home
Pokemon Community  :: 
Archives
 :: 
Les Archives
 :: Année 9
Pokemon Community
« Le truc, avec la perfection, c’est que ça n’existe pas. »
« Plaisir partagé ! J’ai également hâte qu’on travaille ensemble sur un nouveau sujet d’étude ! Attends, quoi ?? »
« Moi Apsu, fils du grand Bahamut, Héritier du dragon créateur, Futur souverains des Carchacrok de l'ancien Hisui, avatar de la Sainte baie Nanana, sauveur légendaire d'oeuf draconique, et libérateur des opprimés de la prison de cristal, je ne laisserai personne faire du mal à l’humaine qui m’aidera à monter aux sommets. »
parApsu
« Je ne suis pas toi. Je ne suis pas fainéante au point de ne pas vouloir faire d’effort. Je ne suis pas de mauvaise foi au point de refuser changer. Et je ne pense pas qu’abandonner quelqu’un soit une solution à ses problèmes. »
« Tout à l’heure, tu m’as demandé ce qu’était le spectre de l’hétérosexualité. Ça n’a rien à voir avec Star Wars ou les fantômes. »
« Euuuuh....C'est une nouvelle forme d'entrainement ! Mais comme ça implique qu'on doit survivre en plein milieu d'une invasion de Baggiguane zombies, on a voulu reproduire l'environnement ! »
Staff
Ginji, Cael, Max et Idalienor sont disponibles (principalement) sur Discord pour répondre à vos questions !
année 11, semestre 2
promotion 22
Contexte
Bienvenue sur Leiar ! Une île hébergeant la Pokémon Community, campus universitaire accueillant de tous les profils, humains comme Pokémon. Élève ou adulte, vous vivrez au jour le jour une vie trépidante au sein du campus, votre quotidien ponctué de mille et unes folles histoires typiques de la Pokémon Community. Cette île couverte de cristaux vous réserve quelques surprises, tout ça entre deux cours ou mission pour devenir le meilleur dans vos spécialités respectives ! En savoir plus ?
Nouveautés
Avr - Nouveautés du mois d'Avril. En savoir plus →
07/04 - Cours spécialisés : Coordinateur & TopDresseur En savoir plus →
15/02 - Défi des Champions En savoir plus →
15/02 - Cours spécialisés : Scientifique & Pokéathlète En savoir plus →
15/02 - Cours classe : Ecologie, Histoire & Archéologie En savoir plus →
12/02 - Sortie Capture #38 En savoir plus →
15/01 - Intrigue #6 : Les mystères de Galpera En savoir plus →
Planning
intervention PNJ le 15/04 Intrigue #6 : Les mystères de Galpera En savoir plus →
inscriptions jusqu'au 21/04 Cours spécialisés : Scientifique & Pokéathlète En savoir plus →
disponible jusqu'au 15/05 VS Blue En savoir plus →
disponible jusqu'au 19/05 Sortie Capture #38 En savoir plus →
inscriptions jusqu'au 14/04 Cours spécialisés : Coordinateur & TopDresseur En savoir plus →
disponibles jusqu'au 30/06 - Cours classe : Ecologie, Histoire & Archéologie En savoir plus →
Prédéfinis
-29%
Le deal à ne pas rater :
PC portable – MEDION 15,6″ FHD Intel i7 – 16 Go / 512Go (CDAV : ...
499.99 € 699.99 €
Voir le deal

Idalienor Edelwen
https://pokemoncommunity.forumactif.org/t4164-295-les-ambitions-d-idalienor-pyroli
https://pokemoncommunity.forumactif.org/t4175-idalienor-edelwen-pyroli
Icon : https://img.nickpic.host/3rBaTA.jpg
Taille de l'équipe : 15
Région d'origine : Hoen
Âge : 21 ans
Niveau : 70
Jetons : 2476
Points d'Expériences : 2561
https://img.nickpic.host/3rBaTA.jpg
15
Hoen
21 ans
70
2476
2561
pokemon
https://img.nickpic.host/3rBaTA.jpg
15
Hoen
21 ans
70
2476
2561
Idalienor Edelwen
est un Adulte Médecin Itinérant



Juillet 2021

Sur le dos de Dama, je traverse silencieusement la forêt qui me sépare encore du Mont Mémoria. A mes côtés, seuls Ruru et Hyori avancent près de moi, sans un bruit. Cette traversée n’est jamais le moment propice à de grandes discussions. Elle est surtout le moment pour moi de faire le calme dans mon esprit, de respirer plus profondément, et de me préparer à prier.

Ceux qui me connaissent peuvent trouver ça d’ailleurs un peu étrange. Je ne crois en aucun de ces pokemons dits légendaires. Je ne crois pas en un dieu. Je ne crois en aucune divinité. Et je ne suis pas sûre de croire en l’au-delà non plus. Pourtant, depuis quelques années, le temps d’une soirée, le temps d’une nuit, je fais semblant du contraire. Je fais semblant d’y croire. Pour espérer ne serait-ce qu’un instant que ma maman me voit, mais surtout qu’elle peut m’entendre quand je m’adresse à elle de cette façon. J’ai toujours tellement de chose à lui dire, tellement de chose à lui raconter. Cela fait plus de dix ans qu’elle nous a quitté. Il n’y a pas si longtemps, nous avons passé ce si triste cap.

***

Déjà dix ans sans toi. Déjà dix ans que tu nous as quitté, et qu’Elwey ton dernier enfant est entré dans notre vie. Pour lui, cette date est toujours un peu difficile. Parce qu’il sait que même si c’est son anniversaire, dans nos cœurs à tous cela sera toujours aussi le jour où tu es partie. Bien sûr, nous ne laissons pas transparaitre grand-chose. Parce que nous faisons aussi notre deuil, et que nous nous sommes promis depuis si longtemps de ne plus pleurer ton absence, mais seulement de se souvenir de la merveilleuse femme, maman et sœur que tu as été pour nous, pour ceux que tu as laissé. Alors, pour être sûr de faire une merveilleuse fête, Elwey nous demande toujours maintenant de le faire le lendemain. Parce que demain est un autre jour.

J’aurai tellement voulu que tu apprennes à le connaitre, que tu réalises à quel point il est un garçon merveilleux. Pour lui peut-être plus que pour nous tous, grandir sans toi a été terriblement difficile. Il ne t’a jamais connu, mais surtout il sait que tu nous as quitté juste après l’avoir mis au monde, et que la grossesse qui a permis sa naissance a aussi entrainé ta mort. Heureusement, depuis qu’il est tout petit, il est entouré par nous tous. Personne ne l’a laissé de côté avec la possibilité qu’il laisse cette tristesse le ronger et transformer son chagrin en culpabilité. Papa a eu l’idée de le faire suivre par un spécialiste quand il a été en âge de parler. Il le voit une fois tous les deux mois. Ils discutent de diverses choses qui ne les regardent qu’eux, mais qui permettent à Elwey de sortir du cadre familial, de trouver une aide extérieure.

C’est d’ailleurs grâce à ça que, très tôt, a été découvert chez lui un léger trouble du spectre autistique. Je t’assure, ce n’est rien de grave. Grâce à un suivi et a quelques petits changements dans notre quotidien, Elwey va extrêmement bien. C’est un garçon brillant et épanoui. Il a un peu de mal avec le second degré et parfois a du mal à gérer ses émotions, mais il s’en sort très bien. Tu serais extrêmement fier de lui.

En parlant de tes enfants, tu sais que Julie a trouvé une nouvelle vocation ? Elle n’a jamais été très scolaire. C’est probablement celle de la fratrie qui te ressemble le plus. Ton portrait tout craché. Mais récemment, elle a rencontré la grande sœur de mon meilleur ami. Elle s’appelle Cléo, et elle est policière. Elles ont beaucoup discuté, et maintenant Julie veut entrer elle-aussi dans la police, dans la section des motards. Elle est en train de passer son permis moto en ce moment. Elle est tellement motivée qu’elle devrait réussir à l’obtenir très vite. Je suis contente pour elle. J’ai l’impression qu’elle sait enfin où elle veut aller. Quand je la vois maintenant, j’ai l’impression de te voir toi. Enfin le toi dont tu me parlais quand tu étais plus jeune, plus aventureuse, loin de ta vie avec Papa.

Matthieu et Amandine vont bien aussi. Ils sont au lycée maintenant, mais je crois qu’ils tâtonnent encore sur ce qu’ils veulent faire plus tard. Ils ont du temps tu vas me dire, ce n’est pas trop la peine de s’inquiéter. Quand je pense que lorsque tu les as vu pour la dernière fois ils étaient en maternelle. Le temps passe tellement vite, d’autant plus depuis que je n’habite plus avec eux. C’est fou à quel point ils grandissent et ils changent. Heureusement que le téléphone me permet de les appeler régulièrement sinon c’est à peine si je les reconnaitrais. Je plaisante bien sûr. Ils ont beau grandir, ils restent tous mes frères et sœurs. Je ne peux pas ne pas les reconnaitre.

Je sais qu’elle n’est pas exactement ton enfant, et que si tu étais encore là, elle ne serait très certainement jamais venue au monde. Mais, j’aime aussi de tout mon cœur Zia, notre dernière petite sœur. C’est la seule à avoir hérité de vos beaux cheveux violets avec Marie, enfin plus des siens que des tiens vu leur couleur, mais quand même. Elle est adorable vraiment. Pour elle aussi, les choses ne vont pas être simples à expliquer. Pour l’instant elle est trop petite. Mais dès qu’elle sera en âge, elle comprendra qu’elle n’est pas exactement du même sang que nous, que son histoire familiale n’a rien de banal. Mais bien sûr, ce n’est pas pour autant que nous la mettrons de côté. Aucun de nous ne la considère comme une demi-sœur. Pour nous, elle est comme une petite sœur que l’on doit aimer et protéger. Même si bien sûr, ça sera toujours toi notre maman.

J’espère que tu ne leur en veux pas trop d’ailleurs, de là où tu es. Papa a tellement pleuré quand tu es partie. Au point de s’en rendre malade. Il avait l’impression de ne plus pouvoir vivre sans toi. Tu étais sa raison d’être, sa raison d’être heureux. Et malgré la présence de ses 5 enfants autour de lui, rien n’y faisait. Il était détruit. C’est Marie qui l’a sauvé. J’y crois sincèrement. Nous étions trop petits pour comprendre la réelle dépression dans laquelle il était plongé. Moi, je devais m’occuper de mes frères et sœurs. Ils avaient besoin de moi. Papa lui avait besoin de toi. Mais tu n’étais plus là. Il n’y avait que Marie.

Ce qui s’est créé entre eux à partir de ce moment-là n’est pas comparable. Marie a bataillé pendant presque 3 années avant de réussir à complètement le faire revenir parmi nous, à lui faire comprendre que malgré ta disparition, il lui restait toute une vie, et surtout des enfants qui avaient terriblement besoin de leur père. Elle l’a porté là où personne n’a été capable de le faire. Malgré son propre deuil, elle l’a soutenu, l’a épaulé et lui a permis de guérir.

Les années ont passé comme ça. Ce n’est que 8 ans après ton départ que les choses ont changé de nouveau entre eux. C’est probablement le temps qu’il a fallu à Papa pour aimer à nouveau. Et on ne choisit pas de qui l’on tombe amoureux. C’est toi-même qui me le disait lorsque j’étais enfant, lorsque je te demandais comment une ancienne voyou de Johto avait pu tomber amoureuse du génie premier de la classe qu’était mon père, alors tout débutant dans ses études de médecine. Tu m’as dit que le cœur n’avait pas besoin de raison rationnelle pour choisir. Je crois qu’il s’est passé la même chose pour Papa avec toi, mais aussi avec Marie si longtemps plus tard. Maintenant, ils s’aiment vraiment, même si je pense qu’il ne l’aime pas comme il t’aimait. Car Papa t’aimera toujours, et Marie le sait. Elle a d’ailleurs refusé de prendre son nom, de l’épouser même si ce n’est que sur le papier. Zia a pris le nom des Edelwen, mais pas elle. Parce que ce nom, c’est avant tout le tien. Et Papa n’a épousé qu’une seule femme dans sa vie : toi.

***

Sans trop faire attention à ce qu’il se passait autour de moi, j’ai fini par atteindre le sommet du Mont Mémoria. Si lors de mes premières traversées, je perdais toujours du temps avec les pokemons sauvages présents dans les souterrains, désormais cela me parait bien loin. Quand on comprend de quelle manière il faut marcher, se tenir, et laisser le regard droit devant soi, on réussit à gravir sans aucune difficulté. Tant qu’il n’y a pas de bruit trop fort, et qu’on ne les agresse pas, les pokemons ne viennent pas vers nous. Après tout, eux aussi sont les gardiens des défunts, pokemons comme humains. Et même si nos croyances nous empêchent de véritablement penser que les esprits des défunts sont encore là, il est certain que leurs souvenirs perdurent, et que les familles endeuillées se rendent ici pour se les remémorer.

Au sommet de la montagne, la vue est magnifique. En été, le ciel est complètement dégagé et permet d’admirer un millier d’étoiles, formant constellations et autres voies lactées. Je ne suis pas une experte, mais en faisant un peu attention, je reconnais sans mal quelques figures dans le ciel, appris lorsque j’étais enfant. Malgré la chaleur de l’été, un vent frais décolle légèrement mes cheveux, laissés détachés pour l’occasion, me poussant à m’approcher un peu plus près de mon objectif final.

Un sourire, un peu triste mais présent, se dessine sur mon visage à mesure que je m’approche de la stèle commémorative. Un lieu de recueillement pour tous ceux dont un proche disparu a choisi l’incinération plutôt que l’enterrement. Un souhait de ma mère que mon père a exaucé, ne cherchant pas une seule seconde à la mettre en terre après son décès. Il ne reste plus rien physiquement d’elle, mais aucun des Eldelwen n’a besoin qu’il en soit autrement. Ce nom gravé dans la pierre est bien suffisant pour chacun d’entre nous. Elwey est le seul à ne pas aimer se tenir directement à côté de la stèle, préférant dire que sa maman vit en lui, qu’il n’a pas besoin de cette gravure pour le savoir. Et même si je suis d’accord avec lui, je ne peux m’empêcher de trouver rassurant le fait que quoi qu’il advienne, un endroit immortalisera son identité, son existence.

***

Maman, je crois que cette fois c’est à mon tour de parler de moi. Tu te souviens quand j’étais petite ? Je laissais toujours mes petits frères et sœurs te raconter leurs journées à l’école avant moi. Comme ça après, quand ils avaient tous fini, je t’avais pour moi toute seule. Ça me parait tellement loin tout ça maintenant.

Ça y est je suis enfin diplômée. Les études c’est terminé pour moi. Je sais que tu es fière de moi. Tu nous avais toujours dit que même si toi tu n’avais pas fini le lycée, tu nous souhaitais d’au moins aller à l’école jusqu’à 18 ans. Aujourd’hui c’est chose faite. A 21 ans, je sors diplômée de la Pokemon Community. Je suis officiellement Médecin Ranger. Je suis très fière de moi, et je crois que Papa aussi. C’est un timide tu le sais. Il ne verbalise pas trop ses sentiments. Mais je vois dans son regard que malgré tout, il reste très fier de mon parcours.

Maintenant je profite un peu des vacances. Mais surtout je prépare mon voyage. Je pars faire le tour de Johto dans un mois. Depuis que je suis entrée à la Pokemon Community, je veux être médecin itinérant. Et cette fois ça y est, j’y suis enfin. J’ai décidé de commencer par ta région d’origine. Comme un hommage à tout ce que tu m’as laissé. C’est une région que j’ai très envie de découvrir aussi. Après tout, tu n’as jamais eu l’occasion de nous y emmener. Je sais que tu la détestais, que tu y avais beaucoup de mauvais souvenirs. Mais je voulais voir où tu avais grandi. J’espère que tu le comprends.

J’ai prévu également de passer devant cette maison. Je suis sûre que si tu étais là, tu crierais dans tous les sens pour m’en dissuader. Tu dirais qu’ils ne méritent pas de me voir ou d’entrer en contact d’une quelconque manière que ce soit avec notre famille. Je sais à quel point tu les détestes, et je ne t’en veux pas pour ça. Je ne les connais pas. Moi j’ai eu la chance d’avoir des parents merveilleux. Toi et Marie, vous n’avez pas eu cette chance.

C’est elle qui m’a dit où était cette maison. Elle n’était pas trop d’accord non plus au début pour me le dire. Sans crier, son regard me faisait pourtant le même effet. Marie n’a pas non plus de bons souvenirs de là-bas. Mais j’ai insisté, et fini par obtenir gain de cause. Je ne veux pas forcément leur parler. Je veux juste voir de loin qui ils sont, où vous avez grandi toutes les deux, et surement pourquoi vous êtes partis.

Mais je te rassure, tout le reste de mon voyage n’a rien à voir avec ça. Je veux rencontrer des gens de tous les horizons, et les aider du mieux possible. Je veux leur apporter des soins qu’ils ne connaissent pas, et les aider dans des situations difficiles. La Fédération Ranger me finance pour ça, en contrepartie de quelques missions sur ma route. Un échange de bon procédé qui me donne plus de latitude dans ce que je veux réaliser au cours de ce voyage. C’est le premier, alors il y aura forcément des couacs. Mais je crois en mes capacités, et je sais que tout se passera bien.

Je voulais te dire aussi. J’ai rencontré quelqu’un… Je te connais, je sais que si tu m’entends vraiment là, tu es en train de hurler quelque chose du style « Quoiiiii ? Qui ça ? Nom, adresse, je veux la totale ! Est-ce qu’il est charmant, et gentil avec toi ? Il y a intérêt sinon je le défonce ». Surement quelque chose de ce style, j’ai raison ? J’aimerais tellement t’entendre me répondre. Mais pour te rassurer, je t’assure que c’est vraiment quelqu’un de bien. Il s’appelle Camille. Je l’ai rencontré à Almia, il est infirmier dans l’école des rangers. Il a un an de plus que moi. Je ne saurais pas comment te le décrire. Je crois que ça a été pratiquement le coup de foudre entre nous. Vite, une alchimie s’est créée, et nos sentiments sont rapidement apparus comme une évidence. On se complète, on se soutient l’un l’autre, et nos présences respectives nous rendent plus forts.

Ce n’est pas forcément très clair je te l’accorde. J’aurais dû m’y reprendre à deux fois avant de t’embêter quand j’étais petite pour te forcer à me dire pourquoi tu aimais papa. Ça ne s’explique pas de manière rationnelle ce genre de choses. Je suis juste heureuse avec lui, vraiment très heureuse. A cause de mes projets, nous savons tous les deux que nous ne pourrons pas être ensemble tout le temps, du moins quelques temps. Mais ça aussi il l’a accepté. Notre relation ne ressemble à aucune autre. Elle ressemble seulement à nous.

J’en ai beaucoup dit. J’espère que tu es fière de nous de là où tu es. Tu nous manques. Tu me manques….

***

J’aurai voulu en dire encore et encore. Comme à chaque fois que mes pensées divaguent et m’emmènent auprès de ma maman, j’ai l’impression que je pourrais lui parler infiniment. De tout ce qui se passe dans ma vie, dans celle de sa famille, tout ce qu’elle ne voit pas. Mais je ne peux pas. Je ne peux pas vivre en regardant sans cesse en arrière ce que j’ai perdu. J’ai mis longtemps à le comprendre, mais maintenant c’est chose faite. Ma maman doit être un beau souvenir, pas un poids qui m’empêche d’avancer. Il n’y a que dans ces quelques moments que je me permets de penser autrement, et d’imaginer l’espace de quelques minutes qu’elle est encore là.

Seulement, même si j’aurai voulu lui adresser encore quelques mots, mes réflexions sont brusquement stoppées par l’apparition d’une intense lumière. Là, juste devant moi, un incroyable halo de lumière a fait son apparition. Impossible de savoir d’où. Je ne l’ai pas anticipé, tout comme mes pokemons pourtant du genre attentif. Mais ce qui m’étonne, c’est le regard qu’ils adressent à cette apparition lumineuse. Même Ruru a l’air de se soumettre à cette présence. Chose que je ne l’avais jamais vu faire, du moins pas comme ça. C’est comme si son instinct lui disait que ce à quoi elle assistait méritait tout son respect.

Et malheureusement, je comprends bien vite pourquoi. Lorsque la lumière se dissipe enfin, seule une petite créature en subsiste, tandis que des petits morceaux de roche violette se dispersent sur le sol, accompagnant le mouvement flottant de l’être juste devant moi.

Jirachi.

Juste devant mes yeux, cette petite créature objet de multiples légendes de ma région se tient, les yeux à peine ouverts, comme si elle émergeait d’un long sommeil. Calme, elle ne présente aucun signe agressif. Comme si sa simple présence devait suffire à me faire réagir.

Et elle a parfaitement raison. Sa simple présence me fait instinctivement réagir. Mon cœur se met à battre la chamade tandis que mon visage se raidit entièrement, incontrôlable. Vite, une expression de colère s’empare de moi, rongée par les sentiments que je tapis au plus profond de moi. Probablement les pires, ceux qui se sont accumulés pendant de très longues années, ne servant qu’à maudire une créature qui n’avait que faire de moi.

Sauf que maintenant, elle est là, juste devant moi.

C’est comme si j’avais ouvert la boite de Pandore.

(Idalienor…)

Mon nom a sonné si doucement, si sincèrement dans mon esprit. Sans qu’il n’ait besoin de vraiment articuler, je sais qu’il use de ses pouvoirs psychiques pour me parler. Une intrusion que je vis très mal et qui ne vient que renforcer le chaos que je n’arrive plus à gérer.

Ne me parle pas ! Pars ! Ne t’approche pas de moi !

(Idalienor s’il te plait…il m’a fallu tellement de temps pour venir…pour te parler)

Ah oui ? Eh bah ça tombe bien je ne veux pas te parler ! Je ne veux pas te voir ! Je veux que tu t’en ailles !

Ça ne me ressemble pas de parler comme ça. Vraiment pas. Mais, face à lui, j’ai l’impression de perdre 10 ans. De me voir moi, l’enfant dévastée, pleurant à l’abri des regards la disparition de sa mère, maudissant celui en qui elle a toujours cru et qui n’a pas réalisé son souhait. C’est cette personne qu’elle est, là tout de suite, face à l’objet de sa haine.

(Je sais. Je ne suis pas étonné.e que tu réagisses comme ça en me voyant. Je te comprends. Tu souffres. Tu as mal…)

Arrête. Tais-toi, je ne veux pas t’écouter ! Tu ne peux pas savoir ce que je ressens ! Tu t’en fiches !

(C’est faux je t’assure. Je ne m’en fiche pas. C’est pour ça que je suis venu.e te voir. J’avais besoin de t’expliquer certaines choses…)

L’endroit dans lequel nous nous trouvons m’a probablement déjà fragilisé émotionnellement. Mais entendre ce pokemon parler, insister à travers mon esprit, me donne l’impression de remuer le couteau dans la plaie. Une plaie qui a mis si longtemps à cicatriser, mais qui peut se rouvrir en quelques secondes.

Il n’y a rien à expliquer ! Tu es un menteur ! Tu laisses courir des légendes sur toi dans toute la région pour avoir un peu d’attention mais tu mens ! Tu ne réalises pas les vœux ! Tu préfères laisser mourir des mamans alors que leurs enfants prient à longueur de journée pour qu’elle ait la vie sauve ! Tu es un monstre !

A partir de là, tout est allé très vite. Malgré la colère qui ne cessait de monter en moi, j’ai senti d’un seul coup une puissance étrangère qui me maintient au sol et qui force mon esprit à se canaliser. Il est en train d’user d’une de ses capacités sur moi. De leur côté, mes pokemons né réagissent pas, comme absorbés par cette entité qu’ils savent d’un autre niveau. Les dents serrées, j’essaie de crier à nouveau mais la créature m’en empêche.

(J’ai besoin que tu m’écoutes Idalienor. Tu as besoin de l’entendre. Cela fait trop d’années que tu attends cette réponse. Et je suis lae seul.e à pouvoir te la donner…)

A nouveau, ma mâchoire se crispe, incapable de parler. C’est comme si son aura, cumulé à ses pouvoirs psychiques, m’empêchait de perdre de l’énergie à crier encore et encore. Tout ce qu’il fait n’a qu’un seul but. Me soumettre à sa volonté de me parler, d’avoir le temps de me dire ce qu’il souhaite. Et même si je n’ai aucune envie de l’écouter, je n’arrive pas à bouger.

(J’ai entendu tes prières. Chacune d’entre elle. Tu étais une si belle enfant, assise à côté de ta maman, à prier de toutes tes forces, avec des mots si doux, pour que jamais il ne lui arrive rien. Comment aurais-je pu ignorer le regard si tendre que portait Galatée sur toi lors de toutes ces soirées que vous passiez toutes les deux ?)

Il y a des images qui s’installent dans mon esprit, si facilement puisqu’elles y avaient déjà retrouvé leurs places quelques instants plus tôt. Elles me font mal. Elles me font repenser à un passé qui ne sera jamais plus présent. Et étrangement, j’ai l’impression que ce pokemon ressent la même douleur.

(Galatée était une si belle femme. Pas seulement physiquement. Mentalement aussi, elle brillait par sa sincérité. Elle aimait tellement Alexandre. Mais par-dessus tout, elle aimait de tout son cœur ses enfants. Ceux à ses côtés, et celui qu’elle portait. Malgré les risques, elle n’avait jamais peur. Elle te regardait, souriante en te voyant faire, considérant que la protection que cherchait sa fille serait amplement suffisante. )

Ma gorge me brûle, les larmes montent et me dévorent les yeux. Chacun de ses mots est comme un poignard qui me transperce le cœur. Il a tout vu. Tout entendu.

Es-tu en train de dire que c’est sa faute ?! Qu’elle aurait dû te prier elle aussi ?! Es-tu en train de dire que mes propres prières n’étaient pas suffisantes pour que tu gardes ma maman en vie ?!

(Non, ce n’est pas ça. Ce n’est pas ça du tout. Je voulais seulement te dire que je vous connaissais bien, toi et ta famille. Je vous observais. Je vous aimais. Et je vous aime toujours)

Mais alors pourquoi nous avoir tous détruit ?!!

Les premières larmes finissent par couler. Des larmes de colère et de tristesse. Des larmes dans lesquelles se reflètent une histoire qui n’est pas la mienne, mais que ce pokemon est en train de faire vivre artificiellement dans mon esprit. Une histoire que je ne connaitrais jamais. Qu’aucun des Edelwen ne connaitra jamais.

(Je ne voulais pas vous faire du mal ! Je vous aime ! Mais j’ai dû faire un choix !)

L’expression de Jirachi change alors du tout au tout. Si jusque-là il était parvenu à garder un air relativement neutre, maintenant lui aussi a l’air complètement dévasté. Sur son petit visage, j’ai l’impression d’y lire une réelle tristesse. Bien que flottant dans les airs, je sens bien que son petit corps s’est affaissé sous le poids de cette confession. Une confession à laquelle je ne comprends pas grand-chose, et il le sait.

(J’ai bien le pouvoir d’exaucer les souhaits, mais il ne fonctionne pas comme les humains le pensent…)

Malgré la fascination contradictoire que ce pokemon provoque chez moi, j’arrive à jeter un œil à mes deux compagnons. Et si Ruru a toujours la tête baissée face à l’apparition, j’ai l’impression en regardant Hyori qu’elle a déjà tout compris. Son visage triste ne me regarde même pas, comme si elle savait pertinemment qu’elle n’était pas la bonne personne pour m’apporter les réponses.

(Lorsqu’un souhait m’est formulé, il n’y a pas de réelles limites. Je suis en mesure de réaliser tous les vœux. Mais, je n’ai pas le pouvoir de créer. Tout ce que je fais doit être inscrit dans l’équilibre du monde.)

Pour l’instant, les mots que prononcent ce pokemon ne m’atteignent pas. Ils ne trouvent pas résonnance. Je n’arrive pas à entendre la cruelle vérité qu’il est en train de me révéler.  

(Je peux offrir à l’enfant qui le souhaite une montagne de bonbons. Mais, le stock le plus proche aura disparu, déplacé à l’endroit où le souhait aura été formulé. J’exauce tous les vœux, mais je ne peux rien créer. )

Les engrenages commencent légèrement à s’enclencher, débutant un mouvement qui ne s’arrêtera que lorsque toutes les réponses seront sorties de son esprit. Elle est là. La clé d’une telle souffrance. La clé d’une telle haine.

(Lorsque j’ai senti Galatée partir, lorsque j’ai senti son cœur se fatiguer un peu plus à chaque seconde, j’ai repensé à ton vœu. J’ai repensé à ton souhait si fort de la voir à tes côtés. De la voir survivre à cet accouchement. Je revoyais ton visage et le sien, si heureux devant cette maison du bonheur. J’aurai pu exaucer ton souhait. J’en avais le pouvoir. Mais….)

Et là j’ai compris. J’ai compris ce qu’il allait dire. J’ai compris l’horrible réalité de cette terrible journée. Enfin, toutes les pièces du puzzle s’alignent. J’ai l’impression que mon cœur se brise petit à petit. Que la fissure s’agrandit à une vitesse folle. Non je ne veux pas. Je ne veux pas que ce dernier espoir s’en aille. Je ne veux pas…

Ne le dis pas ! Ne dis rien ! Je ne veux pas t’entendre !!!

(Tu dois l’entendre. Sinon tu n’iras jamais mieux, tu ne pourras jamais…)

Non arrête ! Ne le dis pas ! Ne le dis pas pitié !

(Pour empêcher Galatée de mourir, j’aurai dû prendre une autre vie…)

C’est métaphorique. Je sais bien que biologiquement ce n’est pas possible. Mais cela provoque la même sensation.

Celle d’un cœur qui se brise en deux.

La dernière chose qui me restait pour affronter le décès de ma maman vient de se briser.

(J’aurai pu le faire. J’aurai pu prendre cette vie dans l’hôpital pour sauver celle de ta maman. Mais, j’ai repensé à elle. J’ai repensé à l’incroyable femme qu’elle était. A la merveilleuse maman. A celle qui vous avait transmis toutes ses valeurs, sa philosophie de vie. Et j’ai compris. J’ai compris qu’elle n’aurait jamais voulu que je prenne la vie d’un autre pour sauver la sienne.)

J’ai l’impression d’être vide. Comme si tout mon monde venait de s’effondrer. Il n’y a plus que des larmes sur mes joues, de trop nombreuses larmes pour être comptées, et mes yeux. Vides.

(Alors, ma conscience est restée là. Proche d’elle. Proche de toi qui te tenait sur le bord de ce lit. J’ai regardé les derniers instants de cette merveilleuse femme que je ne pouvais pas aider. Je suis resté.e avec elle jusqu’au bout. Et je suis resté.e avec toi. Je t’ai entendu paniquer. Je t’ai entendu pleurer. Je t’ai entendu crier pour qu’on vienne la sauver. Je suis resté.e avec toi tout du long. J’ai accompagné les dernières minutes de Galatée, et j’ai assisté, impuissant.e, à la destruction d’une famille. Je suis désolé.e…)
Si mes larmes roulent en silence, comme si rien n’arrivait à vraiment sortir, celle de Jirachi sont toutes aussi réelles. Il pleure. Il pleure pour moi. Ils pleurent pour nous. Il pleure, à tel point que son petit corps est parsemé de soubresaut. J’ai l’impression qu’avec lui, mes pokemons souffrent aussi. Comme si, tous ensemble, nous partagions cette peine immense.

(J’aurai voulu avoir le pouvoir…j’aurai voulu pouvoir créer la vie…je l’aurai tant voulu…pour que tu puisses rester avec ta maman…)

C’est étrange. J’ai l’impression que toute cette colère me quitte. Celle qui m’a habité pendant tant d’années est en train de disparaitre, emportée par les larmes de ce petit pokemon, sincèrement désolé. Lui aussi a surement souffert de son choix. Souffert de son impuissance. Souffert d’avoir assisté à quelque chose comme ça.

Dans cette histoire, nous avons tous souffert.

Doucement, Jirachi se met à luire de nouveau. Englobé par ces petits scintillements violets, il semble que le temps lui soit compté. Et je n’ai pas la force de l’empêcher de parler à nouveau.

(Tu peux continuer de me détester si tu veux. Je ne peux pas t’en vouloir. Moi aussi je me déteste. Je me déteste, parce que je n’ai pas réussi à exaucer ton souhait si pur. Mais…je voulais que tu saches que je t’ai toujours entendu. Que j’aurai voulu exaucer ton vœu. Et que jamais je n’oublierais toi et ta famille. Je serais toujours à vos côtés. Je serais toujours à tes côtés Idalienor…)

Cette lueur violette finit par complètement l’englober, avant d’enfin complètement disparaitre.

Comme si rien de tout ça ne s’était passé.

Pourtant. Tout a été dit.

Mes genoux tombent au sol.

Puis il y a eu un hurlement

***

Hyori a bien mis quelques secondes, peut-être de trop longues secondes, avant de réagir. La pokemon a elle aussi été marquée par cette rencontre. Sans le connaitre, elle a tout de suite su que le pokemon qui leur a fait face était spécial. Légendaire comme dise les humains.

Mais là n’est pas la question. Face à elle, sa dresseuse est au plus mal. Recroquevillée au sol, elle alterne entre les pleurs et les cris, incapable de contenir à l’intérieur d’elle tout ce qu’elle ressent. La type psy n’ose pas imaginer le chaos qui doit actuellement régner dans son esprit. Idalienor a appris tant de choses en l’espace de quelques minutes. C’est tout un morceau de son histoire, et probablement le plus douloureux, qui vient d’être remis en question. Personne ne pourrait rester de marbre face à ça.

(Idalienor, essaie de respirer, tu vas te faire du mal…)

La brune ne réagit presque pas, essayant d’obéir à sa Eoko, sans grand succès. Les larmes la dévorent et l’empêchent de raisonner correctement. Ne pouvant pas la laisser comme ça, Hyori insiste, tentant de trouver une solution.

(Tu dois appeler quelqu’un. Tu as besoin d’aide. Tu ne peux pas rester toute seule ici)

A l’aide de ses pouvoirs psychiques, la type psy fait tomber de la poche de sa dresseuse son téléphone, désormais contre le sol. Ida le regarde quelques instants, osant à peine y toucher.

(Idalienor, tu en as besoin. Fais-le)

Très lentement, les doigts de la médecin glissent sur l’écran, et atteigne un numéro, qu’elle finit par réussir à déclencher. Quelques bips s’enchainent, jusqu’à ce qu’une voix ensommeillée lui réponde. Cette voix dont elle a besoin.

Idalienor. Il est tard…est-ce que tout va bien ?

Camille…s’il te plait…je…

La jeune femme n’arrive pas à enchainer les mots. Tout est noué dans sa gorge, étouffée par ses propres pleurs. Une situation qui alerte bien vite l’infirmier à l’autre bout du fil.

Idalienor, qu’est-ce qui se passe ? Ou es-tu ?

Je…Il était là et…Camille j’ai mal….

Ne bouge pas. J’arrive. N’ais pas peur ça va aller. Je serais vite là. C’est promis

Le téléphone retombe lentement sur le sol. L’appel tourne encore, signe que Camille a volontairement choisi de ne pas raccrocher. Maintenant, Hyori n’a plus qu’à prier pour que le jeune homme arrive le plus vite possible.

***

Heureusement, il n’y a eu besoin que de quelques clics de la part de Mickael et une permission spéciale accordée par la base pour s’envoler à dos de Guériaigle en direction du Mont Mémoria. Cet appel au début de la nuit l’a particulièrement inquiété.

Cela fait un peu plus de deux mois qu’il n’a pas vu Idalienor. Bien sûr, ils sont restés en contact, s’envoyant des messages tous les jours, et s’appelant le plus souvent possible. Lui-même ne savait pas s’il serait capable de gérer la distance qui les sépare. Même s’il avait assuré à la brune que cela ne le dérangeait pas, il avait quand quelques petites appréhensions. Mais tout se passe à merveille. La relation dans laquelle il se trouve n’est comparable à aucune autre. Il est heureux comme il ne l’a jamais été.

Mais cet appel-là lui a fait peur. Vraiment. Idalienor ne l’a jamais appelé comme ça. C’est une jeune femme forte, qui a surmonté tellement d’épreuves. Alors, qu’a-t-il pu se passer pour qu’elle est l’air si désespérée ?

Après presque deux heures de vol, Camille voit enfin sa destination. Cette pierre tombale immense qu’il a déjà vu en photo. Mais surtout le corps recroquevillé de sa petite amie. Du ciel, il entend ses pleurs, et ça lui serre le cœur. Entourée par deux de ses pokemons, elle a enfoui son visage dans ses jambes, tremblant de tout son corps. Malgré le temps écoulé, elle n’est pas parvenue à se calmer. Comme si ce qui était arrivé ici l’avait marqué au plus profond de son être.

Atterrissant le plus rapidement possible, l’ancien ranger fonce vers Idalienor, avant de s’agenouiller à ses côtés pour essayer de lui parler.

Idalienor je suis là maintenant, tout va bien. Je suis là.

Doucement, il laisse ses mains courir sur son dos. C’est quelque chose qu’ils aiment bien faire tous les deux. Se faire comprendre par des gestes doux qu’ils sont là, tous les deux, ensemble. Après quelques longues minutes, la brune finit par s’écrouler dans ses bras, pleurant toujours. Malgré tout, il sent sa respiration se calmer. Elle n’a pas arrêté de pleurer, mais il la sent se détendre petit à petit, accrochée fermement à lui.

Inquiet, il tourne la tête vers la Eoko, attendant des réponses.

(Merci d’être venu Camille. Elle t’expliquera ça elle-même. Je pense que c’est le mieux. Je vais te guider jusqu’à chez elle).

Le basané se contente de hocher la tête. Il n’a pas tout compris, mais une chose est certaine. Idalienor a vécu quelques choses de difficile. Et elle a besoin de tout son soutien pour l’affronter.



[Jirachi][Flashback] Un souhait  Ko4m
Le courage est la première des qualités car elle garantit toutes les autres
Idalienor Edelwen
https://pokemoncommunity.forumactif.org/t4164-295-les-ambitions-d-idalienor-pyroli
https://pokemoncommunity.forumactif.org/t4175-idalienor-edelwen-pyroli
Icon : https://img.nickpic.host/3rBaTA.jpg
Taille de l'équipe : 15
Région d'origine : Hoen
Âge : 21 ans
Niveau : 70
Jetons : 2476
Points d'Expériences : 2561
https://img.nickpic.host/3rBaTA.jpg
15
Hoen
21 ans
70
2476
2561
pokemon
https://img.nickpic.host/3rBaTA.jpg
15
Hoen
21 ans
70
2476
2561
Idalienor Edelwen
est un Adulte Médecin Itinérant

Les premiers rayons du soleil traversent la baie vitrée protégée par un rideau entrouvert. Idalienor a fini par s'endormir contre moi, ses mains accrochées à mon haut et son corps maintenus dans mes bras. Assis sur le canapé d'une maison que je ne connais même pas, j'essaie de me repasser calmement en tête les dernières heures qui viennent de s'écouler. Même si j'espérais venir chez elle le plus tôt possible, j'avoue ne pas avoir imaginé que cela se déroulerait dans ces circonstances. Mais elle avait besoin de moi, c'est tout ce qui compte. Le reste n'est que superflus. Ce qu'elle a vécu l'a profondément choqué, et même si je n'en ai pas saisi tous les contours, je sais que quand elle aura repris des forces, elle m'en parlera.

Le problème, c'est que si j'en crois nos derniers échanges par message, nous sommes dans la maison familiale, où tout le monde est présent. Comme nous sommes revenus en catastrophe en pleine nuit, personne n'est au courant de notre présence. Enfin surtout de ma présence. Même si grâce à Cael, ou à cause je ne sais pas trop, sa famille sait que j'existe, la surprise risque d'être toute autre quand ils vont me voir dans leur salon comme si ne rien était. Et si je me lève, je vais forcément réveiller Idalienor. Plus qu'à espérer qu'ils ne fassent pas une attaque en me voyant.

Justement, je vais devoir gérer la première tête à arriver. Les cheveux en pagaille, sa peluche à moitié sur les yeux, une toute petite fille arrive au détour d'un couloir. Cela doit être la plus jeune, Zia. Peluche en main, elle pénètre dans le salon et s'arrête toute aussi vite en me voyant, sa tétine dans la bouche. Non il ne faut pas qu'elle crie. Ca réveillerait tout le monde en panique alors qu'il n'y a vraiment pas de quoi. Je suis beaucoup moins doué avec les enfants que Noé, mais je m'essaie à l'improvisation.

Je place mon doigt devant ma bouche pour faire comprendre à la petite fille de ne pas faire de bruit, montrant Idalienor dormant contre moi, puis me mets à parler plus doucement.

N'ai pas peur. Je ne suis pas un voleur. Je suis Camille...

Ma phrase ne va pas plus loin puisque la petite enlève d'elle-même la tétine de sa bouche pour me parler, heureusement sans crier.

Copain de grande sœur ?

Oui c'est ça...

Et de nouveau, avant que je n'ai le temps de trouver autre chose à dire, l'enfant replace sa tétine dans sa bouche avant de changer de direction, empruntant cette fois-ci les grands escaliers. Malgré ses toutes petites jambes, elle n'a pas l'air d'avoir trop de mal à monter. Je m'en voudrais si elle se blessait en tombant. Si j'ai bien compris, c'est cette petite que son père a eu avec sa tante. Effectivement, ce n'est pas une histoire familiale classique. Mais Idalienor m'en a parlé avec beaucoup de bienveillance. Bien sûr, je sais que ça n'a pas été facile à accepter pour elle, voir son père avoir un enfant avec une autre femme. Mais elle l'a accepté, et aime Zia de tout son cœur.

***

Mmmmmmmh Zia je veux dormir encore

Camille

Qu'est-ce qui a Camille...

Copain de grande soeur....

Oui je sais qu'il s'appelle Camille...

En bas, salon

Quoi ?!

***

Comme si un marathon se jouait dans l'escalier, une furie aux cheveux rouges vifs arrive en catastrophe, suivit de près par la plus petite, descendant heureusement les marches avec plus de prudence. Bon, vu les descriptions que j'ai réussi à obtenir de sa fratrie, elle ça doit être Julie. Je vois bien qu'elle se retient de crier, de parler très fort et tout un tas d'autres trucs. A la place, elle agite les bras dans tous les sens, comme si ça lui permettait de communiquer. J'aurai bien rigolé si je n'avais pas peur de trop bouger et de réveiller la belle au bois dormant.

Julie pourquoi tu fais un bruit pareil il est encore tôt...ok j'ai compris dis rien

Ca pour une surprise !

En voilà deux autres, les jumeaux au vu de leur ressemblance frappante. A moitié hilare de voir leur aînée s'agiter dans tous les sens comme ça, leurs yeux ne peuvent s'empêcher d'alterner entre Julie et moi, surement tout aussi curieux qu'elle même s'ils ne l'expriment pas de la même façon. Et comme s'ils n'étaient pas déjà assez, voilà le dernier des garçons arrivant lui aussi par les escaliers, l'air encore à moitié endormi.

Je vous ais dis de me réveiller pendant les vacances sinon je dors trop, ce n'est pas sympa....mais pourquoi Idalienor est comme ça ?

Ok donc lui s'inquiète plus de voir sa grande sœur endormie en boule sur un canapé que de voir un inconnu dans son salon. Elwey j'imagine. Effectivement quelle tribu. Ca n'a rien à voir avec chez moi. L'ambiance doit y être toute autre. Même si pour l'instant, ils parviennent à maintenir un niveau sonore assez bas, je n'ai aucun mal à anticiper la montée dans les décibels dès qu'ils ne seront plus contraints par le repos de leur aînée.

Zia n'a donc pas rêvé alors

Autant les frères et sœurs je pouvais gérer, autant le père, c'est une autre histoire. J'essaie de garder contenance en voyant cet homme, encore en pyjama, s'approcher de moi avant de se mettre accroupi, regardant plus sa fille que moi en vérité. Il y a également une femme, la mère de Zia j'imagine, qu'elle tient d'ailleurs dans ses bras. La choupette a du profiter de l'arrivée de ses grands frères et sœurs pour aller prévenir ses parents de ce qu'il se tramait dans le salon. Mais je suis bien embêté, je ne sais pas trop quoi dire. Moi qui m'imaginais une présentation dans les formes, c'est complètement loupé.

J'imagine qu'il est arrivé quelque chose au Mont Memoria ?

Oui...enfin je pense. Je ne suis arrivé que bien après.

Je n'ai aucun mal à lire sur son visage une immense peine. Après tout, Idalienor allait se recueillir sur la stèle en l'honneur de sa maman mais aussi tant d'autres. La mère d'Idalienor, c'est aussi la femme de cet homme. Une femme qu'il a perdu, lui laissant des blessures indélébiles. Avec délicatesse, il passe ses doigts sur le visage de sa fille, découvrant ses yeux encore rougis par les larmes de la nuit. J'aimerais répondre à toutes ses questions, à pourquoi elle est dans cet état, mais je n'ai malheureusement aucune réponse. Seule Idalienor détient les clés de sa tristesse.

Il finit par se relever et à attraper sa fille pour la porter à son tour. Si j'étais persuadée qu'elle se réveillerait au moindre geste, il n'en est rien. Profondément endormie, elle ne réagit à rien de ce qui l'entoure. En voyant ma surprise, l'homme me répond avec un sourire triste.

Quand elle est comme ça, elle ne se réveille pas pour si peu. Je pense que sa tension a beaucoup baissé avec le choc émotionnel.

Doucement malgré tout, le père de famille emprunte à son tour les escaliers, surement pour aller la coucher dans sa chambre. J'ai l'impression de pouvoir respirer à nouveau. Alors que je me redresse, quittant le canapé, celle qui doit être Marie m'interpelle.

Ou allez-vous jeune homme ?

Je vais sortir, je reviendrais quand Idalienor sera réveillée.

Pourquoi tu voudrais partir ? C'est idiot attend ici plutôt

Elle a raison, restez. Elle ne va pas se réveiller tout de suite de toute façon. Je vais préparer le petit déjeuner.

La femme repose au sol sa petite fille puis se dirige vers la cuisine pour s'exécuter. Aucun des enfants ne réagit plus que ça. J'imagine que cela fait partie de leur routine quotidienne. Ce que j'avais moins anticipé, c'est Zia courant tout droit vers moi avant de s'accrocher vigoureusement à ma jambe. Comprenant mon désarroi, les autres enfants me regardent, amusés.

Si elle réclame que tu la portes, c'est que t'as été adopté c'est bon.

C'est clair, elle ne fait ça avec personne à part nous et quelques rares privilégiés. Tu dois avoir une bonne aura.

En réaction à ce que les frères et sœurs d'Idalienor viennent de m'apprendre, je m'exécute et porte Zia dans mes bras. Tout de suite, elle vient se blottir dans mon cou, visiblement très bien installée.

Ouais c'est clair, il est définitivement adopté.

La petite ne dit rien une fois dans mes bras et semble plutôt profiter du moment, tandis que Julie ne se gène pas pour prendre une photo. J'imagine que c'est mon baptême du feu maintenant. D'une caisse rangée un peu plus loin, Elwey sort un jeu que je connais bien avant de lancer.

En attendant le petit déjeuner, on peut jouer au Uno !

Allez bonne idée. On va voir si Camille se défend. Et on a le droit de couper je te préviens.

Ca me va

Autour de la petite table du salon, la fratrie se met rapidement en place, habituée à cette combine. Je pense que je suis installée à la place d'Idalienor tandis que Zia est maintenant assise entre mes jambes, absolument pas décidée à bouger. Ce n'est pas extrêmement dérangeant, mais c'est quelque chose à quoi je n'ai jamais été habitué de ma vie. Après tout, c'est moi le dernier de ma famille, et malheureusement le seul aujourd'hui.

Les cartes distribuées, la partie peut commencer, même si pour moi c'est aussi l'heure de l'interrogatoire.

Donc c'est toi le fameux Camille ?

J'imagine que oui

Comment tu as fait pour arriver si vite depuis Almia ?

La base ranger m'a prêté en urgence un pokemon qui vole très vite

Et ce n'est pas grave pour toi de ne pas être à l'école aujourd'hui ?

Ce sont les vacances d'été, même les élèves rangers ont le droit à du repos. Je peux facilement me faire excuser pour mon absence

Et tu es infirmier ranger alors ?

En tout cas c'est mon diplôme. Mais je suis plus infirmier maintenant

Ah bon ? Pourquoi ?

Je me laisse une seconde de réflexion pour savoir quoi répondre. Je n'ai pas envie d'entrer dans les détails. Mais leur mentir ne m'amènera pas à quelque chose de bon non plus. Et puis, je sais bien qu'Alexandre et Marie nous écoutent à demi, même en train de préparer à manger.

J'ai eu un grave accident. Ca m'empêche d'être ranger comme je voudrais.

Ma réponse a au moins le mérite de les éclairer, même si je sens chez eux une légère gène. Pour essayer de dissiper le malaise, je place subitement une bonne carte, provoquant l'exclamation de Matthieu.

Eh ça fait deux fois déjà. Je vais finir par croire que tu ne m'aimes pas

C'est le jeu

La partie reprend alors, et c'est à mon tour maintenant de poser des questions.

Idalienor m'a déjà parlé de vous, et montré des photos. Mais j'ai quand même le droit à des présentations non ?  

C'est vrai qu'on s'est mis à jouer naturellement sans se poser plus de questions.

Rattrapons ça alors. Moi c'est Amandine, j'ai 16 ans. Comme Matthieu, c'est mon jumeau.

Bah Matthieu du coup

Moi c'est Julie. 18 ans et toutes ses dents !

Tu ne vas pas perdre tes dents à cet âge Julie. Je m'appelle Elwey, j'ai 11 ans.

Et toi choupette, c'est quoi ton nom ?

Même si je le sais déjà, ça me plait de la faire participer à la conversation. Elle a d'ailleurs l'air surprise que je lui demande, même si elle finit tout de même par me répondre.

Zia

Avec ses doigts, elle me montre qu'elle a deux ans. Elle est vraiment adorable cette petite. Amusé, je lui souris avant de leur répondre.

Et moi c'est Camille du coup. J'ai 22 ans.

Enchanté Camille. On est super content de te voir. Surtout Julie qui voulait rencontrer le copain bg d'Ida

Hey dis pas ça comme ça Amandine ça va nous faire passer pour des débiles.

En même temps ce n'est pas exactement ce que tu as dis quand tu as su qu'Ida avait un petit ami ?

Ce n'est pas çaaaaa

La scène est beaucoup trop drôle pour que je ne ris pas cette fois. J'ai en face de moi 4 enfants en train de se battre pour savoir ce qu'ils doivent dire ou pas devant moi, alors que je suis juste à côté d'eux. La plus petite n'a pas trop l'air de comprendre ce qu'il se passe devant elle, ce qui me fait encore plus rire. Un état qui finit par calmer la fratrie, attendant que je m'explique.

Idalienor ne doit jamais s'ennuyer avec vous ça c'est sûr

Le petit déjeuner est prêt - annonce d'une voix douce Marie

On arrive

Ni une ni deux, tous les enfants posent leurs cartes sur la table et s'élancent vers la plus grande table de la salle à manger. Même Zia décolle finalement de mes genoux pour se diriger vers sa chaise, grimpant dessus toute seule avec beaucoup de dextérité. Je n'ai aucun mal à voir cet imposant Absol s'assurer qu'elle ne tombe pas, comme un gardien pour cette enfant. Finalement, c'est moi qui suis le plus long à me lever, comme absorbé par cette vie de famille si douce.

Camille vient aussi sinon tu n'auras pas de pancake.

Euh...j'arrive

J'ai l'impression de perdre 10 ans à côté d'eux. C'est comme s'ils m'avaient adopté en tant que l'un des leurs en à peine quelques minutes. C'est assez perturbant quand on n'a pas l'habitude. Finalement, moi aussi je m'installe à cette table sur laquelle repose tout un tas de bonne chose. Et même si je dois dire que c'est le sommeil qui me manque le plus, profiter d'un bon petit déjeuner ce n'est pas de refus.

Seulement, installé à cette table, juste à côté du père d'Idalienor, c'est un peu intimidant. Pas tant qu'il soit un homme aux allures effrayantes, surtout que je suis merveilleusement bien accueilli chez lui. Mais, malgré ces éléments là pour me mettre en confiance, cela reste un moment stressant. D'autant plus maintenant qu'il souhaite établir le contact avec moi. Mon cœur s'accélère sans que je ne le contrôle.

Merci beaucoup. D'être allé chercher Idalienor cette nuit et de l'avoir ramené.

C'est normal Monsieur. Elle avait besoin d'aide, je ne pouvais pas la laisser toute seule. Surtout qu'Idalienor n'est pas du genre à souvent en demander.

Tu as raison. Mais appelle moi Alexandre.

Vous êtes sûrs que ?

Si Idalienor vous a appelé en premier alors qu'elle était en détresse, c'est que vous comptez énormément pour elle. Comme vous le dites, elle n'est pas du genre à demander de l'aide. Alors, si j'en crois mon instinct, nous allons être amené à nous revoir, pendant de longues années. Appelez moi Marie.

Bienvenue chez les Edelwen Camille.

Je ne m'attendais pas à une telle déclaration. Comme si quelques mots, quelques gestes, avaient suffit pour que même le père et la tante d'Idalienor m'accepte. Plus que ça, c'est comme si j'étais intégré directement à la famille. Une nouvelle appuyée par les sourires satisfaits de la fratrie, ayant tous décollés leur nez de leurs assiettes. J'ai du mal à y croire, et pourtant. Elle est là ma nouvelle réalité.

Merci Marie, ça me touche beaucoup. Alors appelez moi Camille, et ne me vouvoyez pas. On ne se vouvoie pas entre membres d'une famille.

***

Cela faisait vraiment longtemps que je n'avais pas dormi comme ça. Comme une masse. Je ne pourrais pas vraiment décrire ça autrement. J'ai l'impression d'avoir été complètement déconnectée de la réalité. Une sensation qui ne me prend que quand je fais une chute de tension. Je soupire doucement, les yeux toujours clos. Il faut croire que cette rencontre ne m'a pas touché que moralement, mais aussi physiquement.

L'autre chose que je ressens bien vite, c'est le moelleux d'un lit, de mon lit. Même si je ne sais pas du tout comment je m'y suis retrouvée. Mais surtout, je sens des doigts délicats courir dans mes cheveux, des doigts que je connais très bien.

Un léger signe de tête lui permet de comprendre que je suis réveillée, même si je n'ai pas encore trop bougé.

Tu reviens parmi nous ?

Hmm, je crois

Malgré cette sensation de corps extrêmement lourd qui ne me quitte pas, j'essaie de me redresser, bien vite arrêtée par Camille.

Tu restes allongée encore un peu. Ton père a pris ta tension, elle est bien descendue. Donc pas de mouvements brusques.

Ca ne va pas me tuer de juste me redresser...

Tututu

Forçant encore un peu plus, mon petit ami me pousse à me renfoncer dans mon matelas, m'écartant légèrement pour que lui aussi puisse s'allonger à côté de moi puis me prendre dans ses bras. Une étreinte à laquelle je réponds avec plaisir, moi aussi à la recherche de cette chaleur humaine;

Tu m'as fait peur tu sais.

Je sais, je ne sais pas ce qui m'a pris...je n'avais aucun contrôle....

Ce n'est pas grave. Tu veux me parler de ce qu'il s'est passé là-haut ? Hyori m'a dit qu'elle préférait que tu me le dises toi.

Evidemment qu'il veut savoir. C'est normal, il s'inquiète. Il m'a trouvé au Mont mémoria dans un état minable, dans un état où je ne répondais plus de rien. Et j'ai encore du mal à croire que ce qu'il s'est passé la nuit dernière est réel. Peut-être que l'extérioriser le rendra plus vrai. Je respire profondément, anticipant les larmes qui ne viennent finalement pas. A croire que j'ai trop pleuré il y a quelques heures pour en être capable à nouveau tout de suite.

Je priais, pour ma maman. Comme je le fais régulièrement quand je suis de passage à Hoenn. Je lui racontais ma vie, et peut-être notre vie à tous les deux aussi. Et là, d'un seul coup, Jirachi est apparu.

Même moi, il y a encore quelques mois lorsque j'entendais des personnes dire qu'ils avaient vu des pokemons dits légendaires, je ne pouvais pas m'empêcher de trouver ça ridicule. Bien sûr, mon parcours à la Pokemon Community m'en a fait croiser certains. Mais ils étaient toujours attirés par le chaos ambiant, plus que par véritablement une personne. Et puis, je les ai toujours considéré comme des pokemons ordinaires, bien loin de la déification qu'en font certains. Enfin non, pas toujours.

Quand j'étais enfant, je priais beaucoup ce pokemon. Je croyais en son pouvoir d'exaucer les souhaits. C'est une légende très connue ici. Alors, quand j'ai eu 10 ans et que ma maman est tombée enceinte d'Elwey, j'ai continué de le prier chaque jour pour que tout se passe bien. La grossesse présentait des risques. Mais ma maman voulait de tout cœur cet enfant. Et moi je voulais un petit frère bien sûr, mais surtout ma maman.

Si bien sûr les souvenirs ne sont plus aussi nets à mesure que les années passent, il y a des sensations qui restent. Des moments qui seront gravés pour toujours. A jamais j'aurai en tête le visage souriant de ma mère, le ventre très arrondi, me regardant prier avec tant d'affection ce petit lutin pour elle.

Mais malheureusement, l'accouchement ne s'est pas bien passé. Ma maman est décédée quelques heures après la naissance d'Elwey. J'étais seule auprès d'elle quand c'est arrivé. Elle a juste eu le temps de me dire quelques mots d'adieu. Après quoi elle a fermé les yeux, et ne les a jamais rouvert. J'ai appelé les médecins mais c'était trop tard.

Sans qu'il ne dise rien, je sens pourtant Camille resserrer ses bras contre moi. Lui aussi a malheureusement connu la mort d'un proche. Il a perdu son frère aîné au même âge que moi. C'est une douleur que nous partageons.

Mais cette fois, c'est moi qu'il laisse parler. Parler encore et encore en espérant que cela allège mon fardeau.

Je m'en suis énormément voulue pour ça. Je t'en avais déjà parlé mais notre famille a traversé une grande crise. Mon père est tombé malade, Marie le soutenait alors qu'elle-même avait perdu sa sœur, et mes frères et sœurs se sont ligués contre moi, la plus âgée. Et même si j'ai accusé le coup pendant 3 ans, j'ai fini par réussir à leur faire comprendre que se comporter ainsi ne mènerait nul part pour notre famille. Ce n'était pas faux, mais toute cette période où je n'ai pas pu faire mon deuil a fini par avoir des conséquences. Pendant un moment, au début de ma scolarité loin de la maison, je me suis persuadée que si ma maman était morte, c'était à cause de moi.

Il y a eu des cauchemars, beaucoup, où je revoyais la disparition de maman en boucle, m'imaginant mille et un scénario où j'aurai pu intervenir, et où elle aurait encore pu être en vie aujourd'hui. Je sens les gestes de Camille plus appuyés contre moi, mais surtout de l'incompréhension.

Mais Idalienor, tu étais une enfant, et cela n'a rien à voir avec toi si cette grossesse a été plus difficile que les autres, et qu'elle s'est soldée ainsi...

Je le sais. Il m'a fallu du temps, et des rencontres pour vraiment le réaliser. Mais je le sais maintenant. Seulement, dans cette histoire, il y a quelqu'un a qui j'en ai toujours voulu.

Entre tristesse et haine, entre dégout et colère, mes sentiments ont beaucoup varié mais ont toujours amené à un même résultat. Un rejet extrêmement violent de ce pokemon.

Jirachi...

Oui...Alors que j'avais passé ma vie à le prier pour qu'il protège ma maman, il n'a rien fait. Et elle est morte. Je lui en ait toujours voulu. Jusqu'à hier, je lui en voulais encore. Je ne supportais pas la mention de son nom, ou les fêtes et autres objets qui lui étaient associés. Pour moi, il n'était qu'une horrible chose qui a refusé d'exaucer le souhait si pur d'une enfant qui voulait grandir au côté de sa maman.

Je me souviens encore très bien de cette petite fête en l'honneur de Jirachi sur Lansat. Tout le monde s'y amusait bien. Mais moi, ça m'a détruit. On encensait un pokemon qui n'avait rien fait pour empêcher le décès de ma maman. C'était horrible pour moi. Parce qu'il avait le pouvoir d'empêcher ça. Il aurait du en avoir le pouvoir.

Alors, quand il est apparu devant moi comme ça, j'ai vidé mon sac, j'ai vidé toute ma haine, comme si cela allait m'aider à me sentir mieux. L'objet de ma colère faisait son apparition comme ça, comme si ne rien n'était. C'était insupportable. C'est là qu'il m'a révélé la vérité, et la réalité de ses pouvoirs.

J'ai encore du mal à y croire. J'ai encore du mal à croire que ces certitudes que je m'étais forgée si durement depuis plus d'une dizaine d'années se soit écroulé de manière aussi soudaine. Mon silence pousse Camille à insister davantage.

Que t'a-t-il dit ?

Il m'a expliqué que son pouvoir d'exaucer les souhaits n'en était pas vraiment un. Il peut le faire, mais toujours avec une contrepartie. Pour ne pas briser l'équilibre du monde.

A partir de là, l'infirmier n'a aucun mal à faire les connexions, et à poser les mêmes mots que ceux prononcés par le pokemon légendaire la veille.

S'il avait voulu empêcher ta maman de mourir, il aurait du tuer une autre personne c'est ça ?

Oui.... Il m'a expliqué qu'il avait toujours entendu mes prières, mais qu'il avait choisi de ne rien faire, persuadé que ma maman n'aurait pas voulu qu'une vie soit sacrifiée pour sauver la sienne...

Là, difficile de ne pas sentir mes yeux s'humidifier. Repenser aussi longtemps à ma maman, à son visage rayonnant, à sa bonne humeur éternelle, à sa manière de parler, à ses défauts mais à aussi toutes ses qualités. En le voyant,

Camille passe ses doigts sur mon visage pour m'obliger à le regarder. Lui aussi à l'air touché par cette histoire, et avec ces phrases et questions, c'est comme s'il m'aidait à cicatriser mes blessures.

Et....tu crois qu'il a bien fait ?

J'aurai tout donné pour que ma maman soit là aujourd'hui. J'aurai tellement aimé qu'elle vive pour toujours au côté de papa, qu'elle voit ses enfants grandir, qu'elle puisse tenir Elwey dans ses bras. J'aurai aimé qu'elle te rencontre aussi. Elle t'aurait adoré. J'aurai aimé cette vie. Mais cette vie, ma maman ne l'aurait pas voulu au prix d'une autre. Jamais.

L'étreinte s'intensifie, et me permet de souffler, d'assimiler tout ça. D'assimiler le fait que j'allais surement devoir faire mon deuil une nouvelle fois, sans ma colère dirigée contre le dernier responsable que j'avais trouvé.

Je suis désolé Idalienor. Désolé pour tout ce que tu as vécu.

Mais pourquoi es-tu désolé ? Tu n'y es pour rien. C'est comme ça, ça fait parti de moi. Merci à toi d'être venu au Mont Mémoria depuis Almia. Décidément, je ne te montre pas les meilleures facettes de moi.

Je t'aime Idalienor. Je t'aime comme tu es, dans ton intégralité. J'aime quand tu donnes cours à tes élèves avec cette passion. J'aime quand tu es une médecin urgentiste de talent, parée à toutes les situations. J'aime quand tes capacités de ranger te rendent encore plus polyvalente. j'aime quand tu me souris. j'aime quand tu te blottis dans mes bras pour répondre à mes étreintes. j'aime quand tu m'embrasses. J'aime aussi quand tu me hurles dessus parce que j'ai été stupide. J'aime comme tu as le don de m'attiser alors que tous nos amis sont autour de nous. J'aime comme tu as l'air de t'occuper de ta famille. Et je t'aime aussi quand tu as mal, quand tu as besoin d'aide. Ca fait parti de toi.

Merci Camille. Moi aussi je t'aime.

Dans ses bras, c'est comme si le monde ne pouvait plus m'atteindre. Que malgré ce mal au coeur qui persisterait surement encore un peu, malgré cette tristesse sourde correspondant au début d'un nouveau deuil, je m'en sortirais. Je m'en sortirais parce qu'il est à mes côtés.

Tu sais, j'ai fait la rencontre de toute ta famille. Ils sont vraiment chouettes. Ils m'ont déjà adopté. Ils m'ont dit que je faisais partie des Edelwen. Ca m'a beaucoup touché.

Ca marche comme ça chez nous, nous sommes une grande famille un peu atypique, et il n'y a pas de souci à ce qu'on accueille une nouvelle personne. Surtout si c'est toi.

Mes doigts glissent dans ses cheveux, le sourire retrouvé. Je ne sais pas ce qu'il s'est passé pendant que je dormais, mais surement beaucoup. Il a l'air sincèrement heureux, mais très fatigué. Ses yeux clos, je distingue sans mal des cernes sous ses yeux.

Tu devrais te reposer, tu n'as surement pas beaucoup dormi.

C'est toi qui doit te reposer.

Je sais, mais ce n'est pas incompatible.

Mmh - dit-il s'endormant déjà à moitié. Alors seulement une heure. Alexandre et Marie espèrent nous voir pour le diner.

Le diner ? Mais j'ai dormi toute la journée ?

On s'en fiche de ça. Zia viendra nous chercher. Je lui ai confié une mission.

C'est son tour de s'abaisser un peu pour se blottir contre moi, réclamant encore des câlins. Il doit être épuisé. Il n'a pratiquement pas dormi depuis près de 24 heures.

Passant à mon tour ma main dans ses cheveux, je ne peux m'empêcher de penser à l'avenir. A mon avenir. Sans maman. Mais avec toute ma famille. Mon père, ma tante, mes frères et sœurs, mes amis. Et Camille. Une page se tourne enfin. Avec des pleurs et de la tristesse, mais qui balaient une colère qui n'avait pas de raison d'être. Jirachi est venu m'avouer la vérité, et surtout me délivrer d'un poids qui ne pouvait me quitter autrement. Il ne l'aura probablement jamais de vive voix, mais il mérite quand même un merci.

Parce que même s'il n'a pas exaucé mon souhait, il ne m'a pas oublié.

HRP :


[Jirachi][Flashback] Un souhait  Ko4m
Le courage est la première des qualités car elle garantit toutes les autres
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Nos Partenaires
Nous rejoindre ?