Alban ne semblait pas s'attendre à ce que Marie vienne lui rendre visite de bon matin. Puisque le Voltali était vêtu d'un manteau, Marie déduit qu'il s'apprêtait à quitter le chalet lorsque son arrivée l'avait interrompu. A moins qu'il ne rentrait tout juste ? Fait étrange, il était encore tôt. Pas sûr qu'Alban ait passé la nuit à la belle étoile avec ces simples vêtements...
A son sourire chaleureux, Marie comprit qu'elle ne dérangeait pas son interlocuteur, ou tout du moins, ce qu'il avait à faire ne devait pas être urgent. Elle lui tendit donc son cadeau, un peu raide, et n'étant pas tout à fait sûre de la démarche à suivre.
Elle sentit comme un soulagement lorsqu'il attrapa le paquet, toujours aussi souriant. Il ne l'avait pas encore ouvert, et elle ne s'était pas encore complètement expliquée, mais la symbolique du geste avait été exécutée. Marie venait d'offrir son tout premier présent. En entendant ses remerciements, une émotion agréable l'envahit ; un sentiment inconnu, qu'elle ne pensait pas ressentir par le simple biais d'un cadeau. Une forme de satisfaction plus poussée, tout à fait distincte de ses sensations habituelles.
Néanmoins lancée dans son discours, elle afficha une expression toujours aussi simple, quoique apaisée, et expliqua le fond de sa pensée. Les paroles sortaient d'elle-même, et Marie ne fut pas aussi mal à l'aise qu'elle le craignait. Et bien qu'il lui fallût détourner le regard quelques instants pour cacher sa gêne, elle fixa par la suite Alban droit dans les yeux pour, finalement, en venir à l'essentiel de son monologue.
Merci.
Un sourire timide éclairant son visage, habituellement si morne, elle resta silencieuse le temps qu'Alban lui réponse. Le visage de ce dernier prit une teinte légèrement rougie, et l'espace d'un instant, Marie craignit d'avoir mis mal à l'aise son camarade. Se remémorant sa rencontre avec Axel De Mauroy, elle eut peur d'avoir commis un nouvel impair, le dernier lui ayant coûté déjà bien assez cher.
Mais cette angoisse disparut dès lors qu'Alban eut incliné la tête. Il prit alors la parole, avouant ne pas réellement savoir que dire, si ce n'était qu'il était heureux. Heureux ? Était-ce cela, qu'elle avait éprouvé, elle aussi ? Un sentiment de bonheur ? En tout cas, les paroles du garçon ne faisaient qu'accroître cette sensation, notamment lorsqu'il la remercia pour son présent, et qu'il lui promit qu'il le garderait tel quel. Le pragmatisme habituel de Marie aurait été perturbé par une telle promesse, mais une fois de plus, c'était ce que représentait cette promesse qui importait.
Il continua, satisfait que son bracelet eut fait plaisir à la Mentali. Depuis qu'elle l'avait reçu, Marie le gardait constamment au poignet gauche, et avait même développé une petite manie : dès qu'un sentiment de malaise l'envahissait, ou qu'elle se sentait stressée, elle entremêlait les doigts de sa main droite dans le bijou, et ce simple contact lui permettait généralement de se remémorer l'existence de personnes comme Alban, aussi rares soient-elles, et en qui elle pouvait compter.
La suite de ses propos la rassura d'ailleurs dans sa pensée. Alban ne semblait pas voir le comportement et l'attitude particuliers de Marie comme un obstacle, et ajouta qu'il trouvait même sa présence agréable. S'il restait à ses côtés, ce n'était pas car il s'y contraignait. Bien au contraire.
S'il restait à ses côtés, c'était car ils étaient amis.
Marie sentit les battements son cœur s’accélérer. Ses dernières paroles étaient comme une révélation. Alban et elle... Étaient amis. Qu'est-ce qu'un ami ? « Personne pour laquelle l'on témoigne un sentiment d'affection », selon la définition propre. Avait-elle un sentiment affection envers Alban ?... Oui, clairement. Elle appréciait sa présence, et se sentait bien à ses côtés. Elle n'avait pas l'impression d'être une bizarrerie venue d'une autre dimension, avec lui, et même s'il l'incitait à faire parfois des choses totalement improbables (
Comme manger avec ses DOIGTS...), elle était plus que ravie de l'avoir rencontré lors de cette fameuse mission.
Marie fut profondément flattée. Son sourire s'élargit un peu plus, et elle comprit qu'elle avait bien fait de venir offrir ce cadeau à son cher équipier. Elle voulut lui répondre, mais ne sut que dire, prise de cours par une telle révélation, et n'ayant de toute façon guère le temps, puisque voilà qu'Alban sortait un paquet de son sac. Elle ne comprit pas immédiatement où il souhaitait en venir, et fut surprise lorsqu'il le lui tendit en lui souhaitant un joyeux noël. Bien que gênée de recevoir un nouveau cadeau de sa part, elle attrapa le paquet, bien plus gros que celui qu'elle venait de confier.
« -Oh ! Il ne fallait point, vous en avez déjà fait énormément à mon égard, et je ne puis vous rendre la pareille... »Décidément, Alban était extrêmement généreux avec elle. Et elle avait encore beaucoup de mal à saisir pourquoi. Elle était une fille compliquée, et le savait pertinemment. Peut-être une simple question d'alchimie ? Marie avait beaucoup de mal avec ce genre de concept n'ayant rien de concret, mais en sachant désormais qu'elle était amie avec Alban, elle se disait que tout ça n'était peut-être pas si absurde.
Elle serra le cadeau contre elle, et afficha un nouveau sourire.
« -Je vous en suis extrêmement reconnaissante. »Le Voltali s'écarta alors, et invita la jeune fille à rentrer à l'intérieur du chalet. Prendre un chocolat chaud et des biscuits ?... Était-ce une alternative plus commune des salons de thé auxquels elle prenait part, par le passé ? Marie fut bien curieuse, et tentée d'accepter l'invitation. Néanmoins, elle secoua la tête de droite à gauche, et refusa poliment, priant pour ne pas offusquer son camarade.
« -Navrée, mais vous sembliez sur le départ, et je m'en voudrai de vous déranger plus longtemps. D'autant plus que... » elle coula un regard en direction du cadeau à ses pieds, et releva la tête
« J'ai un autre présent à offrir. Néanmoins, je serai ravie de remettre cette invitation à plus tard. Aussi, je puis peut-être préparer du thé, au cas où cela serait plus à votre goût... J'ose espérer que vous ne m'en voudriez pas. »Elle s'inclina, s'excusant pour avoir décliné une invitation si gentiment proposée. Mais elle tenait absolument à remettre son cadeau à Aaron aujourd'hui aussi, d'autant plus si cela pouvait lui procurer la même satisfaction que celle ressentie par Alban. Peut-être pouvait-elle également devenir amie avec ce garçon, malgré le fait qu'ils ne se soient que brièvement rencontrés.
Elle se souvint qu'Alban et Aaron se connaissaient, et en profita pour s'enquérir de sa localisation auprès du Voltali.
« -Par hasard, sauriez-vous où puis-je trouver messire Mightley ? »Elle n'avait eu aucun mal à trouver le chalet d'Alban, et espérait qu'il en serait autant pour le Phyllali. Sinon, elle chercherait le temps qu'il faudra...
Marie s'inclina une nouvelle fois, pour en même temps s'excuser, le remercier, et le saluer. Comme quoi, bien que répétitif, ce simple geste pouvait être lourd de sens. Elle se redressa, et gratifia Alban d'un dernier sourire.
« -Merci encore. Que vous me considériez comme votre amie m'emplit de joie. Je m'accorde à qualifier notre relation d'amicale, et prie pour que celle-ci perdure. Je ferai tout pour que cela soit le cas, tout du moins... Mes plus sincères salutations. »Elle rangea délicatement son cadeau dans son sac, le saisit, et après avoir salué Alban d'un hochement de tête, se détourna pour commencer à s'éloigner du chalet. Néanmoins, elle s'arrêta après quelques pas à peine, et se retourna une dernière fois, peu sûre d'elle.
« -Et... Hum... Joyeux noël ? »Elle sourit, et s'en alla définitivement. Le cœur léger, Marie progressa entre les chalets.
Elle pressait son sac contre sa poitrine, et ressentit une étrange excitation à l'idée de son contenu.
HRP :
Un rp bref, mais intense /PAN
Merciiiii o/