Officiellement, la rousse a un planning. Certains jours, elle est censée simplement profiter du cadre, comme n’importe quelle personne en vacances à Paldea. Ne pas s’occuper de les surveiller, essayer de ne pas se rendre aussi accessible pour ne pas boire encore un peu plus leurs divers problèmes, ne pas hausser la voix lorsque l’un d’eux se met à faire n’importe quoi. Mais ça c’est sur le papier, parce qu’en pratique, Ilea n’arrive jamais à complètement quitter sa casquette d’éducatrice. Surtout quand sa meilleure amie n’est pas dans les parages pour l’inciter à lever le pied. La rousse espère sincèrement que Caroline pourra se rendre disponible à un moment des vacances pour profiter un peu avec elle. S’échapper toutes les deux de leurs quotidiens ne leur fera pas de mal.

— Salut Fanny. Oui tu as raison, difficile de lever le pied. Ne prends pas exemple sur moi surtout. Ton arrivée est encore récente, tu as le temps de ne pas prendre les mauvais réflexes en te calquant sur moi ahah. Tu es censée travailler aujourd’hui ? Certes parmi les nôtres, certains ne sont pas les plus disciplinés comme tu dis. Mais ils ne sont pas forcément plus agités qu’ailleurs. Et si l’Académie de Paldea existe sur ce modèle, c’est bien parce qu’il a porté ses fruits.

Ilea est bien contente de travailler avec Fanny. Cela fait maintenant quelques mois que la jeune femme a rejoint l’équipe professorale en tant que surveillante. Un soutien précieux pour l’éducatrice qui peut désormais déléguer quelques petites choses, notamment les fameuses taches de surveillance. Elle s’est vite adaptée pour répondre au besoin de l’encadrement et des élèves évidemment. La blonde se montre curieuse et surtout efficace et dégourdie.

Des qualités qu’elle va démontrer de ce pas face à l’arrivée paniquée d’un élève. Il aurait repéré des membres de la Section s’approcher d’élèves de l’académie de Paldea. Une situation qui ne plait pas du tout aux deux adultes. Pendant que l’éducatrice rassure un peu plus le témoin de la situation, Fanny envoie son pokemon en repérage pour leur faire gagner un peu de temps. De son côté, la rousse libère simplement Edelyne et Electre pour le moment, les deux plus sages de ces eevolutions. Le but n’est pas de tout de suite monter dans l’escalade, mais simplement de mettre fin à la situation.

— Bien sûr que nous sommes du même avis. Allons voir. Je ne sais pas quelles sont leurs intentions en approchant des élèves de Paldea, mais ils vont avoir intérêt à vite arrêter.

Grâce aux instructions fournies par le Lezardus de la surveillante, les deux jeunes femmes arrivent bien vite à l’endroit du rassemblement. Effectivement, un groupe de 4 jeunes élèves a été pris à partie par 3 adultes arborant les uniformes de la Section Mana. Avec l’accord de sa collègue, Ilea engage les hostilités, si on peut les appeler ainsi.

— Excusez-moi. Je vais vous demander de laisser ces élèves. Ils sont bien trop jeunes pour écouter un quelconque démarchage – précise-t-elle tandis que sa Mentali et sa Phyllali se faufilent au sein du groupe, prêt à défendre les étudiants présents.

La situation est un peu tendue. Les élèves affichent de grands yeux rassurés en voyant les deux jeunes femmes arriver, mais le potentiel conflit n’est pas désamorcé pour autant. Doucement, les deux eevolutions incitent les étudiants à prendre un peu leur distance avec les adultes en uniforme, reculant simplement de quelques pas. De leurs côtés, les membres de la Section Mana se sont complètement retournés vers Ilea et Fanny, jaugeant eux aussi la situation. Si la rousse avait commencé par une simple mise en garde, la surveillante est plus directe et met les pieds dans le plat. Elle fait mention aux cristaux qui ont provoqué tout le désordre sur Leiar. Mais ici, il n’y a pas l’air d’en avoir. Alors pourquoi sont-ils là ?

Petit à petit, des passants commencent à arriver, rassurant les élèves de Paldea mais ne simplifiant pas forcément la tâche des deux membres du corps enseignant. Elles ne peuvent pas se permettre de déraper ici. Délicatement, la jeune femme pose sa main sur l’épaule de sa collègue pour lui intimer de redescendre en pression. Ses paroles sont plus que suffisantes, inutile d’avoir des gestes en plus. Les membres de la Section ne se font pas prier et finissent par disparaitre sans un mot, permettant à tout le monde de souffler.

Bien vite, Electre et Edelyne ramènent les adolescents vers Ilea et Fanny, leur permettant de discuter un peu. Les questions essentielles sont posées, et la rousse s’empresse de compléter sa collègue.

— D’accord. Ne vous inquiétez pas. Nous en discuterons dès notre retour avec vos professeurs, mais ces personnes n’ont pas des objectifs très clairs. Ne les suivez sous aucun prétexte. Si jamais vous ou certains de vos camarades êtes abordés de nouveau par des personnes habillées de la même façon, ou bien des personnes encapuchonnées, ne rentrez pas dans le conflit. Dites-leur simplement que vous n’êtes pas intéressez et partez. Ensuite, prévenez vos professeurs ou ceux de la Pokemon Community de cette rencontre. S’il vous plait, c’est important.

— Oui Madame, on le fera. C’est promis.

— Appelez moi Ilea, nous allons cohabiter tous ensemble pendant 3 mois. Inutile de rester sur le Madame.

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Sur le chemin du retour, impossible de ne pas parler de cette petite altercation. Si effectivement elle n’a pas eu de graves conséquences aujourd’hui, qui sait comment pourrait réagir un autre groupe d’élèves plus sanguins et mieux entrainés face à une menace quelconque.

— C’est clair qu’ils cherchent l’appui des élèves. En plus, ils profitent clairement de leur absence de réputation à Paldea pour les convaincre plus facilement. Si certains des nôtres s’interrogent sincèrement sur eux, ils savent aussi très bien de la violence dont ils sont capables. Les élèves de Paldea n’en ont aucune idée, et pourraient être entrainés.

La motivation de sa collègue la touche, mais elle n’est pas sûre d’avoir une solution miracle.

— Pour l’instant, avertissons tous nos collègues, et restons à l’affut. Peut-être que des rondes d’observation peuvent déjà nous permettre d’y voir plus clair. Si ça te va, formons un binôme le temps de cette enquête.