pour entourer la bouteille et tu lui tends d'une main. Tu as un large sourire aux lèvres, cela fait longtemps que tu n’as pas réellement sourire, mais ce regard luisant et obscène ne te quitte pas et cherche toujours ces yeux d’or.
-Je réitère ma question. Est-ce que vous aimez sentir votre vie tenir à un fil ?