— Merci encore Idalienor d’avoir accepté que je monte avec toi sur Dama !
— De rien Elwey, et puis Dama semble t’apprécier, sinon il ne t’aurait pas laissé monter avec moi.
Mon petit-frère et moi-même chevauchons mon Chevroum en direction de Nénucrique. Même si la soirée commence à pointer le bout de son nez, le fait que nous soyons en plein été fait que le soleil se couche plutôt tard. En clair, pas de risque que nous soyons plongés dans le noir avant notre arrivée à destination. De l’autre côté, mon père conduit le van qui doit emmener tout le reste de la tribu. Maintenant que je suis de retour à la maison, nous sommes 8. Donc impossible pour nous de tous rentrer sans en mettre un dans le coffre. Et comme j’ai plus l’habitude de me déplacer à dos de pokemons plutôt qu’en véhicule à moteur, cette option m’a paru être la meilleure. Et puis partager la traversée de la région avec mon petit frère me fait du bien.
Ce voyage vers Nénucrique a été initié par une invitation de Cael à venir manger tous ensemble au Terremer, le restaurant de ses parents adoptifs. En y réfléchissant, cela fait déjà quelques temps que nous espérions mélanger nos familles, et notre diplôme tout récent a représenté une parfaite occasion de fêter ça autour d’un bon repas. Je suis revenue à Hoenn il y a tout juste une semaine et j’ai bien l’intention de passer l’été ici. Pour me ressourcer, profiter de ma famille et préparer mon voyage. Je pense que ma première destination sera Johto. Après tout, c’est de là-bas qu’est originaire Maman. Cela me parait être un joli hommage. Evidemment, avant ça, je ferais un saut à Almia. Pour voir Camille. Il faudrait aussi que je parle de lui à Papa et aux autres, mais je n’ai pas encore trouvé le bon moment.
Avant que toute la famille Edelwen ne débarque chez Noé et Mélodie, j’ai pris soin d’appeler le ranger pour l’avertir de deux trois détails concernant ma famille, histoire qu’ils préviennent ses parents et qu’ils n’y aient pas de malaise. Je crois lui avoir dit quelque chose comme ça.
« Je t’ai déjà parlé de ma maman, Galatée. Elle est morte il y a 11 ans maintenant. Ma maman avait une petite sœur. Elle s’appelle Marie, et elle a toujours plus ou moins vécu avec nous, et elle nous a tous beaucoup aidé après la mort de Maman. Et, ça va te paraitre un peu bizarre mais il y a 4 ans environ, mon père et elle se sont mis ensemble. Nous aussi ça nous a surpris, mais au final on s’y est fait, et cela a trouvé un certain sens à nos yeux. Il y a 3 ans, ils ont eu une petite fille. Elle s’appelle Zia. Techniquement c’est ma demi-sœur mais on ne fait pas vraiment cette différence au sein de la famille. Donc si tu pouvais expliquer cela à tes parents, histoire qu’il n’y ait pas de malaise, ça serait chouette de ta part. J’ai déjà eu du mal à convaincre mon père d’accepter, je ne veux pas le mettre dans l’embarras tu comprends ? »
Il est vrai que notre situation familiale est spéciale, et que bon nombre de personnes serait en droit de se demander qu’est-ce qui est passé par la tête de ces deux-là pour se mettre en couple compte-tenu de leur passé. Nous-mêmes, les propres enfants de mon père, sommes passés par cette phase de réflexion, plus ou moins longue en fonction de chacun. Si Amandine et Matthieu ont facilement accepté la nouvelle, cela a été un peu plus difficile pour Julie qui gardait plus de souvenirs qu’eux de notre mère. Quant à Elwey, il lui a fallu plusieurs mois pour complètement accepter la situation. Il se voyait comme responsable de tout ça, et ma sœur la plus âgée a dû faire de nombreux efforts pour l’aider à ne plus culpabiliser et stopper toutes ces idées noires. Mais maintenant il va beaucoup mieux, et il prend son rôle de grand frère très au sérieux. Il n’est plus le dernier de la famille après tout.
Lorsque nous arrivons enfin à Nénucrique, je rappelle Dama dans sa pokeball pour terminer le chemin à pieds. Je me doute qu’Elwey aurait préféré rester sur son dos jusqu’au bout mais cela ne se fait pas trop de se promener en pleine ville avec un pokemon comme un Chevroum. Et puis lui est habitué à se promener en pleine nature, pas au milieu d’une route entre les voitures. Il ne nous reste même pas 5 minutes avant de retrouver le restaurant de Mélody et Noé.
— Idalienor ! Elwey ! On est là !
Sur la route, j’aperçois la voiture de mon père depuis laquelle Amandine et Matthieu nous font des grands signes. Ils enchainent bien vite avec quelques grimaces lorsqu’ils nous dépassent, comme pour nous narguer.
— Idalienor on ne peut pas les laisser nous battre viens !
Le garçon m’attrape par la main et me force à courir pour les rattraper. Je doute qu’on réussisse à arriver avant eux, mais avec un peu de chance ils auront du mal à garer le van et on pourra gratter quelques secondes. Après une petite course, nous finissons par rejoindre le Terremer alors que la tribu commence à sortir du véhicule.
— Tu vois Elwey on les a bien rattrapés.
— Oui !
Une fois tout le monde sorti, j’ai l’impression qu’ils attendent que je dise quelque chose. Papa a l’air monstrueusement gêné, ce que Marie a bien remarqué. Mais son regard implore mon aide alors j’imagine que c’est à moi de jouer.
— Papa ne fais pas cette tête ça va très bien se passer. Je t’ai dit que les parents de Cael étaient très gentils. Ils m’ont déjà accueilli une fois chez eux. Il y aura aussi Cael, son fils adoptif et sa sœur aînée Cléo avec son compagnon. Ca va être un super repas donc déstresse.
Julie s’empresse rapidement d’en ajouter une couche.
— Qu’est-ce qui se passe Papa ? Tu ne vas pas te mettre dans cet état pour ça ! Il faut croire que tu passes trop de temps à la maison et à l’hôpital tu as perdu l’habitude de voir des gens.
La discussion reprend joyeusement entre un peu tout le monde ce qui me permet de prendre mon père un peu à l’écart.
— Je t’assure que tu n’as pas à t’inquiéter.
— Mais imagine il pose certaines questions et que…
— Papa, j’ai prévenu Cael de tout ça. Il a déjà tout expliqué à ses parents. Je t’assure qu’ils ne te mettront pas dans l’embarras, ni toi ni Marie. Alors n’ais pas peur.
Je lui adresse un doux sourire avant de rejoindre ma plus jeune sœur, Zia, auprès de sa maman. Elle est silencieuse mais surtout inquiète, et cela se comprend. Elle va rencontrer beaucoup de monde d’un coup, elle n’a pas l’habitude. Je m’abaisse alors à sa hauteur et lui caresse les cheveux pour la réconforter.
— Zia, tu sais dans cette maison il y a Luth. Le fils de mon ami. Il est à peine plus grand que toi. Et il est très gentil, c’est mon filleul après tout. Tu pourras rester avec lui d’accord ? Tu ne seras pas la seule petite.
Je lui fais signe de s’approcher puis la prend dans mes bras pour la hisser tout contre moi. Après tout, je n’ai pas souvent l’occasion de profiter de ma petite sœur, je peux bien la prendre un peu dans mes bras. Je m’avance vers la porte d’entrée et me retourne une dernière fois vers tout le monde.
— On y va ?
— Et que tout le monde soit sage hein.
— Oui Marie ! répondent-ils tous en cœur juste avant que je ne frappe à la porte d’entrée.
Difficile de ne pas exploser de rire face à l’accueil de Cael. Si la petite Zia dans mes bras n’a pas compris grand-chose à ce qu’il vient d’arriver, moi je n’en ai pas raté une miette. A croire que tout le monde est stressé par ce repas. C’est vrai qu’il y a du monde, et que pour Cael et moi c’est important, mais pas de quoi en faire un drame. Réalisant son erreur, le ranger devient rouge comme une tomate. Je cale une main rapide sur son épaule et lui répond avec un air enjoué.
— Hey Cael du calme. Depuis combien de temps on en parle de ce repas entre nos deux familles ? C’est l’occasion rêvée ! Et puis je crois qu’aucune chose ne pourra jamais être plus stressante pour toi que l’arrivée de ton enfant dans la famille. Alors détends toi, on va juste profiter tous ensemble !
La voix de Mélodie ramène un peu de calme et permet à toute la famille Edelwen d’entrer dans le restaurant. Papa et Marie n’ont d’ailleurs pas encore décidé ce qu’ils feraient s’agissant du nom de famille. Marie porte toujours son nom de jeune fille, le même que celui de maman. Officiellement, elle n’est pas une Edelwen. Et si dans la pratique, elle l’est depuis toujours, est-ce que toute la famille est prête à franchir cette toute dernière étape ? Voir notre père se marier à nouveau avec la sœur de sa compagne décédée ? Je chasse vite de mon esprit cette interrogation qui n’a pas lieu d’être ici pour me rencontrer sur cette rencontre familiale.
Je vois déjà Julie faire des grimaces au petit Luth pour le faire rire, ce qui a l’air de fonctionner. Malgré ses airs de Yankee parfois, Julie est devenue une excellente grande sœur, capable de gérer toute notre famille. Elle a du beaucoup en faire, particulièrement avec Elwey et Zia, deux enfants qui avaient terriblement besoin d’être soutenu dans cette drôle de famille. J’y vois comme un passage de relais. Il y a 10 ans, c’est moi qui aie du gérer Julie en pleine crise de colère, les jumeaux qui se cherchaient encore, très jeunes, et un bébé. Sans compter mon père. Un passé qui me parait tellement loin maintenant quand je regarde notre famille aujourd’hui, s’amusant dans le restaurant de mon meilleur ami. J’ai laissé les rennes à Julie, me concentrant sur moi, et je ne regrette absolument pas ma décision.
En parlant de Julie, la voilà déjà avec Cléo qui lui montre déjà de nouvelles prises d’interception. Elle est policière après tout, et bien que la rousse n’ait pas encore trouvé sa voie, une rencontre avec la sœur de Cael est peut-être le bon moment pour ça ? Rien que de l’imaginer dans cette fonction, je sais déjà que maman serait extrêmement fière d’elle. Le pauvre Bastien fait l’objet de démonstration, déjà au sol en guise d’exemple. Je lui adresse un sourire désolé avant de jeter un œil à mon père et Marie. Ils sont en train de discuter avec Mélodie. Et si je sens mon père encore un peu timide, il a l’air d’apprécier cette femme. Et puis, il est aidé par Marie. Alors tout devrait bien se passer.
Finalement, je peux enfin discuter avec Cael. Elwey a disparu avec Solen dès le début de la soirée, rien d’étonnant donc. Amandine et Matthieu de leur côté alterne entre la démonstration de Cléo et les discussions des adultes. Enfin des adultes, nous aussi avec le ranger nous sommes des adultes. Le voilà donc avec le petit Luth dans les bras, d’un seul coup beaucoup plus timide.
— Luth n’a peut-être pas eu l’occasion de voir beaucoup d’enfants de son âge. Et c’est pareil pour Zia, elle est plutôt timide. Zia, Luth t’a dit bonjour. Tu lui réponds ?
— …bonjour dit-elle avant d’enfouir sa tête un peu plus dans mon cou pour se cacher du regard des autres.
Avec douceur, je passe ma main dans ses cheveux pour poursuivre.
— Zia, c’est Luth, le petit garçon dont je te parlais et dont je suis la marraine. Il est un peu plus grand que toi mais je suis sûre qu’il a plein de chose à te montrer non ? Tu veux bien Luth ?
Le garçon semble hésiter un instant avant de finalement hocher la tête et de faire comprendre à Cael qu’il veut descendre de ses bras. Suivant son mouvement, je m’accroupis au sol, Zia se tenant toujours fermement à mon cou. Doucement je la pousse à se retourner pour faire face à mon filleul. Le petit tend sa petite main vers ma petite sœur.
— Tu viens ? J’ai d’autres doudous là-bas.
Toujours aussi timide, Zia semble chercher notre approbation. Je hoche donc la tête avec le sourire pour l’encourager à y aller. Finalement, toujours hésitante, elle attrape la main du bleu et se laisse guider un peu plus loin par Luth. Elle n’a pas l’air à l’aise mais il faut bien qu’elle essaie. Et puis, elle n’est pas bien loin de nous si elle veut retourner se planquer dans les bras d’un de ses frères ou sœurs, son endroit préféré après les bras de ses parents.
— Ils sont tellement mignons. Je suis si heureuse que nos familles se rencontrent enfin ! Du coup je n’ai pas eu le temps de te faire de véritables présentations. On discutera plus longuement au fur et à mesure de la soirée. Mais tu as donc Elwey, il est déjà parti avec ton petit frère je crois je ne sais où. Julie, qui est impressionnée par Cléo. Amandine et Matthieu juste là. Ils sont faux jumeaux. Zia que tu as donc vu partir avec Luth. Et enfin Alexandre, mon père, celui qui a l’air un peu stressé avec mélodie mais qui fait de son mieux. Avec lui, Marie, ma tante et la mère de Zia. Elle ressemble, enfin non plus tôt elle ressemblait beaucoup à ma mère. Tu vas me dire c’est normal elles sont sœurs. Mais maintenant qu’elle a coupé ses cheveux au carré comme ça, ça va un peu mieux. Nous sommes tous plus sereins de la voir comme ça, différente de notre Maman.
Réalisant que je me suis un peu égarée, j’adresse un nouveau sourire à mon meilleur ami avant de me reprendre.
— Désolée je parle beaucoup trop ! Si on allait voir Noé un instant ? Je sais qu’il n’aime pas trop être dérangé en cuisine, mais je voudrais bien prendre le risque. Je n’ai pas vu Aria non plus, elle doit être avec lui.
Rapidement, Cael et moi nous faufilons à travers notre grande famille pour rejoindre les cuisines situés à l’arrière du batiment. Lorsque je pousse, c’est comme si l’instinct du gardien des lieux nous avait immédiatement repéré.
— J’ai dit personne dans la cuisine ! Ca me déconcentre.
— Bonsoir Noé !
— Oh mais ça ne serait pas la charmante Idalienor.
Nous nous approchons du plan de travail pour le voir à l’œuvre de plus près. Me voir semble avoir calmer un peu ses ardeurs mais sa concentration ne se perd pas pour autant face à autant de casserole en même temps.
— Je suis très heureux de te revoir Idalienor, tu as bien grandi depuis la dernière fois.
— Merci Noé, je suis très heureuse de venir au Terremer avec toute ma famille. Ils sont tous dans la grande salle en train de déguster vos petits-fours. Tout le monde adore.
— Ahhh je suis content de l’apprendre. Approche-toi un peu je vais te faire gouter ça tu m’en diras des nouvelles.
Suivant ses instructions, je m’approche de la préparation qu’il me tend dans une fourchette pour la déguster. Sans pouvoir le contrôler, mon visage s’illumine.
— C’est délicieux !
— Un compliment sorti tout droit du cœur comme ça, la meilleure récompense pour un cuisinier. J’espère que ta famille va aimer.
— Il n’y a pas de raison. Non seulement c’est très bon, mais en plus ils ne sont pas difficiles. Je place seulement ma réserve sur la plus petite. Elle a deux ans et demi donc parfois les gouts.
— Ahah tu vas voir je suis sûr qu’elle va aimer ! J’ai réussi avec Luth après tout ! Allez vous installer à table j’ai pratiquement fini on va pouvoir commencer !
Dans le même temps, une furie psy passe à côté de nous et m’adresse un immense sourire.
— Idalienooooooor tu es si belle ! Je te ferais un gros câlin et pleins de compliments après je dois finir d’aider le chef. Allez maintenant oust hors de la cuisine !
C’est limite si ce n’est pas à coup de coup de pieds aux fesses que nous sommes sortis des cuisines en rigolant. Il y a des choses qui ne changent pas, et ça fait vraiment du bien. En nous voyant de retour dans la grande salle, Mélodie comprend bien vite le message et adresse un appel général.
— On peut tous s’installer à table, mon mari a presque fini en cuisine. Installez vous comme vous le souhaitez ! Les enfants ça vaut pour vous aussi !
Je n’aurais pas pu rêver d’un plus joli tableau de famille.
De retour dans la grande salle du restaurant, Cael me fait signe afin de me guider vers la partie qui a été aménagée exprès pour les plus jeunes, Luth et Zia. Et si Zia faisait sa toute timide à l'arrivée, il semblerait qu'elle s'amuse bien plus maintenant. Nous retrouvons le bleu allongé sur le dos de tout son long, sa petite peluche à ses côtés, tandis que la violette s'amuse à appuyer doucement sur son ventre à l'aide d'une peluche de Groudon que je n'ai pas trop de mal à reconnaitre. Un sourire sur son visage qui me fait bien plaisir, elle qui d'habitude et si réservée et difficile dans le contact social. Comme je sais que nous n'allons par tarder à passer à table, je fais signe à ma petite sœur de s'approcher, ce qu'elle fait immédiatement avant de me faire signe pour grimper dans mes bras.
— Dis donc tu n'aurais pas piqué la peluche de ta sœur Julie par hasard ?
— Elle...elle a donné - essaie d'expliquer la jeune enfant.
— Je pense surtout qu'elle te l'a prêté. Julie tient beaucoup à cette peluche. Alors c'était bien de jouer avec Luth ?
— Oui. Rigolo.
— Tu vois je te l'avais dit. Allez maintenant on va aller manger d'accord ?
Zia m'adresse un sourire, sa peluche toujours tenue du bout de la main, avant de se laisser guider jusqu'à sa place. Fini les sièges pour bébés, on se contente de chaise un peu plus haut qu'on a réhaussé comme on pouvait. Les parents de Cael ont l'air équipé de toute façon, maintenant qu'ils doivent à nouveau pouvoir réaccueillir un jeune enfant régulièrement. La violette n'est pas trop difficile et se laisse faire, même si je l'avertis que la peluche devra retourner au sol quand Noé commencera à apporter les premiers plats.
Seulement, il y en a deux qui ne sont pas revenus, Mélodie chargeant Cael d'une mission de repérage pour ramener les deux frères à table. Le repas sera presque servi donc il est temps qu'ils reviennent avec tout le monde. De la même manière que sa petite sœur, Elwey n'est pas le plus sociable des garçons, particulièrement avec les inconnus. Mais il faut croire que Solen a réussi à le mettre en confiance, en tout cas assez pour qu'ils disparaissent pratiquement immédiatement de notre champ de vision. J'espère juste qu'il ne fait pas n'importe quoi là-haut, même si ce n'est pas son genre.
Après quelques minutes d'attente, Noé et Aria arrivent pour déposer les plats sur la table. Et ce qui est sur, c'est qu'ils n'ont pas lésiné sur les moyens. Il y en a pour tous les gouts, sous plein de formes différentes. Digne d'un restaurateur.
— Je vous remercie pour tout ça Monsieur. Vous n'auriez pas du vous embêter à en faire autant.
— Oula s'il te plait Marie ne me vouvoie pas, et encore moins le Monsieur. Nous c'est Noé et Mélodie. Et comme moi j'utiliserai vos prénoms à tous, utilisez les nôtres.
— Je te remercie Noé pour tout ça.
— De rien Alexandre, c'est un plaisir pour nous de vous avoir à notre table.
Je sens petit à petit mon père se détendre dans la discussion. Je sais qu'il se met beaucoup la pression vis à vis de cette rencontre. Après tout c'est la première fois, si ce n'est Aria, qu'il rencontre véritablement des amis à moi. La faute à l'éloignement géographique aussi qui ne permettait pas ce genre de proximité. Et puis, la particularité de sa situation familiale lui faisait peur aussi. Si je sais que désormais ses sentiments se tournent vers Marie, sans jamais être véritablement capable d'oublier l'amour exceptionnel qu'il portait à Maman, il a tout aussi conscience que ce modèle peut étonner, voir même dégouter. Moi la première après tout, puisque ma première réaction en apprenant leur liaison suivie d'une grossesse a été de hurler et de prévenir immédiatement mes frères et sœurs. Mes réflexions s'arrêtent brusquement face à l'irruption dans mon esprit d'une autre présence.
(Idalienor ma chérie est-ce que tu pourrais me rendre un grand service ?)
(Que puis-je faire pour toi Aria ?)
(Je crois que Cael a besoin de toi à l'étage. Tu veux bien aller nous chercher les 3 garçons ?)
(Bien sûr, j'y vais de suite).
Après avoir fait signe à toute la table que je reviens très vite, je grimpe les escaliers pour regagner la chambre de Cael. Même si cela faisait un moment que je n'étais pas venue, je n'ai aucun mal à me repérer et surtout à trouver la cause du souci de mon ami. Impossible de réprimer complètement un éclat de rire face à la scène. Un pauvre ranger expert battu à plat de couture par un Chenipotte dressé grâce à un capstick d'entrainement utilisé par deux bébés rangers en tenue vieille d'une dizaine d'années.
Voyant le regard désapprobateur de Cael face à ma réaction, je me reprends bien vite.
— Je vois qu'on s'amuse bien ici. Elwey je peux savoir ce qu'il se passe ?
— Solen m'a montré comment se servir d'un capstick. Et on voulait voir si on avait bien réussi à la capture c'est tout je te promets Idalienor.
— Et ça a super bien marché, je suis trop fort.
— Alors oui ça a marché. Mais puisque vous avez l'air de petits rangers en herbe je vais vous poser une question toute simple. Pourquoi un ranger utilise-t-il un capstick sur un pokemon ?
— Pour le calmer s'il est en colère ou a peur.
— Oui, mais encore.
— Pour venir en aide aux autres.
— Parfait alors maintenant est-ce que ce Chenipotte a l'air effrayé ?
Les deux garçons, comprenant ce que j'étais en train de faire, commencent doucement à baisser la tête tout en répondant.
— Non...
— Et est-ce que quelqu'un dans cette maison a besoin d'aide, impliquant de capturer Cael avec une attaque Secretion ?
— Non...
— Alors vous vous excusez tout de suite, vous détachez Cael et vous vous changez pour aller manger. Les capsticks ne sont pas des jouets.
Les deux garnements se mettent à exécution et pendant que Solen et Elwey se changent, j'aide le ranger à se relever, un sourire amusé sur les lèvres.
— Alors Ranger Cael, battu par une attaque Sécretion ? Je plaisante. Allez viens on va manger on nous attend en bas.
Sans plus de cérémonie, nous redescendons tous les 4 pour reprendre nos places autour de la table, passant sous silence la petite scène qui s'est joué là-haut. Tout à l'air de très bien se passer. Les uns discutent avec les autres et même Zia mange avec beaucoup d'appétit ce qu'ont préparé Aria et Noé. Une bonne nouvelle qui fait sourire tous les Edelwen. Pour elle aussi, même si elle ne s'en rend pas encore compte, les choses ne seront pas simples. Elle se posera des questions, et on lui en posera. Mais ce qui est sur, c'est que personne ne lui mentira.
— Cael m'a dit que récemment vous aviez géré une grosse affaire sur Almia. Félicitations.
— Merci mais le mérite reviens à toute l'équipe. C'est en travaillant tous ensemble qu'on a réussi à gérer cette crise.
Parler de cette histoire ne me dérange pas du tout, bien au contraire. C'était une expérience forte en émotion mais qui s'est révélée instructive sur tous les plans.
Alors qu'est-ce qui peut mal se passer ?
L’ambiance est vraiment amusante. Nos deux familles réunis, les pérpéties s’enchainent mais toujours dans la joie et la bonne humeur. Après cette drôle de capture à coup de Chenipan, Cael est de retour sur la grande table, pouvant enfin célébrer le début du repas. Noé et Mélodie ont mis le paquet et nous propose tout un tas de truc différents. A ma gauche, Julie mange tranquillement sans trop rien dire. Je sais qu’habituellement elle a du mal à gouter d’autres choses que ses classiques, mais elle reste bien élevée. Alors elle mange sans rien dire, et j’ai l’impression que ça ne lui déplait pas tant que ça tout compte fait.
A ma droite, c’est un autre problème qui se pose pour Zia. Je la vois, sa petite fourchette à la main, tapoter le flan sans oser vraiment y toucher.
— Il y a un souci Zia ?
— Comment ?
— Comment on le mange c’est ça ?
— Oui…
— Comme le reste, tu en coupes un morceau et tu le mets dans ta bouche. Je sais que la texture est étrange pour toi mais tu verras c’est très bon.
Encouragée de loin par mes autres frères et sœurs, la petite finit par accepter de suivre mes consignes en avalant un morceau. Et vite, des étoiles se mettent à pétiller dans ses yeux. Elle aime, et maintenant elle ne devrait plus avoir peur de manger d’autres morceaux. La laissant tranquille, je préfère participer à la conversation avec Cléo.
— Si ça peut te rassurer Cléo, cette mission n’a pas été commandé par moi. Au contraire, c’est même la Fédération où bossait Cael qui m’a recruté sur ce coup-là. Moi je ne devais qu’être professeur à l’école des Rangers. C’est un concours de circonstances et son responsable qui nous ont amené à travailler ensemble à nouveau.
Finalement, il semblerait que le sous-entendu n’avait rien de professionnel, mais seulement des histoires entre frères et sœurs. Je ris en les entendant se chamailler ainsi. Je suis la plus âgée, donc je n’ai pas exactement le même rapport avec mes frères et sœurs que Cael peut avoir avec son aînée. Mais ça n’a pas d’importance. J’aime ma famille comme elle est, et si à une période j’aurai surement souhaité avoir un aîné sur lequel me reposer, aujourd’hui je n’en ressens plus le besoin. J’ai grandi, mais j’ai aussi appris que la famille, c’était également les amis.
Les voilà maintenant qu’ils se battent avec de la nourriture, agaçant bien vite leurs parents adoptifs. Pas parce que c’est du gaspillage, mais parce que ça donne le mauvais exemple. Quand on était tous plus jeunes, ce genre de chose n’arrivait pas, enfin après la mort de Maman. La reconstruction a été tellement longue que je pense que chacun d’entre nous avons perdu cette part d’enfance. Par contre, je me souviens sans mal de ma Maman jetant diverses choses lorsqu’elle était agacée avant de s’excuser et de nous dire de ne pas l’imiter. Je pense que seuls Julie et moi gardons des souvenirs nets de tout ça, Amandine et Matthieu étaient trop petits. Parfois, on aime en parler toutes les deux. Pour nous rappeler un temps que nous aimions tellement.
— Oh n’exagère rien Cael ! C’est surtout vous à la base qui avez mené le plus gros du travail. Moi je n’étais là qu’en soutien, surtout en tant que médecin.
A ces mots, cela fait sourire mon père, très fière que j’ai partiellement suivi sa voie en m’engageant dans la médecine dès mon entrée à l’école. Aujourd’hui, même si j’exerce la médecine d’urgence et non la chirurgie, cela n’empêche pas de pouvoir me revendiquer comme médecin à part entière.
— Ouais bon si on pouvait ne pas reparler de ça. J’ai vraiment perdu les pédales ce jour-là, je n’aurais pas du crier comme ça. Après pour ma défense, vous ne m’avez pas ménagé. Ne me refais plus un coup comme ça.
Les fois où je perds mon sang-froid se compte sur les doigts d’une main, et évidemment cette histoire-là en fait partie. J’ai l’impression que c’était hier tellement ça m’a marqué. Je ne me suis jamais vue crier comme ça, avoir peur comme ça, relâcher toute la pression d’un coup au point d’en faire une crise d’angoisse. Un souvenir que je préfèrerais oublier, même si cela ne risque pas d’arriver de si tôt.
Le vrai problème là tout de suite, ce n’est pas le passé. Il ne me faut que quelques secondes pour comprendre ce que vient de dire Cael à toute la table, mais surtout les conséquences. Un immense blanc c’est abattu dans la salle de repas, tandis qu’une seule pensée me vient en tête « Plutôt que de chercher à couvrir Papa et Marie, j’aurai peut-être dû prévenir Cael que je n’avais pas encore parlé à mes proches de Camille »
— QUOIIIIIIIIIIIIIIIIIIII ?! Comment ça t’as un copain ?! Depuis quand ?! Et d’où tu me préviens pas ? Que tu dises rien aux autres je comprends. Mais moi ?! Tu ne m’as pas mis dans la confidence, moi ta sœur préférée ? C’est honteux !
— Hey calme toi Julie ! Ida n’a pas de préféré ! Et elle dit bien ce qu’elle veut à qui elle veut !
— Joue pas au sage Elwey d’un coup ! Je suis sûre que toi aussi tu veux tout savoir !
— C’est clair, moi je veux TOUT savoir !
— Copain ?
— Oui, copain. Ils vont se marier.
Luth tu n’aides clairement pas là ! Autour de moi c’est la débâcle, et tous mes frères et sœurs se battent pour savoir qui aura la parole en premier pour demander des infos. De son côté, mon père est blanc comme un linge et Marie essaie de le rassurer mais c’est très peu efficace. En clair, c’est le bazar. Je ne peux m’empêcher de lancer un regard noir en direction de Cael. Comme si on pouvait communiquer par télépathie « Tu n’aurais pas pu remarquer que si je n’ai pas mentionné son nom une seule fois son prénom c’est qu’il y avait une raison ? »
— Arrêtez tous. Stop !
Le fait que j’élève la voix parvient à ramener un peu de calme dans l’assemblée, me laissant une opportunité de m’expliquer.
— Oui, j’ai un copain. Il s’appelle Camille. Je ne vous en ai pas parlé parce que c’est encore assez récent. Je comptais le faire bientôt mais j’ai été doublé on dirait.
— Vous…vous allez vraiment vous marier ?
— Mais non Papa ne fais pas cette tête. On s’est rencontré il y a quelques mois à peine, on ne va pas parler mariage.
Cette information détend à peine mon père, et les plus jeunes l’ignorent pour me harceler de questions.
— Il fait quoi dans la vie ?
— Mais on s’en fiche de ça Amandine. Moi ce que je veux savoir c’est s’il est beau gosse ? T’as pas mal choisi j’espère !
— Julie, je suis presque sûr que ce genre de choses ne se disent pas.
— Stop stop stop. Il est infirmier à l’école des Rangers. Et pour le reste, que tu le trouves beau gosse ou pas, ça ne regarde que moi. Ce n’est pas toi qui sors avec je te signale. Donc maintenant tout le monde va se calmer, on est en train d’importuner toute la famille de Cael avec cette histoire ce n’est vraiment pas poli.
— Ne t’en fais pas pour ça Idalienor, c’est même plutôt amusant
— Super amusant même
Merci Cael. Vraiment merci.
Soupirer n'y changera rien, et je le sais très bien. Mais là tout de suite, je n'arrive pas à faire autre chose. Je suis sure que Camille va se moquer de moi quand je vais lui raconter ça. Moi à un super repas de famille avec mon meilleur ami qui me retrouve à écouter tout ce beau monde se battre à son sujet. Le connaissant, il serait bien capable de faire une plaisanterie avant de me rassurer pour me dire qu'il n'y a rien de grave. Oui, c'est très certainement ce qu'il va faire. Rassemblant mes idées pour mettre court à la mêlée générale des mots, j'écris rapidement un sms sous la table au concerné "Ne te couche pas trop tôt ce soir, j'ai un truc à te raconter" avant de le glisser de nouveau dans ma poche. Une grande inspiration et on est parti.
En quelques phrases, j'ai l'impression de légèrement réussir à recentrer la discussion. Les mots ne volent plus dans tous les sens, c'est déjà ça. Je crois que Cael est en train de se faire remonter les bretelles par les femmes de sa famille aussi. Un peu de soutien ce n'est pas de refus. Je n'avais pas l'intention de cacher Camille ad vitam eternam, mais j'avoue que j'aurai peut-être souhaité leur en parler autrement. Maintenant, je dois aussi gérer Aria, très bavarde surtout sur ce genre de sujet, et les regards malicieux de Cléo et Julie qui se comprennent étrangement si bien malgré leur rencontre récente. Je ne sais pas ce que leur alliance peut donner, mais j'espère ne jamais être sur leur chemin. En tout cas, voir Cael si gêné avec sa maman adoptive, c'est vraiment adorable. Ca valait presque le coup qu'il fasse la gaffe.
— Je vois ça. Rappelle moi de griller bien comme il faut devant toute ta famille au complet ta future relation, et on sera quitte.
Je lui adresse un sourire amusé, signe que je plaisante. Ou peut-être pas, on verra bien. Rapidement, je fais signe à Amandine, Matthieu et Elwey d'aider Mélodie et Noé à débarrasser la table pour apporter le dessert promis. En même temps, je vois Zia se précipiter dans les bras de Papa pour réclamer un câlin. Tiens, ce n'est d'habitude pas sa cible de choix quand elle réclame un câlin. Habituellement, elle choisit plutôt Marie. Il s'est surement passé quelque chose pour qu'elle cherche la présence de son père. Tout comme Luth est allé immédiatement chercher celle de Cael. J'espère qu'il ne s'agit de rien de grave en tout cas.
Pas comme si j'avais vraiment le temps de me poser la question. Subitement, Julie vient s'appuyer contre mon dos, son visage tout près du mien, un sourire très déterminé sur les lèvres.
— Tu sais bien que je ne vais pas te lâcher comme ça Ida
— Je le sais... qu'est-ce que tu veux savoir ?
— Ce n'est pas évident ?! Je veux une photo bien sûr ! Je veux savoir à quoi ressemble celui qui a fait fondre ton cœur de pierre.
— T'exagères à peine.
— Allez montre !
— Attends attends j'arrive !
Je ressors mon téléphone de ma poche. La notification affichée disant "ok j'attendrais, j'espère que tout va bien. Bisous" me fait sourire. Mais aussi réagir ma sœur.
— Oh Camille avec un cœur c'est mignon. Mais pourquoi il est orange et pas rouge ? C'est pas ton pote c'est ton mec.
— Non mais de quoi je me mêle ? Je peux ne pas te montrer de photo du tout sinon.
— Oh non s'il te plait
Sans plus la faire attendre, j'ouvre la galerie pour trouver ce que je cherche. Comme je ne pense pas à en prendre beaucoup, sauf mes plantes, je n'ai pas besoin d'aller très loin. D'autant plus que ce n'est pas moi qui l'ait prise mais Azel qui l'a faite à notre insu avant de me l'envoyer. C'était lors de notre dernière soirée tous ensemble avant que je rentre à Adala. Doucement, je lui tends le téléphone qu'elle m'arrache presque des mains pour la regarder sous tous les angles.
— Ah ouaaaaais t'as pas fait semblant, il est vraiment beau.
— Qui ça est beau ?
— Le copain d'Ida
— Hey montre ! C'est pas juste qu'il n'y ait que toi qui voit !
Revenus de la cuisine, il y a maintenant Julie Amandine et Matthieu, tous les trois collés à mon téléphone, et vite rejoint par Elwey, lui aussi curieux. Les yeux ronds, c'est limite s'ils ne lâchent pas un sifflement en regardant cette photo.
— Il est vraiment beau gosse.
— Ouais il est pas mal
— Idalienor tu es très belle dans cette combinaison avec le ruban rouge.
Merci Elwey, enfin j'imagine ? Il n'y a bien que lui pour s'attarder sur mes vêtements plutôt que sur le fait que mes lèvres se trouvent seulement à quelques centimètres de celle de mon copain. Lorsque j'estime qu'ils ont assez regardé, je l'arrache des mains de Julie, mettant fin à leur séance d'inspection malgré leur lamentation. Je lance un regard à mon père que je sens à nouveau pâlir avant de reprendre.
— Papa, est-ce que tu veux voir la photo ?
Je sais qu'il est gêné. Je ne parle pas de ce genre de chose avec lui normalement, ni avec Marie. Mais maintenant il est un peu tard pour reculer. Et puis ils se rencontreront tôt ou tard. Son hochement léger de tête me persuade de m'approcher pour lui tendre le téléphone, lui permettant de voir la photo aux côtés de Marie et de Zia, encore sur ses genoux. Comme je m'y attendais, il ne dit pas grand chose, se contentant de fixer l'écran. Zia n'a pas l'air de bien comprendre ce qu'il faut regarder. Seule Marie sourit, laissant plus visible ses yeux légèrement humides. Je sais à quoi elle pense là tout de suite. Alors je lui souris en retour, attendant la réponse de mon papa qui ne se fait plus attendre.
— Tu as l'air très heureuse avec lui.
— Oui je le suis
— C'est tout ce qui compte pour moi. Mais ne te marie pas demain s'il te plait.
— C'est promis Papa
(C'est re nous avec les supers desserts de Terremer ! Servez-vous sans hésiter il y a double ration grâce à la discrétion de notre Caeldeo chéri !)
J'éclate de rire, suivi de tous les invités. Avant de me rassoir, je vais tout de même voir Cael avec Luth. Il faut que je le rassurer. Parce que malgré la tournure de la chose je ne lui en veux pas le moins du monde.
— Je ne pensais pas que les choses se passeraient comme ça. Mais ne te mets pas la pression ce n'est pas grave. Au final, on profite tous de nos familles réunies. Ce n'est pas ça que l'on voulait toi et moi ? Avec du dessert, que demander de plus ? Allons manger, et profitez avant que de nouvelles aventures ne nous attirent loin d'eux. Tu n'es pas d'accord ?
Toujours un peu amusée par la situation, je souris à mon meilleur ami, attendant son retour. A nouveau, mes yeux se baladent sur cette immense table où sont réunis tous nos proches. Si la première fois que j'ai passé les portes de ce restaurant je m'attendais à ça...
D'autres aventures nous attendent avec Cael. Mais j'espère du plus profond du cœur qu'elles nous ramèneront toujours vers cet endroit. Vers ce qu'ils représentent. Et surtout vers nos proches qui nous soutiennent dans tous nos projets.