Est-il possible de ce décrire soi-même physiquement ? Je ne sais pas. Beaucoup de gens exagèrent quand ils se décrivent eux même, ils se disent les plus grands, les plus forts et les plus beaux. Mais au fond, pourquoi se sublimer soi-même alors que les autres voient très bien que nous mentons ?

C'est pour cela que je ne vais pas me décrire avec des hyperboles en tout genre et autres adjectifs qui servent à embellir.

Je ne suis pas très grande, tout juste dans la moyenne, un visage aux traits quelques peu féminins. Je suis blonde, cheveux coupés plutôt courts, à la garçonne quoi. Mes yeux sont verts herbeux, verts printemps, verts voilà. Je dois avouer que j'ai plutôt une carrure de mec, épaules carrées et physique musculeux, j'ai un faible pour tous les sports quels qu'ils soient sauf l'équitation, la natation et la danse. C'est mes cauchemars. En quelques sortes, les sports de combat, tels que la Boxe et le Kung-Fu, et d'agilité, comme le Survival Game ou simplement le Parkour. Garçon manqué, si vous voulez. C'est aussi pour ça que je préfère me travestir en garçon. S'il jamais il arrive de devoir porter des uniformes pour aller en cours, ne vous inquiétez pas, j'ai tout ce qu'il faut. Les uniformes masculins c'est toujours mieux que de ce trimbaler en mini-jupe avec tous ces pervers dans l'établissement.

Un caractère maintenant... Bien difficile à décrire par de simples mots. Quelque chose d'abstrait, et de concret cependant. Quelque chose que l'on décrit en utilisant une nuée d'adjectifs, tous plus dénudés de sens les uns que les autres pour qui ne se soucis pas de juger les autres, pour qui ne juge pas ou ne peut juger les autres. Que dire donc, sur cette chose aussi inutile qu'indescriptible ?

Je n'aime pas les gens. Enfin, non, je n'aime tout simplement pas l’attitude "hyper-sociale" qui rime souvent avec "hypocrisie". Je suis plutôt franche lorsque je parle, mais je fais attention à ne pas trop blesser les gens. Il n'y a que la vérité qui blesse et je n'aime pas blesser les personnes qui m'entourent. Je suis plutôt discrète car je déteste me faire remarquer, cependant, si je m'entend bien avec quelqu'un, délirer ne me dérange pas trop. Je suis plutôt mystérieuse, je déteste me confier à n'importe qui, n'importe quand, ce qui est pourtant le contraire de mon impulsion de curiosité qui peut souvent me pousser à faire des bêtises débiles. J'aime bien me battre, mais comme je sais que je ne fais pas le poids, pour mon plus grand regret, face à mes adversaires la plupart du temps, et qu'ils sont souvent beaucoup plus grands et baraqués que moi, je me débrouille pour ne pas faire sortir griffes et crocs de fille et faire régner la jovialité ou simplement le calme. Je ne vois pas trop vous dire d'autre...

Tu mérites mieux que ce que tu montres, Gladshoue. Pfff. Gladshoue? Mamie, mamie, encore ce surnom ridicule? Quand va-t-elle arrêter? Je lui ai déjà posé la question, elle m'a clairement répondu qu'elle arrêterait quand je serais plus grande, quand je saurais enfin quelque chose de mes dix doigts à pars tenir en main des répliques d'arme en Survival Game. Par exemple, quand je saurais cuisiner, mais pour l'instant ce n'est pas vraiment ça, je suis la seule personne au monde capable de rater un plat de pâtes. Je ne suis qu'une incapable de fille, aussi nulle que mes cousins en matière de football. Cette famille à toujours été comme ça, étrange, les garçons préféraient plutôt les trucs de filles et vice-versa. Les seules personnes relativement normales dans les alentours étaient mon grand-cousin et ma grand-mère. Avec lui, je m'éclatais, je faisais pleins de choses, avec elle je m'ennuyais (d'ailleurs je m'ennuie toujours autant), la couture, la cuisine, les boutiques à part les bars et les magasins d'armes, ça ne m'intéressait pas grandement. Coiffeur, pressing, salons détentes, très peu pour moi, merci.
Quand mon cousin a eu son premier pokémon, on l'a entraîné "ensemble", je l'aidais, je suivais quelques guides et lui s'en servait. Quand on m'annonça que j'allais enfin en avoir un à mon tour, j'ai vraiment sauté de joie. Pourquoi? Quelle question? Une petite chose qui faisait à la fois office d'animal de compagnie, d'ami, de confident et de soutien mental, c'est pas fantastique? Non? Bêh moi je trouve, et pour m'en dissuader, vous pourrez créer une armée, je n'en serais que moins convainque du contraire. Des séries de questions débiles se débitaient, s'enchaînaient, sortaient sans fin de la bouche à la langue sifflante du scientifique chargé de moi. Des questions personnelles comme inutiles, on aurait dit qu'il se prenait pour un psychologue refoulé. Une nouvelle parole, une nouvelle réponse, plus de sons sortaient, plus on approchait de la fin, je dis ça en toute logique. Il me le confia. Le Zorua. Vous ne pouvez pas savoir à quel point j'étais heureuse, à quel point je n'ai pas arrêté de bondir partout toute la journée. Je n'aurais pu rêver mieux. Pas un Pikachu, pas un Gobou, un Zorua. Aussi on achevait ce rêve sur une victoire au Survival Game. La nuit me parut courte et les jours suivants interminables, pourtant filants aussi vite que des étoiles sur la voûte céleste, toison de la nuit.

Si je n'étais pas rentrée dans la "Pokémon Community", je ne sais pas ce que je serais devenue. Une petite rebelle traînant dans les rues, usant ses baskets et hurlant sa victoire sur les terrains d'affrontement des Jeux de Survie peut-être... qui sait?