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Alban Abernaty
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https://pokemoncommunity.forumactif.org/t3559-alban-abernaty-voltali
Région d'origine : Hoenn
Âge : 17 ans
Niveau : 70
Jetons : 20638
Points d'Expériences : 2487
Hoenn
17 ans
70
20638
2487
pokemon
Hoenn
17 ans
70
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Alban Abernaty
est un Pokeathlète Coach



L'île de la destruction
Alban Abernaty & Ruby L. Jones

Le semestre progressait à tous petits pas, mais déjà, Alban sentait qu’il allait avoir autant de fil à retordre que lors de l’année précédente. Son Grade 2 en poche, il avait donc commencé à se pencher un peu plus sur les thèses qu’il allait devoir rendre au plus vite s’il voulait continuer de progresser à un rythme qu’il estimait « sain ». Pour autant, le retour des vacances avait été plutôt radical sur sa charge de travail, et il se retrouvait déjà à crouler sous les dizaines de devoirs à rendre de tous les côtés. En outre, depuis le début du semestre, il avait accueilli un nouveau membre dans son équipe. Et quel membre ! L’indomptable Pijako semblait semer malgré lui la zizanie parmi ses autres Pokémon. Mistral en avait été le plus affecté, ce qui avait conduit à de dramatiques évènements lors de la dernière Sortie Capture sur l’île Chilan. Pauvre Mistral… Le Type Vol était encore alité à l’infirmerie, et Alban n’avait toujours pas pu le récupérer. L’infirmière Needle avait beau lui avoir dit qu’elle l’appellerait dès qu’elle aurait réussi à le remettre sur pattes, le jeune Pokéathlète ne pouvait s’empêcher de s’inquiéter. Et à raison d’ailleurs, puisque Needle n’était pas vraiment connue pour sa douceur et ses traitements agréables. Mais qu’importe. Pour le moment, son équipe était de nouveau réduite à sept membres, et ce n’était malheureusement pas pour autant que les choses s’étaient arrangées.

Le départ de Spike avait cependant été rapidement compensé par le retour de Ceres. Avec joie, Alban était parvenu à instaurer une réelle relation de confiance avec sa Barpau chromatique, qui était devenue bien plus calme et sereine depuis son séjour auprès d’Ambre Lawford. A présent, Ceres était habituée à voir Zéphyr et Barber voleter au-dessus d’elle, et ne s’en affolait même plus ; ou en tout cas était-ce le cas jusqu’à ce que le Pijako ait essayé de la gober tout rond quand Alban avait eu le dos tourné.

Non, décidemment… Ces derniers temps, Alban trouvait que l’état de son équipe était aussi catastrophique que ses relations sociales. Il avait du mal à comprendre tout ce qui lui arrivait. Peu habitué à être entouré de beaucoup d’amis, il éprouvait encore quelques difficultés à tout gérer. Et cette sensation de « perdre le contrôle » était pire que tout. D’un côté, il avait réussi à recoller les morceaux avec bon nombre de ses meilleurs amis, comme Calliope ou Aaron. De l’autre, il lui semblait s’être attiré les foudres silencieuses de personnes à qui il tenait, comme Max par exemple. Ce qui se traduisait inévitablement par un mépris encore plus accentué de la part d’Alex. Ah… Les filles, c’était tellement compliqué. Ne pouvait-il pas être aussi cool et calme que son Préfet ? Orren semblait gérer sa vie de main de maître. Il avait une petite copine ravissante, et il parvenait à négocier entre les cours, son arène en préparation, et la jolie Ruby L. Jones.

Alban s’en sentait presque jaloux. Pas qu’il éprouve le moindre sentiment ou la moindre attirance pour Ruby, ne vous méprenez pas - après tout, entre Aaron et Alex, il avait de quoi se méfier des gens aux cheveux roux -. Mais c’était plus une situation générale qu’il enviait. Lui parvenait à peine à s’en sortir avec ses Pokémon, ses cours et ses amis. Comment Orren faisait-il pour être aussi posé en toutes circonstances ? Ils n’étaient pourtant pas si différents que ça, de l’avis d’Alban. Calmes et stoïques tous les deux. Assidus dans leurs études, et fidèles dans leurs relations amicales. Alors pourquoi était-il à des kilomètres du brun ? Il aurait voulu avoir la même aisance à mener sa vie. Pour autant, il fallait reconnaître qu’il était juste incroyablement débordé. Peut-être avait-il essayé de voir trop gros et trop vite, après tout. Peut-être devait-il prendre le temps de faire le point, de se poser et de prendre du recul vis-à-vis de ses objectifs. Mais il ne pouvait pas. Il se sentait pris dans la spirale scolaire et professionnelle. Ce qui engendrait inévitablement un tourbillon de doutes, d’incertitudes et de sanglots paniqués. Ah la vie d’adolescent… Ce n’était pas facile, n’est-ce pas ?

Pour autant, Alban aurait arrêté de se plaindre immédiatement s’il avait su ce qui allait prochainement lui tomber sur le coin de la figure. Après tout, il avait eu l’impression qu’il ne pourrait pas tomber plus « bas ». Et pourtant ! Douces illusions que celles-ci. Dans quelques minutes à peine, il allait regretter d’avoir été envieux envers son Préfet de Dortoir. Mais pour le moment, Alban n’en savait rien. Alors, occupé à faire des brouillons pour sa thèse et perdu dans ses recherches bibliographiques, il roula sur un coin de son lit et balança rageusement ses feuilles au-dessus de sa tête.

- J’en ai ma-a-a-arre ! pesta-t-il comme un gosse en continuant de swinguer sur son matelas et en s’enfermant maladroitement dans sa couverture.

Zéphyr piailla d’affolement en voyant son dresseur roulé comme un vulgaire nem et réduit à cet état de larve humaine. Appelant Auster pour lui venir en aide, il se posa à côté de lui et tenta de lui frotter la joue de ses ailes dorées pour le calmer. Voir Alban dans un tel état, ce n’était pas donné à tout le monde. Mais depuis la dernière Sortie Capture, le toujours serein Alban était devenu une véritable pleurnicheuse. Sans doute les autres gens ne le remarquaient-ils pas. Pour autant, ses Pokémon n’étaient pas dupes ; leur dresseur était dans un état encore plus pitoyable que lorsqu’il était arrivé dans le chalet du Village de Noël. Et le pire, c’était qu’il ne savait même pas encore pourquoi.

Libéré de son étau de draps par Auster, Alban soupira et secoua la tête. Il était ridicule, il le savait bien. Il commençait à devenir un véritable clown. Il fallait qu’il parvienne à faire le point et à se recentrer sur ce qui était important. Il n’allait tout de même pas passer tout le semestre à être aussi médiocre, n’est-ce pas ? Il avait déjà l’impression d’avoir plutôt mal commencé ce dernier ; il était donc urgent qu’il se ressaisisse. Et ce, même s’il se sentait perdu sans Mistral et Spike.

- Bon, on sort s’entraîner un peu, dit-il à sa petite équipe, dont les réactions furent aussi variées que contestables.

Zéph’, Auster, Zénith, Hélios, Aura et Barber le suivirent cependant plus ou moins docilement. Ne souhaitant pas s’embarrasser de l’aquarium de Ceres, Alban rappela la petite Barpau dans sa Pokéball. Il allait de toute façon s’entraîner près d’un point d’eau, donc il la laisserait barboter pendant que les autres allaient suer comme des malpropres. Bien ! Son sac à dos sur l’épaule, il se dirigea d’un pas décidé vers le Parc. L’Hiver se retirait progressivement au profit de températures plus douces et printanières. La neige avait déjà fondu pour laisser apparaître des champs verdoyants et quelques petites pousses nouvelles. En clair, le temps était idéal pour se vider la tête en s’entraînant et en faisant quelque chose qu’il aimait. Quand il était perdu, faire du coaching avait le don de l’aider à extérioriser et à y voir plus clair. Plus calme, il s’arrêta à l’ombre d’un grand saule et commença à dispenser ses ordres lorsqu’un pas aussi bruyant que celui d’un Frison se fit entendre derrière lui. Hm ?

Naïf fut-il de se retourner comme s’il allait voir débouler une belle jeune fille aux effluves de cannelle. Car, au détour d’un arbre, ce fut la silhouette sur-athlétique et bien virile de la Générale Jackie qui s’imposa à sa vision et lui brûla les rétines.

- MATRICULE 0258 ! aboya la référente Pyroli en avalant les dernièrs mètres qui les séparaient de quelques foulées sportives.

Après ses rétines, ce furent ses tympans qui implosèrent. Docile cependant, Alban se redressa et se tint droit comme un piquet, tentant de garder son sérieux face aux allures militaires de la Générale. Il fit d’ailleurs tout son possible pour ne pas prêter attention à Aura qui roulait contre son mollet et le tapotait constamment, semblant s’amuser du manque de réactions de son dresseur.

- Toi. Mission dès demain avec une de mes Pyroli, lui annonça-t-elle avec un débit saccadé de mitraillette.

Alban sentit son visage blanchir. Une Mission choisie par Jackie ? Non. Non, non, non, non, non et non. La dernière fois, il avait failli mourir de faim, s’était fait balader dans tous les sens par un Florizarre, avait essayé d’échapper à des malades mentaux qui voulaient tout faire pour le zigouiller, et s’était pris un Dard Venin dans la nuque avant de s’en sortir miraculeusement par la force du saint esprit. Quelle que soit la Mission proposée, ce serait sans aucun doute un plan foireux.

- Power13 a lancé une nouvelle émission de télé-réalité, et comme l’intitulé était l’île de la destruction, l’administration a cru bon de m’envoyer toutes les propositions de Mission visant à recruter des élèves de l’école pour y participer.

Et Alban ne comprenait que trop bien pourquoi. Après tout, il y avait « destruction » dans le titre. Sûr qu’Elisabeth Snow avait dû disperser le courrier sans se poser de questions.

- Bref. En gros il s’agit d’une sorte d’émission pour les… - elle grimaça comme si dire ce mot lui rendait la mâchoire pâteuse - … couples. Vingt-quatre candidats sont envoyés pendant une semaine sur une île paradisiaque et doivent faire tout un tas d’épreuves…  Je n’en connais pas du tout le contenu vu que c’est la première fois que cette émission va être produite, mais en tout cas, la production souhaitant des gens « physiquement aptes ». Je suppose que cela veut dire que ce sera très sportif.

Ou alors, s’il s’agissait de couples, cela voulait dire qu’il fallait qu’ils soient physiquement potables pour bien rendre à la télévision. Mais Alban évita de soulever ce point-là. Pour Jackie, c’était sûrement un peu trop difficile à comprendre comme concept.

- Dans cette émission, il y a également une règle supplémentaire. Sur les douze couples formés, l’un d’entre eux sera factice et aura pour but de briser les autres couples. Les autres ne sont évidemment pas au courant. Pour le moment, seuls le producteur et moi-même le sommes. J’ai encore du mal à comprendre le but d’une telle émission, mais j’ai cru comprendre que le faux couple gagnait s’il parvenait à briser tous les autres, tandis que les autres gagnaient s’ils parvenaient à rester soudés. C’est encore un peu flou, je suppose qu’il y aura d’autres règles additionnelles au fur et à mesure.

Alban hocha la tête pour signifier qu’il était globalement d’accord avec ce qu’elle disait, mais qu’il aurait préféré se retrouver n'importe où ailleurs à cet instant précis.

- QUOI QU’IL EN SOIT, la production a été claire sur un point : après tes prouesses lors des Hunger Games, elle te veut absolument dans la sélection pour faire partie du faux couple. Tu pars donc demain pour une semaine, et tu es exempté de tous les cours et devoirs à rendre. Enfin… Seulement si tu parviens à gagner.

Le châtain aurait recraché tout ce qu’il avait dans la bouche s’il avait été en train de boire. Keuf keuf. LUI ? Encore une fois dans une émission de télé réalité ? Et en plus une qui semblait en tenir une sacrée couche. Bon effectivement, il s’était attendu à ce qu’elle le sollicite vu qu’elle avait commencé à lui parler de tout ça ; après tout, Jackie n’avait jamais été connue pour être particulièrement bavarde sur des sujets aussi stupides - ou alors avec un sacré coup dans le pif -. Mais… Non… C’était juste trop dur à avaler. Mal à l’aise, il ouvrit la bouche pour tenter de protester, mais la référente Pyroli lui avait déjà mis des dossiers plein les bras.

- Rendez-vous demain près du portail pour décoller en hélicoptère. Oh et c’est entièrement secret. Tu ne devras parler à personne de cette émission, et tu ne devras dévoiler à personne que tu n’es pas en couple avec la partenaire que je te choisirai. Vous aurez une demi-journée pour apprendre votre scénario et apprendre à vous connaître ; le temps que durera votre trajet en hélicoptère. Et ensuite, vous devrez agir comme de parfaits petits amoureux en suivant les fiches que vous fournira la production. Et même si ce n’est pas mon domaine de prédilection, je n’accepterai AUCUN échec. Est-ce bien clair ?

Elle le fusilla du regard et Alban sentit son courage s’évaporer comme neige au soleil. Il couina une espèce de « voui » peu viril, puis se ratatina sur place tandis que Jackie prenait congé. Echangeant un regard avec Zéphyr, il se laissa tomber au sol. Lui. De retour dans une émission de télé-réalité. Avec une fille totalement inconnue. Sérieusement… C’était quoi ce plan foireux ?!

***

La nuit avait été incroyablement courte et agitée. Il n’avait pu se confier à personne ; ne partager son secret avec personne. Il se demandait déjà ce qu’en penseraient ses amis lorsqu’ils le verraient à la télévision. Car, comble de tous les malheurs, il allait devoir passer en direct et ne pourrait rien dire à personne sur la triste vérité. Les règles étaient très strictes là-dessus ; divulguer ce secret, c’était prendre le risque d’une fuite. Et le bouche à oreille allait très vite ; il suffisait que Potiron en entende parler, et l’académie entière serait au courant de la supercherie. Puis ensuite, Lansat. Pour ensuite finir avec le monde entier. Bon certes, il doutait fort du fait que tout le monde s’intéresserait à son cas de faux couple, mais les réseaux sociaux allaient particulièrement vite avec les informations. Si des fans de « l’île de la destruction » apprenaient le pot aux roses, tous les autres seraient au courant. Et c’en serait fini de leur belle victoire. Ah. Chienne de vie…

Ce fut donc avec des cernes immenses qu’Alban se présenta le lendemain devant le portail. Il envoya vaguement quelques messages à ses amis pour leur dire qu’il partait en Mission pendant une semaine et qu’il allait arrêter de capter le réseau très prochainement. Restant volontairement vague, il avait l’espoir qu’on ne lui demanderait pas trop d’informations dans l’immédiat et qu’il pourrait faire la sourde oreille. Il décida cependant de jouer franc jeu avec Aaron et lui rédigea un court message du style « Ne me pose pas de questions et je ne serai pas obligé de te mentir », que son meilleur ami comprendrait sûrement. Puis, attendant l’heure du rendez-vous, il fit l’inventaire de ses possessions et de ses Pokémon.

Mistral évidemment, était toujours à l’infirmerie. Needle lui avait dit qu’elle lui renverrait par système complexe de PC dès qu’il serait rétabli, où qu’il se trouve. Bien. Il pourrait donc le récupérer dans la semaine si l’oiseau chromatique parvenait à guérir vite et bien. Quant aux autres, ils étaient tous avec lui. Alban avait décidé d’amener l’aquarium de Ceres, mais le transportait vide pour le départ. Sa Barpau était sagement installée dans sa Pokéball, et il comptait lui faire un joli coin dès qu’il serait arrivé sur l’île paradisiaque. Faisant donc signe à ses autres Pokémon de monter avec lui, il s’installa dans l’hélicoptère et attendit sa camarade… qui ne tarda pas à arriver et qu’il reconnut aussitôt.

Eh merde.

- J… J… Jones ?! bégaya-t-il en voyant la rousse arriver près de lui.

Nul doute possible. C’était bel et bien la petite amie de son Préfet. Bon sang. Le karma était vraiment une femme de petites mœurs. Sérieusement ?! Il avait certes envié Orren, mais jamais au grand jamais n’avait-il espéré… être le petit ami de Ruby L. Jones pendant une semaine. C’était quoi ce plaaaaaaan ?!

- Orren va me tuer… dit-il simplement en guise de salut à la jeune TopDresseuse.

Une fois qu’ils furent tous deux installés, les portes de l’hélicoptère se refermèrent. A son bord, un accompagnateur au sourire colgate les observa tous les deux et leur tapota dans le dos avec animation.

- Vous êtes si jeeeeeunes ! Et si beauuux ! Oh-em-gé. Je m’appelle Bill, mais vous pouvez m’appeler Billy. Je serai votre mentor en quelques sortes, et votre accompagnateur pour ce faaaaantastique voyage vers l’île de la destruction !

Il leur montra son sourire plastique et se pencha vers eux en baissant la voix, comme sur le ton de la confidence.

- Oh et je suis au courant pour… vous savez… le faux couple et tout. C’est un petit secret entre nous on va dire. Et je vais vous aider à vous créer une magnifique couverture, voui voui voui !

Il parlait trop. Beaucoup trop pour Alban qui avait du mal à suivre tout ce qu’il leur racontait. Couverture ? Il n’allait même pas pouvoir choisir avec Ruby sur quoi ils allaient s’accorder ? D’ailleurs, ça lui paraissait tellement improbable. Lui, avec la petite copine d’Orren ? Mon dieu, il était mort. Carrément mort. Espérons juste qu’Orren ne tomberait pas sur l’émission par hasard…

- En tout cas, tenez cette petite fichette. Je vous laisserai tout le loisir de faire connaissance durant le trajet, mais pour le moment, il faut commencer par le commencement. Votre relation a déjà été entièrement décidée ! Elle a déjà été annoncée dans les communiqués de presse, donc désolé, mais vous ne pourrez pas en changer. Quoi qu’il en soit, je suis sûr que le scénario vous ira à ravir ! Vous en serez éblouis ! Ça va vous plaire, j’en suis certain ! Oh-em-gé. J’ai tellement hâte que ça commence !

Alban leva un regard un peu inquiet vers Bill. Plus l’accompagnateur parlait, et plus il sentait des bouffées d’angoisse monter en lui. Et le fait que Bill trouve le scénario « Oh-em-gé » ne le rassurait pas du tout. Bien au contraire.

- Alors écoutez ça les jeunes. Pour cette émission, Alban, on se basera sur tes anciennes prouesses médiatiques. C’est-à-dire que comme tout le monde le pense, tu seras homosexuel.

KEUF KEUF KEUF. Une quinte de toux lui déchira les poumons et il s’étouffa avec sa propre salive. Auster vint derrière lui pour lui tapoter le dos avec inquiétude. Homo-quoi ?! Comment ça « comme tout le monde le pense » ? Stop ! Stop stop stop !

- Je… Keuf… Ne suis pas… Keuf… de ce bord-là, articula-t-il entre deux quintes de toux.

Mais Billy balaya ses protestations d’un geste de la main négligeant.

- Oh alleeez, c’est pour la télé. En tout cas, tu seras homosexuel. Mais la ravissante et charmante Ruby aura réussi à faire fondre ton attirance pour les hommes. Car elle est l’EXCEPTION ! La fille pour qui même ton cœur d’homosexuel bat. Sa vivacité d’esprit, sa beauté, sa gentillesse et que sais-je encore auront réussi à te voler à la gent masculine. Toi qui es pourtant attiré uniquement par les hommes, tu as succombé au charme de la belle Ruby. Et donc, cela te rendra INCROYABLEMENT attirant auprès des autres filles de l’émission - et de toutes les autres, imagine un peu grand malin ! -. Tu représenteras LE challenge ultime. Elles essayeront toutes de se jeter sur toi pour essayer de te charmer comme Ruby l’a fait. Oh ça, tu vas en avoir du succès mon petit.

Il lui fit un clin d’œil et lui tapota l’épaule. Puis, se tournant vers la rouquine, il poursuivit :

- Et toi ma belle, imagine ta popularité après ça. Une fille qui est tellement exceptionnelle qu’elle parvient même à rendre un homosexuel hétéro ? C’est incroyable, non ? Tous les garçons seront intrigués par toi. Ils voudront savoir ce qui a poussé Alban à tomber en amour pour ta personne. Tu seras aussi désirable que la belle Atalante. Non sérieusement les jeunes, ce scénario est vraiment parfait. Vous allez être parfaits !

Il partit dans un grand éclat de rire, et les regarda tour à tour. Puis, prenant congé pour aller passer un appel - quel genre d’appareil captait en plein ciel ?! -, il les laissa seuls tous les deux. Alban se tourna vers Ruby, incroyablement gêné. Il n’arrivait même pas à l’appeler par son prénom… Comment allaient-ils faire semblant d’être… amoureux ?

- Je ne sais pas trop quoi te dire, mais je suis désolé pour cette situation. Je… ne sais pas comment on va faire pour se débrouiller, mais si tu veux qu’on assomme Billy et qu’on s’enfuit en hélicoptère, ça peut toujours être négociable. Sinon, si t’es vraiment motivée pour l’émission eh bien… Il va falloir, heu… essayer de mieux se connaître ?

Il rentra la tête dans les épaules, les joues incroyablement rouges. Ahaha… Quelle foutue situation…


Dernière édition par Alban Abernaty le Jeu 11 Fév - 10:48, édité 1 fois


[Mission] L'île de la destruction [PV Ruby] [Terminé] 15024690286225SignMaxAlban
Ruby L. Jones
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Taille de l'équipe : 19
Région d'origine : Unys
Âge : 24 ans
Niveau : 63
Jetons : 3129
Points d'Expériences : 2031
[Mission] L'île de la destruction [PV Ruby] [Terminé] Ru-icon
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Unys
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3129
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[Mission] L'île de la destruction [PV Ruby] [Terminé] Ru-icon
19
Unys
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3129
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Ruby L. Jones
est un Topdresseur Spé. Type
Depuis quand est-ce que la définition de merdier a pris un sens si exhaustif qu'on pourrait décrire l'expliciter en un roman entier ? Depuis que la situation de Ruby est passée de "confortable" à "extrêmement perturbante et dérangeante". Euphémisme ! Mais avant de résumer et d'agir dans ce cadre pseudo paradisiaque, un petit flashback s'impose. Fermez-les yeux et pensez à un espace totalement blanc. Cet espace sera alors peint d'idées qui résumeront ce qui s'est déroulé sur les deux derniers jours.

***

Notre histoire commence hier, aux alentours de huit heures, peu avant la sortie capture. Comme à son habitude, Ruby avait dû concilier études et entraînement matinal de Jackie. Jusque là, la Pyroli avait parfaitement réussi à vivre avec ces deux choses et à les supporter de façon plutôt correcte sans que ça ne se ressente réellement dans son physique ou son attitude. Mais l'entraînement de ce samedi matin lui fut particulièrement désagréable. Entre les courbatures – c'est ça de dormir sur son bureau, ma grande – et les remarques si perchées qu'on pourrait aisément les associer à Jack Spearow, ce trop d'assiduité généré par le Module Pyro se fit enfin ressentir lors d'un entraînement. Pour la première fois depuis plus d'un an, Ruby avait eu des difficultés lors d'une session matinale made in Jackie alors qu'elle y était pourtant habituée. Et quand on n'agit pas comme le général le souhaite, on en prend pour son grade. La rousse n'échappa pas aux réprimandes de la soldate. Et bon Arceus ! Elle y perdit provisoirement un tympan, sans déconner.

L'appel fut rude. Et comme d'habitude, aucune différence entre vétéran et newbie. Désignée par un puissant "MATRICULE 0086" (dire que le caps lock ne suffit même pas. Il aurait fallu du size 28), l'étudiante se redressa immédiatement alors qu'un frisson lui parcourut l'échine. Bien qu'elle s'était déjà mentalement préparée à toutes sortes de châtiments (même les corporels, c'est dire), ô combien grande fut sa surprise lorsque Jackie lui annonça qu'elle allait partir en mission dès demain. Le frisson fut aussitôt réprimé puis remplacé par court soupir de soulagement. Un très court puisque l'adulte ne manqua pas de détailler le contenu de la mission à sa très chère victime du jour. Power13 ? Télé-réalité ? Ces deux mots furent amplement suffisant pour faire déchanter la Pyroli de quelque soulagement qui soit. Le premier fut le déclencheur d'une immonde grimace. Power13... Cette chaîne médiatisant les bimbos surfaites telles Anna Bila et dont le nom était synonyme de déchéance télévisuelle chez les personnes ayant un Q.I minimum de 50. Quant à "télé-réalité", eh bien... aucune réaction. Il faut dire que les deux termes allaient de paire. L'un ne peut exister sans l'autre, ce qui facilite grandement la destruction simultanée de ces deux immondices.

Quoiqu'il en soit, Ruby n'eût évidemment pas le droit de contester et elle le savait. Pour sûr que, si la moindre plainte avait été émise, Godzilla n'aurait pas mis grand temps à sortir de nulle part pour distribuer une paire de mandale. Et, étrangement, la rousse n'avait pas envie de se faire gifler par un Lamantine dopé aux protéines et aux entraînements personnels et surhumains de Jackie. Car oui ! Il fallait le voir pour le croire. Ce monstre de professeure s'exerçait souvent seul dans son coin. Les rares témoins ayant assisté à la scène en seraient souvent revenus muets pendant des heures. Qu'avaient-ils vu de si horrible ? Quelque chose que Ruby elle-même préférerait oublier afin d'enterrer ce sentiment d'impuissance par rapport au colosse Jackie.

Des heures et une sortie capture passèrent donc sans que la topdresseuse ne sache quoi faire. Après cette annonce, elle n'avait même plus goût à l'étude de son Module Pyro. C'est dire à quel point l'annonce l'avait abattue. Elle redoutait l'arrivée de l'hélicoptère plus que tout au monde. Ah ! Si le légendaire Dialgogo – aussi ridicule que son histoire est épique, d'ailleurs – avait été ici, pour sûr que Ruby aurait tenté de le dompter afin de stopper le temps à jamais, ne serait-ce que pour éviter l'échéance. Quoique le don d'ubiquité aurait été drôlement pratique, dans cette situation. Et même Zoroark (sachez que le narrateur va regretter amèrement ces mots. Aaaaarh ! Le mainstream !) aurait pu se révéler utile en servant de substitut. Cette situation avait tout pour être détestable, d'autant plus que les chances d'avoir Orren en partenaire étaient quasi nulles. Il fallait d'ailleurs l'avertir de ce départ soudain. Et puisqu'il s'agissait là de la seule activité pour laquelle la rousse eût de la motivation, elle se saisit nonchalamment de son iPok et envoya un message au préfet Voltali.

Ruby - 06/02/2016 ; 21h36
Bouh ! ♥
Je viens t'embêter pour te dire que je ne serai plus à l'académie pendant une semaine, à compter de demain. Jackie m'a envoyée en mission. Et tu sais comment elle est... Je n'ai même pas pensé à refuser. Par contre, elle m'a aussi interdit de révéler quoi que ce soit sur la mission en question alors... désolée ! Et comme je ne sais pas encore si l'iPok va capter depuis l'île où je serai, je voulais te demander si ça te dirait de passer un dernier moment ensembles ? Et puis ça m'aidera à être de bon matin ~

Quelques minutes plus tard, réponse positive de la part du préfet. Bon eh bien... Il n'y avait plus qu'à y aller ! Comme elle ne reviendra pas dans sa chambre – pas même pour y dormir, oh que non – Ruby prépara ses quelques effets personnels, à savoir des habits de rechange (porter une garde-robe bimbo made in Power13 ? Jamais !) ainsi que quelques Pokémon, dont Midnight. On ne sait jamais. Peut-être que certains se montreront trop aventureux, auquel cas il faudra leur faire violence... mentale. Violence mentale, voyons. Rien de répréhensible puisque rien ne sera visible des caméras. Bref ! Après quoi, la missionnaire s'évada du dortoir Pyroli (et le verbe est léger puisque si Jackie la chopait, mort s'en suivrait) au profit de celui des Voltali, dans lequel elle put d'ores et déjà rejoindre Orren. Des instants mignons – et d'autres qui l'étaient un peu moins, avouons-le – étaient bien nécessaires afin de lui remonter le moral. Et heureusement, il n'y eût rien à redire sur ces instants. L'éloignement à venir ne les avaient rendus que plus savoureux. Pouvait-on y voir du masochisme ? Non. La nature humaine, tout simplement.

Ainsi s'écoula une nuit... et même une partie de la matinée puisque miss Jones voulut toujours rester au lit cinq minutes de plus. Une fois ces cinq minutes passées, elle en redemanda de nouvelles, et ainsi de suite. Il faut dire que l'être avec qui elle était actuellement n'aidait en rien au rassemblement de la motivation requise pour quitter les dessous de couette. Elle y fut pourtant bien forcée après moult tentatives désespérées allant du faux rhume jusqu'à la narcolepsie chronique. Et même si le jeu d'acteur de la Pyroli n'avait pas été si mauvais que ça, Orren savait qu'elle jouait. Il fut donc évident que Jackie remarquera le pot aux roses sans même avoir à réfléchir. Quoiqu'elle se contentera probablement de gueuler un bon coup sur sa protégée pour qu'elle parte en mission, que ce soit contre vents et tempêtes s'il le fallait.

– Pas le choix... J'espère au moins pouvoir capter le réseau pour t'avoir en contact.

Puis elle échangea un ultime baiser avec son amoureux avant de se mettre en route, contre son gré. Gré qui était enseveli sous trois tonnes de terre par une pelleteuse nommée Jackie. Rest In Peace, Gré. Nous t'aimerons toujours. Oblitération te remplacera désormais, que ce soit pour le plus grand plaisir (ou non) de Ruby. Quoique Consternation fera parfaitement l'affaire, pour la situation présente. Pourquoi cela ? Eh bien... Imaginez à quel point la surprise de la rousse fut grande lorsqu'elle découvrir un visage qui ne lui était pas si inconnu que ça, bien qu'elle ne parvenait guère à mettre un nombre affolant d'étiquettes sur ce visage. Un nom et quelques adjectifs tout au plus.

– Alban, c'est ça ?

Quelle maigre réaction pour étouffer un étonnement aussi évidemment. Et bien que son camarade soit aussi stupéfait, ce que Ruby nota en premier lieu ne fut pas la surprise du Voltali mais plutôt sa peur du terrible préfet aux dragons. Sérieusement ? Orren intimidait autant que ça ses protégés ? S'ils savaient quelles surprises et faiblesses il pouvait parfois révéler... La mieux placée pour le savoir ne manqua pas d'étouffer un petit rire rien qu'en y pensant. Désolé ! C'était bien plus fort qu'elle.

– Même s'il l'apprenait, il serait bien plus compréhensif que tu le penses. Je ne mets pas en doute la confiance qu'il me porte bien que quelques idées risquent de ne pas trop lui plaire.

Après un petit haussement d'épaules, elle monta à l'intérieur de l'hélicoptère en compagnie d'Alban. Et bon sang ! Ce qu'elle regrettait déjà cette action mal avisée, principalement à cause de "Billy" au sourire au moins aussi refait que son cortex cérébral siliconé en raison des nombreuses modifications apportées à son visage. L'hôpital n'aurait-il pas pu simplement conserver le cerveau – aussi petit soit-il – dans une boîte hermétique sans jamais la rouvrir ? Cela aurait été tellement plus simple. Mais non ! Il a fallu que ce type au physique refait soit présent pour expliquer le scénario aux jeunes, tout en ponctuant ses phrases par des "oh-em-gé", rendant le tout plus désagréable qu'il ne l'était déjà. Pourtant, jamais les étudiants ne pouvaient contester les choix de la direction écrits noir sur blanc et déjà approuvés par l'ensemble de l'équipe. Et encore ! Ruby n'avait pas tellement à se plaindre. Le pauvre Alban en prenait pour son grade et ne sembla d'ailleurs pas d'accord avec le point concernant l'orientation sexuelle. Quoique... Être désirée d'une bande de chacals infidèles et insatisfaits de leur copine actuelle n'enchantait aucunement Ruby, aussi étrange que cela puisse paraître. Et sentez l'ironie évidente de cette dernière partie. Malheureusement, on ne conteste toujours pas les choix de la prod'. Et il fallut attendre que Billy s'en aille passer un appel pour avoir ne serait-ce qu'un seul instant de répit. Instant qui fut visiblement utilisé pour... pour des excuses ? Rah ! Mais arrête ça, Alban ! Tout cela n'est que de la faute de Jackie, mais surtout de cette chaîne de malheur à l'existence aussi légitime que celle de Dedenne.

– Maintenant qu'on se retrouve dans cette galère, se lamenter ne changera rien. Et puis on n'a pas grand chose à se reprocher, je crois. Il suffira de jouer le jeu et de se montrer légèrement cruels sur les bords. Cette idée de foutre le bordel ne me plaît pas tellement mais je t'avoue avoir davantage peur de la furie de Jackie suite à notre échec plutôt que de celle des couples brisés.

Dit comme ça, c'est égoïste. Mais qui ne craint pas Jackie hormis les inconscients ? Cet argument d'autorité est le plus efficace de tous, que ce soit pour rallier ou dissuader. Et aujourd'hui, il allait aider à l'accomplissement de cette horrible mission. Bref ! Le voyage allait apparemment durer quelques heures. Et pour ne pas avoir à supporter le meublage incessant et irritant de Billy, mieux valait faire la causette à Alban. Ce sera toujours plus intéressant malgré la gêne évidente du Pokéathlète. Ahlala... Si seulement il pouvait prendre un peu plus d'assurance ! Après tout, en jouant particulièrement bien, les élèves n'auront peut-être même pas besoin de s'embrasser. Hypothèse très rassurante, cela dit en passant. Mais pour jouer correctement le jeu, il fallait impérativement connaître au mieux son partenaire. C'est ainsi que l'essentiel de la conversation se porta sur les centres d'intérêts, les goûts, les Pokémon et la vie de tous les jours. Les voilà bien fichés, s'ils ne savaient même pas répondre aux questions intrusives les plus évidentes en provenance des autres coupes. D'ailleurs, onze... c'était beaucoup ! Sept jours pour en séparer onze, cela exigeait un rythme minimum de deux par jour, ne serait-ce que pour être dans les temps. Et encore ! Les deux ou trois premiers jours seront certainement réservés aux repérages ainsi qu'à l'accumulation d'informations. Ce sera assez difficile, en somme.

Les heures passèrent de nouveau et l'hélicoptère se posa enfin sur la piste d'atterrissage d'un luxueux hôtel. Ne mentionnons même pas le cadre paradisiaque de l'île... Autant dire que la mention des pseudos "budgets n'étant pas bien grands" n'avait été dans l'intitulé de la mission que pour signaler à la Pokémon Community un appel de détresse factice qui se traduirait sans doute par "on n'a pas trouvé un nombre suffisant de jeunes à la fois physiquement potables et assez stupides pour passer dans une émission de télé-réalité, alors on vient vous en chiper deux". Les jeunes en question furent d'ailleurs précipités à l'intérieur de l'hôtel (qui allait aussi servir de lieu de tournage pour les primes) afin d'être maquillés ("oulala, il faut cacher vos imperfections, les enfants !") puis de nouveau précipités sur le plateau télé, là où les onze autres couples attendaient (im)patiemment. Et là, même pas le temps de dire ouf ! Tout sourire, Billy s'élança au milieu de la scène. Fringant comme jamais, il prit la parole une fois que la régie lui eût balancé un micro habilement réceptionné. C'est qu'il en avait de la tchatche, pour son âge. (Non Billy, tu ne peux mentir à personne. On a bien vu que sous tes traits refaits se trouve en réalité Jean-Edouard, père de famille de 48 ans.)

– Eeeeeeeet... Bonjour à toutes et à tous, et bienvenue pooooour... L'île de la destruction ! C'est tout chaud, c'est en live et ça a déjà fait le tour des réseaux sociaux ! L'émission dont le teasing a fait le buzz est enfin diffusée sur Power13 ! Mais pour les quelques ermites (car c'est ainsi que les jeunes appellent les gens à l'écart d'internet, ahahah !), je me dois de faire un court résumé de l'émission ! Et c'est évidemment à ce moment qu'un Powerpoint bidon défile sur les télévisions pendant que Billy poursuit son discours. Nous voici donc sur une île paradisiaque dont je tairai le nom, là où DOUZE couples devront cohabiter pendant une semaine ! Vous avez bien entendu ! Je n'ai pas dit DIX ou encore ONZE, bande de petits joueurs, mais bien DOUZE couples ! Jusque là, le concept de notre émission est parfaitement banal ! Mais sachez que, chaque jour, la production ajoutera UNE RÈGLE à l'aventure afin de pimenter celle-ci ! Mais avant d'aborder l'aventure en elle-même, voici nos douze couples ! ... Après une courte page de publicités !

QUOI ? Non mais... c'est du foutage de gueule, là ! L'antenne a été donnée depuis quelques secondes seulement... Sérieusement ? Alors ils avaient réellement besoin de tunes ? Peu importe ! Ruby soupira et lança un regard à destination d'Alban, toujours sans se préoccuper des onze autres couples. Après tout, ils auront bien une demi dizaine de minutes pour faire le point. Là était le seul intérêt de la plage de pubs. Elle servait de pause à ceux étant sur le plateau. Mais avant d'adresser la parole à son camarade, Ruby veilla à ce que l'agitation ambiante soit assez importante pour ne pas qu'on l'entende tant qu'elle parlait à voix basse.

– Si je me rappelle bien de toutes les explications farfelues de Billy, pas même les spectateurs ne sauront ce qui se trame réellement. Aucune chance pour que les candidats soient mis au courant. On devra rester assez discret au début et se fondre dans la masse. Ça va. Ça ne doit pas être trop dur de plaire à un public pré-pubère... je pense. Petit haussement d'épaules. Et toi, qu'est-ce que t'en penses ?

Peu après, une petite clochette annonça la fin imminente des publicités. Le calme regagna le plateau jusqu'à ce qu'un décompte signale à Billy qu'il pouvait reprendre. Et là, nous revoilà partis pour une ribambelle de mots prononcés par un quadragénaire en manque évident d'attention.

– Nous revoici sur le plateau de l'île de la destruction ! *applaudissements rajoutés au montage, puisqu'il n'y avait aucun public ici* Je crois qu'il est temps de présenter nos douze couples issus de tous les milieux ! Il fit alors signe au premier couple. Et, étrangement, la tête de la fille rappelait quelque chose à Ruby. Voici le célèbre acteur Seleno Gomaz et sa nouvelle conquête : Justine Bibeurre, la pop-star du moment ! Et voilà ! On y venait. Ruby manqua de s'étouffer et dû simuler un câlin furtif avec Alban pour ne pas s'afficher ainsi face à la caméra. Désolé l'ami ! Ils se seraient apparemment rencontrés il y a quatre mois sur une plage de Papeloa. Et depuis, c'est le grand amour entre eux deux ! Plus rien ne les sépare, ils sont plein d'assurance pour cette aventure ! Justine et Seleno se reculèrent, laissant place à un second couple. Venus de la lointaine contrée de Fiore, nous accueillons Joe Di Manchot, étoile montante du baseball ligue junior, ainsi que sa ravissante petite amie : Marie Charadepowa, tennis woman de talent ! Leur passion commune pour le sport va-t-elle leur permettre de vivre un amour indéfectible ? Et on change de nouveau pour enchaîner sur le troisième ! Ceux-ci nous viennent de Kanto, plus précisément d'Argenta ! Salvator, l'un des nombreux frères de Pierre le champion, vient ici en compagnie de sa chère et tendre Joëlle ! Et, même si elle s'appelle Joëlle et a les cheveux roses, détrompez-vous ! Elle ne fait aucunement partie de l'illustre famille d'infirmières ! Sérieusement ? Actuellement, la Pyroli se retenait de facepalm. Mais on passe malgré tout au quatrième ! Léger changement de décor ! Nous nous envolons pour Johto en compagnie de Loukas Le Pavillon, enfant bourge de naissance mais qui a pourtant opté pour le charme naturel et épicurien de Cassiopée Ainejy, celle-ci étant issue d'un milieu social plus modeste. Pourtant, cela n'a pas empêché à leur amour de perdurer depuis *chuchotements dans l'oreillette* SÉRIEUSEMENT ? DIX ANS ? À LEUR ÂGE ? Ahem... *tousse* C'est...C'est incroyable ! Et donc ! Le couple suivant nous vient de la belle Kalos ! Il s'agit de Berny Minou, adolescent rêvant de devenir un chanteur émérite, et d'une belle demoiselle qui se fait appeler Dorothy, fanatique inconditionnelle de dessins animés ! Petite pause, le temps que Billy reprenne son souffle pour introduire le sixième couple. Nous arrivons désormais à la moitié ! Ces deux-là débarquent fraîchement d'Hoenn et ont visiblement emporté la joie et la cacophonie du marché de Poivresel avec eux puisqu'il s'agit de Jafar Nom et Nala Criai, fils et fille de deux parents... Les mêmes ? Ahah... Vraiment ? Mais leur nom de famille diffère ! Ah... Il y a celui du père et celui de la mère ? Eh bien euh... On dit bonjour à Jafar et Nala ! *applaudissements pour masquer l'embarras de Billy*

Et ainsi continua-t-il en présentant les six autres couples...

***

Et là, on en revient au merdier de tout à l'heure. Le prime était terminé depuis un bon bout de temps déjà. Les douze couples avaient été lâchés en pleine nature avec pour seule consigne "revenez à 19h à l'hôtel pour dîner, puis à 23h pour dormir". Sans même savoir pourquoi, Ruby guida Alban jusqu'à la plage, là où elle put se poser calmement tout en contemplant l'océan avec des yeux vitreux. Nostalgique ? Déjà ? Il semblerait ! Mais en même temps, cette situation n'arrangeait rien. Et puis il y avait un autre problème. Un très gros problème, même. Un problème connu de Ruby depuis des mois maintenant. Un problème également connu par Ginji. J'ai nommé : Sidérella. Et pas l'espèce en général, mais bien cette Sidérella qui travaillait auparavant pour l'émission You've got Delibirded, soit cette foutue boîte ayant enfermé les élèves dans les souterrains de Lansat pour le plaisir sadique de quelques téléspectateurs. Brr ! Mauvais souvenirs. Il semblerait donc que cette Sidérella ait été embauchée par le staff de l'Île de la destruction pour ses talents de stalkeuse et de chieuse opérationnelle 24 heures sur 24. D'ailleurs, la voilà qui intervenait déjà, caméra en mains...

*À peine arrivée et la belle Ruby semble avoir le mal du pays. Regrette-t-elle ses instants amoureux de paix avec Alban ? Après tout, ceux-ci ne seront plus un secret pour vous, chers téléspectateurs, pendant la semaine qui suivra. Mais dans ce genre de situation, qu'est sensé faire le petit copain idéal ? Il doit soulager sa chérie, évidemment ! Et que fait Alban ? Rien ! C'est à la fois mignon et désespérant... Fonce, jeune pousse ! Redonne le sourire à ta bel-...*
– Je vais bien. J'étais juste pensive.

Elle soupira puis se releva avant de se jeter dans les bras du Voltali, veillant néanmoins à ne pas l'embrasser. Ah non ! Il y a des limites. Un câlin suffisait déjà amplement pour jeter de la poudre aux yeux de tous. Et encore. Il avait été fait après un certain blocage mental. En espérant qu'Alban ne redevienne pas rouge comme une Tamato, ce n'était pas le moment !

HRP :


Dernière édition par Ruby L. Jones le Ven 12 Fév - 14:35, édité 4 fois



I've slipped a cog to break theirs
Alban Abernaty
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Région d'origine : Hoenn
Âge : 17 ans
Niveau : 70
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Points d'Expériences : 2487
Hoenn
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pokemon
Hoenn
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Alban Abernaty
est un Pokeathlète Coach



L'île de la destruction
Alban Abernaty & Ruby L. Jones

Ruby L. Jones… C’était Ruby L. Jones. La petite amie d’Orren. Au nom du père, du fils et du saint esprit ; il était dans la merde. Carrément dans la merde. Comment allait réagir son Préfet lorsqu’il le retrouverait après une semaine d’infâmes câlins et autres mains plus ou moins baladeuses ? Jusqu’à où devrait-il aller avec Ruby, d’ailleurs ? Les contacts tactiles semblaient de mise - et encore, peut-être qu’avec son visage stoïque on lui attribuerait une relation platonique. Oui ? Non ? Oui ? Pitié que oui ! -. Pour autant, et même si lui tenir la main devrait encore être « supportable », allait-il devoir… l’embrasser ? A cette pensée, son visage s’empourpra. Ah non alors. Il n’avait que trop laissé trainer ses lèvres au cours des derniers mois. Ce n’était pas non plus une propriété publique, qu’il sache ! Pourtant, tout le monde semblait penser qu’on pouvait disposer d’elles selon leur bon vouloir. Stop. Il n’allait tout de même pas prostituer son visage pour la prospérité. Et il espérait que Ruby n’allait pas non plus le forcer à jouer ce genre de choses pour la télévision. Mais bon, c’était la petite amie d’Orren ; elle était forcément sérieuse et fidèle. Et malheureusement, dans la même situation que lui, d’ailleurs. Aaah… Jackie n’aurait-elle pas pu au moins lui envoyer une fille qui n’était pas déjà en couple ? C’était encore pire de devoir feindre ce genre de choses avec une fille déjà casée. Surtout lorsque la fille en question était avec une personne de sa connaissance. Et que cette personne de sa connaissance pouvait vous rouler dessus en trois minutes top chrono avec son équipe de Dragon. Bon. Il espérait tout de même que Spike n’irait pas le dévorer tout cru tout de suite ; il n’avait tout de même pas fait tous ces efforts pour gagner sa confiance pour que tout soit bousillé d’un seul épisode de télé réalité stupide.

Aaah, qu’avait-il avec les gens aux cheveux roux ? S’il faisait le décompte, on pouvait dire que le roux était clairement sa couleur porte-malheur. Il fit mentalement le bilan ; il s’était pris un monumental râteau de la part de Calliope qu’il avait mis un certain temps à digérer. Il s’était fait embrasser par Aaron et s’était retrouvé dans des situations bien trop embarrassantes lors de sa dernière émission de télé réalité. Il avait dû tutorer Alex et instaurer une relation de tuteur-élève qui se retournait à présent contre lui depuis qu’il s’était comporté comme un abruti avec Max. Et maintenant, il allait devoir faire semblant de sortir avec Ruby pour le bien d’une émission qui allait très certainement lui griller de nombreux neurones. Et en plus de ça, la jeune fille ne semblait même pas surprise de devoir faire équipe avec lui ! Jackie l’avait-elle prévenue à l’avance, ou la petite copine d’Orren avait-elle toujours ce genre d’assurance nonchalante ? Elle avait l’air tellement à l’aise, à lui parler naturellement et à rire de ses remarques. Etait-il le seul à se prendre autant la tête ? Ça ne l’aurait pas étonné, d’ailleurs. Il avait toujours eu du mal à arrêter de réfléchir.

La jeune fille le rassura cependant sur Orren. Bon au moins, dans l’immédiat, il n’avait plus à craindre de se faire dépecer par des Dragons en furie. Restait à savoir jusqu’où cette histoire irait, maintenant…

- Tu m’étonnes que ça ne va pas lui plaire… commenta-t-il, avant de soupirer et de s’installer plus confortablement encore dans ces hélicoptère de compétition.

A la fois exaspéré et gêné, Alban s’affala sur la banquette et croisa les bras en essayant de faire le point. Son répit fut cependant de courte durée car Billy et sa tronche siliconée vinrent le perturber d’un flot de paroles incessantes. Et voilà qu’il leur expliquait le « scénario oh-em-gé ». Plus il parlait, et plus Alban se sentait pâlir. Il n’avait rien contre les gay - après tout, son meilleur ami en était très certainement un -. Néanmoins, il avait l’impression qu’être catégorisé comme tel allait lui griller toutes ses chances auprès de la gent féminine. Même si Billy avait l’air de sous-entendre qu’il se transformerait en sorte de morceau de viande au sex appeal ravageur. Désolé Billy, mais Alban en doutait. Pour ce qu’il en avait vu, la vie n’était pas aussi facile que s’asperger de déodorant d’une marque qu’on ne citera pas. Ok le succès, mais il ne fallait pas pousser le bouchon trop loin, Maurice. Et que penser de Rodrigue alors ? S’il apprenait qu’Alban était aussi de ce bord, la scène d’Halloween dans le dortoir Mentali allait se répéter ; et autant dire que les os du châtain allaient tout faire pour ne pas subir à nouveau une embrassade de l’ami d’enfance de Max.

Non clairement, ce plan était totalement foireux. Comme toute cette émission, d’ailleurs. Mais ça, Alban n’avait aucun moyen de s’en soustraire. Alors il continua d’écouter avec une mine de plus en plus déconfite. Puis, aussi brusquement qu’il était venu, Billy s’écarta pour aller passer un appel, et Alban pu enfin dialoguer un peu plus avec Ruby… ce qui n’était pas non plus une réelle partie de plaisir, vu son embarras.

Plus sereine - ou résignée ? - que lui, la TopDresseuse poursuivit la discussion, et Alban se rendit compte du fait qu’il était assez simple de parler avec elle. Se détendant progressivement au cours de leur dialogue, il se fendit même de quelques sourires timides. Son « on n’a pas grand-chose à se reprocher, je crois » le mit cependant mal à l’aise. Ruby savait pertinemment qu’elle n’avait rien à se reprocher. Mais doutait-elle d’Alban pour autant ?

- Je suppose que tu as raison. De toute façon on verra bien sur le tas comment faire. Billy avait l’air de dire qu’on aurait des informations au fur et à mesure. Je n’aime pas cette idée non plus et je ne sais pas grand-chose de l’émission, mais comment celle-ci est-elle présentée ? Des couples sur une île paradisiaque, ça cache forcément quelque chose. Peut-être sont-ils venu tester leur fidélité au milieu d’autres couples ; sinon, pourquoi venir ? Si tel est le cas, c’est à la base déjà stupide et j’aurais bien moins de scrupule à faire le fauteur de trouble entre deux personnes qui se seraient de toute façon trahies au bout d’un moment. Mais bon, je suppose toujours trop, n’y fais pas attention.

Il se mordit l’ongle du pouce dans une position de réflexion intense, puis décida d’essayer de se détendre un peu plus. Billy semblait d’ailleurs les encourager à dialoguer - ce qui, inévitablement, les bloquait plus que si on ne leur avait rien dit - et ils essayèrent d’apprendre à se connaître. Ce n’était pas évident du tout puisqu’il était difficile d’assimiler tous les goûts et les habitudes d’une personne en si peu de temps, mais Alban fit des efforts pour se rappeler de tout. Dans le pire des cas, il pouvait compter sur son excellente mémoire pour s’adapter à ce que dirait Ruby. Et puis ils pourraient toujours jouer le couple un peu timide qui n’ose pas trop parler d’eux devant les autres. Un duo pudique, en clair…

Le trajet se passa donc sans encombre et Alban se confia de plus en plus naturellement à Ruby. Il ne lui parla pas de sa dernière course aérienne qui s’était soldée par des évènements dramatiques, mais mentionna cependant sa blessure au genou qui guérissait progressivement. Il lui expliqua ses goûts, son adoration des Pokémon Vol, la composition de sa famille, ce qu’il voulait faire dans la vie, et d’autres petites habitudes de son quotidien, comme l’entraînement matinal, les stupidités de ses Pokémon, et son fanatisme pour le tourisme. Avant même qu’il n’ait pu s’en rendre compte, l’hélicoptère amorçait déjà sa descente pour les mener jusqu’à un magnifique hôtel au beau milieu de l’île. Par le hublot, Alban s’émerveilla de ces grandes plages de sable blanc, ces eaux turquoise et ces palmiers de partout. Il ne semblait pas y avoir vraiment de ville à proprement parler sur l’île, et il en déduisit qu’elle serait donc déserte à l’exception des candidats et des membres de la production. Quoi qu’il en soit, il voyait déjà un peu de positif dans toute cette galère ; il allait passer sept jours sur une île magnifique, et il comptait bien en profiter au maximum pour se détendre lors des courts moments de pause qu’ils pourraient s’octroyer. Si jamais ils en avaient. Après tout, la télé réalité en direct se basait souvent sur du non-stop.

Descendant donc de l’hélicoptère, il rallia avec Billy et Ruby les strates inférieures de l’hôtel luxueux, où ils furent bientôt pris à part pour une séance de « préparation physique ». Alban se laissa manipuler entre les mains parfaitement manucurée d’esthéticiennes « tendance », puis se fit coiffer et allègrement tripoter par un homme à la moustache comique du nom de Carrlos - avec deux rrrr, lui avait-il dit sur un ton canaille -. Une fois cette partie achevée, ils furent ensuite lâchés dans la cage aux lions ; à savoir, sur le plateau télévision où allait se dérouler la présentation de tous les couples, et où - il espérait -, ils allaient avoir un peu plus d’informations sur cette émission de l’enfer.

Bon sang de bonsoir. Assis aux côtés de Ruby, Alban avait l’impression qu’il venait de perdre quelques bonnes dizaines de points de Q.I. Sa jeune partenaire passait encore ; après tout, elle respirait l’intelligence et le bon sens. Mais les autres… Il y avait vraiment de tout et de rien ; de ce couple stupide qui ne faisait que minauder à grands renforts de « bébé » « pupuce » « poupoune » et autres niaiseries, à l’autre duo qui grattait des airs d’Hotel California - du célèbre groupe Braviary - à la guitare avec des trémolos ridicules dans la voix. Oh là. Allaient-ils vraiment devoir se mêler à… ça ?! Visiblement oui, car Billy venait de grimper de façon athlétique sur le plateau pour commencer son introduction.

Et le voilà qu’il saluait le public imaginaire avec un débit mitraillette qui n’était pas sans rappeler le célèbre Julien Lepère et son émission « Question pour un Chapignon ». Comble du manque de goût, un powerpoint avec fond par défaut s’afficha en fond et Alban se facepalma mentalement. Ok, il était une buse en informatique et tout ce qui était un peu trop technologique. Mais une écriture jaune sur fond bleu de mer avec cocotiers et plages ? Sérieusement ?! C’était tellement cheap qu’il avait envie de vomir des bouées crocodile. Mais qu’importe. Il se retint en essayant de ne pas rire - ou pleurer, en fonction des moments - et écouta attentivement le pitch. Une règle par jour supplémentaire. Bien. Il ne savait pas encore où tout cela allait mener, mais il en apprenait déjà plus et se pensait sur une bonne lancée. Ou en tout cas jusqu’à ce que le présentateur annonce une page de publicités.

What ? Ça faisait quarante secondes, montre en main, que l’émission avait commencé ! Billy conserva cependant son sourire et en profita pour boire de grandes gorgées d’eau dans une bouteille posée près de son siège. Ruby en profita pour se pencher vers lui afin de lui souffler quelques mots. Il hocha la tête de haut en bas quand elle lui fit confirmer les informations qu’elle avait pu comprendre dans l’hélicoptère, mais se figea lorsqu’elle lui parla du public pré-pubère. Vu le succès qu’il avait eu lors de sa dernière émission - auprès d’un public de tout âge et de tout sexe visiblement -, il était à peu près sûr qu’effectivement, ce n’était pas si difficile que ça. Il était d’ailleurs même déjà un peu célèbre dans le milieu, même s’il ne le confia pas à Ruby. Il n’avait pas envie de passer pour un crétin habitué à ce genre d’émissions débiles, merci pour lui. Il opta donc pour l’option « rester vague », et se pencha vers elle pour qu’elle puisse être la seule à l’entendre.

- On va suivre le troupeau et essayer d’adapter nos comportements aux leurs. Et effectivement, je ne pense pas que ce sera difficile… Il y aura toujours au moins une poignée de fans pour s’intéresser à nous, quel que soit notre profil. Les téléspectateurs s’identifient aux participants, donc que tu sois timide, intelligente, stupide ou superficielle, il y en aura toujours du même acabit pour être fasciné.

Une clochette sonna alors, coupant court à leur discussion. Billy vérifia une dernière fois son sourire colgate dans son miroir de poche avant de reprendre l’antenne. Cette fois-ci, il s’attaqua directement à la présentation des couples, et désigna d’un geste de la main un premier duo. Apparemment, un célèbre acteur - qu'Alban ne connaissait évidemment pas - et une icône de la pop montante. A la mention de ces deux-là, Ruby se blottit d’ailleurs contre lui en enfouissant sa tête dans le creux de son cou, ce qui eut pour effet de la crisper. M-m-m-m-m-mais c’était quoi ça ?! Ruby ! Que faisais-tu ?! Elle avait pété un plomb ? Pas préparé, Alban se mit à rougir violemment et à regarder sa partenaire sans rien comprendre. Ok, elle lui faisait quoi, là ? Les caméras s’étaient-elles tournées vers eux sans qu’il ne s’en aperçoive ? Seleno était-il un ancien petit ami de la rousse ? Wait, il en doutait fort. Ce type avait l’air aussi stupide que sa plastique était exagérée ; Ruby ne pouvait tout de même pas être sortie avec un mec comme ça. Il avait à peu près autant de points communs avec Orren que Jackie en avait avec une femme.

Désemparé, Alban ne sut que faire quand un des autres participants se tourna vers lui en lui offrant un sourire et en levant le pouce. Répondant par une mine mi fière mi incompréhensive - ce qui donnait un bien curieux mélange -, le châtain se tourna vers la rouquine et essaya de lui tapoter maladroitement l’épaule pour heu… il ne savait pas trop quoi. La rassurait-il de la perte d’un de ses ex ? Il n’en avait aucuuuune fichtre idééééée. Perdu, il loupa presque le second couple qui venait de s’avancer ; Je dis Manchot et Barbie Char à je ne sais plus quoi. Visiblement deux sportifs qui avaient l’air particulièrement confiants. Puis vint le tour de Salvator, un frère du Champion d’Argenta visiblement, ainsi qu’une Joëlle qui n’en était pas vraiment une. Ils furent suivi tout de suite après de Loukas Le Pavillon - bizarrement, ce nom lui rappelait presque quelque chose… où l’avait-il déjà entendu ? -, un couple ensemble depuis dix ans - sérieusement ?! -, de Berny et Dorothy, puis d’un frère et d’une sœur.

A ce stade-là de la présentation, Alban ne savait plus s’il devait se tirer une balle tout de suite ou attendre une mort cérébrale par excès de stupidité. Et la suite ne manqua pas de l’achever.

- Maiiiis il reste encore de nombreuses surprises à vous livrer, chers téléspectateurs, reprit Billy en faisant de grands moulinets avec ses bras. Car voici venir des profondeurs de Kalos : Nicole Sardogne et Carl Bruti ! Malgré leur différence de taille évidente, leur amour n’en est pas moins immense, et sans aucun doute sauront-ils relever ce grand défi qui tente de perturber leur amour *hihihi, taille, immense, grand, vous captez les subtilités ? Hihihi*. Ahem, mais ne nous arrêtons pas là car il faut souligner que Carl tente de percer dans la musique, tandis que Nicole se voue corps et âme à la politique ! Une femme au pouvoir, voilà qui serait impressionnant *évite les jets de tomates factices de la part du lobby extrême féministe*. Il fit ensuite signe au second duo de s’approcher. Notre couple suivant est bien connu de la télévision, car il s’agit de Jeanne Lemon et Io Koono ! On reste donc dans le thème de la musique pour ces deux hippies en provenance directe de la belle Céladopole. Jeanne travaillait encore dans la boutique de  citrons de ses parents lorsque Io est venu lui promettre de devenir une véritable idole musicale ! Depuis, ces deux-là ne se sont plus quittés et ils vivent une relation passionnée et passionnelle entre manager et artiste. Ils sauront certainement faire fondre vos cœurs ! Le couple quitta la scène pour laisser monter une fille aux cheveux d’un blond platine et un type à l’accoutrement plus que douteux. Cette fois-ci, c’est dans la branche de la danse que nous arrivons ! Chloe Clo est une jeune fille pétillante qui rêve de devenir danseuse étoile après ses études. Son petit ami Sei Clodettes est quant à lui serveur dans un bar, et c’est un des plus grands spécialistes des tubes des années 60-70 ! Ils nous viennent de Hoenn, et plus particulièrement d’Atalanopolis ! Sei fit une pirouette ridicule et ils laissèrent la place au duo suivant. On en voit presque le bout ! Je vous présente donc Ariane S. Molletonnée et Milo Nidas, un couple terriblement émouvant de Nénucrique ! Milo est un jeune homme borgne depuis un terrible accident impliquant un groupe criminel… Pour autant, sa vie a réussi à retrouver de ses couleurs grâce à Ariane, une tisseuse de toiles - bon sang, en voilà une activité peu banale ! -. Ce couple a beau être relativement récent, il n’en reste pas moins soudé… Mais accrochez-vous car voici venir l’avant-dernier duo ! Barry Jane et Petra Parqueur ! Ils nous viennent d’Unys. Barry étudie la Recherche Pokémon et il est stagiaire dans un laboratoire spécialisé sur les Mimigal. Petra est quant à elle une célèbre collectionneuse de Pokémon de type Insecte ; leur passion les a donc rassemblé ! Espérons que Barry ne finira pas comme un mâle Manternel après la saison des amours ! Ahem pardon… cette blague était un peu limite. *tousse*

Il fit signe à Barry et Petra de dégager puis accueillit tout sourire Ruby et Alban sur le plateau. Incroyablement nerveux, Alban avança avec la rigidité d’un robot sur scène, et essaya de sourire bêtement à la caméra.

- Et enfin, notre dernier couple plein d’amour nous vient de l’île de Lansat : Ruby L. Jones et Alban Abernaty ! Si vous avez suivi les fameux Hunger Games *on sait bien que toutes les émissions de Magnéti-6 sont rediffusées sur Power13, donc ce n’est pas une pub infâme pour une autre chaîne !*, vous n’êtes pas sans savoir que ce jeune garçon est le célèbre Alban ! Finaliste de l’émission, il s’est attiré toute votre sympathie avec sa relation plus que romantique avec Aaron S. Mightley ! Pour autant, depuis, rien ne va plus entre eux. Car Alban a rencontré Ruby ; et son cœur qui battait pour les hommes a été émerveillé par cette ravissante beauté rousse, spécialiste des Pokémon Spectre ! Son âme lui a-t-elle été arrachée ? Parce que c’est bien connu que les roux n’ont pas d’â-#PAF# Une chose est sûre, Ruby a envouté son nouveau petit ami, et ces deux-là filent le parfait amour.

Alban et Ruby quittèrent le plateau, et Billy s’avança vers la caméra d’un pas chassé enthousiaste.

- Maintenant que vous connaissez tous nos petits couples, vous pouvez d’ores et déjà vous déchaîner sur les réseaux sociaux ! Qui sont vos favoris ? Qui sont les plus craquants ? Votez et n’hésitez pas à commenter sur la page FaceCabriolaine de Power13 ! Et sur ceeee… L’île de la destruction peut commencer !!!

Des applaudissements euphoriques préenregistrés se firent entendre et les caméras s’éteignirent.

***

Ils n’eurent même pas le temps de faire la connaissance des autres duos. Dès la fin de l’émission de présentation, l’équipe de tournage leur remis des sortes de montres étanches talkie-walkie qui servaient à leur dispenser des informations en temps et en heures. Visiblement, installer des mégaphones partout dans l’île aurait un peu gêné le panorama. Ils eurent donc l’ordre de toujours garder leur montre sur eux, et Alban se laissa faire docilement. Puis, on les fit se changer dans des vestiaires séparés. Alban ne sut pas trop ce qui se passait du côté des filles, mais on le mit en caleçon de plage, tongs et sweat à capuche de surfeur. Il avait un look un peu étrange avec tout ça sur le dos, mais il avait l’impression que l’effet final n’était pas trop mal. En outre, il ne portait rien sous son sweat. Une combinaison optimisée pour des longues journées à la plage, donc ? Il lui suffirait d’enlever sa veste et ses tongs pour aller piquer une tête… Et visiblement, c’était le cas chez tous les autres participants.

Il remarqua les efforts faits par la production pour accorder leurs tenues à leurs personnalités. Si Alban avait simplement un sweat bleu pâle et un caleçon de bain noir, les autres se retrouvaient avec des choses un peu plus exotiques. Blanc et argenté pailleté pour Sei, rouge et bleu avec des araignées - wut - pour Barry, et ainsi de suite… Retrouvant Ruby après la séquence changement, il se rendit compte du fait qu’elle n’avait pas l’air trop différente. Haussant les épaules, il la rejoignit et se laissa entraîner jusqu’à la plage pour… eh bien… Il ne savait trop quoi. Ils n’avaient reçu aucune règle pour cette première journée, et s’étaient donc tout simplement posés sur le sable pour contempler l’horizon. Alban capta l’air mélancolique de Ruby et décida de lui laisser un peu de temps avant d’entamer directement les hostilités. Il se doutait bien qu’elle devait être inquiète vis-à-vis d’Orren, et que ce dernier devait lui manquer. En outre, elle aurait probablement préféré se retrouver ici avec son petit ami, plutôt qu’avec lui.

Respectueux des souhaits de sa partenaire, il se contenta donc de sortir ses Pokémon pour les faire barboter au bord de l’eau. Ceres nageait tranquillement dans une eau chaude et d’un bleu profond, tandis que les autres s’amusaient à s’éclabousser. Alban eut un pincement au cœur en songeant à Mistral, puis sursauta lorsqu’une Sidérella se matérialisa à côté de lui, caméra à l’épaule. Aussitôt, il entendit sa voix dans son esprit ; comme à chaque fois que Libra ou Mu essayaient de le faire communiquer avec Nolan.

Wow wow wow. C’était quoi ce truc ? Il se tourna vers la reporter - ? - et fut blasé par les paroles qu’il entendait. Regrettait-elle ses instants amoureux ? Il ne faisait rien ? Oh là, ce n’était pas bon ça. Il fallait qu’il parvienne à s’en sortir grâce à une pirouette scénaristique. Ils ne pouvaient tout de même pas mal commencer l’émission, non ? Ruby intervint cependant avant lui et avoua qu’elle était juste pensive, avant de se jeter dans ses bras. Alban sentit son cœur battre un peu plus vite, et il verrouilla ses bras autour du corps gracile de la Pyroli. Il se sentait mal à faire ça. Surtout vis-à-vis d’Orren… Pour autant, il joua le jeu et enfouit doucement son nez dans la chevelure écarlate de la demoiselle pour faire comme s’il était en train de s’imprégner de son parfum.

- Là, tout va bien Ruby… Tu vas vite t'habituer aux caméras, n'ait pas peur… lui sussura-t-il comme il l'aurait fait pour sa propre petite amie. Ainsi, les téléspectateurs pouvaient justifier le coup de blues de Ruby comme une timidité face à ce nouveau milieu.

Puis, se dégageant doucement d’elle, il se tourna vers la caméra et adressa son sourire le plus enjôleur aux téléspectateurs.

- Veuillez l’excuser, elle aime parfois avoir un instant seule pour réfléchir et se perdre dans ses pensées. Dans ces moments, je ne veux pas être intrusif et la perturber car il n’y a rien de pire qu’un bel oiseau en cage.

Punchline dégoulinante de miel n°1 : placée ! Avec une expression de garçon incroyablement amoureux, Alban était certain d’avoir fait fondre le cœur de la ménagère de base.

*Eeeet voilà le sourire charmeur d’Alban ! Décidément, il n’en loupe pas une pour se faire remarquer celui-là. Aaaah, quelle âme de romantique, c’est vraiment attendrissant et… hm ?*

La Sidérella arrêta son reportage pour regarder la montre d’Alban qui venait de grésiller. Une voix s’éleva alors du petit appareil.

- Chers participants ! La première épreuve va commencer d’ici cinq minutes ! Veuillez donc tous vous rendre sur la grande plage pour encore plus de folies et d’instants romantiques !

*Ooooh voilà qui garantit quelques instants encore plus pimentés ! Chers téléspectateurs, voilà qui devrait vous ravir. Restez bien scotchés à votre poste, car je peux vous promettre que vous en aurez pour votre argent ! Quelle sera la première épreuve ? Quels seront les couples qui vont s’en sortir avec les honneurs ? Ne manquez pas une seule seconde de l’émission !*

Elle se recula ensuite de quelques mètres pour laisser les autres candidats rallier le point de rassemblement, sans pour autant cesser de braquer sa caméra sur eux. Alban ne l’entendait plus dans sa tête, mais il était persuadé que les couples plus proches de la Pokémon journaliste étaient en train de bavarder avec. Cinq minutes plus tard donc, les douze couples furent tous réunis. Alban remarqua que quelques filles s’étaient déjà changées et arboraient soit des mini short avec des sweat comme le sien, soit des robes vaporeuses. Il essaya de ne pas laisser son regard se perdre sur les paires de jambes de demoiselles déjà en couple, et s’approcha plutôt de Ruby pour lui tenir la main. Ce geste avait pour objectif d’être affectif devant les caméras, mais avait également pour but de se rassurer. Première épreuve ? Si tôt ? Qu’allaient-ils devoir faire ? Alban imaginait déjà qu’il s’agirait de courses à la Hunger Games-like. Pourtant, il était bien loin d’imaginer… ça.

***

Wait. WAIIIIT. Il se retrouvait face à une fille qui n’était pas Ruby. Chaque couple avait été explosé et reformé aléatoirement, et ils étaient tous séparés de trois mètres. Alban se tenait droit comme un piquet, le visage blanc. Avait-il bien entendu ? Il regarda la bouteille d’huile de monoï dans sa main droite, et observa une dernière fois la jeune fille blonde - Chloe Clo - qui était déjà en train d’enlever sa robe rose pâle pour faire apparaître un bikini ultra minimaliste. La demoiselle lui sourit, et elle s’approcha de quelques pas agiles de lui. Il eut envie de reculer et de s’enfuir, mais son corps était paralysé. Attendez… C’était quoi cette épreuve ?!!!

- Albaaaaaan ! minauda-t-elle en tournant sur elle-même. Si tu ne te dépêche pas, on va être les derniers !

Elle eut un éclat de rire et Alban retrouva un peu ses esprits. OK. Il avait donc bien entendu. Billy leur avait dit que pour cette épreuve, ils devraient être avec un autre partenaire que le leur. Le but était aussi simple qu’il était stupide : en un temps record, les garçons devaient passer du monoï sur le corps des jeunes filles. Rien que ça. Ce n’était pourtant pas sorcier, non ? Et pourtant… Devant le corps plutôt généreux de Chloe, Alban faisait un blocage. Il n’avait jamais fait ce genre de choses. C’était un gars innocent et pur, pour l’amour du ciel ! Et là… Il allait devoir… Ooooh non, c’était hors de ses moyens.

Une pensée furtive lui vint aussitôt en tête. Paniqué, il essaya de trouver du regard Ruby. Malheureusement, la rousse était cachée par son nouveau partenaire - un type qui avait eu une expression bien trop perverse et gourmande quand on avait annoncé l’épreuve, de l’avis d’Alban -, et il ne pouvait pas savoir comment cette dernière allait. Merde… Orren allait carrément péter un plomb s’il voyait un inconnu étaler du monoï sur le corps de sa petite copine. Essayant de réfléchir à un plan pour la sortir de cette situation, il sursauta quand Chloe lui tira sur la manche.

- Albaaaaaan alleeeez ! dit-elle sur un ton geignard. Ne regarde pas Ruby, sinon tu vas m’en mettre partout sur le maillot de bain !
- Ah je heu… oui, désolé, bégaya-t-il en soupirant de résignation.

Il ouvrit le flacon de monoï et en déversa une généreuse quantité sur ses mains, avant de les frictionner et de les passer sur le corps de Chloe. S’il avait été doté de plus d’expressions, il aurait sans doute eu une mine de dégoût qui n’aurait pas vraiment fait plaisir à la blonde platine. Pendant qu’il faisait cela, Chloe, joueuse, décida de lui faire la conversation. Couple, mon œil. Cette fille avait clairement l’air d’être là pour fricoter avec tous les garçons du plateau.

- Dis-moi, Alban… Tu es gay, n’est-ce pas ?

Il déglutit et devint rouge. Bon sang, c’était si dur de devoir tenir CETTE couverture. Avec une expression proche du suicide, il hocha la tête de haut en bas timidement.

- Hihi, je vois. J’en étais sûre ! Je t’ai regardé dans les Hunger Games, tu sais ? Je t’ai même envoyé une lettre, mais tu n’y as jamais répondu.

Ce qui était normal puisqu’il n’avait ouvert aucune de ses lettres et de ses cadeaux.

- Enfin bon, je voulais savoir comment ça se faisait que tu sois avec Ruby. Je veux dire… c’est une fille et… elle est pas vraiment garçon manqué. Du coup, je me posais des questions, et…

Elle se tortilla nerveusement sur place, et Alban leva un regard vers elle. Etait-ce une impression, ou lui faisait-elle indirectement du rentre dedans ? Il décida de jouer sa couverture jusqu’au bout, et arrêta d’étaler l’huile pour lui désigner un point, quelque part dans l’eau.

- Hm… Tu vois cette Barpau chromatique ? C’est Ceres, ma Barpau adorée… Pour tout te dire, et ce n’est pas très gentil de ma part, mais je vois les filles comme des Barpau. Pas physiquement, évidemment ; vous êtes toutes de ravissantes Poissirène si je devais faire une comparaison. Néanmoins, je ne peux m’attacher à une fille à cause de diverses raisons… le caractère, la sensibilité, le feeling. Pour moi, vous êtes toutes des Barpau. Néanmoins, Ruby est comme Ceres. Une magnifique Barpau chromatique qui deviendra une Milobellus d’une beauté intellectuelle et physique foudroyante quand elle grandira. Elle m’a charmé. Elle est devenue ma chromatique. Elle est devenue spéciale, pour moi. Alors, homme ou femme, où est l’importance ? Du moment que mon cœur peut battre pour elle…

Il regarda dans le vague et eu un sourire mystérieux. Punchline mielleuse n°2 casée ! En plus d’un regard « face à la mer façon Calogero ». C’était peut-être un peu ringard mais l’effet fut immédiat auprès de Chloe. Elle rougit violemment et se mit à se trémousser sur place. Son bikini du haut semblait d’ailleurs avoir encore plus de mal à retenir ses deux otages, et Alban pria le ciel pour que l’un d’entre eux ne se fasse pas la malle de façon inopinée.

- Je… je vois… Mais alors, comment faire pour devenir chromatique ? demanda-t-elle d’une petite voix, en se tortillant de façon adorable.

Alban coula un regard vers les autres participants, et eut soudainement une idée. D’une pierre deux coups. Il allait sauver Ruby.

- Eh bien Chloe… Aimes-tu les défis et être salie ? lui demanda-t-il avec un regard un brin coquin.

La blonde trépignait presque sur place. Hochant la tête de haut en bas, elle acquiesça à grands renforts de gloussements. Bien. Alban lui sourit avec gentillesse, puis, sans autre forme de procès, il la balança d’un geste de la main insensible dans le sable.

- BWARF !

Chloe tomba au sol et, le corps enduit d’huile, se retrouva complètement recouverte de sable. Elle se redressa en position assise sans rien comprendre, et regarda ses bras tout sales. Alban en profita pour mettre ses mains autour de sa bouche et pour crier aux autres.

- BATAILLE DE POISSIRENE PANEES ! Le premier qui arrive à paner et dépanner sa partenaire gagne !

Puis il fit rouler Chloe jusqu’à l’eau pour enlever le sable qu’elle avait sur elle. Ballotée comme un vulgaire sac, Chloe eut une véritable crise de fou rire tandis qu’Alban la faisait basculer jusqu’à l’eau. Autour de lui, il entendit une agitation certaine. D’autres filles venaient très sûrement de se retrouver la tête dans le sable. Mais il avait une avance considérable, et il enleva ses tongs sans se servir de ses mains. Une fois Chloe dans l’eau, il l’aida à enlever tout le sable qu’elle avait sur elle et leva le bras triomphalement lorsque ce fut le cas. Il éclaboussa ensuite généreusement la jolie blonde et s’amusa quelques secondes avec elle avant de chercher du regard Ruby et de se diriger vers elle.

Pauvre Ruby… Le pire dans tout ça, c’était qu’Alban attendait certainement des remerciements pour l’avoir « sauvée ». Le séjour risquait d’être long.

HRP : Pour nos chers lecteurs :
- Nicole Sardogne et Carl Bruti (c) Lucas. Nicolas Sarkozy et Carla Bruni bien évidemment
- Ariane S. Molletonnée et Milo Nidas. Cette fois c'est plus subtil car il s'agit d'Aaron S. Mightley et Leonidas Blackhart du forum ! Je réalise un peu le rêve de mon bro, comme ça
- Barry Jane et Petra Parqueur. Mary Jane et Peter Parker, ça vous dit quelque chose ?
- Jeanne Lemon et Io Koono. John Lennon et Yoko Ono, nos hippies favoris
- Chloe Clo et Sei Clodettes. Cloclo et ses Clodettes !



Dernière édition par Alban Abernaty le Lun 1 Mai - 16:11, édité 2 fois
Ruby L. Jones
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Icon : [Mission] L'île de la destruction [PV Ruby] [Terminé] Ru-icon
Taille de l'équipe : 19
Région d'origine : Unys
Âge : 24 ans
Niveau : 63
Jetons : 3129
Points d'Expériences : 2031
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Unys
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Ruby L. Jones
est un Topdresseur Spé. Type
– Oui, je vais essayer... Merci d'être toujours là pour moi, Alban. L'émission ne se serait-elle pas transformée en un immense plateau de tournage pour le nouveau nanar Pokéwoodien, là ? Non ? On aurait cru, mais pas à cause du jeu. Le format de l'émission et son contenu pourrissait déjà bien assez le rendu final pour le rendre nanardesque. En tout cas...

Joli pirouette ! Le coup avait été rattrapé et la bouche de la Sidérella totalement cousue pour quelques instants au moins. Quoique, c'est plutôt son cerveau que l'on coud, dans ce cas de figure... Rah ! Mais qu'est-ce qu'on s'en fiche ! Le plus important était que personne n'y verra rien de suspect, hormis les individus en connaissance de la véritable situation de ce faux couple. Seul petit problème : il faudra désormais que Ruby joue ce caractère peu assuré qui n'était plus le sien depuis des mois déjà, celui de la fille en manque de confiance, un peu prude sur les bords et fuyarde des caméras. Quoiqu'en réalité, le dernier aspect lui correspondait plutôt bien. À l'heure actuelle, l'étudiante aurait mille fois préféré être de corvée de nettoyage avec Gaston plutôt que de s'afficher comme l'une des coqueluches d'une émission au public ayant une moyenne d'âge d'environ quatorze ans.

Jouant donc le jeu, elle sourit à Alban alors que celui-ci s'éloignait pour s'accaparer l'attention de la caméra. Soit ! Même si ça n'avait été que pendant quelques secondes, cela permit à Ruby de souffler un peu et de constater que son camarade avait visiblement le chic pour les répliques phares. Dire que cela avait probablement fonctionné chez la plupart des téléspectateurs... Étaient-ils à ce point en manque d'affection, pour reporter leur solitude sur un contenu en partie préfabriqué et digne d'une série à l'eau de rose du dimanche ? Il faut croire que oui. Mais en même temps, si le staff ne fait rien pour rendre ça plus crédible... Au contraire ! Sidérella ne mystifia que davantage cette réplique, la rendant ainsi exceptionnelle aux yeux et aux oreilles du spectateur basique qui n'aboutit pas au moindre consensus. Avait-on le droit de la condamner pour ça ? Malheureusement non. La créature avait les pouvoirs... jusqu'à ce que la voix de Billy s'élève depuis un petit appareil électronique. Une épreuve ? Comment ça, une épreuve ? Alors cette émission ne relevait pas seulement de la simple cohabitation entre couples, avec quelques règles fugaces en supplément histoire d'amuser le spectateur ? Apparemment, non ! Cette production a décidément prévu de mettre les binômes dans des situations plus tortues les unes que les autres. En espérant que cette Sidérella ne leur ait pas donné quelques idées, auquel cas Ruby allait très certainement en prendre pour son grade.

Les minutes passèrent. Tous les couples furent rassemblés sur la grande plage, bien que certains arrivèrent évidemment en retard. Jamais on n'échappera aux éternels retardataires ! Quoiqu'il en soit, le déroulement de l'épreuve ne fut même pas expliqué. Oh que non ! Avant toute chose, Billy s'amusa à séparer les couples alors que ceux-ci tentèrent de se rassurer. Mais... quel est le but de cette manœuvre ? L'objectif n'est-il pas de prouver que les couples pouvaient tout traverser ensembles ? Visiblement, la direction n'avait pas pu s'empêcher de sortir cette épreuve issue du cortex cérébral d'un pur génie ! À prendre avec des pincettes, évidemment. Cette épreuve allait être aussi géniale qu'Ace pouvait se montrer un bon professeur. Autant dire qu'on n'était même pas au zéro mais plutôt dans le négatif. Dans les tréfonds du négatif.

La rousse regarda donc Alban s'éloigner, mimant néanmoins une certaine mine attristée. Avait-elle été assez crédible ? Ruby n'en sut rien. La seule chose qui n'échappait pas à sa conscience, dans l'état actuel des choses, c'était le sourire béat de Jafar Nom que Billy s'était permis de caser avec la malheureuse. Well... Et pourquoi Jafar ? Evidemment, elle n'osa pas poser la question et se contenta d'attendre les instructions pendant qu'Alban fut envoyé avec... Chloe Clo, c'est ça ? C'est à se demander lequel des deux étudiants était le plus à plaindre, quoique Ruby n'hésita pas une seule seconde à voir son sort comme bien pire. Les regards et sourires de ce Jafar étaient extrêmement perturbant. Il ne lui manquait d'ailleurs plus qu'une bien jolie moustache ainsi qu'un turban pour ressembler au vrai. Néanmoins, la rousse n'avait aucunement envie de s'identifier à Jasmine. Bien trop... voilà. On ne dira rien à son sujet, de peur de vexer les fans.

Les minutes continuaient de passer et toujours aucune instruction ou révélation quant au contenu de l'épreuve, si ce n'est un petit "allez vous changer ! On veut des tenues adaptée pour la plage !" de la part de ce cher Billy qui faisait de l’œil à la caméra. Une baignade, peut-être ? Ruby haussa les épaules et se contenta d'aller piquer un sweat pour couvrir la partie supérieure de son corps. Porter uniquement un maillot de bain en face de ce Jafar... Et puis quoi encore ? Pourquoi pas un cosplay de barmaid accompagné de mimiques félines ? Non, non et non. Juste non. Et pourtant, la Pyroli n'eût guère le choix. Hein ? Ah ! Je ne parle pas du cosplay, mais du fait de devoir ne porter qu'un maillot de bain seulement. Elle frissonna. Non, ce n'était pas à cause de vent mais bien des clins d’œil de cet abruti consanguin. Et d'ailleurs, il respectait parfaitement le cliché. Il ne parlait que de sa sœur, de sa sœur et encore de sa sœur. N'y voyez pas là une forme de jalouse de la part de Ruby mais plutôt un ras-le-bol total. Si seulement Jafar pouvait se taire ne serait-ce qu'une petite minute... Ah ! C'est beau d'espérer ! Pourtant, il fallait redescendre sur terre et constater avec effroi que le garçon faisait tout le contraire... et d'une façon on ne peut plus désagréable, qui plus est.

– Tu ressembles pas à ma sœur mais t'es charmante, tu sais ? Tu mérites mieux que l'autre fragile là-bas. Eh, pourquoi tu restes avec lui d'ailleurs ? Tu sais, ma sœur et moi, on partage tout. On n'aurait pas de problèmes à t'accepter.

QUE QUE QUOI ? Mais ce type a perdu des neurones ou bien...? Pire ! Il lui manque carrément un cerveau. Oui, c'est ça. Son cheminement était truffé d'erreurs. Et pour une raison qui lui était inconnue, Ruby ne put s'empêcher de soulever toutes ces erreurs, bien qu'elle les garda pour elle-même. Premièrement : pourquoi un rentre-dedans aussi peu subtil ? Si on traduisait ses propos, ça donnait carrément "Eh ! Ça te dit un threesome ?" Well, non. Désolé. Ensuite, pourquoi est-ce qu'il a été assez abruti pour qualifier directement Alban de fragile ? Après tout, il est sensé être l'amour éternel de la rousse. Si cette dernière avait agi naturellement, pour sûr qu'un coup serait parti et que Jafar ne s'en serait pas remis avec un bon moment. Ensuite, comparer une fille qu'on drague à sa sœur, c'est malsain. Très malsain. Même si c'est pour lui dire qu'elle ne lui ressemble pas, ça part d'une pensée dégueulasse. Conclusion : Jafar, tu es sans aucun doute l'un des plus abrutis de cette émission. Autant dire que Ruby eût un très gros freeze mental lorsque Billy annonça les règles de l'épreuve. Cet incestueux... allait devoir étaler de l'huile sur le corps de la malheureuse Pyroli ? Non. Non. Veto de narrateur. Veto ! Et veto de personnage, par la même occasion !

– Je te jure que si tes mains se baladent, elles serviront de pendentif à mon Branette.

Clair, concis mais très peu charmant. Quitte à passer pour une yandere en direct, elle n'en avait rien à faire. Elle tenait à ce que son corps ne soit pas parcouru par les mains baladeuses d'un dalleux consanguin. Et pour ce simple désir, Ruby s'efforça de gagner un maximum de temps, repoussant continuellement l'échéance alors que Jafar la poursuivait avec un sourire béat on ne peut plus répugnant. Quel genre de pensées se cachait derrière ce rictus niais ? Elle ne préféra pas l'imaginer une seule seconde, au risque de se dégoûter en très peu de temps. Déjà que fuir assez subtilement pour ne pas trop attirer l'attention sur elle était une tâche bien difficile, autant ne pas la compliquer avec l'apparition intempestive de quelques vomissements qui, en plus d'être peu glamour, réduiraient drastiquement les chances de réussite de la mission. Une flaque de vomi (désolé pour l'image)... Quel merveilleux tue-l'amour !

Ahem. Il n'empêche que... quelqu'un ? À l'aide ? Il se trouve que la Pyroli ne pouvait plus reculer, au risque d'attirer les remarques de Sidérella et de Billy. Était-ce la fin ? Jafar allait-il réellement pouvoir en profiter ? Objection ! Poissirène ! ... Hein ? Qu'est-ce qui venait de se passer ? Pourquoi est-ce qu'Alban faisait rouler sa nouvelle partenaire dans le sable ? Pourquoi est-ce que tout le monde se mettait à l'imiter. Et, d'un coup, pourquoi est-ce que Ruby se fait pousser sans aucune délicatesse – merci qui ? Merci Jackie et Michel Jafar – et rouler de la même façon jusqu'à la mer ? Si elle n'avait pas eu les réflexes nécessaires à une habile réception, pour sûr qu'elle se serait retrouvée la tête dans le sable, à la façon d'une autruche. Mais au final, la rousse se laissa rouler jusqu'à la mer. Après tout, si ça lui évitait d'être auscultée par l'autre immonde personnage. Quoique... qui sait où est-ce qu'il a pu poser ses mains en faisant rouler Ruby ? Elle-même ne le savait pas. Mais les caméras, elles, ne mentiront pas.

Dans tous les cas, l'épreuve avait vite tourné au grand n'importe quoi. Et même si le binôme dans lequel Ruby avait été placée contre son gré ne gagna évidemment pas, le pire avait été évité et c'est tout ce qui comptait. En dehors de ça, de petite tensions semblaient naître chez les couples comprenant un individu un peu trop possessif sur les bords. Mais d'un côté, ces individus n'avaient pas totalement tort. Pour sûr qu'Orren aurait sûrement eu sa réaction, face à ça. D'ailleurs, comment réagira-t-il s'il venait à tomber sur cette émission ? Le doute planait mais Ruby ne laissa rien paraître et se contenta de rejoindre Alban. Allez, au revoir Jafar. Plus la miss était loin de toi, mieux elle se portera. Et bonjour Chloe, cela dit en passant. Arrête de t'asticoter et va-t'en, par pitié. Et puis, c'est quoi ce regard insistant sur la rousse ? C'était carrément stressant. La ciblée soupira avant de prendre la main d'Alban pour l'éloigner, quoique le laisser aurait très certainement pu aider à la séparation entre Chloe et Sei.

– Merci. Un peu plus et je lui coupais vraiment les mains. Par contre, j'avoue ne pas comprendre l'objectif de la direction. Avec ce genre d'épreuves, les couples se fragilisent déjà par eux-mêmes. Je pense surtout à la blonde que tu te coltinais. Elle n'a pas l'air du genre très fidèle. Ce simple constat fut alors achevé par un haussement d'épaules. Ruby s'épousseta afin de se débarrasser des grains de sable les plus coriaces et remit aussitôt un sweat afin de ne se couvrir, notamment parce qu'elle n'aimait pas pressentir ces regards pourtant lointains, ceux des téléspectateurs intrusifs. Pire encore que Jafar, il y avait ces adolescents aux délires solitaires un peu lubriques. Honnêtement, la topdresseuse n'avait aucunement envie de devenir une de leurs icônes. Jamais. Déjà que nourrir les ragots de pyjama party de Vanessa et ses amies n'était pas particulièrement glorifiant... Avec de la chance, peut-être que regarder les choses se produire suffira.

Petit bémol : "avec de la chance", chose qui était totalement absente dans la définition même de Ruby. À ne pas compter là-dessus, donc. Et c'est bien dommage ! En avoir ne serait-ce qu'un peu n'aurait pas été de trop, bien au contraire ! Mais évidemment, il a fallu que ce soit plutôt la malchance habituelle qui dirige la suite des opérations. Celle-ci ne s'est d'ailleurs pas privée de faire revenir l'insupportable voix de Billy à travers le matériel que les jeunes ne devaient surtout pas perdre. Que voulait-il encore ? De toute manière, chacun de ses passages ne signifiait rien de bon, Ruby avait pu le comprendre avec les quelques situations précédentes.

– Salut les jeunes ! Le temps que notre public réponde à notre premier sondage de popularité, rendez-vous à la piscine de l'hôtel ! Une surprise y attend tous les couples ! Hehehe...

Une surprise ? Quel genre de surprise ? Ruby arqua un sourcil puis regarda Alban, au moins tout aussi sceptique qu'elle l'était présentement. Dans tous les cas, une surprise offerte par la production ne pouvait pas être bonne, encore moins dans ce genre d'émissions abrutissantes. Par contre, une seule et unique interrogation subsistait : où est le fameux hôtel ? La Pyroli, contrairement à d'habitude, n'avait fait aucun repérage sur l'île, préférant déjà établir le profil de quelques couples afin de les briser plus aisément. (Merci de ne pas sortir cette dernière phrase de son contexte, ahem.) Mais sans doute ne fut que de courte durée puisqu'elle n'eût qu'à suivre les onze autres binômes qui, malgré leur intellect en décadence, semblaient être dotés d'un certain sens de l'orientation. Soit ! Ruby se saisit de la main d'Alban et tâcha de ne pas sembler trop distante avec lui. Même si ce n'était que pour marcher, il fallait jouer le jeu.

Eût alors lieu un débarquement massif de jeunes dans l'enceinte du grand hôtel. Le bâtiment blanc fut aussitôt contourné au profit d'un espace aménagé comprenant la fameuse piscine, un mini parc, un espace de détente et une baie vitrée donnant directement sur le salon principal de l'hôtel. Ah ! Si seulement il n'y avait eu que cela. Une fois que tous les couples furent présents, Billy sortit de nulle part – littéralement puisqu'il s'était téléporté en compagnie de la Sidérella – avec un immeeeeeeense sourire (toujours aussi faux, cela dit en passant). D'où tenait-il ce rictus ? À en juger par ses regards "discrets" sur l'enveloppe qu'il tenait... meh. C'était facile de supposer. Laissons plutôt parler la réalité.

– Encore salut les jeunes ! Les concernés répondirent à l'unisson un "Salut Billy !" (référence à Martin Mystère casée. Au revoir.) Voilà quinze minutes que notre sondage s'est clos et notre huissier est déjà présent. Nous pouvons donc vous transmettre les résultats du concours de popularité ! Mais avant ça, vous devez savoir que les trois couples les plus populaires auront le droit à... une chambre de couple qui garantira votre intimité ! Quoiqu'il y a une caméra infrarouge, histoire de voir si la couette se met à faire des mouvements, hehehe... Mais la production vous garantit que l'angle avec lequel la caméra a été placée ne vous affichera pas nus... normalement ! Il s'esclaffa alors comme un Phogleur pendant que certains commencèrent déjà à s'embrasser en public et plus si affinité. Bien plus, même. Un peu trop pour la télévision. Sérieux, c'est pas censuré ? Ah. Ok. D'accord. Hophophop ! On calme ses ardeurs, les jeunes ! Vous êtes frais et dans la fleur de l'âge mais... attendez au moins de vous retrouver en privé ! Sous de nombreux regards, Billy se mit à décortiquer l'enveloppe, de laquelle il fit ensuite en partie sortir un papier cartonné griffonné de quelques inscriptions. Sans doute les noms des trois couples. Oh oh oh ! Si je ne m'y attendais pas...! En troisième place, nous avons Chloe Clo et Sei Clodettes ! Félicitations à vous deux ! Sidérella vous guidera plus tard dans l'une des chambres. Il remonta davantage le papier afin de voir les seconds noms. Ouuuh ! En deuxième place se trouvent Lukas Le Pavillon et Cassiopée Ainejy qui pourront désormais sceller leur décennie d'amour fou par une nuit torride, grr ! ... Franchement ? Vous voulez savoir ce que Ruby en pensait ? Elle avait de la peine pour Billy qui s'affichait ainsi à la télévision, et de manière aussi ridicule, qui plus est. Mais bon ! Maintenant que les deux couples les plus bas avaient été nommés, l'étudiante ne stressait plus du tout, pour la simple et bonne raison qu'il n'y avait aucune chance qu'Alban et elle soient premiers. Et en pôle position de notre sondage, avec plus de 40% des voix... Alban et Ruby ! Il semblerait que la belle et son séducteur ayant revu son orientation pour elle vous aient conquis ! Mes félicitations à vous deux !

Applaudissements. Et... et QUOI ? Ne fais pas la grimace, Ruby. Retiens-toi. Retiens-toi. Comment est-ce que cela était possible ? Il ne s'était pourtant pas passé grand chose en cette journée. Comment est-ce que le public pouvait être aussi... con et influençable ? Oui ! Ce sont les mots justes. Ces résultats ne pouvaient que naître des réflexions décrépites de téléspectateurs abrutis par une overdose de télé-réalité. Mais qu'importe ! Reporter la faute sur eux (bien qu'ils soient à 100% coupables) n'allait aucunement arranger la situation, d'autant plus Sidérella frappa dans ses mains pour demander le calme. Suite à quoi, elle guida les couples jusqu'à leur chambre, dans l'ordre où ils avaient été nommés. Quant aux perdants, eh bien... ils devront passer la nuit dans des dortoirs communs et séparés en deux genres. Well... c'est la merde ?

*Nous y voilà, mes chers tourtereaux. Vous pouvez désormais vous y changer, y prendre une douche ou quoi que ce soit d'autres. Mais ne commencez pas d'activités qui risqueraient de vous occuper pendant un trop long moment : le dîner aura lieu dans une heure. Nous en profiterons pour annoncer la prochaine règle.*

Sans même que Ruby ne puisse arrêter la Sidérella dans son élan, cette dernière se téléporta on ne sait où, laissant sur place un couple totalement dépité mais qui s'affichait néanmoins comme particulièrement heureux... à l'extérieur en tout cas.

– Euh... On se débrouille comment, là ? chuchota-t-elle à destination de son camarade, ayant auparavant vérifié que personne ne les surveillait. On peut toujours essayer de trouver la caméra pour la masquer "accidentellement" avec un vêtement. On n'aura pas besoin de dormir ensembles, comme ça.

Malgré son calme apparent, la rousse était en panique totale. Partager un lit avec quelqu'un d'autre qu'Orren ? Jamais. Désolé Alban, mais il ne fallait pas non plus que cette fausse relation prenne une trop grosse ampleur.

– Je vais faire ça, oui.

Une recherche de Pokéball plus tard, un petit Fantominus apparut. La situation lui fut résumée par quelques chuchotements. Suite à quoi, il disparut en ricanant, l'air de rien. Et pendant ce temps, Ruby mentionna à Alban qu'elle allait occuper la douche pendant quelques minutes tout au plus, histoire de le laisser passer après si jamais l'odeur marine collant à la peau ne lui plaisait guère. Et c'est d'ailleurs pendant son seul instant privilégié sans qu'aucune compagnie ne la dérange – jusqu'à maintenant – que Speelse revînt informer sa dresseuse de sa traque à la caméra. Par quelques mimiques et déplacements, le spectre s'expliqua à Ruby qui n'eût pas grand mal à traduire les propos de son compagnon. Naturellement, salle de bain et toilettes étaient épargnées de la moindre intrusion. Seule la chambre en elle-même était placée sous surveillance. Seul souci : la caméra était placée au sommet du ventilateur de plafond. Plus farfelu tu meurs. Ne restait plus qu'à transmettre ces quelques informations à Alban, sans sortir de la salle de bain. Ruby se rhabilla après avoir fini – un détail mais à mentionner, voyons – puis entrouvrit la porte de la salle de bain.

– Alban, tu peux venir m'aider à me coiffer ? ... Quel prétexte bidon. Pourtant, cela devrait suffire pour un public de cet acabit. Elle attendit donc que le Voltali la rejoigne pour lui expliquer ce que son spectre lui avait transmis. Il n'y a bien qu'une seule et unique caméra. Seul souci : elle est sur le ventilateur de plafond. Pour coincer accidentellement un vêtement là-haut... faut le faire. Si tu te sens d'attaque pour bien viser, un peu mettre en scène une bataille de polochons ou un truc du genre. Le but, c'est de caler un oreiller devant l'objectif sans que ça fasse trop suspect. Tu le sens bien ?

C'est drôle mais on se croirait presque dans un passage de Death Note, non ?



I've slipped a cog to break theirs
Alban Abernaty
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Alban Abernaty
est un Pokeathlète Coach



L'île de la destruction
Alban Abernaty & Ruby L. Jones

Avec soulagement, Alban remarqua que Ruby jouait totalement le jeu qu’il essayait d’imposer. Grands dieux, que c’était difficile de ne pas rire ou pleurer - les deux étant malheureusement valables -. Par chance, la Sidérella parut satisfaite de leur piètre prestation qu’Alban estimait être tellement surjouée que c’en était affligeant. Mais après tout, la majorité des gens qui regardaient ce genre d’émissions stupides ne devaient certainement pas avoir assez de neurones pour déceler la supercherie. A moins que tous leurs camarades n’aient déjà découverts cette perle de la culture Pokéwoodienne grâce aux Givrali et à leur goût trop prononcé pour fourrer leur nez là où il ne fallait pas. Alban espérait qu’il pourrait s’octroyer quelques jours de battement avant que toute l’académie ne soit au courant et se mette à suivre avec délectation leurs mésaventures. Pauvre Alban qui ne connaissait pas l’option Replay… Mais soit !

Eloignant la Sidérella de sa partenaire, Alban fit son possible pour laisser souffler la demoiselle. Il se sentait déjà comme un Barpau dans l’eau, à flirter ainsi avec la caméra et avec le public. Une tâche qu’il pouvait accomplir sans trop d’états d’âmes, ce qui n’était probablement pas le cas de la jolie rouquine, puisqu’elle était déjà en couple. Autant essayer de l’arranger au maximum en reportant une partie de l’attention sur lui et en lui évitant des situations difficiles… Il savait déjà que dans tous les cas, ils seraient tous deux tournés au ridicule devant leurs camarades. Une réplique de plus ou de moins n’allait pas faire la différence. Il imaginait déjà ses connaissances du dortoir Voltali noter sur un calepin toutes ses maximes et les lui ressortir aux moments les moins opportuns ; pendant un cours d’Ace Stupide Creed, par exemple. Tentant de chasser de son esprit ces pensées parasites, Alban rejoignit Ruby lorsque la Sidérella cessa de s’intéresser à lui. Une première épreuve venait d’être annoncée à peine trente minutes après la fin de l’émission de présentation, et cela n’était pas pour rassurer le jeune homme. Et s’il avait su !

Sans explications, on le sépara de sa petite amie factice pour le caser avec Chloe Clo, une fille séduisante qui avait l’air d’avoir basculé tous ses points de culture et d’intelligence au profit du charisme et de la beauté. Comble de la malchance, on lui confia une bouteille de Monoï en lui demandant d’en étaler partout sur le corps à présent presque nu de la blonde. Et dire que ses seuls contacts « intimes » avec la gent féminine avaient été quelques câlins ou des baisers qu’on lui avait volé avec une brièveté qui lui permettait presque de les oublier… La partie étalage de Monoï avait cependant été rapidement remplacée par une partie de « roulons la Poissirène panée ». Le joyeux luron en cause ? Lui, évidemment. Mais dans le seul but de sauver Ruby ! - et de se sauver lui-même -. Il avait tout d’abord pensé à appeler le jeu « dinde panée », mais il se doutait que n’aurait pas été au goût de tous. Il avait donc pris de l’avance sur ses opposants et avait fait dégringoler Chloe en la roulant sans vergogne dans le sable. Il aurait pu avoir quelques scrupules, mais cette pintade gloussait avec tellement d’enthousiasme qu’il ne pensa même pas à la ménager. Hop ! Un petit coup dans l’eau et la voilà qui barbotait joyeusement, ses généreux attributs cachés dans une bonne profondeur de flotte. Partant de là, Alban su qu’il venait de se sortir d’une situation ô combien périlleuse.

Il n’eut d’ailleurs même pas à chercher longtemps Ruby car cette dernière venait de le rejoindre. Avec un sourire, il cessa aussitôt de regarder Chloe pour n’avoir d’yeux que pour elle. Il plongea ses iris dans les siens avec une expression mielleuse au possible et fit tout son possible pour ne pas se retourner vers Chloe qui était en train de bouder ostensiblement. Intérieurement, il faisait juste tout son possible pour ne pas laisser trainer son regard plus bas et admirer le corps parfaitement dessiné de la Pyroli. Pas que ça l’intéresse outre mesure. Ce n’était pas pour être méchant, mais il n’avait jamais eu d’attirance pour la jeune fille ; essentiellement parce qu’il l’avait toujours connue comme étant la « petite amie d’Orren ». Pour autant, il avait l’impression que s’il regardait plus bas que la limite qu’il s’était imposée - à savoir le bas du cou -, il se retrouverait foudroyé par un dieu nordique à la chevelure brune ondulée et au nom imprononçable. Oui Préfet, c’est bien de toi que je parle.

Quoi qu’il en soit, elle l’attrapa bien rapidement par la main et s’éloigna de Chloe qui fut aussitôt rejointe par Sei. D’un coup d’œil rapide, Alban su que leur petit « jeu » avait instauré quelques problèmes dans ce couple-là. Le garçon ne semblait pas vraiment content de voir sa copine se faire tripoter par un autre homme, mais il cessa bientôt de faire des remarques acerbes lorsque la blonde le fusilla du regard. Tiens ? Se faisait-il dominer à ce point par Chloe ? Une information qu’il faudrait qu’il garde précieusement. Mais en attendant, l’important était de continuer de jouer son jeu avec Ruby.

A l’écart des autres et - surtout - de la Sidérella, Alban et Ruby s’arrêtèrent pour faire le point sur la situation. Après s’être rapidement enquis de son état, Alban fut soulagé de voir que la rouquine était simplement de mauvaise humeur suite à cette épreuve stupide. Elle n’avait pas l’air choquée ou bouleversée, et ses répliques lui confirmèrent qu’elle n’avait donc pas trop subis les assauts pervers de son partenaire. Alban essaya tout de même de garder un air mi inquiet mi renfrogné afin de bien montrer au public que cet interlude où on touchait à sa petite amie ne lui avait pas plu. Et pendant ce temps, il réfléchissait aux mots de sa coéquipière. L’objectif de la direction. Les couples qui se fragilisent d’eux-mêmes. Il avait beau tourner et retourner les informations dans son esprit, il ne comprenait pas beaucoup plus que la rousse. Il détourna donc légèrement les yeux lorsqu’elle enleva le sable de son corps pour remettre son sweat, prétextant de surveiller sa Barpau chromatique qu’il finit par rappeler dans sa Pokéball pour ne pas qu’elle se retrouve écrasée sous des corps huilés de jeunes filles en train de batifoler dans l’eau avec leurs copains.

- Pas de quoi. Je n’allais tout de même pas laisser cet abruti te tripoter allègrement… lui répondit-il sans oser la regarder dans les yeux.

Ça devait sûrement lui donner un air plus profond, dans cette configuration. Se servant de ce passage pour faire courir son regard ailleurs, il en profita pour observer les autres couples. Certains semblaient totalement naturels, tandis que d’autres avaient des mines vexées. Une fille était même en train de pleurer au bord de la plage, tandis que son petit ami essayait de la consoler. L’île de la destruction… Et là, il comprit. Attrapant doucement Ruby par le poignet, il l’attira vers lui et colla sa joue contre la sienne. De son autre main libre, il passa ses doigts entre la chevelure rousse de la demoiselle, comme lors d’un moment intime et romantique que rien ne devait perturber. En vrai, il essayait simplement de lui faire part de ses réflexions sans que la caméra ne puisse voir ou entendre quoi que ce soit. Il espérait qu’Orren n’allait pas le tuer pour ce geste.

- Je pense avoir compris une partie de leur objectif. A mon avis, les couples viennent dans cette émission pour « tester » leur fidélité. Je suppose que s’ils se séparent avant la fin de la semaine, ils considèrent que c’est un échec. Dans ce but, la production essaye de les mettre dans le maximum de situations osées ou romantiques avec d’autres personnes pour « casser » les couples. Tout ça pour tenter de faire ressortir de la jalousie, des tensions, et peut-être de l’infidélité…

Il repensa à Chloe qui, effectivement, n’avait pas l’air d’être la fille la plus fidèle du monde. Il essaya de s’imaginer l’histoire cachée derrière leur participation à l’émission. En mettant de côté l’obligation et la contrainte comme c’était leur cas… peut-être que Sei l’avait menacée de la quitter si elle ne faisait pas plus attention à lui ? Et peut-être que Chloe faisait ça pour tenter de prouver à son petit ami qu’elle en était capable. Mais chassez le naturel et il revient à dos de Galopa… Hm. S’ils devaient décortiquer les raisons de participations de tous les couples en se basant sur des observations et des suppositions, ils n’avaient pas fini.

- Certains essayent peut-être aussi de se prouver que leur couple, c’est du sérieux. Comme tu le dis, avec un peu de chance, regarder suffira peut-être. Mais à mon avis, on a un rôle bien plus complexe que juste devoir regarder. Enfin… Je te propose qu’on essaye de sonder au maximum les raisons de participations de chacun. On en apprendra certainement beaucoup et on pourra adapter nos stratégies en fonction.

Il la relâcha et se décolla d’elle pour lui adresser un sourire. Pour le moment, ce n’était pas la peine de trop se tracasser avec tout ça. Ils auraient des repas tous ensembles… Ils discuteraient avec les autres aux moments les plus opportuns, pour n’éveiller aucun soupçon.

Dans un bruissement d’ailes, Zéphyr vint se poser sur son épaule et ses autres Pokémon le rejoignirent presqu’aussitôt. Alban déplora l’absence de Mistral, et un léger voile de tristesse passa sur son regard turquoise. Auster était cependant bien présent pour lui rappeler qu’il ne fallait pas qu’il se laisse aller, et il gratta le mollet de son dresseur lorsque les premières notes de la voix de Billy s’élevèrent de leur montre.

Une surprise ? Alban échangea un regard sceptique avec Ruby. Il n’était pas sûr que les « surprises » de la promotion soient particulièrement réjouissantes. Si c’était encore une bouteille de monoï, Alban risquait très probablement de l’enfoncer bien profond dans la gorge du présentateur… mais qu’importe ! Accompagné de la rouquine, il suivit le groupe jusqu’à la piscine de leur hôtel. Là-bas, ils se réunirent en arc de cercle devant une table couverte de roses rouges. Allez savoir. Après Le Bachelor, c’était apparemment une condition sine qua non des émissions de télé-réalité sur le thème de l’amour. Billy se matérialisa ensuite devant eux pour leur annoncer que… les couples qui avaient eu le plus de suffrages de la part des téléspectateurs allaient pouvoir avoir une CHAMBRE DE COUPLE.

Dans l’esprit d’Alban, ce fut le blanc immédiatement. Une chambre de couple, cela signifiait qu’ils n’allaient avoir qu’un seul lit deux places. Et qu’il dormirait donc avec Ruby si jamais ils étaient choisis. HELL NO.

Soudain plus paniqué qu’au départ, Alban écouta la suite des explications qui ne firent qu’aggraver son état mental déjà déplorable. Une caméra infrarouge. La couette qui se met à faire des mouvements… Affichés nus… Comme dirait Billy : Oh-em-gé. Tenir la main de Ruby ou la prendre dans ses bras était déjà le maximum qu’il puisse faire ; il n’avait pas envie que le campus entier pense qu’ils avaient fait des « choses » dans l’intimité de la chambre. Orren allait le farcir comme un fichu crabe façon James dans son café (coucou Sébastien). Tendu, le châtain se tourna vers Ruby avec une expression mortifiée. Pas du plus bel effet devant la caméra, mais peut-être penserait-on qu’il avait peur de se retrouver séparé d’elle, et que l’annonce des deux premiers noms le rendait nerveux. Jusqu’à ce que…

Justine éclata en sanglots juste à côté de lui, et Alban se sentit étrangement vidé. Il allait partager une chambre avec Ruby L. Jones. Il allait… Oh mon dieu.

Un sourire s’étala presque mécaniquement sur son visage, mais quiconque connaissait Alban aurait pu dire qu’il était faux et forcé. Complètement abattu, le châtain se retint de sauter dans la piscine pour s’y noyer sur le champ et suivit la Sidérella qui semblait prendre un malin plaisir à leur faire visiter les lieux. Elle se fendit même d’un petit commentaire encore plus crispant que le fait de devoir passer une nuit dans un seul lit. Une fois seuls, Alban ferma la porte et soupira en fermant les yeux. Ruby essaya de le titiller pour qu’il donne des idées, mais là, son cerveau était en mode blank total. Ce n’était pas la première fois qu’il allait dormir dans la même chambre qu’une fille, pourtant. Il fallait qu’il se calme. Réfléchis. Réfléchis. Réfléchis…

Sa camarade fut cependant la première à faire remarcher son cerveau, et elle proposa de trouver la caméra et de la masquer. Une idée plutôt bonne dans les faits mais… comment allaient-ils trouver une caméra sans paraître louche ?

- Je veux bien Ruby, mais… commença-t-il avant de s’interrompre quand elle fit sortir un Fantominus.

Mais oui ! Un Pokémon Spectre pouvait aisément flotter partout dans la pièce et repérer les engins cachés dans les murs ou les recoins inaccessibles pour eux. Sans paraître suspect, qui plus est. Rassuré par la nouvelle, Alban retrouva le sourire et laissa sa camarade aller prendre le premier tour de douche. Lui-même n’avait que peu été en contact avec l’eau de mer, mais il n’était clairement pas contre le fait de se laver. Il avait l’impression que l’odeur de monoï de ses doigts ne partirait jamais avec un simple lavage de mains… Se posant donc sur une chaise le temps que Ruby finisse ses activités, il fit sortir ses Pokémon et posa son aquarium vide sur une table. Mince, peut-être aurait-il dû demander à le remplir d’eau avant que la jeune fille n’aille occuper la salle de bain… Bah, tant pis. Laissant donc Ceres dans sa Pokéball, il fit s’assoir le reste de son équipe en face de lui et dispensa ses règles. Pas de problèmes. Pas de carnage. Et surtout, pas de dégradation des lieux.

Si Auster et Zéphyr semblèrent comprendre le message, ce fut plus compliqué du côté d’Aura, Hélios et Zénith qui étaient déjà en train de repérer les endroits qu’ils pourraient saccager pour satisfaire leur besoin compulsif de destruction. Alban les laissa cependant respirer quand Ruby l’appela depuis la salle de bain, et il fut clairement rassuré de la voir entièrement habillée lorsqu’il la rejoignit. Verrouillant la porte derrière eux, il s’assit sur le rebord de la baignoire en levant un regard interrogatif vers elle. Alors le topo… Une seule caméra, mais placée sur le ventilateur. Tordu, mais pas déconnant pour autant. S’il se souvenait bien, le ventilateur était placé juste au-dessus du lit. Pour avoir une vue directe sur eux, c’était le meilleur endroit…

- Je ne te cache pas que ça risque d’être compliqué. Néanmoins, j’ai un Larveyette qui a la Sécrétion particulièrement facile. Si on le titille, ça ne prendrait pas longtemps pour qu’il transforme cette chambre en véritable nid d’araignée. A partir de là, coincer un oreiller sur un fil collant ne serait plus compliqué du tout. Il faut juste que j’arrive à le convaincre et… attend…

Il ouvrit la porte et fit signe à Hélios de venir.

- Hélios, l’appela-t-il.

Le Larveyette l’ignora royalement et il dû répéter ses assauts plusieurs fois avant que le Pokémon ne consente à venir les voir. Une moue agacée sur le visage, le Type Insecte fusilla Alban de son petit regard mauvais. A partir de là, il lui expliqua le plan en lui demandant de faire un réseau assez complexe pour pouvoir retenir des oreillers sans qu’ils ne risquent de tomber dans la nuit, tout en faisant un effet assez « naturel ».

- Je suppose que ce serait te sous-estimer que de penser que tu n’en es pas capable, n’est-ce pas ? lui dit-il avec désinvolture.

Il savait que le meilleur moyen d’obtenir des résultats avec cette petite diva était de le titiller sur son égo. Le Larveyette lâcha un soupir indigné, comme pour lui faire comprendre qu’il en était bien évidemment capable, et Alban se tourna vers Ruby.

- Ok, problème résolu. Reste plus qu’à sortir d’ici et simuler une bataille de polochons, non ? T’en fais pas, je suis sûr qu’avec les Pokémon de mon équipe, cette activité passera comme étant 100% naturelle.

Il lui adressa un sourire taquin puis sortit de la salle de bain pour retourner l’attendre sur un siège. Une fois qu’il la vit sortir de la pièce, il attrapa le premier oreiller qui lui passait sous la main pour la viser. L’oreiller atterrit tout droit dans la figure de la rousse, et Alban continua son assaut, envoyant cette fois délibérément les autres coussins à côté pour ne pas lui faire mal. La partie se lança et ses Pokémon se joignirent à la fête sans y avoir été invités. Zénith attrapa un traversin et le fit tournoyer autour de sa tête en renversant la majorité des objets posés sur les commodes - à savoir des bouquets de roses et des petites boîtes à l’emballage métallique suspect -. Auster utilisa ses pouvoirs psychiques pour faire léviter des oreillers et les envoyer dans toutes les directions. Zéphyr piailla d’affolement et s’envola dans toute la pièce en hurlant de façon stridente. Barber quant à lui était sagement perché sur un meuble et il observait la scène avec un désintérêt calculé.

Roulant sur le sol pour éviter un assaut d’oreillers, Alban éclata de rire et se délecta de la quantité astronomique d’oreillers dans cette pièce. Comme dans un jeu d’espionnage, il se laisser rouler au sol en riant anormalement fort. Pris d’une soudaine idée, il envoya un petit coup dans les fesses de son Goélise qui s’envola en pépiant d’indignation et alla se réfugier sur le ventilateur éteint. Coup de bol, ses plumes cachaient certainement une bonne partie de la caméra ; l’occasion rêvée pour envoyer Hélios en mission !

Le Larveyette comprit immédiatement ce qu’on attendait de lui. Esquivant Aura qui roulait vers lui d’un bond agile, il se positionna sur une table basse et hurla sur tout le monde. Il n’eut évidemment pas à se forcer puisqu’il avait le théâtre dans le sang ; et que de toute façon, hurler lui était tellement naturel qu’il pouvait le faire sur un claquement de doigts. Feignant donc la colère, il balança des jets de soie blanche partout dans la pièce. Bien rapidement, le plafond fut couvert de toiles glauques. Alban en profita pour lancer naturellement des oreilles se pendre aux fils ; ce qui donnait un aspect assez étrange à la scène. Bientôt, Ruby et lui parvinrent à obtenir le résultat escompté, et Alban se laissa tomber à bout de souffle sur le lit. Essuyant d’une main négligente la transpiration sur son front, il regarda sa « petite ami » et soupira.

- Je vais… prendre une douche… crevé… bégaya-t-il avec la voix d’un amoureux transi mais complètement épuisé.

Des fois qu’il y aurait des micros quelque part… Se levant ensuite, il alla s’enfermer dans la salle de bain et pris une rapide douche. Juste à temps pour le repas ! Propre comme un sou neuf et habillé d’une nouvelle tenue du soir que la production avait prévu pour lui, il offrit son bras à la rouquine.

- Si vous permettez, ma chère… dit-il en faisant une courbette volontairement ridicule.

Laissant ensuite ses Pokémon enfermés dans la chambre, il traversa le grand couloir et aperçu Nicole et Carl. Le garçon lui adressa un sourire poli mais Nicole le snoba royalement ; sans doute avait-elle encore en travers de la gorge la victoire des deux faux amoureux. Ils les suivirent cependant en discutant de choses et d’autres et en ponctuant leurs échanges de gloussements exagérés, jusqu’à arriver dans une immense salle à manger.

Pièce privatisée, la salle à manger était composée d’une unique longue table où étaient installés 24 couverts. Le plan de table n’avait pas été fait, mais Alban alla s’installer avec Ruby au beau milieu. Voyant que peu de participants étaient déjà-là, il se pencha vers la rousse pour lui expliquer la raison de ce choix.

- Ici on aura une position centrale et on pourra tout observer et écouter.

Puis il se dégagea d’elle et accueillit avec des sourires les autres couples qui venaient d’arriver. Après dix minutes, tout le monde fut installé à sa place, et Alban soupira en constatant que Chloe s’était assise juste à sa gauche - et que sa main parfaitement vernie était posée sur sa chaise, bien trop près de ses fesses pour qu’il ne se sente pas menacé -. Il fut cependant plutôt satisfait de voir qu’il était juste en face d’Ariane et Milo, avec qui il n’avait pas eu l’occasion de parler depuis le départ.

Des serveurs vinrent alors garnir la table de différents mets raffinés et Alban fut stupéfait de constater tous les plats chers qu’il y avait. On ne lésinait pas sur les moyens ! En outre, l’aspect « buffet » de ce repas lui permettrait de s’adresser plus facilement aux autres. Une volonté de la production, sans aucun doute ; après tout, avec chacun son assiette déjà servie, ils n’auraient pas eu autant d’occasion de dialoguer. Il se servit donc de tout ce qui lui faisait envie, profitant de ce moment pour échanger avec les autres. Si certains couples étaient enclins à la discussion et l’invitèrent sans soucis dans leur sphère privée, d’autres lui adressèrent à peine un regard et se contentèrent de faire bande à part. Alban fit cependant bien attention à toujours parler avec Ruby ou à l’inclure dans ses conversations afin que leur distance ne soit pas trop suspecte. Au bout d’un repas qui dura une bonne demi-heure, le châtain constata qu’il n’avait pas beaucoup avancé dans ses observations, mais que cette première mise en confiance allait lui permettre d’avoir pas mal de résultats dans le futur. Rassasié après avoir mangé autant, il s’apprêta à se lever et à retourner dans sa chambre lorsque Billy entra dans la pièce après avoir ouvert la porte d’un coup de pied peu élégant - pour l’effet spectaculaire, aurait-il dit -.

- Mes cheeeers petits amours. J’espère que vous avez fortement apprécié les prouesses culinaires de nos cuisiniers cinq étoiles ! Maintenant que vous êtes tous bien repu, je vais vous laisser aller vaquer à vos occupations, avec pour seule règle d’avoir regagné vos lits avant 23h ! - pas de retrouvailles nocturnes à la belle étoile, donc ! -. Pour autant, je tenais à vous faire part de queeeelques petites faits concernant ce bel hôtel. Premièrement ; comme vous l’avez remarqué en arrivant sur l’île, votre réseau téléphonique ne passe plus. Et c’est bien normal, car notre charmante île n’est pas couverte par vos opérateurs ! Vous pourrez néanmoins consulter vos emails et vos sms via les bornes disséminées un peu partout dans les couloirs. Elles sont garanties 100% sécurisées, donc nous ne lirons pas les messages que vous enverrez, de même qu’il n’y aura pas de caméra à ces endroits précis. Pour ne pas que vous passiez votre temps là-dessus, elles ne sont fonctionnelles que de 21h30 à 22h30. Bien ! Si vous avez des questions n’hésitez pas à me demander, car je suis évidemment à la pointe de la technologie !

Il fit un clin d’œil à Alban et reprit son discours.

- Deuxième point ; comme nous vous l’avons dit, chaque journée sera soumise à une règle particulière ! Les règles seront toujours annoncées la veille pour le lendemain, et une nouvelle règle efface forcément l’ancienne ! Je vais donc ce soir vous annoncer celle que vous devrez respecter pour votre seconde journée sur l’île de la destruction ! Elle a été tirée au sort par la main innocente de notre huissier de justice… j’annooooonce…

Il sortit une petite enveloppe de son costume et Alban sentit son corps se figer. Une règle additionnelle ? Etrangement, il le sentait mal. Vraiment mal… Billy sembla cependant plutôt enthousiaste - ce qui n’était pas rassurant du tout -, et il éclata de rire avant de leur dicter l’énoncé :

- … demain, à chaque fois que vous entendrez le mot « ECUREUIL », les filles devront se jeter dans les bras du partenaire masculin LE PLUS PROCHE D’ELLES et ne plus avoir les pieds qui touchent le sol ! Oh-em-gé ! Voilà qui annonce de charmantes parties de Chacripan perché ! A noter qu’évidemment, vous devrez absolument prendre en compte le garçon le plus proche de vous mesdemoiselles, et ce, même s’il ne s’agit PAS de votre petit ami. En outre, un garçon peut évidemment tenir dans ses bras plusieurs demoiselles, il n’y a pas de soucis à cela ; la limite étant bien évidemment la force brute de ces chers apollons ! La règle prendra effet à partir de minuit et sera vétuste à 23h - heure de votre couvre-feu -. D’autres épreuves sont à prévoir pour demain, mais nous vous en dirons plus au moment venu. Notez bien qu’une règle non respectée vous vaudra une pénalité sévère ! Et sur ce jeunes gens… passez une agréable soirée d’amour !

Il tournoya sur lui-même puis quitta la pièce après avoir fait son numéro de présentateur radio. Well… Ce n’était pas vraiment une bonne nouvelle, mais dans l’immédiat, ils n’auraient pas à s’en inquiéter. Quittant donc la pièce, ils reprirent le chemin de leur chambre en marchant silencieusement dans un couloir désert.

- Faisons notre possible pour rester collés l’un à l’autre et il ne devrait pas y avoir de problèmes, rassura-t-il la Pyroli avec un sourire qui se voulait confiant.

Pour autant, il n’était pas sûr que cette règle les arrange. D’un côté, il savait que la production allait encore tout faire pour séparer les couples ; ce qui voulait dire qu’inévitablement, Ruby se retrouverait avec un autre. Et de l’autre côté, Alban n’était pas sûr de pouvoir supporter plus de trois fois le poids d’une charmante demoiselle se jetant dans ses bras. Son genou était certes en bien meilleur état depuis que Calliope s’occupait de lui, mais il n’avait pas forcément confiance en sa « force brute » - comme avait dit Billy - pour bien gérer la situation. M’enfin… il s’en préoccuperait le lendemain…

- Je vais aller consulter mes messages à une borne. Je suppose que tu vas faire de même donc… on se retrouve dans la chambre ?

Il prit ensuite congé de sa petite amie et fila jusqu’à une borne. Trouvant ce qu’il cherchait, il s’empressa d’allumer la machine et d’entrer ses identifiants. Paniqué à l’idée de crouler sous une trentaine de messages de camarades de classe - ou pire, sa famille -, il sentit son cœur s’arrêter en voyant qu’il n’avait pas moins de… 60 messages. En une journée ? Sérieux ?!

Il fit défiler les expéditeurs rapidement. Comme il s’y était attendu, il avait reçu des messages de pas mal de ses camarades de classe. La nouvelle était allée plutôt vite dans le campus, visiblement. Raaah… Dépité, il vit que sa petite sœur lui avait également adressé un mail où elle se moquait allègrement de lui. Il la rassura, elle et ses parents, puis se concentra sur d’autres expéditeurs qui lui donneraient plus de fil à retordre. Par chance, il n’avait reçu aucun message de Calliope ou de Max… En revanche, il en avait une bonne dizaine d’Orren. La boule au ventre, il décida d’ouvrir ceux-là en premier et… tomba sur des messages plutôt remontés de son Préfet.

Avec soulagement, Alban constata cependant qu’Orren ne lui en voulait pas. Il s’agissait majoritairement de messages où transparaissait son inquiétude, sa haine de Jackie, sa colère envers les autres candidats, sa haine de Jackie, et des appels à faire attention à Ruby. Il soupira. Bien… Son Préfet était parvenu à faire la part des choses. Rédigeant un court message visant à lui assurer qu’il ferait tout son possible pour ne pas que les autres garçons se montrent trop entreprenants avec sa petite amie, Alban lui promit de la protéger au mieux. Il hésita puis ajouta quelques salutations envers Spike. Puis, consultant ses autres messages, il ignora la majorité d’entre eux et vit qu’environ 50% provenaient de Nolan. Hm… Il doutait que son colocataire ait vu l’émission… Libra ? Bingo. Ouvrir les messages fit carrément freezer la machine, et Alban décida de s’en arrêter là. La Type Psy allait devenir infernale si elle n’avait pas de nouvelles de lui, mais que pouvait-il y faire ? Il se déconnecta, éteignit la machine et retourna retrouver Ruby dans leur chambre.

La jeune fille arriva bien après lui et il lui désigna avec un sourire satisfait, l’oreiller qui était toujours en place devant la caméra. En outre, et pendant le temps qu’avait duré son absence, il avait demandé silencieusement à Zéphyr de dispenser des Ultrasons juste à côté de la caméra pour brouiller les éventuels micros. Ainsi, ils pourraient parler à haute voix sans risquer d’être enregistrés.

- On fait comment pour cette nuit ? lui demanda-t-il.

Le plus logique était évidemment de laisser le lit deux places à Ruby. Alban pourrait dormir par terre pour une fois, tout en espérant qu’ils ne gagneraient plus ce genre de jeux débiles. Il préférait largement dormir dans un dortoir plutôt que devoir se contenter du plancher d’une chambre d’hôtel luxueuse.

- Je t’emprunte ça, lui dit-il en piquant le couvre-lit et en le posant au sol comme une sorte de sac de couchage improvisé.

Plusieurs couvertures ayant été prévues, il en piqua une à sa camarade et se construisit un lit de fortune. Quelques oreillers en plus et voilà qu’il était paré pour passer une nuit désagréable mais pas en totalité. Observant ensuite du coin de l’œil la rouquine, il remarqua qu’elle avait peut-être l’air soucieuse… Quoique, il ne la connaissait pas trop donc lire ses expressions était encore un peu difficile pour lui.

- Tout va bien ? Si tu veux parler, ne te gêne pas en tout cas…

Puis il lui adressa un sourire et se prépara pour la nuit de tranquillité qu’ils allaient passer avant de devoir se jeter de nouveau dans la cage aux fauves.

- On n’a pas beaucoup avancé mais ça ira mieux demain, la rassura-t-il. Bonne nuit en tout cas. Profite en bien pour te détendre et te reposer.

Il éteignit ensuite la lumière et regagna son lit de fortune grâce à l’éclairage naturel de son Noctali. Auster éteignit ensuite ses anneaux et il s’endormit après avoir tourné quelques secondes dans son inconfort.

***

Il sentait une sorte de courant d’air près de son visage. Estimant qu’il s’agissait juste de Zénith ou Mistral qui ronflait, il grogna et se retourna. Une main se posa alors sur son épaule et il ouvrit brusquement les yeux.

Comme dans un film d’horreur, le visage effrayant et en gros plan de Sidérella le fit hurler intérieurement.

- NSIFOIJZOD ?FZFJIOJFZJPOJPOPOJNLNNLNKNLNLNPODHJAPOJDPOAJEPOAJO !!! cria son esprit tandis que sa voix était trop paralysée pour sortir.

Il sursauta violemment et ses Pokémon se levèrent en faisant un formidable boucan. Sidérella était à deux centimètre de son visage, et elle se releva triomphante, sa caméra sur son épaule. Qu'est-ce qu'elle foutait-là celle-là ?!!!

*Ah-ah ! Surpris les tourtereaux ! Comment se fait-il qu’Alban dorme sur le sol alors que sa chère et tendre dort sur le lit ? S’est-il passé quelque chose entre vous deux ? Oh là là, je veux des informations croustillantes !!!*

Reprenant progressivement son calme, Alban fit venir ses Pokémon jusqu’à lui. Auster commença à faire briller ses anneaux mais le châtain l’en empêcha d’un regard. La lumière s’éteignit brusquement et ils se retrouvèrent tous dans l’obscurité, uniquement éclairés de la flamme au bout de la queue du Reptincel. Alban ne savait pas trop ce que Ruby était en train de faire mais il ne la voyait pas. Il espérait cependant que ce boucan ne l’avait pas trop affolée.

- C’est rien… dit-il avec une voix ensommeillée.

Le ton de sa voix indiquait clairement à Ruby qu’il ne fallait pas qu’elle panique. Laisse-moi faire petite Pyroli, tout se passera bien. Avec une expression d’amoureux transis, il se recroquevilla sur lui-même, le regard légèrement brillant.

- Juste que… Avec l’épreuve de cette après-midi, et la perspective de celle de demain… C’est un peu compliqué pour nous, on va dire. Quel petit ami resterait à ne rien ressentir lorsque celle qu’il aime se fait toucher par un autre homme ? Il y a inévitablement des tensions entre nous, même si elles ne sont en réalité adressées qu’aux autres. On s’est un peu pris le bec ce soir avant d’aller se coucher, mais ça ira mieux demain. Je suis juste trop… hem… possessif on va dire…

Il se tourna vers la rouquine avec une petite mine.

- Pardonne-moi, Ruby… lui dit-il comme un aveu, avant de poser légèrement sa main sur le lit pour espérer qu’elle la saisisse.

Sa cabriole pour s’en sortir s’était-elle soldée par une réussite ?


Dernière édition par Alban Abernaty le Lun 1 Mai - 16:38, édité 1 fois
Ruby L. Jones
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Icon : [Mission] L'île de la destruction [PV Ruby] [Terminé] Ru-icon
Taille de l'équipe : 19
Région d'origine : Unys
Âge : 24 ans
Niveau : 63
Jetons : 3129
Points d'Expériences : 2031
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Ruby L. Jones
est un Topdresseur Spé. Type
Un plan ? Oui. Un peu tiré par les cheveux certes, mais un plan. Cela suffisait amplement aux deux jeunes pour camoufler cette insidieuse et insipide caméra. Laisser des milliers de personnes avoir accès à de telles images ? Ce n'était rien de bien grave puisqu'il ne se passera en réalité rien. Là est justement le problème. En ce qui concerne les autres couples participants, si rien ne se passe, c'est qu'il y a cojone quelque part. Et quitte à être embourbé jusqu'au cou dans un tel bordel, pourquoi ne pas y plonger carrément la tête ? Quoique si tout était bien réalisé, personne ne se doutera de rien... à priori. Voilà quelque chose que Ruby n'appréciait pas. S'il y avait la moindre chance d'échec et que cette mineure soit finalement la plus bruyante, alors la situation ne fera qu'empirer. Sur quelle suite est-ce que cela donnerait ? Échec de la mission, réprimandes éternelles de Jackie et blason Pyroli entaché à jamais. Au nom d'Arceus ne sait quelle fierté, jamais la rousse n'abandonnera. Et pourtant, jamais elle ne sera prête à se donner totalement à ce "jeu" tordu.

Elle laissa néanmoins les négociations entre Alban et son Pokémon se poursuivre jusqu'à ce que les deux partis arrivent à trouver un arrangement. Quoique cela ressemblait davantage à de la manipulation, étant donné la hardiesse avec laquelle la créature accepta de prendre part au plan une fois que son dresseur eût mentionné l'estime. Avait-il réellement besoin d'en venir à de tels procédés pour qu'un bestiaux l'écoute ? Mais d'un côté, la Pyroli ne put que compatir. Avec certains cas particuliers dont elle taira le nom, ses relations avec son équipe n'étaient parfois pas des plus enviables. Quoiqu'il en soit, voilà que les formalités furent réglées bien rapidement. Alban put ainsi quitter la salle de bain tandis que Ruby y resta encore un petit moment afin de simuler une préparation quelconque, ne serait-ce que pour ne pas éveiller les soupçons. Quelques minutes plus tard, elle quitta donc la pièce et, aussitôt qu'elle eût fermé la porte, un coussin traversa la salle principale pour s'écraser rapidement quoique sans violence sur son visage. Hein ? Quoi ? Ah oui ! La bataille ! Si tôt ? Peu importe ! Tant que la caméra était cachée, cela laissait la topdresseuse totalement indifférente.

– Kya ! Oui, kya. Et souvenez-vous en bien, car vous ne l'entendrez probablement plus jamais, sauf si situation contraignante... Ce qui n'est pas à espérer. Attends voir !

Alors que le coussin s'échoua à même le sol, l'étudiante s'accroupit pour le ramasser et se rua sur le côté pour éviter une éventuelle attaque multiple. Et, n'écoutant que sa conscience qui – pour l'occasion – lui braillait "profites-en pour avoir ne serait-ce qu'un bon souvenir sur le tableau", Ruby jeta le coussin précédemment ramassé dans la direction d'Alban, échangeant ainsi avec lui bon nombre de polochons. Ne parlons même pas des Pokémon qui vinrent se joindre à la joute, dont ceux du Voltali ainsi que quelques rares compagnons de Ruby dont Hao qui esquivait avec grâce malgré son handicap, sans répliquer une seule fois ainsi que Queen qui ne se gêna pas une seule fois pour répliquer en grande pompe à l'aide de ses tentacules. Intervînt alors le maestro, quelques minutes après l'engagement de la bataille. Avec un certain talent pour la comédie (à s'en demander s'il finirait ami ou bien rival d'Oxydd, si ce dernier daignait pointer le bout de ses griffes). Il ne fallut que peu de temps pour que la pièce ressemble à un repaire d'insecte un peu irrespectueux du mobilier. Et comme prévu, l'objectif de la caméra avait été caché. À moins qu'un technicien ninja ne s'immisce dans la chambre en plein milieu de la nuit (ce qui serait fortement déconseillé, avec les quelques esprits susceptibles de veiller), les deux jeunes auront une nuit de repos bien méritée, quoique Ruby se demandait toujours comment est-ce que le souci du lit allait être réglé.

Mais avant même qu'un seul débat ne soit engagé, le garçon s'en alla prendre une douche à son tour. Après une telle bataille, pour sûr qu'il fallait. Heureusement pour la rousse, elle semblait encore fraîche. Pas d'odeur, pas de transpiration. Était-elle au moins humaine ? Non. Juste Pyroli. Juste une machine de guerre conçue par Jackie dans le but de prendre le contrôle de l'académie, disaient certains. Mais que ferait une machine de guerre ici ? C'est à vous de me le dire ! Pour le moment, elle se contentait d'attendre que le Voltali revienne, s'occupant de temps à autre en jouant avec son Kungfouine comme s'il n'était qu'un bébé. Et pourtant, cela faisait désormais quelques mois que la petite bête est née. Malgré sa cécité, Hao se débrouillait de mieux en mieux, tirant profit de ses autres sens bien plus aiguisés pour s'adapter à ce monde. Il pouvait d'ailleurs compter sur le soutien de la plupart de l'équipe de Ruby dont la Viskuse encore présente qui arracha la pauvre bête des bras de la rousse pour la câliner un peu trop fort. Et pourtant, jamais le combattant ne protesta. On ne refuse pas l'affection offerte par autrui, devait-il se dire.

Alban sortit enfin de la salle de bain, tout frais. Et dire que le soleil embrassait déjà l'horizon, en raison de cette saison froide qu'est l'hiver. Cela ne pouvait signifier qu'une seule chose : l'heure du dîner approchait. Et si aucun mouvement n'était noté d'ici quelques minutes, ce cher Billy se fera un véritable plaisir de notifier les élèves via ce mécanisme intrusif qu'est cette montre flashy servant de relais direct entre les participants et le staff. D'un naturel galant, le garçon offrit son bras à la rousse qui sut immédiatement comment réagir, non pas grâce à des films à l'eau de rose mais plutôt à son éducation. Le voyage aurait d'ailleurs pu être un minimum agréable si de tels souvenirs n'avaient pas été déterrés. Nicole et Carl, des personnages aussi snobs que ridicules. Autant dire que leur connerie touchait des sommets. Ruby était-elle réellement obligée de maintenir une conversation à priori stable avec ce couple qui lui rappelaient fortement les autres enfants de riches qu'elle croisait lors de certaines soirées huppées à Volucité ? Il semblerait. Allez. Ne craque pas. N'ose même pas déballer leur connerie aux yeux. Tiens-toi à ton rôle. Chose bien plus facile à dire – ou à penser, dans le cas présent – qu'à faire. Néanmoins, la présence du Voltali à ses côtés eût au moins le mérite d'agir comme une sorte de catalyseur, lui rappelant sans même prononcer le moindre mot qu'il ne fallait pas perdre de vue l'objectif de cette mission.

Heureusement, le trajet ne dura pas éternellement, bien au contraire ! Écourté au maximum, il n'avait été long que d'une dizaine de minutes. Dix minutes de souffrance. Comme quoi ce bâtiment était tout de même assez grand... Bref ! Les couples s'installèrent à table dans une cohue sans nom, engageant cinquante conversations à la seconde. C'est avec un naturel particulier que les "gagnants" (si on pouvait les appeler ainsi) s'assirent au milieu de la table. En face d'elle, Ruby retrouva cet immonde personnage qu'était Jafar. Il souriait comme un abruti – pour ne pas dire Noctali – et s'essayait à quelques clins d’œil. N'ayant néanmoins pas la technique, le résultat fut plutôt comique à voir. Et à côté de lui se tenait évidemment sa sœur, Nala. Et bien que les airs de la fille semblaient plus rassurants, ils cachaient en réalité une mentalité toute aussi sale, si on se fiait aux quelques propos que l'autre pervers avait tenu il y a quelques heures, sur la plage. Naturellement, Ruby tenta de s'immiscer dans un maximum de conversations, parfois avec l'aide d'Alban. Elle évita néanmoins l'abruti au maximum. Cette rancune, même si naturelle et totalement non jouée, allait forcément ravir les spectateurs.

C'est donc dans une ambiance à première vue que le repas s'engagea et se poursuivit jusqu'à ce que le fringant Billy vienne interrompre la marmaille pour faire une annonce on ne peut plus... quoi ? Rassurante ? C'est possible, ça ? Il semblerait. Apparemment, des bornes seront mise à disposition sur un créneau spécifique, afin de reprendre contact avec le monde extérieur. Dès lors, Ruby ne put s'empêcher de sourire. Elle pourra au moins rassurer Orren et se justifier auprès de sa famille, si jamais cette dernière avait eu le malheur de tomber sur l'émission par pur hasard. Autant dire qu'elle était impatience, la demoiselle ! Sa joie fut néanmoins anéantie avec un boulet de démolition (I CAME IN LIKE A WREEEEECKING BAAAAAAAALL) lorsque l'énergique présentateur passa à sa seconde annonce. Une règle ? Quelle règle ? Est-ce que c'était réellement une règle, ça ? Pourquoi "écureuil" ? Pourquoi tant de bêtise ? Rah ! Elle ne chercha même plus à savoir et se contenta de soupirer malgré les propos d'Alban qui se voulaient rassurants.

– J'espère que ça ira... Heureusement, l'entendre mentionner les bornes la soulagea ne serait-ce qu'un instant. Elle hocha la tête avant de donner une quelconque réponse maladroite, au cas où on les écouterait. Oui. J'espère que ma famille ne s'en fait pas trop pour moi.

Les deux se dispersèrent alors sans que cela ne paraisse suspect puisque d'autres couples suivirent le mouvement. Décidément, ces bornes étaient convoitées. Ruby se rappellera d'en trouver une au plus vite avant qu'elles ne soient toutes occupées. Et pour cette fois, peut-être qu'elle épargnera sa famille de ce calvaire. Une discussion avec Orren sera bien plus rassurant et apaisante, quoique certainement sous légère tension en raison de ce milieu particulièrement hostile.

Et évidemment, le temps semble toujours passer plus vite quand les meilleures choses arrivent. La rousse regarda l'heure et se retrouva aussitôt contrainte de lâcher la borne afin de prendre congé dans la chambre. Il allait bientôt être 23h. Autant ne pas être en retard, ce qui reviendrait à choper une pénalité pour raison triviale. Elle y retrouva donc Alban, comme prévu. Revînt aussitôt à la charge le problème du lit. Pour sûr qu'ils n'allaient pas dormir dans le lit. Bien que le Voltali s'était toujours montré bienveillant jusqu'à présent, il ne suffisait que d'un mouvement incontrôlé pendant la nuit pour que le tout se finisse en compris désastreux. Ruby se gratta néanmoins la nuque avec un air gêné. Dormir par terre ne la dérangera pas vraiment pas Alban se désigna finalement en premier.

– Tu n'étais pas obligé, tu sais ? Mais je t'en dois une. Parole de Jones.

Le plus marrant avec cette réplique ? C'est qu'il suffisait simplement d'en changer le ton pour que le contexte prenne un tout autre cap. On pouvait passer du pirate au snob, de l'amie shojoesque à la fille blasée... Ok, j'arrête. Tout ça pour dire qu'elle prit ses aises dans le lit, bien qu'avec quelques remords. Est-ce qu'Alban n'allait pas choper de sales courbatures suite à cette nuit inconfortable ? Ce ne serait pas le meilleur moment puisqu'il aura besoin d'être au mieux de sa forme, au cas où il devrait se retrouver à porter plusieurs filles en même temps. Pour sûr que Ruby était soucieuse, pour le coup.

– J'insiste quand même. Tu n'étais pas obligé de te désigner, j'aurais pu le faire, lança-t-elle sur un ton légèrement sec, bien qu'elle ne lui en voulait pas particulièrement. Sa voix se radoucit néanmoins pour poursuivre la réplique. Et tout va bien pour le moment. Tu devrais te reposer au lieu de t'en faire autant pour moi, tu vas avoir besoin de toutes tes forces demain.

Et aussi étrange que cela puisse paraître, elle mit un certain temps à trouver la position idéale, alternant régulièrement entre diverses possibilités. Les pensées qui la hantaient vis-à-vis de la situation actuelle du Voltali ne l'aidait aucunement à se sentir bien. Mais aussiôt qu'un jeune Kungfouine soit venu s'asseoir en tailleur sur le lit, posant une de ses mains sur l'épaule de sa dresseuse, cette dernière se sentit mieux, comme relaxée.

– Merci Hao, chuchota-t-elle alors qu'un sourire illumina son visage. Bonne nuit à tous.

***

Lendemain matin. Conditionnée pour se lever avant même que le soleil ne fasse son retour, Ruby ouvrit les yeux bien assez tôt, ce qui lui laissa tout le loisir de méditer sur la situation actuelle sans jamais parvenir à un seul consensus. La situation était donc si désespérée ? Il semblerait. Et encore ! Ce n'est par rapport à ce qui la surprit une ou deux heures plus tard. Elle ne savait vraiment pas. Sans entraînement matinal, son quotidien se retrouvait chamboulé à un tel point qu'elle en perdit toute notion du temps. Bref ! Une certaine pipelette intrusive fit son apparition, découvrant ainsi la situation actuelle : éloignés. Ils étaient éloignés l'un de l'autre. Ô combien grande fut la surprise de la Sidérella qui se rua immédiatement sur Alban pour obtenir des explications. C'est maintenant que vient l'instant pseudo-triste, alors ? Il semblerait. Ruby devra suivre le jeu à la perfection étant donné que sa mine fatiguée avait disparu il y a bien longtemps. Plus aucun moyen de cacher ses émotions de surface ! Elle se contenta donc de dévier du regard en serrant les draps alors que le garçon se fourvoya en explication, néanmoins avec une certaine habileté. Était-ce inné ? Dans tous les cas, cela arrangea bien la situation du binôme !

– Je... Pour l'instant, elle se plongea dans les signes de nervosité qu'elle aurait eu auparavant face à ce genre de situation. Sa lèvre inférieure s'en retrouva donc compressée entre ses dents tandis qu'elle mima quelques légers tremblements. À peine dix secondes plus tard, la voilà à relever les yeux vers Alban qui avança sa main sur le lit, misant finalement tout sur des réconciliations émouvantes. C'est maintenant que la culture (si on peut appeler ça comme ça) cinématographique entre en jeu ! Hésitante, la rousse relâcha l'emprise qu'elle avait sur le drap et avança lentement sa main, la stoppant néanmoins au dernier moment pour finalement couvrir celle d'Alban. Parfait. Plus qu'un truc triste... Auto-mutilation mentale, génial ! Cette technique paya néanmoins puisque la demoiselle se remémora quelques souvenirs assez douloureux pour que ses yeux s'humidifient au bout d'une vingtaine de secondes. Non... C'est aussi de ma faute, j'aurais dû être plus réactive hier... C'est à moi de me faire pardonner, Alban.

Et voilà qui était fait ! Le final sembla d'ailleurs assez grandiose aux yeux de la Sidérella pour que celle-ci ne demande pas "le bisou ! Le bisou !" comme l'auraient fait la plupart des enfants de bas âge. Fiou ! Il s'en était vraiment fallu de peu.

*Bien ! Voilà qui est mieux ! Je suis persuadée qu'une telle scène ne fera que vous rapporter encore plus de fans ! Et plus d'audimat également, hihi... Mais n'oubliez pas la règle spéciale d'aujourd'hui : lorsque vous entendrez "écureuil", vous dev-...*

La chute. Le malaise. Ruby quitta le lit et se rua sur Alban pour l'étreindre, veillant à ce que ses pieds ne touchent pas le sol. Autant dire que la position actuelle n'arrangeait rien. La Sidérella regarda néanmoins la scène d'un œil dubitatif.

*C'était à titre informatif, vous saviez. Mais je suis heureuse de voir que la règle n'a pas été oubliée. Bien ! Je m'en vais réveiller les couples restants, vous pouvez vaquer à vos occupations pendant quelque temps !*

Et elle s'éclipsa aussitôt. Ruby lâcha Alban dans la seconde qui suivit, totalement couverte de rouge de gêne. Cet "écureuil" n'aurait donc pas été compté ? Malheur ! Un effort de commis pour rien. Un effort gênant qui plus est, ou du moins assez pour que ce passage en particulier ne soit pas coupé au montage. Foutue émission.

– Erm... Vu qu'il nous reste du temps, je vais aller m'entraîner dehors. Et comme je n'ai pas envie d'entendre "le mot qu'il ne faut pas prononcer" au moment où je suis seule, sans savoir quel détraqué est le proche du moi... Je me vois contrainte de t'emmener. Désolée d'avance !

Sans même attendre une quelconque réponse – on ne dit pas non à une Pyroli qui veut s'entraîner, malheureux ! – la rousse fila vers la salle de bain, ne serait-ce que pour se changer. La douche viendra après l'effort, évidemment. Mais pour le moment, elle fut heureuse de constater qu'un temps de "répit" était offert en début de matinée, de quoi lui permettre de poursuivre ses bonnes vieilles habitudes. Elle quitta d'ailleurs la salle de bain aussitôt qu'elle fut prête et pria Alban de se dépêcher. (La fille qui presse le garçon... On aura tout vu *pan*) Elle profita d'ailleurs de ce délai pour s'étirer alors que Hao resta sur le lit, à méditer. Il ne fait nul doute qu'il ne se joindra pas à cette session d'entraînement. Ne connaissant guère le décor qui l'entourait, le Kungfouine ne pouvait se permettre de courir sous peine de se faire stopper violemment par un obstacle.

– Juste au cas où, tu me dis si le rythme est trop soutenu, hein. Je n'y fais pas vraiment attention en général, ahah !

Une fois que son camarade eût terminé de se préparer à son tour, elle l'entraîna dehors en trottinant d'abord à travers les couloirs. Non ! Pas de petit déjeuner, ça viendra après. Autant forger la volonté en même temps que le corps. Bref ! Quelque peu soucieuse, la Pyroli regarda très souvent à côté ou même derrière elle pendant qu'elle poursuivait sa course, de peur de perdre son camarade de vue. Oh que non ! Il ne le fallait absolument pas. Ce serait potentiellement affreux, autrement. Et quitte à ce que l'entraînement devienne un tantinet moins rigoureux, la jeune préféra assurer ses arrières (autant dire que ça valait aussi bien au sens propre que figuré, avec le tas de dégénérés ici-bas). Elle fut d'ailleurs étonnée de croiser Loukas Le Pavillon en train de courir, lui aussi. Et même sans sa chère Cassiopée, il semblait bien se porter. Avait-il à se point confiance en elle ? Il faut dire que dix ans, c'est quand même énorme ! Pour sûr qu'aucune preuve physique n'égale ce temps passé. Ah ! Les inséparables... Ils seront certainement des concurrents de taille. Néanmoins, Ruby ne s'en soucia pas plus longtemps une fois qu'elle en fit la remarque discrète à Alban, quitte à ralentir encore une fois son rythme. Attendez un peu ! Alban ! Où était Alban ?

– ... non. Non. Non. Non. Non. Si. Si. Si. Si. Si. Il semblerait que tu sois allée trop vite pendant un temps, ma grande ! Et sans même entendre une quelconque plainte... Franchement ! Qui m'a filé un personnage aussi rêveur ? Ah oui ! Moi-même. ALBAAAAAN ? T'ES OÙ ? TU M'ENTENDS AU MOINS ? RÉPOOOOOONDS ! JE NE VEUX PAS ENTENDRE UN SEUL "ÉCUREUIL" SANS QUE TU NE SOIS À CÔTÉ ! ... Et un personnage parfois ahuri quand désespéré, aussi. Et merde. D'accord. Ça ne compte pas. Ça ne compte PAS.

Et soudain, la petite montre grésilla. Et merde².

– Eheheheh chers participants ! Je crois que je viens d'entre un "ÉCUREUIL", pas vous ? Et l'objet raccrocha immédiatement.

Billy. Tu n'es qu'un enfoiré. Amicalement. Peu importe où se trouvent la caméra et le micro qui t'ont permis de savoir ça, tu restes un enfoiré. Voilà. Quoiqu'il en soit, la voilà en situation plutôt périlleuse. Alban ? Absent ! Le plus proche serait Loukas, alors ? Peut-être, mais il n'est plus en visuel. Ooooooook...

– Ah ! J'oubliais ! Si ces demoiselles ne voient personne, marchez jusqu'à apercevoir un garçon et sautez-lui au cou ! Il raccrocha encore une fois. Définitivement, espérons.

Et voilà que Ruby se retrouvait dans une situation encore plus chiante qu'avant. Marcher et espérer tomber sur Alban ? Une chance sur douze, c'était trop peu ! Pourtant, elle n'avait pas d'autre choix que de miser sur cette même chance. Aouch ! Autant dire qu'elle était mal barrée. D'ailleurs, un rire masculin se démarqua de tout. Jafar. Jafar en train de se vanter d'avoir une nénette à son cou, plus précisément. Ruby déglutit. D'où provenait la voix ? Après tout, tant qu'elle ne le voyait pas – utilisons-les-termes-de-Billy-contre-lui-bonjour ! – elle n'aura pas à l'enlacer. Parfait ! La rousse se lança donc dans un exercice que Jackie avait l'habitude de faire pratiquer aux Pyroli : une simulation Metal Gear. Et autant dire que pour sauver sa peau, Ruby réalisa des prouesses physiques qu'elle n'aurait jamais pensé tenter d'habitude. Et, alors qu'elle avançait discrètement, elle chuchotait sans cesse des "Albaaaaaaan !" jusqu'à espérer tomber sur le Voltali. Espérons que la découverte ne soit pas mauvaise...

HRP :



I've slipped a cog to break theirs
Alban Abernaty
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Région d'origine : Hoenn
Âge : 17 ans
Niveau : 70
Jetons : 20638
Points d'Expériences : 2487
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pokemon
Hoenn
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Alban Abernaty
est un Pokeathlète Coach



L'île de la destruction
Alban Abernaty & Ruby L. Jones

La nuit avait été vraiment trop courte. Tout s’était pourtant globalement bien passé avant d’aller se coucher. Leur petite exécution du plan pour cacher la caméra avait été couronnée d’un franc succès - mais après tout, les résultats étaient forcément satisfaisants quand on titillait l’égo d’Hélios - et ils avaient même pu prendre contact avec leurs proches. Le seul bémol selon Alban avait été l’annonce de cette nouvelle règle qui planait sur leurs têtes et qu’ils auraient à subir le lendemain… Sérieusement, qui avait bien pu avoir une idée aussi tordue ? Le châtain n’en savait rien, mais il se félicitait de n’avoir pas encore assez bien dressé Barber. Au moins, son Pijako serait globalement incapable de répéter ce qu’il entendrait vu qu'il avait du mal avec le son euil. Et autant dire qu’un Pijako qui se bloque sur le mot tabou une journée durant, ça pouvait très rapidement faire de votre vie un enfer. Mais pas de panique puisque ce n’était pas le cas ; ce qui était le seul point positif de cette histoire. Malgré les quelques reproches de Ruby à son égard - reproches slash remerciements. Alban avait encore du mal à bien cerner la rousse -, le Voltali s’était contenté de se rouler en boule dans ses couvertures. Finalement, il n’était pas si mal que ça, ici. La première journée était déjà finie, et la seconde allait certainement s’écouler rapidement. Dans un battement de cils, ils seraient tous les deux de retour à l’académie… Tout du moins l’espérait-il. Il n’était plus dans l’Arène des Hunger Games. Ici, il allait pouvoir dormir sur ses deux oreilles. Ou pas…

Le réveil fut incroyablement brusque et, si Alban n’avait pas été roulé dans sa couverture tel un rouleau de printemps, il aurait certainement agressé physiquement Sidérella par pur réflexe. C’était quooooi cette intrusion ?!! Le cœur battant à tout rompre, il tenta de se calmer et d’apaiser ses Pokémon. Si Auster allumait ses anneaux, le type Spectre allait certainement remarquer les toiles sur le plafond. Et ça, il ne le fallait pas. Détourner l’attention ? Ouais ! Par quels moyens ? Le yaourt, encore et toujours ! Nan, retirez cette pensée de votre esprit. C’est sale.

Alban usa donc de ses talents de conteur à l’eau de rose - talent acquis après avoir eu ses neurones grillés par un trop plein de téléréalité - pour embobiner Sidérella. Et sa tactique fut payante ! Aux anges, le châtain essaya de camoufler sa satisfaction. Il devait absolument faire semblant d’être triste s’il voulait que la supercherie ne soit pas découverte. Il glissa donc une main sur le rebord du lit de Ruby - en priant le ciel pour ne pas que ses doigts tombent sur quelque chose qu’ils n’auraient jamais dû tâter - et entendit la rousse bafouiller. Le tout devant la caméra à l’affût de Sidérella, évidemment ! Doucement, il sentit que la main de Ruby se posait sur la sienne. Il était peut-être encore endormi mais ce contact ne lui provoqua aucune émotion. Ni timidité, ni attraction. Il la laissa donc faire, surpris par son propre manque de réaction. Et dire que lorsque Max lui avait saisi la main au cours des derniers mois, il avait à chaque fois ressenti un petit picotement le long de ses doigts… Sensation qui n’était pas étrangère à celle qu’il ressentait en présence de Calliope ou Alizée, d’ailleurs. Etrange…

Chassant cependant les pensées parasites de son esprit, Alban prit volontairement une expression à la fois triste et radieuse - si, si, c’était possible ! Expression facile n°14 du panel de visages d’Alban en mode téléréalité ! - et soupira.

- Tout va bien… lui murmura-t-il avec une voix caressante qui lui donnait plus des airs de prédateur sexuel à la sortie d’une école maternelle qu’autre chose.

Mais certes ! La scène fut suffisante aux yeux de Sidérella, et celle-ci leur rappela la règle du jour. La réaction fut immédiate ; d’un coup, Ruby sauta hors de son lit comme si elle était montée sur ressorts et alla se planter dans les bras d’Alban qui… se mit à rougir sous l’effort. HUFF. Il n’avait pas été préparé à un tel choc. Ses bras légèrement tremblants, il tenta de maintenir tant bien que mal la jeune fille - plus âgée et presque aussi grande que lui - jusqu’à ce que Sidérella ne leur annonce que cela ne comptait pas. Pas encore. Hébété, Alban sentit le poids de Ruby quitter ses bras et cette dernière frémir d’embarras. Hm. C’était… gênant ? Ouais, carrément. Ne faisant cependant aucun commentaire, Alban se contenta de sauter sur la perche qu’on lui tendait pour changer de sujet. Entraînement matinal ? Il acquiesça dans le noir. Lui aussi avait l’habitude de s’entraîner le matin, donc ça ne lui changerait pas grand-chose… Avant même qu’il n’ait pu répondre néanmoins, la Pyroli s’était déjà enfermée dans la salle de bain.

Bah. Tant pis. Doucement, Alban réveilla ses autres Pokémon. Habitué à se lever aux aurores, il s’étira et fut aussitôt opérationnel. Auster alluma rapidement ses anneaux et le châtain alla farfouiller dans sa valise quelques affaires pour la journée. Règle de l’émission oblige, il allait encore devoir se coltiner un short de bain et un sweat… Bon. Ça n’allait pas vraiment le déranger puisqu’il ne comptait pas courir de toute façon. Se levant, il attendit donc que Ruby sorte pour aller lui-même se changer dans un espace clos où la rouquine ne risquait pas de débouler d’une minute à l’autre. Il enfila sa tenue peu pratique et rejoignit la rousse. Wait. Rythme trop soutenu ? Son cerveau encore embrumé par le réveil option Sidérella mit quelques secondes à comprendre. Ruby ne comptait-elle pas… Le faire courir, quand même ?

- Heu attend Ruby, ne me dis pas que tu comptes…

Mais trop tard. La rousse était déjà sortie de la chambre en trottinant, et Alban ne trouva d’autre moyen que de la suivre précipitamment, ses Pokémon sur les talons dans un chaos sans nom. Ne comprenant pas trop ce qui se passait, sa petite équipe commença assez maladroitement la course habituelle de la Pyroli. Wait ! Alban essaya de rattraper Ruby mais il ne pouvait s’empêcher de ménager naturellement son genou. Malgré sa guérison grâce aux bons soins de Calliope, Alban restait encore réticent à l’idée de malmener son corps. Il n’avait pas envie que le morceau de métal qu’il avait de coincé dans le genou se déplace et bousille quelque chose. Dans un même temps, il devait gérer ses Pokémon. Peu habitués à commencer un entraînement sans un débriefing explicatif - après tout, on était organisé chez Alban ! -, la majorité d’entre eux patinait un peu en arrière, encore à moitié dans le gaz. Si Auster et Zéphyr s’en sortaient avec les honneurs, Zénith, Aura et Hélios étaient quant à eux à la traîne. Sans parler de la pauvre Ceres, qu’Alban avait carrément dû laisser dans la chambre faute de temps pour la récupérer dans sa Pokéball… Espérons qu’il ne lui arriverait rien entre temps. Argh !

Sortant du bâtiment à la suite de Ruby, Alban essaya de l’appeler plusieurs fois pour qu’elle s’arrête. Malheureusement, la Pyroli était en mode « entraînement matinal » de Jackie et elle ne se retourna même pas. Rah ! Et dire qu’ils étaient obligés de rester près l’un de l’autre pour contrer cette fichue règle du jour ! Exaspéré par le manque d’esprit d’équipe de sa camarade, Alban s’octroya une pause le temps de briefer ses Pokémon.

- Barber, Aura, Hélios. Retournez dans la chambre surveiller Ceres pour qu’aucune autre personne ne s’approche d’elle. Vous êtes exemptés d’entraînement pour ce matin. Zéph’, Auster et Zen’, vous venez avec moi.

Et, se relevant, il sprinta en direction de Ruby. Malheureusement, et alors qu’il pensait que la jeune fille allait suivre le sentier qui s’enfonçait dans la forêt et qu’Alban l’avait vue emprunter, il ne la trouva pas. Ben heu… Elle avait changé de direction ou quoi ?! Attendez… Cela voulait-il dire qu’il l’avait PERDUE DE VUE ? Bon sang, Orren allait le tuer. Et elle aussi, si elle se retrouvait plus proche d’un autre candidat que de lui. Quoique… Du moment que le mot magique n’était pas prononcé…

Accélérant le pas - dans la mauvaise direction, sinon ce n’est pas drôle - pour retrouver sa binôme, Alban sentit son cœur cogner contre sa poitrine. Il avait peu l’habitude de ce genre d’exercice, et les Hunger Games avaient déjà tiré sur le maximum de ses capacités actuelles. C’était qu’il était handicapé, lui, ma bonne dame ! Il parvenait tout de même à courir à une allure plus que convenable - mais plutôt minable pour une Pyroli, on ne va pas se mentir - et aurait peut-être déjà rattrapé Ruby si cette dernière avait suivi le sentier. RAH ! C’était quoi cette logique Pyrolienne de toujours passer par les chemins les moins évidents et les plus dangereux ?! Excédé, Alban s’arrêta pour regarder autour de lui. Il avait peur de l’appeler à voix haute car cela indiquerait aux potentiels gens autour qu’ils n’étaient pas un couple si soudé que ça. Aaargh ! Comment pouvaient-ils communiquer ?

Alban était encore en train de réfléchir à comment se sortir de cette course d’orientation improvisée lorsque sa montre grésilla. Quoi ? Une annonce de Billy ? Naaaaan ! Pas déjà ! De si bon matin ?!! Alban leva son poignet pour qu’il soit plus proche de son oreille, et la voix du Présentateur résonna dans sa partie de Bois. Merde. Son ton et son pouffement de rire ne disaient rien qui vaille. Sentant son sang se figer, Alban se crispa lorsqu’il entendit que le premier mot tabou du jour avait été prononcé. Ah… Ahaha… Alors qu’il venait de perdre Ruby… Sérieux ?! KARMA ?!!

Plus le temps de la chercher à l’improviste. Alban sentit une bouffée d’adrénaline monter en lui comme une drogue. Objectif ? Retrouver Ruby dans la seconde. Il y avait peut-être d’autres runners du matin comme eux. Il suffisait qu’il y ait un seul garçon et… Nan. Il préférait ne pas y penser. Se tournant vers Auster, Alban le regarda droit dans les yeux. Mon coco, ce n’était pas le moment de déconner. Vraiment pas.

- Mon grand. Flaire la piste de Ruby et mène-nous à elle.

Puis, levant son poignet devant lui, il se tourna vers Zéphyr. L’oiseau chromatique vint aussitôt se poser avec docilité sur son avant-bras, prêt à exécuter sa tâche.

- Zéphyr. Vole haut et repère-là en utilisant ton Regard Vif. Dès que tu as une piste, redescend et vient nous aider à la trouver plus vite.

Il donna une impulsion d’un geste du poignet et le Goélise s’envola dans un bruissement d’ailes feutré. Son équipe au point, restait donc à régler les détails. S’ils ne pouvaient avancer que lentement à cause des arbres de cette forêt… IL ALLAIT ABATTRE LA FORÊT ! #aucunrespectpourlesécolos

- Zen. On suit la piste d’Auster jusqu’à ce que Zéph’ revienne. En attendant, tu peux trancher tout ce qu’il y a à trancher. L’objectif numéro un c’est Ruby. Et si vous trouvez d’autres mâles sur la route... - il tapa son poing droit contre la paume de sa main gauche avec un air menaçant -. On les dégomme proprement.

Puis, d’un même mouvement, les trois protagonistes commencèrent leur course. Comme Alban s’y était attendu, Ruby avait bel et bien quitté le sentier principal. Auster flaira rapidement sa piste et aboya pour leur dire de le suivre. Ses pattes bien entraînées avançaient à bonne vitesse, mais ses oreilles s’assuraient qu’Alban suivait toujours. Avec agilité, le Noctali se faufilait entre les arbres et sautait au-dessus des buissons. Juste derrière, Zénith s’assurait de creuser un chemin propre pour son dresseur. A coup de Griffe et de Flammèche, il écarta les buissons et faisant tomber les branches dangereuses. Sans s’arrêter une seule fois, Alban suivit ses Pokémon. Bon sang ! Où pouvait bien être Ruby ? Et jusqu’à où avait-elle couru ? Ils s’étaient vraisemblablement trop éloignés tous les deux, chacun partant dans sa propre direction. Eh merde… Comment tout cela allait finir ?

Brusquement, il vit un éclat blanc se faufiler entre les branches hautes et venir voleter devant lui. Zéphyr avait repéré Ruby ! Avec des piaillements, il communiqua la position de la rousse aux deux autres Pokémon, qui accélèrent d’un même mouvement. Ooook, la dernière ligne droite ! Comme un sprinter aux Jeux Olympiques (catégorie paralympique, ok), Alban avala les derniers mètres avant d’entrapercevoir la jeune fille juste devant. Yes ! Victorieux, il accéléra le pas et… constata avec horreur qu’un autre candidat – Joe Di Manchot ?! - était aussi en train de se diriger vers Ruby. Horreur ! Si Alban ne se trompait pas sur la personne, il s’agissait du joueur de Baseball. L’étoile montante, là… Merde. Comment pouvait-il rivaliser de vitesse avec un joueur de Baseball ?! Alban tenta de se remémorer les règles pour trouver une faille. Les filles devaient se jeter dans les bras du garçon le plus proche. Cependant, si Ruby ne le voyait pas, ou s’il n’arrivait pas dans son périmètre proche en premier, Alban avait encore ses chances… Ok. Rien n’indiquait qu’il était interdit de se mettre des bâtons dans les roues, alors !

Sifflant ses Pokémon, Alban ordonna la première vague d’attaques. Il était interdit d’attaquer les autres participants, mais rien n’interdisait le fait d’user d’attaques sur sa propre petite amie - après tout, la violence conjugale ne regarde que vous et le Tribunal #PAN# - ou sur le décor pour gêner les autres. FAILLE DU SYSTEME ! OPERATION SALOPARD ENCLENCHEE !

- Zéphyr ! Utilise Tranch’Air et dégomme les branches en face ! Puis Poursuite, mais sans le toucher ! Auster, Psyko sur Ruby !

La réaction fut immédiate. Son Goélise fit briller ses ailes et envoya s’écrouler plusieurs branches sur la route de Joe. Puis, menaçant, il fondit vers le joueur de Baseball pour le faire fuir avec Poursuite… Pendant ce temps, Auster se concentra et nimba Ruby d’une aura violette. Comme attirée par une force magnétique, cette dernière se mit très légèrement à léviter jusqu’à se diriger tout droit dans les bras d’Alban. GOTCHA !

- Rattrapée ! dit Alban avec un grand sourire, tandis qu’il passait une main dans le creux des genoux de Ruby pour la soulever du sol.

Joe de l’autre côté, s’enfuyait sous les assauts de Zéph’. Le Goélise, voyant que Ruby était hors de danger, revint vers le groupe… Tandis que Zénith prenait une pose triomphante, persuadé d’avoir tout fait. Comme une bénédiction, la voix de Billy s’éleva de nouveau de la montre qu’ils avaient tous deux au poignet.

- Eeeeehhhh chers participants ! Toutes les filles étant « perchées », la première session du mot tabou est donc achevée ! Vous pouvez reposer vos belles !

Avec un soupir, Alban reposa Ruby et alla s’assoir sur un tronc d’arbre. Il n’y avait plus qu’eux deux dans les environs. Exténué, il essuya la transpiration sur son front.

- Sérieusement, qui a eu l’idée saugrenue de dire ce mot de si bon matin ?

***

Fin de l’entraînement. Alban et Ruby étaient retournés dans leur chambre pour prendre une douche avant de devoir sortir définitivement de l’hôtel pour la journée. Sur le passage, Alban était parti glaner quelques victuailles dans la salle à manger. Il n’était pas vraiment utile d’assister au petit déjeuner avec les autres, puisque de toute façon, chaque couple avait un rythme différent pour ça. Aussi Alban ne rencontra-t-il que deux couples quand il passa dans la salle à manger - deux autres ayant déjà terminé, et les autres étant introuvables -. Bon. Ils pouvaient s’octroyer un peu de temps juste tous les deux pour essayer de reprendre leurs esprits après le fiasco de ce matin. Les bras chargés de gâteaux, fruits, biscuits, barres de céréales et autres boissons, Alban poussa donc la porte de la chambre, où il s’enferma avec la rouquine. Un soupir traversa ses lèvres et il posa ses affaires avant d’aller s’assoir sur le rebord du lit.

- Bon… Je n’ai pas vraiment eu l’occasion de te le dire avant vu qu’on a rarement été seul mais… J’ai eu un accident qui fait que j’ai un morceau de métal dans le genou droit. Quand je suis arrivé à Cobaba je boitillais. Ça va mieux ces derniers temps vu que je suis en pleine rééducation mais… courir comme vous le faites, vous les Pyroli, je peux pas vraiment. Je peux seulement courir sur de petites distances et pas trop vite, pour ne pas risquer d’aggraver ma situation. J’ai essayé de te prévenir avant que tu commences à courir mais tu étais déjà partie… Enfin bon. Au moins avons nous réussi à rattraper le coup, mais c'était chaud. Il va falloir qu'on soit tous les deux plus vigilants dans l'après-midi.

Il soupira une nouvelle fois et se leva. Il n’aimait pas vraiment parler de tout ça - surtout à quelqu’un dont il n’était pas vraiment proche -, mais tant pis. Ils étaient une équipe, à présent. Il allait devoir faire avec.

- Je suis couvert de branches et de feuilles. Ça te dérange si je prends le premier tour de douche, cette fois-ci ? Je te laisse commencer le petit déjeuner sans moi.

Puis, après avoir eu l’accord de la demoiselle, il alla s’enfermer dans la salle de bain. Une journée entière comme ça ? Compliqué…

***

Ils quittèrent leur chambre aux alentours de 10h, comme imposé par Billy pour cette journée-là. Pas d’activités libres comme la plage de la veille cependant, car la production avait prévu un programme tout spécial pour eux. Toujours aussi souriant, Billy fit se réunir tous les couples - Alban ne put ignorer le regard meurtrier que Joe lui avait lancé - pour leur donner de plus amples détails, et son expression était plutôt flippante. Règle de l’écureuil plus une journée d’activités décidée par Billy et ses potes en backstage ? Il y avait de quoi ne pas être rassuré. Intrigué, Alban attendit cependant que le brouhaha des autres couples - le premier écureuil semblait avoir créé quelques tensions - cesse pour que Billy commence enfin à parler.

- C’est encore moi, votre Présentateur préféré ! Hm ! Bon. Pour cette seconde journée sur l’île de la destruction, nous vous avons préparé des petits rendez-vous de foliiiie ! Mais attention ! Car évidemment, sur l’île de la destruction, les choses ne sont jamais simples ! Ainsi, en plus de la règle additionnelle du E-word que je ne prononcerai pas, vous aurez droit à une épreuve qui testera ce que chaque couple se doit de posséder s’il veut fonctionner : la fidélité ! Eh oui mes chers petits anges de téléréalité ! Pour votre plus grand plaisir, vous aurez donc la joie de vous assurer que l’élu de votre cœur est bel et bien fou amoureux de vous ; et uniquement VOUS ! Ou la déception de voir que ce n’est qu’un goujat fini… Ah. Snif. Tristesse…

Il se tamponna les yeux dramatiquement avec un mouchoir, puis reprit aussitôt son sourire commercial.

- Venons-en donc aux détails ! Chaque couple aura l’immense honneur de passer une journée de rêve dans un lieu tiré au sort, avec un programme d’activités 5 étoiles ! Malheureusement, vous ne serez pas seuls, car un autre couple vous accompagnera ! Néanmoins, et c’est là que tout se corse : à chaque activité, vous ne serez pas en duo avec votre compagnon, mais bel et bien avec le compagnon de l’autre ! Oooh ne me regardez pas comme ça avec vos airs scandalisés ! Vous passerez tout de même toute la journée ensemble… Aïe, je ne suis pas clair, hein ? Bon alors, je vais vous expliquer. Imaginons que… allez, plouf plouf ! Ariane et Milo soient obligés de passer la journée avec Alban et Ruby. S’ils doivent faire un repas, ils seront tous les quatre à table, mais Ariane sera assise à côté d’Alban, et Ruby à côté de Milo ! S’ils doivent par exemple aller faire des jeux dans un parc aquatique et qu'il y a une bouée duo, Alban sera avec Ariane, et Ruby sera avec Milo ! Ce qui vous donnera l’occasion de faire plus aaaample connaissance ! Mais attention à vos limites ! Ne vous laissez pas charmer par l’autre, hihi… Y arriverez-vous ?!

Il pouffa de rire puis montra un grand écran derrière lui.

- Eeeeet ! Sans plus attendre… la répartition des quatuors ! Chaque quatuor possède une enveloppe avec tout le programme de la journée à l’intérieur, inscrit sur divers petits papiers pliés. Evidemment, pour conserver l’effet de surprise, vous devrez ouvrir un papier après l’autre et pas tous en même temps ! Les activités que vous aurez à faire ne se dévoileront ainsi qu’au fur et à mesure ! Et sur ceeee…. BONNE JOURNEE !

***

Ils étaient à un étage spécial de l’hôtel qui avait été réorganisé en sorte de centre commercial - what -. Assis à la table de ce qui ressemblait à un restaurant (trop) chic, Alban et Ruby semblaient nerveux. Ils faisaient plutôt tâche dans leurs habits de plage, mais vu qu’ils étaient de toute façon seuls ici… Alban tourna la tête vers Nicole Sardogne et Carl Bruti, les deux idiots qui avaient eu la chance - ou malchance - de tomber sur le couple factice. Comment allait se dérouler la journée ? Ces deux-là avaient l’air d’un snobisme assez affligeant, même s’ils avaient grosso modo le même âge. Sérieusement ? C’était quoi ces gosses de riches ? Assis à côté de Nicole pour « l’apéro » avant la « mise en bouche », Alban se trémoussa sur sa chaise. Un serveur était venu prendre leur commande et il avait opté pour un bête jus de Nanana ; ce qui n’avait pas échappé à Carl, qui s’était fendu d’un rire dédaigneux. Fallait dire que cet abruti avait carrément pris un « magnum Resin millésimé 1999 », une « très bonne année » d’après ce pseudo connaisseur. Breuvage noble qu’il essayait d’ailleurs de partager avec Ruby, dont les yeux froids semblaient crier HELP. Tandis que Nicole était en train de siroter son Champomy de baie Repoi dans sa flûte en verre, Alban observa Carl. Ce dernier fit tourner le liquide rouge bordeaux dans le fond de son verre avant de le goûter du bout des lèvres et de le faire circuler plusieurs fois dans sa bouche.

- Hmmm… Cette saveur… Vraiment une très bonne année… marmonna-t-il.

Alban le trouvait ridicule. Etait-il au courant que son jus de Resin n’était même pas alcoolisé ? Il évita de pouffer de rire et échangea plutôt un regard avec Nicole.

- Je suppose que vu ce que vous buvez, vous n’êtes pas vraiment de la haute, n’est-ce pas ? leur demanda-t-elle avec un regard méprisant.

Ahahah… Mais quels caractères de merde. La journée risquait d’être longue, très longue.

- Pas vraiment, non. Mes parents possèdent toutes les Postes Pokémon du Monde ceci dit, et s’occupent de gérer principalement celles de la Région de Hoenn. Techniquement, notre fortune est colossale sachant que nous avons le monopole d’un système de communication ancestral. Nous faisons partie des cinq plus grandes fortunes de Hoenn mais nous aimons vivre simplement et profiter de la vie à notre façon. Il paraîtrait que trop se prendre la tête fait griller quelques neurones…

Il eut un sourire candide et parfaitement innocent. Si elle voulait les achever, Ruby pouvait, à présent. Un petit coup final, juste comme ça ?


Dernière édition par Alban Abernaty le Lun 1 Mai - 17:51, édité 2 fois
Ruby L. Jones
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Icon : [Mission] L'île de la destruction [PV Ruby] [Terminé] Ru-icon
Taille de l'équipe : 19
Région d'origine : Unys
Âge : 24 ans
Niveau : 63
Jetons : 3129
Points d'Expériences : 2031
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Ruby L. Jones
est un Topdresseur Spé. Type
Ah ! Si Jackie voyait tout ça, elle serait extrêmement fière de la rousse. Pour une fois, cette dernière semblait assurer comme une bête, sur les exercices de discrétion. Une souplesse par-ci, une roulade par-là ! La Pyroli enchaîna même quelques acrobaties tout ça pour être sûre que personne ne puisse la repérer, pas tant qu'elle n'avait pas retrouvé Alban, en tout cas. Mais durant tout son exercice, elle eût la mauvaise sensation d'être épiée. Quelqu'un la suivait-elle ? Qui ? Si c'était un garçon, sans doute aurait-il déjà tenté d'attirer l'attention de la rousse, ne serait-ce que pour river les caméras sur lui par la même occasion. Et c'était une fille aussi perdue que la pauvre topdresseuse ? C'est une possibilité mais Ruby ne prit pas le risque de se retourner, de peur de repérer un autre garçon voire pire encore : Jafar. Brr ! Un frisson la parcourut à l'effroyable idée de se jeter dans les bras de ce type. Le prix n'en valait aucunement le risque, donc.

Elle poursuivit sa route aussi discrètement qu'un Insolourdo dans les souterrains de Lansat (néanmoins avec cette mauvaise sensation d'être suivie par quelqu'un ou quelque chose). Elle longea un petit bâtiment qui semblait être une remise et s'enfonça en pleine nature, là où elle aura le moins de chance d'être trouvée. Mais pour ne pas paraître suspecte face aux caméras, la miss mima tout de même quelques gestes qu'on pouvait aisément assimiler à une vigie, ne serait-ce que pour faire croire qu'elle cherchait le garçon le plus proche. Dans le pire des cas, les spectateurs penseront qu'elle n'a qu'un sens de l'orientation désastreux, chose qui n'est pas si grave en comparaison d'une étreinte avec une personne clairement non désirée. Soudain, le malaise redoubla d'intensité. Au lieu de se sentir observée, Ruby décolla littéralement du sol. La voilà en train de marcher inutilement alors qu'un halo violacé qu'elle assimila rapidement à Psyko ou Lévikinésie la traînait vers l'arrière. Que... QUOI ? Y'a le droit d'utiliser ce genre de fourberies ? Eh bien le malheureux ayant tenté ça risque d'être maudit jusqu'à la fin de ses jours ! Qui était le malheureux, d'ailleurs ? Un Noctali. Non. Pas un Noctali du dortoir Noctali mais bien un Noctali, le Noctali Pokémon. À qui appartenait-il ? Qui a eu l'audace de tenter cela ? Ah mais... Rien, en fait. C'est Alban. Il n'empêche que sa méthode n'avait pas été la plus douce ! Mais c'était lui et non pas quelqu'un d'autre, Arceus merci.

Ruby souffla un grand coup en guise de soulagement alors qu'elle arrêta de se débattre, jusqu'à atterrir comme une plume dans les bras de son camarade. C'est marrant, ça. Avec un peu plus de paillettes, cette scène aurait été parfaitement bien stéréotypée pour un conte de fées. De toute façon, Ruby estimait la production bien assez sadique pour rajouter ce genre d'effets au montage. Finalement, elle passa outre cette réflexion et soupira de nouveau alors que la voix de Billy s'éleva encore une fois, mais cette fois-ci pour annoncer la fin du petit jeu "petite amie perchée". Ruby fut immédiatement reposée au sol – enfin ! Au placard le malaise ! – tandis qu'Alban se permit une réflexion certes contextualisée et justifiée mais qui mit malgré tout la rousse mal à l'aise. Elle leva les yeux au ciel en tentant de paraître la plus naturelle possible.

– Qui sait ?

~

Enfin de retour ! Non pas que l'entraînement déplut à la Pyroli, loin de là. C'est plutôt le contexte dans lequel il avait été effectué qui la dérangeait au plus haut point. En rentrant dans la chambre, elle acheva ses étirements afin de s'épargner quelques douleurs musculaires et se posa calmement sur le lit, rejoignant Hao qui méditait dessus depuis le début de la matinée. Ruby passa une main sur la petite tête du Pokémon qui la gracia aussitôt d'un sourire tandis qu'Alban partit chercher quelques victuailles. Pendant ce temps, l'étudiante ne chercha même pas à se distraire d'une quelconque façon, de peur d'attirer une Sidérella un peu trop intrusive dans la vie de tout un chacun. Quitte à passer quelques minutes à méditer avec son Kungfouine, autant que ce soit sous le seul et unique regard d'une hypothétique divinité. Hao se fit d'ailleurs un plaisir d'initier sa dresseuse aux arts de la relaxation. Pour sûr qu'elle en avait besoin ! Encore une fois, le contexte actuel ne faisait qu'épuiser mentalement la rousse.

Quelques minutes plus tard, le Voltali revînt dans la chambre, les bras chargés de nourritures et boissons. En bref, de quoi passer une matinée ici à se goinfrer sans avoir à sortir une nouvelle fois. Mais afin que Ruby ne puisse sortir de sa position du lotus, Alban entama une nouvelle conversation, abordant un certain problème qu'il avait au genou droit. Et pour le coup, autant dire que la Pyroli ne se sentit pas très intelligente, ne serait-ce que pour ne pas avoir attendu la moindre réplique du garçon avant de partir à l'entraînement. Un petit "Ah" à moitié penaud et désolé s'échappa de ses lèvres alors qu'elle s'étira de nouveau, écoutant par la même occasion la petite histoire de son camarade.

– Et même pour les jours à venir, répondit-elle d'une voix à moitié abattue. Je ralentirai mon rythme. Encore désolée...

Elle soupira, tentant de ne pas se laisser abattre mais n'y parvînt que très peu voire pas du tout. Au moins, elle put relativiser grâce au fait que cette sensation allait sans doute être interprétée par les caméras comme un acte de compassion amoureuse. Peut-être. Éventuellement. Qui sait ? N'y avait plus qu'à espérer et agir naturellement en attendant. Ruby hocha d'ailleurs la tête lorsque son pseudo petit-ami se désista pour occuper la salle de bain en premier. Soit. Supporter une légère odeur d'effort un peu plus longtemps ne dérangea aucunement la rousse. Ce n'est pas comme si ses deux années au dortoir Pyroli l'avait bien trop initiée à ce genre de choses. En attendant, elle se contenta d'un petit déjeuner à la fois chargé et équilibré, composé majoritairement de fruits et de céréales qu'elle ne gêna pas pour mélanger avec du lait. Bien plus rapide que de manger tous les aliments individuellement, pensa-t-elle. Lorsqu'elle eût terminé, elle attendit qu'Alban sorte de la salle de bain afin d'aller l'occuper à son tour pendant une bonne demi-heure durant laquelle elle s'accorda un nouvel instant de plaisir. Rien de tel qu'une bonne douche fraîche après l'effort ! Autant dire que les quelques soupirs et gémissements qu'on pouvait entendre depuis l'extérieur prêtaient à confusion. Ne cherchez pas. C'est typiquement Pyroli. Typiquement Jackie, même. Allez souffrir un bon coup et prenez une douche froide, vous comprendrez.

~

Aux environs de dix heures, la petite troupe sortit de la chambre privilégiée. Hao s'en éclipsa également, s'imposant comme garde du corps miniature de sa dresseuse en plus d'Alban qu'il estima être le diplomate de la bande. Il se ravisa néanmoins lorsque le groupe pénétra dans un grand hall, là où Billy attendait patiemment les autres couples. Hao évita agilement la moindre caméra qui le fixait, n'aimant pas sentir cette présence pesante sur son être. Il disparut finalement pour s'installer sur une table de buffet, là où il grignota sans gêne une baie Mepo qui lui passa sous la patte. Le Pokémon voulut désapprouver les propos de Billy un nombre incalculable de fois (non mais oh ! Bas les pattes ! Personne ne touche à ma dresseuse !) mais se retînt, sachant éperdument qu'il ne fallait pas tout gâcher. Il laissa donc le fringant et ridicule présentateur faire ses offices tandis que la rousse assistait à la scène, totalement dépitée de l'intérieur mais souriante d'hypocrisie pure et dure à l'extérieur. Dire qu'elle allait devoir s'enticher de ce faux sourire un nombre incalculable de fois... Surtout quand elle aperçut le contenu de l'enveloppe. Oh. Mon. Dieu. Pourquoi ? Pourquoi eux ? Ruby soupira, se retenant de se facepalm face à toutes les caméras présentes.

Petit interlude publicitaire le temps que les couples soit installés à des endroits différents d'un étage spécialement aménagé pour la pseudo épreuve du jour. Sérieusement ? Encore une fois, Ruby se permit de douter du budget réduit de la chaîne. Tu parles ! Ils étaient carrément pétés de tunes, pour pouvoir faire tout ça. Et en parlant d'argent... Pourquoi est-ce que Nicole et Carl ne pouvaient pas s'empêcher d'afficher leur fortune de façon aussi ostentatoire ? Et encore ! La rousse ne fut pas vraiment impressionnée par tout ça. Ce n'est pas comme si son père était l'un des hommes les plus riches d'Unys... sans parler de l'héritage colossal du grand-père qui n'allait pas tarder à revenir à la branche la plus méritante de la famille. Si elle l'avait voulu, Ruby aurait même considérer les deux idiots comme de vulgaires péons, à en juger par les fausses manières dont ils s'entichaient en permanence. Mais bon ! Elle se contenta d'un simple soupir tandis que Carl tenta une approche un peu... pompeuse. Tu peux toujours courir, blaireau, pensa la pauvre demoiselle en détresse. Elle le pensa d'ailleurs si fort qu'on aurait pu le lire distinctement dans ses iris. Un simple soda de Tronci vert et jaune mélangés à de la menthe lui suffisait amplement. Pourtant, aussi simple sa commande soit-elle, Ruby se retînt de ne nombreuses fois. Pourquoi ? Pour ne pas enfoncer les deux pauvres abrutis, évidemment. À autant parler d'argent et de politique, l'envie de les faire se la boucler était de plus en plus irrépressible. Et pourtant, Alban lui servit cette occasion sur un plateau d'argent. Je t'en dois une.

– Ludwig Bartholomeo Jones. Ce nom ne leur semblait pas totalement inconnu, à en juger par le regard étonné que Nicole et Carl s'échangèrent. Finalement, ils se ravisèrent, pensant certainement que ce n'était qu'une petite dose de culture artistique dont la rousse les graciait. Ah ! Si seulement... Elle leur sourit, posant sans gêne ses coudes sur la table et supporta son menton à l'aide de ses doigts entremêlés. Ou devrais-je dire mon père. On enfonce le couteau dans la plaie ! Inutile de décrire l'opulence dans laquelle il vit, je suppose. Inutile, certes. À en juger par les deux tronches soudainement dépitées, ce n'était pas nécessaire. Tiens donc ? Comme quoi, même les ramassis de déchets humains pouvaient apprécier une oeuvre picturale. Pourtant, Ruby avait envie de tourner le couteau, maintenant qu'il était planté. Une fortune avec autant de zéros que le nombre de boutons cachés par votre fond de teint, Nicole.

La destinataire de cette pique afficha une mine pour le moins outrée, ce qui fut très hilarant à voir, avouons-le. Mais pour une raison absoooooluuuuumeeeeent inconnue (argent argent argent, pognon pognon pognon ♪), elle se retînt de lâcher la moindre remarque en retour. Bien. Couché. Ruby aurait aimé ne pas en parler mais pour une fois que son statut pouvait l'aider à faire quelque chose de particulièrement plaisant... Autant ne pas s'en priver ! Néanmoins, les retombées ne furent pas spécialement enchanteresses, contrairement à ce que la Pyroli avait imaginé. Piqués d'un intérêt soudain par les réelles positions sociales de leurs interlocuteurs, Nicole et Carl furent immédiatement plus enclins à une conversation "amicale". Étrangement ! La première parut plus enjôleuse avec Alban tandis que le second se permit quelques remarques qui se voulaient distinguées et séductrices à l'égard de Ruby. Croqueurs de diamants. Non seulement ils agissaient sans la moindre subtilité mais en plus, ils ne semblaient pas s'en cacher. Sérieusement ? Vous savez : ce n'est pas parce qu'il s'agit de jeunes gens qu'il ne fallait pas les prendre au sérieux, d'autant plus qu'ils avaient une mission. En voilà une bien belle ouverture, d'ailleurs !

Pendant que Nicole se plongea avec investissement dans la carte des menus – faisant mine de s'y connaître, d'ailleurs – Ruby se révéla étrangement douce avec Carl, ne serait-ce que pour le prier d'appeler le serveur. Et pendant que les deux idiots étaient occupés, la rousse attira l'attention de son camarade par un clin d’œil, l'air de dire "c'est le moment". Ceux-là pouvaient être détruits par leur avarice. Visiblement, ils n'étaient pas plus attirés l'un par l'autre. La seule chose qui les liait n'était rien d'autre que leur fortune. Un lien très peu solide qui sera sans nul doute brisé par leur avarice commune. Les voilà de retour à l'attaque, d'ailleurs. Heureusement que Ruby n'avait montré aucune animosité particulière à l'égard de Carl, d'ailleurs. Par contre, en ce qui concerne la pique jetée à Nicole... Les caméras n'auront qu'à interpréter ça comme un acte de rivalité ! Oui, voilà. Pour le "beau" Carl, va-t-on. (Entendez les toussotements.) Seul souci : il ne fallait pas que l'attaque du binôme sur leur premier couple se fasse de façon trop ostentatoire. Il fallait absolument rester discret, sous peine d'éveiller quelques soupçons. Sérieusement, on se croirait dans une imitation chinoise d'un James Bond...

– Hormis l'expertise de breuvage, qu'est-ce que tu fais dans la vie, Carl ? Ah ! S'il m'est permis de te tutoyer, bien sûr.

Elle retira un de ses coudes de la table et laissa sa tête de reposer sur une seule main alors qu'elle penchait vers Carl, poussant également de faux yeux intrigués et intéressés. Ruby entendit Nicole mugir comme un Galopa. Déjà jalouse ? Eh beh écoute, ma grande ! Tu as un interlocuteur juste à côté de toi. Apprécie de te faire manipuler, surtout. Bref ! Carl continua de faire rouler le contenu de son verre par quelques mouvements circulaires du poignet et adopta la posture la plus droite et fière possible alors qu'il se mit à parler de ses études en sciences politiques et de son hypothétique carrière dans la chanson, en collaboration avec Nicole en direction de laquelle il jeta un regard froid lorsque celle-ci se mit à rire pour un rien aux réflexions d'Alban. Sérieusement ? Tout était en train de se passer aussi facilement ? Ruby avait bien grand mal à y croire. Limite, les deux idiots se détruisaient eux-mêmes, ne serait-ce que par leur soif d'opulence. En réalité, la tâche la plus dure sera sans aucun doute de se débarrasser de ces deux pots de colle après qu'ils se soient séparés. Surtout de Carl, en fait. L'idiot se permit de chuchoter quelques boutades (apparemment. Ce n'était pas du tout drôle mais Ruby se força un peu, c'est pour la bonne cause...) à l'oreille de Ruby. Tiens donc. Et si on tirait profit de ça ?

– Nicole ? Je crois que nos chers n'ont plus rien dans leur verre. Tu m'accompagnes ?

Evidemment, elle se retînt de pousser une grimace en compagnie d'Alban ou de dire quoi que ce soit qui pourrait nuire à sa "réputation". Elle accepta donc tout naturellement tandis que Ruby offrit un nouveau clin d’œil à Alban. Ah ! La communication mentale serait tellement moins risquée que ces gestes révélateurs. La rousse ne voulait néanmoins pas sortir son Kaorine pour ça. Comprenez que ce serait relativement suspect. Bref ! Elle se leva de sa chaise et s'en alla au comptoir en compagnie de Nicole, là où elle pourra lui parler en toute liberté pendant quelques instants. Bon ! C'était certes mal parti à cause de la remarque sur l'acné de la pseudo bourge mais... on fait avec ce qu'on peut !

– Tu sais, Nicole... Même si j'avoue ne pas avoir aimé la façon dont tu nous considérais, je m'excuse quand même pour la mauvaise remarque. Je comprends tous ces trucs d'épiderme. On passe tous par là, pas vrai ? En espérant que ça suffise. Dans tous les cas, la rousse ne tarda pas à rentrer dans le vif du sujet. Mais je me sens mal malgré tout. Je ne peux pas garder ça pour moi. Après tout, ça te concerne. La concernée haussa donc les sourcils, s'entichant d'un air interrogateur tout en demandant à Ruby de quoi est-ce qu'elle voulait parler. C'est Carl. Sans vouloir te vexer... il m'a dit qu'il était avec toi uniquement pour ton argent et les relations que ta famille pourraient lui apporter pour ses études. Chose qui était à la fois vraie et fausse, puisque Carl n'aurait jamais avoué tout ça. Mais en jouant sur la corde sentimentale, ce mensonge semblait passer crème. Nicole l'avala tout entier et l'ingurgita sans difficulté apparente. Sérieusement ? Leur relation était aussi fragile que ça ? D'un côté, tant mieux... Ils ne tiendront même pas jusqu'à avoir terminé leur déjeuner, à ce rythme. Nicole poussa d'ailleurs le vice et remplit rapidement le verre de son (ex) petit ami d'un cocktail sucré et collant qu'elle s'empressa d'aller lui jeter au visage avant de la claquer et s'en aller. Certes, Nicole s'était aussi rapprochée de Carl pour sa fortune. Mais l'humain aime être manipulateur, pas manipulé. Evidemment, cette scène n'échappa pas aux yeux des caméras. Carl se leva immédiatement et partit à la poursuite de sa "colombe aux yeux revolvers" (wait what ?) alors que Ruby s'assit en face d'Alban en haussant les épaules, l'air de rien. Mais elle savait bien que son camarade se retenait sans doute de rire, au moins autant qu'elle, actuellement. Et tout ça sans que personne ne prononce une seule fois "écureuil" ! Non, la narration n'est pas prise en compte pour cette épreuve. Merci de votre compréhension.

– Eeeeeh !? Tu as compris ce qui vient d'arriver, toi ? demanda-t-elle à Alban après avoir nié tout en bloc en face caméra. On discutait simplement et voilà... Du coup, comment est-ce que ça va se passer, pour le reste de la journée ? On n'a plus de couple avec qui faire connaissance.

Aussitôt, les montres grésillèrent avant de laisser la voix de Billy s'élever. On ressentait à la fois de la gêne et de la joie dans sa voix, bien que la dernière émotion n'était sans doute devinée que par le binôme en mission, soit les deux seuls à connaître la vérité en plus de Billy et de la production.

– Indeeeeeed ! C'est vraiment problématique, ça... Et les ménages à trois ne sont généralement pas très fructueux, dans ce genre de contexte. Hmmm... Restez connectés ! La production est en train de vous concocter une petite surprise pour palier à cet incident prématuré ! Ne vous dispersez pas trop, mes petits écureuils.

Billy. Enfoiré. Les montres s'arrêtèrent alors de grésiller. S'en suivit d'une cohue générale. Ruby se leva de sa chaise et contourna la table pour se jeter sur Alban, encore assis. Elle veilla néanmoins à ne pas appuyer sur le mauvais genou, cette fois. Et évidemment, cette étreinte lui parut bien plus longue que la précédente. Pour cause, elle dût attendre que les autres filles terminent de se jeter dans les bras d'un garçon pour que la règle de l'écureuil s'évapore à nouveau. Et bien qu'elle aurait aimé se dégager rapidement de l'étreinte d'Alban (non pas qu'il pue, tékaté Max), Ruby ne se pressa pas et alla même jusqu'à mimer une moue enfantine lorsqu'elle dût s'éloigner, ne serait-ce que pour ne pas attirer les soupçons.

– Meh... On fait quoi, en attendant ? Billy a juste dit de ne pas trop nous éparpiller.



I've slipped a cog to break theirs
Alban Abernaty
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Région d'origine : Hoenn
Âge : 17 ans
Niveau : 70
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Alban Abernaty
est un Pokeathlète Coach



L'île de la destruction
Alban Abernaty & Ruby L. Jones

L’apéritif avait rapidement tourné au vinaigre. Si au départ, le silence gêné de chaque parti avait permis de rendre le moment « potable », à présent que Carl et Nicole s’étaient mis à parler, Alban ne pouvait s’empêcher de soupirer d’exaspération. Il échangea un regard blasé avec Ruby, assise en diagonale de son propre emplacement, puis bu une longue gorgée de son breuvage qui était tout sauf noble. Un jus de Nanana, à 15 ans ? C’était visiblement trop peu sophistiqué pour Monsieur et Mademoiselle. Ecœurant… Voulant néanmoins faire tout son possible pour paraître le plus aimable possible, Alban décida de répondre aux piques qu’on lui lançait par quelques phrases longuement travaillées dans son esprit. Polies mais incisives. Avec tout juste ce qu’il fallait de subtilité pour que ses interlocuteurs se sentent gênés par ses mots, sans pour autant comprendre qu’il se moquait ouvertement d’eux. Ah. Quel habile manieur de la langue française il faisait, parfois ! Dans ce genre de situations, son petit côté mesquin ressortait ; et il fallait dire que face à Carl et Nicole, c’était diablement satisfaisant !

Faisant cependant comme si de rien n’était, il garda son expression neutre et détachée. Du coin de l’œil néanmoins, il lança un petit regard explicite à Ruby. A toi de jouer ma grande ! Loin de se douter de la réalité des choses, il savait néanmoins que la jeune fille aurait assez de mordant pour achever de leur rabattre le caquet. Et il ne fut pas déçu ! Se mettant à jouer avec sa paille tandis que la demoiselle parlait de sa famille, Alban ferma les yeux et fit comme s’il les connaissait parfaitement et jouait au curling tous les dimanches avec eux. Pour autant, il fut quelque peu étonné en entendant le nom de ce célèbre artiste dont il avait parfois pu voir quelques œuvres. Ludwig Bartholomeo Jones ? Sérieusement ? Il connaissait de nom, évidemment… Pour autant, il n’aurait jamais pensé que Ruby puisse y être liée ; après tout, Jones était un nom relativement commun. Fichtre alors. Ses traits ne trahirent cependant pas sa surprise et il ne put donc que savourer l’effet dévastateur de ces mots sur Carl et Nicole. La jeune fille venait de blêmir à vitesse grand V tandis que Carl haussait un sourcil, comme s’il essayait de se remémorer le nombre de zéro dans la fortune des Jones. Alban étouffa pour sa part un petit rire dans son verre de Nanana suite à la réplique sur les boutons de Nicole. Prffft.

Offusquée, la jeune fille sembla sur le point de dire quelque chose, mais se ravisa rapidement. Baissant le nez dans sa flûte de champagne sans alcool, elle fit mine de soutenir son menton du plat de sa main ; néanmoins, Alban constata avec amusement qu’elle essayait en fait un maximum de cacher ses joues acnéiques grâce à ses doigts. Habile ! Mais pas assez pour qu’Alban ne le remarque pas. Ce qui ne fit qu’accentuer son hilarité. Calme, Alban ! Tout ça va finir par se voir sur son visage, sinon !

Ce petit interlude passé, les conversations reprirent doucement. Avec néanmoins beaucoup plus de miel, puisque Nicole et Carl étaient à présent conscients des enjeux. Se mettre Alban et Ruby dans la poche leur devenait essentiel ! Voire plus, si affinité… Ce qu’Alban ne tarda pas de remarquer lorsque Nicole battit frénétiquement des paupières en sa direction ; geste qui n’était pas sans rappeler l’attitude de sa Barpau lorsqu’elle se voulait charmeuse. Sauf que sa Barpau était quand même beaucoup plus mignonne. Désolé, Nicole.

- Bon eh bien, je crois qu’on va pouvoir examiner le menu… dit-elle en se penchant délibérément vers Alban pour qu’ils puissent lire à deux.
Hm… Il y a des mets fins, grands dieux ! La production n’y va pas à moitié !

Elle eut un petit rire haut perché puis se colla un peu plus contre l’épaule d’Alban. Décidant de jouer le jeu, ce dernier se contenta de lui offrir un sourire enjôleur, qui la fit immédiatement rougir. C’était lui qui lui faisait cet effet, ou la fortune de ses parents ? En tout cas, une chose était sûre ; ce n’était pas son choix de boisson qui lui avait fait gagner des points. M’enfin, qu’importe ! Etudiant la carte des menus, Alban se laissa guider par Nicole, qui ne tarissait pas de commentaires sur les différentes propositions. Décidant que puisqu’il n’y connaissait de toute façon rien, il allait suivre les conseils de la jeune fille, Alban jeta son dévolu sur une crème brûlée de foie gras pour l’entrée et du canard à l’artichaut sauce vinaigre pour le plat. Tandis que Carl appelait le serveur, le châtain en profita pour se tourner vers Ruby et répondre à son clin d’œil par un petit sourire. L’opération avançait à merveille ! Et plus ils parlaient avec ces idiots, moins il avait de scrupule à devoir jouer son mauvais rôle.

- Ton petit ami appelle un serveur comme il hèlerait un autostoppeur. Tu ne l’as pas très bien éduqué, se permit-il de chuchoter discrètement à Nicole, tandis que le dandy se rasseyait à côté de Ruby.

La jeune fille éclata de rire et essuya un regard mécontent de la part de Carl. Oh… C’était SI simple que c’en était inquiétant. Ne s’aimaient-ils pas, à la base ? Alban se demandait pourquoi il était si facile de briser un couple. Dans sa tête, il avait toujours eu une vision plutôt traditionnelle et pure des relations amoureuses. Il ne concevait pas très bien le fait que ce soit si simple de semer la zizanie… Quoique, ils étaient dans une émission de téléréalité. Il fallait qu’il se rende à l’évidence ; les gens ici ne réfléchissaient pas du tout de la même façon qu’eux. C’était à se demander s’ils réfléchissaient, pour commencer. Laissant donc le couple s’entre-déchirer sans y mettre trop d’efforts, Alban fit un petit geste de la main tendre à sa « petite amie » lorsque cette dernière proposa à Nicole d’aller chercher des boissons.

Suivant du regard les deux jeunes filles, Alban soupira et se tourna vers Carl. Bon. Que pouvait-il dire à présent pour détendre l’atmosphère ? Ou au contraire, devait-il faire encore plus le trouble-fête ? Il avait à peu près cerné l’adolescent, et autant dire qu’ils n’avaient absolument rien en commun. Là où Alban préférait vivre discrètement, Carl était plus dans l’opulence et la démonstration constante. Il lui fallait de l’attention, des médias, du succès, des richesses… C’était plutôt ironique qu’Alban ait mieux réussi que lui de ce côté-là. Résistant néanmoins à l’envie de remettre Carl à sa place - après tout, ce n’était pas dans son caractère… -, Alban resta silencieux le temps que les filles reviennent. Ces dernières semblaient d’ailleurs en grande discussion. S’entendaient-elles si bien que ça ? Ce fait lui semblait un peu étrange, tout de même…

- Tu as trouvé un sacré morceau, entendit-il en face de lui.

Tiré de sa rêverie, Alban se tourna vers Carl et remarqua que ce dernier avait les yeux rivés sur Ruby.  Un sacré… pardon ?!!

- Comment viens-tu d’appeler ma petite amie ? lui demanda-t-il froidement.

Ok, Ruby avait beau ne pas être sa petite amie - ni même une amie, à proprement parler, pour le moment -, mais c’était tout de même une de ses camarades et la copine de son Préfet. En outre, il ne supportait pas qu’on puisse parler de cette manière d’une de ses connaissances. Un « morceau » ?! Il avait certes comparé toutes les filles à des Barpau - pour le bien de sa petite tirade de la veille -, mais considérer qu’Alban avait simplement attrapé Ruby avec une canne à pêche et un appât… Quoique, l’image était drôle maintenant qu’on y pensait. Rah ! Concentre-toi Alban, concentre-toi !

- Eh bien oui, tu as eu un sacré bon flair pour t’accaparer une fille aussi prometteuse… et aussi riche.

Ce fut la goutte de trop. Attrapant son jus de Nanana, Alban le balança à la figure de Carl. Les téléspectateurs voulaient du grandiose ? Ils allaient en avoir !

- Ok, alors écoute, toi. Je vais bien être clair avec toi. C’est la dernière fois que tu parles comme ça d’elle et…

Il s’interrompit en voyant Nicole revenir vers eux comme une furie. Aïe. Elle venait de voir ce qu’Alban venait de faire ? Un peu nerveux, le châtain vit la jeune fille attraper un verre et se recula d’instinct pour éviter la revanche. Néanmoins, ce ne fut pas lui qui se prit le liquide dans la figure, mais bel et bien l’imbécile qui partageait sa table ! Wut ?! Avait-il lancé une mode ? Une claque suivit rapidement la scène et Nicole s’en alla comme une diva, les bras croisés, le pas méprisant. Suivie rapidement de son petit ami qui lui courait pitoyablement après en l’appelant de tous les surnoms mielleux et ridicules relatifs aux couples.

Sans trop comprendre ce qui venait de se passer, Alban se retrouva seul avec Ruby qui venait de le rejoindre, l’air parfaitement innocent. Rapidement, il comprit que la rouquine n’était pas étrangère à ce petit numéro, même s’il n’allait pas être assez stupide pour le lui demander devant des dizaines de caméras. Feignant donc la surprise et jouant son jeu, il haussa les épaules.

- On ne pense pas de la même façon qu’eux, laisse tomber, lui dit-il avec un air surpris.

Mais Ruby soulevait là une bonne question. Que devaient-ils faire, à présent ? Où étaient passés les deux autres ? Alban eut rapidement la réponse lorsque la voix de Billy s’éleva de sa montre. Ah. Une petite « surprise » pour palier à cette situation ? Alban ne savait pas ce qui était le pire ; passer sa journée avec ce couple idiot, ou subir les fantaisies de la production de l’île de la destruction. Et quelque chose lui disait qu’ils allaient rapidement regretter d’avoir fait fuir leurs interlocuteurs…

- Ne vous dispersez pas trop, mes petits écureuils, acheva donc Billy avant que les monstres ne se désactivent.

La réaction fut immédiate et Ruby sauta dans ses bras. Gleeeeergh. Il n’était pas sûr de pouvoir supporter ça trop longtemps. Saleté de Billy… Reposant la jeune fille à terre lorsque la fin de la session fut annoncée par la voix de Billy, Alban soupira.

- On va peut-être essayer de manger avant toute chose. Nos plats ne vont pas tarder à arriver, même si nous ne sommes plus que tous les deux.

Il lui adressa un petit sourire en coin pour bien montrer à la caméra que la perspective d’un déjeuner en tête à tête le réjouissait plus que de passer du temps avec Carl et Nicole. Tendant doucement la main sur la table pour saisir celle de la jeune fille, il remercia les serveurs qui venaient de leur apporter leur entrée. Bon… C’était joliment présenté, mais il n’y avait pas grand-chose dans l’assiette. Serait-il rassasié en fin de repas ? Sans trop se poser de questions, il attrapa sa fourchette et attaqua le repas…

***

Le reste du déjeuner s’était déroulé dans un calme relatif. Alban appréciait passer du temps seul avec Ruby dans des situations si banales et normales, même si leurs conversations étaient souvent à moitié trafiquées, pour le bien de l’émission. Il avait l’impression d’être faux avec la rouquine, et était persuadé que la Pyroli agissait de même envers lui. En même temps, ils n’avaient pas vraiment le choix. Comment faire illusion s’ils dialoguaient normalement ? Il ne connaissait presque rien d’elle, après tout. Mieux valait rester sur des sentiers classiques en parlant de leur passé le moins possible, et en se concentrant uniquement sur ce qui s’était déroulé depuis le début de l’émission.

Trois heures plus tard, après avoir profité du repas et des quelques activités de ce centre commercial - petits massages d’épaules, soins du visage et autres futilités qui semblaient intéresser les gens de QI inférieur à celui d’un Kokiyas -, Alban et Ruby furent de nouveau convoqués par Billy près de la piscine de l’hôtel. Après avoir traîné le plus longtemps possible pour essayer de gagner du temps, ils parvinrent enfin devant le présentateur. Alban fit bien attention à ce que Ruby soit plus proche de lui que des autres garçons, au cas où un nouvel « écureuil » se déclenche. Mieux valait rester sur ses gardes ! Tout sourire, Billy attendit donc que tout le monde soit là avant de faire son speech.

- Mes cheeeers participants ! J'ai là une triste nouvelle à vous annoncer. Car à peine une journée après votre arrivée, voilà qu’un couple a déjà décidé de quitter l’aventure ! Eh oui ! Ce sont Carl et Nicole qui préfèrent s’en aller de l’île avant de risquer définitivement de se perdre l’un et l’autre. Ahhh… Comme quoi, cette épreuve de la fidélité a bien permis de révéler au grand jour certains… écarts, dirions-nous ?

Il eut un petit rire aigrelet, puis toussa et reprit ses fiches.

- Néanmoins, la journée est loin d’être finie et il reste encore beaucoup de choses à faire ! Ainsi, une nouvelle épreuve vous a été préparée afin de rééquilibrer les choses. Pour celle-ci, vous aurez donc à faire… une chasse ! Mais pas n’importe laquelle, ehe ! Deux Pokémon ont été lâchés dans les couloirs de l’hôtel. Deux Caninos chromatiques, pour être exacts… blancs et marron, avec un air très sympathique et un petit collier noir autour du cou. Bref ! Ces Caninos nommés Doug et Kevin ont la particularité de… pouvoir dire quelques mots ! Enfin, ce sont plutôt leurs colliers qui traduisent leurs paroles en langage humain ; la voix est mécanisée et pas forcément très sexy, mais on n’avait pas les moyens de… heu… enfin je m’égare, désolé ! Quoi qu’il en soit, votre rôle sera de les rattraper et de les ramener ici ! Et vous aurez intérêt à faire vite, car ces charmants canins adooooorent dire un certain mot lorsqu’ils voient des photos d’un certain animal. Je suppose que vous devinez lequel ?

Alban échangea un regard avec Ruby, craignant le pire.

- Eeeeeet oui, il s’agit bien de notre fameux mot commençant par la lettre E ! Pas de règles additionnelles en tout cas, vous avez le droit de vous organiser comme vous le souhaitez pour les attraper. Néanmoins, s’ils disent le mot tabou, vous devrez vous jeter dans les bras du premier garçon venu, mesdemoiselles ! Les Pokémon sont bien évidemment autorisés, et je tiens à vous signaler qu’ils diront ce mot dès lors qu’ils verront un objet représentant cet animal ! Oh et d’ailleurs, vous ne tarderez pas à remarquer qu’une seconde surprise vous attend… Bonne chance !

Et sur ces paroles, il tapa dans ses mains et la chasse commença. Ooook… C’était quoi ce faux plan ? Se tournant vers Ruby, Alban lui attrapa doucement le poignet.

- On ne se sépare pas pour la recherche. Mes Pokémon pourront essayer de pister ces Caninos. Le mieux serait d’essayer de les attraper et les faire taire au plus vite. Sans heu… leur faire mal, si possible. J’ai quelques foulards dans mon sac à dos, ça nous aidera à les bâillonner. Tu as une idée de l’endroit où on devrait commencer par chercher ?

Il prit quelques secondes supplémentaires pour mettre au point une organisation avec Ruby, puis le duo s’engouffra dans les premiers couloirs de l’hôtel. Auster et Zéphyr encadraient bien évidemment leur dresseur, prêts à pister le moindre Caninos. Dévalant un premier couloir, Alban s’arrêta en catastrophe avant d’entamer la descente de l’escalier. S’il devinait bien, il pensait avoir trouvé les « surprises » de Billy.

- J’y crois pas…

Il tendit la main et décrocha un autocollant d’écureuil collé sur le pan d’un mur. Observant les alentours, il constata que de nombreux autocollants avaient été apposés un peu partout dans l’hôtel. Ahahaha… Et Billy avait dit que ces Caninos disaient le fameux mot à chaque fois qu’ils voyaient une image de ce genre, hein ? Ils étaient bien dans la merde… Pliant l’autocollant pour le mettre dans sa poche, il ne put camoufler sa mauvaise humeur.

- Sérieusement ? Bon, si on trouve ces autocollants sur notre chemin, enlevons-les au passage, ce sera moins risqué.

Puis ils repartirent sur les traces des Caninos. L’après-midi fut alors un bordel sans nom.

Entre les différents « écureuils » prononcés par les Caninos ou les imbéciles faisant la gaffe de les dire à voix haute, Ruby passa le plus clair de son temps dans les bras du pauvre Alban - qui était sur le point de crever, soulignons-le -. Par chance, aucune catastrophe ne fut à déplorer. Les deux faux amoureux restaient tellement proches que Ruby ne connu que les bras d'Alban. Ce qui ne fut pas le cas de ce pauvre châtain qui, à un moment donné, eu à porter DEUX filles en même temps ! - Crève, Chloé, crève -. Autrement, les recherches furent compliquées mais pas insurmontables. Ils avaient farfouillé partout dans l’hôtel, s'étaient perdus, avaient déchiré des autocollants, avaient joué à chat perché… un nombre incalculable de fois, avant de trouver le premier spécimen de Caninos. Pour cela, ils avaient fait appel aux sens affûtés de leurs Pokémon. Alban en se fiant au jugement toujours très pertinent d'Auster et son flair, Ruby en ignorant carrément les murs et les portes grâce à ses spectres. Plutôt pratique, cette petite équipe ! Ratissant une zone beaucoup plus large, Alban et Ruby ne tardèrent pas à tomber sur le précieux sésame. L’attraper fut alors une autre paire de manche ! Pour cela néanmoins, Ruby se montra plutôt douée ; les vestiges de ses entraînements avec Jackie, certainement ! Plus vive et moins hésitante qu'Alban, la rousse fut également plus efficace. Le premier chiot neutralisé et bâillonné, les deux amoureux purent enfin souffler, sur les coups de 19h, lorsque Billy leur annonça que tous les Caninos avaient été attrapés, et qu’ils pouvaient à présent dîner en toute tranquillité, la règle enfin levée pour la journée. ENFIN !

Alban et Ruby se dirigèrent vers la salle du dîner où tous les autres les attendaient déjà. Épuises d’avoir tant couru et tant cherché, ils se laissèrent tomber sur leurs chaises, en bien piètre état. Ce n’était plus la peine de compter sur Alban pour aujourd’hui, il était tout simplement lessivé ! Tout ce qu’il attendait, c’était de pouvoir consulter une des bornes, et aller dormir. Dans un dortoir avec les autres garçons… sans devoir se contenter du sol. Un vrai lit ! Il en rêvait. Et comme Billy n’avait pas annoncé les sondages de popularité, il estimait qu’il n’y aurait pas de chambres privilégiées pour ce soir… Évidemment, il avait encore une fois de plus parlé trop vite.

Déboulant en plein milieu de la salle à manger - Alban recracha ses petits pois par surprise, et se fit taper dans le dos par une Chloe inquiète et toujours aussi collante -, Billy écarta les bras et leur adressa à tous un sourire étincelant. Visiblement, il s’était beaucoup amusé dans la journée. Ce qui n’était pas le cas de tout le monde, vu les mines des autres participants…

- Oh-em-gé ! Ce poulet rôti que vous mangez a l’air divin ! Ne faites pas attention à moi, continuez de lui faire honneur - attention Jafar, vous avez un morceau de cartilage sur le coin du menton, huhu -. Enfin gardez tout de même vos oreilles assez ouvertes pour écouter ce que j’ai à dire ! Car nos sondages de popularité sont ENFIN arrivés ! Nous saurons d’ici quelques minutes quels sont les heureux élus qui remporteront une nuit d’amour dans une chambre de couple privatisée, huhu !

Billy. Tu vois ce pilon de poulet ? Si tu savais à quel point Alban avait envie de te l’enfoncer dans la gorge jusqu’à ce qu’il vienne éclater ta glotte… Désespéré, le châtain essaya de masquer son agacement. Pas encore une fois, hein ? Ils n’allaient pas devoir simuler une AUTRE bataille de polochons ! Et puis, jusqu’à quand ce petit numéro fonctionnerait-il ? Croisant les doigts sous la table, il pria pour ne pas avoir à subir une nouvelle fois leur popularité… Jusqu'à ce que Billy reprenne la parole :

- Notre huissier vient de m’apporter les résultats ! Sans plus attendre, je vais donc vous les partager ! En troisièèèèème position… Lukas Le Pavillon et Cassiopée Ainejy, qui perdent une place mais gardent tous leurs honneurs ! Félicitations mes amours, vous êtes au top ! En secoooonde position… Ruby L Jones et Alban Abernaty ! Oh, notre petit couple favori dégringole à la seconde place cette fois-ci, voilà qui est incroyable ! Visiblement, les spectateurs n’ont pas dû assez en voir, la nuit précédente. J’espère que vous leur livrerez un peu plus de spectacle, ce soir.

Il leur fit un petit clin d’œil canaille, et Alban se retint de vomir. Encore une fois ? Devoir dormir ensemble ?! Il se tourna vers Ruby et ferma les yeux deux secondes. Calme, Alban. Respire ! Il ne pu néanmoins masquer le fait que sa mâchoire venait de se raidir, tout en espérant que les gens penseraient qu'il prenait mal le fait de perdre sa place de premier couple. Pendant ce temps, Billy était infatigable. Après un suspens insoutenable de quelques secondes et des roulements de tambours mimés avec ses doigts, il poursuivit :

- Eeeeet, en première position… OLALA, une remontée fulgurante pour Barry Jane et Petra Parqueur ! Incroyable, ils raflent la première place ! Mais que s’est-il passé de si incroyable durant cette journée ?

Alban regarda en même temps que tous les autres, le duo plus collé que jamais. Visiblement, ils avaient marqué pas mal de points… Et dire qu’ils s’étaient faits si discrets depuis le départ. Devraient-ils se méfier d’eux ?

- Malheureusement, Chloe Clo et Sei Clodettes perdent leur place sur le podium. Aïe aïe aïe, j’espère que vous ferez mieux demain, se désola Billy.

Discrètement, Alban se tourna vers le couple qui semblait encore plus distant de la veille. Tiens ? Qu’avait-il bien pu se passer ? Il ne l’avait même pas remarqué pendant le dîner, en plus… il fallait qu’il soit plus attentif ! Billy ne sembla d’ailleurs pas sur le point de s’arrêter en si bon chemin, et il piocha une frite dans un plat avant de tousser et de faire comme si de rien n’était.

- Erm. Enfin ! Nos trois couples préférés bénéficieront donc d’une chambre totalement différente de la première. Vous verrez, elle est grandiose ! Et comme une bonne nouvelle n’arrive jamais seule… j’ai le plaisir de vous annoncer la règle de demain !

Oh Billy, qu’on te déteste. Restant impassible néanmoins - physiquement parlant, en tout cas -, Alban attendit le verdict, la boule au ventre. Qu’allaient-ils inventer encore une fois pour leur pourrir la vie ? Doucement, ses doigts cherchèrent le contact de ceux de Ruby, désespéramment avides de soutien. Plus que 5 jours…

NDLA : Toute ressemblance entre Doug et Kevin et les personnages du même nom du film d'animation Là-Haut serait fortuite JetevoisJetobserve


Dernière édition par Alban Abernaty le Ven 25 Mar - 11:36, édité 2 fois


[Mission] L'île de la destruction [PV Ruby] [Terminé] 15024690286225SignMaxAlban
Ruby L. Jones
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https://pokemoncommunity.forumactif.org/t903-ruby-l-jones-pyroli
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Taille de l'équipe : 19
Région d'origine : Unys
Âge : 24 ans
Niveau : 63
Jetons : 3129
Points d'Expériences : 2031
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Unys
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Ruby L. Jones
est un Topdresseur Spé. Type
Naturellement, le repas s'acheva malgré l'imprévu de la journée. Que pouvait-on y faire ? Nicole et Carl n'étaient tout simplement pas prêts à participer à ce genre d'émission, voilà tout. Oui, c'est ça. Ruby devait se leurrer avant de tels prétextes pour pouvoir supporter un tant soit peu le poids provoqué par la rupture des deux croqueurs de diamants. Même si la rousse ne les portait pas particulière dans son cœur, elle se sentait coupable. Sérieusement ? Jackie ! C'est une sanction mentale beaucoup trop sévère. Cette mission aurait dû être réservée aux espions les plus froids, ceux qui parviennent à mettre de côté leurs émotions pour atteindre les objectifs visés. Ce profil était loin de correspondre à celui de la topdresseuse qui, livide, se réfugia immédiatement dans la nourriture ainsi qu'une fausse conversation avec son camarade.

Mais bon ! Même si toute cette journée parut triviale et sans intérêt, elle aida Ruby à oublier son "devoir" qu'était de celui de briser des couples (dont certains formés depuis des mois voire années) au moins assez longtemps pour passer quelques – rares – bons moments. Mais comme on le savait tous : toute bonne chose a une fin. Ici, la fin est synonyme de présentateur blond et siliconé qui tente de plaire aux jeunes en adoptant leurs expressions et un franglais plus que ridicule. Du début jusqu'à la fin, Billy ne cessa de jouer son rôle d'inconscient. Il savait pourtant tout et se faisait un malin plaisir à nier les pseudos écarts qu'il y eût entre Nicole et Carl. D'une certaine façon, c'était dégueulasse. Mais bon ! Les soucis ne viennent jamais seuls, car en plus d'une grosse masse remords, Doug et Kevin firent leur apparition. Les trouver, hein ? Si seulement ça avait été aussi facile ! Il fallait forcément que ces deux cabots puissent parler à l'aide d'un dispositif particulièrement poussé. Et comme le veut l'effet papillon, parmi tous les mots disponibles, il fallait que ces deux Caninos soient capable de prononcer l'indésirable lorsqu'ils en apercevaient un. Production de... Ruby se retînt de soupirer et se contenta d'échanger un regard inquiet avec Alban, regard qu'elle espérait assez peu parlant aux yeux des caméras. Aucun risque ! Si les spectateurs de cette émission avaient un Q.I aussi élevé que celui d'un Magicarpe (non Seth, ne me tue pas. Ce n'est pas ton RP !) alors ils ne seraient pas capable de déchiffrer quelque chose d'aussi complexe. Théorème de l'intellect moyen.

Heureusement, Ruby avait sa petite idée quant à la recherche des deux spécimens un peu trop bavards. Elle ne manqua d'ailleurs pas d'en faire un résumé – ou au moins un rappel – à Alban afin de faciliter les fouilles qui allaient suivre. Et, en même temps qu'elle se mit à parler, la rousse dénicha un trio de Pokéballs.

– On a l'avantage de pouvoir ignorer les murs, on ne va pas s'en priver !

Pressant le bouton de chaque sphère, elle fit apparaître Chrona, Speelse et Ramsès qui étaient respectivement une Magirêve chromatique, un Fantominus et un Tutafeh. Après un court briefing donné aux trois esprits, ceux-ci se dispersèrent aux quatre coins – ou plutôt trois des quatre coins – de l'hôtel en traversant effectivement les murs. Une seule consigne supplémentaire leur avait été donnée : si quelqu'un se met en travers de leur chemin, ils n'auront qu'à l'effrayer, bien que la Magirêve blanche serait sans doute peu adaptée pour ce genre de tâches puisqu'elle fascinait plus qu'elle n'effrayait. Mais bon ! Ruby comptait sur ses spectres pour prendre de l'avance sur les autres groupes. Cette confiance, un peu trop grande, lui fit baisser sa garder un instant. Et quelle surprise ! Des stickers motif écureuil sur les murs... Ahah, Billy. Tu n'en rates jamais une, décidément ! Encore heureux que ce ne soient pas des dessins faits à même les murs, auquel cas il aurait été impossible de les retirer ou de les effacer. Des stickers par contre... poubelle ! Et Arceus sait que ça n'avait pas été suffisant pour épargner les jeunes de quelques "écureuil" lancés mécaniquement çà et là par ces foutus Caninos. Et ne parlons même pas d'une fille intrusive ayant fait exprès de perdre de vue son copain pour venir se nicher dans les bras d'Alban. Et là, Ruby ne pouvait se contenter d'un simple soupir. Pas quand les caméras étaient rivées sur elle, en tout cas. Elle joua donc ce qu'elle estima être les réactions d'une fille jalouse, à savoir l'impatience, l'irritabilité et la prise soudaine de distance. Heureusement, Alban avait compris ce petit jeu.

Les minutes et heures passèrent dans ce même contexte de recherche. Un Caninos fut alors trouvé. Doug ou Kevin ? Qu'importe ! Dès lors, les pas de Ruby se firent mille fois plus léger alors qu'elle se rapprochait de l'animal. La légèreté du Lakmécygne, avait dit Jackie, une fois. Ruby préféra mille fois s'assimiler à un spectre pur qui, par définition, ne pesait rien ou quasi rien. Et lorsque le moment fut le plus opportun, elle fit signe à l'un de ses spectres pour qu'il barre le chemin du canidé. Ni une ni deux, il fut par la suite attrapé et mis sous silence. Pauvre bête ! Être obligé de lui faire subir ça pour les besoins d'une émission stupide...

Bref ! Un sur deux, c'est déjà pas mal, non ? Les recherches n'étaient néanmoins pas terminées, bien qu'elles le furent bientôt en raison d'un autre groupe qui se chargea de capturer le second fugitif. Enfin ! Cette épreuve stupide avait commencé à creuser l'estomac de la rousse plus qu'il ne devait l'être. Autant dire que les quelques apéritifs de ce midi ne suffisaient plus. Ce soir, pas de repas de moucheron mais festin ! Enfin... Si la direction le veut bien. En attendant, les couples furent appelés toujours au même endroit pour dîner. Là, les places habituelles furent conservées et Ruby remarqua effectivement deux chaises vides. Tant mieux ! Cela fera un peu moins de gens à surveiller en plus d'offrir une zone sans aucun intérêt, là où le regard de la Pyroli pourra se perdre si jamais elle venait à réfléchir trop intensément. Les réflexions ne furent néanmoins pas autorisés puisque Billy fit son apparition pour l'habituel sondage de popularité dont les résultats étaient déjà parvenus. Ah ! La magie des nouvelles technologies... Parfois, ça ne donnait vraiment pas envie de progresser. Qui sait ce que les équipes de production de ce genre-ci pourraient en faire ? Mais bon ! Il n'y avait pas le temps de niaiser. Billy ne laissa même pas les retardataires terminer leurs assiettes et décortiqua une enveloppe toujours aussi inutilement bien scellée. Il annonça les couples un à un et ne manqua évidemment pas de rajouter ses habituels commentaires piquants et désespérants, quoique moins désespérants que ces résultats. Sérieusement ? Était-ce si dur de chuter au moins à la quatrième place ? Si changement de chambre il y avait, alors il faudra trouver un autre trompe l’œil, ou plutôt trompe caméra. Ruby sourit alors à Alban, non seulement pour faire croire aux autres qu'elle était fière de ne pas avoir été exclue du podium mais aussi pour signaler à son camarade qu'elle avait une idée. Un peu risquée certes, mais une idée.

Le repas s'acheva alors sur l'annonce de la règle qui prendra effet à partir de minuit. Le sourire de Ruby se changea en un air plus sérieux et attentif. Discrètement, elle déglutit et espérait que ce ne soit pas quelque chose d'aussi perché (sans mauvais jeu de mot) que la règle de l'écureuil. Billy remît son oreillette en place, attendant sans doute qu'on lui transmette un quelconque résultat par le biais de celle-ci. Et bon sang ! Son immeeeeeense sourire banane ne rassura personne, pas même les plus courageux. Sérieusement ? La production sort le grand jeu, comme ça ? La rousse déglutit de nouveau et tenta de ne pas tirer de conclusion trop hâtive. De toute manière, tout son petit être mental s'écroula après que Billy ait prononcé sa tirade suivante.

– Dès minuit, un membre de l'équipe viendra menotter tous nos petits couples ! Nos amoureux ne devront s'éloigner sous aucun prétexte, ils seront tout le temps ensembles pendant 24h ! Si les menottes venaient à être brisées, disqualification s'en suivra ! Le couvre-feu est donc exceptionnellement levé à minuit pour être sûr qu'aucun de vous ne s'endorme avant d'avoir été menotté ~

Ruby ne sut même plus quoi dire. Des menottes. On est dans une émission tout public, dans une parodie cheap de Death Note ou carrément dans un feuilleton douteux passant à une heure du matin ? C'était un peu beaucoup contre les droits de l'homme, ça. Autant dire que la production a dû magouiller pour autoriser cela exceptionnellement, dans le cadre de la fiction. Cela n'empêcha néanmoins pas Ruby de jeter un énième regard inquiet à Alban, inquiétude qu'elle s'efforça de masquer pour le bien de leur couverture. Puis elle attendit que cet idiot de Billy (qui a soudainement gagné pleeeeeein de place sur tout un tas de Bingo Books) ait terminé de parler pour se lever de table. Elle s'approcha néanmoins de l'oreille d'Alban tout un veillant à offrir aux autres un sourire douteux et interprétable à souhait par les caméras. Elle était obligée. Chuchoter sans avoir préparé le terrain reviendrait à s'attirer les foudres de certains. Dans certaines cultures, les messes basses sont interdites à table. Autant prendre quelques précautions.

– Je vais profiter de ces derniers instants de liberté pour aller la borne. On se rejoint devant la chambre un peu avant le couvre-feu ?

Elle attendit une réponse de son camarade puis s'en alla pour trouver une borne le plus rapidement possible. Vite, vite. Expliquer la suite à Orren s'avérait désormais crucial. Vraiment trop crucial, d'ailleurs. La rousse se contenta donc d'un message assez synthétique mais qui se voulait le plus clair possible sans pour autant que quelqu'un d'extérieur puisse le comprendre. Après tout, Billy avait beau certifier que personne ne regardait les messages envoyés et reçus, Ruby ne pouvait s'empêcher d'être paranoïaque. Laissez-la ! Elle a le droit ! La demoiselle se contenta donc d'un « Prive-toi du sens grâce auquel Hao suivrait l'émission, s'il le pouvait. » Elle soupira et quitta la borne après avoir envoyé ce simple message, espérant qu'il ait été assez clair. Hao étant aveugle, il ne pourrait pas regarder l'émission, il l'écouterait pour en savoir un maximum. Se priver de l'ouïe, donc. Cela pouvait paraître totalement démuni de sens mais ça ne le sera pas, en réalité.

Ruby passa de longues minutes à errer dans les couloirs avant de rejoindre la toute nouvelle chambre qui avait été réservé à Alban et elle, sans doute à cause du bordel qui se trouvait dans l'originale. Avant d'entrer, elle sourit au Voltali dans l'espoir de le mettre en confiance. Il était presque temps de lui parler de cette idée. Mais pour l'instant, le faux couple se contenta de pénétrer à l'intérieur de la nouvelle suite, toute aussi luxueuse que la précédente à l'exception près qu'il y avait un sofa, cette fois-ci. Pour sûr que les jeunes eurent l'idée de l'utiliser... jusqu'à ce qu'ils se rappellent de cette foutue règle qui les obligera à dormir dans le même lit. Sérieusement ! Il fallait que ça tombe maintenant... Quoiqu'il en soit, il fallait à nouveau repérer la caméra, voire les caméras. Après l'incident passé, autant dire que la production ne lésinera plus sur les moyens pour tout voir et entendre, toujours à quelques exceptions près (bonjour, chère et tendre salle de bain).

– Billy ?

Une voix magnétique s'éleva, comme d'habitude.

– Yeeeeees ?
– Pour le petit déjeuner, c'est toujours à la même heure ?
– Evidemment ! Sinon, je vous en aurais informé !
– Merci, c'est tout ce que je voulais savoir.

Un petit grésillement plus tard, il n'y avait plus de Billy. Naturellement, Ruby se débrouilla une nouvelle fois pour aller dans la salle de bain tout en y attirant Alban, toujours pour quelques problèmes capillaires. Avec de la chance, ils penseront tous que le Voltali est en réalité un coiffeur d'exception. En espérant que ça fasse illusion pour le moment. Bref ! Il ne restait plus qu'une petite vingtaine de minutes avant que le membre de l'équipe ne passe pour menotter le couple. Situation embarrassante à venir, sortez les enregistreurs pour tout publier sur internet ! Ahem. Certains le faisaient déjà, il n'y avait aucun souci à se faire. D'un mouvement prompt, la Pyroli appela sa Magirêve à la rejoindre.

– Simuler une autre bataille et tout mettre en désordre comme dans l'autre chambre serait mille fois plus suspect. Chrona est la clé de notre réussite. Elle jeta un bref coup d’œil autour d'elle, toujours aussi paranoïaque. Aucune caméra en vue. Parfait ! La salle de bain semblait toujours être un lieu aussi sûr. La question stupide pour Billy a confirmé mes soupçons. Il n'y a pas seulement des caméras mais aussi un ou des micros. Ma montre n'était pas allumée. Donc à moins de pouvoir lire sur les lèvres... Voilà ! Elle se retourna doucement vers sa Magirêve et l'introduisit à Alban. Cette espèce peut déformer la réalité à partir du moment où on entend son chant. Tu me suis ?

En guise de démonstration, la rousse hocha la tête alors que Chrona lui jeta un regard assuré. Pour elle, ce n'était qu'une démonstration de ses magnifiques talents de chanteuse et d'illusionniste. Pour sûr qu'elle ne passera pas à côté d'une telle occasion ! Le spectre se mit donc à chanter et – contrairement à ce qu'on aurait pu s'attendre – de façon douce et mélodieuse. Une berceuse en bonus ! Mais là n'est pas le plus important. Elle-même impressionnée par les capacités de son Pokémon, Ruby fut toute chose lorsqu'elle découvrit un Goinfrex en train de faire de la gymnastique rythmique dans la baignoire. Oui. C'était clairement une hallucination due au chant de Chrona. Comme quoi, le Pokédex ne racontait pas toujours des salades ! En ayant assez vu, Ruby incita son Pokémon à s'arrêter de chanter, pour le moment en tout cas.

– Les spectateurs seront assez pervers pour laisser le son allumé, dans l'espoir d'entendre quelque chose de... hm hm, si tu vois ce que je veux dire. C'est vraiment risqué mais c'est la seule solution. Elle haussa les épaules, désolée par avance. Étant menottés, on ne va même pas pouvoir se séparer. Tout au plus, on pourra s'éloigner d'un tout petit mètre en tendant nos bras. Et encore ! Ce sera suspect. À la base, je pensais utiliser le chant de Chrona pour simplement faire croire qu'on dormait proches, dans le même lit. Mais maintenant qu'on se retrouve contraints de le faire, je préfère prendre quelques distances et assurer mes arrières avec ça. Ce n'est pas contre toi, hein ! Puis elle ouvrit les placards de la salle de bain, à la recherche de quelque chose d'assez particulier qui pourrait faire office de bouchons d'oreilles. Elle ne trouva que du coton qu'elle tendit à Alban. Si tu ne veux pas voir l'impensable, mets ça. Je ne peux vraiment pas garantir que ce que Chrona leur montrera sera innocent...

La rousse jeta néanmoins un regard accusateur à son Pokémon, dans l'espoir de lui faire comprendre qu'il ne fallait pas qu'il dépasse les limites. Une fois ceci fait, elle rappela la Magirêve comme si de rien n'était et adressa quelques derniers mots à Alban avant de mettre en place le coton.

– Je vais prétexter avoir besoin d'une berceuse. Désolée de douter de tes éventuels talents de chanteur mais... voilà !

Elle sortit alors de la salle de bain après s'être recoiffée (il fallait que le prétexte des cheveux tienne la route !) et changée derrière le rideau de douche puis partit s'asseoir sur le lit, attendant patiemment qu'Alban la rejoigne. Quelques minutes plus tard, quelqu'un frappa à la porte. Sans doute ledit membre de l'équipe qui rentra aussitôt, tout sourire, et se fit un malin plaisir à menotter nos deux candidats avant de leur adresser ses salutations les plus sincères et "une bonne nuit de plaisirs variés". Brr ! Ils étaient tous tordus, par ici. Ruby soupira néanmoins et fit de nouveau revenir Chrona. Discrètement, elle s'assura de mettre les boules de coton en place avant d'introduire la berceuse de sa Magirêve.

– Si tu le veux bien, ma belle.

La concernée hocha la tête et attendit néanmoins qu'Alban se soit préparé. La Magirêve éclaircissait déjà sa voix tandis que les deux jeunes s'allongèrent. Ruby put juger par les mouvements de son Pokémon qu'elle avait commencé à chanter. Elle pria pour que son stratagème fonctionne même par l'intermédiaire de caméras et de micros mais attendit néanmoins cinq bonnes minutes avant de signaler à Alban qu'il leur fallait désormais prendre quelques distances avant de s'endormir. Ruby étendit alors son bras au bout duquel une moitié de menottes était accrochée et se posta le plus possible au bord du lit, veillant néanmoins à ne pas tomber. Et avant de s'endormir, elle pria encore une fois pour que cette idée désespérée fonctionne. Montre ton talent au monde, Chrona ! (en espérant que la tromperie ne soit pas découverte et ne se répande pas rapidement sur internet, hein...)



I've slipped a cog to break theirs
Alban Abernaty
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Alban Abernaty
est un Pokeathlète Coach



L'île de la destruction
Alban Abernaty & Ruby L. Jones

Heureusement qu'Alban avait eu le bon sens de ne pas remettre un morceau de poulet dans sa bouche. Sinon, sûr et certain que la jeune fille assise en face de lui n'aurait pas apprécié qu'on lui recrache l'équivalent d'une aile dans la figure. Se contentant donc de grimacer intérieurement, le châtain se figea instantanément. A côté de lui, il sentait que Ruby se tendait également. Et il y avait de quoi ! Menottés. Pendant une journée entière... Sérieusement, c'était quoi leur problème ? Où partaient-ils chercher pareilles idées ? C'était si tordu qu'Alban préféra ne pas y penser... Néanmoins, ils étaient là face à un véritable problème ; car, déjà malchanceux de devoir partager une chambre encore une fois, Ruby et Alban allaient réellement devoir DORMIR ensemble, ce soir. Ou alors il faudrait lui expliquer comment il serait possible de dormir à deux endroits différents tout en étant reliés par un filin métallique. Néanmoins, le châtain tiqua lorsqu'ils parlèrent de disqualification. Attendez... Disqualification complète de l'émission ? Cela voulait-il dire qu'ils pourraient éliminer le plus de candidats sans avoir à pourrir un couple ? Une petite lumière s'alluma dans son regard. Si tel était le cas, ils avaient là une opportunité en or... Briser un lien de métal n'était qu'une petite formalité pour plus de la moitié de son équipe. Le tout était de le faire de façon discrète et subtile... Comment s'y prendre ? Alban se tourna légèrement vers Ruby pour essayer de savoir si elle avait relevé cette faille du système, mais la rouquine avait l'air des lieues ailleurs. Ah... Sûrement pensait-elle à  Orren, effectivement. Que penserait-il en étant confronté à cette nouvelle règle ? Laissant sa partenaire se perdre dans ses pensées, Alban se contenta de frôler doucement son poignet pour qu'elle puisse sentir qu'il la soutenait. Un regard à Billy plus tard et le Voltali eu la confirmation qu'il attendait. Car, dans les yeux du présentateur, le message était clair ; petits oiseaux de mauvaise augure : profitez-en ! Reçu cinq sur cinq. Alban n'allait pas se priver. Surtout si ça lui évitait d'éprouver de nouveaux remords quant à la séparation d'un couple.

Laissant la Pyroli se pencher sur son épaule pour lui chuchoter quelque chose, il acquiesça. Lui aussi devrait faire un passage à la borne, même s'il n'en avait plus trop envie. Maintenant qu'un début de plan avait germé dans son esprit, il était trop préoccupé pour penser à quoi que ce soit d'autre. Finissant cependant le repas et saluant les autres couples, il se sépara de Ruby pour aller consulter ses messages. Rapidement, il envoya quelques mails à Maxine pour lui demander comment allait Mistral, puisqu'il lui avait demandé de veiller l'oiseau chromatique encore alité à l'infirmerie. Avec un pincement au cœur, il se demanda si la petite Givrali suivait l'émission. Probablement, vu qu'elle était du dortoir des commères de l'académie... Avec un soupir, il essaya de chasser cette pensée parasite. Depuis le Nouvel An, Maxine et lui c'était... compliqué, dirions-nous. Qu'en penserait-elle, quand elle le verrait avec la petite copine de son mentor ? Il se mit un instant à sa place. Qu'en aurait-il pensé, LUI ? Sûrement pas beaucoup de bien. La mort dans l'âme, il acheva donc de répondre à ses diverses connaissances, puis éteignit la borne. Il lui restait encore un peu de temps avant de retrouver Ruby, et il n'avait pas particulièrement envie de s'enfermer dans leur suite maintenant. Plus il échappait à la réalité de la nouvelle règle imminente et mieux il se sentirait.

Mais qu'allait-il faire pendant ce temps, du coup ? Il tourna la tête vers ses Pokémon qui s'étaient faits plutôt discrets ces derniers jours. Si Auster, Zéphyr et Zénith l'avaient bien aidé lors du premier écureuil et durant toute l'après-midi de recherche, les autres restaient plus effacés. Ceres n'avait pas eu à faire grand-chose mais elle l'avait aidé à se dépatouiller de quelques situations lorsqu'il s'était retrouvé à devoir tartiner du monoï sur Chloe. Et Hélios avait permis de cacher les caméras avec ses fils de Sécrétions, mais encore une fois, son plein potentiel n'avait pas été exploité. Le châtain regarda ses autres Pokémon avec curiosité. Barber le Pijako et Aura la Togepi, hein ? Il y avait forcément quelque chose à faire avec ces deux-là. Alban n'oubliait pas le fait qu'il se retrouvait ici en Mission ; et en Mission, il avait toujours largement utilisé les capacités de tous ses Pokémon. C'était certes la première fois qu'il en avait autant à gérer, mais quelque chose lui disait que s'il se creusait un peu la cervelle, il pourrait trouver. Réfléchis, Alban...

Une idée le submergea brutalement. Attendez... Si à minuit, les couples allaient être menottés... Cela signifiait qu'ils allaient devoir dans tous les cas dormir ensemble, n'est-ce pas ? La séparation dortoirs féminins et masculins n'aurait pas lieu. Et les couples qui n'avaient pas réussi à se classer dans le top 3 allaient forcément être embêtés par ces menottes. Comment allaient-ils se débrouiller ? Hm... Curieux, Alban se balada l'air de rien dans les couloirs. Il se souvenait de la localisation du dortoir masculin, même s'il n'y avait jamais vraiment mis les pieds. S'il prétextait le fait de vouloir discuter avec un autre participant, son apparition ne ferait pas louche, non ? Il pourrait ainsi récolter des informations... Soudainement plus intéressé par la tournure des événements, il accéléra le pas jusqu'à se trouver devant l'immense dortoir masculin. Le visage parfaitement innocent, il passa sa tête dans l'entrebâillement et vit... des lits superposés. Trois lits superposés pour être plus exacts, soit six lits simples. Logique, puisque de toute façon trois des neufs garçons restants avaient droit à une chambre particulière. Et c'était sûrement la même chose chez les filles, hm...  

Tendant une main pour faire venir Hélios jusqu'à son épaule, il lui murmura :

- Hélios... Discrètement, utilise Sécrétion pour coller les matelas aux armatures des lits.

Il le laissa ensuite se balader librement dans la pièce, tandis qu'il avançait avec curiosité. A cette heure-ci, peu de gens étaient encore dans le dortoir. Alban supposait qu'ils préféraient rester en couple, ou qu'ils étaient disséminés pour envoyer des mails via les différentes bornes. Seul Io Koono était assis sur son lit en train de regarder d'un air absent le plafond. Que faisait-il sans Jeanne Lemon ?

- Salut Io. Que fais-tu ? lui demanda Alban avec un sourire amical.

Le hippie de service tourna la tête vers lui, complètement sonné.  

- Oh, pas grand-chose Alban. Je méditais au sens de la vie, à ce poulet qu'on a mangé ce soir, aux choses du quotidien...

Oooook. Perché ? Un peu, ouais. Sans lui montrer qu'il le trouvait étrange néanmoins, Alban prit place sur une chaise disposée près d'une armoire. Comme Io ne le regardait pas, il fit venir Aura sur ses épaules et fit semblant de regarder sa coquille pour lui murmurer quelque chose. Il se redressa ensuite, l'air de rien, et offrit un nouveau sourire à Io.

- Comment vous allez vous organiser pour cette nuit ? Il n'y a que des lits superposés et même si vous les accolez entre eux, ça ne fera que deux lits doubles et un qui restera tel quel vu qu'il y en a un nombre impair. Et je suppose que c'est la même chose du côté des filles. Seulement quatre lits doubles pas très confortables tous dortoirs confondus, et vous êtes six couples...  

Io se tourna lentement vers lui. A son regard, Alban su qu'il n'avait même pas réfléchi à la question. Pas étonnant puisque la majorité des participants de cette émission de téléréalité avait un Q.I de Kokiyas. A part peut-être... Barry Jane et Petra Parqueur, qui avaient de toute façon eu une chambre séparée. Aucune menace d'intelligence, donc. Personne n'irait penser à déplacer les matelas pour les mettre à terre et créer ainsi les deux lits doubles manquants... Et puis de toute façon, par précaution, Alban s'était assuré de bien rendre la tâche impossible grâce à Hélios qui remplissait consciencieusement ses fonctions avec la discrétion d'un Amphinobi.

Il restait cependant quelques détails à régler, et Alban s'approcha d'Io.

- Hmm je peux peut-être réfléchir à une solution mais je ne garantis rien. Tu me tiens ma Togepi le temps que j'essaye d'explorer pour voir s'il y a quelque chose à faire ? Elle n'aime pas trop rester par terre, le soir.

Il lui tendit Aura et Io l'attrapa, persuadé qu'Alban pourrait ainsi trouver une solution à leur gros problème... à moins qu'il ne soit trop stone pour faire attention à quoi que ce soit. Dès qu'elle fut dans les bras de Io, Aura se mit à bâiller gueule grande ouverte. L'effet ne se fit pas attendre : à peine deux minutes après, Io se laissa tomber sur son oreiller et se mit à ronfler bruyamment.

- Io ? appela innocemment Alban. Ah mince, il dort...

Se grattant la tête au cas où une caméra ait filmé toute la scène, il récupéra Aura avec un regard légèrement accusateur. Cette dernière se contenta cependant de bâiller avec les yeux remplis de fatigue, et Alban haussa les épaules. Bah... Sa petite Togepi était simplement fatiguée, non ? Comme si de rien n'était, le châtain alla récupérer Hélios qui avait fini son ouvrage, puis sortit de la chambre d'un pas naturel... avec un membre en moins, puisque Barber était resté sur une des armoires qui surplombait la chambre, dans l'ombre d'un vase hors de prix. Les oreilles à l'affût et le bec prêt à répéter tout ce qu'il entendrait d'intéressant.  

Sa petite opération d'espionnage achevée, et ses atouts postés, Alban rejoignit Ruby à l'intérieur de leur toute nouvelle suite. Il haussa légèrement un sourcil devant l'expression de sa camarade, mais ne fit aucun commentaire. Des fois qu'il y aurait une Siderella postée dans les environs... Il se retint donc de lui exposer tout ce qu'il venait de faire, et pénétra donc dans la magnifique chambre. Lit deux places, meubles hors de prix, joli lustre, tapis rouge, sofa... Cette chambre était encore mieux que la précédente, si c'était possible ! Malheureusement, Alban n'allait pouvoir se contenter du canapé puisqu'ils seraient enchaînés à partir de minuit... Sérieusement... N'auraient-ils pas pu attendre le matin même ? Quoique... Avec ce qui risquait de se passer cette nuit-là, Alban se doutait bien que la production n'aurait pas raté une occasion de faire grimper en flèche l'audimat. Lui-même plutôt satisfait du petit coup qu'il venait de jouer aux autres concurrents, il se tourna vers Ruby qui venait d'engager un dialogue avec Billy. Puis, sous prétexte d'une nouvelle séquence coiffure, la jeune fille s'enferma avec le Voltali dans la salle de bain.

Vu comme ça, les téléspectateurs allaient forcément penser que c'était louche. Deux jours d'affilée à coiffer sa petite amie ? Soit ils allaient penser qu'Alban avait des habitudes un peu féminines - remarquez, c'était un ancien gay -, soit ils allaient s'imaginer le pire... du style quelques joyeusetés dans l'intimité de la salle de bain, puisque la chambre était une zone publique. Avec une mine interrogative, Alban s'assit donc sur le rebord de la baignoire. Il se doutait bien que c'était à ce moment-là qu'ils allaient devoir réfléchir à un plan pour masquer les caméras, mais disons qu'il n'avait pas vraiment eu le temps de s'y pencher. Il espérait que Ruby avait plus d'imagination que lui.

Il acquiesça donc lorsque la rousse lui fit part de ses remarques concernant la nouvelle bataille de polochons. Ils étaient au moins d'accords sur ce point-là. Quant à Chrona, la Magirêve chromatique... Alban se tourna vers elle en se demandant ce que la type Spectre allait bien pouvoir faire pour eux, jusqu'à ce que sa camarade lui explique le plan. D'abord dubitatif, Alban fut incroyablement surpris de la démonstration de la Magirêve. Il sursauta quand le Goinfrex apparut derrière lui et il tendit une main pour essayer de toucher le Pokémon. Même s'il savait qu'il s'agissait d'une illusion - ou quelque chose de similaire -, il ne put se dépêtrer de cette drôle d'impression de réalité. Son cerveau en vrac lui envoyait même des informations de matière, c'était dire !

- Wow... C'est plutôt impressionnant, commenta-t-il en observant avec curiosité le Goinfrex.

Ils n'avaient cependant pas énormément de temps devant eux et la voix pressante de Ruby le ramena sur terre. Hochant la tête de haut en bas, Alban approuva.

- C'est un bon plan, je pense. De toute façon, je n'ai pas d'autres idées moins risquées, donc autant leur donner ce qu'ils veulent... en espérant que heu... ton Pokémon restera soft.  

Le rouge lui monta aux joues et il baissa les yeux. Il n'avait CLAIREMENT pas envie que Max ou ses autres amis le voient dans une situation pareille. Quel genre de situation, d'ailleurs ? Plus il y pensait, et moins il se sentait enthousiaste sur le plan. Néanmoins, ils n'avaient pas trop le choix... Attrapant donc les cotons que Ruby lui donnait, il les vissa sur ses oreilles. Consultant rapidement sa montre, il constata que le membre de la production n'allait pas tarder à arriver. Bon, il parlerait de ses petites expéditions nocturnes demain. Autant essayer de profiter de la nuit de sommeil au maximum.  

Chassant donc Ruby de la salle de bain pour se vider la vessie une dernière fois - autant prévoir ses arrières et être safe de ce côté-là -, Alban la rejoignit quelques minutes plus tard. Bras tendus, il grimaça lorsque le métal froid se verrouilla autour de son poignet droit - le gauche pour Ruby -. Voilà qui allait être plutôt handicapant puisqu'il était droitier, mais qu'importe... D'un accord tacite et silencieux, le couple se glissa dans le lit. C'était étrange de ne rien entendre du tout, mais mieux valait ça qu'avoir l'impression de voir des choses un peu à la limite de la bienséance.

Le chant de Chrona s'éleva ensuite dans la pièce, inaudible pour Alban et Ruby. Installé à l'extrémité du lit pour être le plus loin possible, Alban eu l'espace d'un instant le désir fugace d'enlever ses bouchons d'oreille. Qu'allaient voir les téléspectateurs ? S'il voulait sauver sa réputation, il fallait qu'il soit au courant du niveau d'illusion de Chrona, n'est-ce pas ? Il se tourna brièvement vers la rouquine, puis ferma les yeux. La curiosité était un vilain défaut, et il n'avait pas envie d'assister à des scènes auxquelles il aurait préféré ne jamais assister. Il verrait lors de la rediffusion... Ou dans tous les cas, sa petite sœur lui écrirait un message le lendemain. Se laissant donc entraîner par le sommeil, il ferma les yeux, sa main à quelques centimètres à peine de celle de Ruby. Rien ne servait de s'en inquiéter maintenant... Autant démarrer le troisième jour en étant parfaitement reposé.

***

Le lendemain, aux aurores, Alban se leva avec le dos un peu raide. Attaché ainsi à Ruby, il s'était retenu de bouger toute la nuit ; ce qui, inévitablement, n'avait pas participé à détendre ses membres. Tant pis ! C'était de toute façon mieux que le sol, et le châtain se redressa en bâillant. Il salua rapidement les membres de son équipe, laissa Zéphyr se poser sur son épaule, puis se tourna vers la rousse. Pas d'intervention de Siderella durant la nuit ! Parfait ! Avec un grand sourire, il souhaita la bonjour à sa petite amie, puis ils se dirigèrent d'un commun accord vers la salle de bain ; l'occasion rêvée de pouvoir parler de ses plans sans l'oreille indiscrète de Billy.

- Bien dormi ? Bon, allons droit au but. Hier, je n'ai pas eu vraiment le temps de t'en parler, mais j'ai erm... un peu joué ma fouine, on va dire. Je ne sais pas si tu as remarqué, mais avec la règle des menottes à minuit, il y a forcément eu une levée de la règle qui interdit aux couples hors top trois de dormir ensemble.  Je suis donc parti voir le dortoir des garçons et figure toi qu'il n'y avait que trois lits superposés ; soit, six lits simples. J'ai supposé qu'il y avait la même configuration dans le dortoir des filles. Si tu colles deux lits superposés entre eux, ça te permet d'avoir deux lits doubles - inconfortables, certes, mais ça reste toujours mieux que rien - dans chaque chambre. Soit quatre lits doubles tous dortoirs confondus. Or, il y a encore six couples en jeu qui n'ont pas bénéficié d'une suite personnelle. Tu me suis ?

Il laissa à Ruby le temps de faire ses calculs, puis eu un petit sourire.

- Hier soir, je me suis donc arrangé pour que mon Larveyette colle les matelas aux lits pour que les matelas soient impossibles à déplacer. Je ne sais pas si un couple aurait eu cette idée, mais par précautions... Bref, d'après ce que j'ai prévu, il y aura au moins deux couples qui auront passé une très mauvaise nuit ; en plus des tensions entre tous. J'ai posté mon Pijako pour qu'il puisse nous répéter les informations intéressantes ; quoi que ce soit qu'on pourrait exploiter pour jouer nos briseurs de couples. A mon avis, les choses auront donc un peu bougé ce matin...

En attendant d'avoir les retours de la part de la rouquine, il soupira et haussa les épaules.

- Je ne suis pas particulièrement fier de moi ou quoi que ce soit mais... on n'a pas trop le choix, n'est-ce pas ?

Il acheva ensuite de se coiffer et de se brosser les dents, puis tous deux quittèrent la salle de bain et leur suite, direction la salle du petit déjeuner. Cette fois-ci, pas d'entraînement matinal ; de toute façon, ça leur aurait été impossible, menotté comme ils l'étaient. Alban ne savait pas trop comment la rousse allait encaisser cette nouvelle, mais il espérait qu'elle ne serait pas trop dérangée par cela. A la place, ils allèrent donc s'asseoir autour de la grande table de la salle à manger, tandis que les places se remplissaient unes à unes. Un coup d'œil rapide permis à Alban de comprendre que la nuit n'avait pas été de tout repos pour ceux qui étaient dans les dortoirs. Cernes, fatigue, sourcils froncés. Il constata qu'il y avait effectivement quelques tensions entre les différents concurrents, et même au sein d'un même couple. Aïe. La production en avait sûrement eu pour son argent, cette nuit-là ! L'air innocent, Alban se servit un verre de jus d'orange.

- Salut Io, comment vas-tu ? Hier soir tu t'es endormi comme une masse, alors je n'ai pas eu le temps de te souhaiter la bonne nuit... Tu devais être sacrément fatigué, non ?

Le garçon hocha la tête et esquissa un petit sourire.

- Ouais, désolé mec. Je me suis réveillé tout juste à temps pour les menottes mais... ça a été un bordel sans nom, ensuite. Il y en a même qui ont quitté l'émission... T'sais, ce couple, là-…

Il s'interrompit en voyant Bill s'avancer dans la pièce, l'air toujours aussi radieux. Alban se figea. Si tôt le matin ? Ce n'était pas pour le rassurer... Laissant cependant sa conversation avec Io de côté, Alban reporta son attention sur le présentateur. Habillé d'un costard impeccable, ce dernier se rajusta la tignasse et fit de grands gestes avec ses bras pour attirer l'attention de tous.  

- Bonjour mes chers tourtereaux ! J'espère que ceux qui l'ont pu ont bien dormi... En tout cas ce n'est pas le cas de tout le monde, puisque Berny Minou et Dorothy nous ont quitté ! Ils ont heuu... claqué la porte en disant que les conditions de sommeil étaient outrageuses... On peut dire qu'ils n'étaient pas encore prêts à tout vivre sur l'île de la destruction ! Mais tant pis, car VOUS, jeunes couples encore dans l'émission, vous aurez droit à une grande journée juste Oh-em-gé ! On a été un peu limité sur les activités à cause de vos jolies menottes, donc on va faire simple aujourd'hui : dans une heure, après votre petit déjeuner, vous passerez toute l'après-midi à la PISCINE ! On espère des scènes dignes de Loana et son cher et tendre dans Loft Story ! Huhuhu. Allez, profitez bien de vos croissants, et je vous diiiis... à tout à l'heure !

Et il s'éclipsa comme une fusée, tandis qu'Alban faisait tomber son biscuit dans son verre de lit. Piscine ? PISCIIIIINEEEE ?!!!

- … fut tout ce qu'il fut capable de commenter, face à l'expression de Ruby.

La nouvelle du départ d'un couple avait été éclipsée par l'hécatombe qui avait suivi les premières joies. Cette troisième journée s'annonçait encore pire que les précédentes !



[Mission] L'île de la destruction [PV Ruby] [Terminé] 15024690286225SignMaxAlban
Ruby L. Jones
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Taille de l'équipe : 19
Région d'origine : Unys
Âge : 24 ans
Niveau : 63
Jetons : 3129
Points d'Expériences : 2031
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Ruby L. Jones
est un Topdresseur Spé. Type
Avant de s'endormir, Ruby jeta un bref coup d’œil à Alban puis à Chrona, légèrement inquiète quant à la réussite du plan. Ce genre de subterfuge affectait-il également, même au travers de la technologie ? Dans le pire des cas, le groupe ne tardera pas à savoir que non. Si rien ne se passait, alors tout s'était déroulé comme sur des roulettes. C'est donc dans l'optique de passer une nuit tranquille – comprenez sans intrusion de Billy ou de la Sidérella – que la rousse s'endormit. Au final, elle passa une bonne (si on veut) nuit de sommeil. Bonne dans le sens où le quota d'heures avait largement été respecté. Il y avait néanmoins un gros problème, soit celui des maux de dos provoqués par la position fixe et pas forcément confortable dans laquelle chacun fut forcé de dormir. Et dans ces conditions, partir à l'entraînement était presque impensable. Désolé Jackie mais... courir avec un dos dans un tel état reviendrait à s'écraser au sol au bout de cent petits mètres. Pour sûr que le tyran ne risquera pas une honte publique et médiatisée simplement pour UN entraînement. Quoique...


Non, non et non ! Exemptons la Pyroli pour cette fois, d'autant plus que la pratique allait être encore plus difficile, avec ces menottes. Rien que les déplacements se révélaient parfois embarrassants voire totalement entravant, en fonction de la situation dans laquelle le faux couple se retrouvait. Là, par exemple, il leur fallait quitter le lit. Mais de quel côté ? En tout cas, l'autre allait être obligé de se traîner sur le lit comme une larve pour ne pas se tordre le bras en tentant une roulade maladroite. Petit compromis qui fut réglé en une trentaine de seconde, ce qui était déjà relativement long pour sortir d'un lit... Suite à quoi, ils se dirigèrent vers la salle de bain. Ce qui était bien, c'est qu'ils pourront prétexter une courte préparation, à ce moment de la matinée. Personne ne remettra en question leur venue ici, d'autant plus qu'ils étaient obligés d'y aller ensembles. Avant toute chose, l'étudiante rappela Chrona qui s'était visiblement endormie il y a peu. Ne pas la solliciter pendant quelques heures afin qu'elle puisse récupérer ; noté.

Après qu'il ait entraîné la rousse dans le salle de bain, Alban se mit à narrer ses quelques aventures pré-sommeil de la veille. Aventures ma foi intéressantes puisque, par déduction, plusieurs couples allaient se retrouver handicapés pour la journée suivante ou même éliminés, tout simplement par coup de gueule. Il n'empêche que s'inscrire ici et tout foutre en l'air pour des conditions de sommeil, c'est... Oui. On ne va rien dire, ne serait-ce que pour ne pas porter atteinte à qui que ce soit. Les pauvres ! Ils ne s'attendaient pas à affronter des conditions quasi Poh-Lantaesques, ce qui arrangeait fortement le binôme d'intrus.

– En toute honnêteté, t'as bien fait. Plus vite on aura accompli notre mission, plus vite on pourra oublier toutes ces histoires.

S'en suivit de préparations vraiment sommaires et dignes du matin, à savoir une petite toilette, une remise en ordre des cheveux et un brossage de dents, histoire d'éradiquer cette sensation de mauvaise odeur buccale. Le strict minimum pour paraître présentable lors d'un petit déjeuner commun, en somme. Petit déjeuner qui allait – espérons-le – bien se dérouler, ou au moins assez bien pour ne pas avoir à s'inquiéter ou à pousser une grimace discrète. Ruby ne se fit néanmoins pas trop d'illusions. Avec l'épreuve du jour qui allait être annoncée par Billy sans parler de la potentielle découverte de leur plan, la topdresseuse n'était absolument pas sereine mais s'efforçait de paraître normale, au moins pour le bel objectif de la caméra.

Une fois à table, Alban entama une conversation avec Io. À en juger par la façon dont il lui parlait, ce type devait être le seul éventuel témoin de ce qui s'était passé hier soir, dans les dortoirs. Et encore ! Paraît-il qu'il se soit endormi comme une masse. Rien à craindre, donc ? Ruby souffla, quelque peu rassurée, alors que le fringant Billy passa la baie vitrée en sautillant et souriant. Déjà si frais, de bon matin ? C'est à croire que ce type ne dormait jamais. Pour sûr qu'il devait également stalker les enregistrements nocturnes. Il n'annonça néanmoins rien concernant les éventuelles activités de couple qui auraient pu avoir lieu et ne démentit rien non plus. Alors le plan avait marché ? Apparemment. Même s'il était au courant de tout, Billy se serait certainement empressé de dévoiler la supercherie aux yeux de tous, s'il l'avait percée à jour, ne serait-ce que pour compliquer la tâche des infiltrés. Encore plus rassurée, la rousse souffla à nouveau mais laissa tout de même le présentateur poursuivre son introduction matinale. C'est par son intermédiaire que le reste des participants apprirent la désertion de Berny Minou et Dorothy, apparemment bien trop douillets pour pouvoir dormir dans de telles conditions. Joie ! Un danger potentiel en moins.

Évidemment, toutes les bonnes choses ont une fin. En l'occurrence, Billy se contenta d'adopter la stratégie du "meilleur pour la fin", si on pouvait considérer l'activité du jour comme meilleure et tellement "oh-em-gé". Piscine. En temps normal, cela aurait pu être quelque chose d'appréciable, ou au moins un minimum. Mais dans ces conditions, autant dire que même les couples les plus soudés semblèrent douter ne serait-ce qu'un instant. N'y avait-il pas des risques de noyade ? Ou même de crampes ? L'adulte siliconé se contenta d'un hochement d'épaules puis d'un sourire, rajoutant que cette activité sera sans doute un petit plus pour palier aux conditions de sommeil pseudo désastreuses. Discrètement, Ruby roula des yeux vers Alban. Avait-il lui aussi pensé au pire ? Dans tous les cas, ils y assisteront tous sous peu. Et bien que la rousse aurait voulu arrêter le temps ou même le ralentir pour profiter de ce petit déjeuner à priori normal par rapport à ce qui allait suivre, cet enfoiré passa bien plus rapidement que prévu. Dialga, où que tu sois, sache que tu es un salaud. Voilà.

Le pingouin invita les couples à quitter la table afin d'aller se préparer. Cette "petite" pause piscine allait se prolonger jusqu'au début de l'après-midi, assura-t-il, ce qui faisait un total d'au moins trois heures, sans compter le temps de préparation. Préparation. Rien qu'en pensant à ce mot, la Pyroli frissonna mais s'efforça de rester droite et souriante tant que les caméras ne lâchaient pas les couples. Ils furent chacun ramenés dans leur suite, là où ils pourront justement se préparer à faire face à cette horrible période obligatoire qu'était le fait de se changer. Notons bien que sans les menottes, tout cela n'aurait été qu'un jeu d'enfants. Mais non ! Il fallait forcément compliquer la chose. Merci les menottes, merci la direction.

Une fois dans la suite de luxe, Ruby traîna rapidement Alban dans la salle de bain, appelant à la "situation de crise". Elle nota par la même occasion qu'une équipe (ou au moins une personne) s'était infiltrée dans chaque chambre afin de déposer un petit présent, à savoir deux maillots de bain accompagnés d'un petit mot que Ruby ne préféra pas lire. Voir un "signé Billy ♥" à la fin lui avait amplement suffit. Elle était sûre à 100% – si ce n'est pas plus – que la pile électrique s'était contentée d'écrire un "blabla j'espère que vous allez vous amuser blabla la direction et moi vous offrons ces subliiiiiiimes maillots blabla on vous adore poutous poutous". Facepalm. C'était presque ça. À quelques mots près. Mais bref ! Cette découverte ne faisait que rappeler la crise présente à la Pyroli, agitée et consternée à la fois.

– Alban... Si t'y as aussi pensé, on est bien dans la merde. Et jusqu'au cou.

Et cette fois, elle ne pourra rien y faire avec une quelconque illusion, non seulement parce que Chrona se reposait mais aussi parce que ce problème n'était pas d'ordre public mais bel et bien privé. Elle soupira néanmoins et attrapa le maillot de bain qui lui était réservé. Son air consterné se changea en quelque chose d'au moins mille fois plus blasé. Des envies de meurtre lui traversaient soudainement l'esprit. Du rouge. Un deux pièces rouge un peu trop aguicheur à son goût, pour tout vous dire. Un peu trop pour n'importe qui de raisonné, dirons-nous. Mais d'un côté, elle se disait que les autres avaient très certainement eu droit au même traitement. Ruby ne sera donc pas la seule dans cette situation embarrassante puisqu'il y aura les autres filles pour la soutenir. Quoique... Ahem ! Et les garçons, dans cette histoire ? Connaissant Billy, pour sûr qu'il avait opté pour quelque chose d'assez moulant. La demoiselle blasée ne succomba pas à la curiosité et se contenta d'exposer le problème majeur à Alban, bien que ce soit assez obvious pour le coup.

– Et... Comment on se change, à une main ? Je veux bien tenter mais... voilà quoi. Et d'office, je refuse qu'on s'aide. Désolée mais c'est au dessus de ce que je pourrais supporter. Elle prit une grande bouffée d'air, comme si elle s'apprêtait à affronter l'épreuve la plus difficile de la journée (ce qui était probablement le cas, en fait). Suite à quoi, elle somma Alban de se retourner du mieux qu'il put, avec délicatesse évidemment. Dans ce genre de situation, je te mettrai sur un pied d'égalité avec Jafar à la moindre gaffe.

La mort ? Oh non. Ce serait trop doux. Bref ! Elle fit néanmoins confiance au Voltali. Il n'allait pas se retourner, hein ? Dites-moi qu'il n'allait pas le faire. Oui, c'est un bon garçon. Il est gentil. Il ne fera rien. D'une main, Ruby commença à se changer, avec difficulté évidemment. Cela s'avéra même beaucoup plus compliqué que prévu. Pas moyen de trop se baisser, ni même de pivoter ou encore de faire des gestes trop brusques. Autant dire qu'elle passa au moins un bon quart d'heure à retirer ce qu'elle portait actuellement pour le remplacer par ce maillot pétant. Et encore ! Ye né pas fini, comme dirait l'oncle de Jacky. Il restait le plus dur (à supporter). Autant la pièce du bas n'avait pas été trop compliquée à enfiler, autant la pièce du haut demandait une certaine coopération. Un peu trop de coopération, même. Mais avant toute chose, la rousse s'entêta à vouloir se débrouiller par elle-même, ce qui résulta par un autre quart d'heure gaspillé. Elle abandonna finalement et se contenta de maintenir le tissu sur sa poitrine avant d'aller demander de l'aide à son binôme.

– Euh... Alban ? Est-ce que tu ne pourrais pas... m'aider à l'attacher ? murmura-t-elle en adoptant un air de Caninos battu. Bah quoi ? C'était ça ou le passage au rouge de la honte. Quitte à choisir, je prends le Caninos ! Ahem. Et l'avertissement d'avant est toujours valable, hein...

Ah bah bravo ! N'en demandait-elle pas un peu trop, là ? Se débrouiller pour attacher ce genre de trucs un peu trop tricky sans même regarder ? Déjà que les hommes ne sont pas doués tout court, même en regardant... (vécu de narrateur //SBAFF//) En espérant qu'Alban se révèle plus habile qu'il n'en avait l'air. Mais bon ! Il y avait aussi cet effort à faire. Mais si, vous savez ! Cet effort de ne pas se mettre à criser pour un rien, lorsqu'on trouve un contact un peu trop proche, par exemple. Et dans le cas présent, comment est-ce que cela s'était passé ? Boarf. Comme l'a dit le philosophe Jim Moralès : Je préfère ne pas en parler.

Quelques instants plus tard, les voilà néanmoins prêts à sortir de la suite et à affronter la terrible piscine, là où même pas la moitié des couples se trouvaient déjà. Les autres arrivaient à tour de rôle, parfois en train d'apporter quelques finitions à leur maillot de bain. Visiblement, les infiltrés n'avaient pas été les seuls à galérer. Ruby ne rigola cependant pas, bien consciente de cette affreuse galère. Et dire que tout un tas de problèmes allaient suivre, 90% d'entre eux étant provoqués par ces foutues menottes. Mais bref ! Une fois que tout le monde fut présent, Billy se présenta sur l'autre extrémité de la piscine, accompagnée de la Sidérella en train de passer les couples en revue avec sa caméra. Le présentateur s'émoustilla sur place et mima de grands gestes qu'on pouvait interpréter comme les différentes façons de nager. Sérieusement ? Il ne perdait pas son souffle, à faire ça tout en parlant ?

– Oh-em-gééééé ! Cette journée s'annonce particulièrement folle, mes amours ! C'est sans grande surprise que nous mêlerons une nouvelle fois épreuve et activité ! Et c'est là que vous vous demandez "mais quelle épreuve ? On a déjà les menottes, Billy-chou !" Silence radio. Personne n'a osé, apparemment. Eh bieeeeen... Cette émission s'appelle "L'Île de la Destruction", vous voyez ? Ce n'est pas pour rien ! Vous menotter devrait renforcer votre amour alors que nous sommes là pour le tester. C'est pour cela que nous avons décidé de vous compliquer la tâche, oui oui ouiiiii ! C'est pour cela que Ruby avait un mauvais pressentiment, donc ? Cette fois-ci, la direction a choisi de... Rrrrrrrroulements de tambours... Dissimuler les clés de vos menottes dans les maillots d'autres participants ♥ Évidemment, rien n'a été fait pour le moment mais ça ne saurait tarder... Billy sourit, allant se saisir d'une mallette qu'il ouvrit sous les yeux des participants. Et effectivement, il y avait un nombre de clés égal au nombre de couples restants, soit une pour chaque menotte. Ces clés ne sont évidemment pas universelles, il vous faudra trouver LA bonne clé, celle qui vous permettra de vous délivrer avant minuit ! Et si jamais vous vous retrouvez encore liés à minuit, eh bien vous le serez jusqu'à la fin de l'émission !

Que... QUOI ? NO WAY. NO FUCKING WAY.

– Psst, Alban. On a juste à proposer un échange avec les autres jusqu'à trouver la notre, c'est tout.

Pas assez discrète, miss Jones. Le présentateur (ou au moins la Sidérella qui a par la suite transmis le message à Billy) t'a entendue.

– J'ai oublié de préciseeeer : vous ne pourrez pas retirer vos propres clés. Un autre couple devra s'en charger, oh-em-gé ! Elles seront parfois sur ces messieurs et parfois sur ces mesdemoiselles !

Sur ces derniers mots, la Sidérella posa sa caméra sur un trépied et fit voleter les clés avant de les mélanger entre elles et en distribua une par couple, les cachant parfois entre les formes des filles et parfois près des parties des garçons. Attendez. C'EST PAS UNE BLAGUE, EN PLUS ?

– Supporterez-vous la vision de votre conjoint(e) en train de se faire fouiller par quelqu'un d'autre ? Nous le saurons bientôt dans l'Île de la Destruction, OH-EM-GÉ !

HRP :



I've slipped a cog to break theirs
Alban Abernaty
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Alban Abernaty
est un Pokeathlète Coach



L'île de la destruction
Alban Abernaty & Ruby L. Jones

Aller à la piscine en étant menotté ? En voilà une brillante idée ! L’île la destruction n’était visiblement pas faite pour détruire uniquement des couples soudés ; non, non, jeunes naïfs ! Elle était carrément là pour vous bousiller la vie de milles et une façon. Dépité, Alban ne sut comment réagir face à la terrible nouvelle. Ruby venait d’ailleurs de lever les yeux au ciel et le châtain ne put que compatir. Il ne comprenait vraiment pas l’intérêt de tout ça. Alors qu’ils étaient sur une île paradisiaque, ils devaient aller à la piscine ? Quoique, c’était toujours plus sécurisé que la plage, maintenant qu’on y pensait. Et puis dans leur foutue piscine, ils avaient sûrement eu la possibilité d’installer des caméras afin de ne manquer aucune miette de ce qui se passait. Pervers.

Retenant un soupir, Alban se contenta de finir son petit déjeuner en silence. Il avait l’estomac noué à présent, mais mieux valait se remplir la panse tant qu’il le pouvait. Que disait-on, déjà ? Baignade interdite si vous avez mangé dans la demi-heure ? Voilà qui lui laissait un peu de rab pour gagner du temps. Posant donc avec lenteur ses couverts dans son assiette, Alban se leva en même temps que Ruby. Ce ne fut qu’arrivé devant la porte de leur suite qu’une pensée lui traversa l’esprit. Attendez… Comment étaient-ils censés se changer dans ces conditions ? Wait !

Par chance, sa partenaire était un peu moins longue à la détente que lui. A peine entrés, elle l’entraîna dans la salle de bain. Là-bas, la dramatique découverte du cadavre de Billy dans la baignoire. Ah, si seulement ! des maillots les firent se figer sur place. Complètement blanc, Alban resta planté comme une grande asperge, le teint ciment, l'air décomposé. Ooook. Pour vous faire un récapitulatif, Alban vivait dans une ville au milieu des arbres où les piscines n’existaient pas. La plage, il pouvait y accéder après quelques heures de route et en général, c’était ce qu’ils avaient toujours fait avec ses parents. Le châtain avait donc l’habitude des grands caleçons de plage qui laissaient l’intimité respirer et les jambes à demi-couvertes. C’était des sortes de shorts évasés et plutôt confortables, après tout. Il y avait bien une piscine au campus, mais avec son genou, Alban n’y était jamais allé. Alors, quand il se retrouva devant le réglementaire maillot masculin, il eut un blocage. Le très justement dénommé « moule-bite » était effectivement une minuscule pièce de tissu qui… eh bien… couvrait encore moins de chose qu’un boxer standard. Sérieusement ?!

Il regarda le maillot sous tous les angles. Par chance, la production avait opté pour un modèle « boxer », et non pas pour une forme slip. Ce qui aurait été une réelle catastrophe. Encore en train de se demander de quel crétin il aurait l’air en enfilant ce truc, Alban sursauta en entendant la voix de Ruby. Hein ? Heu ? Il était tellement perdu dans ses pensées qu’il n’avait même pas entendu ce qu’elle venait de dire. Et, alors qu’il se tournait vers elle, ses yeux se posèrent sur son maillot de bain. Si on pouvait appeler ça un maillot de bain. Glups.

Etaient-ils sérieux ?! Alban n’avait pas encore eu l’occasion de voir Ruby en bikini, puisqu’elle s’était arrangée à chaque fois pour camoufler le maximum grâce à des couches de vêtements supplémentaires. Il savait à peu près la forme d’un maillot de bain deux pièces puisqu’il avait une petite sœur et que, diantre, il avait 15 ans tout de même. Mais cette chose… C’était bien pire que tous ses pires cauchemars. Plus minuscule encore que ce que Chloe avait porté le premier jour de leur arrivée ici. Et d’un rouge pétant et vulgaire au possible.

- Heu… Tu vas vraiment mettre ça ? demanda-t-il, un peu gêné. Tu n’as pas heu… un truc de rechange ? Un maillot de bain un peu plus… enfin… un peu moins… enfin…

Le rouge lui monta aux joues et il détourna la tête. Ça n’avait pas l’air de ravir Ruby non plus, alors il ne fallait pas qu’il en rajoute. Se ventilant pour faire retomber la température, il se tourna une nouvelle fois vers elle lorsqu’elle lui demanda comment ils devaient se changer. A une main, effectivement, ça n’allait pas être facile. Se déshabiller serait le plus compliqué pour Alban, car enfiler ce boxer de fortune ne lui prendrait pas beaucoup de temps. Ruby, par contre, allait avoir plus de difficultés. Le bas passait encore, mais comment comptait-elle enfiler le haut ?

- Ça risque d’être un peu acrobatique, effectivement. Je refuse d’aider également, désolé. On n’a qu’à, heu… Essayer d’y aller lentement chacun notre tour pour ne pas qu’il y ait conflit d’intérêt ?

Un compromis trouvé, les deux jeunes commencèrent leur terrible tâche. Il fut convenu que Ruby devrait commencer, et qu’Alban se contenterait d’enlever ce qu’il pouvait enlever sans se servir de sa main menottée ; et ce, dans le but, de laisser total champ libre à Ruby. Déboutonnant son bas, il fit tomber son grand short de plage au sol et l’expédia à l’autre bout de la pièce d’un mouvement de pied. Pour le t-shirt, ce fut un peu plus compliqué, d’autant plus que l’enlever alors qu’on était menotté à l’autre était tout bonnement impossible ; ou si, mais le t-shirt finirait bien par être bloqué le long de la menotte, entre les deux protagonistes. Tant pis, ce n’était pas le sien. Alban le déchira donc tout bonnement et simplement au niveau de la manche pour pouvoir le retirer. Restait alors le boxer, mais ça risquait d’être compliqué avec une seule main. Alors, il attendit que Ruby ait fini…

Quelques interminables minutes plus tard, Alban se demandait ce qui pouvait bien se passer. Il sentait que Ruby bougeait derrière lui, mais elle n’avait toujours pas l’air d’avoir terminé. Il fut tenté de jeter un coup d’œil derrière pour s’assurer que tout allait bien, mais se ravisa ; après tout, il n’avait pas envie de voir certaines choses. Merci pour lui. La rouquine lui demanda cependant au bout d’un long moment de silence, s’il pouvait l’aider à attacher son haut de maillot de bain. Tout ça sans regarder, évidemment. Sérieux ?

C’était un peu bête de l’avis d’Alban, puisqu’il allait finir par la voir en maillot de bain de toute façon. Mais, intimité féminine oblige, il allait devoir trouver une autre solution.

- Trop compliqué sans regarder. Je risque de mettre mes mains aux mauvais endroits et de toucher des choses qu’il ne vaut mieux pas que je touche. Mais j’ai peut-être une idée. Ça te dérange si je fais entrer mon Noctali ici ?

Il attendit l’accord de la jeune fille puis entrouvrit la porte de la salle de bain ; juste à peine pour qu’Auster puisse passer, sans que les caméras puissent avoir une vue sur l’intérieur de la pièce dans laquelle ils étaient.

- Psst. Mon grand, ramène toi, lui dit-il.

Auster leva les oreilles, puis trottina gentiment jusqu’à la salle de bain où Alban le fit entrer. Il lui demanda ensuite de s’occuper du maillot de bain de Ruby à sa place - et ce, sans regarder -, ce que le Pokémon fit sans trop de difficultés grâce à son attaque Psyko. Et voilà, le tour était joué !

- Vérifie bien que le haut tient bien, au cas où, dit-il à Ruby. Et ne te retourne pas, il faut que je finisse de me changer.

Bon. Maintenant qu’Auster était là, autant en profiter, non ? Avec un air désolé, Alban demanda à son Noctali de l’aider. Bas enlevé, boxer de bain enfilé, et le voilà paré pour sortir en piscine ! Il annonça à sa coéquipière qu’il avait fini, puis le faux couple sortit de la salle de bain. Alban avisa la présence de serviettes de bain, et il en attrapa une pour la nouer pudiquement autour de sa taille. Après tout, certaines personnes devaient bien faire ça avant d’entrer dans la piscine, non ? Pourquoi pas lui ?

Se baissant ensuite vers sa valise pour farfouiller dans son sac, il sortit un long foulard qu’il utilisait parfois pour confectionner une couchette de fortune à ses Pokémon. Noir et sobre, ce dernier était totalement opaque mais son tissu restait assez fin. Le lançant à Ruby derrière lui, il lui annonça, toujours sans se retourner :

- J’utilise ça pour mes Pokémon de temps en temps, mais là il n’a pas encore servi de tout le séjour. Il est propre, donc tu peux le prendre. Vous les filles, vous nouez parfois ça autour de vous pour vous cacher un peu à la plage. Tu vois de quoi je parle ? Bref, si tu veux te couvrir un peu avant d’entrer dans l’eau, ce serait peut-être mieux…

Un paréo que ça s’appelle, Alban. Mais pardonnons-lui sa pauvre culture en vêtements féminins et autres accessoires ! La préparation finalement achevée, il était à présent temps de retrouver Billy et les autres. Toujours sans trop se regarder, Alban et Ruby rejoignirent les autres couples au bord de la piscine. Alban constata que ses concurrents semblaient tout aussi épuisés qu’eux. Et pourtant, eux avaient pu s’aider et se regarder, au moins ! Essuyant d’un geste machinal la sueur qui perlait sur son front, le Voltali leva un œil vers le soleil éblouissant. Il faisait chaud. Vraiment chaud. D’un côté, piquer une tête dans la piscine ne paraissait plus une si mauvaise idée. De l’autre… Well, en prenant en compte le côté tordu de toute cette mascarade, Alban était certain de passer un très mauvais quart d’heure.

Billy refit cependant une apparition devant eux, plus joyeux que jamais. Ce qui, en soit, n’était vraiment pas rassurant. Son début de dialogue ponctué par son insupportable « Oh-em-gé », le présentateur leur lança un regard canaille lourd de signification. La présence de Siderella à ses côtés rendait d’ailleurs le tableau incroyablement flippant. Et encore une fois, Alban ne s’était pas trompé ! Car en cette fatidique journée de la menotte, les couples allaient devoir trouver la clé à même le maillot des autres candidats. Dafuq ?! Sérieusement ?! Alban n’était même pas sûr que ce soit vraiment légal de les faire se tripoter entre eux. Après tout, aucun n’était majeur. Raaaah, le contrat ! Il savait qu’il aurait dû lire son contrat de participation plus attentivement. Quoique, Jackie le lui avait fait signer en le regardant avec insistance ; il n’avait ni eu le temps, ni eu le choix. Y avait-il une clause là-dedans stipulant qu’ils pourraient faire des choses aussi abjectes de leurs corps ? Bon, dans les faits, ça n’avait pas l’air de vraiment gêner les autres. Et effectivement, à quinze ou seize ans, on n’est plus forcément vraiment des saints. Mais voilà. Alban n’avait JAMAIS eu l’occasion de se prêter à ce genre d’activités ; non seulement ça ne l’intéressait pas (encore), mais en plus, il était bien trop timide pour aller farfouiller les opulentes poitrines de ses camarades féminines.

Ruby avait bien essayé de le rassurer en lui chuchotant une tactique à l’oreille. Mais manque de pot, Billy laissait traîner ses oreilles partout. Avec un index de désaccord, le présentateur leur interdit ne serait-ce que d’y songer. Soupir. Sérieusement, comment allaient-ils s’en sortir ? Alban n’avait clairement pas envie d’aller toucher le corps de filles ; et encore moins ceux de garçons. Il se demandait ce qui était le pire entre les deux options. Quant à laisser Ruby s’en charger ? Hors de question également. Quoique, il ne savait pas quel genre d’intimité il y avait entre les filles. Visiblement, certaines d’entre elles se parlaient même de leur cycle de menstruation… donc une main dans le haut du maillot, ce n’était peut-être pas dramatique.

Le réel problème allait être celui de la clé à récupérer dans leur propre maillot. Alban ne voulait ni qu’on le touche lui, ni qu’une autre personne touche Ruby. Dans les faits, ils pouvaient mettre dans l’embarras un couple en les forçant à rester menottés toute l’émission durant. Mais voilà : s’ils faisaient ça, ils risquaient de ne pas pouvoir récupérer leur clé. Et on n’était pas contre une agression de la part des autres concurrents. Honnêtement, Alban n’était pas vraiment confiant vis-à-vis de ses compétences de nageur catégorie menotté à quelques dizaines de kilos de belle rousse.

Le pompon fut lorsque Siderella fit voleter les clés pour aller les cacher chez les gens. Alban regarda avec appréhension le morceau de métal léviter jusqu’à eux, puis s’engouffrer sournoisement dans son maillot de bain pour aller se caler quelque part sur sa fesse. Gnnnnn.

Il se tourna immédiatement vers Ruby, un air totalement paniqué sur le visage.

- On cherche les autres clés si tu veux, mais désolé, je ne laisserai PERSONNE me toucher la fesse.

Phrase qui n’avait évidemment pas échappé à Chloe, qui se mit à lui reluquer le derrière sans aucune discrétion. Aaah, heureusement qu’il avait cette serviette épongée enroulée autour de sa taille… Attrapant Ruby par la main, il l’entraîna à l’écart des autres couples qui étaient déjà en train d’entrer dans l’eau. Alban se disait que s’il devait récupérer une clé, mieux valait que ce soit derrière un écran d’eau qui rendrait la scène trouble, plutôt que sur un transat où les formes bien moulées des garçons risquaient de les trahir.

- Bon, écoute Ruby. On n’a ni toi ni moi envie d’être menottés pendant toute l’émission, je pense qu’on est d’accords là-dessus. Par contre, je pense qu’on n’a encore moins envie d’aller farfouiller dans les maillots des autres. Ma question est la suivante : qu’est-ce qu’on fait ?!

Question qui resta malheureusement sans réponse puisque Chloe venait de s’accrocher à sa taille pour enlever sa serviette et la balancer au loin. Avec un sourire mutin, elle fit agiter ses seins plutôt bien développés pour une fille de son âge.

- Albaaaaan ! J’ai une clé cachée par ici. Tu veux la tester pour voir si elle peut ouvrir vos menottes ? Et en échange tu me laisses récupérer la tienne ?

Noooo waaaay. Rouge de honte, Alban se recula de quelques pas. Derrière Chloe, Sei semblait ne pas trop apprécier la situation.

- Heu… balbutia-t-il, ne sachant comment se sortir de là.

Brusquement, un autre couple passa près d’eux en courant et les bouscula du coude. Sous le choc, Alban bascula en arrière, entraînant avec lui Ruby. La scène se déroula très vite : Alban ferma les yeux lorsqu’il sentit la piscine chauffée à 25°C entrer en contact avec la peau de son dos. Il bloqua immédiatement sa respiration et se sentit couler vers le fond comme une ancre. Sans ouvrir les yeux, il attrapa le poignet de Ruby puis tapa du pied pour remonter à la surface. Reprenant sa respiration, il crachota un moment. Qui étaient les cons qui venaient de les jeter comme ça ?!! Plus important : Ruby allait-elle bien ? Il se tourna vers la rouquine et la ramena en quelques brasses vers le bord de la piscine pour qu’ils puissent s’y accrocher. Maladroitement, il nagea avec une seule main comme guide et attrapa le rebord, tapotant doucement dans le dos de Ruby.

- Hey Ruby, ça va ? lui demanda-t-il.

Ce fut juste après qu’il remarqua que Jafar s’était glissé sournoisement jusqu’à eux, et que son infâme main était à présent à quelques centimètres à peine des fesses de Ruby. Attrapant de sa main non menottée, celle du garçon, Alban le fusilla du regard.

- Attend. T’étais en train d’essayer de faire quoi, là ?!

Sa voix avait été un peu plus forte que prévue. Tous les autres se retournèrent vers eux, tandis que Jafar lui offrait son habituel sourire goguenard. Calme Alban. Garde ton caaaaalme. Néanmoins, par respect pour Ruby et Orren, à l’instant présent, le châtain avait juste envie d’éclater la tête de ce pervers notoire. Espérons que Ruby allait réussir à calmer le jeu. Parce qu’actuellement, c’était vraiment mal parti… Et une bataille de coq dans une piscine, une !



Dernière édition par Alban Abernaty le Lun 1 Mai - 18:10, édité 1 fois
Ruby L. Jones
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Ruby L. Jones
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Pique-nique-douille-c'est-toi-l'an-douille. Bon eh bien... Désolé Alban, mais la dure loi du hasard (ou du rp) ne t'a pas épargné ! Amuse-toi bien avec ta clé ! Ah ? Le réconforter aurait été plus adapté ? Au moins un petit patpat ? Je suis sans cœur ; qu'il souffre. Et encore ! Se faire palper par des donzelles, c'est pas si ma-- *redémarrage de narrateur_shooté.exe*

Pauvre de lui ! À peine les règles furent expliquées que la Siderella s'empressa de camoufler les clés sur une personne de chaque couple. En l'occurrence, le malheureux ici n'était nul autre que le Voltali, qui allait désormais devoir gérer les agressions permanentes de ses dames. Si certaines n'avaient pas besoin d'un motif quelconque pour mater ou palper, les plus timides par contre... Les voilà lancées ! Ahahah ! Eh mais... attendez un peu ! Il n'y a pas comme un truc louche ? C'est quoi ces regards sur mon personnage ? Ah. D'accord. Même en sachant où se trouve véritablement la clé, certains êtres immondes et sans scrupules n'hésiteront sans aucun doute pas à utiliser l'épreuve comme un prétexte. Un prétexte pour tenter une approche tellement rentre-dedans que même Nabilla aurait pu en être outrée. Quoique...

Se méfiant d'abord de ses propres arrières, Ruby n'eût pas le temps de réagir lorsque Chloé se rapprocha furtivement (ou très rapidement, sans pour autant être discrète) d'Alban. Heureusement que le regard de la rousse se perdait ailleurs, auquel cas les caméras auraient pu considérer cela comme suspect. Ne pas intervenir alors que son "copain" se faisait vicieusement taquiner par une autre fille, hm... Pas très net, tout ça. Mais Alban pourra très bien s'en sortir seul, non ? Il est débrouillard. Enfin... On va dire qu'il l'est. Les démonstrations antérieures permettaient bien d'arriver à ce constat.

Quoi qu'il en soit, Ruby profita du fait que certains soient déjà en train de négocier une fouille (ou même de foncer directement) pour analyser les comportements de chacun. Une démarche bizarre pouvait déjà être un signe trompeur de l'acier froid de la clé en contact avec ces jolis derrières. Et non ! Ce n'est pas pour mater mais bien pour repérer les clés. On n'est pas avec Seth, là. Il y avait aussi quelques échanges assez peu innocents (on va dire ça pour éviter de se faire censurer *pan*) qui permettaient de localiser certaines clés. Et effectivement, la Siderella avait bien fait son job. Tantôt les fragments salvateurs se trouvaient sur ces messieurs, tantôt sur ces dames.

– Alban, je crois que j'ai une i-

Too late ! It's time to sink like a stone (la personne qui chope la référence recevra l'amour éternel d'un jeune fragile). Pas le temps de niaiser, comme dirait l'autre. À peine ouvrit-elle la bouche pour proposer son idée que la voilà entraînée dans la piscine, aussi soudainement que désagréablement puisqu'elle n'eût pas le temps (ou les réflexes) de prendre une assez grande aspiration. Entraînée par Jackie ou non, il allait lui être difficile de remonter efficacement dans cette situation. La preuve étant qu'elle continuait de couler, d'ailleurs toujours liée à Alban. Et lui ? Est-ce qu'il s'en sortait ? Visiblement mieux puisqu'il ne tarda pas à effectuer les premiers mouvements pour remonter. Évidemment, la tâche fut plus ardue puisqu'elle demandait tout de même deux fois plus d'efforts. Le Voltali parvînt néanmoins à son objectif alors que la rousse put enfin recracher toute cette eau chlorée au profit de cet air si pur et pourtant abandonné pendant quelques secondes seulement. Dire que tout pouvait basculer en si peu de temps... Les événements se déroulaient d'ailleurs bien trop rapidement. Le faux couple n'eût même pas le temps de se remettre totalement de ses émotions puisque Jafar, tel un Onix en manque de Crustabri, s'apprêtait déjà à laisser faire ses mains baladeuses. Ce fut néanmoins sans compter sur la réactivité d'Alban (décidément, il est à fond sur ses gardes, aujourd'hui) qui stoppa littéralement l'odieux personnage dans ses affaires, attirant par le même occasion l'attention de Ruby. Et bien qu'elle parut totalement effarée et égarée pendant un moment, la position dans laquelle se tenaient les deux garçons en fonction de la sienne ne pouvait être plus parlante. Même si la main du criminel avait été arrêtée juste à temps, c'en était déjà trop pour les nerfs de la Pyroli.

– Jafar ?

Étrangement, elle souriait. Mais attention ! Il ne s'agissait pas là de l'habituel sourire chaleureux, celui qu'on offrait à un proche auquel on tient ou même le simple sourire du contentement, loin de là. C'était bien la sourire de la bête. Yeux clos, qui ne dévoilait aucune dent et dont la forme semblait si rigide et immuable rendrait jaloux un Ectoplasma. Évidemment, l'idiot se retourna. Pour sûr qu'il préférait mille fois flirter avec une demoiselle souriante plutôt que se prendre la tête avec un petit copain jaloux. Mais le Noctali dans l'âme était très loin de compte. S'était-il attendu à une pique taquine ? À un simple refus ? À la friendzone ? Si seulement... L'inconscient a simplement réveillé la Pyroli au mauvais moment. Pyroli qui avait manqué de se noyer à l'instant.

Le résultat n'en fut pas si surprenant, quoique ça l'avait probablement été pour les caméras et les autres participants. Sans même prononcer un mot de plus, la rousse serra son poing droit et l'envoya dire bonjour à la protubérance faciale de Jafar. Comprenez que Jackie aurait été fière de ce décrochage littéral de nez, si elle y avait assisté. Et là, le temps sembla s'arrêter. Pour sûr que cette image allait faire le tour des télévisions en peu de temps. Même si l'étudiante était consciente des potentielles conséquences, elle n'avait tout simplement pas pu s'en empêcher. R.I.P Jafar. Plus jamais tu n'oseras. On espère.

La victime chancela et commença par constater si son "beau visage", comme elle le disait si bien, avait été abîmé. Pour sûr qu'il ne s'y était pas attendu, comme la majeure partie des personnes ici présentes. Certains refusaient d'ailleurs de tourner la page et continuait de regarder la rousse avec un air outré. C'est bon... Ce n'est qu'un coup de poing, vous savez, voulut-elle leur répondre. La réaction attendue n'allait cependant pas être des plus optimales ou favorables, loin de là. D'ailleurs, Billy se racla la gorge avant d'attirer l'attention de tout le monde à l'aide de quelques applaudissements. Il les encouragea à reprendre où ils en étaient pendant que la Siderella partit téléporter le pauvre Jafar ailleurs, sans doute à l'infirmerie. Une fois le terrain dégagé, le présentateur – moins fringant qu'auparavant – s'avança vers le faux couple, visiblement mécontent. Ruby soupira. L'heure du sermon ? Sans doute.

– Je ne sais pas ce qui t'est passé par la tête, jeune fille, mais ce n'était clairement pas une réaction appropriée ! Que va penser l'audimat ? Hein ? Billy, est-ce bien toi ? Non, parce que t'as l'air vraiment plus sérieux, là. Autant dire qu'il ne devait plus y avoir aucune caméra d'active. Doutez-vous bien que des pénalités tomberont, à commencer par la disqualification à l'activité et au concours de popularité.

... Attendez ! C'est tout ? Évidemment, la rousse s'enticha d'un faux air affligé et désolé alors que ce genre de retombées ne l'affectait pas le moins du monde. Se faire peloter par les autres sous prétexte qu'ils recherchent une clé ? En être dispensé ne sera pas un mal ! Et ne pas avoir une suite romantique de luxe, alors ? Oh la la, comme c'est dommage ! Ils n'auront pas à trouver un plan pour tromper les caméras ! (Et là, je viens de me rendre compte que j'ai facilité la suite... OH EM GÉ)

Et sous ce faux air, quelle genre de crasse se cachait ? Eh bien... c'est assez évident, en soi. Il y avait tout d'abord la fierté de s'être enfin débarrassée de Jafar. Oui, enfin ! En guise de métaphore, c'est comme si Ruby avait été délivrée d'un boulet de trois tonnes attaché à sa cheville. Aussi un peu de plaisir, d'ailleurs. De toute façon, si jamais ce coup n'était pas parti, pour sûr que l'abruti serait actuellement en train de se battre avec Alban. Après tout, la Pyroli aurait bien été la dernière à vouloir protéger Jafar de quelques coups. Si un seul pouvait tout "arranger", alors pourquoi pas ? Cela partait d'une bonne intention. Intention que Billy ne pouvait évidemment pas comprendre puisqu'il continua de s'acharner. Le seul point réellement négatif là-dedans était la couverture de fille timide, désormais totalement levée et expédiée très loin. Autre argument de Billy, d'ailleurs.

– Le temps que les autres terminent l'épreuve, vous irez nettoyer la remise.

Et sans un mot de plus, il s'en alla retrouver les caméras. Sérieusement ? On aurait dit une simple punition collégienne accompagnée d'un "ne recommencez pas ou bien ce sera pire"... Ridicule. C'est tout simplement ridicule. Ruby tourna la tête vers Alban, prête à rire malgré la pseudo gravité de la situation. Ce fut néanmoins sans compter sur le retour de la Siderella qui, sans crier garder, téléporta le couple dans ladite remise avec de s'en aller, silencieuse. Choquée ? Rolala... Mais ce n'était qu'un coup de poing, bon sang ! Un coup de poing porteur de lourdes conséquences, certes. Il serait d'ailleurs temps pour la miss de se rappeler qu'elle n'est pas seule et ici et qu'un camarade l'accompagne. Le pauvre ! Il n'avait certainement pas demandé tout ça. Qu'allait-il en penser ? Il faudrait faire un petit point avant d'attraper balais et serpillières.

– Hem... Désolée. C'était totalement voulu mais je n'ai pas pu m'en empêcher, cette fois. Du coup, cette galère durera bien jusqu'à minuit, de ma faute. Elle soupira, secouant doucement son poignet menotté à celui d'Alban. Et désolée pour... Elle regarda rapidement autour d'elle, au cas où il n'y aurait pas une caméra cachée. Mais avec tout ce matériel, elle ne put s'en assurer. Il fallait donc rester énigmatique, ou tout du moins assez pour que seul le Voltali comprenne. Pour tu sais quoi.

Non. Pas de clin d’œil indiscret. En espérant seulement que le missionnaire se rappelle de l'objectif de groupe. Ah ! Objectif qui allait être un peu plus difficile à atteindre en raison des événements récents. À moins que certains garçon ici aiment se faire battre, autant dire que le nombre de "prétendants" sera revu à la baisse !

HRP :



I've slipped a cog to break theirs
Alban Abernaty
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Alban Abernaty
est un Pokeathlète Coach



L'île de la destruction
Alban Abernaty & Ruby L. Jones

Il fixait l’espèce de pervers notoire qui était en face de lui comme s’il avait voulu que son regard le réduise en cendres. Comme appelés par le cri du cœur d’Alban, les Pokémon de ce dernier vinrent immédiatement les rejoindre au bord de la piscine, le corps tendu, prêts à sauter à la gorge de celui qui osait importuner le châtain et sa « dame » - aussi factice puisse-t-elle être -. L’ambiance était réellement électrique. Le poing serré dans l’eau, Alban essayait de se retenir. Bon, pas qu’il puisse avoir la moindre chance en combat singulier contre qui que ce soit - ni même en combat Pokémon -, qu’on se le dise. Mais enfoncer son poing dans la face de rat de Jafar lui aurait fait le plus grand bien. Surtout que s’il profitait de l’effet de surprise… Malheureusement, Alban n’était pas de ceux qui choisissaient la voie de la violence. Pacifique de nature, le Voltali restait cependant incroyablement furieux. Sa main continua de serrer le poignet de Jafar comme s’il avait voulu, par le biais de ce geste, faire comprendre toute l’ampleur de ce qu’il avait tenté de faire. Pour autant, l’autre garçon le regardait avec un air toujours aussi goguenard. Son sourire moqueur semblait le narguer. ‘Eh bien, que vas-tu faire ?’ disaient ses yeux. Pas grand-chose à vrai dire, puisque le poing de Ruby s’écrasa contre le nez de Jafar, l’envoyant tituber de quelques pas en arrière.

Une nouvelle gerbe d’eau s’éleva et Alban se retrouva avec le visage trempé. Pour autant, il n’arrivait pas à détourner ses yeux de la rouquine, poing en l’air, triomphante de la raclée monumentale qu’elle venait de donner à l’autre abruti. Ruby 1, Jafar 0. Admiratif, Alban ignora superbement Jafar qui était en train de hurler qu’elle lui avait cassé le nez pour attirer doucement Ruby vers lui. Un filet de sang se mélangeait progressivement à l’eau chlorée. Se hissant sur le rebord de la piscine, le châtain aida sa partenaire à sortir également. Autour d’eux, les autres couples semblaient partagés. Certains étaient choqués de ce qu’ils venaient de voir. D’autres se retenaient de rire, pensant certainement que pour la télévision, afficher des airs neutres était la meilleure solution. Enfin, Chloe, qui se tenait derrière eux, ne put s’empêcher de croiser un bras - l'autre étant menotté - et de gonfler les joues. Sûr qu’elle n’approuvait pas le fait d’avoir loupé une occasion de voir Ruby tromper Alban avec un autre.

Le duo n’eut cependant même pas le temps de faire quoi que ce soit puisque Billy fondit vers eux comme une furie. Jafar évacué par Siderella via Teleport, Alban s’intéressa brièvement aux autres caméras disponibles. Elles étaient visiblement toutes éteintes. Ah… Une séquence coupée au montage, hein ? On pouvait dire que ça allait barder pour eux…

Et, comme il s’y était attendu, Bill leur fit un long sermon. Enfin… Disons qu’il déversa plutôt sa rage sur Ruby, qui avait l’air plus blasée que craintive. A la place de Billy, Alban aurait évité de trop titiller une fille qui venait de décrocher un formidable crochet du droit dans le nez d’une autre personne. Sait-on jamais. La Pyroli s’était cependant calmée et elle ne fit aucun commentaire sur la « punition » de Billy. La disqualification à l’activité et au concours de popularité ?! Alban tenta de prendre la même expression que sa partenaire, en mode « Olala mais c’est dramatique ». Intérieurement, il était juste en train de jubiler. Pas de piscine. Pas de clés. Pas de tripotage de ses propres fesses. Que demandait le peuple ?!

Ni une ni deux, le jeune « couple » fut envoyé nettoyer la remise jusqu’à la fin de l’épreuve. Tant mieux, de l’avis d’Alban. Au moins n’auraient-il pas besoin d’assister à des échanges de niaiseries entre les autres candidats. Sifflant ses Pokémon, le châtain se dirigea avec la rouquine attachée à son poignet vers Siderella, qui allait les conduire à la remise. Etrangement silencieuse, la type Psy se téléporta avec eux jusqu’à un endroit spacieux composé de nombreuses étagères où s’empilaient des serpillères et autre matériel de nettoyage. Lorsqu’ils arrivèrent, Alban se désintéressa de la Siderella pour observer autour de lui. Qu’allaient-ils devoir ranger, au juste ? Une remise dans un hôtel de luxe n’avait ABSOLUMENT rien à voir avec une remise normale. Au campus par exemple, ils auraient eu à se battre contre toiles de Mimigal et accidents divers. Ici, néanmoins, il n’y avait pas grand-chose à faire d’autre que… s’ennuyer. Dans le luxe. Décidément, les gens de cette émission réfléchissaient vraiment à l’opposé d’eux.

Se grattant l’arrière de la tête, Alban se désintéressa de son inspection lorsque la voix de Ruby s’éleva derrière lui. Se retournant doucement vers elle, il haussa les épaules.

- Ne t’en fais pas, tu as bien fait. Joli coup, d’ailleurs ! Le seul problème c’est que… je ne suis même pas sûr qu’on soit détachés à minuit. Tu te souviens ? Billy a dit qu’on resterait menottés jusqu’à la fin de l’émission si on ne parvenait pas à trouver la bonne clé avant minuit. Et je ne sais pas trop comment on va s’y prendre si on ne parvient pas à finir l’activité.

Sa mâchoire se raidit un instant. Ruby avait sûrement oublié ce fait dans la précipitation. Alban aussi, d’ailleurs. Mais les derniers mots de la Pyroli avaient ravivé certains souvenirs qu’il aurait préféré oublier. Comment allaient-ils se débrouiller s’ils se retrouvaient encore menottés à minuit ? Pourraient-ils casser eux même leurs menottes sans craindre d’être disqualifié, la journée achevée ? Alban avait beau tourner et retourner les paroles de Billy dans son esprit, il ne parvenait pas à trouver la « faille ». Et vu l’expression de sa camarade, il se doutait que c’était également son cas. Le problème actuel n’était cependant pas là. Pour le moment, ils avaient une remise à ranger et d’autres préoccupations plus urgentes. Rien ne servait de se torturer l’esprit, ils allaient de toute façon devoir attendre qu’on vienne les sortir de là. Il n’était donc pas vraiment nécessaire de penser aux véritables raisons de leur présence dans cette émission.

- Mais bon, essayons de ne pas y penser pour le moment. On trouvera une solution plus tard. Pour « tu sais quoi », on va trouver un moyen de retourner ça à notre avantage. Fais-moi confiance.

Il lui fit un petit sourire qui se voulait rassurant, puis se détourna pour ne pas qu’elle décèle cette expression douce-amère dans son regard. Car malgré ses dires, Alban ne pouvait s’empêcher de s’inquiéter. Il ne savait pas ce qui allait leur arriver. Il ne savait pas comment ils allaient s’en sortir. Il ne savait pas s’ils allaient devoir passer les quatre derniers jours menottés. Et il se força à ne pas trop y penser. Oui. Il valait mieux ne pas penser à la façon dont ils allaient devoir se débrouiller pour prendre une douche, aller aux toilettes, s’habiller ou faire toutes les autres choses de la vie quotidienne. Ah… Ces gestes qui paraissaient si simples normalement, mais qui devenaient une véritable épreuve quand on nous privait d’un de nos membres !

Attrapant d’un geste négligeant une serpillère, il la reposa sur l’étagère. Ses Pokémon aidaient un peu, mais ils furent rapidement à court d’activité.

- Il n’y a vraiment rien à ranger, ici… C’est pourri comme corvée.

Alors ils s’assirent dos à dos en silence. Alban n’avait même plus le cœur à parler. Ses pensées étaient totalement focalisées sur ce qui allait se passer d’ici quelques heures, quand on viendrait les chercher. La seule consolation qu’il avait était cette clé qu’il sentait contre sa peau ; au moins gêneraient-ils un autre couple de candidat. C’était ce qu’il fallait se dire… C’était plutôt maigre, mais il essayait de trouver une once d’optimisme là où il le pouvait.

Enfin, après deux heures à ne rien dire et à ne rien faire, Siderella vint enfin les chercher. Toujours aussi - étonnamment - silencieuse après ce qui s’était passé dans l’après-midi, la reporter les mena jusqu’à la piscine, où tous les autres couples avaient été réunis en cercle pour l’annonce des résultats du sondage de popularité. La boule au ventre, Alban essaya de se détendre en observant les autres. Jafar et sa petite copine/sœur n’étaient toujours pas revenus de l’infirmerie. Cela signifiait donc qu’ils allaient également devoir rester menottés, et qu’ils mettaient dans l’embarras un autre couple. Et, comme Alban l’avait déduit, au moins deux duo étaient encore reliés les uns aux autres. Mais pas que… Visiblement, l’échange de clé avait été plus difficile que prévu. Billy leur fit un clin d’œil inquiétant et continua d’afficher un sourire radieux pour la caméra. Après un bref temps de chargement, il écarta les bras et annonça au micro à leur public invisible :

- Mes chers téléspectateurs ! Après une activité piscine torride, nous allons à présent annoncer les résultats du fameuuuuux… sondaaaaage de popularité ! Encore une fois, vous avez été très nombreux à nous faire parvenir vos votes. Et Oh-em-gé ! Nous vous promettons de GROSSES surprises. Sans plus attendre, mesdames et messieurs… en troisième place, et pour la seconde journée consécutive : Lukas le Pavillon et Cassiopée Ainejy ! Notre petit couple d’amour continue de faire battre vos cœurs !

Alban regarda brièvement Lukas qui venait de prendre sa petite amie dans ses bras. Ces deux-là étaient visiblement fous de joie.

- En seconde position, voilà que font un retour en force sur le podium : Chloe Clo et Sei Clodettes ! Ouuuh, on dirait bien que les charmes de Chloe ne vous ont pas rendus indifférents lors de la séance de piscine ! Et on vous comprend ! Chloe vient de rentrer dans les annales de notre émission et de gagner par la même occasion le titre du plus beau décolleté pigeonnant ! Félicitations à eux !

Alban haussa un sourcil. Décolleté pigeonnant ? Bon sang, que s’était-il passé durant leur corvée remise ? Les choses devenaient-elles dangereuses ? Il essaya de ne pas y prêter attention, et écouta plutôt la fin des résultats. Pour une fois il n’avait aucun stress puisqu’ils avaient été écartés des sondages. Comme quoi, enfreindre les règles avait au moins un peu de bon et…

- Et notre couple en PREMIERE PLACE sur le podium, avec plus de 60% des voix totales : ALBAN ABERNATY ET RUBY L. JONES !

… keuwa ?!

Alban se figea sur place. Avait-il bien entendu ? Non… Ce n’était pas possible !

- …

Perdu, il échangea un regard avec Ruby. Ne leur avait-on pas dit qu’ils allaient être punis ? Qu’ils allaient être privés de suite ? Non, non, non et non. Lançant un regard surpris à Billy, Alban capta l'expression « pas maintenant » incroyablement brève du présentateur, qui fit une dernière série de moulinets avant de faire son au revoir.

- Voilà qui clôture donc notre sondage. A très vite pour de nouvelles aventures !

Clin d’œil et la caméra s’éteignit momentanément. L’occasion pour Billy de se tourner vers les candidats.

- Bon, bien ! A présent que tout ça est fini, je vais reprendre les clés qui n’ont pas été récupérées. Une fois que cela sera fait, vous pourrez vaquer à vos occupations jusqu’au dîner ! Bonne fin de journée mes petits !

Siderella fit un signe et les clés encore dans les maillots de leurs propriétaires respectifs s’envolèrent pour retourner dans un coffre scellé. Alban sentit le métal froid quitter sa fesse pour aller reposer avec les autres dans l’écrin. Yeurk.

Il dénombra au moins deux jeux de clés en comptant le sien mais n’eut pas le temps d’en voir plus car déjà, Billy se dirigeait vers eux pour les prendre à part. Un peu gêné, il tortilla son ridicule nœud papillon.

- Bon alors… écoutez, vous deux. Je maintiens que je ne cautionne absolument pas le comportement de Ruby face à Jafar. NEANMOINS, le public a vraiment ADORE ce qui s’est passé. Impossible de maintenir la punition dans ces conditions-là, les gens n’auraient pas compris… Bref, que ça ne se reproduise plus, en tout cas !

Il tapota sur l’épaule d’Alban comme pour leur dire « méchants ados » puis s’en alla d’un pas allègre. Alban résista à l’envie de l’étrangler avec son propre nœud papillon. Sérieusement ? C’était quoi encore, cette merde ?! Dépité de devoir passer une troisième nuit avec la rousse, il se laissa tomber sur le premier banc qu’il trouva. Il commençait à avoir un mal de crâne carabiné, avec toutes ces histoires…

Quelques pas se firent cependant entendre derrière lui et il sentit les bras de Chloe s’enrouler autour de ses épaules.

- Albaaaaan ! J’ai un cadeau pour toi !

Comme s’il avait besoin de ça, maintenant. Prenant sur lui pour ne pas l’envoyer chier méchamment, Alban se tourna vers la blonde et afficha un air neutre qui était plutôt propice à la situation. Il remarqua néanmoins que la jeune fille n’était pas avec son petit ami. Et, fait plus intéressant, qu’elle semblait tenir plein de petits objets en métal entre ses mains… Des clés…

- Tadaaa ! Billy n’a repris QUE les clés que personne n’avait réussi à récupérer dans les maillots des autres, pas celles qui ont été gagnées honnêtement ! Je me disais que tu allais avoir des difficultés à récupérer une clé, donc je suis allée voir TOUS les candidats pour récupérer les clés qui n’ouvraient rien. Ça n’a pas été très facile de devoir toucher tout le monde mais je… erm… me disais que ça te ferait plaisir.

Elle se mit à rougir et lui tendit deux clés.

- Les autres ont ouvert d’autres menottes donc je pense que ce ne sont pas les vôtres. Ces deux-là ne correspondaient à rien. La tienne est peut-être dedans ? Malheureusement, certains ont refusé qu’on récupère les clés auprès d’eux, donc elles ont retrouvé la tienne dans la boîte… M’enfin, il y a peut-être une chance qu’une de ces deux clés puisse ouvrir tes menottes ! Donc prends-les, c’est cadeau !

Alban attrapa les clés qu’on lui tendait, puis Chloe lui déposa un rapide baiser sur la joue avant de repartir de façon espiègle. Sans doute voulait-elle éviter de se trouver trop près de Ruby. Ne savait-on jamais… Le cœur palpitant, et remerciant le ciel pour cette opportunité, Alban se tourna vers la rousse. Excité comme une puce, il sentit qu’elle aussi était impatiente de savoir s’ils pourraient se débarrasser de leurs menottes.

Prenant donc la première clé, Alban l’essaya… sans grand succès. La seconde fit cependant entendre un cliquetis satisfaisant, et Ruby et lui se retrouvèrent libres en moins de deux. ENFIN !

ENFIN LIBRES !

- Quel soulagement… Bon, on peut dire qu’elle nous a pas mal aidés sur ce coup-là. Sans rancune pour le baiser ?

Sûrement que non. Après tout, Ruby l’aurait sans doute prostitué pour pouvoir bénéficier de ce moment de liberté-là. Et il ne pouvait que trop la comprendre… Mais du coup. Qu’allaient-ils faire, à présent ?

HRP : #incapable de me souvenir du code couleur de Chloe. Je rechangerai tout quand j'aurai du temps.


Dernière édition par Alban Abernaty le Lun 1 Mai - 18:43, édité 1 fois
Ruby L. Jones
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Taille de l'équipe : 19
Région d'origine : Unys
Âge : 24 ans
Niveau : 63
Jetons : 3129
Points d'Expériences : 2031
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Ruby L. Jones
est un Topdresseur Spé. Type
Que de contradictions dans l'esprit de la rousse ! Elle était à la fois désolée d'avoir mené son camarade dans cette situation mais aussi extrêmement soulagée et ravie d'avoir pu se défouler sur Jafar. Après tout, ce pervers l'avait bien cherché. Seulement, un châtiment en engendre forcément un autre, aussi stupide soit le second puisqu'il ne s'agissait que de la mise en ordre d'une remise. À vrai dire, ce fut plutôt de très longues minutes de discussion (quoique plus souvent de blancs embarrassants) que d'assommantes heures de rangement. C'est simple ! La remise en question était si petite qu'il ne fallut même pas une dizaine de minutes pour qu'elle soit dans un état convenable et permettant à quiconque s'y rendait de naviguer.

Mais bon ! Qu'est-ce que le rangement est relativement peu important lorsque la fierté pyrolienne est flattée. Un joli coup ? Et pas qu'un peu ! Peut-être que Jackie tombera sur la scène immortalisée, par miracle. Qui pourrait-elle punir, dans ces conditions ? Cependant, Jackie n'était pas Billy. Ça non ! Ils étaient bien trop différents. Et là où le général aurait vu un geste du poing hautement bien placé et décoché, le présentateur, lui, préférait y voir quelque chose de "terriblement oh-em-gé". Bref ! En dehors de la remarque d'Alban sur le coup porté à Jafar, il fit également mention des difficultés à venir. Le schéma mental de Ruby fut extrêmement simple à représenter : fierté pyrolienne se fait botter le cul et expulser par culpabilité, la vile maîtresse des remords passés. Il est clair que la faute revenait à la rousse, quoique légèrement à Jafar, aussi.

La Pyroli soupira et tenta de ne pas trop de morfondre sur la situation actuelle. Elle dérangea des objets de sorte à ce qu'elle puisse les remettre en ordre par la suite, ce qui donna de longues minutes particulièrement embarrassantes. Mais que voulez-vous ? Elle avait besoin de s'occuper l'esprit, à défaut de pouvoir relativiser. Alban avait beau tenter de calmer le jeu en assurant qu'il trouverait une solution, Ruby ne pouvait s'empêcher de s'en vouloir. Et la joie éphémère fut effectivement remplacée petit à petit par quelque chose de plus négatif. Même cette occupation aussi légère que terminée depuis plusieurs minutes ne pouvait plus distraire suffisamment la rousse. Le binôme se retrouva assis au milieu de la remise, dans le plus grand des silences. On aurait pu entendre les Melokrik chanter à des kilomètres à la ronde tant le calme était plat. Mais d'un côté, c'était relaxant. Cette sérénité ambiante permit notamment à Ruby de faire le vide avant d'avoir à affronter les conséquences directes de ses actes, un peu comme la salle de l'esprit et du temps. C'était reposant.

Mais doutez-vous bien que ce calme et cette paix intérieure ne durèrent pas éternellement. L'émissaire du chaos, plus connu sous l'appellation de Siderella, fit son apparition. Sans sommation, elle téléporta les deux élèves au lieu duquel ils avaient été bannis. Ben tiens ! Alors comme ça, ils avaient malgré tout le droit d'assister à cette mascarade de vote de popularité ? Qu'à cela ne tienne. Ruby soupira et se contenta de serrer la main d'Alban en l'attente du verdict, non seulement pour ne pas se sentir seule mais aussi pour jeter de la poudre aux yeux des téléspectateurs. De toute façon, il n'y avait aucune chance que le couple infiltré soit dans le classement. Enfin, c'est ce que pensait la topdresseuse jusqu'à ce que les résultats soient annoncés, toujours de la troisième place à la première. Les premiers noms évoqués ne surprirent pas plus que ça la blasée, sans parler des seconds qui ne faisaient que récupérer leur place à priori légitime du début d'émission. Et enfin, en pôle position...

– Hn ?

Ne pas facepalm. Ne pas soupirer. Ne pas crier. Surtout pas. C'est avec un air des plus joyeux que Billy annonça les deux noms. Autant dire que la rousse descendit tout de suite de son joli petit nuage. Elle qui espérait ne pas avoir à trouver une nouvelle astuce pour la nuit à suivre, la voilà bien embêtée. Quoique devoir trouver un dortoir vide pour que les menottés puissent dormir sans déranger personne, ç'aurait sans doute été plus compliqué. Mais visiblement, l'incompréhension était partagée puisque le Voltali avait au moins été aussi surpris que sa camarade. Les deux s'échangèrent un bref regard à la limite de la plus grosse surprise de leur vie. Les spectateurs étaient-ils à ce point fanatiques de violence, de haine et d'amour à la fois ? C'était contradictoire et extrêmement perturbant. Que faire pour ne pas attirer l'attention du public, dans ce cas ? Ruby eût beau se retourner encore et encore le cerveau, elle ne trouva aucune alternative en dehors de la classique "se la jouer discret". Seul problème : ce n'était pas vraiment possible, avec cette mission à réaliser. La discrétion revenait en quelques sortes à l'inactivité. Faudra-t-il donc se taper ces suites luxueuses mais malsaines à chaque nuit ? Il semblerait.

S'en suivit alors d'un sermon made in Billy, après que ce dernier ait évidemment mis un terme à son annonce du classement. C'est ça, cause toujours. Ruby était tellement désespérée et blasée par les résultats du sondage qu'elle n'avait même plus envie de prendre en compte la moindre remarque du présentateur, aussi minime soit-elle. Son attention se porta plutôt sur les deux problèmes directs, à savoir le fameux "comment faire pour cette nuit" et "enlevez-nous ces foutues menottes". Pour sûr que le fringant animateur n'allait pas aider les candidats. Et encore ! Avant même de partir sur des conclusions si hâtives, encore faudrait-il que ces problèmes puissent être exposés à l'adulte. Autre souci : ce n'était pas possible, à un tel point que le dernier sourire de Billy avait été interprété de façon erronée par la rousse, plutôt comme un "bonne galère les jeunes, moi j'ai trouvé une maquilleuse vraiment tip-top".

– Bon eh bien... Comment est-ce qu'on va fai-

Coupée en plein élan. Chloé fit son apparition, ayant littéralement bondi de nulle part. C'est à croire qu'elle avait surveillé la scène depuis son coin d'ombre, guettant le moment où Billy laisserait enfin le couple dans l'unique but de se jeter la première sur Alban. Rassure-toi, miss. Ce n'est pas mon personnage qui risque de marcher sur tes plates-bandes. Si tu savais ! Ahem. Ruby observa donc la scène d'un œil qui se voulait jaloux d'apparence pendant qu'elle tapait du pied et croisait ses bras sous sa poitrine, au cas où il y aurait des caméras dans le coin. Elle laissa néanmoins parler l'autre cruche, ne serait-ce que pour voir ce dont il était question lorsqu'elle parlait de "cadeau". L'étudiante ne fut décidément pas déçue d'avoir pris son mal en patience lorsqu'elle vit Chloé en train de tendre une petite ribambelle de clés à ce qui est pourtant censé être un de ses concurrents.

Suite à quoi, l'aguicheuse-moe s'en alla en sautillant, sans oublier de laisser un petit cadeau supplémentaire à Alban. Le pauvre. Quoique... peut-être aimait-il ça, au fond. Enfin ! Ce n'est pas le moment de s'en préoccuper puisque la liberté était peut-être à portée de main. À deux clés près, pour être précis. Tandis que la première échoua lamentablement puisqu'elle n'y était pas destinée, la seconde parvînt à ouvrir les menottes et ainsi délier le couple. Liberté et joie de vivre ! Ruby put enfin contempler son poignet sans y voir aucune entrave. Il n'y subsistait qu'une trace des menottes qui finirait sans doute par s'effacer d'ici quelques minutes. Mais quel fut le prix de cette liberté ? Rien pour la rousse, mais pour Alban...

– Tu fais ce que tu veux. Tu es encore plus libre maintenant, d'ailleurs.

Pour le coup, elle essaya d'être la plus affligée et rancunière possible. Mais... rien à faire. Elle pria plutôt pour qu'il n'y ait aucune caméra capable d'apercevoir son sourire satisfait, auquel cas ce serait réellement compromettant par la suite. Bref ! Comment profiter de cette liberté nouvelle obtenue ? Il y avait tant de choses à faire et seulement une maigre demi-heure avant que tout le monde ne soit convoqué au dîner. Heureusement, la chaleur ambiante aida la rousse à trouver comment passer cette marge de temps. Immédiatement, ses yeux malicieux fixèrent Alban pendant quelques secondes. Un sourire étira les deux commissures de ses lèvres alors qu'elle commença à faire quelques pas vers l'arrière.

– Fiou ! Il fait chaud... et tu n'auras pas la douche maintenant !

Elle s'éclipsa. Oui... *sigh* Une vraie gamine, quand elle le veut. Mais qu'à cela ne tienne. Si ça lui faisait plaisir, qu'elle occupe la douche de la suite pendant les trente prochaines minutes, en espérant que cela ne déplaise pas au Voltali. Mais d'un côté, c'était une situation assez positive, dans le sens où les deux avaient pu récupérer leur liberté de mouvement. Pourquoi ne pas en profiter dès maintenant ? Ruby passa effectivement la demi-heure suivante à se doucher, coiffer et rhabiller. Non pas que ce maillot de bain était embarrassant mais... si, totalement.

Après quoi, elle sprinta à travers les couloirs en glissant quelquefois sur les pavés, ce qui lui valut de manquer de s'écraser contre un mur à quelques reprises. Eh oui ! Le dîner était dans trente minutes, depuis la scène avec Chloé. Et Ruby a passé trente minutes dans une salle de bain. Je vous laisse faire les comptes. *va se chercher une monster* Donc oui. Elle est totalement en retard et maudissait l'architecte en chef de cet hôtel pour avoir fait des couloirs aussi longs et similaires. La retardataire crut bien s'être perdue à de nombreuses reprises. Mais elle arriva finalement à table, légèrement essoufflée, alors que les autres avaient déjà entamé leur entrée. Les malpolis ! Enfin... c'est compréhensible, d'un côté. Quoiqu'il en soit, elle s'installa à table, toujours à côté d'Alban. Avait-il gardé la place ou bien personne ne s'était mis ici par gaieté de cœur ? En tout cas, Chloé occupait l'autre place à côté du Voltali, comme on pouvait s'y attendre de sa part. Quant à Jafar, il se tenait étrangement plus loin. Tant mieux !

Ce fut donc sous les regards d'autrui que la rousse s'installa en soupirant un grand coup mais fière d'être de nouveau fraîche. Un peu trop fraîche d'ailleurs puisqu'une autre de ses habitudes pyrolienne pris le dessus. Non, elle n'a frappé personne, je vous rassure. Elle s'est juste mise à manger... un peu trop. Et sans faire attention à qui que ce soit. Désolé si l'effort creuse l'estomac, bande de lavettes. Mais bon ! Bien qu'un certain plaisantin aurait pu faire une blague de mauvais goût sur le fait que la miss soit enceinte (ce qui justifierait en partie cet assaut sur la nourriture), aucune remarque ne sortit. Bah quoi ? Peur de vous prendre un coup, les loulous ? Vous faites bien ! Ne dites pas un mot et mangez.

Néanmoins, Billy fut bien obligé d'interrompre le repas à un certain moment. Mais si ! Vous savez pourquoi. Oui. L'annonce de cette fameuse règle qui prendra effet à partir de minuit, à la place de l'autre. Ruby lâcha un moment son morceau de viande, de peur de le recracher sous peu. Avec cette production et ces idées farfelues à tout va, on ne sait jamais ! Quoi qu'il en soit, Billy se permit quelques exercices vocaux avant que le tournage ne reprenne. Suite à quoi, il fit son introduction - toujours en grandes pompes - et cessa de tourner autour du pot une fois qu'il eût terminé de narrer ses aventures rocambolesques avec la maquilleuse.

– Aheeeeeem. Et c'est donc après cette bataille de polochons dans ma loge que m'est venue l'idée de la règle de demain, qui n'a pourtant aucun rapport avec les oreillers ! Et pourtant, je vous garantis qu'elle sera OH-EM-GÉ ! Une petite pirouette avant de reprendre, une ! Avez-vous toujours rêvé de devenir une star de la chanson ou de la comédie musicale ? Enfin... SURTOUT de la comédie musicale ? Eh bien nous vous offrons cette chance ! Dès minuit, vous n'aurez plus le droit de parler, pour la simple et bonne raison qu'il vous faudra chanter ! Évidemment, vous n'oublierez pas les rimes. Nous voulons écouter de beeeeelles sérénades ! Notez d'ailleurs que vous n'aurez pas le droit d'être désobligeants avec vos camarades. Vous devrez les traiter comme vos plus grands amis... ou amants ~

... Ah. Pour le coup, Ruby ne savait vraiment pas comment réagir. Elle hésitait entre la disparition mystérieuse de l'émission et l'extinction de voix malencontreusement attrapée en criant sur Chloé. Bah ouais, quoi. Chanter, c'est pas le truc qu'on fait en solitaire sous la douche ? Ou quand on a un casque sur les oreilles et donc qu'on n'entend pas le désastre sonore que c'est ? Si. Mille et une chansons pour mourir de honte à la télé, bientôt sur vos écrans ! Mais d'un côté, ça restait plus raisonnable que les menottes, vis-à-vis des droits de l'homme et tout ça... Bref ! Il n'était pas encore minuit. De ce fait, Ruby comptait bien profiter de son dernier festin. Un morceau de viande en plus ne lui fera donc pas de mal, bien au contraire !

Se termina alors le dîner, quelques petites dizaines de minutes plus tard. Alors que certains s'échauffaient déjà avec quelques vocalises, d'autres craignaient la prise en effet de cette règle, un peu comme Ruby qui pria Alban de se retirer rapidement. Oui, c'est ça. Dans la suite, vite ! Plus tôt ils y seront, plus tôt ils pourront trouver un plan pour faire face à l'éreintant lendemain. Chanter en public... brr... Il n'y avait rien de plus horrible. Enfin, presque. Le fait de ne pas avoir d'idée était tout aussi effrayant, par exemple. Ah ! C'est sadique, ça. Je prends ! Ahem.

Une fois dans la chambre de couple, la rousse se jeta sur le lit en grommelant, désespéramment à la recherche d'un plan. Mais rien. Le vide total. Et à chaque minute passée sans avoir d'idée, elle s'énervait sur un oreiller. Pauvre petit objet qui n'avait rien demandé.

– Ah, hm. Si tu veux prendre une douche en attendant, vas-y. Je vais continuer de réfléchir.

"De me torturer" aurait été bien plus approprié, pour le coup. Mais soit ! Elle s'allongea donc sur le lit en soupirant, jetant des coups d’œil inquiets à l'horloge murale. Chaque mouvement d'aiguille la tuait. Et peut-être aurait-elle aimé que ce soit réel, juste pour ne pas avoir à chanter en public. Autant dire que la future règle était passée devant la nuit à simuler, dans les "petites priorités de miss Jones". Chanter. Chanter. Le verbe faisait écho dans sa tête comme une attaque Colère qu'on lançait à répétition. Une véritable horreur, en gros. Même Hao, sorti à l'instant de sa méditation, ne put rien y faire. Il désespéra après maintes tentatives qui se soldèrent chacune par un cuisant échec.

– Raaaah... j'aurais aimé qu'une vocaloid me remplace, ç'aurait été tellement plus simple...

Elle commence à délirer. Docteur ? Y a-t-il un docteur ? J'aurais besoin de quelqu'un pour lui administrer une bonne baffe ! Non...? Tant pis. Vous ferez avec une déprimée, dans ce cas. Et Alban, alors ? Peut-être était-il tout autant dérangé par la règle suivante. Ou au contraire, peut-être qu'il s'en fichait royalement. Mais dans tous les cas, la rousse voulait trouver une solution à ce problème de taille sans avoir à réellement se casser la voix. Une semaine sans parler juste pour éviter ça... well. Ce n'est pas que l'équité est totalement absente mais... en fait si. Totalement.

Les minutes passèrent. Encore une fois, la pauvre en souffrait et guettait si son camarade n'allait pas faire une apparition miraculeuse en beuglant un "J'AI UNE IDÉE". Bah quoi ? On ne sait jamais. On ne sait jamais rien, quand on désespère. Et on ne se rend même pas compte du pire, comme un Fantominus qui en a marre du bruit et qui décide d'hypnotiser sa dresseuse pour la forcer à dormir un peu. Oui. Le respect est totalement absent. Mais il faut dire que Speelse en avait un peu marre de ne pas pouvoir préparer sa prochaine farce dans le calme. Et voilà donc le résultat : une rousse en train de faire l'étoile en roupillant... Dire que son problème reviendra l'embêter au réveil.

HRP :



I've slipped a cog to break theirs
Alban Abernaty
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Âge : 17 ans
Niveau : 70
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Alban Abernaty
est un Pokeathlète Coach



L'île de la destruction
Alban Abernaty & Ruby L. Jones

Ruby avait plutôt magnifiquement bien joué son numéro de petite amie jalouse. Pour autant, Alban n’avait pas vraiment réussi à n’avoir d’yeux que pour sa chère et tendre factice, tant il était occupé à fixer le visage de Chloe. Par tous les saints, il ne devait SURTOUT pas regarder le décolleté pigeonnant qu’elle s’amusait à faire rebondir pour attirer les œillades. Sérieusement, comment pouvait-elle, à son âge, se coltiner pareil tour de poitrine ? C’en était presque indécent. Faisant donc appel à tout son self-control pour rester un gentleman digne de ce nom, Alban tomba des nues lorsque la blonde lui confia des clés qu’elle avait récupérées « pour lui ». Plaît-il ? Venait-elle réellement de les aider, tous les deux ? Il n’en revenait tellement pas qu’il se laissa surprendre par un baiser sur la joue. Bah. Si tel était le prix à payer pour être séparé de Ruby… Il signait volontiers. Se tournant donc vers la rousse pour essayer les clés, il parvint au bout d’un suspense insoutenable à défaire  les menottes qui les entravaient. Sur leurs visages, on pouvait clairement voir que la libération n’était pas que physique. Pour faire bonne mesure néanmoins, Ruby se fendit d’un commentaire acerbe où perçait une jalousie non dissimulée… mais vraiment difficile à croire lorsqu’on était face à son sourire radieux. S’étant néanmoins placé de façon à ce que la caméra ne puisse rien voir, le couple parvint à faire totalement illusion auprès des téléspectateurs. L’audimat devait être en train de pleurer de tant de drama.

Restant silencieux - puisqu'il aurait eu du mal à trouver quelque chose de désagréable à dire lorsqu’on cerveau était en train de faire la fête étudiante -, Alban continua de fixer la Pyroli… jusqu’à ce que celle-ci détende l’atmosphère en annonçant qu’elle prenait le premier tour de douche. Tandis qu’il la regardait s’éclipser, Alban imaginait déjà dans sa tête les réactions du public. Quelques soupirs soulagés qu’il n’y ait pas eu plus de problèmes entre les deux jeunes amoureux… quelques larmes lâchées de tant d’amour… ou quelques frustrations de ne pas avoir eu un peu plus de sang. Bah. Après tout peu importe, puisqu’il pouvait maintenant régler un problème qui le taraudait depuis une bonne demi-heure déjà : à savoir, comment faire pour vider sa vessie sans se prendre une baffe meurtrière de Ruby. Faisant donc un dernier petit sourire mutin à la caméra fixée sur le mur au-dessus de sa tête, Alban s’éclipsa pour une pause pipi. Aaaah, la joie d’être enfin libre ! On ne s’en rendait jamais assez compte… Mais passons les détails peu intéressants de cette partie-là, et sautons immédiatement au paragraphe suivant !

Dix minutes plus tard, Alban passa donc sa tête dans l’entrebâillement de leur suite, toujours plus luxueuse que les précédentes. Vu le bruit de la douche qui coulait à grandes eaux, sa partenaire de Mission était toujours en train de se décrasser. Profitant de ce moment pour s’allonger dans le grand canapé, le châtain s’étendit et fit venir ses Pokémon jusqu’à lui. Ce soir, ce serait la fin de leur troisième journée d’émission. Il avait pourtant l’impression que cela faisait trois mois qu’il était ici. Ah… Que n’aurait-il pas donné pour retrouver la quiétude du Dortoir Voltali ? Il aurait même consentit laisser Libra se blottir dans ses bras, si cela aurait pu lui éviter tout ça… Fatigué de cette mascarade, il compta sur ses doigts les couples partis. Pour l’instant, seuls Carl, Nicole, Berny et Dorothy avaient quitté la compétition. Soit, à peine deux couples sur les dix présents… Encore sept à éliminer, donc… sur quatre jours ? Cela risquait d’être vraiment compliqué… Consultant néanmoins l’heure, Alban décida de laisser Ruby finir sa douche tranquillement, et d’aller un peu en avance dans la salle où ils se retrouvaient toujours pour manger. Peut-être parviendrait-il à avancer un peu dans leur processus d’élimination ? Il en doutait, mais rien ne l’empêchait d’essayer…

S’asseyant donc à sa place habituelle, Alban eu un sourire en coin en constatant que Jafar s’était délibérément installé le plus loin possible d’eux. A la bonne heure ! Profitant donc de la présence plus agréable de Chloe - qui avait remonté de plusieurs points dans son estime -, le châtain papota vaguement avec les gens qui l’entouraient, tout en laissant traîner une oreille dans tous les fils de discussion pour tenter de réunir des informations. Ruby arriva enfin au dîner et il la laissa s’installer à côté de lui, lui offrant un sourire malicieux tandis qu’elle fusillait du regard ceux qui avaient eu l’audace de commencer le repas sans elle. Repas qu’elle engloutissait d’ailleurs à présent avec un appétit vorace plus que comique. Lui faisant gentiment remarquer qu’elle avait un morceau de viande sur un coin de la lèvre, Alban perdit de sa bonne humeur lorsque Billy fit irruption dans la pièce.

Il était vrai que la tradition souhaitait que Billy vienne leur coller une indigestion à la fin de chaque dîner. Comme d’ordinaire, le présentateur leur fit une petite introduction sur son - inintéressante - vie qui le forçait à participer à des émissions pareilles. L’habituel OH-EM-GE fit son chemin entre son flot incessant de paroles, jusqu’à ce que…

Alban sentit son visage devenir blanc, tandis qu’autour de lui, certains s’agitaient déjà avec délectation. La musique. Le chant. Les comédies musicales… Attendez, attendez ! Tout cela était-il réel ? Allaient-ils vraiment devoir CHANTER ?! D’ailleurs, Alban savait-il faire ce genre de chose ? Il ne s’était jamais posé la question. Il savait apprécier la musique, et sifflait même, parfois… Mais de là à mettre des paroles sur des airs ? Il n’était même pas sûr d’avoir une voix mélodieuse… Paniqué, il échangea un regard avec Ruby. Seraient-ils condamnés à jouer les muets toute la journée ? Alban tenta de se rappeler du Mc Mime de Seth Evans, qu’il avait vu lors de leur cours spé commun… C’était quoi déjà ? Du rap ? Peut-être pourrait-il faire ça à la place de chanter ; ça avait l’air de demander un peu moins de mélodies, déjà… Aaaaah ! Il n’en savait vraiment rien !

Tandis qu’il se perdait dans ses pensées, Ruby lui proposa de s’éclipser. Ah, heu. Regardant autour de lui, Alban constata que Billy avait déjà quitté la pièce, comme une bonne partie de leurs concurrents. What ? Qu’avait-il fait pendant ces dix dernières minutes ?! Avec ça, l’échéance venait encore de se rapprocher un peu plus. Nooooon ! Complètement désespéré, Alban quitta la pièce, la tête basse. Il n’avait pas envie de croiser le regard des autres. Surtout celui de Chloe, qui semblait lui demander ce qui n’allait pas. Assez ! Il allait juste éviter tout le monde le lendemain. Ou se faire porter pâle. Ou s’enfuir. Ou, heu…

Il entra dans sa suite avec Ruby. Aussitôt, la rouquine se jeta sur le lit pour martyriser un oreiller de plumes. Bien qu’il compatisse, Alban ne put s’empêcher de sentir sa panique monter d’un cran. Car si la Pyroli était aussi énervée… cela signifiait qu’elle appréhendait tout autant que lui cette nouvelle règle. Ne sachant que dire, il se contenta de rester comme un abruti. Ses Pokémon le regardèrent immédiatement, ne comprenant pas ce qu’il se passait. Ah… C’était beau l’insouciance, parfois…

- Je heu… Oui, je vais me doucher. A tout à l’heure.

Comme un automate, il se dirigea vers la salle de bain et s’y enferma. Là, il fit couler une généreuse quantité d’eau et s’octroya un bain. Peut-être que l’eau allait lui remettre les idées en place ? Enlevant ses vêtements, il entra dans la baignoire et s’immergea d’eau chaude jusqu’au cou. Avec la bouche, il fit quelques bulles dans l’eau. Chanter… Chanter… Avec des rimes… Essayant de se rappeler d’une chanson qu’il avait déjà entendue, il ouvrit la bouche pour essayer de dire quelque chose, mais…

- Cé kelkun ki ma di, ke, tu mémééé enkor

Ah ? Il essaya de chanter un peu plus fort mais… Non. Aucun son audible et compréhensible ne franchit ses lèvres. Ok. Il avait donc un seuil de volume lorsqu’il chantait ? Il ne sut dire s’il aurait dû s’en réjouir ou en pleurer. La journée de demain risquait d’être compliquée… très compliquée… Néanmoins, une idée venait de germer dans son esprit.

Achevant rapidement son bain, le châtain se rhabilla et sortit en trombe de la salle de bain… pour trouver une Ruby complètement endormie au beau milieu du lit. Ah.

- Ruby ?

Il s’approcha doucement d’elle, mais sa respiration apaisée indiquait qu’elle était dans sa phase de sommeil profond. Erf. Non seulement il n’allait pas pouvoir lui faire part de son idée, mais en plus il allait devoir se débrouiller pour dormir ailleurs… vu que la Topdresseuse prenait toute la place. Ben ouais, sinon ce ne serait pas marrant…

N’ayant cependant pas à s’inquiéter de la façon dont ils allaient se débrouiller pour faire illusion auprès des téléspectateurs pour cette nuit, Alban récupéra un oreiller et alla se poser sur le canapé. Les gens penseraient probablement qu’il ne voulait pas réveiller sa chère et tendre en risquant de la bouger. Un sacrifice qui démontrait-là tout leur amour, non ? S’allongeant donc pour la deuxième fois de la journée sur le sofa, Alban rédigea une courte missive à l’attention de Ruby. Ce n’était pas qu’il voulait éviter les échanges vocaux au maximum depuis la nouvelle règle mais… si, totalement.

« Ruby. Comme tu dors déjà, je n’ai pas pu te faire part de mon plan à vive voix. As-tu un Pokémon Psy, ou ayant des pouvoirs psychiques ? On avait testé ça avec les Pokémon de Loan, un gars de mon Dortoir. Les Pokémon Psy peuvent transformer la voix et faire croire aux autres que cette dernière vient bien d’une personne. Si tu en as un, on pourrait se servir de ça, non ? On lui transmettrait mentalement ce qu’on veut dire, et il le dirait à notre place de façon… plus mélodieuse, on va dire. On aurait alors qu’à faire du playback pour faire illusion. Enfin… C’est tout ce à quoi j’ai pu penser. Si tu n’en as pas, ce n’est pas grave. On se débrouillera comme on peut, quitte à communiquer le moins possible. Bonne nuit. A demain. »

Il demanda ensuite à Zéphyr d’aller poser le petit papier sur la table basse près du lit, là où la rousse ne pourrait le manquer, puis s’emmitoufla dans sa couverture. La journée du lendemain allait être dure… très dure…

***

Il ouvrit les yeux aux aurores au doux son d’une sérénade. Grognant en réclamant quelques secondes de rab, le châtain se força néanmoins à se bouger lorsqu’il capta quelques bribes de conversations chantées. Quoi ? A mieux tendre l’oreille, il lui semblait que c’était un opéra assassin qui se jouait dans les couloirs. Intrigué, il s’habilla donc rapidement puis jeta un coup d’œil à Ruby qui dormait encore à poings fermés. Bon, tant pis, il allait la laisser là et voir ce qui se passait.

Sortant de sa chambre discrètement, le châtain rasa les murs. Les voix venaient d’un couloir adjacent, et il entendait les sanglots d’une fille. Au son de sa voix, il s’agissait de… Jeanne Lemon ? L’autre devait donc sans doute être… Io ?

- Mais voyons, poussin… Tu sais bien que je ne sais pas chanter. C’est toi, la star entre nous deux… Je suis désolé…

Les sanglots redoublèrent d’intensité.

- A cause de ton manque de rimes, espèce d’attardé, voilà que nous sommes éli-mi-nés
- Mais poussin…
- Billy a été clair sur le sujet, maintenant il nous faut dé-ga-ger
- Ça va trop loin…
- Fais tes valises pour t’en aller, il faut retourner à Vo-lu-ci-té
- Mais on habite à CELADOPOLE
- ME FAIT PAS CHIER, IL FALLAIT QUE JE FASSE RI-MER !!!

Wow. Alban admira le talent de Jeanne à rester toujours dans la rime et dans la justesse vocale, malgré la situation. Sans Io, elle aurait sûrement avancé loin dans la journée… Mais à présent, voilà que le couple se disputait et préparait ses bagages pour quitter l’émission. Devait-il s’en réjouir ? D’un côté oui, puisque ça leur faisait un couple en moins à sortir. De l’autre… La moindre erreur aujourd’hui leur serait fatale. Là en était la preuve…

S’éclipsant donc tandis que Io et Jeanne allaient récupérer leurs affaires, Alban se dirigea vers la salle à manger pour le petit déjeuner. Abattu par la scène à laquelle il venait d’assister, il s’installa à sa place habituelle et se servit un verre de jus de pamplemousse. Comment allaient-ils s’en sortir ?

Il fit le compte des effectifs. Il restait Justine et Seleno, respectivement popstar et acteur. Pas le genre de personne à avoir des soucis avec la règle du jour. Joe Di Manchot et Marie Charadepowa auraient peut-être un peu plus de mal, vu qu’ils étaient sportifs tous les deux. Pareil pour Ariane S. Molletonnée, Milo Nidas, Barry Jane et Petra Parqueur. Salvator et Joëlle n’étaient pas chanteurs non plus, mais il semblait à Alban que ces deux-là avaient une belle voix et qu’ils poussaient parfois la chansonnette le soir. Loukas le Pavillon et Cassiopée Ainejy allaient sûrement survoler cette épreuve, vu leur application sur toutes les autres. Les deux crétins consanguins également, vu leur rage de vaincre… Quant à Chloe et Sei…

Alban désespéra. Plus de la moitié des groupes risquaient de ne pas être gênés par cette épreuve. C’était un miracle que Io soit aussi stupide… Sans ça, Jeanne aurait sûrement réussi haut la main.

Sentant le mal de crâne lui revenir, Alban bu une grande gorgée de jus. A cette heure-là, personne n’était encore réveillé… ce qui lui donnait un peu de temps supplémentaire pour réfléchir à un plan et pour profiter de ses derniers instants de tranquillité ! Ou pas…

Alors qu’il se tartinait un morceau de pain, sa montre grésilla, et la voix mélodieuse et chantante de Billy s’éleva. Billy… Etais-tu au courant qu’Alban avait un couteau dans la main, là, tout de suite, maintenant ?

- OH-EM-GE ! Réveillez-vous tous mes petits protégés, car voici déjà qu’un petit couple vient de nous quitter ! Moi, Billy, ne peut leur souhaiter qu’Hasta la Vista bébéééé ! Et sur ces entre-faits, je suis de retour pour vous annoncer, le programme de la journéééé ! Ouuuuuh yeaaaah ! Alors écoutez, car dès le déjeuner, vous devrez préparer, un tournois Pokémon chantééééé ! YEAAAAAH ! Mais vous me direz : ô Billy, mais qu’est-ce que c’est ?! Eh bien les règles sont simples mes bébés, il vous faudra déterminer, deux Pokémon par couple d’aimés !

Alban se figea sans savoir si c’était à cause de l’épreuve ou à cause du rap ridicule de Billy.

- Dos vs dos les amigos ! Sortez vos Malosse, et vos Métalosse, et vos Démolosse ! BOLOSS !



- Et j’ai pas terminé ! Car le couple le moins doué, se verra éliminé, de l’émission sans procééééés ! YEAAAHHHHH ! Profitez bien de votre petit déjeuner, moi je retourne me faire maquiller !

Et le rap se terminait sur une séquence de beatboxing. Ok. Là, ils étaient vraiment dans la merde, compte tenu du niveau en combat d’Alban. La seule chose noble à faire était de garder un minimum d’honneur et d’assurance en criant mentalement… RUUUUBBYYYYYYYYY ! OU ES TUUUUUU ?!!!!!



Dernière édition par Alban Abernaty le Lun 1 Mai - 19:06, édité 1 fois
Ruby L. Jones
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Icon : [Mission] L'île de la destruction [PV Ruby] [Terminé] Ru-icon
Taille de l'équipe : 19
Région d'origine : Unys
Âge : 24 ans
Niveau : 63
Jetons : 3129
Points d'Expériences : 2031
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Unys
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Ruby L. Jones
est un Topdresseur Spé. Type
Douce nuit, douce nuit. Si on veut. Peut-être que cela n'avait pas été le cas pour tout le monde. Ruby, elle, passa un très bon moment à roupiller sans que personne ne la dérange ; tous les remerciements vont bien sûr à Speelse pour son attaque Hypnose mais aussi à Alban n'ayant pas osé la déranger, ou profitant plutôt du sommeil de sa fausse compagne pour dormir séparément. Les téléspectateurs ne devraient pas être particulièrement choqués suite à cette prise de décision. À vrai dire, ils devaient plutôt être dans la situation assez inconfortable que l'on appelle "attente". Mais si, vous le savez ! Après tout, le prochain épisode ne sera pas diffusé avant quelques heures. Oui, on parle bien de cet épisode où tout le monde devra chanter. Même Billy ? Peut-être bien que oui. Quoi qu'il en soit, voilà une bien belle panade ! Ruby aurait pu réfléchir à un plan si son idiot de Fantominus ne l'avait pas arbitrairement forcée à s'endormir mais... Ce qui est fait est fait ! Plus de retour arrière possible. Les jeunes allaient devoir gérer cette situation quelque peu dramatique.

[...]

Lorsque la rousse se réveilla, elle ne trouva personne, que ce soit à côté d'elle ou à quelques mètres. La pièce semblait vide. Seule son unique présence peuplait les lieux déjà illuminés par quelques lueurs de l'ami soleil. Quelle heure était-il ? Elle ne s'en préoccupa guère et s'étira avant de sortir du lit, légèrement dans le gaz. Pardonnez-la, la pauvre a été littéralement assommée par une attaque Hypnose. Heureusement, elle fut assez consciente pour remarquer un petit mot laissé dans la chambre, de sorte à ce qu'une caméra un peu trop perfectionnée ne puisse pas zoomer sur le contenu – de dos, en l'occurrence. Ne jamais faire confiance à la technologie et encore moins aux équipes de production un peu trop intrusives. Naturellement, elle se posa le temps de lire le mot en question. La Pyroli fut heureuse de découvrir qu'il ne s'agissait pas d'une convocation à l'ancienne de la part de Billy mais plutôt d'une idée d'Alban. La lectrice demeura d'ailleurs pensive pendant quelques instants. Mist serait-il réellement capable d'effectuer de telles prouesses ? Ruby le savait intelligent et apte mais n'avait jamais pensé à lui demander tout ce qu'un Pokémon psychique était en mesure de faire. Elle acheva néanmoins ses réflexions par un haussement d'épaules, concluant que cela ferait bien trop suspect d'engager une conversation mentale avec un Kaorine nouvellement convoqué. Quelle idée ? Le public la prendrait soit pour une cachottière (ce qui reste normal...) soit pour une folle. Déjà que le nombre d'étiquettes collées par l'émission devait être affolant, Ruby ne souhaitait pas en recevoir une de plus.

Avant de quitter la chambre, elle fit donc en sorte que le mot ne soit ni trouvable ni lisible (ne sait-on jamais) en le faisant brûler. Ah ! Je parle d'un petit feu tout gentil, bien sûr. Celui généré par une attaque Feu Follet ; pas de Déflagration ou quoi que ce soit d'autre. La Skelénox spécialement conviée pour cette tâche fut d'ailleurs ravie de pouvoir saluer la caméra alors que son unique lumière sanguine se ballottait de gauche à droite dans le seul but de simuler un œil désarticulé et coupé de tout lien. Courte apparition visiblement. Mad fut rappelée bien assez tôt histoire de ne pas choquer les jeunes spectateurs. Suite à quoi, Ruby put enfin quitter la suite, l'esprit paisible. Non pas qu'elle venait de trouver une solution miracle ou quoi que ce soit d'autre, loin de là ! Elle était juste ravie de ne pas avoir entendu ne serait-ce qu'une seule et unique note chantée. Enfin... son paradis ne tarda pas à être brisé puis brûlé puis déchiré puis éclaté puis ravagé puis... bref, vous avez compris. Un petit havre de paix démoli par Billy, quoi. En plus de s'incruster – comme à son habitude – l'animateur se permit de chanter, comme s'il participait également à cette ridicule épreuve. Loin d'être mauvais (bien qu'il ne fut pas non plus impressionnant), le fringant présentateur fit le tour des nouvelles en chanson. Et si la première news fut plutôt intéressante (un couple éliminé, ça ne se refuse pas), la seconde inquiéta davantage la rousse puisqu'elle concernait l'épreuve du jour. À l'annonce de celle-ci, le côté topdresseur de la miss s'en réjouit tandis que le côté performer qu'elle n'avait pas se roula en boule dans un coin, en train de pleurer. Combattre, ok. Combattre en chantant, euh... Sérieusement ? Ruby s'arrêta en pleine marche, tentant désespéramment d'imaginer de quelle façon cette journée pourrait se terminer. 98% des conclusions possibles tendait à un gros « MAL ». Zut alors ! (Oui, restons polis.)

Restons calme. Respirons un grand coup. Faisons un court bilan. Alors : est-ce qu'Alban allait être en mesure de combattre ? De mémoire, il ne s'était pas présenté comme étant un topdresseur. Mais avait-il au moins suivi quelques enseignements pratiques d'Ace ? Euh... Ruby repensa sa question. Même penser cela était passible de mort. C'est vrai, quoi. Qui est capable de suivre les leçons de ce petit enfoiré (euphémisme, c'est beau) sans vouloir lui arracher les yeux pour les lui faire manger ? Crus. Avec le nerf optique en train de pendouiller (miam ; régalez-vous). Oui, c'était donc une question totalement stupide et dénuée d'intérêt. Prions donc pour que le Voltali ait quelques connaissances théoriques, ne serait-ce que par fréquentation avec Orren. Après tout, c'était son préfet. Peut-être qu'Alban avait pu bénéficier de quelques enseignements voltaliens. Et puis... il y avait Ginji, aussi. Un peu foufou parfois, mais topdresseur. Ouais. Ces gars-là ne manquaient pas. Y'en a bien un qui a dû parler de stratégie avec Alban au moins une fois, hein ? Prions. Très fort. Rassurons-nous. Ou commençons à établir quelques stratégies de combat. Ouais, c'est pas mal ça. Enfin... trouver une alternative aux ordres chantés, ce serait pas mal aussi. Et tout en rime, ne l'oublions pas ! […] Sérieusement. Ruby désespérait à force de se ressasser encore et encore les contraintes imposées par la règle du jour. En combat normal, pour sûr qu'elle aurait pu éliminer la plupart des participants d'emblée. Ils ne semblaient pas être des topdresseurs de talent mais plutôt des potiches ou des stars sans aucune logique stratégique. Petite dédicace à Justine qui n'arrivait même pas à maîtriser son Capumain, il y a deux ans de ça. Mais CHANTER ! Quelle plaie...

Respire Ruby, respire. Bientôt, le choix ne sera plus disponible, il faudra parler. Eh oui. À cette heure-ci, Alban devait soit être en train de déjeuner, soit en train de prendre l'air suite à l'annonce de Billy. La grande salle à manger, donc ? Parfait. La rousse s'assura néanmoins de suivre le chemin où elle avait le moins de chance de croiser qui que ce soit (c'est à dire le chemin le plus long) avant de déboucher – enfin – sur la salle à manger. Alban s'y trouvait, comme supposé. Seul souci : son état laissait à désirer. Si un Munja lui avait volé son âme, le Voltali aurait sans doute le même regard et la même expression totalement dépitée. L'annonce de Billy avait eu autant d'effet qu'un coup de marteau à l'endroit sensible d'un homme, visiblement. Ahem. Aggraver les choses en parlant était donc la pire à chose à faire. L'étudiante se contenta d'un sourire et d'une petite bise pour faire illusion de salutation à la caméra et s'en alla prendre un petit déjeuner TRÈS complet. En même temps, cette journée risquait d'être particulièrement éprouvante. Amasser le plus d'énergie possible était une réaction naturelle mais surtout nécessaire pour y survivre... peut-être... avec de la chance... et beaucoup de talent d'improvisation.

Mais si le silence est d'or, casser les cojones d'autrui est de diamant, visiblement. Qui ? Qui a eu l'idée très conne de se ramener dans la salle à manger pour lancer une comédie musicale géante ? Seleno Gomaz et Justine Bibeurre, forcément. Il n'y avait qu'eux pour démarrer une chanson sur l'épopée épique d'un jeune garçon nommé Son Lohan (quoique, Berny Minou et Dorothy auraient pu, s'ils n'avaient pas été éliminés). Oui. Le générique de Dragonite Ball Z. Heureusement que tous les convives ne décidèrent pas de se joindre à la petite fiesta improvisée. Cela aurait été dramatique qu'elle soit obligatoire. À la place de ça, Ruby se contenta de dévorer son petit déjeuner tout en assistant au music hall d'un œil particulièrement sceptique. Un œil très sceptique. Elle trouva même quelques rimes assez stupides, quoique loin d'être aussi niaises que celles de Billy lors de sa merveilleuse intro. Mais bon ! Critiquer ouvertement les pseudos talents de ce présentateur n'apportera rien de bon. Pour le moment, il fallait se contenter de jouer les bons petits participants, tout en évitant néanmoins de chanter lorsque cela était possible. La rousse veilla donc sur la scène avec peu d'intérêt. En vérité, elle gardait Alban du coin de l'oeil, cherchant à câler son rythme d'ingestion sur celui du Voltali. Ainsi pourra-t-elle être en mesure de sortir de table en même temps que lui, histoire de l'attraper pour une conversation privée. Enfin... une chanson privée. Quitte à se ridiculiser, autant ne pas le faire devant les autres participants. Ce serait mieux, non ? Quoi qu'il en soit, Ruby sauta au cou de son camarade une fois qu'il fut sortit de table, profitant de la cohue générale pour chuchoter ses quelques rimes plates. Ne pas se ridiculiser. C'était la première règle.

– Ton petit mot j'ai lu, son contenu ne m'a pas déplu. Mais peuvent-ils vraiment tous faire ça ? Ou devons-nous mettre fin à nos débats ? ♪

Ridicule. Un échec lamentable. Après cette courte interprétation à la voix légèrement trop aigüe à cause du stress, Ruby n'avait qu'une seule envie, à savoir se cacher dans ses mèches rouges et y résider pour le restant de la journée. Et bien qu'en vérité, son chant ne devait pas être si horrible (juste anormalement normal), le métier d'idol ne la tentait pas particulièrement. Alban était-il dans le même état ? Probablement. S'il avait proposé cette idée de playback, ce n'était pas simplement parce qu'il trouvait l'épreuve ridicule, mais bien parce qu'il devait également avoir un quelconque problème avec le chant, ou tout du moins avec ses capacités personnelles au chant. Mais bon ! Qui pouvait lui en vouloir ? Il avait encore ses chances. Toutes les filles n'aimaient pas forcément les sérénades, d'autant plus que son pseudo côté gay refoulé devait augmenter sa popularité auprès de la gente féminine. Ouais. Au final, il devait bien se porter dans les relations sans pour autant avoir à faire le leader d'un boysband local. Eh bien ! C'est l'occasion de chopper une qualité de plus, si on pouvait appeler ça comme ça. Et autant le faire rapidement, ou tout du moins assez vite pour que l'épreuve ne se déroule pas dans l'improvisation la plus totale et ridicule. Enfin bref ! Quelle que soit la réponse de son camarade, la rousse partit du postulat qu'il ne fallait s'attendre à aucun miracle. De plus, elle n'avait aucune autre idée. Enfin si, mais cela impliquait d'endormir le public. Quoique non. Chrona n'aurait pas fait l'affaire. Depuis quand un humain parlait-il (et chantait-il, surtout) en langage Pokémon ? Cela ne faisait pas sens. La voilà donc dans une impasse, ayant pour obligation de faire confiance à une capacité totalement hypothétique de son Kaorine. Et il fallait avouer que cela lui faisait plus peur qu'autre chose.

– Peut-être qu'assumer serait le meilleur choix, si cela échoue nous serons punis cent fois ~

Arh. Ridicule. Pitoyable. Pathétique. Pittoresque. Fantasque. Déplorable. Mon âme de L est en pleurs face à autant de noobisme dans le lyrisme de cette fille. L'improvisation n'est vraiment pas le point fort de cette jeunette. Heureusement que – contrairement à ce que certains pensent (sentez le regard appuyé du narrateur sur un certain Ginji Labelvi) – la miss n'est pas coordinatrice de scène. Bon Arceus ! Elle se serait déjà ridiculisée sur scène un nombre incalculable de fois alors que le compteur réel s'élève à un, lors d'une certaine compétition de coordination. Brr ! Voilà un épisode de sa vie auquel la rousse ne préférait pas repenser. Quoique... peut-être que cela allait être moins douloureux que cette humiliation très proche, qui sait ? Certainement, puisque l'événement actuel était retransmis sur la plupart des postes télé du monde. Horreur. Sainte horreur. Quoi qu'il en soit, elle chercha tout de même un compromis à cette situation, bien que cela la forcerait à chanter lorsqu'il s'agirait d'argumenter son point de vue à Alban. À moins qu'elle ne se serve enfin d'un bout de papier pour lui transmettre le fond de sa pensée. Enfin. Oui. Il était temps d'y penser, hein.

Ni une ni deux, la rousse s'éclipsa quelques instants après avoir fait un signe assez prompt mais significatif à son partenaire. Elle ne voulait pas qu'il bouge, ne serait-ce que pour qu'il soit facile à retrouver. En toute honnêteté, Ruby n'avait pas envie d'avoir à chercher dans l'intégralité du bâtiment, surtout si elle risquait de tomber sur quelqu'un d'autre en chemin. Elle parcourut ainsi l'instance à la recherche de feuilles de papier et d'un crayon puis tomba finalement sur un bloc-note disposé en cuisine. Elle trouva par la même occasion quelques post-it sur lesquels étaient écrites les préférences alimentaires de certains candidats. Attends... Ces assistés avaient réellement demandé quelque chose de spécifique à manger ? Bah ! Pourquoi ne pas en faire autant. Avant d'écrire son message le plus sérieux, la miss laissa à son tour ce qu'elle préférait manger, à savoir beaucoup de viande et en particulier les plats épicés. Suite à quoi, elle se focalisa enfin sur l'écriture du message le plus important. Elle passa ainsi quelques minutes supplémentaires dans les cuisines sans que personne (Arceus merci) ne vienne la déranger. Elle rebroussa chemin une fois qu'elle eût terminé d'écrire, emportant la feuille de papier à la main. Et bien qu'elle fût obligée de jouer les ninjas à deux reprises (nous remercierons monsieur Le Pavillon en train d'échauffer ses cordes vocales alors qu'il se baladait dans la bâtiment), Ruby retourna finalement aux côtés d'Alban avant de lui donner la feuille de papier sur lequel se trouvait son mot. Un mot pas si court que ça.

Je ne pense pas que ce soit une bonne idée dans le sens où la présence du Pokémon est nécessaire. Même si les gens qui regardent sérieusement cette émission doivent avoir un QI à deux chiffres, je pense que faire intervenir un Pokémon particulier pour une journée complète alors qu'il a été assez absent pour les autres ferait assez suspect. À la limite, si on gère un minimum le combat, peut-être qu'ils pourront à la fois affronter les autres et modifier notre voix mais... ça reste risqué. À vrai dire, je ne connais pas le potentiel de nos hypothétiques adversaires et je ne préfère pas démarrer l'affrontement avec un handicap. Aussi ridicule que ça puisse l'être, je ne me permettrais pas de perdre un combat face à ces poissons rouges. Fierté Pyroli ou même de topdresseur, appelle-ça comme tu veux. En tout cas, la triche me paraît assez compliquée. Dans le pire des cas, il y a toujours moyen de parler de façon concise. Billy n'a pas donné d'indications quant à la quantité de syllabes qu'il fallait offrir au public, je compte bien en profiter. Personne ne trouvera ça anormal de voir une personne trop timide pour chanter convenablement, si ? À mon désespoir personnel, ça pourrait même nous faire gagner des points auprès du public. Mais bon... Je ne sais pas si tu comptes poursuivre ton idée mais personnellement, je vais simplement jouer un rôle. On fait ça depuis le début, ce n'est pas comme si ça présentait un véritable challenge !
Ps : si tu ne sais pas quoi faire du papier, fais un origami ou je ne sais quoi, pose-le quelque part et Mad viendra le brûler.


Fiou ! Il est vrai que cela aurait été très laborieux d'exprimer tout ça en chanson. Autant dire qu'il aurait fallu une demi douzaine de couplets et d'un refrain à base de « nous avons un problème ». Honnêtement, jamais la rousse n'aurait eu l'imagination nécessaire pour improviser tout ça, ni le courage nécessaire au chant continu. Elle se serait certainement contentée de bégayer alors qu'elle réfléchirait sur la suite de ses mots jusqu'à ce que, au final, elle se plante lamentablement, laissant le public sur un gros « meh » ou même sur des rires en chœur, au choix. Mais bref ! Elle attendit une éventuelle réponse d'Alban puis s'en alla dans la suite, ne serait-ce que pour se préparer à l'épreuve à venir. C'était un combat, après tout. Et même si elle ne connaissait pas les Pokémon de ses adversaires (sauf peut-être celui de Justine), il y avait toujours moyen de faire quelques suppositions vis-à-vis de l'environnement ou encore des règles. Choisir un Pokémon adapté ne devrait pas être trop dur.

Premièrement, la Pyroli se basa sur les quelques Pokémon d'Alban qu'elle avait pu apercevoir jusqu'à ce jour. Au lieu de supposer, peut-être qu'elle aurait carrément dû lui demander lequel il prendrait. Elle aurait dû. C'est bien ça le problème. Ahem... Étape suivante : le lieu du match. Si Billy pouvait être stupide, il n'était pas non plus attardé. Le faire en intérieur reviendrait à risquer des pertes économiques trop importantes. Le match devait avoir lieu dehors, soit sous un environnement parfaitement ensoleillé, ardent et surtout tropical, avec une quantité impressionnante quantité d'eau et de végétation à proximité. Pour le coup, Ruby pleura les zones d'obscurité bien trop évidentes qui ne seraient que les ombres des palmiers ou buissons environnants. Racisme envers les spectres. Pardon ; on se perd à nouveau. En troisième élément, la rousse se rappela du fait que la plupart des personnes ici étaient loin d'être réputées pour leur talent en combat Pokémon mais plutôt pour leur popularité, qu'elle soit sportive, intellectuelle (leeeel) ou pop-culturelle. Inutile de sortir Midnight ou Hex, dans ce cas. Ce serait BEAUCOUP TROP dangereux, pour rien qui plus est. Surtout dans le cas de Midnight, d'ailleurs.

Finalement, elle passa les prochaines dizaines de minutes à theorycraft sur les circonstances du combat jusqu'à ce qu'une annonce de Billy la sorte de ses réflexions. Le combat allait débuter sous peu. Tous les participants étaient conviés à l'extérieur (bingo), plus précisément sur la plage. Des coordonnées précises ainsi qu'un plan furent offerts à chacun des candidats, histoire que personne (même le plus paumé des Zorro) ne se perde. Il n'y eût qu'une seule consigne de plus : être là dans une heure au maximum. Toute personne en retard fera disqualifier son binôme. Disqualification. Brr ! Ce mot résonna mille fois dans la tête Ruby, jusqu'à ce qu'elle prenne enfin conscience du fait qu'elle ne savait pas lire ce foutu plan électronique. Était-il au moins à l'endroit ? Prenait-il en compte tous les palmiers et les embranchements ? Et les oasis, alors ? Étaient-elles notées dessus ? Rofl ! Il n'y avait rien à faire. Suivre un truc aussi complexe de bon matin la rendrait folle (notez que la Pyroli était loin d'être la meilleure de sa promotion – ou même du dortoir – lorsque Jackie organisait des courses d'orientation). Elle préféra ainsi l'ancienne méthode (certes un peu bourrine) et quitta le bâtiment en espérant qu'Alban parvienne à se débrouiller avec ce plan un tantinet farfelu. Une fois à l'extérieur, l'étudiante fit appel à un fidèle ami légèrement effrayant mais gentil comme un Bisounours, soit un grand Golemastoc qui aida sa dresseuse à se placer sur son épaule d'argile. Une fois ceci fait, les bras et les jambes du géant se rétractèrent, laissant place à des propulseurs qui l'autorisèrent à prendre son envol. Il était mille fois plus aisé de survoler la plage à dos de géant jusqu'à trouver le lieu de l'affrontement, pour sûr ! Si aisé qu'elle en arriva d'ailleurs en avance, alors que seuls les plus assidus se trouvaient déjà sur les lieux. Autant dire que leur réaction fut à mourir de rire lorsqu'ils aperçurent le Golemastoc. Alors les neuneus ? On n'a pas envie d'affronter l'ami Goliath ? Mais bon ! Ruby avait déjà un autre plan. Ce grand dadet ne sera pas celui qui combattra.

Le temps passait, les participants débarquaient jusqu'à ce que tout le monde soit présent, à l'heure qui plus est ! Billy l'excité ne put s'empêcher d'exprimer sa joie par quelques mimiques dignes d'Andreas alors que son insupportable voix (quand on la supporte pendant des jours, elle devient insupportable, effectivement) prit de la hauteur. Quelques rimes plates et ridicules plus tard, l'animateur cessa enfin de vouloir impressionner l'assemblée et s’attela à la description de l'épreuve du jour.

– Mes chers participants, veuillez accueillir l'arène qui vous changera en combattants ! ~ Il pointa du doigt la plage, vierge de toute installation. Ouais. Une arène naturelle, quoi. Magnifique, n'est-elle pas ? Belle et naturelle, jamais l'humain ne s'en empara ♪ En couple vous y combattrez. Ni abandon, ni reddition, du spectacle nous voulons... attention ! ♫ Interdit de quitter ce lieu il est, à moins que vous ne soyez gagnants et stylés ! Les perdants nous retiendrons, pour leur attribuer une punition!

Ridicule. Encore une fois, le lyrisme fut absent. Bravo Billy ! Tu as le don de tout ruiner. Quoi qu'il en soit, l'énergique présentateur ne tarda pas pour annoncer quel couple combattra l'autre. Dans le cas de nos deux infiltrés chéris, leurs adversaires n'étaient autre que Ariane S. Molletonnée et Milo Nidas. Pourquoi eux en particulier ? Bah ! Cela devait être dû à un coup du hasard (merci les dés). Alban et Ruby se retrouvèrent ainsi en la compagnie d'une rousse légèrement garçon manqué et d'un blond aux lunettes de soleil qui n'étaient pas suffisantes pour cacher son assurance. Audace naturelle ou confiance en ses talents de combattants ? Peu importe ! La Sidérella vînt alors s'occuper des deux binômes, ne serait-ce que le temps de leur attribuer un espace de combat précis qu'elle délimita par quelques troncs amenés par télékinésie. Elle partit faire de même avec le reste des groupes puis retourna aux côtés de Billy, celui-ci étant déjà en train d'annoncer le début des festivités. Il clôtura encore une fois son discours sur un rime totalement ridicule et autorisa enfin les participants à envoyer leur Pokémon respectif. Ariane fit donc appel à un Sablaireau qu'elle surnomma Mika tandis que Milo se contenta d'un grand Arcanin qu'il appela Arkham. Comme dans Batman ? Arkham City, tout ça... Ok, je m'arrête là.

Immédiatement, Ruby ne put s'empêcher de noter une faiblesse commune à l'eau. Pourtant, les deux Pokémon en face étaient chacun avantagés en un point : Sablaireau avait une quantité infinie de sable à disposition tandis qu'Arcanin se trouvait – comme tous les autres – sous une chaleur de plomb. Rien de mieux pour les attaques de type feu. Mais bon ! Cela ne changera en rien les plans de Ruby qui envoya Oxydd en réponse à tout cela, à savoir un Ténéfix chromatique qui mit son entrée en valeur par une glissade sur les genoux, à la manière d'un rockeur. Toujours autant à la recherche d'attention, celui-là... Bref ! La rousse tourna son regard vers Alban, se demandant ce que le Voltali allait bien pouvoir envoyer. L'attente fut assez courte, ce qui laissa au combat le temps de se profiler naturellement. Et évidemment, il n'y avait aucun intérêt à y aller doucement. Ruby se permit de prendre l'initiative avec une attaque Bluff à destination de l'Arcanin de Milo, ce qui laissera à Alban le temps d'agir sans se prendre un hypothétique Lance-Flamme d'entrée de jeu.

– Ne les laissons pas préparer quoi que ce soit, battons-les juste toi et moi.

Ridicule ? Je l'ai déjà pensé bien avant de l'écrire.

HRP :



I've slipped a cog to break theirs
Alban Abernaty
https://pokemoncommunity.forumactif.org/t3557-alban-abernaty-le-ciel-se-nourrit-d-ailes
https://pokemoncommunity.forumactif.org/t3559-alban-abernaty-voltali
Région d'origine : Hoenn
Âge : 17 ans
Niveau : 70
Jetons : 20638
Points d'Expériences : 2487
Hoenn
17 ans
70
20638
2487
pokemon
Hoenn
17 ans
70
20638
2487
Alban Abernaty
est un Pokeathlète Coach



L'île de la destruction
Alban Abernaty & Ruby L. Jones

Lorsque Ruby pénétra dans la salle à manger en se coulant discrètement derrière Billy, Alban n’eut aucune réaction visant à faire croire qu’il l’avait vue. A dire vrai, il aurait été bien en peine de remarquer quoi que ce soit, tellement son esprit avait disjoncté. A ce stade, même le mode sans échec n’aurait pas été en mesure de réactiver quoi que ce soit dans son cerveau en état de mort clinique. Les yeux aussi vides que ceux d’un Barpau frit, la bouche légèrement entrouverte, le jeune châtain sentait son âme s’évaporer et suinter par tous les pores de sa peau. Comme si la nouvelle d’une journée entière où il allait devoir s’exprimer en rimes et sur un air chanté « convenable » n’avait pas déjà été le summum de la catastrophe. Si en plus ils allaient devoir mener un combat dans ces conditions, on pouvait dire que le jeune Coach n’était pas au bout de sa peine. Alors certes, entendons-nous bien, un combat dans n’IMPORTES quelles conditions aurait déjà constitué un exercice qui n’était clairement pas de son niveau - tout le monde connaissait bien les piètres compétences de stratège d’Alban -. Mais s’il devait en plus chanter ses ordres ? C’était impossible. Passer la journée en menottes ou subir le poids de Ruby à la mention du mot « écureuil » passait encore - no offense, Ruby -. Chanter et ne pas mourir foudroyé par sa ridicule prestation… Disons que ce serait plus compliqué, ouais.

Sursautant légèrement quand Ruby vint lui faire une bise, le Coach cligna stupidement des yeux comme s’il venait d’émerger d’un long sommeil (ou d’une virée dans les profondeurs abyssales du néant intellectuel de cette émission, au choix). Il ouvrit la bouche pour la saluer, mais la referma tout aussi sec. Il ne savait vraiment pas QUOI lui dire en faisant des rimes. Et il ne se sentait pas capable de chanter, tout simplement. Pourquoi était-ce si difficile ? Dans le fond, il s’agissait simplement d’aligner quelques mots avec une fin mélodieuse, et d’y associer des notes, non ? Nolan avait passé le semestre dernier à lui jouer des airs de guitare. Il avait beau n’avoir aucun talent musical, Alban pouvait AU MOINS être capable de se rappeler deux trois mélodies et de calquer sa voix dessus, non ? Allons, un petit effort. 1, 2, 3, test ? Sans prévenir, un borborygme non identifiable sortit de sa gorge. Bon eh bien… visiblement, non.

Dépité par sa propre incompétence, Alban mâchouilla un croissant en espérant pouvoir s’étouffer avec. S’il passait la journée à l’infirmerie, ça pourrait leur éviter bien des problèmes, non ? En plus ça lui donnerait un petit côté conquérant qui plairait forcément aux téléspectateurs. Enfin… A supposer qu’avaler un bout de croissant de travers ait quoi que ce soit de glorieux, ce dont il doutait. Mais ce serait toujours mieux que pousser la chansonnette façon High School Musical. D’ailleurs, en parlant de ça… Etait-ce son impression ou des voix s’élevaient-elles autour de lui façon Glee ? Arg. Voilà que son esprit commençait à lui jouer des tours, à moins que… Ah non. Ce n’était pas un cauchemar. Mais bel et bien Seleno et Justine qui venaient d’entrer dans la salle à manger en chantant sur l’air de… heu… il connaissait, ce truc. C’était un dessin animé ça, non ? Mon dieu… Pouvait-on faire plus ringard et cliché ?

Avec un air interdit, Alban regarda le couple entrer dans la salle en exécutant quelques pirouettes face à la caméra. Il ne put s’empêcher de les trouver particulièrement crétins, même s’il fallait avouer qu’ils s’en sortaient bien mieux que lui. L’œil vitreux, il observa Justine attraper un petit pain pour en faire un micro improvisé. Il pria le seigneur et tous les dieux - même ceux dont il doutait de l’existence - pour ne pas avoir à être obligé de faire pareil. Son honneur déjà bafoué trop de fois risquait de ne plus s’en remettre, si tel était le cas. Puis, aussi brusquement qu’elle avait commencée, la comédie s’acheva et le couple vint s’asseoir à table pour manger un muffin. Tout ça pour manger un fichu gâteau ? Alban se demandait s’ils allaient pousser la chansonnette avant n’importe lesquelles de leurs actions. Libéré, délivré, après un passage aux toilettes ? L’amour brille sous les étoiles après un câlin torride ? S.O.S terrien en détresse quand ils allaient se faire massacrer lors des combats Pokémon ? Arg. Voilà qu’il s’était remis à penser à ces fichus combats. Bon dieu. Il allait se faire tuer. Et Ruby allait le tuer lorsqu’elle s’apercevrait de son incapacité à retenir convenablement une table des types. Pas la nouvelle la plus réjouissante du jour.

Posant son croissant à moitié entamé sur son assiette - de toute façon, il n’avait pas faim -, Alban se leva en même temps que sa dulcinée factice. Il lui jeta un regard légèrement anxieux tandis qu’elle se jetait à son cou. De toutes les personnes présentes ici, c’était celle devant laquelle il avait le moins envie de chanter. Pourquoi cela ? La raison était finalement très simple et logique. A la fin de l’émission, Alban était à peu près certain qu’il ne reverrait plus jamais aucun des autres participants - ou tout du moins l’espérait-il -. Alors que Ruby, eh bien… Ils allaient rentrer tous les deux à l’académie - sauf s’il cédait au suicide avant -. Ce qui signifiait qu’à chaque fois qu’il la verrait, il se souviendrait de l’humiliation de cette journée. Ce qui signifiait qu’à chaque fois qu’il croiserait son regard, il saurait qu’elle était au courant de ses piètres talents de chanteur. Il allait avoir du mal à vivre avec cela sur la conscience. Comment ça « et tous les spectateurs » ? Chut… Ne lui faites pas remarquer que toutes les Mentali et une grande partie de ses potes étaient sûrement devant l’émission tous les soirs pour faire le plein de potins et se foutre allègrement de leurs gueules. Le pauvre est déjà assez malheureux comme ça, pas la peine de lui en rajouter dans la tronche.

Ravalant une lamentation qui n’aurait rien eu de très virile, Alban sentit la chaleur de l’haleine de Ruby venir lui chatouiller les oreilles. Tout de suite après, la rouquine lui chuchota un petit air lui expliquant qu’elle avait bien lu son mot mais qu’elle n’était pas sûre que ses Pokémon puissent faire ce genre de chose. Merde… Si elle n’était pas au courant, le plan sur lequel il avait fondé de grands espoirs tombait à l’eau, non ? Mais attendez, plus important… Ruby était capable de CHANTER. Contrairement à lui, elle se débrouillait plutôt bien, même. Pas une grande voix de chanteuse ou quoi que ce soit, mais les notes n’étaient pas fausses et elle s’en était sortie avec les honneurs. Ergl. Ce qui voulait dire que ce serait lui le boulet, dans l’histoire ? Lui qui avait espéré qu’ils se soutiendraient dans leur médiocrité. Odieuse trahison ! Il se sentait tellement mal, à cet instant précis.

Haussant néanmoins les épaules pour essayer de lui faire comprendre qu’il n’en savait rien - bon dieu, pourquoi ne pouvait-il pas PARLER ?! C’était SI frustrant ! -, il hocha ensuite la tête à contre cœur lorsqu’elle supposa qu’il vaudrait mieux assumer. Oui, il allait devoir assumer, de toute façon. Quelle autre solution avaient-ils ? S’il avait su, il aurait emprunté la tablette qu’il avait offerte à Nolan en prétextant une extinction de voix pour ne pas avoir à chanter. Mais là… Il n’avait pas prévu les penchants retors et douteux de cette fichue émission. C’était trop pour lui. Beaucoup trop.

Laissant Ruby partir dieu seul savait où - ils ne pouvaient plus vraiment communiquer avec facilité, donc ils ne communiquaient plus… -, Alban s’assit dans le couloir et résista à l’envie de se rouler par terre en pleurant toutes les larmes de son corps. Il allait falloir qu’il se débrouille. Mais il s’en sentait clairement incapable. C’était bien au-delà de ses moyens. Et parmi ses Pokémon, personne n’allait pouvoir l’aider. Il aurait fallu qu’il ait un Pokémon Psy ou un Pokémon capable de parler le langage humain. Heu. Attendez.

Il avait JUSTEMENT un Pokémon qui était capable de parler le langage humain. Pas forcément très bien puisqu’il se contentait actuellement uniquement de répéter ce qu’il entendait, mais… ça valait le coup d’essayer. Clairement. Portant deux doigts à ses lèvres, Alban siffla un grand coup en espérant que le son porte assez loin. Puis il attendit. Encore et encore… Un bruit dans le couloir lui fit lever la tête avec espoir mais… il se rendit bien rapidement compte qu’il s’agissait uniquement de Ruby qui revenait. Essayant de masquer sa déception, il attrapa le mot qu’elle lui tendait, lui expliquant que le plan n’allait clairement pas être possible. Et pire, qu’elle n’accepterait pas la défaite dans un combat. Ah. Ah. Ah. Bon… Il était dans la merde, hein ? Hochant la tête mollement pour essayer de lui faire croire qu’il avait un minimum d’assurance - même si ses compétences en stratégie devaient être équivalentes à celle d’un Ramoloss -, Alban laissa filer une nouvelle fois la Pyroli qui devait aller se « préparer ». Ok. Elle était vraiment à fond dedans, hein ?

Se sentant un peu coupable d’être la cause probable de la défaite du duo, Alban fit sortir Zénith pour brûler le morceau de papier. Puis, une fois que les cendres furent dispersées, il se mit en quête de trouver Barber dans l’hôtel. Pour lui, il s’agissait de la priorité numéro une. Le combat ne devrait être relégué qu’à la seconde place, désolée Ruby. M’enfin. Les autres candidats ne pouvaient pas tous être des bêtes de stratégie, non ? Quoique. N’importe qui, même mauvais en stratégie, serait meilleur qu’Alban. La seule fois où il avait réellement brillé était lors de son combat duo avec Marie. Mais il avait méticuleusement préparé sa stratégie avec la TopDresseuse, et il n’était pas certain que ses propres talents y soient pour quoi que ce soit. Bon. Concentre-toi, Alban ! Dans un premier temps, il fallait qu’il retrouve Barber. S’il pouvait donner ses ordres par le biais de son Pijako, il aurait déjà le quart du problème de réglé. Il n’avait malheureusement pas encore assez travaillé avec ses Pokémon pour que ces derniers soient en mesure de se battre sans ordre vocal. Même si, dans les faits, son équipe se débrouillerait probablement mieux sans directives qu’avec.

Sifflant avec plus d’intensité encore, Alban manqua de percuter Chloe au détour d’un couloir. Sans s’arrêter, il laissa derrière lui la blonde qui tenta de s’enquérir de son état en chantant avec une voix soul impeccable. Il lui répondit avec un grognement rauque qui le faisait plus passer pour un demeuré que pour un gars sain d’esprit. Mais tant pis, hein. Faisons avec les moyens du bord. Puis, après avoir dévalé plusieurs couloirs au pas de course, il vit enfin la petite boule de plumes noires et blanches s’approcher de lui avec un regard interrogateur. Stupide piaf. Où étais-tu passé ?!

- De ton aide, j’ai besoin. Nous devrons livrer un combat chanté et ce n’est pas pour demain. Je ne sais pas chanter donc peux-tu, s’il-te-plaît ; me prêter ta voix et chanter pour moi ? fredonna-t-il en bafouillant presque à chaque mot.

Il avait envie de se donner une claque avec un Magicarpe mort. Mais c’était sans doute la seule prestation qu’il ferait aujourd’hui, s’il se débrouillait bien. Il se tourna vers Barber. Alors, avaient-ils un deal ? Le Pijako se posa sur son poignet tendu et hocha la tête, comme s’il avait compris. Bien. Bien, bien, bien. Rien n’interdisait de passer par le biais d’un Pokémon pour s’exprimer, non ? Il n’avait pas une voix affreuse. Mais il était juste incapable de chanter à voix haute. Donc s’il chantonnait à l’oreille de son Pijako pour que ce dernier chante à sa place, ce n’était pas vraiment contre les règles, non ? Barber n’avait pas certes la plus belle voix du monde. On pouvait même dire qu’il avait celle de l’albatros dans La Petite Sirène. Mais au moins, il pouvait chanter sur une mélodie. Et au moins serait-il drôle. On ne lui en tiendrait pas rigueur, de toute façon. Et il ne risquait pas de se faire lyncher dans la cour de récré, au moins. Pas comme Alban.

Enfin bon. Avec ça, il parlait il parlait mais il n’avançait pas vraiment. L’horloge ne l’attendait cependant pas, et un message de Billy s’éleva bien rapidement de sa montre pour les convier jusqu’au lieu de rendez-vous.

- Yo les potos ! C’est moi Billy, votre présentateur favori ! Le combat de votre vie, bientôt se déroulera ; alors ne traînez pas, et suivez ma voix ! Un plan jusqu’au lieu désiré, sur votre montre vous sera communiqué. Une heure durant il vous faudra chercher, pour retrouver ce que vous voulez trouver - yeaaaaah !  Les retardataires seront disqualifiés ; alors faites de votre mieux, et tchuss bébééé !

La pokerface était de mise. Résistant à l’envie de vomir, Alban fit signe à Barber de le suivre… avant de se rendre compte du fait qu’il était incapable de savoir comment faire fonctionner le plan sur sa montre. Ah oui. La technologie et lui… Triturant tous les boutons sans succès, il commença à s’énerver sur place tout en faisant bien attention à rester sur la fonction mute. Comment était-il censé lire un plan sur un écran aussi petit ? Et sur quels boutons étaient-ils censés pianoter ? - il n’y en avait certes que deux, mais Arceus que c’était compliqué ! -. Il était d’ailleurs encore en train de galérer quand Chloe surgit à côté de lui. D’un regard, il comprit qu’elle souhaitait l’aider. De sa jolie voix soul, la blonde lui expliqua comment faire apparaître le plan, puis lui proposa d’y aller avec elle. Trop désespéré pour refuser, Alban accepta et se laissa entraîner le long de la plage par Chloe.  A cet instant, il ne songeait plus vraiment à l’émission. Il ne pensait même plus à ce que pourrait penser les spectateurs en le voyant de promener innocemment avec une fille qui n’était pas sa copine. Ni à la fausse réaction que pourrait avoir Ruby en remarquant que son « petit copain » était en charmante compagnie. Ni même à ce que Sei pourrait dire s’il les voyait ensemble. Il avait juste envie de laisser toute cette mascarade derrière lui et d’oublier un peu la stupidité de cette émission. Il était juste… reconnaissant envers Chloe de l’avoir aidé ainsi. C’était la deuxième fois qu’elle lui sauvait la mise, après tout.

Après un court trajet silencieux, le duo parvint au lieu de rendez-vous. Les autres étaient déjà là, et Alban se dirigea machinalement vers Ruby. Il ne put cependant s’empêcher de couler un regard vers la petite blonde qui agitait sa main pour lui dire au revoir. Depuis le début de l’émission, il s’était senti coupable de briser des couples comme il le faisait. Mais au final, il avait fini par s’y habituer et même par se prendre au jeu. Mais Chloe ? Elle avait toujours été gentille avec eux deux, même si cela signifiait se mettre en difficulté lors de l’émission. Plus il avançait, plus il se mettait à penser qu’il aurait du mal à gâcher délibérément le couple qu’elle formait avec Sei… Laissant cependant de côté ses réflexions quand il croisa le regard ardent de la Pyroli, Alban se rappela de la raison de leur venue ici. S’ils n’apportaient pas entière satisfaction au Général Jackie, ils risquaient de s’en mordre les doigts. Il fallait qu’il se recentre sur sa Mission. Il fallait qu’il survole cette épreuve, comme toutes les autres.

Mais comment faire lorsqu’on était si mauvais en stratégie ?

Billy ne lui laissa cependant pas le temps de réfléchir plus au combat - ce qu’il aurait probablement dû faire avant, nous étions d’accord… -. Rapidement, il annonça les couples qui devraient se battre l’un contre l’autre. Milo et Ariane au premier tour, hein ? Alban n’avait aucune idée de leur niveau en stratégie, mais il envisagea d’utiliser Zénith. Après tout, ces deux-là étaient des passionnés d’Insectes comme Barry et Petra, s’il avait bien retenu. Il était inconcevable qu’ils utilisent autre chose que ce type-là, non ? Un coup de Flammèche et on en reparlerait plus. Au moins, cette relation des types, il la connaissait. Il n’était pas si stupide. Il était bien conscient du fait qu’on pouvait faire cramer un Insecte avec une loupe et un rayon de soleil.

A sa grande surprise néanmoins, ce furent un Sablaireau et un Arcanin qui se matérialisèrent devant eux. Tandis que Ruby faisait sortir un magnifique Ténéfix chromatique à la teinte rouille, Alban fit glisser son doigt de la Pokéball de son Reptincel à celle de Zéphyr. Cela faisait un bout de temps qu’ils n’avaient pas combattu tous les deux. L’occasion rêvée, hein ?

Un éclair rouge s’abattit sur l’arène et son Goélise se matérialisa. Deux Pokémon faibles à l’eau. Alban n’allait pas se gêner, d’autant plus qu’ils étaient proches de la mer. De toute façon, même s’il était nul en stratégie, il lui suffirait de spammer les attaques aquatiques et de laisser Ruby faire le reste, non ? Elle parviendrait forcément à rattraper ses lacunes. Bon. Un peu plus rassuré face à son avantage des types, Alban fit venir Barber sur son épaule pour les directives puis… se prépara au combat.

Le coup de sifflet fut rapidement donné et, vif, le Ténéfix de Ruby utilisa une attaque Bluff sur l’Arcanin. Immobilisé momentanément, le type Feu ne bougea pas tandis que le Sablaireau adverse préparait ses griffes. A côté de lui, Ruby essayait de l’encourager à se magner le derrière en faisant une rime particulièrement kitsch. Pauvre Ruby. Ton sacrifice n’allait pas être vain, puisqu’Alban allait donner tout ce qu’il avait…

- Ne T’iNquIètE PaS, jE nE lEs LaiSserAi pAs noUs mEneR en bAtEau. ZEphYr, uTiliSe tA gRoSSe ATtaQuE EaU ! beugla Barber avec une voix stridente qui fit se retourner tous les autres couples.

Zéphyr eut un bug un petit instant, mais il comprit rapidement ce que Barber avait voulu lui dire. Plongeant vers Oxydd pour que ce dernier grimpe sur son dos - ou à défaut, qu’il s’y accroche comme il le pouvait -, il déclencha ses pouvoirs pour qu’une immense vague vienne s’abattre sur l’arène. L’Arcanin et le Sablaireau disparurent sous une trombe d’eau, tandis qu’Alban et Ruby reculaient précipitamment pour ne pas se faire mouiller les sandales. Lorsqu’enfin l’eau se retira pour laisser voir ce qui restait de l’arène, Alban constata avec surprise qu’Arkham et Mika étaient… out. Wait. Aussi facilement ? Et en une attaque ?!

- C-c-c-c-c-comment ? Nous avons déjà un couple gagnant ?! Mais c’est DEMENT ! hurla Billy en s’approchant d’eux et en tournant devant la caméra pour que les spectateurs puissent constater à quel point c’était « dément ».

Alban n’en revenait pas. Il s’était stressé toute la matinée pour ça, et finalement… ils étaient aussi nuls ? Incroyable. Complètement abasourdi, il se tourna vers Ruby. Au pays des aveugles, les borgnes sont rois, hein ? Parmi ce ramassis de crétins et de starlettes, se pouvait-il qu’Alban fasse partie des meilleurs ? Inconcevable. Mais visiblement ce fut le cas, puisque les matches qui se déroulèrent par la suite furent aussi inintéressants et expéditifs que le premier. Après Milo et Ariane, Ruby et Alban se mesurèrent à deux autres couples. Pas de chance, ces deux couples faisaient partie des trois qui étaient encore menottés, ce qui leur prodiguait un désavantage certain - même si cela n'avait pas l'air de les handicaper autant que pour notre cher duo -. Les matches furent pliés assez rapidement, et généralement en une seule ou deux attaques de la part de Ruby et Alban. Ces derniers s'étaient d'ailleurs préparés à continuer sur cette lancée, mais Billy leur annonça qu’ils n’avaient pas besoin d’en faire plus et qu’ils étaient d’office qualifiés pour la phase suivante. Ils se contentèrent donc ensuite de s’asseoir sur une dune de sable pour observer le reste des combats. Parmi les candidats restants, beaucoup montrèrent qu’ils étaient incapables de mener un combat Pokémon. Malgré son niveau, Alban soupira d’exaspération en regardant le Toudoudou de Nala et le Leveinard de Joëlle tourner l’un en face de l’autre sans oser s’attaquer pendant 15 PUTAIN DE MINUTES. Il vit le Galifeu de Loukas - appelé Cuicui. Ça sonnait ironique à ses oreilles - se faire écraser par le Bulbizarre de Joe - wait, comment était-ce possible ? -, et le Machopeur de Marie tenter de frapper physiquement le Spectrum de Cassiopée - ah. ah. ah. -. Bref, ils étaient tous plus désespérants les uns que les autres, et Alban se trouva stupide d’avoir autant paniqué pour ça. Les seuls qui semblaient donner du fil à retordre aux autres étaient, de façon surprenante, Sei et Chloe. Le couple se montra vraiment doué pour la stratégie Pokémon, et Alban se fit la réflexion que s’ils étaient tombés contre eux, il n’aurait peut-être pas réussi à gagner. Fasciné par le sérieux que pouvait montrer Chloe alors que d’ordinaire, elle gloussait comme une idiote, Alban finit par se détourner d’elle pour regarder Ruby et lui prendre la main. Avec un regard d’excuse, il se pencha vers elle.

Il avait passé l’après-midi à dépendre de Barber, tandis qu’elle, faisait des efforts pour chanter alors qu’elle n’était pas à l’aise. C’était un peu lâche de sa part d’avoir laissé son Pijako faire tout le boulot, dans ces conditions, n’est-ce pas ?

- Désolé d’avoir usé d’artifices pour chanter, mais je ne me sentais pas capable d’assumer.

Juste une phrase. Chantée à voix très basse. Mais c’était suffisant pour qu’elle l’entende et le comprenne, non ? Au moins avait-il fait un effort, cette fois-ci. Alors, déposant un rapide baiser amical sur sa joue, il se redressa et lui tendit la main. Les combats semblaient être finis, et déjà Billy les appelait pour les résultats finaux. Avec un peu de chance, peut-être qu’un nouveau couple serait éliminé, à l’issu de sa prestation catastrophique du jour. Alors, sans plus tarder, Billy prit une nouvelle fois la parole…

- L’épreuve de la journée est ter-mi-née ! A présent nous allons annoncer les é-li-mi-nés ! chanta-t-il sur son habituel air de rap.

Alban pinça des lèvres pour s’empêcher de soupirer d’exaspération, avant de se souvenir que lui-même n’avait pas livré une superbe prestation de chant. Bon. Certes. Pour une fois, il pouvait bien faire preuve d’indulgence avec Billy dans ce cas, non ? Sûrement que oui. Conservant donc une expression neutre tandis que Ruby venait doucement lui tenir la main - signe qui montrait certainement qu’elle lui pardonnait de l’avoir lâchement laissée seule dans cette galère -, le châtain attendit le terrible verdict. A l’issue de cette épreuve, Billy avait annoncé que le plus mauvais couple serait éliminé d’office. Sans préavis. Juste comme ça. S’il comptait bien, cela signifiait donc qu’il ne resterait plus que huit couples - le leur compris - à la fin du quatrième jour. Ce qui leur laissait encore trois jours pour éliminer les sept restants ? Compliqué. Bien trop compliqué, même avec la meilleure des volontés du monde. Mais Alban avait l’impression que la production essayait de précipiter les choses en virant d’elle-même certains couples. Auraient-ils la chance de parvenir à leur objectif avant la fin de la semaine ?

Fébrile, le jeune Pokéathlète s’agita sur place. Il savait d’avance qu’ils ne seraient pas éliminés, puisque Billy les avait qualifiés d’office. Il estimait également que Sei et Chloe, qui avaient gagné tous leurs matches, étaient également saufs. Quant aux autres ? Qui avait été les moins bons ? Le verdict tomba comme à la fin d’une cérémonie à la Poh-Lanta, sans appel.

- Ce sont donc Joe et Marie qui se retrouvent sur le siège d’expulsion ! Faites vos valises et quittez maintenant l’émission ! Sans aucune questioooon !

Alban ne put s’empêcher de trouver dur d’être viré de l’émission de cette façon. A savoir, sur des rimes aussi bancales et sur un air de rap aussi médiocre. Mais il n’était pas vraiment là pour discuter, et au moins, ce couple-là partirait sans avoir été éclaté. Le châtain avait vaguement sympathisé avec ces deux-là et, contrairement aux frangins incestueux, il les trouvait plutôt sympathiques. Ce fut donc avec un certain soulagement qu’il suivit du regard les deux amoureux, main dans la main, encore menottés, quitter l’émission d’un air digne.

Un moment de flottement accompagna ce départ brusque, et Billy regarda sa montre, sourire niais toujours fixé sur ses gencives. Avec un soupir, il brandit de nouveau son micro et annonça à la cantonade :

- Eeeeeet nous en avons fini avec la règle du jour ! Fioulàlà, que le temps passe vite quand on s’amuse, n’est-ce pas ?! Quoi qu’il en soit, je n’ai rien à annoncer pour le moment. Nous sommes à la fin du quatrième jour donc les trois prochains seront… particuliers. Oh-em-gé ! Nous avons encore de nombreuses surprises à vous faire découvrir, mais vous en saurez un peu plus au dîner… En attendant, vous pouvez vaquer à vos occupations pendant les deux heures avant que le repas ne soit servi. Cela vous laisse le temps, disons, de commencer certaines activités plus ou moins intimes.

Il fit un clin d’œil canaille à l’assemblée, et Alban se tourna vers Ruby. Billy avait semblé bien trop joyeux pour que ces « surprises oh-em-gé » ne les inquiètent pas tous les deux. Néanmoins, ils décidèrent pour une fois de laisser les aspects réflexion de côté pour profiter des heures de tranquillité qu’on leur accordait. Elles étaient si rares que le châtain ne pouvait que les apprécier. Par ailleurs, ils n’étaient à présent plus obligés de parler en rime, et rien que cette nouvelle rendait le Pokéathlète particulièrement euphorique. Plus de sérénades. Plus besoin de se retenir de parler. Plus de comédies musicales sorties de nulle part. Les choses allaient redevenir totalement NORMALES, et il n’allait clairement pas s’en plaindre.

Quoique.

Il avait évidemment pensé trop vite, et Arceus se dépêcha de lui balancer un nouvel éclair sur la gueule pour lui faire comprendre qu’il n’était qu’une larve humaine qui n’avait pas le droit d’espérer à ce qu’on le laisse mourir en paix.

Comme si la journée rimes n’avait pas été assez longue pour eux, Seleno Gomaz et Justine Bibeurre s’avancèrent sur le sable en se tenant chastement la main, tout en entonnant un chant de musique populaire, trémolos dans la voix et exagérations comprises. Alban se facepalma lorsque Salvator sortit une guitare de nulle part pour les accompagner, connaissant évidemment tous les accords de la chanson sans avoir à les répéter avant. Le couple se mit à se trémousser sur une chorégraphie improvisée, tandis que Chloe, Sei, Jafar et Nala se joignaient à eux. EVIDEMMENT, tout le monde connaissait les pas à la perfection, et le petit numéro digne d’un Glee Club s’enchaîna sans aucune fausse note ni aucun faux pas.

Alban se tourna de nouveau vers sa petite amie factice, son expression figée entre l’incrédulité et… une autre qu’il n’aurait même pas su définir. Peut-être un mélange de dégoût et d’exaspération ? Toujours est-il qu’il avait du mal à comprendre comment les gens pouvaient se mettre à chanter out of nowhere et comment tout le reste pouvait s’enchaîner comme s’ils l’avaient répétés des années durant. Mais bon. Il décida que le monde des comédies musicales était bien trop complexe pour lui, et préféra prendre la main de la rousse pour l’entraîner à l’écart des autres.

- On a un peu de temps. On retourne dans la chambre ?

Il lui adressa un sourire mutin, convaincu que la scène était retranscrite sur toutes les télévisions vu que la caméra de Sidérella était braquée sur eux. Il n’avait évidemment aucune intention cachée derrière cette proposition, mais il espérait que les téléspectateurs laisseraient voguer leur imagination.

***

Les deux heures qui suivirent la fin des duels furent les deux meilleures de tout le séjour. Libres de toute attache - menottes comprises -, Alban et Ruby purent s’adonner à leurs propres activités. Le châtain était bien conscient du fait qu’il aurait dû profiter de ce temps pour essayer de casser d’autres couples, mais sa paresse avait rapidement pris le dessus. Il aurait bien assez de temps pour y repenser le soir même, voire le lendemain. Les pires épreuves passées, le Voltali se disait que le reste ne serait qu’une balade de routine. Quoique… C’était bien de ce fichu Billy dont on parlait, après tout.

Se redressant à cette brusque réalisation, Alban se tourna vers Ruby qui était en train de méditer avec son Kungfouine. Depuis le début de l’émission, les épreuves avaient toutes été plus tordues les unes que les autres. Et, de l’avis d’Alban, le niveau n’allait pas en diminuant. Au contraire. S’il avait dû choisir, il aurait dit que s’exprimer en rimes avait été le pire pour lui. Même si, à mieux y réfléchir, se balader avec des menottes était bien plus contraignant. Sérieusement… Comment pouvaient faire Barry, Petra, Salvator et Joëlle pour continuer l’émission ainsi ? Il s’assit en tailleur sur le sofa et caressa son menton du bout de ses doigts…

De son avis, les deux couples encore menottés risquaient fort de quitter prochainement l’émission. Cela le faisait d’ailleurs râler, puisque le duo Nala-Jafar aurait normalement dû avoir cette contrainte. Néanmoins, Billy leur avait expliqué que puisque Jafar s’était retrouvé à l’infirmerie à cause de Ruby et n’avait donc pas pu continuer l’épreuve des clés dans la piscine, son couple avait bénéficié d’une levée gracieuse des menottes. Cruelle injustice. Après tout, il avait mérité ce coup dans sa face de fouine, non ?

Le châtain se laissa tomber sur le sofa, tandis que Ruby lui accordait un regard vaguement surpris. Comme d’ordinaire, il réfléchissait beaucoup trop à trop de choses. Au pire, il verrait comment l’émission se poursuivrait et il aviserait en fonction. S’ils ne parvenaient pas à briser tous les couples mais qu’ils parvenaient à ne pas se faire éliminer avant le dernier jour d’épreuve, Jackie pourrait considérer qu’ils n’avaient pas réellement perdus, non ? Quoique. Elle n’avait jamais été du genre très indulgente, et le fait de ne pas perdre ne représentait pas forcément la victoire pour elle. Ergl…

Comment allaient-ils se dépêtrer de cette situation ?

***

Ils prirent une rapide douche avant le dîner, puis se dirigèrent tous deux vers la salle du buffet, la boule au ventre. Ils avaient évité d’en parler ensemble pour essayer de conserver un calme relatif, mais la réalité les avait rattrapés bien trop vite. Dans une tentative de recherche de soutien, Alban attrapa doucement la main de Ruby et la serra. Cette dernière lui rendit la pression et, sans un mot, ils allèrent s’asseoir à leur place respective. Comme sortie de nulle part, Chloe se matérialisa immédiatement à côté d’Alban et elle décala sa chaise pour être proche de lui. Jafar et Nala suivirent bien rapidement le couple de danseurs/chanteurs, et ils se mirent en bout de table pour éviter Ruby. Même s’il était tendu, le Voltali ne put s’empêcher d’esquisser un sourire.

Le repas se déroula comme tous les autres. Alban et Ruby essayaient de faire la conversation aux autres couples pour tenter de récolter des indices, mais tout ce qu’ils furent capables d’apprendre était que Nala avait fait des avances à Loukas, ce qui avait jeté un froid sur le couple de ce dernier. Salvator et Joëlle rencontraient de réelles difficultés à manger tout en étant menottés, ce qui créait des tensions entre les deux natifs de Kantô. Le même problème ne s’appliquait cependant pas à Barry et Petra, qui se nourrissaient l’un l’autre avec une timidité qui était plutôt attendrissante.

Plus l’émission avançait, et plus Alban s’attachait à quelques candidats. Evidemment, certains avaient un Q.I équivalent à celui d’un Kokiyas… mais d’autres, comme Petra, Barry, Ariane et Milo semblaient avoir deux sous d’intelligence. Au moins, Alban parvenait à tenir une conversation décente avec eux, qui ne tournait pas autour de sujets superficiels comme les fringues, les chaussures, ou les derniers potins délivrés par Closer, le magazine people. Il se surprenait même à éprouver un peu d’affection pour Chloe, qui avait arrêté d’essayer de le charmer en agitant son imposante poitrine et qui lui expliquait les dix meilleures façons de cultiver des baies.

L’arrivée de Billy dans la salle jeta néanmoins un froid. Enfin… C’était en tout cas le sentiment que partageaient Ruby et Alban. Tous les autres participants étaient clairement excités à l’idée de savoir ce que la production leur réservait. Ouais… Eux au moins n’avaient pas été obligés par 65 kilogrammes de muscles purs à participer à cette stupidité.

- Eeeeh les jeeeunes ! C’est encore moi, votre présentateur favori ! Billy ! il écarta les bras pour ponctuer son entrée remarquée de courbettes exagérées. Breeef ! Je vous avais annoncé du lourd, du fat, de l’énoooorme ! OH-EM-GE ! Et je n’ai évidemment pas menti, jeunes beautés que vous êtes ! Alors cessez de faire ce que vous êtes en train de faire, de manger ce que vous êtes en train de manger - et Jafar, vous avez un bout de salade coincé entre les dents jeune homme, huhu, oui ici… non là… ah, parfait ! - et ouvrez grand vos mirettes ! Comme vous le savez, il ne vous reste que trois jours à passer sur cette merveilleuse île paradisiaque. Je sais que vous êtes tristes, moi-même j’aurais versé une larmichette si je n’avais pas peur de faire partir mon fond de teint mais… erm… ne soyez point déçus car cette aventure s’inscrira à jamais dans vos cœurs et vos corps !

Dramatiquement, il agita un mouchoir et fit mine de tamponner le coin de ses yeux. Alban se retint fort pour ne pas faire la moue.

- Quoi qu’il en soit ! Notre très secret huissier de justice a tiré le programme de ces trois prochains jours, et je me dois de vous annoncer les règles de but en blanc. Oh non, non, non, ne vous méprenez pas. Evidemment, je ne vous livrerai les règles quotidiennes qu’aux moments venus… mais je voulais vous annoncer que l’émission va être bouleversée… que dis-je… tourneboulée… que dis-je… secouée ! Car, accrochez-vous bien…

Il se retourna avec de grands gestes tandis que Sidérella suivait le moindre de ses mouvements. Il tira alors sur un grand drap blanc qu’Alban n’avait encore jamais remarqué, et qui camouflait un tableau électronique à inscriptions néons brillantes. Sur le dit tableau, un classement des différents couples encore en lice. Alban manqua de s’étouffer avec son jus de Nanana en remarquant que Ruby et lui étaient - encore - premiers. Il essaya de ne pas penser au fait qu’ils risquaient encore de partager une chambre, ce soir-là, et se concentra sur le reste du discours de Billy.

- Comme vous le voyez, se trouve ici le classement ACTUEL de vos couples, selon notre très prisé sondage de popularité. Vous avez évidemment notre charmant podium avec en première place, Ruby et Alban, en seconde place, Chloe et Sei, et en troisième place, Loukas et Cassiopée… ainsi que la suite du peloton ! Comme vous le savez, notre chaîne adoooore faire un dernier épisode dédié à une finale, en un contre un - ou deux contre deux pour le coup -. De ce fait, à la fin de début de journée, et ce, à compter de demain matin, les deux couples les moins bien classés seront purement et bonnement éliminés ! Il y aura évidemment des épreuves, des coups durs, des coups fourrés, ou que sais-je… tous les coups sont en tout cas permis pour vous hisser sur le haut du classement et évincer les autres - sans violence, évidemment -. Au dernier jour, il ne restera donc en fin de matinée que nos deux couples finalistes… et ces derniers se livreront une TERRIBLE bataille dont je ne vous énonce pas les détails encore.

Alban retint sa respiration et coula un regard vers Ruby. Leur échange se passait de mots ; s’ils faisaient le moindre faux pas, ils seraient purement et simplement éjectés de l’émission sans pour autant avoir fait de grosses erreurs. Juste en n’étant plus les favoris du public. La nouvelle tomba comme une bombe. Eux qui pensaient au moins aller jusqu’au bout de la semaine, n’en étaient plus si sûrs. Et même s’ils avaient été sur le podium depuis le début, il suffisait d’un écart pour que tout bascule… Briser les autres couples n’avait d’ailleurs plus autant d’importance qu’avant, puisqu’il suffisait qu’ils surclassent les autres…

Le châtain capta le regard de Billy, qui le fixait avec un peu trop d’intensité pour que ça paraisse normal. Ok. Message reçu.

- Il faut qu’on continue exactement comme on le fait depuis le début. Plus on perturbe les couples, et plus on a de chance de les surclasser. C’est comme ça ; les couples qui sont partis au début de l’émission étaient de toute façon ceux qui étaient les moins populaires car ils n’étaient pas assez solides… Les téléspectateurs veulent du réel ; ils ne veulent pas des couples qui peuvent se briser au premier obstacle… souffla-t-il à Ruby, en s’assurant qu’elle était la seule à entendre.

La Pyroli hocha la tête avec gravité pour signifier qu’elle était d’accord.

- Par ailleurs, pour éviter de favoriser un couple ou un autre… j’annonce qu’à compter de ce soir, tous les couples seront éclatés et notre charmant podium ne bénéficiera pas d’une chambre privée ! Evidemment, sinon ce serait trop simple pour les trois premiers de rester premiers. Compte-tenu de votre nombre, vous aurez chacun une chambre individuelle au septième étage de notre magnifique hôtel ! Et désolé, mais le couvre-feu est maintenu, donc pas de mains baladeuses nocturnes, huhuhu ! J’annonce également que les derniers couples attachés avec des menottes seront libérés dès ce soir pour pouvoir respecter la règle comme les autres…

Alban faillit sauter de joie en entendant cette nouvelle. Plus besoin de trouver des stratégies alambiquées pour pouvoir dormir ! Il signait tout de suite ! Pour continuer de faire illusion néanmoins, il fit semblant d’être attristé par cette nouvelle. Il posa même sa main sur l’épaule de Ruby et l’attira vers lui. La jeune fille fit mine d’enfouir sa tête dans sa nuque, comme choquée par la nouvelle, et Alban lui murmura des mots rassurants. Se tournant vers les autres, le châtain remarqua cependant que Chloe n’avait pas l’air mécontente de la nouvelle. Elle lui fit même un clin d’œil lorsqu’elle sentit son regard sur elle, et Alban se détourna précipitamment.

Billy annonça ensuite qu’ils pouvaient finir leur repas tranquillement et que la règle du lendemain leur serait annoncée à 8h, heure fixée pour le lever. Il les fit d’ailleurs languir en teasant que celle-ci serait « caliente », puis s’éclipsa non sans avoir chipé un chicken wing au passage.

Alban se leva en même temps que les autres, et attrapa la clé avec son numéro de chambre que Sidérella lui tendit.

- Alors comme ça, on ne pourra pas faire des papouilles avec sa belle, ce soir ? le taquina la type Psy, ayant visiblement retrouvé de sa superbe après le fiasco du coup de poing de Ruby.

Le châtain soupira de déception en levant vers la caméra des yeux de chiot battu.

- Je… je n’aime pas dormir seul, confia-t-il, presque à demi-mot, la mine fuyante.

Sidérella sembla extatique de cette réponse, et elle le bombarda de questions pour savoir depuis quand est-ce qu’ils avaient pris l’habitude de dormir ensemble, et comment il avait pu faire la nuit précédente, lorsque Ruby avait pris toute la place sur le lit.

- Quand je sens sa présence à proximité, c’est suffisant, même si je préfère quand même avoir la chaleur de ses bras… Mais sans son odeur contre ma peau je… je sais que je ne dormirai pas bien, ce soir…

Il passa une main dans ses cheveux, prenant totalement le contrôle de ses expressions pour faire pleurer la ménagère. « Fais l’amour à la caméra », comme ils disent. Sourire en coin suite à cette petite manipulation, le châtain attrapa Ruby par la main et ils se baladèrent un moment dans les couloirs. La Pyroli émit rapidement l’envie d’aller jusqu’à la borne, mais Alban la retint en la prenant dans ses bras et en collant sa bouche à son oreille pour qu’elle puisse l’entendre chuchoter.

- Restons encore dix minutes ensemble, tu veux bien ? Mon petit numéro de tout à l’heure nous a sûrement fait gagner encore des points, mais je préfère qu’on assure nos arrières. On a été bons en combat aujourd’hui, mais j’ai un peu peur pour demain. Il suffit d’un faux pas pour que tout bascule.

Ruby était légèrement réticente à l’idée de perdre du temps de borne, mais elle accepta tout de même. Avec douceur, Alban l’entraîna jusqu’à un balcon où ils s’isolèrent. D’un coup d’œil rapide, le châtain vérifia qu’il y avait bien présence de caméras et de micros. Puis, s’appuyant nonchalamment sur la rambarde, il laissa le vent nocturne fouetter sa chevelure.

- Tu es vraiment belle ce soir, tu le sais ?

Il se pencha en arrière puis attrapa d’un geste négligent, une fleur jaune qui poussait dans une jardinière accrochée au balcon. Il la glissa doucement derrière l’oreille de la jeune fille, posa son index sur ses lèvres pour lui indiquer de ne pas faire de bruit, puis déposa un long baiser sur sa joue.

Il compta précisément trente secondes avant de se détacher de Ruby. Puis, le visage charmeur, il agita sa main et s’engouffra dans le couloir.

- Bonne nuit, Ruby. Tu vas me manquer…

S’éclipsant ensuite, il alla s’isoler dans sa chambre au septième étage, le cœur battant. Le visage complètement rouge, le châtain se regarda dans le miroir de sa salle de bain. Il avait l’impression d’avoir un peu exagéré son jeu, mais le téléspectateur moyen de ce genre d’émission n’allait y voir que du feu. Il le fallait. Il fallait qu’il soit convaincant et mielleusement romantique pour s’attirer les faveurs du public. Sans ça, ils pouvaient dire adieu à la victoire.

Alors, déterminé, Alban se jura qu’il continuerait sur cette lancée. S’il fallait qu’il jette son honneur à la caméra pour mentir de façon effrontée, il n’hésiterait pas à le faire.

A ce stade de la compétition, il n’y avait plus gentillesse, timidité ou bienséance qui tenait.

***

Ses bonnes résolutions fusent néanmoins mises à mal dès le lendemain, lorsque la montre accrochée à son poignet grésilla. Tout avait semblé bien trop beau, évidemment. La nuit dans une chambre privatisée, le bonheur de s’étaler enfin sur un matelas confortable, sans aucune contrainte… Il fallait bien que quelque chose lui rappelle où il se trouvait, n’est-ce pas ? Encore ensommeillé néanmoins, le châtain émergea difficilement de sous ses couvertures. Se frottant l’œil d’un geste distrait, il mit quelques secondes à comprendre que la voix de Billy venait bien de sa montre, et non pas de sous son lit. Quoiqu’encore, cela ne l’aurait même pas étonné.

- Très chers ! J’espère que vous avez bien dormi et que vos âmes sœurs ne vous ont pas trop manqué ! Avant de sortir de votre chambre et de vous jeter dans le bras de l’être aimé, je voudrais néanmoins commencer par annoncer le classement du jour, ainsi que la règle qui prendra effet d’ici quelques minutes. Evidemment, je vous rappelle la dramatique révélation de la veille ! A savoir, les deux couples ayant été les moins convaincants aux sondages de popularité seront éliminés sans préavis ! Pfiout ! Comme ça ! Ahaha mais c’est vrai, vous ne pouvez pas me voir…

Alban entendit un raclement de gorge destiné à faire passer ce moment de malaise.

- … quoi qu’il en soit, notre huissier vient de me transmettre l’enveloppe… que je vais ouvrir… que je vais lire… et ooooh-em-géééééé ! Quel retournement de situation !

Le châtain se figea et retint sa respiration. Allaient-ils se faire dégager comme ça ?

- Les deux couples en fin de classement sont malheureusement notre ravissant duo de Kanto, Salvator et Joëlle, ainsi que les amants maudits, Ariane et Milo, qui dégringolent à cause de leur prestation de la veille. Oh-em-gé ! Plus personne n’est à l’abri ! Vous êtes donc tous les quatre invités à quitter l’hôtel dès que possible… oui oui, maintenant… comment ça, vous exigez un petit déjeuner ? Attendez heu… on me souffle dans l’oreillette qu’il vous sera proposé dans l’hélicoptère de retour… comment ça vous n’êtes pas contents ?

Dans le couloir, une porte claqua violemment et Alban se précipita pour entrouvrir la sienne. Un spectacle assez peu commun se jouait devant lui. Joëlle, folle de rage, venait visiblement de fourrer ses affaires à la hâte dans sa valise - il y avait encore de la lingerie qui dépassait de la fermeture éclair - et elle cavalait, les larmes aux yeux. Derrière, Salvator, encore en boxer - et soumis aux petits incidents masculins du matin, dirions-nous - lui courrait après pour essayer de la consoler tout en lâchant des « Dios Mios » fréquents.

Alban vit Sidérella passer à toute hâte derrière eux et ressentit directement dans sa tête l’excitation de la type Psy. Il décida de s’enfermer dans sa chambre pour ne pas qu’elle décide de s’intéresser à lui à la place.

Et il réfléchit.

Plus que cinq couples à éliminer… Chloe et Sei, ainsi que Loukas et Cassiopée, se classaient comme les plus gros challengers. Néanmoins, Barry et Petra avaient également démontrés qu’ils pouvaient être performants, même si le fait qu’ils n’aient pas pu récupérer la clé nécessaire à l’ouverture de leurs menottes dans l’épreuve de la piscine les desservirait fortement. S’il suivait sa logique, Jafar, Nala, Seleno et Justine seraient les prochains à partir. Mais il se méfiait des deux frangins qui avaient bien plus d’un tour dans leur sac. De même que Seleno et Justine, qui avaient particulièrement brillé lors de la journée comédie musicale. Il se souvint alors d’une chose, et se tourna vers Barber. Avec le stress de devoir chanter, il avait presque oublié ce point de détail…

- Barber ? Barber mon grand, viens dans la salle de bain s’il-te-plaît…

Il siffla doucement et le Pijako le suivit docilement dans la salle d’eau. Après s’être assuré que la porte était bien fermée, il s’assit sur le rebord de la baignoire.

- Alors, tu as réussi à entendre quelque chose d’intéressant quand tu espionnais dans la chambre des garçons ?

Le type Vol le regarda bêtement pendant quelques secondes, avant de hocher discrètement la tête. Bien…

Sa montre grésilla cependant à ce moment-là, et la voix de Billy s’éleva de nouveau. Argl. Et dire qu’il avait réussi à l’oublier pendant quelques secondes…

- Oups ! Désolés jeunes gens, mais j’avais quelques heu… plaintes disons, à régler avec nos candidats fraîchement éliminés. Mais le problème du petit déjeuner est derrière nous, et je peux donc vous annoncer avec JOIE la règle du jour ! Oh-em-gé ! Si vous n’êtes pas dans vos chambres, je vous invite donc à y retourner immédiatement ! Oh mais je vois que sur le GPS, vous êtes tous encore dans vos lits huhu… dure nuit sans vos amoureux, hein ? Dans ce cas, je vous invite à vous diriger vers la commode située à droite de vos lits… C’est bon ? OK. A présent, ouvrez-la. Vous trouverez un petit paquet ainsi qu’une indication écrite sur la règle du jour… Je ne la dis pas à voix haute pour garder le suspens intact, ehehehe. Mais je suis SÛR que nos téléspectateurs seront ra-vis. Sur ce, je vous attends dans trente minutes pour le petit déjeuner où je vous livrerai de plus amples… informations !

La montre redevint silencieuse, et Alban attrapa le paquet pour le poser sur ses genoux. Il échangea un regard peu rassuré avec ses Pokémon, puis déchira l’emballage.

Ah…

Oh…

Heu.

***

Il sortit vingt bonnes minutes plus tard, rouge de honte. Ses Pokémon n’avaient même pas osé faire la moindre réflexion. Tous étaient restés complètement silencieux, tandis que leur dresseur se posait un tas de questions existentielles. Pourquoi le soleil brillait-il. Pourquoi la mer était-elle bleue. POURQUOI TOUT CA LUI ARRIVAIT A LUI. Il s’était retenu de se rouler en boule sous son lit et de pleurer toutes les larmes de son corps. Mais il s’était juré la veille qu’il ferait tout pour gagner. Diantre qu’il regrettait ses mots.

Frappant doucement à la porte de la chambre qu’il savait être celle de Ruby, il attendit nerveusement. Il sentait que toutes les caméras du couloir étaient braquées sur lui. Il sentait l’œil indiscret des téléspectateurs lui brûler la peau. Il se sentait tout… sauf bien.

- R… Ruby ? Il faut qu’on aille au point de rendez-vous.
- Je ne sors pas.

La voix de la Pyroli était froide et tranchante. Comme Alban s’y était attendu. Echangeant un regard désespéré avec Zéphyr, le châtain se colla un peu plus à la porte. Probablement pour essayer de se cacher au mieux des caméras qui avaient vue sur tout.

- Si on n’y va pas, on sera disqualifiés et-

Il s’interrompit et recula par réflexe lorsque la porte s’ouvrit. Dans un moment de flottement, il se retrouva face à Ruby et… buggua mentalement.

Cette dernière capta son regard et se couvrit de ses bras tant qu’elle le pouvait, tandis qu’elle faisait de son mieux pour ne pas croiser son regard.

- Je n’accepterai aucune remarque.
- Je… ne comptais pas en faire…

Gênés tous les deux, ils marchèrent en silence jusqu’à la salle du petit déjeuner, et allèrent s’asseoir précipitamment en essayant de regarder les autres uniquement dans les yeux. Alban remarqua que certains semblaient mal à l’aise comme eux. Néanmoins, d’autres - beaucoup plus nombreux, constata-t-il avec effroi - étaient parfaitement détendus. Voire même TROP détendus.

Billy arriva à ce moment-là et il leur jeta un coup d’œil coquin avant de brandir son micro.

- Bien ! Chers téléspectateurs, jusqu’à présent et depuis mon annonce de ce matin, les caméras n’ont suivi que ma personne pour vous faire la surprise… mais à présent que nos jeunes participants encore en lice sont tous réunis, je vais pouvoir vous montrer ce que nous vous avons préparé…

Avec un zoom qu’Alban imagina très bien dans sa tête, la caméra se braqua sur eux pour les voir…

… presque complètement nus. Vêtus du plus simple appareil.

A savoir, des sortes de peaux de bête façon léopard qui couvraient uniquement les zones les plus intimes.

Et Alban n’exagérait pas du tout en disant que son pagne était vraiment à ras à ras de tout ce qu’un public non averti n’aurait jamais dû entrapercevoir.

- Eh oui ! déclara Billy triomphalement. Après le succès du clip ROAR de Katy Périt dans d’atroces souffrances - ahahaha, vous avez saisi la blague ? Ahaha, tu es trop drôle Billy -, la production a décidé de vous livrer cette ambiance si particulière de… jungle ! Tarzan et Jane, cette épreuve est pour vous ! Tout au long de la journée, vous devrez donc garder cette tenue, et effectuer notre magnifique… PARCOURS DU COMBATTANT ! A savoir, plusieurs kilomètres dans la jungle, à se suspendre aux lianes, à traverser des marécages… et autres réjouissances !

Le visage du Pokéathlète n’exprimait, à ce stade de l’histoire, plus rien d’autre qu’une profonde mort cérébrale.

- L’utilisation des Pokémon sera bien évidemment permise. Prenez donc un petit déjeuner coriace, et on se retrouve ensuite pour plusieurs heures de folie dans notre forêt tropicale… Oh et bien sûr, les images filmant ce qui se passe SOUS la jupette ne seront évidemment pas retransmises pour ne pas choquer la sensibilité des plus jeunes. Ne vous inquiétez donc pas lorsque vous vous balancerez à travers les branches sur vos lianes… Bon, si d’autres candidats vous voient, on ne pourra évidemment pas censurer car il n’existe pas de flou artistique IRL mais hein, allons, ce n’est pas bien grave.

Bah oui alors, ce n’est pas bien grave. BILLY, VIENS-LA QU’ON T’ETRANGLE !

Complètement dépité, Alban se tourna vers Ruby. Il savait qu’elle aussi ne portait RIEN en dehors de ces peaux de bête. Comment allaient-ils se débrouiller ? D’autant plus que, détail à ne pas négliger, Alban n’était clairement pas en mesure de faire un parcours du combattant avec son genou boiteux. Ce que la rousse sembla comprendre, car elle se pencha vers lui.

- On va se débrouiller, t’inquiète. Il faut juste qu’on fasse quelque chose pour éviter que…

Elle n’eut pas besoin de finir sa phrase pour être comprise. Il fallait juste qu’ils se débrouillent pour ne pas montrer le petit oisillon, ouais. D’autant plus que dès l’annonce de la règle, certaines personnes ne s’étaient pas gênées pour diriger leurs regards gourmands vers d’autres. Oui, oui Jafar, c’est de toi que je parle ! Heureusement pour la Pyroli, le souvenir de son superbe coup de poing était encore trop frais dans l’esprit du pervers notoire pour qu’il ne tente de poser ne serait-ce que ses yeux sur ses épaules. Une maigre consolation, compte-tenu de la journée qu’ils allaient devoir passer.

Ils se levèrent tous et quittèrent la salle en silence. Etant donné qu’ils avaient le droit à leurs Pokémon, chacun retourna chercher ses compagnons. Une fois que ce fut fait, ils sortirent tous ensemble en suivant les coordonnées GPS que Billy leur avait transmises.

Puisqu’ils étaient tous dans le même coin, les participants décidèrent que malgré leur rivalité, autant partir tous ensemble. Et, dans une étrange procession, les douze adolescents restants marchèrent vers la forêt.

- C’est plutôt amusant comme épreuve, tu ne penses pas ?

Alban leva la tête pour se retrouver face à Chloe. Ou face à ses deux énormes seins à peine couverts par la fourrure, aurait-il dû dire. Aussitôt, il déglutit avec difficulté et releva la tête pour fixer ses yeux. Juste ses yeux, oui.

- Je… beuhh… pas trop, marmonna-t-il, ne sachant trop où se mettre.

Mais la blonde lui sourit avec gentillesse, et elle effleura doucement son épaule dans un geste qui se voulait rassurant. Rien de plus. Rien de moins.

Le châtain leva un sourcil interrogateur, mais déjà, la jeune fille était repartie tenir la main de Sei, son petit ami. Alban se gratta l’arrière du crâne. Il avait de plus en plus de mal à cerner Chloe. Au départ, elle ne faisait que sautiller vers lui tout en s’accrochant à son bras. A présent, elle semblait un peu plus mesurée… plus mâture… moins joueuse. Elle avait également des côtés qui étaient étonnants. S’était-il trompé à ce point sur son sujet ? Il n’eut pas le temps d’y réfléchir longtemps car Ruby venait de le rejoindre, tenant sa main fermement tout en faisant de son mieux pour ne pas le regarder. Ce geste aurait pu être interprété pour une jalousie qui la consumait tellement qu’elle ne pouvait même plus fixer son amoureux. Mais Alban savait exactement de quoi il s’agissait : une peur panique de croiser leurs regards. Parce que fixer ce souvenir dans leur mémoire le rendrait beaucoup plus réel. Et ni l’un, ni l’autre, n’avait envie de vivre en sachant qu’ils avaient, un jour, déambulé ensemble en tenue Tarzan.


Dernière édition par Alban Abernaty le Lun 15 Mai - 19:15, édité 1 fois
Alban Abernaty
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Alban Abernaty
est un Pokeathlète Coach



L'île de la destruction
Alban Abernaty & Ruby L. Jones

Le parcours du combattant commença alors, et Alban se sentit stupide d’avoir autant paniqué pour quelque chose comme ça. A l’instar des combats Pokémon d’une simplicité affligeante, le sentier qu’ils devaient suivre avait à peu près la difficulté d’un plateau d’accrobranche section enfants. Le seul point problématique restait ces peaux de bête, mais Ruby lui donna bien rapidement une idée qu’il trouva tout bonnement et simplement brillante. Il se pencha alors vers Auster - en s’assurant de ne rien montrer qu’il n’aurait pas dû -, et gratouilla l’arrière des oreilles du type Ténèbres.

- Mon grand ? Peux-tu utiliser Psyko pour fixer ces pagnes et les éviter de voler au vent lorsqu’on fait des mouvements ?

Une aura violette vint alors directement les entourer, et Alban fit quelques sauts pour vérifier que rien ne s’envolait. Test concluant. Voilà qui serait un problème en moins. Se tournant vers Ruby, qui avait sorti Hao pour l’accompagner dans cette épreuve, il fit craquer ses jointures.

- Je sais que je t’ai dit que je me ménageais, physiquement, mais regarde ce parcours… il est tellement simple que tu n’as pas besoin de t’en faire pour moi, OK ? On va arriver premiers.

Il lui adressa ensuite un sourire, un peu plus rassuré qu’au départ. Prenant ensuite Zéphyr et Barber à parti, il leur chuchota deux trois instructions d’un plan qu’il avait élaboré durant leur court trajet. Les choses ensuite fixées, il se releva, le sourire aux lèvres.

- Prête ? demanda-t-il à sa partenaire.

- WEADY…… GOOOOOW ! hurla Billy, juste à côté d’eux. Et c’est parti pour le lancement de ce super parcours d’obstacles ! Les couples commencent à s’élancer… Evidemment, le but est d’achever la boucle trois fois et de se classer parmi les premiers ! Il y aura de nombreux pièges sur la route des participants… Celle-ci n’est pas si simple qu’elle n’y parait… Le couple Alban-Ruby prend directement la tête. Oh-em-gé qu’elle court vite ! Mais le jeune homme n’est pas en reste non plus. A eux deux, ils distancent les autres concurrents. Ils slaloment entre les arbres… évitent les mines-Boustiflor… s’approchent de la première zone des lianes et… OH, QUE VOIS-JE ?!

Alban eut presque un sourire en entendant l’étonnement du présentateur, percevable à travers le faible son qu’émettait sa montre.

- C’est… FOU ! Le Goélise d’Alban vole autour de lui et se place SYSTEMATIQUEMENT devant son dresseur pour cacher ses parties intimes lorsqu’il passe devant la caméra ! C’est tellement bien fait qu’on dirait qu’ils l’ont répété des heures durant ! Wow ! Et il en fait de même lorsque la belle Ruby écarte un peu trop les jambes. Oh-em-gé ! Une censure d’un nouveau genre !

Le châtain eut cette vision d’une photo prise de lui, les jambes écartées, Zéphyr pile dans l’axe pour camoufler la bestiole. Ouep. C’était une idée de génie… Et attendez de voir les suivantes…

- Eeet… mais qu’est-ce qu’il fait ? Arrivé devant une zone dense d’arbres, le jeune Alban sort sa Togépi et… OH-EM-GE ! Voilà qu’ils viennent tout juste de décaniller toute la zone comme si ces arbres étaient de vulgaires quilles ! Ils passent donc en traversant purement et simplement le passage, comme s’il n’y avait jamais eu d’obstacles… Derrière eux, Chloe et Sei accélèrent pour une solide deuxième place. Encore derrière, Loukas et Cassiopée les talonnent et… C’EST PAS DU JEU !

Alban aurait presque entendu les râles des supporters. Trop concentré sur son parcours néanmoins, il ne fit pas vraiment attention à ce qui se passait derrière eux. Accompagné de Ruby, il esquiva habilement les obstacles pour continuer d’avancer en restant premiers. Même avec sa condition physique, il était largement capable de faire une course pareille. Après tout, quand on avait été habitué aux exercices du Général Jackie, on avait un seuil de tolérance vraiment haut. Et il était largement supérieur à ce parcours, c’était sûr et certain…

Il entendit néanmoins une sorte de chaos et des cris loin derrière. Il profita des commentaires de Billy pour se tenir au courant de ce qui venait de se passer.

- Jafar et Nala viennent littéralement de transformer la zone en marécage avec une attaque de leur Grotardmorv. Loukas et Cassiopée se retrouvent les pieds complètement pris dedans, en difficulté pour avancer, tandis que le frère et la sœur utilisent les lianes pour survoler ce changement de terrain.
- Ruby ! Ils ont créé un marécage derrière donc il faudra y faire attention en repassant là-bas ! lui cria Alban, tandis qu’elle faisait tomber quelques obstacles grâce à ses Pokémon.

Il sprinta, galvanisé par le fait que Jafar et Nala étaient à présent troisièmes. Il était hors de question qu’ils se laissent dépasser par eux. Hors de question.

- Pololo ! Notre petit couple d’amour continue sur sa lancée et YES ! Voilà que le premier tour est bouclé, pour eux. Juste après, ce sont Chloe et Sei qui complètent leur premier tour. Suivis de Nala et Jafar… puis Barry et Petra qui ont profité du marécage pour doubler Loukas et Cassiopée… qui sont quand même juste derrière… puis enfin Seleno et Justine qui semblent déjà fatigués par l’effort !

Alban passa juste à côté de Billy, l’aspergeant au passage de boue. Le commentateur ferma les yeux en faisant la grimace, comme s’il se retenait de hurler parce que le bas de son pantalon venait d’être sali. Le duo répéta cependant le même parcours, utilisant les mêmes tactiques pour survoler l’épreuve. Arrivé au marécage, Alban demanda à Zénith d’utiliser Flammèche pour leur brûler un passage, faisant carboniser la couche supérieure de l’espèce de mixture dégoûtante déposée par le Grotadmorv de Jafar. Hélios utilisa ensuite une combinaison d’Ecosphère, Nœuds Herbe et Tranch’Herbe pour recouvrir un fin passage de végétaux qui vinrent prendre le dessus sur les restes du marécage. Cette sorte de petit « pont » de feuilles, de racines et de branche leur permit de traverser. Alban vit que certains participants avaient utilisé Laser Glace pour se créer un passage sécurité en recouvrant tout simplement le marécage, mais il doutait fort de ses compétences à rester debout sur une plaque de verglas.

Ils parvinrent alors jusqu’à la zone des lianes, et continuèrent leur course ainsi. Sans trop de problèmes, ils bouclèrent leur second tour et sprintèrent pour s’assurer d’être les premiers. Alban le savait ; la Pyroli ne les laisserait pas se ramollir car elle voulait gagner. Fierté Pyroli et fierté Jackienne obligent. Malgré tout, Sei et Chloe se rapprochaient d’eux. Il le savait par les commentaires de Billy, même s’il ne pouvait pas encore les voir…

Lorsqu’ils traversèrent une nouvelle fois la forêt ratissée par Aura, Alban décida de lâcher sa bombe. Il siffla pour que son Pijako quitte leur procession, puis esquissa un léger sourire malicieux. Ruby fronça les sourcils comme pour essayer de l’interroger du regard, mais le Voltali hocha la tête de gauche à droite. Elle allait avoir la surprise du siècle. Et elle n’allait pas être la seule, d’ailleurs.

Allant voleter au niveau des deux couples derrière son dresseur, Barber se posa sur une branche. Il prit alors une grande inspiration et utilisa Mégaphone. Sa voix amplifiée emplit le terrain tout entier, et même Billy se fendit d’un « Mais. Que se passe-t-il ?! »

- OOoOhH sEi, tU NE vEuX paS m’EmBrASser ?!
- N-N-n-N-On NAlA, jE sUIs fIdELE, mOi !
- oH aLLonS, CHloE n’eN sAuRA Rien jE te ProMeT.
- nON c’EsT nON. REtoUrNe voIR tOn FrERE.
- oH bOn d’ACCorD. MaIs n’HEsiTe pAs à venIR mE voIr si tU chanGeS d’AviS, OK ?
- Ça NE risqUE pas. AlleZ, va T’En !


L’effet fut immédiat. Chloe s’arrêta brusquement et se tourna vers son petit copain, qui la regarda en rougissant violemment. Elle se retourna ensuite vers Nala, qui était quelques mètres derrière elle, et lui hurla :

- Je rêve ou tu as fait des avances à MON copain ?!!!

Nala s’arrêta à son tour, un sourire goguenard sur le visage.

- Oh allons, il ne s’est rien passé de toute façon. Il n’a pas voulu… C’est rien.
- Comment ça, « c’est rien » ?! Tu te fous de moi ?!

Elle se jeta alors sur Nala et la plaqua dans la boue.

***

Quand Alban et Ruby finirent enfin le dernier tour, ils se plièrent en deux pour reprendre leur respiration. Tout joyeux, Billy vint les voir en leur adressant un clin d’œil. Puis, il leur montra le spectacle qui s’affichait sur sa tablette tactile, afin que le duo puisse en profiter.

Dans une sorte de marécage, Chloe était en train de faire passer un sale quart d’heure à celle qui avait osé draguer son petit ami. Les deux jeunes filles lutaient dans la boue, en petite tenue, et le spectacle aurait pu paraître intéressant s’il n’avait pas été si désolant. Le châtain regarda la scène d’un air interdit. Les demoiselles étaient couvertes de boue, mais elles continuaient de se jeter l’une sur l’autre, se balançant parfois des pleines poignées de gadoue. Aoutch.

A côté, Sei ne faisait rien, tandis que Jafar ne savait plus où se mettre. Pour faire bonne figure, il essaya d’aider sa petite amie, mais se prit un beau jet de boue dans la figure et…

Alban pouffa de rire à la vision du visage de cet imbécile complètement couvert de boue.

Il comprenait mieux pourquoi personne n’avait passé la ligne d’arrivée derrière eux, depuis. Loukas et Cassiopée en avaient profité pour dépasser les deux couples avant eux, tandis que Petra et Barry s’étaient arrêtés pour tenter de calmer les jeunes filles. Quant à Justine et Seleno, ils étaient encore loin, bien trop loin - Alban se demanda même s’ils n’en étaient pas encore à leur deuxième tour -.

Au bout d’une bonne heure à luter, Chloe se calma enfin, et elle put continuer la course avec Sei. Elle était cependant toujours furieuse contre Nala, et ne cessait de laisser des pièges derrière elle pour retarder sa nouvelle ennemie. Ils arrivèrent en troisième position, juste derrière Loukas et Cassiopée. Ils furent ensuite suivis de Petra et Barry, à égalité avec Nala et Jafar… Quant à Justine et Seleno…

Tous les groupes attendirent deux heures et demie supplémentaires pour que les deux achèvent enfin le parcours. Et dire qu’Alban et Ruby n’avaient pris qu’une demi-heure pour tout compléter… Patients néanmoins, ils s’étaient assis, félicitant leurs Pokémon en leur distribuant des caresses, intérieurement fou de joie du fiasco qu’avait provoqué Barber.

Le Pijako était quant à lui revenu se poser sur l’épaule d’Alban, l’air de rien, comme inconscient de tout le bordel qu’il avait déclenché.

Chloe s’approcha doucement d’Alban et vint s’asseoir à côté de lui. D’un geste de la main rageur, elle essuya la boue qu’elle avait sur le visage, et qui ne semblait pas tant la gêner que ça.

- Je pense que je dois te remercier, dit-elle d’une voix neutre.

Alban se tourna vers elle, persuadé qu’elle avait compris qu’il avait fait exprès de tout révéler.

- Je suppose que c’était par hasard que ton Pijako se trouvait à côté de Sei lorsque la scène s’est produite, mais je lui suis reconnaissant d’avoir tout révélé. Sans ça, je n’aurais jamais su qu’elle tournait autour de mon copain, et je n’aurai jamais pu m’en méfier.

Elle renifla, et le châtain se demanda si c’était par mépris ou parce qu’elle était triste, au final. Il lui passa une main sur l’épaule, sans se soucier de la boue qui était encore collante.

- Sei aussi vous remercie. Il n’a pas osé me le dire parce qu’il ne voulait pas créer de tensions, mais ça le bouffait de ne pas pouvoir me l’avouer. Il n’a rien fait de mal dans l’histoire mais il voulait… je sais pas… essayer de me protéger de tout ça, je suppose… Enfin… Maintenant que ça a été révélé, je serai doublement vigilante quand elle sera à proximité de mon copain. Cette épreuve nous a encore plus rapproché, de même que toute cette émission, et…

Elle se mit à rougir et détourna le regard, comme gênée. Alban fut quelques secondes surpris, mais il finit par lui faire un sourire. Au début de l’émission, il l’avait trouvée superficielle et probablement peu fidèle. Plus les jours progressaient, et plus il se disait qu’au moins un couple avait réussi à trouver ce qu’ils étaient venus chercher ; une solidité de couple. Et une confiance mutuelle accrue après avoir finalement résisté aux tentations.

Pour Chloe, il se jura qu’il ne tenterait pas de détruire le couple qu’elle formait avec Sei. Il allait la battre de façon fair-play, en ne comptant que sur le sondage de popularité. Sentant son respect pour la blonde grandir, il lui passa une main dans les cheveux, affectueusement.

- Ouais, vous êtes mignons tous les deux. On se retrouve en finale Chloe, d’accord ? Jusqu’à là… Fais de ton mieux.

***

Le retour à l’hôtel s’était déroulé dans un calme relatif. Enfin… Disons plutôt que de l’avis d’Alban, on était en pleine période de guerre froide. Ayant eu l’ascendant sur son combat contre Nala, Chloe se pavanait au bras de son petit ami, la tête haute. Et même s’ils ne disaient rien, le message était parfaitement clair. Par ailleurs, le Voltali s’était rendu compte qu’il y avait eu plus d’un coup bas durant cette course, et que certains étaient à présent en froid. Loukas et Cassiopée en voulaient encore à Jafar et Nala de les avoir coincés, et ces derniers ne parlaient plus à Barry et Petra à cause des derniers mètres qu’ils s’étaient disputés assez violemment apparemment. Seleno et Justine étaient quant à eux furieux qu’Alban et Ruby leur ait « raflé la première place », même si le Pokéathlète ne comprenait pas l’objet de cette accusation. Après tout, ils s’étaient retrouvés derniers. En quoi le fait qu’eux aient été premiers avait eu un quelconque impact ? De toute façon, ils étaient si nuls qu’ils auraient eu le même résultat, quoi qu’il arrive…

M’enfin… Les couples se séparèrent à l’hôtel pour aller prendre une longue douche bien méritée et, aux alentours de 17h, Billy les appela pour un « after » sur le toit. Avec toujours les mêmes restrictions que depuis le début de la journée, évidemment.

Pimpant, le présentateur leur fit un clin d’œil charmeur, tout en faisant des saluts à un public invisible.

- Oh-em-gé ! Cette longue journée de course a été pavée de beaucoup de rebondissements, dites-moi donc. Les téléspectateurs en ont eu pour leur argent, pour sûr ! Maintenant que vous êtes tous débarbouillés - et moins boueux, je dois le reconnaître, wink wink -, je vais vous annoncer la suite du programme. Jusqu’à la fin de la journée, une règle additionnelle prendra effet. Et celle-ci consiste à appeler son partenaire par le prénom d’un AUTRE candidat. Dans cette même optique, vous devrez vous adresser à tous les autres candidats du même sexe que votre partenaire, par le prénom de celui-ci ! Simple comme bonjour, n’est-ce pas ?! Eh bien pas forcément ! Car Sidérella va passer parmi vous et former des petits groupes afin de faire quelques interviews visant à… eh bien… à mieux vous cerner ! C’est pigé ? Ah oui, et petite précision pour que ce soit plus difficile. A chaque fois que vous vous tromperez, vous perdrez un vote de popularité. Et ainsi de suite… Faites donc attention à ne pas passer au bas du classement pour des stupidités. Ok ? Suuuuper ! Moteurs ? Action !

Et à Ruby et Alban de se regarder avec des yeux ronds. Bon certes, ce n’était pas la règle la plus difficile de l’émission - même si le fait d’être encore en tenue Tarzan la rendait… well… gênante malgré tout -. Mais ce décompte des points allait être difficile. Ils allaient devoir faire de gros efforts. Argl.

- Je propose qu’on évite de se parler, tout simplement ? Comme ça, on évite les problèmes. Qu’en penses-tu ? Ru-rlbmrlrbl…Chloe ?

Premier nom qui lui était venu en tête. Evidemment. Pourquoi elle ? Il se mit à rougir en pensant au fait qu’il était en train de tromper Maxine. Alors qu’ils n’étaient même pas ensemble ! Et qu’il ne savait toujours pas les sentiments exacts qu’il avait à son égard. Arg… Qu-quoi ? Comment ça, il faisait une tête d’idiot ? Oh ? C’était donc pour ça que Sidérella venait de fondre vers lui comme une furie ? Aïe…

- Albaaaaan ! Très cher ! Alors comme ça, on rencontre quelques difficultés à appeler sa chère et tendre par un prénom autre que le sien ? Est-ce que cela déclencherait des sentiments contradictoires dans ton petit cœur ? Peut-être finiras-tu même par devenir amoureux de la personne dont tu prononces le nom si souvent… à la façon d’une incantation magique, tu sais ? Huhuhu. Nos téléspectateurs MEURENT d’envie de le savoir. Alors, dis-nous. Quand vous êtes seuls, l’appelles-tu par des petits noms ?

Le châtain ne sut pas trop où se mettre. Mais il décida de jouer la carte du romantique gêné, et se gratta la tête. Il était inconcevable qu’il réponde qu’il l’appelait simplement par son prénom. Voire par son nom de famille, il y a moins d’une semaine de ça… Réfléchis Alban, réfléchis…

- Hm… Je l’appelle des fois heu… mon ange… ou mon petit cœur… ou…
- A-do-ra-ble ! Et toi, Ruby, as-tu des surnoms pour ton cher et tendre ?

Alban l’entendit marmonner un truc inaudible du style « Bibi », et il se demanda un instant si c’était un dérivé de « Riri », à savoir, un surnom qu’elle donnait à Orren. Il évita de se poser la question trop fort pour ne pas mourir foudroyé sous les assauts de son Préfet furibond.

Sidérella ne les lâcha pas tout de suite après. Profitant de la nouvelle règle, elle leur posa une foule de questions visant à leur faire dire le mot tabou. Ça allait du simple comme « comment l’appellent ses amis » ou « et ses parents, alors ? » au beaucoup plus sournois (« donne-moi le nom d’une pierre précieuse de couleur rouge »). Au bout d’une vingtaine de minutes néanmoins, l’insupportable reporter les lâcha pour fondre sur un autre couple de malheureux. La phase d’interview se passa ainsi, et le châtain vit Sidérella revenir plusieurs fois vers eux pour leur poser d’autres questions. Quand enfin elle fut rassasiée de potins, elle annonça qu’ils étaient autorisés à aller se changer et à dîner, la journée étant officiellement terminée.

Lorsqu’il retourna dans sa chambre, Alban se regarda une dernière fois dans le miroir pour admirer cette fantastique tenue qui réunissait tous les fléaux. Puis, sans plus d’états d’âme, il arracha les vêtements et alla prendre une douche dans le but d’enfiler quelque chose de plus confortable.

***

Le dîner se déroula dans un calme relatif. Puisque la règle du lendemain ne serait annoncée qu’au petit matin, les candidats encore en lice purent jouir d’une soirée apaisée et apaisante. Les tensions qui s’étaient créées lors de la course étaient déjà en train de s’atténuer - les cerveaux à faible Q.I brassaient généralement rapidement l’information et n’y pensaient plus après quelques heures -, et tout le monde discutait plus ou moins comme d’habitude. Seule Chloe continuait de darder un regard lourd de reproches à Nala, qui faisait comme si elle n’avait rien vu. Débarrassée de leurs boues, les deux jeunes filles semblaient beaucoup moins effrayantes, mais Alban se fit la réflexion qu’il valait mieux ne pas les sous-estimer. Il chuchota également à Ruby qu’il craignait pour le classement du lendemain matin. Vu leur explosive remontée lorsque Ruby avait giflé Jafar, le châtain se doutait bien que le combat dans la boue de Chloe et Nala allait leur rapporter de nombreux points. Les spectateurs étaient friands de drames, et ce genre de situations risquait de s’inscrire totalement dans cette catégorie. Quant à eux deux… Ils n’avaient pas vraiment fait grand-chose, outre le fait de s’être montrés excellents sur le parcours. Alban espérait que cette journée ne les ferait pas dégringoler au bas du classement.

Plein d’appréhension, il quitta donc la rouquine pour aller se coucher. Il n’était clairement pas prêt à partir de l’émission. Pas en étant si près du but…

***

Le lendemain néanmoins, Alban su rapidement qu’il n’était pas dans les derniers lorsqu’il entendit des portes claquer dans le couloir. Encore tout ensommeillé, il enfila une tenue potable et sortit précipitamment. Deux portes plus loin, Ruby émergea, les cheveux encore humides et déjà toute fringante. Le châtain se fit la réflexion qu’elle avait dû faire son entraînement matinal, et qu’elle venait donc de sortir de la douche.

- Qu’est-ce qu’il se passe ? demanda une voix ensommeillée en face de lui.

Chloe, les cheveux encore un peu en bataille, bâilla ouvertement. Elle était vêtue d’une simple nuisette de satin rose, et Alban dû détourner le regard. Il fronça alors les narines et se pinça le nez.

- C’est quoi cette odeur ?

A la réaction des autres, il n’était pas le seul. On aurait dit que quelqu’un avait relargué une grande quantité d’algues quelque part dans l’hôtel. Ça sentait à la fois les égouts, la marée basse, mais également un mélange d’autres choses peu ragoûtantes qu’Alban préféra ne pas identifier. Dans un grand fracas, les candidats sortirent de leur chambre et se dirigèrent vers la salle de repas pour essayer d’avoir une explication de Billy.

Ils arrivèrent devant la grande table déjà préparée pour le petit déjeuner, mais n’y trouvèrent pas le présentateur. Au lieu de ça, le tableau des classements était renversé sur le sol. Quelqu’un, de rage, l’avait probablement fait tomber avant de quitter la pièce précipitamment, laissant derrière lui… une énorme boue violette.

- Beurk, commenta Alban, en se bouchant le nez.

Ses Pokémon pestèrent et reculèrent par instinct. Auster, qui avait un odorat particulièrement sensible, posa une patte sur ses narines.

- Qu’est-ce que c’est ? demanda Ruby, quelque part à côté de lui.

Il avait envie de dire qu’il n’en avait aucune idée. S’approchant néanmoins du tableau, il le releva et… son regard s’accrocha sur les derniers résultats.

Ruby et lui étaient passés à la troisième place, ce qui le figea d’horreur. Ils n’étaient plus que six couples, ce qui signifiait que s’ils ne remontaient pas cette journée, ils risquaient de dégringoler dans les abysses de l’oubli dès le lendemain matin. Par instinct, il remonta ses yeux sur le haut du tableau. Chloe et Sei occupaient la première place, ce qui était normal compte tenu du combat de boue et de la détermination de la blonde à défendre son couple. Le second était cependant Cassiopée et Loukas, et le châtain se demanda ce qu’ils avaient bien pu faire pour s’attirer autant l’attention du public. Certainement avaient-ils brillé lors de l’interview, puisqu’Alban ne les avait pas trouvés particulièrement bons sur la course. Enfin quoi… Ils étaient arrivés derrière eux après tout, non ?

Ce qui était plus étonnant cependant, c’était la dernière place de Jafar et Nala. Alban aurait pensé que la scène de la veille les aurait fait remonter dans les sondages mais, visiblement, le fait que Nala ait essayé de faire des infidélités à son petit ami/frère en s’attaquant en plus au couple de Chloe lui avait attiré la haine du public. Et puis soudain, Alban se souvint du Grotadmorv du frère et de la sœur. Et il se tourna vers la tâche violette, beaucoup plus loin.

Il vit aux regards des autres qu’eux aussi avaient compris.

- Ils n’ont quand même pas osé, marmonna Chloe.

Néanmoins, sa phrase se perdit dans des sanglots derrière elle. Justine, qui se tenait près de la table, venait de voir le résultat du classement. Et, - Alban le comprit même sans avoir à lire la ligne au-dessus de celle de Nala et Jafar -, son élimination la bouleversait. Pleurant avec de gros trémolos dans la voix, la jeune fille repoussa Seleno et partit en courant, tout en disant que tout était de sa faute et qu’elle ne voulait plus le revoir. Wow.

Passé le choc de ce départ, les autres s’activèrent pour enlever cette boue malodorante de leur salle à manger. Loukas utilisa son Galifeu pour faire flamber les déchets, tandis qu’Alban passait derrière lui pour faire mousser le tout et éteindre les flammes. Petra sortit ensuite sa Rafflesia qui utilisa Doux Parfum pour purifier un peu l’air. Ce n’était pas vraiment parfait, mais au moins pouvaient-ils respirer en paix. Dans ce désordre, Billy arriva dans la pièce, son habituel sourire toujours fixé sur le visage. S’il n’avait pas eu cette pince à linge à paillettes sur le nez, Alban aurait pensé qu’il était totalement insensible à l’odeur dans le couloir.

D’un même mouvement, les candidats allèrent s’installer, se resserrant sur le centre de la table autour de Ruby et d’Alban.

- Chers candidats ! Erm… J’imaginais que cette journée serait un peu différente, mais visiblement, certains candidats éliminés n’ont pas vraiment apprécié le fait de tomber en bas du classement de popularité… Enfin… Ce sont des choses qui arrivent et comme nous sommes super réactifs, nous avons décidé de modifier le planning que nous nous étions fixés !

Alban admirait l’aisance avec laquelle Billy arrivait toujours à rebondir sur tout, comme si rien n’était bien grave.

- Quoi qu’il en soit, on nous a laissé certains hm… « cadeaux », on va dire. Plus de quarante pièces sur cet étage ont été souillés de diverses… mixtures… un peu malodorantes… bref. Nous en avons néanmoins profité pour en faire une épreuve car, votre grande tâche de la journée, sera de nettoyer entièrement les autres TÂCHES laissées par Jafar et Nala. Vous comprenez ? Hihihihi, tâches, tâches… Erm.

Le châtain échangea des regards avec les autres candidats. Ils allaient devoir faire les femmes de ménages aujourd’hui ? A cause de ces deux abrutis ? Alban se mordit la langue pour ne pas lâcher un commentaire acide. Il avait besoin de garder sa popularité au top pour être qualifié en finale…

- Nous avons toutefois pu combiner cela à notre REGLE DU JOUR. Qui est… Roulements de tambours s’il-vous-plaît…

Il vit que personne n’entrait dans son jeu et desserra son nœud papillon avec un air gêné.

- Dès que deux candidats se retrouveront SEULS dans une même pièce, ils devront DANSER un tango. Et ce, quel que soit le sexe de l’autre candidat, il va de soi. Voilà qui devrait plaire à notre cher homosexuel/pas si homosexuel que ça en fait/on n’en sait rien en vrai.

Alban fit de son mieux pour regarder ailleurs. Si on l’ignorait, peut-être que Billy finirait par disparaître. Comme faire le mort devant un Ursaring, hein ?

- Ce serait néanmoins trop simple si on vous laissait faire. Il vous suffirait de rester tous dans la même pièce et ce serait fichtrement ennuyeux, n’est-ce pas ? Dans cette optique, nous allons donc faire un grand JEU. Vous serez tous séparés et entrerez dans ce qu’on appelle : notre labyrinthe de l’amouuur ! Il s’agit d’une vingtaine de pièces reliées les unes aux autres par des portes. A chaque fois que je l’annoncerai, vous vous dirigerez vers une porte de votre choix et la traverserez. Si vous vous retrouvez seul avec un autre candidat, vous devrez danser. Et à chaque signal, vous recommencerez à emprunter une porte. On vous laissera évidemment assez de temps pour discuter à deux, danser, ou faire autre chose… Enfin bon, vous verrez bien ce qui se passera, hein ! Les portes ne pourront être ouvertes en dehors des plages autorisées que je vous indiquerai… donc ce sera la porte ouverte à des moments intimes et secrets, ehehe - vous comprenez la blague ? -. Et je n’ai pas fini ! Puisque les salles ont toutes été souillées, vous devrez vous débrouiller pour laver les pièces dans lesquelles vous passerez. Sans quoi, on ne vous laissera pas sortir ! Un vrai labyrinthe, vous dis-je ! Et pour être enfin libre, vous devrez trouver un objet que voilà.

Il ouvrit la paume et montra une sorte de petit globe de verre soufflé de couleur.

- Il ne peut y en avoir qu’un seul par salle, donc vous pourrez vous affronter de la façon de votre choix si vous tombez à deux dessus… Et il n’y en a qu’un seul pour chaque candidat ! Elles peuvent se briser, d’ailleurs… donc si vous voulez piéger d’autres candidats, il vous suffit de les casser ! Ceux qui n’auront pas de bille à la fin de la journée de l’épreuve ne pourront pas en sortir et ne seront délivrés que demain matin. Autant vous dire que ça vous fera tomber en chute libre dans les sondages de popularité ! M’enfin ! Si tout est clair, je vous laisse retourner dans vos chambres pour vous changer avec les tenues que nous avons préparées pour vous. Et ensuite, rejoignez-moi devant la porte 212 !

Un clin d’œil coquin plus tard et Billy disparut. Alban se tourna vers Ruby, l’air un peu dubitatif. Du TANGO ? Il n’était même pas capable de danser une simple valse… Comment était-il sensé faire un truc du genre ? Néanmoins, l’histoire des pièces et des billes ne semblait pas si compliquée que ça. Dans les faits, il suffisait de compter sur sa chance pour ne croiser personne… et espérer tomber de la même façon sur la clé de sortie.

- En espérant que les autres ne casseront pas les billes… Je n’ai pas envie d’être coincée dedans…

Alban se mordit l’ongle du pouce et réfléchit. Il n’avait effectivement pas pensé à ça.

- Le mieux serait au moins de s’assurer qu’on soit ensemble si jamais on se retrouve coincés dans les salles. Même si on ne peut pas en sortir, on aura du temps de caméra en couple ce qui nous permettra de ne pas chuter dans les sondages de popularité… Ceci dit, ça reviendrait à faire du tango dans CHAQUE salle si on n’arrive pas à trouver une troisième personne. Je n’arrive pas à estimer le pourcentage de chance qu’on croise un autre candidat. D’autant plus que Billy est resté volontairement évasif sur le nombre de salles… glissa-t-il à Ruby.

Ils se levèrent, un peu anxieux. Cette épreuve ne semblait pas aussi terrible que celles des jours précédents, mais Alban avait vraiment un mauvais pressentiment…

- Quoi qu’il en soit, ne cassons pas les billes avant d’être sûrs d’avoir chacun la nôtre, OK ?

Ruby hocha la tête et ils se sourirent, un peu tendus. Ils regagnèrent ensuite leur chambre en silence après avoir petit-déjeuné sommairement, et Alban s’approcha du paquet qui avait été déposé sur son lit. La boule au ventre, il le déballa et… tomba sur un costume qui avait l’air parfaitement normal. Veste et pantalon noirs, chemise blanche, nœud papillon rouge sombre. Le genre de truc qu’il aurait pu porter à une soirée de Nouvel An. Un sourire aux lèvres, il s’apprêta à l’enfiler lorsqu’il remarqua le second paquet qui était en-dessous. Avec curiosité, il l’ouvrit et…

- …

Well. Une vingtaine de roses tombèrent sur les draps blancs. Il aurait dû avoir l’habitude avec Andreas Heartnett, et pourtant… Alban attrapa une fleur et la regarda. Un message de Billy y était accroché. Oh… Ouais…

- Et il espère que je vais danser avec ça coincé entre les dents ?, jura Alban.

Il ne savait même pas danser, d’ailleurs. Et la tablette que Billy avait déposée pour eux avec des vidéos de tango ne l’aidait PAS DU TOUT à mieux appréhender la tâche qui l’attendait. A moins que…

Pris d’une idée soudaine, il se tourna vers Auster et le fit venir à côté de lui.

- Eh mon grand, tu penses que tu es capable d’apprendre ces pas de danse ?
Alban Abernaty
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Région d'origine : Hoenn
Âge : 17 ans
Niveau : 70
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Hoenn
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Alban Abernaty
est un Pokeathlète Coach



L'île de la destruction
Alban Abernaty & Ruby L. Jones

Il sortit de sa chambre deux bonnes heures plus tard, lorsque sa montre grésilla, diffusant la douce voix de Billy qui les appelait. Aussitôt, il se dirigea vers Ruby et… wow…

Contrairement à lui, Ruby avait eu droit à une robe noire de tango, très près du corps et plutôt courte. Ses cheveux étaient d’ailleurs ornés de fleurs rouges, et elle semblait être sur le point de commettre un meurtre. Perchée sur des escarpins à hauts talons, elle grinça des dents et fusilla Alban du regard pour le dissuader de faire le moindre commentaire.

Il ne dit rien et lui offrit plutôt son bras. Ensemble, ils avancèrent vers la porte 212 et s’arrêtèrent à côté des autres. Alban remarqua que chaque garçon avait eu exactement la même tenue. Seule différait la couleur des nœuds papillons. Noir pour Loukas, argenté pour Sei, et bleu foncé pour Barry. Les filles quant à elles avaient subi le même sort ; leurs robes étaient toute noires mais la couleur de leurs fleurs et escarpins changeaient pour être plutôt assorties à leur partenaire ; jaune pour Cassiopée, rose pâle pour Chloe, rouge vif pour Petra. L’ensemble était plutôt harmonieux et, après le fiasco des peaux de bêtes, Alban ne pouvait que se sentir rassuré.

Il sentit néanmoins sa confiance s’évaporer lorsque Billy arriva juste à côté d’eux, accompagné de Sidérella.

- L’épreuve va commencer d’ici quelques secondes ! Sidérella viendra à côté de chacun de vous pour vous escorter dans vos salles respectives, tirées totalement au sort ! Je vous transmettrai toutes les informations supplémentaires via la montre. Sachez néanmoins que chaque pièce est très bien couverte grâce à nos caméras et micros, et que les téléspectateurs sauront donc absolument T O U T. Sur ce… tenez-vous prêts…

Alban vit Sidérella s’approcher de Petra, et la prendre par le bras. Aussitôt, la jeune fille se volatilisa. Le Voltali serra doucement la main de sa petite amie.

- On se retrouve très vite, je te le promets… lui dit-il en lui déposant un bref baiser sur la joue.

Il siffla ensuite ses Pokémon pour qu’ils s’accrochent à lui lorsque Sidérella s’approcha, puis il ferma les yeux. En un battement de paupières, il fut téléporté vers une salle décorée chichement. Il se pinça le nez tant l’odeur de ce que Nala et Jafar avaient laissé était puissante. Arf oui, le ménage. Il avait presque oublié ça, tellement ça lui avait semblé dérisoire. A présent qu’il y était, la chose avait moins des aspects de balade de santé.

Sa montre émit alors un petit chuintement, et Alban la leva à la hauteur de son oreille.

- Suuuuper ! Nos candidats sont à présent tous dans leurs salles ! Et… Oh ! Le premier TANGO a commencé, chers téléspectateurs !

Alban pinça des lèvres en s’imaginant que deux pauvres malheureux avaient été téléportés dans la même salle. Il espérait que Ruby avait pu échapper à ce sort.

- Mais pour les autres, c’est scène de ménage qui commence ! Hinhinhin ! Allez c’est parti, on frotte mes chers !

Le garçon soupira et il regarda l’étendue des dégâts. Nala et Jafar n’avaient pas fait les choses à moitié. Sur un bon tiers de la salle, une couche épaisse et gluante de matière violacée diffusait une odeur pestilentielle. Alban regretta l’absence de Mistral, qui aurait été un atout de taille face à ce genre de tâches. A la place, il fit s’aligner devant lui Zéphyr, Auster, Zénith et Hélios. Inutile d’utiliser Aura ou Ceres, elles ne feraient que les retarder. Quant à Barber… disons qu’il n’avait pas grande utilité de ses compétences, pour le moment.

- On va faire comme ça. Hélios, peux-tu confectionner un genre de serpillère de fortune ? Il y a une table cassée, là-bas. Assemble les bouts de bois ensemble pour en faire un manche, et recouvre-le de Sécrétions pour créer une pellicule protectrice. Ça m’évitera de finir la journée avec plein d’échardes. Utilise ensuite Tranch’Herbe et coud-les feuilles ensemble pour qu’elles puissent être mouillées et puissent nettoyer. Auster, utilise Psyko pour tenter de comprimer la tâche. Essaye de faire en sorte qu’elle soit la plus petite et compacte possible, pour qu’on n’ait pas à trop s’embêter. Zénith, tu brûleras ensuite le tout avec Flammèche, et Zéphyr, tu arroseras le reste avec Vibraqua ou Pistolet à O. Je viendrai ensuite aider dès que j’aurai cette serpillère. C’est tout bon pour vous ?

Ses Pokémon acquiescèrent, et ils se mirent tous au travail. Pendant qu’Auster entamait la première partie du processus, Alban se dirigea vers Hélios pour l’aider à rassembler les bouts de bois. Il se fit un peu l’assistant de son Larveyette, s’assurant de bien tenir les morceaux les uns avec les autres pour qu’Hélios ait plus de facilité à les « souder ». Le résultat n’était pas vraiment parfait, mais au moins avait-il quelque chose pour nettoyer. Il se serait senti mal de laisser tout le travail à ses compagnons…

De l’autre côté de la pièce, Zénith lâcha une Flammèche pour faire flamber la boue violette. Une odeur rance s’éleva, et Alban dû se boucher le nez. L’odeur se dissipa alors progressivement lorsque Zéphyr arrosa la tâche, faisant s’éteindre le début de feu. Sa serpillère enfin achevée, le châtain pu rejoindre ses Pokémon, et les aider à frotter le sol pour faire disparaître les traces de saleté. Bon certes, le plancher était légèrement noirci à cause des attaques Feu de Zénith, mais puisqu’on lui avait simplement demandé de retirer la saleté… Alban estimait qu’il ne dérogeait pas à la règle. Et puis dans le pire des cas, il s’en fichait un peu.

- Ding-dong ! Toutes les salles sont propres et notre tango s’est achevé en apothéose ! A présent, dirigez-vous vers une porte de votre choix…

Alban se releva, puis repéra les trois portes à sa disposition. Puisqu’il n’avait aucune fenêtre donc aucune indication de direction, il décida de partir sur sa droite. Il posa une main sur la poignée.

- Et… ouvrez !

Il abaissa la poignée et entra dans la seconde salle, vide également. Il soupira de soulagement, puis remarqua la nouvelle tâche qui s’étalait devant lui. Non sans se sentir exaspéré du comportement de ces deux branleurs qui les avaient dérangés pendant toute l’émission, il brandit sa serpillère, et passa de nouveau au nettoyage.

Une fois lancé, Alban fut particulièrement efficace sur les nettoyages. Aussi se précipita-t-il donc vers sa droite de nouveau lorsque Billy leur annonça la fin de leur isolement. Il espérait qu’au moins, dans la prochaine, il serait en mesure de mettre la main sur une bille. En tout cas, il n’avait pas vraiment le choix s’il voulait sortir. Abaissant la poignée, il se figea néanmoins lorsqu’il vit qu’en face de lui, la porte s’ouvrait également.

Loukas Le Pavillon apparut, un air un peu hagard. Aussitôt, il repéra le châtain et son expression changea. Les deux garçons étaient en train de réaliser ce qu’ils allaient devoir faire. Et autant dire qu’il y avait du dégoût dans leurs deux regards. S’avançant néanmoins vers le blond, Alban ferma la porte derrière-lui. Il avisa la tâche sur leur gauche, mais personne n’esquissa un mouvement pour aller la nettoyer. Alban aurait préféré s’en préoccuper avant pour repousser le plus possible le moment du tango, mais il savait d’avance ce que la production attendait.

- Hohoho. Ne serait-ce pas un nouveau duo que je vois ?! Mais siiii ! Laissez donc tout de côté les jeunes, et c’est parti pour la danse !

Le Voltali eut une réaction indéchiffrable, mais il posa toute de même sa serpillère de fortune. Il s’avança maladroitement vers Loukas, sans savoir lequel des deux allait faire la « fille » du duo. Diantre. C’était fichtrement gênant ! D’autant plus si on prenait en compte la prétendue orientation sexuelle d’Alban. L’autre avait l’air encore plus réticent que lui ceci dit, si c’était possible. Les dents serrées, il ferma les yeux un instant puis s’approcha du Pokéathlète.

- Tu… tu ne vas pas me la refiler, hein ? demanda-t-il à voix basse.

Alban fronça un sourcil, sans comprendre.

- Te refiler quoi ?
- Ben… tu sais… ton… ta… enfin ton truc, quoi.

What.

Il le fixa d’un air incrédule, les mots ayant encore du mal à faire leur cheminement dans son cerveau. Loukas était-il réellement en train de s’inquiéter d’être… « contaminé » par son homosexualité ? Wow. C’était tellement gros qu’Alban avait peine à le croire. Comment pouvait-il penser un truc pareil ? Il sentit une bouffée de colère monter en lui. C’était une insulte envers tous les homosexuels. Et, Aaron en étant un, Alban ne pouvait s’empêcher de considérer ça comme une attaque envers son meilleur ami. Ce qui voulait forcément dire qu’à partir de maintenant, il en faisait une affaire personnelle.

Il estimait cependant qu’il pouvait tirer parti de l’intolérance - ou l’ignorance, il ne savait pas trop - de Loukas. S’il avait réellement peur de devenir homosexuel parce qu’Alban était trop près de lui, le châtain savait EXACTEMENT comment en jouer. Dévoiler au monde entier que Loukas était un ignorant intolérant en le provoquant un peu ? Ouais. Ça sonnait comme un plan. Haussant donc les épaules d’un air incrédule, il le regarda avec une politesse teintée d’un brin de tristesse. Va-y Alban, s’encouragea-t-il lui-même. Fais comme si tu avais déjà eu ce genre de remarques plusieurs fois dans ta vie depuis ton « coming out ».

- Je… Ce n’est pas contagieux. Enfin… c’est pas une maladie, non plus, tu sais.
- Oui mais c’est… erm… pas normal, quoi. Enfin je sais pas comment te l’expliquer, mais tu peux certainement faire devenir des hommes homosexuels.
- Mais non, c’est un truc de naissance. Comme le fait de naître avec un nez d’une forme ou d’une autre. C’est la nature, quoi. La seule chose que je puisse faire qui se rapproche un peu de ce que tu crains, c’est de te faire réaliser qu’en fait tu aimes les hommes. T’es peut-être un gay refoulé sans le savoir. Ou bien un bisexuel qui n’en a pas encore conscience. Mais bon, je sors avec Ruby tu sais ? Je ne suis pas intéressé par une autre relation ou quoi que ce soit…

Loukas ne sembla pas rassuré pour autant, mais il fut forcé par Billy qui les pressait de s’approcher d’Alban. Le châtain lui tendit les mains et se mis en position de départ de la danse. Il coinça à regret une rose entre ses dents. Foutu Billy. Puis, il lança un regard éloquent à Auster, qui nimba son corps d’une aura violette. Bien. Ainsi, Auster pourrait gérer ses pas et ses mouvements, ce qui lui permettrait de ne pas se ridiculiser. Il avait bien plus confiance envers les capacités d’apprentissage et de mémorisation de son Noctali, qu’en sa propre capacité à danser. Il en profita néanmoins pour caresser la main de Loukas d’une façon si discrète qu’il était certain que la caméra n’avait rien capté.

- Oups, souffla-t-il avec un sourire taquin.

Il sentit la peur dans les yeux de Loukas. Néanmoins, ils commencèrent à danser tandis qu’un haut-parleur de la pièce diffusait un air de tango. Concentré sur le fait de faire craquer Loukas avec des petits gestes ou sourires à peine ambigus, Alban ne vit même pas la danse passer. Auster s’était montré relativement bon, et Loukas étant un bon danseur, la balance était plutôt équilibrée. Le châtain se sentit bien de constater qu’il était beaucoup moins ridicule qu’il ne l’aurait été sans l’aide d’Auster. Au bout de cinq minutes, la musique s’arrêta enfin et Loukas poussa Alban hors de ses bras en se reculant. Ce dernier sentait qu’il était près de son but. Prenant une expression blessée, il regarda l’autre garçon en se passant une main dans les cheveux.

- C’était quoi, ça ? demanda-t-il, la voix brisée.
- Tu… tu n’as pas arrêté de me toucher pendant toute la danse ! T’as essayé de me charmer !
- Mais n’importe quoi… Désolé de te l’apprendre Loukas mais pour danser un tango, oui, il faut se toucher. Mais non, je n’ai pas essayé de te charmer.
- Tu es un menteur !
- Et toi tu sais ce que t’es ? Un ignorant d’homophobe. Est-ce que c’est parce que t’es hétéro que tu veux sortir avec toutes les filles ? Ben plot twist, c’est la même chose pour les gays. Ce n’est pas parce que tu es un mec que j’ai forcément envie de te sauter dessus. Et je suis en couple, pour l’amour du ciel ! En plus, désolé de te le dire, mais tu n’es absolument pas mon style. Enfin t’as bien vu Aaron S. Mightley, non ? Vous n’avez rien à voir. J’aime mes copains petits, mignons, intelligents et candides. Et puis ça n’a aucune importance puisque maintenant, je sors avec Ruby et suis HEUREUX avec elle. Alors non, j’ai aucune envie d’aller voir ailleurs et de trahir la femme de ma vie.

Il se tourna d’un air dramatique, et balança quelques ordres à ses Pokémon comme s’il était au bord des larmes. Il alla ensuite se poser sur une chaise, refusant pendant tout le reste de la quarantaine de s’adresser à Loukas.

Bien. Très bien. Il avait profité de ce moment pour placer quelques phrases qui plairaient forcément aux téléspectateurs. En plus d’un petit rappel pour raviver la flamme des fans de son couple avec Aaron. Il allait sûrement remonter dans les sondages, en plus de faire chuter Loukas. C’était LA cible à abattre s’il voulait parvenir au haut du podium et disputer la finale contre Chloe et Sei.

- Ding-dong ! La quarantaine est finie ! Vous pouvez vous diriger vers la prochaine porte…

Alban n’eut même pas besoin de réfléchir pour choisir sa porte. Puisqu’il venait de celle de gauche et que Loukas était arrivé par celle de droite… Il ne lui restait que celle de devant pour espérer trouver une bille. Le temps de réaction que mit Loukas à comprendre ce point lui permit de le doubler. La main sur la poignée, Alban tourna ostensiblement le dos à celui qui venait de devenir son « ennemi » à la télévision. Puis, au signal de Billy, le châtain ouvrit la porte.

Le reste de l’après-midi se déroula sans incident majeur. Alban dû ouvrir deux portes supplémentaires avant de trouver la bille. Souhaitant néanmoins s’assurer que Ruby en avait bien une, il continua l’épreuve un peu plus longtemps. Dans l’histoire, il dû faire un tango avec Petra puis Sei, mais aucun des deux ne sembla y voir un problème. Au bout de la huitième porte, Alban trouva enfin la rousse, qui était accompagnée de Chloe apparemment depuis la porte précédente. A eux trois, ils purent donc éviter le tango. Chloe ayant déjà sa bille, ils ouvrirent les portes jusqu’à tomber sur celle pour Ruby. Ils accompagnèrent ensuite encore un peu la blonde pour qu’elle puisse retrouver Sei. Une fois que les quatre eurent mis la main sur le précieux sésame, ils sortirent. Il ne restait que quelques billes et Alban estimait qu’il n’était pas nécessaire de rester plus longtemps pour gêner les autres candidats. Cela risquait de leur faire perdre en popularité, en plus.

Il était donc déjà 19h lorsque tous les couples furent sortis du « labyrinthe de l’amour ». Visiblement, le reste de l’hôtel avait également été nettoyé puisqu’il n’y avait plus de mauvaise odeur. Les derniers vestiges de Nala et Jafar avaient donc disparus, à la grande satisfaction de tous.

Voyant que Loukas était à proximité d’eux, Alban fit semblant de se renfrogner. Geste qui n’échappa pas au regard de Ruby.

- Qu’y-a-t-il ? demanda-t-elle.
- Non c’est… hm…

Il entreprit alors d’expliquer à Chloe, Sei et Ruby ce qui s’était passé. Avec sa petite scène, il s’attendait à en remettre une couche face aux caméras. Chloe parut particulièrement offusquée de ce qui s’était produit, et elle tendit sa main au milieu de leur cercle, un sourire aux lèvres.

- Dans ce cas, j’espère que ce sera nous quatre en finale. Après ce que tu m’as dit, je pense qu’il ne mérite pas d’y être. Ils sont peut-être deuxièmes actuellement, mais je suis persuadée que vous pouvez remonter, tous les deux.

Alban sourit et posa sa main sur celle de Chloe. Sei suivit, et enfin, Ruby clôtura leur cercle. C’était comme une promesse qu’ils se faisaient à demi-mot. Et une incroyable tactique de la part de Chloe. Alban voyait clairement qu’avec ça, elle espérait qu’ils soient tous les quatre en top de sondage. C’était comme une demande envers les téléspectateurs.

Elle était visiblement beaucoup plus maligne qu’il ne le pensait.

Après tout ça, les quatre se séparèrent néanmoins pour retourner dans leur chambre avant le dîner. Le reste de la soirée se passa dans une ambiance quelque peu tendue, chacun attendant avec impatience les derniers sondages pour la grande finale… Alban était proche. Tellement proche. Il sentait qu’il pouvait toucher cette finale du bout des doigts… Il ne se passa cependant rien d’intéressant, et tous retournèrent se coucher, nerveux et impatients du lendemain.

Ouais. Au moins, Alban pouvait se dire qu’il avait fait tout ce qu’il avait pu pour atteindre cette finale.

La finale… Qu’allait-on leur préparer ?

***

Le lendemain, Alban fut surpris de se lever sans cris ou sans claquements de portes. Avec un sourire, il s’octroya donc quelques minutes de sommeil supplémentaires, quelque peu apaisé de pouvoir jouir d’un silence relatif. Après tout, il avait l’habitude de se lever aux aurores à l’académie pour son entraînement matinal et ici, il n’avait pas forcément bien dormi depuis le début de la semaine. Pour une fois, il pouvait bien profiter un peu, n’est-ce pas ? Serrant donc Zéphyr contre lui pour bénéficier de sa chaleur, il sursauta brusquement lorsqu’on frappa à sa porte. Encore un peu ensommeillé, il releva la tête et entendit vaguement Ruby lui dire de venir prendre le petit déjeuner avec elle. Etouffant un râlement, il jeta donc sa couverture sur le côté et fit une rapide toilette avant de rejoindre sa petite amie factice.

Comme tous les autres jours, Ruby avait encore les cheveux humides de sa douche qui suivait son entraînement matinal. Elle sentait aussi une odeur qu’Alban n’arrivait pas à identifier, mais qui n’était pas désagréable pour autant. Sobre, elle s’était simplement vêtue d’un pantalon et d’un sweat de plage, la tenue réglementaire la moins révélatrice selon elle. Alban esquissa un petit sourire. Après avoir passé une journée en pagne léopard et en robe de tango, la Pyroli devait probablement profiter de sa liberté nouvellement retrouvée. Lui-même s’était contenté de son short de plage et de son sweat bleu pâle.

- Tu vas bien ? lui demanda-t-il, en la regardant droit dans les yeux.

Elle hocha la tête avec douceur, et Alban lui tendit une main qu’elle saisit. Bizarrement, il s’était créé une sorte de lien amical entre ces deux-là. Ce n’était pas qu’ils avaient forcément des centres d’intérêt communs, ou qu’ils appréciaient particulièrement la présence l’un de l’autre. Non… C’était plus qu’ils avaient eu un objectif identique et qu’ils avaient été dans la même galère. Comme quoi, les rapprochements pouvaient venir de n’importe quoi.

Ensemble, ils entrèrent dans la salle du buffet où régnait une ambiance incroyablement tendue. Les derniers candidats encore en lice étaient tous déjà installés. Personne ne parlait. Chacun regardait une sorte de petit coffre posé devant leurs assiettes. En s’approchant de sa place habituelle, Alban remarqua que Ruby et lui avaient également eu droit à un coffre, avec leur prénom gravé dessus. Il jeta un regard interrogatif à Chloe.

- Ça ne s’ouvre pas, lui expliqua-t-elle, visiblement trop stressée pour sourire naturellement. Je suppose que Billy doit avoir les clés, et qu’il doit y avoir quelque chose pour nous à l’intérieur. Peut-être quelque chose en lien avec la règle du jour ?

Alban compta rapidement autant de coffres que de participants.

- Je ne pense pas. Ils ne se seraient pas embêtés à faire autant de coffres si quatre d’entre nous doivent partir avant.

Ils échangèrent une expression grave et ne dirent plus un mot de plus. Alban se sentait nerveux. Qu’est-ce qu’il y avait, dans cette boîte ? Avec des gestes mécaniques, il se servit un jus de baies et empila quelques pancakes dans son assiette. Il n’avait pas grand appétit, et même la présence de Zéphyr ne parvenait pas à lui redonner un peu d’aplomb. Ruby semblait dans la même situation que lui. Malgré la promesse de retourner sur Lansat dans la journée, les deux adolescents ne se sentaient pas rassurés pour autant. Aujourd’hui, ils allaient savoir si tout leur travail avait payé. Cas contraire… Ils rentreraient comme des perdants à l’académie, en ayant l’impression d’avoir tout fait pour rien. Avec ces éléments en tête, le Voltali ne pouvait pas totalement se réjouir.

La porte s’ouvrit brusquement et Billy entra dans la pièce avec un scintillant smoking argenté et doré. Son sourire radieux était toujours fixé sur son visage, et il ajusta d’un geste nonchalant son nœud papillon bronze, avant de brandir son micro. Derrière lui, Sidérella suivant la scène avec une excitation non camouflée.

- Jeunes gens ! C’est ENFIN la GRANDE FINALE ! Les derniers résultats des votes de popularité nous sont parvenus ce matin, et nous savons qui seront nos grands finalistes. Mais avant que vous ne commenciez à pleurer ou sauter de joie, je voulais vous annoncer qu’il ne reste plus que deux heures à l’émission. Après l’annonce des finalistes, vous ferez simplement un plateau de question réponse devant des centaines de fans qui vous attendent de pied ferme dans une des salles de conférence de l’hôtel. Eh oui, hihih, ce sera du direct prime ! Nous vous préparons une grande surprise et une graaaande révéléation totalement oh-em-gé pour le final ! Vous allez être éblouis, chers téléspectateurs ! Mais avant que nous ne commencions quoi que ce soit, j’attire votre attention sur les charmantes box mystères devant chaque candidat.

Il fit un geste de la main pour désigner les coffrets en bois devant chacun d’eux.

- Comme dans Top Chef, nous aurons notre propre cérémonie des couteaux huhuhu. Que chaque candidat me rejoigne sur le plateau… Allez-y, venez…

Il les fit se lever et leur montra une scène ronde dans la salle, où huit pupitres avaient été installés. Chacun se plaça sur un pupitre, coffre bien en vue par toutes les caméras.

- A l’intérieur de ce coffre, vous trouverez une broche de finale si vous êtes les heureux élus. Sinon, vous ne trouverez rien du tout ! Chaque broche a été confectionnée pour chaque candidat, en prenant en compte leurs styles respectifs. Evidemment, il n’y en a donc que quatre pour nos deux couples finalistes ! Maintenant jeunes gens, je vais vous remettre à chacun une clé. Lorsque je vous l’annoncerai, vous la glisserez dans la serrure et ouvrirez tous le coffre en même temps.

Sidérella fit léviter les clés, et Alban tendit sa paume pour récupérer la sienne. Il déglutit. C’était moins brusque que l’annonce des autres éliminations, mais c’était beaucoup plus stressant. Le suspens était insoutenable… Anxieux, il échangea un regard avec Ruby. Et s’ils n’étaient pas qualifiés ? Et si Loukas et Cassiopée restaient devant eux ? Il avait tout fait pour passer devant lui mais… peut-être que ça n’allait pas être suffisant. Peut-être qu’il n’avait pas été assez bon…

- Mettez les clés dans les serrures… annonça Billy avec un air plus cabotin que jamais.

Alban essaya de faire le vide dans son esprit. Les caméras au plafond devaient probablement avoir une vue imprenable sur le contenu de leurs coffres. Il ne devait pas montrer sa peur.

- Et… ouvrez !

Des cliquetis métalliques se firent entendre tout autour d’eux. D’un coup sec, Alban ouvrit sa boîte et…


… vit une broche blanche et brillante en forme de plume.

Son cœur rata un battement et il se tourna pour voir que Ruby avait également sa broche - en forme d’ondulations comme du gaz, probablement des émanations spectrales comme celles de Fantominus -. Il tourna ensuite son regard vers Chloe…

Il entendit des sanglots sur sa gauche et vit Cassiopée s’effondrer à côté de lui. Dans le même instant, la blonde brandit une broche en forme de chaussons de danse, triomphante.

- On l’a fait ! On est en finale ! cria-t-il en se dirigeant vers Ruby et Chloe.

Sei les rejoignit rapidement et ils tombèrent dans les bras les uns des autres en riant. Autour d’eux, Cassiopée, Loukas, Petra et Barry étaient évacués dans la plus grande des indifférences par le staff. Billy n’avait d’yeux que pour ses finalistes. Il essaya de se joindre à leur étreinte mais les quatre adolescents se séparèrent en le voyant arriver. Un peu gêné, le présentateur retrouva néanmoins rapidement son sourire. Il tira sur son nœud papillon pour le rajuster.

- Bien bien bien. Nous avons donc Sei et Chloe d’un côté, et Alban et Ruby de l’autre ! A présent, nous allons vous kidnapper un peu pour vous préparer pour le GRAAAND FINAL qui aura lieu d’ici une petite heure. N’ayez craintes, vous allez juste avoir droit à un petit habillage, maquillage et compagnie pour être parfaitement oh-em-gé ! Un dernier mot à la télévision avant la phase terminale ?

Sidérella tendit son micro à Alban, et l’invita du regard à faire une déclaration. Le châtain se racla la gorge, peu à l’aise. Néanmoins, quand la caméra se braqua sur lui, il sentit son don naturel pour la comédie ressurgir.

- Que dire… Nous sommes heureux de disputer cette finale face à nos deux grands amis alors… que les meilleurs gagnent ?

Il adressa un sourire charmeur à l’audience, puis une femme posa ses griffes parfaitement vernies sur son épaule. Sans pouvoir parler à Ruby, il se fit tirer dans une direction, tandis que chaque maquilleur attrapait son prochain sujet. Il ne savait pas ce qu’on allait leur préparer. Ni à quel relooking ils allaient avoir droit. Mais d’ici deux heures… tout serait fini.

Et il n’était pas allé jusqu’en finale pour perdre.

***

Billy n’avait pas menti lorsqu’on leur avait dit qu’ils allaient être bichonnés pendant UNE heure. Alban avait passé la première demi-heure à essayer divers costumes, et à subir des retouches pour que sa veste soit « ultra cintrée » et « sur mesure ». On l’avait ensuite assis dans un fauteuil pour arranger ses cheveux et le maquiller. Avec toute les couches qu’on avait appliqué sur son visage, le châtain s’était attendu à ressembler à un Lippoutou en sortie boîte de nuit. Pour autant, il fut agréablement surpris de voir son reflet dans le miroir. C’était comme s’il ne portait rien. Sa peau semblait terriblement naturelle, et tout avait été fait avec une discrétion magistrale. Il savait pourtant qu’on l’avait retouché, puisque son visage était évidemment plus beau que d’ordinaire. Ses traits étaient plus doux, plus délicats. Son teint plus frais. Ses yeux beaucoup plus pétillants et profonds. On n’arrivait cependant même pas à distinguer qu’il portait du mascara et du crayon noir si on ne s’approchait pas suffisamment de son visage. On lui avait appliqué un baume à lèvre, mais il n’avait pas l’impression de réellement en porter. C’était plutôt perturbant. On aurait dit une version de lui améliorée. Plus séduisante. Plus assurée… L’équipe avait fait du bon boulot.

Il se redressa et se contempla avec curiosité dans le miroir. Il était vêtu d’une chemise blanche, d’un costume bleu foncé et d’une cravate noire. C’était sobre et chic, et il sentait à la texture du vêtement que ce dernier était d’une très bonne qualité. Ses cheveux châtains, souvent soigneusement coiffés, étaient à présent légèrement laqués pour lui donner un air faussement ébouriffé. Il déglutit. S’il avait envie que Maxine le voit, c’était vraiment maintenant…

Il se donna une claque mentale pour penser à un truc pareil. Il devait se concentrer.

Focus Alban, focus.

Il entendit d’ailleurs le staff le presser vers la scène, et il ajusta une mèche de ses cheveux avant de traverser le long couloir qui le mènerait sur le plateau. Il était mort de peur. Mais d’un côté, il savait que tout ça s’achèverait très prochainement. Il allait gagner. Ils allaient gagner. Il allait tout faire pour, quelle que soit l’épreuve.

Il porta nerveusement sa main sur Zéphyr, orné d’un petit nœud papillon assorti à sa cravate pour l’occasion. Ses autres Pokémon étaient restés dans sa chambre, et il aurait bien aimé qu’ils soient là, actuellement. Mais qu’importe. Il allait faire de son mieux, qu’importent les circonstances… Il entendit des applaudissements tonitruants lorsqu’il arriva sur le plateau, en même temps que les trois autres. Il se tourna vers sa petite amie factice et… wow.

Ruby avait également subi un relooking, et elle ne semblait pas vraiment s’en accommoder. Pourtant, Alban la trouva plus sublime que jamais. Ses longs cheveux roux avaient été soigneusement coiffés. Elle avait une sorte de chignon lâche tenu uniquement par une fleur de tissu noire, et le reste de ses cheveux avaient été bouclés à l’anglaise. Ses yeux avaient été maquillés d’eyeliner, et ils ressortaient d’une façon troublante. Elle portait une robe bustier rouge sombre brodée de perles noires, et le bas de sa robe à volants était légèrement transparent. Elle avait également des escarpins noirs avec des talons d’une bonne dizaine de centimètres. Ses ongles étaient vernis de noir, et elle portait divers bracelets et colliers de perles. Sur le côté droit de sa poitrine, la broche avait été épinglée. Alban porta par instinct ses doigts sur sa propre broche, attachée sur sa poche avant.

De l’autre côté de la scène, Sei était habillé d’un costume blanc avec cravate argentée. Il était très élégant et chic, et Alban se sentit nerveux. C’était un beau garçon, c’était indéniable. Et depuis quelques jours, il semblait beaucoup plus sérieux et intelligent que lors du début de semaine. Il en était d’ailleurs de même pour Chloe qui était juste… renversante, c’était le mot.

Ses cheveux blonds avaient été bouclés et ramenés sur le côté droit. Elle avait une sorte de frange style pin-up, et ses lèvres pulpeuses étaient délicatement rosées. Ses yeux paraissaient incroyablement grands, et ses cils couverts de mascaras lui donnait un charme non négligeable. Sa poitrine était mise en valeur avec un col plongeant, et elle portait une robe rose pâle brodée d’argent. Le bas était droit et s’achevait par des volants au niveau des chevilles. Alban ne put s’empêcher de trouver qu’elle ressemblait énormément à une sirène, comme ça.

Les quatre s’installèrent donc sur des fauteuils, face au public. Chloe et Sei d’un côté, Alban et Ruby de l’autre. Au milieu, Billy était plus enthousiaste que jamais, répondant avec délices aux spectateurs assis en face d’eux. Alban ne les voyait pas à cause de la lumière, mais il sentait qu’ils étaient tous prêts à lui sauter à la gorge s’il se montrait trop faible. Il avala sa salive et ajusta son col pour respirer un peu mieux. Damn. C’était comme la dernière fois lors de la fin de sa Mission Hunger Games. Encore ces fichus plateaux…

Il n’eut cependant pas plus de temps pour y penser. Demandant aux spectateurs le silence, Billy s’éleva et brandit son propre micro.

- Eeeeet enfin la finaaaale ! Oh-em-gé ! Je suis tellement excité ! Nous avons d’un côté Chloe Clo et Sei Clodettes ! Notre pétillante danseuse étoile et notre spécialiste des années 60-70 ont su vous charmer par leur honnêteté et leur naturel ! Ce sont de redoutables adversaires, dont l’amour s’est renforcé considérablement de jours en jours ! De l’autre, nous avons… Alban Abernaty et Ruby S. Jones ! Notre héros des Hunger Games, dont l’homosexualité a été bouleversée par cette charmante et atypique demoiselle qu’est Ruby ! Mes aïeux, je peux vous dire qu’il n’y en a aucune des comme elles ! Leur amour n’est plus à prouver non plus ! Néééannnmoins jeunes gens… nous avons envie d’en savoir plus, TOUJOURS plus sur nos participants. Aloooors… C’est parti pour les fichettes questions !

Slave d’applaudissements. Alban se tendit sur sa chaise, se demandant quelles seraient ces « questions ». Seraient-elles difficiles ? Allait-on tester leur culture générale ou quoi que ce soit ?

- Première question qui nous vient de doudoux34xl0vexchoubidoudou ! Alban : on t’a régulièrement vu en conflit avec Jafar. Pour quelles raisons ?

Le châtain se crispa légèrement. C’était ça leurs questions ? Il soupira et se mit à réfléchir rapidement à une réponse correcte. Ce n’était pas juste « répondre sincèrement ». Il fallait qu’il fasse au mieux pour jouer avec le public et s’attirer leurs faveurs.

- Eh bien hm… Je n’aime pas trop dire du mal des autres personnes mais… disons que je n’appréciais pas sa façon de tourner autour de Ruby. Et elle non plus, d’ailleurs. Je sentais qu’il la gênait et qu’il était un peu trop entreprenant avec elle. Vous pouvez associer ça à de la jalousie ou de la possessivité si vous le voulez ; dans les faits, je pense qu’il y a une petite partie de ça. Mais c’était aussi par instinct protecteur envers elle. Elle n’a pas forcément besoin d’être protégée puisque c’est une fille forte, mentalement et physiquement mais… je ne pouvais juste pas rester à côté sans rien faire.

Billy hocha la tête avec satisfaction, tandis que des cris enthousiastes s’élevaient dans la foule. Alban soupira de soulagement.

- Bien ! Dans ce cas, notre seconde question pour Chloe ! Elle nous vient de bogossedu96 ! Tu as souvent été vue en train de draguer Alban et d’autres garçons. Cela veut-il dire que tu es du genre infidèle ?
- Oh non voyons ! Sei est mon unique et seul amour. Mais je suis du genre hm… un peu joueuse, et très taquine. Ça m’amuse un peu de parler de façon un peu directe aux gens. Parfois, ça peut les décoincer, aussi. C’est juste ma façon de m’exprimer. Mais en aucun cas ce n’était une drague intéressée ou quoi que ce soit…
- Ohoho, voilà qui est intéressant ! Sei, de ton côté, nous avons une question de pinkywinkydipsylalapoPO, d’où te vient cette adoration pour les vêtements argentés et…

L’échange dura une bonne demi-heure supplémentaire. Billy ne cessait de sortir des questions qu’il recevait en direct de la part des téléspectateurs, et il s’amusait à mettre ses derniers candidats dans des situations un peu gênantes. Ruby eut droit à des questions du style « où as-tu appris à donner de tels coups de poings ? » ou « on dirait que tu es prude mais en fait ta nuit avec Alban était plutôt inattendue. Qu’as-tu à dire là-dessus ? » ou encore « comment as-tu fait pour dé-gayser Alban ? » tandis que le châtain avait plutôt droit à « pourquoi n’as-tu pas chanté lors de la journée comédie musicale ? Tu n’aimais pas ça ? » ou « est-ce que tu as eu envie de frapper Jafar pour la scène dans la piscine » et aussi « jusqu’où es-tu allé avec Ruby ? ».

A chaque fois, le Voltali essayait de donner la réponse la plus adaptée à ce genre de situations. Cette dernière scène était très importante. Il fallait qu’il s’attire encore plus la sympathie du public. Après tout, Chloe et Sei avaient été bien devant eux depuis la journée tarzan… Anxieux, il fut donc incroyablement soulagé lorsque Billy annonça la fin de la session d’interrogation. Son regard semblait cependant encore plus pétillant que d’ordinaire.

- Bieeeeen, trèèèès bieeeen ! A présent que l’émission touche presque à sa fin, nous allons procéder aux votes pour élire les gagnants… Néanmoins, avant que tout cela ne soit fait, je dois vous annoncer quelque chose. Un ignoble secret que nous avons tenu caché depuis le début de l’émission…

Il se tourna vers les quatre adolescents, et Alban sentit son cœur tomber dans sa poitrine. La main de Ruby, posée sur la sienne, se contracta également. Ils n’osèrent même pas échanger un regard. Non… Billy n’allait tout de même pas…

- Eh oui mes chers téléspectateurs… Dans l’émission, nous avons intégré un faux couple qui avait pour but de se hisser jusqu’à la finale en détruisant les autres… Et autant vous dire que ce faux couple est… encore parmi nous…

Alban écarquilla les yeux et entrouvrit légèrement la bouche. C’était… c’était censé rester secret. A jamais… Complètement paniqué, il tourna la tête vers Chloe. Il vit dans ses yeux qu’elle savait. Evidemment. Si ce n’était pas eux le faux couple, alors il était aisé de savoir qui l’était…

Il sentit qu’il avait trahi la confiance de Sei et Chloe. Et que les deux ne leur pardonneraient probablement jamais. Etrangement vide, il entendit des huées en provenance de la foule. Les avait-on démasqués ? Si on déroulait de nouveau l’émission, il était aisé de remarquer qu’Alban et Ruby avaient tout fait pour casser des couples… et qu’ils étaient rarement loin lorsqu’il se passait quelque chose. La scène avec Nicole et Carl était parlante…

- DOOOONC, pour le dernier vote… Je vous demanderai de DEMASQUER ces imposteurs ! Vous ne saurez jamais qui ils sont, mais si vous votez en masse pour le couple qui vous a paru le plus VRAI et le plus SOUDE durant toute l’émission, alors vous pourrez avoir un élément de réponse… Huhu… Réfléchissez bien ! Vous ne voudriez tout de même pas que des imposteurs gagnent l’émission, n’est-ce pas ? Alors saisissez-vous de vos portables et envoyez 1 pour Sei et Chloe, et 2 pour Alban et Ruby ! Le couple qui aura le plus de votes sera couronné couple ultime de l’île de la destruction ! Vous avez cinq minutes !

Derrière eux, un écran immense s’alluma avec le décompte de temps. Alban n’osa pas bouger. Il essayait de trouver quelque chose à dire ou à faire pour sauver cette situation. C’était impossible. On allait les démasquer. Impossible. Ruby et lui allaient perdre, juste comme ça. Il suffisait de réfléchir ne serait-ce qu’un peu pour se rendre compte du fait que Sei et Chloe n’avaient jamais essayé de détruire un autre couple. Par contre, eux…

La main de Ruby se serra contre la sienne.

- Il n’y a rien qu’on puisse faire, si ce n’est attendre, lui souffla la rouquine.

Elle avait raison, évidemment. Mais c’était tellement frustrant. Tellement…

Aller aussi loin pour perdre.

- Encore quelques secondes… 10… 9… 8… 7…

Il releva la tête, fièrement. On ne pouvait pas dire qu’ils avaient démérité pendant toute l’émission. Même s’ils perdaient, ce serait avec les honneurs. Jackie… Jackie ne pouvait tout de même pas leur en vouloir tant que ça, non ?

- 3… 2…

Réfléchis, Alban. Réfléchis. Un plan de dernière minute ? Tu es capable de le faire… Réfléchis…

- 1… ET LES VOTES SONT FINIS !

Le public explosa en applaudissements, tandis que Billy se dirigeait vers Maître Conrad, l’huissier de justice dépêché pour la finale. Avec un sourire, il attrapa l’enveloppe et l’agita devant la foule en délire.

C’était fini. Ils allaient savoir… Maintenant…

- J’ai donc enfiiin les résultats ! J’ouvre donc l’enveloppe…

Tout reposait sur ce simple bout de papier.

Il croisa les doigts et ferma les yeux. Il voulait cette victoire. Il la voulait tellement…

- Eeet… OH-EM-GE ! NOS GRANDS VAINQUEURS SONT ALBAN ET RUBY !

Il releva brusquement la tête tandis qu’un jingle de finale retentissait, et qu’une pluie de confettis tombait sur eux. Le public se leva pour les applaudir, en leur criant des trucs qu’il ne parvenait même pas à saisir. Ils avaient gagné. Ils avaient gagné ?! Impossible !

Il se tourna vers Ruby et pu voir son visage soulagé. Ils se contemplèrent quelques secondes sans rien dire puis… Alban se jeta sur elle et la prit dans ses bras pour la faire tournoyer autour de lui.

Il allait sans doute regretter ce geste qui allait lui bousiller encore plus son genou, mais qu’importe. Pour le moment, il était juste trop heureux.

***

L’euphorie de la finale avait été telle qu’Alban avait l’impression d’avoir vécu une sorte de rêve. Après la remise du trophée du « meilleur couple », Alban et Ruby avaient été séparés de Chloe et Sei pour aller se faire décrasser. On les démaquilla, et on leur rendit leurs vêtements normaux. Alban fut heureux de retrouver enfin ses chemises et ses pantalons sérieux. Billy vint d’ailleurs les féliciter avec un clin d’œil, puis leur annonça qu’un hélicoptère les attendait sur le toit de l’immeuble, et qu’ils pourraient repartir d’ici une poignée de minutes. Il les accompagna donc jusqu’au toit, où Chloe et Sei se tenaient l’un à côté de l’autre, silencieux.

La vue de ces deux-là lui serra le cœur. Alban se sentait coupable. Non seulement ils avaient trahi leur confiance, mais en plus, ils avaient gagné à leur place. Ce devait être un double coup dur pour eux. Ne sachant pas trop quoi dire, il fit un pas vers Chloe et s’immobilisa. Il avait envie de s’excuser, il était vrai, mais… il n’avait pas le droit d’en parler… on le leur avait interdit.

La blonde remarqua cependant sa présence et, se parant d’un sourire, elle trottina vers eux. Alban remarqua qu’elle ne souriait pas aussi naturellement qu’avant. Elle leur en voulait… C’était clair…

- Chloe, je- commença-t-il
- Alban, Ruby, je suis désolée.

Le Voltali s’arrêta en plein milieu de sa phrase, les yeux plein d’incompréhensions. Pourquoi… pourquoi s’excusait-elle ?

- Je… je n’avais pas le droit de vous le dire plus tôt mais… Sei et moi on n’est pas vraiment ensemble. On a été recrutés pour détruire des couples et faire semblant d’en être un, pour ajouter un peu de piment à l’émission. Je pensais que ça n’allait pas nous causer tant de problèmes que ça, mais… j’ai fini par m’attacher à vous deux, et je suis sincèrement désolée de vous avoir causé du tort… Vous… vous êtes mignons, ensemble. Je ne voulais pas vous faire du mal, vous savez ?

Elle leva une petite mine vers eux, et Alban mit quelques secondes à comprendre. Il n’y avait pas eu qu’un seul couple factice… mais deux…

Et là, le soulagement. Alban n’avait rien brisé. Il ne leur avait pas fait de mal. Il…

Il éclata de rire. Il n’avait pas le droit de révéler quoi que ce soit à Chloe, mais il se sentait juste… terriblement soulagé.

- C’est… c’est rien Chloe, ne t’en fais pas. Vraiment, n’y pense plus, d’accord ? On est… cool, ok ?
- Vr-vraiment ? Oh mon dieu, je suis si soulagée…

La blonde éclata de rire avec lui, et Sei les rejoignit en posant sa main sur l’épaule de Chloe.

- En réalité je… Enfin je suis lesbienne, et Sei n’a pas envie de se mettre en couple avec qui que ce soit pour le moment. Du coup, quand on nous a proposé, on a accepté sans trop de problèmes… Ce n’était pas compliqué de simuler parce qu’on s’entend très bien tous les deux, mais il y a plein de trucs qu’on n’a pas pu faire. C’est sûrement pour ça que le public nous a démasqués. Oh et tant que j’y suis… Notre couverture était fausse, également. On est tous les deux en école de mathématiques avancés… On veut travailler dans l’aéronautique, tu vois… On a été obligé de se faire passer pour plus stupides qu’on ne l’est mais… en réalité, on vient d’un autre monde, aha.

Wow. Là, Alban tombait des nues. Ce dénouement était tellement inattendu… Ils avaient tellement bien joué leur couverture. Même si Alban les avait trouvés bien plus sérieux sur la fin, il n’aurait jamais imaginé tout ça…

- Et sur mon temps libre je suis un peu stratège Pokémon aussi. J’ai quelques badges à mon actif, tu sais ? Enfin bon… J’espère qu’on pourra garder contact en tout cas. Je crois qu’il faut qu’on y aille… Prenez soin de vous deux, ok ?

Elle déposa un baiser sur chacune des joues d’Alban, puis en fit de même avec Ruby.

- Je… ouais… prenez soin de vous également, lui répondit maladroitement Alban, les joues encore rouges.

Décidément. Chloe était pleine de surprises. Il agita donc la main tandis qu’elle les saluait, puis regarda leur hélicoptère décoller. Derrière eux, Billy se rapprocha et leva un pouce en l’air pour leur signifier qu’ils avaient bien bossé. Alors, ils montèrent tous les trois dans l’hélicoptère… direction… Lansat !

Installé à côté de la rousse, Alban lui posa une main sur l’épaule. Ils ne pouvaient plus vraiment se faire de baisers sur les joues. Ni se prendre dans les bras l’un de l’autre. Dès maintenant… c’était retour à la normale. Néanmoins, le châtain lui adressa un sourire rayonnant et rempli de tendresse…

- Prête pour rentrer ?

La dernière page d’un long chapitre venait de se tourner. Prochaine étape… Eh bien… Qui sait ?

HRP : RP Terminé
PNJisation de Ruby avec son autorisation pour finir la Mission

Sir Trouille
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Sir Trouille
est un PNJs
Modération Mission Commun

Commun
Ok, vu la taille, impossible de vous faire un post chacun, je me noie dans mes répétitions. Alors deja : Au nom du ciel, d'Arceus et de tout ce qui est pur en ce monde, pourquoi fallait-il que ça tombe sur vous deux ? Entre Alban dont les problèmes de coeur rempliraient déjà 28 manuels et Ruby dont la plume acerbe rend les actions amoureuses aussi romantiques qu'une partie de paintball...Je pensais que j'étais prêt. Je le pensais vraiment. Mais au final, non, rien au monde n'aurait pu me préparer à ÇA !
Déjà, les couples que vous avez fabriqué: y'a tellement de références que mon cerveau demande grâce à mes yeux. Je pleure, je rie, je me liquéfie, mais au moins, je peux pas contester que vous avez joué le jeu...J'ai mes 12 abominations. Ensuite...COMMENT T'AS PU RAMENER CETTE SIDÉRELLA PSYCHOPATHE, RUBY ? Rien que sa présence garantissait moults catastrophes (Comme si le duo n'en avait pas assez sur les bras)
Et les épreuves commencent ...et c'est encore plus terrible. Alban qui enduit le corps de sublimes jeunes filles de monoi (Max va en faire une crise de nerfs) avant de les transformer en Barpaus panés, la chambre intime, le coup de l'Ecureuil, le repas avec les deux richards, la chasse aux Caninos, la nuit menottée (J'suis sûr que Ruby a déjà l'habitude avec Orren), la fouille de maillots de bains (ONE PUNCH PYROLI !), le petit passage mode Comédie Musicale, la battle que vous réussissez à caler dans une émission de télé-réalité, les slips léopards (Celui d'Alban était-il moulant ?) pour un parcours du combattant,  le ménage en tango eeeeeet la confrontation finale s'effondre parce qu'il n'a plus de souffle. Ah et la révélation finale du rôle de Chloé est bien amené, j'avais pas capté jusqu'au moment fatidique ! xD
On a droit à tous les clichés télévisuelles imaginables et à toutes les situations les plus tordues et embarrassantes...J'aurais presque pitié de vos persos (Même si ça m'empêche pas de continuer à lire). Le plus drôle étant les tentatives du duo pour éviter le pire à chaque fois, au risque que ça leur retombe dessus. Et vu le sadisme des narrateurs, ça manque rarement de le faire !
Pour les PNJs, on a une ribambelle de cas sociaux, Billy (Oh-em-gé !) en tête, qui sont absolument merveilleux. On a à la fois envie de les tuer et de les garder le plus longtemps possible en vie pour nous divertir. Chloe est même cute, par rapport au reste de cette bande d'attardés, complétement cinglés. J'avais vraiment l'impression de regarder une émission de télé-réalité (Ou l'idée que je m'en fais, en tout cas)
Les Pokémons sont mis à contribution (Qui a dit ''sauve vos fesses 95% du temps'' ?), aussi bien dans les temps morts que dans les moments d'épreuves. Vous avez probablement épluchés le dictionnaire des fantasmes tordues et des situations gênantes, donc je ne vois pas trop ce que je pourrais vous reprocher...C'est glorieux du début à la fin.

Quelques petites commentaires:

-Alban qui parle deux fois de sa blessure comme s'il ne l'avait jamais fait par exemple, je trouve ça un peu incohérent.
-J'aurais aimé une nuit entre vous deux, hors chambre privée, pour voir ce que ça donnerait.

Mentions honorables :

-''Il avait à peu près autant de points communs avec Orren que Jackie en avait avec une femme. ''

-''Son âme lui a-t-elle été arrachée ? Parce que c’est bien connu que les roux n’ont pas d’â-#PAF# ''

-''Demain, à chaque fois que vous entendrez le mot « ECUREUIL », les filles devront se jeter dans les bras du partenaire masculin LE PLUS PROCHE D’ELLES et ne plus avoir les pieds qui touchent le sol ! ''

-''Tout va bien… lui murmura-t-il avec une voix caressante qui lui donnait plus des airs de prédateur sexuel à la sortie d’une école maternelle qu’autre chose. ''

-''C'était un peu beaucoup contre les droits de l'homme, ça. ''

-''Se faire palper par des donzelles, c'est pas si ma-- *redémarrage de narrateur_shooté.exe* '

-''Mais si le silence est d'or, casser les cojones d'autrui est de diamant, visiblement ''

-''Mon grand ? Peux-tu utiliser Psyko pour fixer ces pagnes et les éviter de voler au vent lorsqu’on fait des mouvements ? ''

Pas de récompense à cause du hors-délai, du coup...Bien dommage, quand même !

Ruby
Note inférieure, car la mission n'a pas été conclue. Sinon, ça aurait valu ses 5 étoiles !
■■■■□ - Quatre étoiles, c'est génial ! Vous vous êtes vraiment appliqués et montrés originaux dans l'écriture et dans le déroulement ! Vous recevez 80 jetons et 20 expérience supplémentaire !

Alban
■■■■■ - Cinq étoiles : parfait ! Vous avez exploré la mission dans ses plus profonds recoins, vous avez fait de cet énoncé banal une grande épopée et l'application se ressent dans le moindre de vos rps ! Vous recevez 100 jetons, 25 expérience et un objet rare !




[Mission] L'île de la destruction [PV Ruby] [Terminé] 7z5c
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