Fuwadoku restant tendu, Etna mit la main à sa hanche par habitude. C'était l'endroit où se trouvait normalement son katana, qu'elle portait seulement lors des cérémonies ou des entraînements, mais qu'elle aurait bien aimé avoir avec elle dans ce genre de situation. Quelle ne fut pas sa surprise en voyant approcher un espèce d'humanoïde couleur chocolat, aux doigts multicolores et aux inscriptions étranges sur le crâne. Si elle connaissait la plupart des Pokémon de Johto ou Kanto, l'adolescente n'était pas très au point sur ceux des autres régions. Vu la tête et le crâne du nouvel arrivant, elle penchait pour un type Psy... Ah, ces machins là étaient bizarres, non ? Un regard envers son Moufouette qui grognait la rassura : comme il était de type Ténèbres, il ne risquait rien. Elle, par contre...
Quand elle sentit la première pression sur son lobe frontal bien que rien ne l'ai touchée, elle fronça les sourcils. D'accord, un Pokémon agressif mentalement. Si sa famille avait perdu du lustre et de l'influence, leur attachement à leur tradition dans la ville la plus culturelle de Johto avait du bon. Pour un endroit regorgeant de types Spectre, il n'était pas rare de voir des Pokémon télépathes ou ayant d'autres pouvoirs sur l'esprit. La plupart des hauts dignitaires et des aristocrates étaient donc souvent protégés ou même entraînés à résister aux infiltrations mentales. C'était le cas des Neria dont les enfants savaient se défendre dès leur plus jeune âge contre ces manoeuvres vicieuses et pernicieuses. S'imaginant un plateau de go dans sa tête, Etna commença une partie extrêmement complexe avec elle même, se concentrant ainsi exclusivement sur cette activité et ne laissant à l'intrus aucune autre prise. Bien vite, les pions noirs furent contrôlés par l'assaillant qui subit une défaite écrasante, le boutant ainsi hors du crâne d'Etna. L'échange avait duré très peu de temps réel, la partie s'étant joué à la vitesse de l'esprit, et la Mentali était prête à recommencer autant de fois qu'il le faudrait. Et même dans l'hypothèse absurde qu'elle perde un partie, cela ne permettrait pas à l'étrange créature d'investir entièrement son esprit. Le brune commença à craquer ses doigts, prête à aller tataner l'impudente.
C'est alors qu'un jeune garçon déboula et rentra la Neitram dans une Pokéball. Puis s'excusa copieusement. Levant un sourcil, la jeune aristocrate détailla le nouvel arrivant, brun, habillé de manière classique (enfin comme les gens normaux s'habillent), sa coupe de cheveux prouvant qu'il faisait attention à lui. Et sa fausse politesse mêlant tutoiement et mademoiselle prouvant qu'il faisait partie d'une catégorie de personne contre laquelle les femmes de sa famille l'avaient mise en garde : les adolescents mâles ne se prenant pas pour un Tadmorv et qui charmaient les jeunes filles vulnérables. Même si elle ne se considérait pas forcément comme vulnérable, Etna devait bien reconnaître que le jeune homme avait un certain charme et qu'il devait faire tourner des têtes, certainement même dans son dortoir. Quant à elle, elle y était bien immunisé, préférant de loin les chefs de guerre aux gringalets gominés.
- Bonjour. Etna Neria, des Mentali. Je sais me défendre contre ce genre d'attaques, elle n'a donc rien pu me faire. Quant à faire quelque chose pour vous faire pardonner, je vous propose d'aller prendre des cours de dressage, ça serait déjà un bon début. Plus des cours de responsabilisation, histoire d'apprendre qu'il est dangereux de laisser des Pokémon à pouvoirs mentaux mal éduqués se balader en liberté. Mais sinon je enchanté de vous rencontrer aussi, du moins autant que je le puisse.
Fuwadoku renifla avec dédain, sentant l'humeur massacrante de sa Dresseuse. Dresseuse qui était restée droite dans ses bottes, les bras croisés et un regard noir pointé sur son interlocuteur. Si ç'avait été un Pokémon sauvage, il n' aurait eu aucun problème, mais en réalité c'était une attaque délibérée suite à l'inattention d'un Dresseur. Si elle avait été chez elle, le préjudice aurait été réglé par un combat au sabre arbitré par un des chefs de famille. La justice sous laquelle elle se trouvait maintenant ne reconnaissant pas ce genre d'arrangement à l'amiable, elle avait juste laissé éclater une colère sourde et comptait bien continuer de démontrer à cet énergumène que son comportement était dangereux pour son entourage, dusse t-il oser répliquer. On ne tente pas d'argumenter avec Etna quand on était en tord et son égal ou inférieur hiérarchique. Règle de base pour la survie avec la brune.