Potiron a écrit: Des membres du Coven Chowa exécutent actuellement une cérémonie sur les pentes du Mont Nappé. Cette dernière provoque des secousses de plus en plus intenses.
Pion en E4. Aux échecs, on ne pense pas vraiment aux sentiments des pions. On les prends, les arrache de leur case pour les envoyer à la guerre. Sacrifice nécessaire. Diversion réfléchie. Et Faye se sentait bien comme un ses pions maintenant.
Elle n'avait pas vraiment suivi, ni compris ce qu'il s'était passé. Un bon jour, un matin où le soleil battait plein, on lui avait mis un sac sur les épaules, puis on l'avait expédié en colis express pour une classe d'été dans ce qu'on lui décrivait comme sa nouvelle école. Quand la décision avait t'elle était prise ? Elle n'aurait pas su vraiment le dire, comme elle n'avait su protester ou questionner la situation. Des heures plus tard, elle se retrouvait piégée dans une nouvelle région avec sous sa responsabilité : un ver. Vulgaire chenipan dont elle s'était rapidement entichée.
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Et tu penses quoi de Wurm ? Le ver agita son antenne en forme de Y et poussa un petit cri strident et métalique. Faye prit ça comme une réponse positive et claqua des mains joyeusement. Voilà qui concluait quelques heures, de discussion et de débats ; on lui avait bien expliqué à son arrivée que choisir un nom pour son compagnon était important et une étape nécessaire dans le chemin sur lequel elle se situait... Quelque-qu'il soit.
D'ailleurs.
Faye regarda ses pieds, puis ses mains afin d'enfin détailler les alentours. Oh. Elle était perdue. Encore... Il faut dire qu'elle ne savait pas trop ce qu'elle faisait depuis plusieurs jours, on lui avait dit qu'elle était en école mais sans vraiment lui donner d'indications d'horaires ou de lieux ; hormis sa drôle de rencontre le gugusse qui lui avait confié Wurm, Faye se sentait comme une feuille morte portée par des vents hasardeux.
Faye toisa l'horizon : elle était montée haut apparemment, la courbure du sol commença à l'inquiéter un peu, d'autant que de la neige commençait à tomber sur ses épaules dénudées et que des rochers dévalaient étrangement la pente. Comment n'avait t'elle pas pu s'apercevoir s'être tant s'éloignée ? On la disait souvent paumée, dans la lune ou dans les cumuloninbus, mais à ce point...
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Oh ! Excusez moi ! Je crois que je suis perdue... Son cri était destiné à une petit dizaine de silhouettes descendant la montagne en courant, Faye ne s'inquiéta pas vraiment de leur tenues inhabituelles : elle était celle en débardeur en montagnes. Une voix pressée s'éleva du groupe :
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Barres toi petite ! On a un peu forcé le rituel ! Ça va secouer ! Faye ne comprit pas du tout de quoi voulait parler l'encapuchonné. Elle haussa les épaules alors que soudainement, le sol se mit à trembler. Cela ne dura quelques secondes, mais suffisantes pour la faire chuter.
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Oush ! Un rocher de la taille de Wurm manqua de peu de rouler sur elle. Et Faye ne réfléchit pas plus que d'habitude : elle se leva prestement et courut, suivant la fuite dégénérée des inconnus.
Sortir de sa zone de confort, on lui avait conseillé. Quelle mauvaise idée.