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Idalienor Edelwen
https://pokemoncommunity.forumactif.org/t4164-295-les-ambitions-d-idalienor-pyroli
https://pokemoncommunity.forumactif.org/t4175-idalienor-edelwen-pyroli
Icon : https://img.nickpic.host/3rBaTA.jpg
Taille de l'équipe : 15
Région d'origine : Hoen
Âge : 21 ans
Niveau : 70
Jetons : 2476
Points d'Expériences : 2561
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15
Hoen
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pokemon
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Idalienor Edelwen
est un Adulte Médecin Itinérant

Malgré le vent froid, je n'ai pas pu résister à la tentation de monter sur le pont du bateau pour regarder les paysages marins. Je les connais bien à force de les emprunter régulièrement, mais je ne m'en lasse pas pour autant. Le vent fait valser sans mal mes cheveux bruns détachés et ma longue écharpe, mais je m'en fiche pas mal, animée par l'excitation d'arriver enfin à bon port. Après trois mois et demi d'absence, je suis enfin de retour à Almia. Mon sourire ne m'a pas quitté depuis que j'ai embarqué sur ce bateau il y a plus de deux heures, trop heureuse de retrouver Camille après cette première longue séparation.

La première étape de mon tour du monde itinérant vient de s'achever. J'ai eu l'occasion de parcourir en long en large et en travers Johto, la région de naissance de ma maman et de Marie.  Ce voyage a été exceptionnel sur tous les points. Après des années de préparation, j'ai enfin pu entamer mon rêve : venir en aide aux populations de manière itinérante en tant que médecin ranger. Une aventure qui m'a amené à rencontrer beaucoup de monde. De ville en ville, de forêt en forêt, d'auberge en auberge, j'ai sillonné la région à dos de Chevroum, m'arrêtant pour aider tous ceux qui pourraient avoir besoin de moi.

Mes premières compétences en tant qu'herboriste ont permis d'enseigner aux populations cet art médicinal, ou tout du moins ses bases. C'était très plaisant de leur faire découvrir tout ça et de leur faire réaliser que tout proche d'eux, ils ont parfois certaines plantes qui peuvent leur être bien utiles. Bien sûr, j'ai aussi pu soigner grâce à mes remèdes notamment les petites maladies de l'hiver. J'ai également pu compléter mon inventaire avec de nouvelles plantes que j'avais bien du mal à faire pousser sur Lansat et Adala. Mais rien de tout ça ne peut remplacer de véritables soins médicaux nécessaires. De toute façon, je suis la première à reconnaitre que les plantes médicinales ont aussi leurs limites. J'ai régulièrement redirigé les habitants vers des centres de soin plus adaptés pour répondre à leur besoin.

j'ai également pu constater que mon équipe était parfaitement formée à ce projet. Je craignais un petit rejet de leur part en sachant que nous allions sillonner les routes de cette façon, les contraignant à marcher souvent et un peu par tous les temps. Heureusement, tout s'est passé comme sur des roulettes. Tout le monde a apprécié l'aventure. Etre an contact de pleins de personnes différentes a été une chose appréciée, particulièrement par les souris électriques, surveillées par les gardiens de mon équipe. Comme à l'académie finalement, mais cette fois-ci sur les routes. Dama a été d'une endurance à toute épreuve. Porteur du projet de par sa qualité de monture, il a supporté mon poids ainsi que celui de mon matériel sans siller. Bien sûr, je lui accordais régulièrement des pauses, mais je le remercie mille fois de son investissement dans mon projet.

Et puis côté de ça, il y a eu toutes mes missions de ranger. La fédération a vu dans mon voyage une très bonne opportunité de me faire exécuter toutes les petites missions en contact direct avec les populations de la région. Plutôt que de faire déplacer une équipe, j'étais déjà sur place pour m'en occuper. Beaucoup plus simple en terme de gestion. Il y a seulement une mission plus importante et périlleuse qui a nécessité que l'on m'envoie du renfort, mais tout s'est très bien passé et mon tour de la région a pu reprendre. L'équilibre parait presque évident entre mes deux fonctions, et ce voyage initiative prend une multitude de sens.

Cette aventure a Johto a aussi eu une valeur symbolique pour moi. Retourner sur la terre de naissance de maman, c'était aussi un cap que je n'avais pas franchi. Les révélations de cet été ont clôturé des années de lutte interne face à un deuil jamais complètement terminé lorsque l'on perd l'être qui nous a mis au monde. Mais il restait encore quelque chose à faire.

Suivant les indications de Marie, je me suis arrêtée devant la maison de leurs parents. Ils ne me connaissent pas de toute façon, ils ne m'ont jamais vu. Les contacts ayant été rompus très tôt entre eux et leurs filles, ils n'ont aucune raison de me reconnaitre. Alors, j'ai pu regarder de loin ce couple qui parait si ordinaire mais qui n'a pas hésité à envoyer leur fille en camp de redressement contre sa volonté et qui, par la suite, n'a jamais cherché à la recontacter pour finalement laisser fuir leur dernier enfant, rongé par le départ de sa soeur aînée. Ils ne sont même pas venus à son enterrement, comme si perdre leur fille n'avait rien signifié.

Les voir réellement plutôt que de les imaginer n'a pas changé grand chose pour moi. Ils ne sont que deux personnes habitant à Johto.

Ils ne seront jamais mes grands parents.

Lorsque j'ai enfin atteint mon point final, j'ai repris la route en direction de la maison à Hoenn. J'avais promis à ma petite famille de retourner les voir avant de repartir sur Almia pour une nouvelle période de 3 mois et demi et leur raconter mon voyage à Johto. Bien sûr, mes frères et soeurs ont tous montré un intérêt particulier, voyant tout comme moi cette espèce de retour aux racines familiales. Mon père et Marie ont exprimé une certaine forme de fierté, non sans cette pointe d'amertume particulière de savoir que j'avais aperçu les parents des soeurs Teurins. J'avais proposé à Marie d'aller les voir, pour donner des nouvelles, mais elle a refusé. Ma tante a estimé que c'était à eux de faire le premier pas vers nous et pas l'inverse. J'ai donc respecté sa volonté.

Et enfin, après quelques jours à Vermilava, j'ai repris la route direction Almia, là où m'attend Camille avec une certaine impatience. Pendant ce voyage, nous n'avons jamais rompu le contact. On s'appelait très régulièrement, se racontant notre quotidien à tous les deux. Ces derniers temps, il n'arrêtait pas de me répéter que les enfants avaient hâte de mon retour et que même Shikamaru Sasuke et Lee avaient insisté pour que je leur donne un cours une fois que je serais revenue à l'académie ranger.

Après les événements du début d'année, les trois garçons ont été contraint de redoubler. Ils n'ont pas pu terminer l'année scolaire, éloignés du terrain et des capsticks le temps qu'ils se remettent de leurs blessures respectives mais ont été admis a retenter leur diplôme, et ce malgré leur implication dans les événements. La direction et la police ont considéré que ce qui était arrivé n'était pas entièrement de leur faute et qu'ils avaient le droit à une seconde chance, qu'ils ont évidemment saisi. Une bonne chose. A mon sens, cela aurait été trop dommage au vu de leur potentiel de les radier définitivement. Tout ça leur a servi de leçon, j'en suis persuadée. Quant à ma classe de première année, ils sont tous passés en seconde année, à ma plus grande fierté.

Comme convenu avant mon départ, j'occupe une place de professeur vacataire. Je ne serais plus attachée à une classe en particulier mais donnerai des cours à un peu tous les niveaux spécialement sur la médecine de terrain, la partie la plus intéressante pour des rangers en formation. J'ai profité de certaines soirées en auberge pour commencer à préparer mes premiers cours. J'ai très hâte de commencer également.

Le port d'Almia apparait enfin dans mon champ de vision malgré le brouillard cachant l'île aujourd'hui. Placée tout à l'avant du bateau, je guette le moment où la vue sera plus claire avec une impatience non dissimulée. Finalement, je distingue enfin sa silhouette, lui adressant de grand signe pour signaler ma présence. Les quelques minutes qui nous séparent semble durer des heures. Et lorsqu'enfin, je pose les pieds à terre, je laisse tomber au sol mon gros sac à roulette pour rejoindre ses bras qui m'avaient tant manqué. Doucement, il dépose un baiser sur le sommet de mon crâne avant de murmurer.

—  Bon retour à Almia Idalienor.
—  Merci Camille. Tu m'as manqué.
—  Toi aussi tu m'as manqué

Il a fallu attendre le bruit sourd du bateau qui reprenait sa route pour que nous nous détachions l'un de l'autre, un sourire niais mais si sincère plaqué sur les lèvres. Je rattrape ma valise laissée sur le sol pour me retourner vers lui.

—  Tu veux que l'on fasse quelque chose de particulier aujourd'hui ? Je sais qu'il ne reste que peu de temps avant que le soleil ne se couche mais je n'ai pas pu prendre un bateau plus tôt je suis désolée.
—  Ne t'excuse pas. Tu es là, c'est tout ce qui compte pour moi. Si tu veux bien, on peut passer la soirée que tous les deux, dans ma modeste chambre de l'académie ? A partir de demain tout le monde va vouloir te voir et te solliciter, je voudrais profiter un peu avant.
Ooooh c'est mignon, tu es triste de devoir me partager
Ce n'est pas ça... - dit-il en rougissant un peu malgré lui. En réponse, je lui attrape la main en souriant.
Ca me va très bien Camille, et puis tu sais bien qu'au fond, je suis tout à toi.

Ses rougissements reprennent de plus belle ponctués par un léger éclat de rire de ma part.

***

Sans grande surprise, Camille et moi avons passé le reste de la journée blotti l'un contre l'autre dans sa chambre à l'académie. Une façon de se faire comprendre, aussi bien émotionnellement que physiquement, que nous nous sommes retrouvés et que nous allons pouvoir passer de nombreuses semaines ensemble avant mon prochain départ. Seulement, malgré des heures et des heures installées ainsi, difficile de se séparer pour démarrer une nouvelle journée.

Il faut d'abord que j'aille voir Donna pour que l'on s'organise un peu. Je ne sais pas exactement comment elle compte me faire reprendre les cours et sur quel rythme. Maintenant qu'elle a réussi son concours et est passé directrice adjointe, la jeune femme a beaucoup plus de responsabilité au sein de l'établissement. Une belle évolution à la hauteur de tous ses efforts pour en arriver là.

Laissant l'infirmier sur son lieu de travail, je me dirige de mon côté vers l'aile de la direction, en espérant trouver rapidement l'ancienne professeure. Fort heureusement, la chance me sourit et je la trouve à la machine à café, cherchant un coup de boost pour entamer la journée.

Oh Idalienor tu es là ! Je suis si contente que tu sois de retour !
Bonjour Donna. Je suis revenue hier soir à peine. Je viens vous voir pour que l'on organise mes différentes interventions dans les classes pour les mois à venir.
Bien sûr tu as raison. Viens dans mon bureau on va en discuter tranquillement.

Joyeuse, elle me guide jusqu'à son nouvel espace de travail individuel, en accord avec sa fonction. Beaucoup de paperasse forcément, mais Donna a l'air épanoui c'est ce qui compte. Tranquillement, nous entamons le dialogue.

Quelles sont tes envies Idalienor ? Tu as déjà des idées ? J'encourage toute initiative personnelle.
Si vous le voulez bien, j'aimerai enseigner sous forme de module. Comme je vais passer trois mois avec eux, j'aimerai faire travailler chaque niveau sur une thématique adaptée. On prendrait le temps de l'étudier sous tous les angles, aussi bien dans son aspect théorique que pratique. Vu qu'il y a 6 classes, je partirais sur une grosse intervention par semaine pour les immerger dans le thème choisi. Tout ça bien sûr sur le thème de la médecine d'urgence dans le cadre d'une mission ranger.
Ca me plait bien ! Et puis tu as raison, cette forme d'intervention est idéal compte-tenu de tes contraintes. Tu as déjà des idées de module pour chaque niveau ?
Oui j'ai eu le temps de fixer ça. D'ailleurs s'agissant des 6ème année, j'aimerai traiter d'un sujet particulier mais j'ai besoin de votre accord.

Suite à son invitation à lui expliquer, je m'étends davantage sur ce projet là. Il est certes ambitieux mais ne me parait pas dénué d'intérêt. Pire, il me parait même essentiel. Mais la forme est un peu particulière je l'admets.

Moi je n'y vois pas d'inconvénient mais est-ce que toi tu te sens de le faire ?
Bien sûr, sinon je ne l'aurai pas proposé.
Alors ça me convient. Je serais là pour te couvrir si jamais il y a des contestations. Mais ton idée est très intéressante, je t'encourage à aller jusqu'au bout. Quand veux-tu commencer ?
Comme les vacances de Noël débutent à la fin de la semaine, je voudrais recevoir toutes les classes cette semaine pour leur exposer le projet de travail des trois prochains mois. Ca leur laissera les vacances pour réfléchir et ensuite attaquer véritablement en janvier.
C'est parfait ! Laisse moi la matinée pour t'arranger l'emploi du temps. Tu devrais pouvoir commencer cet après-midi.
C'est gentil merci beaucoup Donna.
Mais de rien. En attendant tu peux aller donner un coup de main à Camille, j'imagine qu'il ne sera pas contre. Et puis cet inventaire ne va pas se faire tout seul. Heureuse de l'avoir retrouvé ?
Très heureuse même.
Que vous êtes mignons. Allez file et laisse moi gérer le reste.

La discussion close, je lui adresse un signe de la main avant de quitter le bureau pour rejoindre Camille à l'infirmerie. Au moins on sera tranquille encore quelques heures ensemble avant que le train train quotidien de l'école ranger ne reprenne son chemin.

***

—  Félicitations !
—  Félicitations Idalienor !

La pause déjeuner a été l'occasion pour moi de faire un petit bain de foule. J'ai rapidement eu le droit à une invasion de mon ancienne classe autour de moi. C'est limite s'ils ne m'ont pas sauté dessus pour m'accueillir. Ils m'ont posé des milliers de questions dont la principale : est-ce que je serais de nouveau leur professeur ? Je leur ai répondu tranquillement, les obligeant ensuite à se disperser pour ne pas créer un attroupement. Mission pas trop compliquée puisque l'appel de la cantine est lui aussi très fort, particulièrement chez les plus jeunes.

En revanche, ce que je ne comprends pas, ce sont tous ces élèves qui me disent félicitations au détour des couloirs. Je n'ai rien fait d'exceptionnel, en tout cas qui mérite une telle exclamation. J'ai aussi repéré certains petits groupes discutant à voix basse en me voyant passer avec Camille. Je n'ai pas l'impression que c'est dit méchamment, mais en tout cas ça a l'air de beaucoup les amuser.

Tu peux m'expliquer Camille, j'ai l'impression d'avoir loupé un épisode. Je sais que cela fait un moment que je ne suis pas revenue mais à priori je serais au courant si j'avais révolutionné le monde au point qu'on m'en félicite.
—  En fait, ce n'est pas exactement ça - explique l'infirmier, un peu gêné.
Alors dis-moi
—  Il se pourrait que Donna ait révélé à un peu toute l'école que toi et moi sommes ensemble...
Hein ?! Mais comment ça se fait ?
—  Lors de la réunion collective de la semaine dernière annonçant ta prise de poste, elle a expliqué que toute l'équipe professorale était très heureuse de te revoir, particulièrement moi. Très vite un élève a réagi et a entrainé tous les autres. Il était trop tard pour qu'elle nie.
D'accord je comprends mieux...
—  Au moins, ça nous évite de devoir nous cacher.

Sans plus en dire, Camille se penche vers mon visage et n'hésite pas pour capturer mes lèvres, devant les yeux étonnés aussi bien des élèves que des miens. J'avais pris l'habitude de ne pas trop en montrer en public, me contentant de simples sourires et oeillades. Mais faire semblant ne sert visiblement à rien, alors autant en profiter maintenant que le blond a initié le contact. Il finit par se détacher de mes lèvres au bout de quelques secondes, non sans adresser un regard entendu aux petits curieux, leur faisant bien comprendre que commérer n'a aucun intérêt.

C'est digne d'un lycéen ça Camille - me permis-je de lui dire en riant.
—  Peut-être bien, mais avec un peu de chance ça suffira à faire taire nos petits commères
Tu es bien optimiste. Bon en tout cas le message est envoyé, même si c'est un peu gamin de notre part

Nous rions ensemble à cette petite blague avant de reprendre le chemin du réfectoire. Après tout, nous aussi nous devons manger avant d'attaquer l'après-midi. Si tout va bien, ça sera la reprise pour moi aussi. L'occasion d'officiellement prendre mes fonctions en tant que professeur vacataire et non plus en tant que simple stagiaire.

***

La présentation que je redoute le plus est arrivé. Ce vendredi matin, à la veille des vacances, je donne mon cours introductif au 6ème année qui va leur présenter le module du trimestre. Toutes les présentations précédentes se sont passées à merveille. Dans la majorité des cas, les élèves ont démontré de l'intérêt pour le sujet proposé. En fonction de leur âge, j'ai adapté le module et envisagé diverses pistes d'apprentissages auxquelles ils ont tous semblé plutôt bien répondre.

Mais pour les 6ème année, le sujet est un peu plus particulier. Ils sont en dernière année et dès lors, il me parait nécessaire de les confronter à des sujets plus difficiles, plus violents mais qui vont sans doute faire partie de leur quotidien dans les années à venir. Chassant mes quelques appréhensions, je soupire un bon coup en attendant que tout le monde s'installe. J'ai eu le droit à un immense sourire de la part de Lee et des sourires plus discrets chez ses deux amis Shikamaru et Sasuke. Bon au moins, j'aurai un peu de soutien. Enfin je l'espère.

Une fois tous à leurs places, je commence enfin le cours.

Bonjour à tous. Certains d'entre vous me connaissent déjà mais pour le principe je vais me présenter. Je m'appelle Idalienor Edelwen, diplomée de la Pokemon Community en tant que médecin ranger, et je serais jusqu'en mars prochain votre professeur en médecine d'urgence dans le cadre de vos activités de ranger. Je vous demanderai durant toutes les heures de cours que nous partagerons de m'appeler par mon prénom mais de faire usage du vouvoiement. J'en ferais de même avec vous sauf si vous me permettez d'user du tutoiement. Est-ce que à ce stade vous avez des questions ?

Après ma rapide présentation, certains dont le trio que je connais déjà se manifeste pour me permettre de les tutoyer, très rapidement suivi par presque toute la classe. J'en profite également pour faire un tour des prénoms et commencer à les mémoriser. Cette question du tutoiement/vouvoiement peut paraitre futile mais est importante pour moi. C'est une façon d'instaurer du respect à double sens. Et vu ce qui nous attend, je vais en avoir besoin.

Pour ce trimestre, j'ai choisi de travailler sur un module qui va nous occuper pendant ces trois mois sous la forme d'enseignement théorique mais surtout pratique. Avant de poursuivre mes explications sur ce que j'attends de vous, je vais vous projeter plusieurs extraits vidéos amateurs pris pendant un événement particulier. Je préfère prévenir, certains sont un peu plus choquant car révélateur d'une grande violence. Je ne vous les montre pas par plaisir mais parce que j'estime que cela peut vous préparer à ce que vous affronterez dans le futur. Malgré tout, si certains ne se sentent pas à l'aise avec ça, ils peuvent sortir le temps de la projection. Il n'y a aucune honte à avoir et je n'accepterai aucune moquerie de personne.

je laisse volontairement un blanc, permettant à ceux qui le souhaiteraient de prendre la parole. La quinzaine d'élève devant moi hoche la tête en guide d'acceptation de ce qui va suivre, m'encourageant à lancer la compilation de vidéo.

Même pour moi, cela fait tout drôle de les visionner ainsi, puisque j'y étais. Les extraits sont souvent courts, parfois un peu flou, mais il n'est pas difficile de deviner ce qu'il se passe. Des affrontements un peu partout, entre humains bien sûr mais aussi entre pokemons. Des pokemons obscurs déchainant une violence inouïe sur tous leurs adversaires. Des rassemblements de jeunes adolescents essayant de se protéger tant bien que mal du chaos ambiant. Certains qui prennent les reines et essayent de proposer des solutions. Sur d'autres extraits, on arrive à me voir, tantôt gérant l'unité de soin d'urgence mais aussi lorsque la Florges de Sirius m'a attaqué violemment en pensant que je m'en prenais à mon ami.

Les captations vidéos durent ainsi pendant une dizaine de minute jusqu'à ce qu'enfin l'écran redevienne noir. J'ai réussi à récupérer tous ces extraits grâce au réseau des anciens élèves qui avaient centralisé la chose il y a quelques temps déjà. Face au silence de plomb régnant chez les jeunes, je relance le dialogue.

Avant toute chose, est-ce que quelqu'un a reconnu les événements que je vous ai montré ?

Comme je m'y attendais, Shikamaru lève la main pour prendre la parole.

Ce sont des extraits vidéos de la guerre civile qui a eu lieu sur Lansat.

Exactement. Pour rappel, en juillet 2018, un violent conflit a éclaté sur l'île de Lansat, opposant l'A2P, une association radicale de protection des pokemon, Palladium, une société scientifique spécialisée dans la recherche pokemon et enfin la Team Rouage, une association criminelle.

Si certains en avaient déjà entendu parler, pour d'autres, cet événement reste un peu flou et occasionne plusieurs questions.

Comment une chose pareille a pu arriver ?

Qui a gagné à la fin ?

Doucement, je vais répondre tranquillement mais pas à tout. Vous devrez procéder à vos propres recherches également. Tout ça n'est pas arrivé du jour au lendemain. Les différents partis que j'ai exposé ont étendu leur influence sur de longs mois, parfois de manière directe, parfois non. Et le point de rupture est arrivé en juillet, lorsque chacun des partis a souhaité prendre le dessus sur l'autre. L'île est donc devenu le théâtre de ce que l'on peut appeler une guerre civile. Quant à la seconde question, je ne pense pas que l'on puisse parler de gagnant. L'état actuel des choses, c'est que l'île est aux mains de la Team Rouage depuis plus de trois ans et que tous les habitants de l'île ont été évacués et relogés.

Le contexte remis en place dans les esprits de chacun, je laisse les discussions se faire naturellement. Il y a bien sûr des bavardages entre voisins, et je les comprends. C'est quelque chose de vraiment particulier, très violent, ou en tout cas bien plus que ce à quoi les élèves d'Almia sont habitués. Shikamaru, Sasuke et Lee mis à part, je ne suis pas sûre que l'un d'eux ait été confronté à une situation réelle aussi difficile. Face à une main levée, j'accorde la parole à un autre élève.

On vous voit sur les vidéos. Qu'avez-vous fait là-bas ?

Oui j'apparais sur ces vidéos parce que j'étais présente. Toutefois, l'objectif du jour n'est pas d'analyser mon comportement mais de comprendre la situation globale. Au fil des semaines, nous essaierons de nous attarder sur différents acteurs, dont moi si cela vous intéresse réellement mais aujourd'hui ça ne sera pas le sujet.

S'il vous plait Idalienor juste un mot ! - insiste-til.

T'es bouché ou quoi ? Elle vient de te dire qu'elle n'en parlerait pas maintenant - réplique vivement Sasuke sans que je ne m'y attende.

Fais pas genre que ça t'intéresse pas. Si ça se trouve si elle ne dit rien c'est parce qu'elle a fait une grosse connerie et qu'elle en a honte. Un peu comme vous trois l'année dernière.

Répète un peu ça ?!

Le dialogue a complètement dérapé entre les deux adolescents, au point où le brun s'est vivement redressé, prêt à en découdre avec celui qui a osé lui rappeler ses erreurs de l'an passé. Fort heureusement, il est maintenu à sa place par Lee et Shikamaru qui de toute évidence n'ont aucune envie de se perdre dans cette engueulade qui ne mènera à rien.

Ca suffit tous les deux ! Non je n'ai pas honte Toma de ce que j'ai fait ce jour-là. Et Sasuke et ses amis ont certes fait une erreur mais s'ils sont ici c'est qu'ils ont mérité une seconde chance. Donc maintenant je ne tolèrerai plus aucune mention aux événements de l'an dernier autrement que dans un cadre purement scolaire et éducatif. J'espère que je me suis bien faite comprendre. Quant à toi Sasuke, je te prierai à l'avenir de faire preuve d'un peu plus de sang froid.

C'est compris Idalienor... - prononce Toma avant de se rassoir.

Je suis désolé - termine le brun avant de se rassoir également sous les regards soulagés de ses deux amis, ayant craint un débordement.

Pour en finir sur cette question, je vous promets qu'au cours du module, on s'attachera plus précisément à mon cas. Je vous parlerai en temps voulu de ce que j'ai fait et de mes différents choix. Ils n'ont pas tous été bons, je le reconnais, mais pour autant, je n'ai pas honte de moi. J'espère que le message est passé.

Plus personne n'ose reprendre la parole après cet échange quelque peu animé. Je m'y attendais un peu de toute façon. Des événements comme ceux qui se sont déroulés sur Lansat ne laissent pas indifférents, surtout quand les principaux concernés sont tous des adolescents a peu près du même âge que la classe que j'ai en face de moi. A l'époque, j'avais 18 ans, à peine un an de plus que les élèves de 6ème année de l'académie.

Cet échange m'a aussi permis de constater qu'il existe une fracture entre les élèves de 6ème année et le trio que je connais déjà. Encore une fois, ce n'est pas étonnant, même si je nourrissais l'espoir qu'il en soit autrement. Leurs noms n'ont pas pu être passé sous silence et tous les élèves de l'établissement savent dans quoi ils ont été impliqués il y a quelques mois. J'en discuterai davantage avec eux puis Camille pour croiser les ressentis. En tout cas, il n'est pas question qu'ils soient stigmatisés, tout du moins dans mon cours.

Ayant un peu dérivé du sujet, je recentre un peu ma présentation.

Pour en revenir au sujet qui nous intéresse, je ne vous ai pas fait voir ces vidéos juste pour le plaisir. Jusqu'à la fin du mois de mars, nous allons travailler sur l'établissement d'une zone de soin d'urgence en plein conflit. La guerre civile de Lansat nous servira donc de support de travail. Le but est de mobiliser aussi bien vos compétences médicales que vos compétences de ranger pour être le plus efficace possible. Vous le verrez au cours de nos nombreuses séances et travaux, il n'y a pas de réponse parfaite, mais nous allons travailler à rendre votre stratégie la meilleure possible.

J'ai fini par parvenir à enfin expliquer l'objectif du module. Et ce n'était pas gagné vu d'où nous sommes partis. Assez vite, les discussions entre les élèves reprennent, signe que le sujet les a un minimum intéressé. Une bonne nouvelle.

Je vous demanderais pendant les trois prochaines semaines de constituer des groupes de travail. Entre 3 et 5 personnes par groupe pas plus. J'aimerai également que vous me fassiez un exposé le plus clair possible de ce qu'il s'est passé à Lansat pour en arriver à ce conflit. Soyez le plus exhaustif possible, le but est que vous partiez avec une base de données solide. Vous pouvez vous appuyer sur des vidéos, des articles de presse, des émissions télévisés, de témoignages de personnes présentes sur place, tout ce que vous jugerez utile. Je suis évidemment exclue, mon expérience personnelle faisant l'objet d'une séance à part entière. Après les vacances de Noel nous aurons une séance ensemble où je vous donnerai quelques pistes de réflexion pour éventuellement compléter vos travaux préliminaires. Est-ce qu'il y a des questions ?

Très vite, les groupes se forment naturellement sans que de réelles questions n'émergent de l'assemblée. Je leur ai donné plus de travail qu'aux autres classes mais je ne voyais pas comment faire autrement. Le sujet est difficile et complexe, j'ai besoin qu'ils travaillent tous un peu de leur côté en amont, au moins sur la base. Nous avons trop de chose à traiter pour nous permettre de perdre plusieurs séances en exposition. Sentant que le cours est désormais terminé, je me permets de le clôturer officiellement.

Ca sera tout pour aujourd'hui. Je vous souhaite à tous de très bonnes vacances, en espérant vous retrouver en forme à la rentrée !

Sous mes instructions, les élèves rangent leurs affaires et se dispersent, quittant les lieux pour profiter de la pause repas toute proche. Seuls restent dans la salle Shikamaru Sasuke et Lee que je devine vouloir me parler. Je leur fais signe en souriant de s'approcher du bureau pour que nous puissions discuter.

Je suis très contente de vous revoir ici. Camille m'avait tenu au courant mais c'est toujours plus plaisant de le constater soi-même.

Et nous on est très heureux de vous avoir comme professeure cette année !

Tout l'honneur est pour moi Lee. Je suis contente de pouvoir enseigner de nouveau. Est-ce que tout se passe bien malgré les circonstances particulières de votre redoublement ?

La plupart des élèves s'en fiche pas mal. C'est plutôt ceux de notre classe qui ont un peu plus de mal.

J'ai cru voir ça. En tout cas ne baissez pas les bras, vous méritez votre place n'en doutez pas.

On essaie de le prouver du mieux qu'on peut.

Sur un tout autre sujet, j'espère que les cicatrices que je vous ai laissé ne sont pas trop gênantes pour vous. On n'a pas eu l'occasion d'en reparler mais j'ai vraiment agi dans l'urgence. J'espère surtout que le préjudice esthétique n'est pas trop important.

Après un échange de regard, les trois adolescents relèvent tantôt leurs manches tantôt leurs pantalons pour exhiber l'imposante cicatrice. Comme je le craignais, même si elles se sont parfaitement refermées, elles restent assez importantes. Elles doivent bien faire entre 10 et 15 centimètres de long et ne passent pas inaperçues. Malgré tout, les trois me regardent avec un sourire tandis que Sasuke prend la parole.

En faisant ça, vous nous avez sauvé la vie, alors on n'a pas trop à se plaindre

Sincèrement Idalienor, on vous doit la vie. On ne vous remerciera jamais assez.

Même si je dois encore suivre des séances de kiné, le médecin m'a expliqué que sans votre intervention je serais surement devenu un légume. Si aujourd'hui je marche et je peux continuer ma formation de ranger, c'est grâce à vous. Merci pour tout.

Sans que je ne m'y attende, les trois élèves s'inclinent respectueusement devant moi. Même s'ils sont tous plus grand que moi en taille, les voir ainsi complètement courbés me perturbe beaucoup.

Relevez la tête s'il vous plait. Je n'ai fais que mon devoir, et je suis très heureuse de savoir que mes actions vous ont permis de survivre à ça. Mais si vous voulez me remercier, plutôt que de vous incliner, continuez à donner votre maximum pour être de bons rangers. Des rangers qui plus tard en sauveront d'autres comme je l'ai fait avec vous.

Compris !!!

Très touchée par leur geste, je leur adresse un grand sourire avant de les inviter à sortir. Le repas les attend, mais aussi de bonnes vacances de fin d'année. J'ai l'impression que cette reprise à Almia va être riche en expérience et en émotion. Plus qu'à retrouver Camille pour lui raconter tout ça, et chercher un peu de réconfort après ce trop plein d'émotions fortes.

***

Au retour d'Idalienor à Almia !
Et au début des vacances de Noël !
Santé !

Dans la joie et la bonne humeur, les verres s'entrechoquent un instant avant que chacun puisse déguster sa boisson pour entamer les festivités. Noé a organisé une soirée dans son tout nouveau chez lui. Alors forcément, ses meilleurs amis étaient invités et par extension moi, en tant que copine de Camille mais surtout en tant que désormais amie de leur petit groupe. Une façon également d'inaugurer la maison et de fêter Noël avec un petit peu d'avance.

Alors Idalienor ce voyage à Johto c'était comment ?
Très bien ! Je le préparais depuis tellement de temps alors forcément j'avais plus que hâte.
Tu m'étonnes
Et puis nous à la Fédération on recevait régulièrement tes rapports de mission. Tu en as quand même fait un sacré paquet !
Ce n'était pas des missions très compliquées, pas de quoi me jeter des fleurs. Et puis c'était sur mon trajet et dans l'objectif de mon voyage, je n'avais aucune raison de ne pas le faire.
En tout cas tu as bien rendu service à la Fédération, même si j'en connais un qui est content que tu sois rentrée
Oh tu sais moi aussi aussi je suis vraiment contente d'être rentrée.

Chaleureusement, je glisse ma main dans celle de Camille pour le rassurer. Depuis quelques jours, le monde entier semble le présenter comme quelqu'un qui n'avait plus qu'une hâte, me retrouver. Mais il n'est pas seul dans ce cas. Les derniers jours ont été particulièrement long de mon côté également, l'attente devenant de plus en plus difficile à supporter. Bien que je sois relativement indépendante, l'infirmier a pris une place plus qu'importante dans ma vie, au point où son absence finit tout de même par me peser.

La discussion se poursuit ainsi joyeusement, où chacun raconte ses aventures récentes. Les garçons n'ont pas changé de poste et occupent tous leurs fonctions en lien avec la Fédération. Même si je devine une certaine tristesse de ne plus se rendre sur le terrain comme ils le faisaient avant, ils ont tout de même l'air de s'épanouir dans leurs nouveaux jobs, Camille compris. Une bonne chose après ce qui leur est arrivé. Pendant les échanges, Noé remet un sujet sur le tapis qui me met beaucoup moins à l'aise.

Alors apparemment Idalienor tu rencontres les parents de Camille tout bientôt. Pas trop stressée ?
M'en parles même pas, ça m'angoisse rien que d'y penser.
Je t'ai déjà dit que ce n'était pas la peine d'autant t'en faire. Mes parents ne sont pas des monstres.
Ouais mais en attendant il ne m'apprécie pas vraiment alors que je suis ton meilleur ami depuis 10 ans.
En même temps tu t'es vu Noé, à tous les coups t'as explosé un truc chez eux. T'aurais bien été capable de casser une photo de son frangin sur l'autel.
Eh mais ça va pas ?! J'aurai jamais pu faire un truc pareil, d'autant plus moi je te signale.
Ce n'est pas qu'ils ne t'aiment pas Noé, c'est plutôt que pour eux tu es un peu...bruyant
Moi bruyant ? Jamais ! Je suis juste expressif !
C'est sensiblement la même chose
Mickael tu vas pas t'y mettre !

Voilà que le pauvre instituteur se retrouve acculé de toute part par ses amis, soulignant à quel point il peut être agité quand il veut et mettre mal à l'aise des gens plus renfermés. Je vois bien ce qu'ils veulent tous dire mais je préfère mille

fois les gens comme Noé à des gens très renfermés. Au moins ça met de bonne humeur. Et je ne parle pas du tout pour Isaac, le plus discret de la bande mais qui n'hésite pas à s'exprimer quand il est en confiance. Toujours est-il que Camille profite de l'agitation pour discuter avec moi.

Ne t'en fais pas vraiment, je suis sûr que ça se passera bien. Et puis si tu ne veux vraiment pas je peux toujours annuler.
Non non surtout pas ! Ca reste tes parents et c'est important d'y aller pour les fêtes. C'est juste que j'ai un peu peur qu'ils ne me trouvent pas assez bien pour toi...
Mais qu'est-ce que tu racontes. Il n'y a aucune raison qu'ils pensent ça
Moi j'en vois pourtant plusieurs - marmonnais-je à voix basse.

En réaction, le basané place ses mains autour de mon visage avant de coller son front contre le mien, pour ne parler à moi et rien qu'à moi.

Ne te rabaisse pas comme ça. Tu es merveilleuse, sur tous les points. Et quoi qu'il se passe, il n'y a que mon avis qui compte. Pas celui de mes parents. Je suis là pour toi.

Touchée par ses mots à mon égard, je dépose mes propres mains sur les siennes pour renforcer le contact. Il a toujours le don pour me rassurer quand je doute. Un nouveau pilier pour moi, même s'il ne peut pas balayer toutes les craintes que j'ai à propos de cette rencontre.

On vous laisse tout seul si on vous dérange hein

La remarque lâchée sur le ton de la plaisanterie par Azel, nous nous détachons en riant avant que je ne me lève pour me diriger vers la cuisine, sous le regard curieux des garçons.

Je vais voir Ninon, cela fait un moment qu'elle n'est pas revenue.

Leur adressant un signe pour leur faire comprendre que ce n'est pas la peine de se déplacer, je les laisse pour rejoindre la jeune femme encore en cuisine. Toujours en train de laver certains plats et de surveiller son dessert, je l'apostrophe doucement pour ne pas trop la surprendre.

Je vais t'aider un peu, ce n'est pas à toi de tout faire.
Oh non non profite avec les garçons.
Ne t'en fais pas Ninon, ça ne m'embête pas de t'aider.

Je prends place à côté de la jeune femme et récupère une éponge pour poursuivre son travail déjà bien entamé. C'est vrai qu'on a utilisé pas mal de contenant alors ça fait de quoi laver, le couple n'ayant pas encore eu le temps d'acheter un lave-vaisselle. A ma surprise, c'est la rousse qui reprend la parole.

Tu sais, je suis contente de ne plus être la seule fille au milieu de la bande.
Ahah je te comprends, tu as du en voir des vertes et des pas mures avec eux.
Ca c'est sur. Mais j'aime Noé, et les garçons sont vraiment gentils avec moi. Je n'ai pas à me plaindre.
En même temps si j'ai bien compris, ils te doivent énormément. C'est le minimum après tout ce que tu as fait pour eux.

En évoquant à demi-mot cet événement, la jeune femme semble se replonger dans des souvenirs un peu éloignés, tout en continuant à essuyer son assiette. Après s'être acharnée un peu trop longtemps dessus, elle finit par enfin exprimer ses pensées.

Tu sais, quand je les vois tous heureux comme ça autour d'une table, ça donne presque l'impression que rien ne leur est jamais arrivé. Et pourtant, on est parti de si loin.
Tu veux m'en parler ? Ca peut te faire du bien d'en parler un peu à une oreille extérieure.
Tu es sûre ? Je ne veux pas te déranger.
Tu ne me déranges pas puisque je te le propose. Et puis, Camille a fait la même chose à mon arrivée à Almia pour moi et regarde où nous en sommes. Ca ne peut pas te faire du mal.

Prenant un instant pour elle, Ninon semble remettre de l'ordre dans ses pensées pour savoir par où commencer. Si j'ai eu des esquisses de cette période par les récits de Camille, l'entendre du point de vue de celle qui s'est occupé d'eux, c'est surement tout autre chose.

Je venais juste d'avoir mon diplôme d'infirmière quand ils sont arrivés à l'hôpital. On m'a demandé de m'occuper d'eux sur les soins post-opératoires. Je n'avais pas tous les détails de ce qui les avait mis dans cet état, mais je n'en avais pas trop besoin pour comprendre la violence de ce qu'ils avaient subi. A leur demande, ils avaient été installé tous dans une même grande pièce. Une nécessité pour eux et particulièrement défendue par Noé. Il était celui qui s'en était le mieux tiré, ou en tout cas qui exigeait le moins de soin post-op. Il a vite été sur pieds, et s'est battu pour ses amis. Il gérait moralement sur tous les fronts malgré l'état critique dans lequel se trouvait Camille qui allait peut-être perdre ses jambes, Mickael dont la vue était sérieusement menacée, l'état des tympans de Isaac et même l'aphasie complète dans laquelle se trouvait Azel, traumatisé. Ca m'a beaucoup impressionné.

Je n'ai pas trop de mal à visualiser ce que me raconte Ninon. Noé est toujours apparu à mes yeux comme le plus fort des 5, particulièrement dans la configuration qu'était la leur au moment des faits. Et puis Camille me l'a confirmé. Ce n'est pas son meilleur ami pour rien. Je l'imagine facilement remuer ciel et terre pour ses amis, quitte à harceler le monde entier pour y arriver.

Mais un jour, je l'ai trouvé à l'extérieur de l'hôpital, dans un état horrible. Il tremblait de tout son corps, complètement recroquevillé sur lui-même, pleurant encore et encore. Il n'y arrivait plus, à porter ce fardeau tout seul. Je l'ai pris dans mes bras et je lui ai promis de l'aider, de partager ce poids avec lui. Je ne sais même pas exactement pourquoi je l'ai fait. J'imagine que leur situation m'a particulièrement touché. Je crois que je n'avais jamais senti quelqu'un s'accrocher à moi comme ça. Comme si j'étais la seule chose qui lui restait.

Il a du te voir comme l'aide qu'il n'arrivait pas à trouver. Une lueur d'espoir au milieu de sa crise d'angoisse. C'est un très beau geste que tu as fait pour lui, et pour eux.

Après ça, je me suis beaucoup plus investie dans leurs dossiers. J'ai osé prendre position et l'hôpital m'a confié la gestion presque exclusive de leur groupe du moins dans leur quotidien. Je me suis plus affirmée, et j'ai pris mes responsabilités. Ca a été dur parfois, même souvent. Je revois le visage tordu de Camille qui essayait de marcher sans succès au début, le regard vide de Mickael qui se demandait si un jour il allait revoir, Azel qui semblait complètement éteint et Isaac bloqué par des acouphènes très importants du à son opération. Mais en même temps, je revois aussi l'immense solidarité dont ils faisaient preuve pour se soutenir. Jamais un n'a lâché un autre. Ils ont traversé cette épreuve ensemble. Et c'est surement grâce à ça qu'ils en sont là aujourd'hui.

Ca et à ton courage de ne pas les avoir lâché non plus malgré la situation plus que difficile, surtout que tu étais débutante à l'époque. Et j'imagine que c'est à cette période là que vous vous êtes rapprochés avec Noé ?

Oui... ça s'est fait assez naturellement en fait. Comme il supportait déjà moralement les souffrances de ses coéquipiers en plus des siennes, il avait besoin de moment plus calme, où il pouvait parler librement à quelqu'un d'extérieur au groupe. Ils étaient assez isolés finalement. Leurs familles ne pouvaient pas rester sur l'ile en permanence et leurs amis rangers de l'époque les ont vite lâchés, particulièrement quand la Fédération a annoncé qu'elle ne mènerait pas d'enquête supplémentaire pour comprendre l'origine de l'événement. Tu aurais vu la colère qui se lisait dans leurs yeux ce jour-là, ça en était terrifiant.

Je le sais bien. Camille n'a clairement pas digéré ça, et j'imagine que c'est un peu la même chose pour tous.

En tout cas pour Noé c'est toujours le cas aussi. C'est un événement qu'on ne mentionne plus maintenant, pour éviter de le rendre malheureux. Il a toujours tendance à penser à lui plutôt qu'aux autres. Ce n'est pas tant pour lui qu'il pleurait, mais plutôt pour ses amis qui ne peuvent plus être ranger.

Après avoir nettoyé les dernières assiettes, nous nous rinçons les mains avant de les sécher. Je continue de l'écouter sans en ajouter, je crois qu'elle a vraiment besoin d'en discuter.

Moi tout ce que je veux c'est qu'il soit heureux. Lui me rend tellement heureuse, je veux pouvoir lui rendre la pareille, lui donner autant que ce qu'il me donne.
Et je suis sûre que tu y arrives très bien Ninon ne t'en fais pas
A ce que je vois ça discute bien de moi

Aucune de nous deux n'avait vu Noé arriver par l'encadrement de la porte. Tout sourire, il s'avance vers nous avant de se glisser dans le dos de sa petite amie et de la blottir contre lui, déposant ensuite sa tête au-dessus de la sienne.

Je suis content Ninon que tu ais pu parler à quelqu'un d'autre de ce que tu ressentais. Je t'en demande beaucoup parfois, je suis vraiment désolé. Mais tu me rends heureux, plus que tout. Je t'aime tellement.

Ninon rougit légèrement avant de profiter de cette étreinte méritée avec son compagnon. Je les regarde tendrement, admirant le geste empli d'amour que lui offre Noé sans avoir besoin de l'expliciter davantage à l'oral. Si à une époque j'aurais pu m'interroger, aujourd'hui je sais que j'ai quelqu'un qui a également ce genre d'attention envers moi. Elle et moi avons eu la chance d'être tombé sur deux garçons extraordinaires. Nolan aussi très probablement. Et je suis certaine que celleux qui finiront leur vie avec Azel et Isaac seront tout autant comblés que nous. Je n'en doute pas une seule seconde.

Hey vous nous faites une contre-soirée dans la cuisine ? C'est pas cool pour nous ça !

Non t'inquiètes on arrive ! On y retourne les filles ?

Nous hochons toutes les deux la tête avec un sourire. Discuter ensemble nous a probablement fait du bien, surtout à Ninon qui a pu trouver en moi une nouvelle interlocutrice. Ravie d'avoir pu l'aider, nous n'avons plus qu'à retourner finir notre soirée si bien commencée.

***

L'ambiance est un peu tendue. Mais pour l'heure, je n'en tiens pas réellement rigueur, répondant seulement au silence par le silence. Camille m'avait prévenu que ses parents n'étaient pas des gens très bavards ou excentriques. Le décès de leur premier fils emporté par la maladie les a profondément marqué, si bien que l'infirmier est persuadé qu'ils ne s'en sont jamais remis. Le basané ne les a jamais plus vu sourire exactement comme avant. Perdre un enfant fait probablement partie des épreuves les plus douloureuses dans une vie de parents.

Toujours est-il que ce repas se déroule dans une ambiance lourde. J'ai salué poliment les parents de mon copain puis nous avons échangé quelques banalités avant que le repas soit servi. Camille pose des petites questions sur le quotidien de temps en temps mais rien de plus, comme si pour lui tout était normal. Ma famille ne ressemble pas du tout à ce modèle, alors j'imagine que je n'ai pas l'habitude d'un repas plus calme. Tandis que je continue de manger tranquillement, je suis finalement interpelée par la maman du jeune homme.

Si j'ai bien compris, vous revenez d'un voyage de plus de 3 mois à Johto ?
C'est exactement ça, je suis rentrée il y a deux semaines environ.
Et vous comptez repartir ?

Ne comprenant pas très bien le ton qu'elle emploie pour me questionner, je me contente simplement de répondre calmement.

Oui, même si ce n'est pas pour tout de suite.
Pour quand ?
Eh bien, ça sera probablement fin mars en direction de Kanto. Pourquoi ?
Je me demande simplement si mon fils ne mérite pas mieux qu'une femme qui s'absente la moitié de l'année pour trainer à travers le monde.

La remarque que je craignais a fini par arriver, me faisant louper un battement. Mais je ne m'attendais pas à ce que Camille réagisse aussi vite. Il laisse pratiquement tomber sa fourchette contre son assiette avant de s'adresser à sa mère.

Maman ne dis pas des choses comme ça ! Idalienor mérite ton respect !
Ce n'est pas une question de respect mon chéri. Je m'interroge c'est tout. Elle n'est pas là la moitié du temps. Elle t'abandonne tout seul à ce poste de petite valeur pendant qu'elle part on ne sait où avec on ne sait qui. Mélissa ne t'a pas servi de leçon ?

Camille bouillonne, et moi aussi. Je sens bien que si je le laisse faire, il va dire des choses qu'il pourrait regretter à ses parents. Avant qu'il ne s'énerve de trop, je pose ma main sur la sienne pour lui faire comprendre que c'est à moi de parler et d'essayer de me justifier.

Je suis désolée Madame que vous le preniez comme ça mais je vous assure que vous n'y êtes pas. Je ne traine pas à droite à gauche comme vous le dites. Je voyage, et j'aide les populations autour de moi en tant que médecin ranger. Je ne suis pas là-bas pour rencontrer d'autres hommes si c'est cela qui vous inquiète. Et même si vous ne me faites pas confiance, je vous demanderais au moins de respecter votre propre fils qui exerce un métier formidable et absolument pas de petite valeur. Il est un soutien précieux pour l'école et tous ses élèves.
Mademoiselle vous n'avez pas à me donner des leçons sur ce que je pense en tant que mère. Je constate que vous aussi vous vous êtes lancée chez les rangers malgré les risques. Au lieu d'aider mon fils handicapé vous préférez le laisser seul en prenant le risque de revenir blessée à sa charge, ce n'est pas...
Allez cette fois c'est bon on s'en va

Vivement, Camille se redresse de la table et m'attrape la main avant de regagner la sortie. Entrainée par le mouvement, j'ai à peine le temps de récupérer mon manteau et mon sac que nous sommes déjà dehors. L'infirmier ne m'a pas lâché, se contentant d'avancer tout droit sans se retourner. Lorsque j'estime que nous sommes assez éloignés de la maison, je tire sur mon bras pour qu'il s'arrête. Son regard se pose sur moi, laissant deviner qu'il a compris l'ampleur de son comportement.

Idalienor je suis désolé...
Ne t'excuse pas, tu n'y es pour rien à ce que je sache. Pour tout te dire, je me doutais qu'elle réagirait comme ça. A sa place, je ne sais pas si j'aurai voulu que mon fils fréquente une femme qui n'est pas présente au quotidien pour lui, faisant passer ses rêves professionnels avant.
Ne dis pas ça. Je te l'ai déjà dit, tout ce que je veux c'est que tu sois heureuse et que tu t'épanouisses. Et pour ça, je suis prêt à ce que tu sois absente la moitié de l'année. Ma mère a été plus qu'irrespectueuse envers toi. Je suis désolé de ne pas avoir pu l'empêcher de dire tout ça.
Même si tu l'en avais empêché, elle l'aurait pensé. Moi je suis surtout triste pour toi. A toi aussi elle a dit des choses difficiles.
J'ai toujours su ce que ma mère pensait de mon choix de carrière après l'accident. Elle a du mal à digérer le fait d'avoir un enfant mort et l'autre handicapé à vie, je peux la comprendre d'une certaine façon.
Ne te dévalorise pas ! Tu es certes handicapé mais tu es tout à fait capable de faire pleins de chose. Ton travail à l'académie est une aubaine pour tous. Non seulement tu aides les élèves mais en plus tu les rends meilleurs.
Ne t'en fais pas. J'aime mon travail, sinon je ne serais pas resté. Et puis....

Notre discussion est interrompue par le téléphone du jeune homme qui se met à vibrer. En découvrant l'auteur de l'appel, le basané grimace légèrement avant de décrocher. Grâce à notre proximité physique, j'entends relativement bien ce qui se dit.

Je suis désolé Camille pour ce que ta mère a dit. Je ne sais pas ce qui lui a pris. Je vais en discuter avec elle pour essayer d'arranger les choses.
Ce n'est pas à toi de t'excuser Papa mais à Maman, et pas envers moi mais envers Idalienor.
Je le sais bien. Mais s'il te plait laisse lui un peu de temps avant de lui tourner le dos.
Tu m'en demandes beaucoup après ce qu'elle vient de faire.
Je sais. Sache en tout cas que j'ai beaucoup apprécié cette jeune femme. Elle a l'air d'être une bonne personne. Mais tu as surtout l'air très heureux avec elle. C'est tout ce qui compte pour moi.
Merci Papa, à bientôt.

Le jeune homme raccroche après ces derniers mots, se contentant de me fixer. Il sait bien qu'il n'a pas besoin de répéter la conversation puisque je l'ai entendu en intégralité. Camille range son téléphone dans sa poche avant de reprendre.

Elle n'aura qu'à m'appeler quand elle se sera calmée et décidée à te présenter ses excuses. On rentre au dortoir ? Je suis désolé ce n'est pas tout à fait ce qui était prévu pour cette soirée.
Ne t'en fais pas tu n'y es pour rien. Ca me va alors rentrons, il commence à vraiment faire froid alors je ne dis pas non à l'idée d'aller me blottir sous les couvertures avec toi.

Tout sourire, lui et moi grimpons sur le dos de son Libegon pour reprendre la route direction l'île principale d'Almia, main dans la main.

***

Pour le 24 décembre, nous avons décidé de nous retrouver dans l'appartement de Cael prêté gracieusement par la fédération pour fêter Noël en petit comité. Seulement l'ex-Phyalli, son fils, Camille et moi-même. Je lui ai bien proposé de retourner chez ses parents une nouvelle fois pour cette fête symbolique mais il a refusé. Tant que sa mère ne présentera pas d'excuse, il ne retournera pas chez eux. J'aurai aimé que les choses ne se passent pas comme ça, mais je ne peux pas décider à sa place. Chacun gère son rapport avec la famille comme il l'entend.

Un verre d'alcool à la main, Camille et moi regardons Cael courir après Luth déguisé en lutin spécialement pour l'occasion. Le petit est tout excité par l'approche du Père Noël, prévu pour demain matin si je m'en fie à ce que m'a dit mon meilleur ami. Seulement, je vais déroger à cette règle pour pouvoir lui remettre mon cadeau. D'un signe, j'appelle finalement mon fileuil pour qu'il vienne vers moi. Une fois arrivé, je m'accroupis pour me mettre à sa hauteur, cachant dans mon dos mon petit paquet.

Luth, est-ce que tu as été sage cette année avec Cael ?
Oui, très sage !
C'est promis ?
Promis !
Tu te souviens que je suis partie en voyage à Johto ?
Oui! Les photos !
C'est ça. Juste avant de partir, j'ai croisé un petit lutin du Père Noël, et il m'a donné un de tes cadeaux pour que je te le donne moi

A l'écoute de cette phrase, le petit garçon affiche des yeux pétillants. Si l'excuse peut paraitre un peu idiote, elle est plus que convaincante pour un jeune enfant bercé par le mythe de Noël. Doucement, je révèle le petit paquet tout en prenant garde à lui donner quelques explications.

Le lutin m'a dit qu'il fallait y faire très attention d'accord ?
Oui !

Luth n'attend plus qu'une seule chose, ouvrir le paquet, ce qu'il finit par faire. A la fois étonné et émerveillé, il découvre cet objet qui l'intrigue bien qu'il ne le comprenne pas vraiment. Dépassant ses questions, j'essaie de lui expliquer le plus simplement possible.

C'est une flute qui fait de la musique. Le lutin m'a dit que si on en jouait bien, le pokemon légendaire Ho-oh nous verrait et nous protégerait de tous les dangers.

Toujours silencieux, le garçon tourne l'instrument de musique dans tous les sens pour le comprendre au mieux. Normalement, j'ai réussi à en trouver un modèle assez solide pour ne pas qu'il casse au premier accroc. L'artisan m'a expliqué toute la méthode de fabrication et les légendes qui l'accompagnent avec beaucoup de passion. Suffisamment pour me convaincre de choisir cet objet comme cadeau de Noël pour mon filleul.

Lorsque le bleu trouve enfin comment s'en servir et par où souffler, un premier son en sort, le surprenant un peu. Bien sûr, cela va demander une certaine maitrise, mais avec les années il deviendra peut-être un expert de cet instrument qui sait. Alors que je reçois des remerciements silencieux de Cael pour ne pas briser la magie de Noël, je me redresse pour regarder père et fils apprendre à maitriser l'instrument de musique. Profitant de leur inattention, le basané revient discuter avec moi à voix basse.

Je croyais que tu détestais ce genre de mythe.
C'est toujours le cas, mais Cael y croit et va surement élever Luth dans ces croyances-là. Alors si je peux leur faire plaisir à tous les deux, je peux bien mettre mes ressentiments de côté. De toute façon maintenant, difficile pour moi de nier leur existence. Alors peut-être qu'à l'avenir, et même si j'ai du mal à y croire, Ho-oh le protègera.
Qui sait de quoi l'avenir est fait. En tout cas c'est un beau cadeau de ta part. Il a l'air très heureux.

Joignant les gestes à la parole, l'infirmier glisse sa main dans la mienne avant de me rapprocher de lui pour m'étreindre. Je profite de cette proximité pour continuer la discussion.

J'espère que tu es prêt pour le repas dans ma famille. Ca risque d'être beaucoup plus animé, surtout que mes frères et soeurs ont hâte de te revoir.
Moi aussi j'ai hâte, je me sens à l'aise chez toi. J'ai l'impression qu'ils m'ont un peu adopté.
Je te le confirme, ils t'ont totalement adopté. Attends toi à ce qu'ils ne te lâchent pas d'une semelle, pire que nos élèves.
Je m'y préparerais dans le bateau. En attendant, Joyeux Noël Idalienor. Je t'aime.
Joyeux Noël. Moi aussi je t'aime...



[Almia] Premier Noël  Ko4m
Le courage est la première des qualités car elle garantit toutes les autres
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