Bras cassés au rapport ! Idalienor Edelwen 05 Dans la vie il y avait les mauvaises semaines. Puis, il y avait les très mauvaises semaines. Autant dire que si vous avez le choix, favorisez les premières aux secondes, quoi qu’on vous dise pour vous graisser la patte. Car alors, vous pourriez vous en sortir avec juste de la mauvaise humeur et beaucoup de malédictions prononcées contre le Monde entier. Ce qui, somme toute, était plutôt supportable comparé à tout ce qui vous attendait si vous choisissiez un chemin un peu plus houleux. Mais ne grillons pas les étapes et revenons-en au cœur de cette histoire. Tout avait commencé lors du dernier week-end du mois d’Octobre. Et pourtant, que d’espoirs Hazel avait eu pour ce fameux week-end ! Malheureusement, rien ne s’était passé comme elle l’avait méticuleusement prévu. Sa grande première soirée n’avait pas été magnifique et n’avait pas signé son entrée définitive dans les hautes strates de la popularité. Ça avait plutôt été un fiasco sans nom comme rarement vu depuis qu’elle était arrivée dans l’académie. Et pourtant, elle se coltinait Lupin tous les jours, c’était dire ! La soirée avait été ruinée par ce fichu Roseverte - qu'elle maudissait copieusement évidemment -. Elle avait passé toute la nuit à chasser des Pokémon et à tenter de trouver un antidote contre cette pure création du malin qu’était le gaz du référent Phyllali. Elle avait abîmé sa robe, avait fait couler son maquillage, avait ruiné tous ses efforts de coiffure en passant dans un couloir un peu plus bas que les autres - et un peu plus infesté de Nosferapti que les autres -. Bref, en clair, elle avait bousillé ce qui devait être la première fête dans sa longue vie étudiante. Et pour couronner le tout ? Le lendemain même, elle s’était choppé une étrange maladie qui l’avait clouée au lit, en plus de lui donner une tête affreuse. Mais quelle horreur !nov. La Givrali n’en revenait pas. Elle, Hazel Haymitch, terrassée par une maladie qui la rendait presque laide ?! Inconcevable ! Elle avait toussé. Elle avait eu des pics de fièvre. Elle avait inondé ses jolis draps bleu pastel avec un étrange liquide qui suintait de tous les pores de sa peau - non non, elle n’avouera jamais que c’était de la transpiration -. Elle avait eu l’impression que son cerveau dansait la polka avec la Générale Jackie. Bref, elle avait choppé une saleté de grippe qui l’avait rendue plus faible que faible. Par chance, Tabatha avait été compréhensive. Non seulement elle lui avait juré après moult menaces - ou ce qui ressemblait. Hazel avait été tellement malade qu’elle n’avait plus été capable de former des phrases cohérentes - qu'elle ne répéterait rien, mais en plus, elle l’avait fait expatriée jusqu’à l’infirmerie où personne ne pourrait voir son faciès déformé par la maladie. Le Dimanche, l’Infirmière Needle était donc venue la chercher discrètement - enfin, aussi discrètement qu’elle le pouvait, accompagnée de son bruyant Noacier - pour la loger une semaine durant à l’infirmerie. Le verdict était sans appel ! Grippe. Mise en quarantaine durant au moins cinq jours. Une véritable condamnation à mort pour cette chère Hazel. Car comment allait-elle faire pour se maquiller à l’infirmerie ? Pour se parer de jolis habits ? Pour se coiffer ? Pour suivre son Horoscope ? La semaine s’était alors écoulée doucement, jusqu’à ce que, au Jeudi matin, Hazel se réveille avec l’impression de se sentir bien mieux. Needle s’était absentée, et les rideaux blancs étaient toujours tirés autour de son lit. Un rayon de lumière filtrait à travers les voiles blancs. Quelle heure était-il ? Trop fatiguée pour tendre le bras jusqu’à son iPok, Hazel se frotta doucement les yeux et demanda à Lupin d’ouvrir ses rideaux grâce à ses pouvoirs psychiques. Doucement, les toiles blanches se retirèrent, et Hazel contempla une infirmerie totalement vide. Son masque blanc toujours sur le visage pour éviter de contaminer l’air autour d’elle, la Givrali parvint à se mettre en position assise. Elle n’avait plus mal à la tête, ne toussait plus, et pouvait bouger presque normalement ses doigts. Quelle sensation magnifique ! Elle avait certes constaté des améliorations fulgurantes la veille, mais n’aurait pas pensé qu’elle serait totalement guérie à présent. Enfin… Elle se sentait toujours légèrement dans les vapes, mais après la semaine qu’elle venait de passer, elle trouvait ça totalement normal. Bien… Dès la semaine prochaine, elle pourrait reprendre les cours. En attendant ? Elle allait jouer la malade au moins jusqu’au Vendredi pour ne pas avoir à retourner en classe. Après tout, elle ne se sentait pas encore d’attaque pour retrouver une apparence acceptable dès le lendemain. Il fallait qu’elle prenne tout le week-end pour se faire des soins, revitaliser ses cheveux et réarranger ses ongles, voyons ! S’étirant, elle se rallongea dans son lit, la tête sur l’oreiller. Elle n’avait pas de miroir devant elle, mais elle se sentait laide. Ses cheveux tombaient tristement autour de son visage, et elle n’était pas maquillée. Elle cligna de ses yeux amarante et un sourire s’installa malgré elle sur ses lèvres lorsque Lupin vint près d’elle. La pauvre bestiole avait veillé toute la semaine sur elle, et elle ne l’oubliait pas. Ils avaient certes toujours des différends, et toujours du mal à s’entendre en toutes circonstances, mais elle s’habituait de plus en plus à lui. Le laissant donc léviter autour de son visage, elle sursauta quand elle vit une fille entrer dans l’infirmerie. La pauvre était en piteux état. Les bras tailladés d’écorchures, les vêtements tâchés de boue. Où avait-elle bien pu traîner ? Sans même avoir à lui demander, Hazel su qu’il s’agissait d’une Pyroli. L’entraînement matinal, évidemment. Qui d’autre était assez fou pour se retrouver sale comme ça dès le matin, sinon ? Silencieuse quand elle vint vers elle, Hazel la laissa s’approcher assez près. Elle était jolie, cette Pyroli. De longs cheveux châtains, de grands yeux bleus, un visage lunaire et sympathique… Malheureusement, l’infirmière Needle n’était pas là pour s’occuper d’elle. Avec un sourire d’excuse invisible derrière son masque, Hazel décida de la renseigner au plus vite. Histoire qu’elle n’attende pas pour rien. « Salut. L’infirmière Needle est absente depuis ce matin et je ne sais pas quand elle va revenir… Tu es capable de te désinfecter toute seule ? Tu pourras trouver le nécessaire dans l’armoire là-bas… » Elle désigna ensuite l’armoire où étaient stockés tous les produits, et reposa mollement son bras sur le lit. Elle n’arrivait même pas à être gênée d’être vue dans pareille situation, avec un visage aussi fade et neutre d’artifices. Bizarrement, cette fille aux vêtements déchirés la mettait en confiance. « Qu’est-ce qui t’es arrivé ? » demanda-t-elle, en se redressant maladroitement sur son lit. Puisqu’elle était là, autant discuter un peu, non ? |
Bras cassés au rapport ! Idalienor Edelwen Hazel regardait la jeune Pyroli se couler doucement jusqu’à son lit. Pourquoi était-elle venue la voir ? Sa curiosité était-elle équivalente à celle des filles de son propre dortoir ? Pas que ça la gêne, loin de là. A dire vrai, Hazel mourrait d’envie d’avoir de la compagnie. Et paradoxalement, elle ne voulait voir personne. Surtout pas des gens comme Alex ou Sirius qui, même s’ils s’étaient inquiétés - plus ou moins, elle n’arrivait toujours pas à comprendre le jeune homme - pour elle, n’avaient pas eu le droit de lui rendre visite. Hazel ne voulait pas qu’on la voit dans un tel état de faiblesse. Elle ne voulait pas qu’on puisse avoir matière à dire sur ses cheveux plats, sur ses ongles en triste état, sur son visage pâle et ses horribles cernes… Non. Il ne fallait pas qu’elle perde cette réputation de jolie fille à la pointe de la mode qu’elle s’était si durement façonnée au cours de ces deux derniers mois. Et pourtant… Elle n’arrivait pas à être mécontente de la présence de la Pyroli auprès de son lit. Elle voulait parler. Elle voulait discuter avec des gens. Elle voulait ne plus se sentir seule. Alors, elle avait engagé la discussion. Parler lui était plus simple qu’elle ne l’aurait pensé. Sa voix était légèrement enrouée, certes, mais la disparition de sa fièvre la rendait plus lucide qu’elle ne l’avait été depuis le Dimanche dernier. Avec gentillesse, son interlocutrice lui répondit. Comme elle le pensait bien, cette fille-là avait participé à un entraînement, et était tombée dans la forêt. Voilà qui confirmait ses déductions quant au dortoir auquel elle appartenait. Quoi qu’il en soit, malgré sa chute, la Pyroli semblait ne pas trop s’inquiéter de ses blessures. Assez pour être passée à l’infirmerie, certes, mais elle prenait son petit accident relativement bien. Quant à ses vêtements tachés de boue ? Elle s’en fichait. C’était bien un comportement de Pyroli, ça, tiens. Hazel en fut légèrement amusée. Elle fut cependant prise de court quand la jeune fille lui demanda si elle était une Givrali. Tiens ? L’avait-elle déjà croisée dans les cours ? Ou cela se voyait-il tellement sur son visage ? Ah… C’était vrai que sans artifices, sans maquillage et sans beaux habits, Hazel ne pouvait pas être assimilée à une Mentali, n’est-ce pas ? La Pyroli lui avoua cependant qu’elle se fichait de son dortoir. Elle lui raconta ensuite la façon dont elle était tombée, ce qui fit légèrement rire Hazel. Elle savait qu’elle n’aurait pas dû se moquer d’une fille qui venait de se manger le sol, et pourtant, un rire cristallin traversa naturellement ses lèvres. Rien qu’à imaginer la scène et elle était hilare. Peut-être parce qu’elle avait si peu parlé avec des gens dernièrement. La moindre tranche de vie, la moindre maladresse, lui paraissait comme exceptionnelle. « Désolée, désolée, je ne voulais pas me moquer » s’excusa-t-elle entre deux éclats de rire. « C’est juste que j’ai été coupée de tout ce qui se passait dans l’académie depuis plusieurs jours déjà, donc je me raccroche à ce que je peux. Cependant tu as raison, je suis bien du dortoir Givrali. C’est amusant que tu le devines parce que d’habitude on me demande toujours si je suis chez les Mentali… Enfin bon, je me fiche aussi de ces querelles, je sais juste que mes camarades ont une certaine rivalité avec les Phyllali, et comme tu n’es pas un garçon… » Problème réglé, n’est-ce pas ? « C’est gentil de ta part de me tenir compagnie en tout cas. Je suis là depuis Dimanche donc ça commence à faire long… Et puis entre nous, l’infirmière Needle n’est pas toujours très douce… Un peu de fraîcheur ça ne me fait pas de mal. » Hazel fit un clin d’œil à la brune et la regarda se désinfecter. De ce qu’elle voyait, il n’y avait qu’une seule plaie qui semblait plus grave que les autres. Une petite ouverture qui nécessiterait certainement un ou deux points de suture, rien de plus. Et rien que Hazel ne puisse faire, d’ailleurs… Lupin, qui était installé sur la chaise, lévita jusqu’à sa dresseuse pour laisser l’autre jeune fille s’installer. Incroyablement docile, le Eoko vint se loger entre les bras de Hazel, tout en regardant l’inconnue avec son habituel sourire béat. Inconnue qui venait d’ailleurs de dire à Hazel qu’elle pouvait enlever son masque, tout en lui posant une question sur ce qu’il lui était arrivé. « Hm, j’ai juste attrapé une grippe, mais ça commence à aller beaucoup mieux. L’infirmière Needle m’a conseillé de garder le masque cependant. Ce n’est pas uniquement par rapport à toi mais aussi par rapport à toute l’infirmerie. Je n’ai pas vraiment envie de contaminer l’air et de rendre malade les prochains qui se présenteront ici… » lui répondit-elle. En même temps cependant, elle dirigea ses doigts vers la carafe d’eau près d’elle et servi deux verres. Elle en tendit un à la Pyroli, puis, enlevant son masque avec un clin d’œil, elle but une longue gorgée d’eau. « Ceci dit j’ai le droit de l’enlever quand je bois ou je mange. » lui expliqua-t-elle. Elle remit ensuite son masque en place après s’être assurée que la Pyroli avait bien vu son visage. Elle laissa ensuite son regard amarante se perdre quelques instants sur la blessure au bras de sa camarade. « Tu vas avoir besoin de quelques points pour accélérer la guérison. L’infirmière n’étant pas là, tu veux que je m’en occupe ? J’ai quelques notions de Médecine. Si tu trouves une aiguille et du fil de suture dans les affaires de Needle, je peux te le faire… » Et quelques feuilles à mâcher pour neutraliser un peu la douleur, évidemment. Mais ça, Hazel savait où en trouver, contrairement au fil et aux aiguilles… Se rendant cependant compte du fait qu’elles ne s’étaient toujours pas présentées, Hazel se houspilla intérieurement. Allons, ça faisait dix minutes qu’elle parlait avec une fille dont elle ne connaissait toujours pas le prénom ? Etonnant de sa part… Remettant donc les bonnes pendules à l’heure, Hazel adressa un sourire à sa camarade, à peine discernable derrière son masque en papier. « Ah et au fait je m’appelle Hazel. Comme tu l’as bien deviné, je suis du dortoir Givrali, et j’ai commencé ma scolarité ce semestre. Et toi ? » |
Bras cassés au rapport ! Idalienor Edelwen Alors comme ça elle s’appelait Idalienor, n’est-ce pas ? C’était joli comme prénom, et peu commun de l’avis d’Hazel. Même si, en ayant vécu sur une île recluse comme la sienne, elle n’était pas sûre d’avoir un avis très pertinent sur la rareté ou non d’un prénom. Elle avait cependant touché juste en supposant qu’Idalienor était chez les Pyroli. Nouvelle élève comme elle également. Etonnant qu’elles ne se soient jamais croisées dans les salles de classe, vu qu’elles devaient forcément avoir au moins quelques enseignements en commun. Bah… Peut-être la Pyroli se faisait-elle discrète ? En tout cas, Hazel était fréquemment au fond de la salle et elle était tellement perdue dans ses contemplations de beaux garçons et ses lectures de magazine de mode qu’elle ne faisait que très peu attention aux autres filles. Entre ses retouches de maquillage incessantes, son vernis qu’elle rectifiait toutes les deux heures, et ses nombreuses prises d’informations Contente néanmoins de pouvoir discuter avec une fille comme Idalienor qui n’avait pas l’air de la juger sur son physique peu avantageux dû à la maladie, Hazel esquissa un petit sourire. La Pyroli ne la connaissait même pas et elle acceptait de se faire recoudre. Un jeu dangereux, mais Hazel avait confiance en ses capacités de Médecin. Elle ne l’avait jamais fait sur des humains, mais il lui était fréquent de s’occuper des Pokémon blessés de son île natale. Réserve naturelle, oui. Mais cela ne voulait pas dire que les gardes forestiers laissaient les Pokémon mourir sans au moins avoir essayé de les sauver du mieux qu’ils le pouvaient… Quoi qu’il en soit, Idalienor semblait avoir de quoi se recoudre dans sa chambre. Elle lui proposa même de la coiffer. Ah ? Hazel avait-elle l’air si déprimée vis-à-vis de ses cheveux ? Elle ne l’avait pas formulé de haute voix et elle n’avait pas l’impression de renvoyer cette image d’elle-même, mais maintenant que la Pyroli le disait, peut-être touchait-elle trop souvent ses cheveux en les regardant avec un air de dépressive. Elle ne s’en était pas vraiment aperçue avant que sa camarade ne le lui dise. Elle était fichtrement observatrice, dites-donc. Une vraie petite curieuse en herbe. Pourquoi ne s’était-elle pas retrouvée chez les Givrali ? « D’accord », répondit Hazel tandis que la Pyroli se levait pour retourner chercher de quoi faire dans sa chambre. Elle était persuadée qu’en farfouillant dans l’infirmerie elles auraient pu trouver de quoi faire, mais pour trouver de quoi la coiffer, ça aurait effectivement été plus difficile. Idalienor était-elle altruiste au point de retourner jusqu’à son dortoir chercher de quoi juste s’occuper des cheveux d’Hazel ? La Givrali n’avait rien demandé. La jeune Pyroli aurait très bien pu ne pas faire l’effort de retourner dans sa chambre. Et pourtant si… Quelle drôle de fille. Posant sa tête sur son oreiller, Hazel regarda Lupin qui lévitait à présent autour d’elle en l’observant de ses grands yeux dorés. « Un peu bizarre, mais pas bien méchante, n’est-ce pas ? » dit-elle à son Eoko, qui pencha la tête sur le côté sans rien comprendre. Esquissant un sourire, Hazel entendit des bruits de pas de l’autre côté du couloir. Etait-ce Idalienor ? Si c’était le cas, elle avait fait plutôt vite. L’entraînement des Pyroli, très certainement… Et, comme elle s’en était doutée, la brune passa la tête par l’entrebâillement de la porte. Elle n’était plus seule cependant, car un Zorua déboula dans l’infirmerie avant même que sa dresseuse n’ait pu faire un pas pour sauter dans les bras d’Hazel. Légèrement déboussolée par cette boule de poils qui venait de se blottir contre elle, la Givrali lança un regard interrogatif à Idalienor. Peu habituée à ce genre de contact, elle se mit même à rougir. Le Zorua ronronna puissamment et elle le caressa doucement sur la tête. Ouah ! C’était si doux ! Emerveillée, elle contempla le Pokémon. Il était incroyablement poilu, avec des touches carmin dans le noir de son pelage. Hazel en avait déjà vu en cours puisque quelques-uns de ses camarades en avaient, mais avant d’entrer dans l’académie, elle n’avait jamais croisé ce spécimen. Après tout, ce n’était pas le genre de Pokémon qu’on retrouvait facilement sur l’Archipel Orange. « Il est super mignon ! C’est le Pokémon que t’as donné le Collectionneur ? » demanda Hazel à sa collègue qui était partie se nettoyer la plaie. Puis, attendant qu’elle revienne vers elle, elle l’invita à s’assoir sur un coin de son lit. Elle eut ensuite un petit sourire en écoutant le récit de sa camarade. « Ne t’en fais pas, tu as des égratignures et de la boue partout, je pense que les gens auraient compris que tu avais besoin d’un petit passage à l’infirmerie. » Elle regarda ensuite avec émerveillement la brosse à cheveux. Une brosse ! Elle avait l’impression que ça faisait une éternité qu’elle n’avait pas fait preuve d’un peu de coquetterie. Elle qui s’attachait tout le temps les cheveux, avait l’impression de ressembler à un épouvantail à présent… Il y avait cependant des priorités et Hazel attrapa l’aiguille et le fil de suture qu’Idalienor avait pris avec elle. « Je t’en suis très reconnaissante pour les cheveux, mais occupons-nous d’abord de ta blessure avant tout. Tu permets ? » Elle attendit la réponse de la Pyroli puis, demandant à Lupin d’aller chercher des allumettes, elle brûla l’embout de l’aiguille pour la désinfecter. A défaut de mieux, elle allait faire avec les moyens du bord… Au passage, elle avait mis des gants pour éviter de laisser ses microbes partout sur sa camarade. Laissant ensuite refroidir l'aiguille, elle demanda à la jeune fille de mâcher les herbes qu’elle avait rapportées. A l’odeur, Hazel su que c’était le même genre de plantes qu’elle-même utilisait pour endormir la douleur. Pourquoi la Pyroli avait ça dans ses affaires ? Pas le moment de s’en préoccuper cependant. « Je vais piquer, serre les dents et n’hésite pas à me dire si ça te fait mal, ok ? Je vais faire au plus vite au mieux. » lui dit-elle. Puis, passant le fil dans l’aiguille, elle entreprit de faire quelques points pour refermer la plaie. Rapidement, le travail fut terminé. Attrapant alors un petit ciseau, Hazel sectionna proprement le fil. Et voilà, elle était comme neuve. « Ça va, tu n’as pas eu trop mal ? » lui demanda-t-elle, légèrement inquiète d’avoir pu être un peu brusque. « En tout cas tu as du beau matériel dans tes affaires. Normalement, les filles de l’académie ne se baladent pas avec des feuilles à mâcher… » Elle la regarda un instant, avant de sourire. Bah, elle aurait bien rapidement une réponse ! Enlevant ses gants, elle les jeta dans la poubelle la plus proche puis, distribuant une caresse au Zorua, elle tourna légèrement le dos à la Pyroli. « Bon eh bien, maintenant que le mauvais moment est passé, tu peux me coiffer si tu veux toujours. Je t’avoue que tu tombes à pic. Ca fait cinq jours que je suis ici et je n’ai même pas eu droit à un miroir. Impossible d’être coquette dans ces conditions ! » |
Bras cassés au rapport ! Idalienor Edelwen Avec concentration, Hazel s’était occupée de la blessure d’Idalienor. Elle tentait de s’appliquer et d’y aller avec douceur, mais un humain était bien différent d’un Pokémon. La finesse de la peau, la texture des chairs, la chaleur du corps… Hazel n’avait jamais soigné un humain. Ses parents s’étaient certes occupés d’elle lorsqu’il lui arrivait de tomber et de se blesser, mais elle n’avait jamais vraiment appris à recoudre un être humain. Aussi était-elle incroyablement inquiète. Et si elle blessait la Pyroli ? Par chance, elle acheva sa suture sans qu’il n’y ait de souci particulier. Sa camarade n’avait pas montré des signes de douleur quelconques, et Hazel souffla, rassurée. Elle examina ensuite le reste des plaies de la brune mais ne trouva aucune autre coupure trop grave. L’aidant donc à apposer des pansements sur les plaies qui avaient besoin d’être recouvertes, elle écouta attentivement son histoire. Alors comme ça, elle voulait devenir Herboriste ? Si tel était le cas, elle allait très certainement se diriger vers la Médecine, comme elle… « C’est génial ! Tu vas donc prendre le parcours Médecin, c’est bien ça ? Moi aussi, même si je veux me spécialiser dans la psychologie des Pokémon et les maladies. » lui dit-elle avec un grand sourire. Se confier sur ses rêves d’avenir à une totale inconnue ne la dérangeait pas. Au contraire, Hazel avait l’impression que la Pyroli ne la jurerait pas, elle. Car elle était certaine que si elle avait fait part de ses ambitions à ses camarades, ils lui auraient ri au nez. Effectivement, quand on était Hazel Haymitch, on devait normalement se destiner vers un Parcours comme Mode ou Performer… Un truc de Coordinateur quoi. Et pas de Pokéathlète Médecin… Chassant de ses pensées ces idées noires, elle acquiesça pour accepter d’avoir la surprise. De toute façon, le seul miroir de l’infirmerie était beaucoup trop loin et elle n’avait pas encore la force de se lever. Quoique. C’était juste qu’elle n’avait pas essayé, mais elle était persuadée qu’à présent qu’elle se sentait mieux, elle pourrait faire un saut jusqu’au miroir pour se désoler devant son visage désastreux. En avait-elle vraiment envie cependant ? Elle devait avoir une mine affreuse. Ses nombreuses crèmes de jour, de nuit et d’hydratation étaient restées dans sa chambre, dans le dortoir Givrali. Un soupir traversa ses lèvres. Non. Elle avait juste envie de voir la coiffure que lui ferait Idalienor, mais rien de plus. Elle n’enlèverait pas son masque pour se regarder. Ca relèverait du pur masochisme, de toute façon. Laissant donc la Pyroli s’occuper de ses cheveux pendant que le Zorua était allongé sur ses genoux, Hazel caressa le pelage du Pokémon. C’était agréable, cette espèce de grosse peluche qui ronronnait et réagissait à ses gratouilles. Sûr qu’elle ne pouvait pas faire la même chose avec Lupin. Pour commencer, Lupin n’avait pas de poils, et il était minuscule. Quant aux caresses ? Elle n’avait pas envie de lui en faire. Il était bien trop perverti. Voir son visage d’extase réagissant à ses caresses lui serait insupportable. Frissonnant tandis que Lupin l’observait avec son regard lubrique, Hazel détourna les yeux. C’était agréable qu’on s’occupe d’elle. Ses cheveux semblaient plus légers, maintenant qu’ils virevoltaient entre les doigts d’Idaliénor… D’ordinaire, Hazel se faisait rarement autre chose qu’une queue de cheval, même si elle maîtrisait toute sorte d’autres coiffures. Là, elle sentit la brune lui faire des petites tresses et les enroulait entre elles. Un chignon ? Ça y ressemblait. Impatiente à l’idée de voir le résultat, Hazel se mit à s’imaginer dans son état normal. Bien maquillée, avec des jolis cheveux soyeux, vêtue d’un bel uniforme impeccablement repassé, un vernis élaboré sur les doigts… Ah… Il lui tardait vraiment de quitter l’infirmerie et de pouvoir rattraper tout ce temps perdu ici. Elle allait pouvoir quitter cette horrible blouse blanche, passer toutes ses crèmes sur son visage et son corps, remettre des habits chics et tendances… Perdu dans ses pensées, la Givrali ne remarqua même pas que sa camarade avait fini. Un peu anxieuse, elle attrapa la pastille qu’Idelianor lui avait apportée. Une confection maison ? Pour une Herboriste, c’était logique qu’elle fasse ses propres médicaments… Mais c’était incroyable. Elle était arrivée à l’académie depuis deux mois à peine et elle était déjà si avancée ? Hazel était impressionnée. Elle-même n’avait presque pas avancé sur ses projets depuis qu’elle était arrivée. Enfin… Même si elle était douée, Hazel n’était pas particulièrement sérieuse. Là devait être la grande différence entre la Pyroli et elle. Mettant cependant la pastille dans sa bouche, elle remercia sa camarade. « Bah, je te fais confiance de même que tu m’as fait confiance pour les points de suture. Je suis en fin de maladie donc je ne pourrai pas te dire si ça marche vraiment ou pas, mais dans le pire des cas ça ne me fera pas de mal. Merci beaucoup. » Elle lui sourit et se leva doucement. Le Zorua d’Idalienor sauta souplement de ses genoux pour rester sur le lit, et Hazel se dirigea vers le miroir. Sa démarche était légèrement titubante mais au moins le monde ne tournait plus devant elle. S’accrochant à ce qu’elle pouvait pour avancer, Hazel parvint à atteindre le miroir. Elle leva la tête et fut frappée par la beauté de la coiffure qu’Idalienor lui avait faite. C’était… magnifique. Elle ne savait même pas si elle était capable de faire une chose pareille. « C’est vraiment joli… Merci ! » lui dit-elle de l’autre bout de la pièce en continuant d’admirer les tresses et le chignon. Elle en oublia même de s’apitoyer sur ses yeux cernés et sur son teint pâle. Ravie de ne plus avoir des cheveux tristes, elle retourna sur le lit et se glissa sous sa couverture. « Je sais que je ne devrais pas dire ça parce que ce qui t’est arrivé n’est pas très cool, mais je suis contente que tu sois venue. Ça fait du bien de voir des gens et de parler un peu… J’ai été coupée trop longtemps du reste de l’école. Alors dit-moi si ça ne te dérange pas… Que s’est-il passé ces derniers jours au campus ? » Ses yeux étaient brillants d’excitation. Idalienor était la seule porte sur l’extérieur qu’elle avait. Elle espérait donc qu’elle pourrait la renseigner. Oh, elle n’avait pas besoin de beaucoup en savoir ! Juste quelques anecdotes sur ce qui avait pu se passer dans la classe, ce genre de choses… Un sourire vissé sur les lèvres, elle attendit donc qu’on attise sa curiosité. Car c’était ça aussi, une Givrali… |
Bras cassés au rapport ! Idalienor Edelwen Elle se regarda une dernière fois dans le miroir, fière de sa nouvelle coupe de cheveux, avant de retourner de glisser sous ses couvertures. Elle se sentait bien mieux à présent que sa fièvre était retombée, même si elle avait accumulé une certaine fatigue. Alterner des phases de sommeil et d’éveil continuellement comme ces derniers jours n’était jamais bon pour l’organisme. Même en fin de maladie, elle ne pouvait s’empêcher de se sentir un peu nauséeuse et chancelante. Mâchonnant cependant le médicament que lui avait donné Idalienor, elle laissa ses pensées vagabonder lorsque la Pyroli commenta son choix de parcours. Une spécialité intéressante. Elle-même ne s’y connaissait pas encore dans cette branche, mais elle avait des objectifs qu’elle voulait atteindre. Néanmoins, elle était venue à l’académie pour apprendre et, si elle avait reçu quelques bases de Médecine sur l’île Zesti et sur l’île Guimauve, elle ne se targuait pas encore de tout connaître sur le sujet. Idalienor lui avoua ensuite qu’elle avait appris en étant assistante de l’herboriste de son village, très certainement. Qu’elle en avait eu, de la chance. Hazel ne se servait très peu des compétences qu’elle avait acquises dans son passé. Mais ça, c’était surtout parce qu’elle avait choisi de ne pas le faire. Elle était certaine qu’elle aurait eu une avance considérable en prenant le parcours Espion. Mais ce n’était pas ce qui l’intéressait… Elle eut néanmoins un sourire quand la châtain lui parla de sa chambre réaménagée en petit laboratoire. « C’est super en tout cas. Tu as pu quand même prendre quelques plantes ? » lui demanda-t-elle, brusquement curieuse. Si Idalienor avait des plantes, peut-être pourrait-elle lui servir de petite herboriste personnelle quand elle-même en aurait besoin pour ses concoctions. Pour le moment, Hazel n’en était pas encore au stade où elle se la jouait chimiste, mais elle était persuadée que ses cours ne tarderaient pas à la motiver à s’y mettre. Laissant cependant ce sujet de côté pour le moment, la Givrali perdit de son sérieux pour revêtir un peu plus le manteau propre à son dortoir. Les potins de la semaine. Ah qu’elle avait dû en manquer, des trucs, pendant qu’elle était coincée ici. Néanmoins, Idalienor allait lui permettre d’avoir une petite fenêtre sur l’extérieur. Au moins rattraperait-elle un peu son retard avant de recommencer les cours, la semaine suivante. Hazel n’avait pas encore expérimenté les retours de maladie en milieu scolaire, mais elle était certaine qu’elle aurait détesté avoir l’impression d’être à la ramasse. Au moins voulait-elle un peu mieux maîtriser son sujet pour moins se sentir larguée. Attentive donc, elle écouta les récits de la Pyroli. Visiblement, il y avait eu une altercation entre des Voltali et Noctali. Oh ? Etrange sachant que les premiers étaient réputés pour être les bonnes pâtes de l’école et qu’elle ne voyait pas du tout un membre de ces derniers perdre les pédales. D’autant plus pour se battre à mains nues. D’ordinaire, ils auraient réglés ça avec leurs Pokémon… Surtout les Noctali, qui se targuaient d’avoir les meilleurs TopDresseurs dans leurs rangs. Ahaha… Quand on voyait Sirius, on pouvait aisément se dire qu’il y avait eu erreur de casting quelque part. Hazel pouffa de rire quand la jeune fille lui parla de l’intervention de Jackie. Elle n’imaginait qu’un peu trop bien la scène. « Et alors ? Qui était en train de gagner avant que Jackie n’intervienne ? Je ne pense pas qu’il y ait déjà eu de renvois ici… Vu les frais exorbitants d’inscriptions, je pense que l’école ferme généralement les yeux… » dit-elle avec un demi sourire. Quant à la chute d’un professeur… Hazel éclata de rire. C’était forcément Melty Potts, ça ! Qui d’autre pouvait-être aussi maladroite ? Quoique, elle imaginait bien Janice se prendre les pieds dans un sac à dos, puisqu’elle avait toujours la tête dans la lune. Même si elle trouvait cela moins cohérent. « Ah bon ? C’était Melty encore je suppose, non ? J’espère qu’elle n’avait pas de couteau à la main à ce moment-là… Même quand elle ne tombe pas, elle trouve le moyen de les faire ‘tomber’ un peu partout, donc j’imagine même pas si elle trébuche… » Elle s’arrêta de rire, essuyant doucement les larmes qui perlaient aux coins de ses yeux. Puis, caressant doucement le Zorua d’Idalienor qui se pelotonnait contre elle, la Givrali jeta un coup d’œil vers Lupin. Si elle avait d’autres Pokémon ? Pas encore… Elle n’était pas allée à la précédente Sortie Capture et avait bien fait puisque visiblement, l’endroit était assez sale. Elle n’aurait pas eu envie de salir ses beaux habits après tout… Bah, elle irait probablement à la suivante. Elle n’était pas si pressée que ça. « Hm non, c’est le seul que j’ai également. J’espère que je pourrai en capturer un autre à la prochaine Sortie Capture. Je ne sais pas trop encore de quoi j’ai besoin, donc je verrai sur le moment en fonction de ce qui me plaira. Je t’avoue que je ne connais pas beaucoup d’espèces de Pokémon… » lui dit-elle avec un sourire gêné. Enfin… Dans tous les cas, elle savait juste qu’elle ne voulait PAS les mêmes Pokémon que ce crétin de Sirius. Mais ça, elle ne le confia pas à Idalienor. Quels types, alors ? Elle n’en avait aucune idée. Probablement des Pokémon qui pourraient s’entendre avec Lupin, tout en étant utiles dans son futur cursus de Médecin. Un Pokémon Plante peut-être ? Elle aimait bien les Rafflesia et ils étaient très efficaces avec leurs diverses poudres… Mais pourrait-elle en trouver en plein hiver ? Bah, elle verrait bien. Ce n’était pas pour tout de suite de toute manière. Intéressée par sa camarade néanmoins, elle décida de la questionner : « Tu recherches des Pokémon en particulier, toi ? Un type par exemple ? » Elle savait que certains élèves comme Ren Lowell par exemple, avaient des types de prédilection. Insecte pour ce dernier. Mais pour des élèves qui n’étaient pas Spécialistes Types et ne souhaitaient pas avoir d’arène plus tard, était-ce vraiment nécessaire de faire dans le monotype ? Elle ne savait pas trop. Se reposant donc sur son coussin, elle attendit la réponse de la Pyroli. |
Bras cassés au rapport ! Idalienor Edelwen Attentive, Hazel se régalait des potins que lui servait Idalienor. Avec ses cheveux ternes à présent coiffés comme ceux d’une princesse par les mains agiles de la Pyroli, elle se sentait redevenir la Hazel populaire qu’elle avait toujours été depuis qu’elle était arrivée dans cette académie. Ses yeux s’agrandirent tandis que la brune lui racontait ses histoires sur la dispute entre les Voltali et les Noctali. Un fait pour le moins étonnant. Sirius en faisait-il parti ? Non, évidemment. La Givrali retint un rire moqueur. Sirius, avec sa gueule d’ange et son minuscule Pokémon Fée qui lui donnait des airs d’Hawaïenne ? Allons, on ne la lui faisait pas à elle ! Il était certainement incapable de se battre. Elle le voyait bien aller se réfugier derrière les élèves plus grands et prier pour son salut. Quoique, le bougre cachait bien son jeu… Pour autant, elle ne le voyait pas comme quelqu’un de violent ou qui puisse être impliqué dans une quelconque bagarre. De même pour Axel, Loan ou Ginji, par ailleurs. Pensive, elle haussa les épaules. Après tout, si ça avait été vraiment grave, elle aurait vu défiler d’autres bras cassés dans l’infirmerie. Or, comme ce n’était pas le cas… Il n’y avait pas besoin de s’inquiéter là-dessus. « Oh moi pas. Elle aurait été capable de s’en prendre à tous les élèves présents sur la scène du crime, innocents ou non. Enfin je ne sais pas trop, tu dois mieux la connaître que moi puisque c’est ta référente, mais je pense qu’il vaut mieux ne pas être dans les parages quand elle est énervée… » répondit-elle en s’appuyant sur ses oreillers. Lupin vint se poser sur son épaule en mâchonnant légèrement sa blouse réglementaire. D’un air absent, Hazel lui caressa l’antenne frontale. Elle eut un petit sourire quand Idalienor lui confirma que c’était bien Melty Potts qui était tombée. Aha, à part elle, qui cela pouvait-il être ? Elle imaginait mal Mademoiselle Hortense ou la Générale Jackie tomber. Dans le cas de cette dernière, d’ailleurs, sûr que cela n’aurait pas été drôle du tout. En tout cas, Hazel ne se serait pas risqué à rire ; elle aurait trouvé la scène trop effrayante pour que le moindre son ne franchisse ses lèvres. Quant à Janice Jauplain ? Même si sa propre référente se vautrait par terre en trébuchant sur du néant, la classe n’aurait sans doute pas rigolé. Janice était tellement spéciale qu’on ne pouvait décidemment pas rire de cette pauvre folle. Le fait que Melty se soit énervée était déjà plus bizarre. La douce référente des Mentali ne s’énervait que rarement. Ou en tout cas, Hazel ne l’avait jamais vue sortir de ses gonds. La semaine avait vraisemblablement était bien étrange. « Elle fait flipper en tout cas avec ses couteaux. Je ne l’ai jamais vue lever la main sur un élève, mais elle serait capable d’en embrocher un par simple maladresse. Ce serait peut-être mieux qu’elle veuille en planter un, d’ailleurs. Au moins on serait sûrs que vu sa bêtise, elle n’arriverait pas à toucher sa cible. » commenta-t-elle avec un léger sourire au lèvre. Sourire toujours invisible derrière son masque, d’ailleurs. La jeune fille soupira. Elle regarda brièvement par la fenêtre et constata que le temps, bien qu’humide de la veille, n’était pas vraiment moche en soi. Elle avait envie de sortir. Vraiment. Ça faisait bien trop longtemps qu’elle était cloitrée ici avec pour seule compagnie, une infirmière flippante et un Eoko pervers. Elle avait déjà fait mieux, on va dire. Mâchonnant distraitement le médicament que lui avait donné Idalienor, Hazel continua de caresser la fourrure duveteuse du Zorua. C’était tellement chaud et doux au toucher ! Elle acquiesça quand la Pyroli lui parla de la Sortie Capture. La diversité. Hazel aussi n’avait pas vraiment un type de prédilection, et elle connaissait trop peu les Pokémon pour pouvoir déterminer lesquels elle voudrait. Si possible néanmoins, pas un Pokémon de son île natale. Ce serait trop douloureux d’en élever un alors que les autres étaient encore dans leur état de folie avancé. Le Zorua vint se coucher à côté d’elle, et Hazel ramena les jambes contre son corps afin de poser sa tête sur ses genoux. Elle sourit en entendant la brune lui parler de Draco et de Nirondelle. Elle voyait à peu près quel genre de Pokémon était Draco puisqu’il était plutôt populaire dans sa promotion, mais elle n’avait jamais vu de Nirondelle. De souvenir, aucune de ses copines n’en possédait un. Elle fut légèrement nostalgique quand Idalienor lui parla de ses souvenirs d’enfance. D’aussi loin qu’elle se souvienne, elle avait toujours été proche de ses parents. Pourtant, elle ne s’était jamais comportée comme une véritable enfant, avec ces questions innocentes et ces interrogations existentielles. Peut-être que le fait d’être la seule parmi des adultes l’avait faite grandir trop vite. Elle n’en savait rien. Le visage d’Hazel devint brusquement blanc quand Idalienor lui avoua à demi-mot que sa mère était partie. Décédée ou ayant quitté le foyer familial, la Givrali n’en savait rien, mais elle n’allait pas se risquer à poser ce genre de questions. Triste pour sa camarade, elle resta silencieuse. Elle n’eut même pas de pensée envers son joli costume d’Halloween quand Idalienor mentionna le légendaire Ho-Oh. Empathique envers la brune, elle se contenta de lui tapoter maladroitement l’épaule. Ne sachant trop comment réagir face aux larmes de la Pyroli, Hazel attrapa un mouchoir qu’elle glissa vers elle. Malheureusement, elle était encore trop novice dans les interactions sociales pour savoir comment se comporter dans ce cas particulier. Après tout, rien ne l’avait préparée à cela… « Pas de soucis, ça fait du bien de se défouler de temps en temps », répondit-il en tentant de faire comme si de rien n’était. Ça ne servait à rien d’insister ou de poser plus de questions, elle ne ferait qu’aggraver les choses. Compatissante néanmoins pour la jeune fille, elle se mit à penser à ses propres parents. Que faisaient-ils, sur l’île Zesti ? S’étaient-ils redressés après leur dépression ? Elle se força à ne pas y penser. Elle était déjà assez déprimée pour se rajouter des raisons supplémentaires d’avoir un coup de blues. |
Bras cassés au rapport ! Idalienor Edelwen Hazel baissa son masque et offrit un petit sourire rassurant à Idalienor pour lui faire comprendre que ce n’était pas grave qu’elle se mette à pleurer. Un peu gênée néanmoins, Hazel tourna la tête vers la fenêtre pour regarder le paysage tandis que la brune séchait ses larmes. C’était bien une première à l’académie, ça. Certes, elle avait déjà vu des gens pleurer auparavant ; ses parents l’avaient d’ailleurs beaucoup fait lorsqu’ils avaient perdu leur travail, leur honneur et le droit de rester sur leur île natale. Pour autant, elle n’avait jamais eu à rester en face d’eux pour tenter de les rassurer. Elle s’était toujours contentée de fuir, ou alors Tante Jen était là pour la prendre par la main et pour la faire sortir. Elle-même avait beaucoup pleuré, mais elle l’avait en général fait quand personne ne pouvait la voir. Que devait-elle faire pour Idalienor dans pareille situation ? Les relations sociales étaient encore bien trop complexes pour elle. Elle se rendait compte du fait qu’elle pouvait facilement gérer les choses quand tout allait bien et qu’il suffisait de se pavaner parmi ses copines avec les derniers accessoires de mode. Mais quand on entrait un peu plus dans la profondeur d’une relation, elle était juste nulle. Soupirant, elle tapota sur l’épaule de la Pyroli. Peut-être que ce simple geste allait la réconforter, qui sait ? Elle savait que Tante Jen la prenait toujours dans ses bras quand ça allait mal, et qu’elle s’était sentie brusquement mieux. Une sorte de chaleur étrange qui s’allumait dans votre poitrine pour vous dire que tout irait mieux bientôt. Sortant cependant sa main quand Idalienor sauta du lit, elle se boucha les oreilles quand cette dernière cria. Ben qu’est-ce qui lui prenait ? Elle comprit rapidement avec l’explication qui suivit, et rigola de bon cœur. « Pas de soucis, des fois ça fait du bien de se laisser aller. » lui dit-elle avec un clin d’œil. Restant donc sur son lit tandis que la jeune fille partait ranger son matériel dans les tiroirs, Hazel donna une pichenette sur la tête de Lupin. Ce dernier n’avait peut-être pas l’air très empathique, mais elle ressentait que la détresse de la Pyroli l’atteignait… A sa manière, en fait, vu qu’il conservait toujours son sourire crétin. N’y avait-il rien qui pouvait le déprimer, lui ? Hazel eut un sourire. Avoir Lupin qui lévitait toujours autour d’elle avec cette même expression, ça l’empêchait de trop se laisser aller. Depuis qu’elle était arrivée, elle n’avait même plus été triste concernant l’île des Guimauvriers. Certes, elle conservait toujours son objectif de guérir les Pokémon de là-bas, mais les soirées à se morfondre avaient été écartées depuis longtemps. Elle était prête à avancer, à présent. Perdue dans ses pensées, Hazel sursauta quand Idalienor lui posa une nouvelle question. Est-ce qu’il y avait dans la classe un garçon qui l’intéressait ? La Givrali se sentit rougir. Non pas vraiment… Disons qu’elle préférait les garçons plus âgés et expérimentés, comme les Préfets ou anciens Préfets de certains dortoirs dont elle ne citera pas le nom. Mais dans sa propre classe ? Voyons, il y avait bien des garçons mignons qu’elle avait repérés. Mais ils semblaient tous si immatures comparés à ses beaux apollons de deux ou trois ans plus âgés qu’elle. Hum… Bon d’accord, Sirius B. Powell était carrément le garçon le plus mignon de sa promotion. Mais Sirius et elle… Enfin c’était insensé. Il n’y avait pas pareille relation entre eux, juste un petit jeu du chat et de la souris, n’est-ce pas ? Elle chassa le portrait parfait de Sirius de son esprit. Ce crétin ne méritait pas à ce qu’elle pense à lui. Dire qu’il l’avait harcelée de messages durant toute sa semaine à l’infirmerie ! Quel pauvre type ! « Hm non pas vraiment… » répondit-elle à Idalienor avec un haussement de sourcils. « Les gars de notre promo sont encore trop immatures pour que je m’intéresse à eux. Ils n’ont pas encore grand-chose dans le crâne, en plus. Je préfère les garçons plus âgés ! ». Elle lui fit un clin d’œil, puis se laissa tomber sur ses oreillers. « Et toi, tu as quelqu’un en vue ? » lui demanda-t-elle, les bras derrière la tête, un sourire taquin sur les lèvres. Bah quoi, il fallait bien qu’elle lui renvoie l’ascenseur, n’est-ce pas ? Elles n’eurent cependant pas le temps de discuter plus à ce sujet car déjà, un bruit métallique se faisait entendre dans le couloir. Aïe. Pour avoir entendu ce son plusieurs fois lors des derniers jours passés ici, Hazel su immédiatement de quoi il s’agissait. Et, comme elle l’avait bien deviné, la porte de l’infirmerie s’ouvrit à la volée sur une Needle les bras chargés de compresses, et son terrible Noacier. L’infirmière regarda Hazel, puis ses yeux se dirigèrent vers Idalienor. Hazel sentait que les rouages de son cerveau se mettaient à tourner et qu’elle n’allait pas tarder à réagir… Les compresses tombèrent par terre dans un bruit sourd. Se précipitant vers Idalienor, Needle l’attrapa par le poignet et l’entraîna jusqu’à la sortie. « De la boue dans mon infirmerie ? Non, non, non et non, ce serait mauvais par les patients ! Qu’est-ce que vous avez ? Une blessure ? Hm… Je vois que les sutures ont été bien faites, donc à moins que vous souhaitiez une piqûre de mon Noacier pour un plus prompt rétablissement, je vous demanderai de sortir et de ne pas gêner ma patiente ! » Elle laissa ensuite Idalienor sur le pas de la porte et se dirigea vers Hazel. Cette dernière remonta précipitamment son masque en coton. Avec un froncement de sourcil, Needle ferma brusquement les rideaux qui encerclaient son lit. « Et vous, il vous faut du repos ! Mine va prendre votre température et ensuite vous aurez une nouvelle piqûre de mes concoctions maison pour vous endormir ! Non, non, pas de discussion. Exécution ! » Hazel voulut protester mais déjà Mine enfonçait un thermomètre dans sa bouche. Ah là là, Needle, toujours aussi effrayante… Se laissant donc faire, Hazel s’allongea sur son oreiller. Puis, malgré sa fièvre qui avait bien diminué, Needle décida de lui administrer un de ses remèdes maison. La piqûre de Mine lui fit un mal de chien mais, au bout de quelques minutes, elle sentit ses yeux picoter et sa tête s’écraser lourdement sur son oreiller. Encore une minute et elle était en train de dormir profondément. « Ah ces jeunes… Toujours à faire la bringue ! » soupira l’infirmière Needle, avant de s’assoir à son bureau et de ranger ses compresses. HRP : RP terminé pour Hazel |
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