La brise marine lui caressait les cheveux et c'était les yeux mi-clos que la fille haute comme trois pommes profitait de ce délicieux moment.
Assise en terrasse du café de l'hôtel des embruns, elle et son kaiminus sirotaient tranquillement deux grands verres de jus de fruits exotiques. Si quelques heures plus tôt, elle se trouvait encore à Nuevo, elle était actuellement en train de se gorger de la tranquillité qu'offrait l'île d'Akala, au sein de l'archipel d'Alola. C'était la première fois qu'elle venait ici et elle ne regrettait nullement le fait d'avoir un peu harcelé sa tante pour venir avec elle en ce lieu paradisiaque. Initialement, sa tante devait venir ici pour son travail de ranger et sans sa nièce mais, sous l'insistance de celle-ci, elle avait craqué et l'avait amené avec elle à condition qu'elle reste sage. Bien sur, la petite aurait promis, juré et craché n'importe quoi pour atteindre son objectif, aussi avait elle aisément donné sa parole à Mel.
Et bien sur, elle ne comptait pas vraiment la respecter. Tout du moins, dans une certaine mesure...
Terminant son verre, Lya paya avec l'argent que lui avait donné Mel. Celle-ci était partie dès son arrivée sur l'île d'Akala. Elle avait à peine posé ses maigres bagages dans leur chambre de l’hôtel des embruns qu'elle avait filé sur le terrain. Elle avait bien sur donné quelques recommandations d'usage à la petite dont, entre autre, l'autorisation de flâner dans toute la ville d'Ho'Ohale et ses alentours à condition de rester prudente. Elle lui avait aussi laissé un peu d'argent de poche pour qu'elle puisse se faire plaisir.
Mais, hormis ce délicieux jus, cet argent n'allait pas être d'une bien grande utilité à la jeune étudiante. En effet, si elle était venu là, c'était dans un but bien précis : découvrir les pokémons qui vivaient dans ces îles. Enfin, essayer d'en voir au moins un serait déjà pas mal. Elle s'était effectivement renseignée et elle avait découvert que cet archipel particulier possédait des pokémons uniques qu'elle rêvait de rencontrer. Alors il n'était bien sur pas question de rester plus longtemps assise à cette terrasse !
Après avoir déambulé dans la ville portuaire, Lya fit le point sur les informations qu'elle avait reçu, principalement grâce à l'aide de gentils locaux et du personnel de l'office du tourisme. Au nord se trouvait la route 6, à l'est, la route 4 et au sud, le tunnel taupiqueur.
Bien que le tunnel avait de quoi attiser sa curiosité, elle se dit qu'elle n'était sans doute pas suffisamment prête pour ce qui pouvait s'y trouver. Qu'à cela ne tienne, elle se rabattit sans faillir sur les deux routes. Maintenant, la question était de savoir laquelle choisir. Elle n'avait aucune idée de comment les départager aussi fit-elle au plus simple : la route se trouvant géographiquement le plus proche d'elle était la route 6, elle irait donc là bas !
Sobek s’agrippa à l'épaule de sa dresseuse, gigotant joyeusement, étant tout aussi excité que cette dernière à l'idée de cette première aventure qui se profilait devant eux. Qu'allaient-ils trouver sur cette route ? Était-ce le début de sa carrière à peine entrevue de ranger ?
Les questions et l'excitation se firent croissantes alors que la jeune dresseuse laissait derrière elle Ho'Ohale. Elle arriva sans peine sur la dite route et fut presque déçue de s’apercevoir que c'était une simple route rectiligne parsemée ça et là de verdure. En revanche, elle se rendit à l'évidence : il lui fallait une pause ! L'aventure, la motivation, tout ça, c'était bien beau mais il y avait une chose qu'elle avait oublié de prendre en compte : cette foutue chaleur !
Ainsi, le simple fait de marcher depuis plusieurs heures sous la chaleur humide de la région lui avait donné une soif certaine mais aussi, un bon besoin de s’asseoir un peu.
Trouvant un endroit ombragé un peu à l'écart de la route, elle s'assit sous un grand arbre et sortit de son sac une petite gourde qu'elle but avidement, sans oublier d'en donner à Sobek qui accueillit le précieux liquide avec joie.
En soit, c'était un peu risible pour quelqu'un qui se disait vouloir devenir ranger de se fatiguer aussi vite. Mais elle n'y pouvait pas grand chose en soit, rien ne l'avait préparé à ce genres de choses avant ; il fallait donc qu'elle se rôde d'elle même !
Se perdant dans ses pensées, Lya en oublia l'endroit où elle se trouvait et ne vit pas un frémissement certain dans l'herbe non loin d'elle.
Le soleil tapait fort en ce jour nouveau. Si les sous bois plus ombragés bénéficiaient d'une certaine fraîcheur, ce n'était pas le cas des routes qui les traversaient. Celles-ci avaient la fâcheuse tendance à se trouver en plein cagnard. Ainsi, devoir marcher plusieurs heures sur ces chemins de terre donnait irrémédiablement soif. C'était d'ailleurs le triste sort que la providence avait réservé à un petit évoli. Cette boule de poils brune était né sous un mauvais astre. Capturé jeune par un dresseur, il avait passé de longs mois avec celui-ci avant que l'humain ne l'abandonne lâchement, sans que le petit pokémon ne comprenne pourquoi. De ce temps passé avec le dresseur, l'évoli avait retenu deux choses : ne plus jamais se fier à un humain et toujours marcher sur les chemins de terre. C'était idiot mais ce dernier fait était une sorte de tic qu'il avait conservé bien malgré lui. Et c'était à cause de ce même tic que le quadrupède commençait à se dessécher sérieusement.
Malgré tout, il continuait sa route comme il l'avait toujours fait : sans savoir où il pourrait bien aller.
Au bout d'une bonne heure de marche, des bruits peu communs attirèrent son attention.
Se figeant sur place, il tendit les oreilles, tout les sens en éveil. Il cru reconnaître l'intonation d'une voix humain suivit du piaillement d'un pokémon qui lui était étranger. Son esprit se mit alors en branle ; si humain il avait alors il y aurait aussi de l'eau ! C'était d'une logique implacable !
Poussé par sa soif, l'évoli s'approcha des bruits, se cacha dans un buisson, et découvrit une humaine chétive accompagné d'une sorte de truc informe bleu avec beaucoup trop de crocs au goût du petit brun.
Le duo était assit sous un grand arbre et buvait avidement au goulot d'une gourde. La simple vue de l'eau perlant sur le menton du pokémon bleu transforma sa soif en une véritable obsession.
Il lui fallait cette gourde.
Sortant du buisson, il se mit à ramper ventre à terre dans les hautes herbes, s’aplatissant le plus possible contre le sol sec pour passer le plus inaperçu possible. Prenant son temps, il avançait avec lenteur et, quand il fut à la distance qu'il jugea bonne, il sauta hors de sa cachette, toutes griffes dehors, n'ayant d'yeux que pour la précieuse gourde.
Sobek arrêta soudainement de boire et leva la tête, humant l'air.
La brise légère lui amenait aux naseaux une odeur de pokémon mêlé à de la terre. Une odeur qu'il ne connaissait pas et qui, par dessus tout, semblait très proche. Mais il n'eut pas le temps de faire quoi que ce soit qu'une boule de poils brune lui sauta dessus, tentant de lui arracher la gourde de ses petites pattes griffus. Surpris par ce mouvement soudain, le kaiminus se raidit, resserrant son emprise sur la gourde. Ainsi, la boule brune ne réussit pas à la lui dérober et, emportée dans son élan, elle alla s'écraser sur le sol, en se réceptionnant de façon plus ou moins réussit.
Crocs et griffes tout dehors, poils hérissé, l'évoli grognait, fixant avidement la gourde que l'humaine qui s'était relevée d'un bond, venait de remettre dans son sac. Furieux de voir ainsi disparaître l'objet de ses désirs, l'évoli fit un nouveau bond en direction de l'humaine, toutes griffes sorties.
- Sobek, griffure !
Les mots avaient fusés avant que Lya ne les eut vraiment pensés. La réaction de son partenaire fut immédiate. Se penchant en avant, il esquiva les griffes de son adversaire et lui donna un coup de griffe au niveau du thorax, faisant voler une gerbe de poils au passage. L'évoli couina de douleur et de rage, retombant au sol, tachant le sol de rouge. Bien que blessé, il était toujours déterminé à obtenir ce qu'il voulait et grogna de plus belle.
Faisant un demi cercle autour du duo pour tenter de trouver une nouvelle façon d'attaquer et pour reprendre son souffle, la petite aux yeux vairons ne le laissa pas faire.
Sortant vivement une pokéball de son sac, elle la lança sur le petit pokémon énervé.
Code:
[Lancer une PokéBall]
|
|