Comment faire plus simple que cette jeune fille ? Commençons du début. Ce que vous apercevrez dans un premier temps chez cette demoiselle, outre son corps et son visage, c'est bien sa taille. Alix est loin d'être une géante, ni même, d'être dans le moyenne pour son âge. En effet, elle ne dépasse pas la mètre trente, et pour ce qui est de sa silhouette, elle n'est vraiment pas corpulente non plus. En clair, vous êtes face à une petite demoiselle à la corpulence vraiment tout sauf imposante. Son visage est d'une simplicité tant déconcertante, qu'elle se fondrait dans la masse sans soucis. Ses cheveux bruns foncés sont relativement courts, plus à l'arrière qu'à l'avant, et une frange effilée est également visible, ayant pour but de cacher son immense front qu'elle ne supporte point. Son regard, aussi froid peut-il être, se compose de doux yeux gris patinés, ainsi qu'un nez fin, rendant un tout étonnement occidental. En ce qui concerne le bas de son visage, ses lèvres sont fines, et d'un rose clair appréciable, bien que commun, et son menton, ainsi que sa mâchoire donnent une impression de forme relativement carrée, menant à des oreilles bien trop petites pour qu'elle puisse correctement les apprécier. À première vue, on pourrait se dire qu'elle a un long cou, bien qu'en vérité, ce n'est que son affligeante maigreur qui lui donne cet impression de grandeur, malgré sa petite taille. Nous ne développerons pas d'avantage son corps, car il n'y aurait que peu d'intérêt à radoter sur son impressionnante finesse physique. En revanche, même si elle a l'air physiquement faible, elle sait être mentalement forte. Ce n'est pas le genre de fille qui se laisserait démonter par une mauvaise nouvelle aussi facilement, ni cette file que l'on peut aisément blessée en lui reprochant quelque chose dans le vent. Elle sait faire abstraction de ce qu'elle trouve stupide, et sait hausser la voix quand il le faut. Malgré son jeune âge, elle développe déjà une certaine maturité dans ce qu'elle dit et ce qu'elle fait. Et quand elle doit se montrer autoritaire, même envers quelqu'un qu'elle ne connaît que peu, elle n'hésitera pas à exprimer clairement son mécontentement, outre le fait que peu de personnes pourraient la prendre au sérieux, car elle reste très jeune malgré tout. Et si vous avez l'impression que son âge ne se fait pas ressentir sur son mental, il lui arrive de penser d'une manière abstraite et juvénile. Ne lui en voulez pas, elle est jeune, elle ne sait pas vraiment comment marche encore concrètement tout ce qui fait la vie, et elle a encore à apprendre. Elle pourrait bouder pour aucune raison, et être en désaccord sur un point car elle ne connaîtrait qu'un seul aspect d'un problème. Elle n'est pas pour autant totalement manipulable, mais encore une fois, ce n'est pas le genre de personne qui chercherait l'origine d'un soucis ou qui se questionnerait sur le pourquoi du comment de quelque chose en particulier – car elle est loin de s'intéresser aux autres et problèmes généraux, par simple envie de ne pas provoquer elle-même un conflit. Non pas qu'elle soit mégalomane, mais elle a souvent l'impression que l'on parle d'elle, ou que si un problème survient, elle est en est – directement ou indirectement, d'ailleurs, la cause. Elle est donc un peu paranoïaque sur les bords, et a toujours la volonté de bien faire quand on lui assigne une tâche quelconque, mais évite de trop s'en vanter, ou s'en donner totalement le titre, pour des problèmes de confiance personnelles ; car c'est une fille qui n'a pas confiance en elle. Quand elle doit s'exprimer sur un point, elle le fait, en plein débat, elle peut tenter de l'ouvrir pour exprimer son avis, son point de vue, mais se remet toujours trop en question une fois ce dernier terminée, une dispute survenue, ou autre situation qui impliquerait une fin, houleuse ou non, d'une discussion simple ou tendue. C'est typiquement le genre de fille qui se pose toujours la question « Mais je suis sûre que ça se serait mieux passée si… » ou encore « Pourquoi est-ce-que j'ai pas plutôt dit… ».  Et pour en finir sur la confiance, elle ne l'accorde que trop facilement aux autres. Naïve et simplet comme elle est, elle pourrait se confesser au premier venu sans que cela ne regarde foncièrement la personne, sans que cela ne l'intéresse, et ce, pour une raison qui doit probablement lui échapper à elle aussi. Son rapport avec les pokémons est assez étrange. Elle ne souhaite pas les considérer comme des objets, contrairement à ce que la plupart des personnes font, mais elle ne sait pas comment entretenir une relation, dirons-nous ''amicale'' avec ces derniers. Des fois, elle y repense et se considère comme un monstre, à ne pas réussir à leur parler comme s'ils étaient ''normaux'', puis elle se dit que ça changera avec le temps, peut-être. Enfin, elle ne sait pas vraiment elle-même.

Vous voyez ce genre d'histoire absolument étonnante ? Celle d'une jeune fille s'étant fait violer par son père à l'âge de quatre ans, ou la mère mourut tôt, où elle dut finir à la rue pour survivre, où la forêt lui fit un bon nombre de cicatrices à cause de divers Balignon sauvage et autres Absol agressifs, pour finir finalement avec une haine de vengeance et de haine ? Et bien dites-vous que l'histoire de la jeune Delfort n'a absolument rien à voir avec ce genre de ''conte'' mirobolant et pourtant sordide, ou même cruel et pathétique. Non, Alix est quelqu'un de bien trop banal pour connaître ce genre de choses.

Tout commence en janvier 2003, à l'Ouest de Kalos, où les jeunes adultes Marie Delfort et Étienne Delcher se rencontrent. Naturellement, le coup de foudre les frappe, et le TopDresseur qu'était le jeune Delcher, devient éleveur aux côtés de cette Marie, avec qui il souhaite sortir, tel un adolescent en plein cursus du secondaire, qui souhaite passer sa vie avec une demoiselle. C'est de la même ampleur. Vraiment. Le peu de temps qu'il finit par passer avec elle se montre concluant, et quelques mois plus tard, après qu'ils aient finit par aller au-delà du flirt, la jeune éleveuse tomba enceinte, d'une manière accidentelle. Le fait qu'ils n'aient qu'un peu plus que la vingtaine les inquiétèrent, et pour sûr qu'elle était censée avorter. Ayant entendu qu'il s'agirait d'un garçon, ils décidèrent de l'appeler Alix, avant qu'il ne vienne au monde. Ces neuf mois furent amplis de réflexion, d'incertitude et de bonheur. Le fait d'être mère lui faisait douter de tout : de son avenir, de ce que penseraient les autres d'elle, de ce que son petit ami, penserait d'être père… Et du côté d'Étienne, ce n'était guère mieux. Bien au contraire, lui redoutait clairement l'arrivée d'un enfant. Heureusement que c'était un garçon qui allait arriver, vous imaginez ? Si une fille aurait été à prévoir, il aurait été encore plus stressé ; il se demande encore aujourd'hui pourquoi un garçon tumultueux l'aurait plus détendu qu'une gamine paisible et équilibrée. Et sans doute qu'il aurait plus insisté sur l'idée de l'avortement auprès de ce qu'il allait bientôt devoir considérer comme sa femme, à un si jeune âge…

La surprise fut de taille le jour de l'accouchement. Entourée d'infirmières, la jeune dame dût accoucher quelques semaines avant la date prévue. Cet accouchement se fit sans encombres quelconques, et la jeune fille vint au monde. La jeune fille. Oui. La surprise fut de taille pour le couple, qui se regardait dans un premier temps, étonné – quoique la mère était à la limite de faire une crise d'apoplexie plus qu'autre chose – et un énorme fou rire vint finalement égayer la salle entière. Le couple comprenait la raison de ce fou rire, bien sûr. Mais les femmes en blanches, n'ayant rien suivi de par le passé, furent étonnées, avant de rire avec eux, une bonne fois pour toute. Le fou rire passé, l'enfant nettoyé et mis dans les bras de sa mère, il fut repris par les dames de l'établissement, qui allaient s'en occuper un instant, pendant que les parents allaient devoir se questionner à nouveau sur le nom. Alix… Cela convient tout aussi bien à une fille. Gardons ce nom. C'est ce qu'ils pensèrent. Et firent sur-le-champ. La gamine garda le nom de sa mère, le père trouvant son propre nom de famille quand même bien ridicule. Il voyait déjà sa fille comme une battante, une dure à cuire. Ma foi, il la verra ainsi toute sa vie.

Finalement, les deux furent heureux d'avoir son petit bout de vie dans la leur. Bébé, elle ne pleurait que peu, chouinait de temps à autre, évidemment, mais pas à outrance pour autant. C'était loin d'être une gamine capricieuse qui cherchait à se faire entendre, ou autre. Non, elle n'avait rien d'une vilaine et houleuse petite fille. Et elle continuait de grandir, tant elle ne changeait pas vraiment. Ce qu'elle faisait ? Elle dessinait, coloriait, était dans les pattes de sa mère, comme n'importe quelle gamine, et faisait la conne avec son père. C'était bien drôle à voir, c'est bien vrai. Mais en somme, ça n'avait pas grand-chose de surprenant, loin de là. Non, c'était même plutôt banal comme quotidien. Une vie simple et lumineuse, comme l'aimait dire sa mère. Il fallut attendre qu'elle entre à l'école primaire pour qu'elle commence à se faire des amies.

La primaire ne fut pas un réel tournant pour elle, non. Elle connut simplement quelques amies à elle, elle découvrit Jeanne, Myrtille, et pleins d'autres copines avec qui elle garde encore contact aujourd'hui. Elles se prenaient le chou, s'aimaient, vivaient au gré d'une vie de passionnée pour la musique, et c'est bien suite à cela que la jeune Alix décida de se mettre à la guitare. Outre le fait qu'elle n'aimait pas vraiment traiter les pokémons comme des objets – c'est du moins l'impression qu'elle avait quand elle écoutait ses cours, elle préférait se créer des passions propres à ce qu'elle aimait voir elle, pas ce que les créatures de ses parents apprécier, pas non plus par rapport à ce qu'eux faisaient, et encore moins à ce que ses parents faisaient, non. Elle voulait vraiment trouver ce qu'elle aimait elle, et vite, elle développa un certain amour pour l'univers Rock'n Roll. Elle écouta des musiques considérées comme ''vieillottes'', mais elle prenait plaisir à écouter ces sons gras et agitateurs, ça lui donnait de l'énergie, et elle n'en trouvait pas ça moins délirant pour autant. La guitare ne fit qu'amplifier son amour pour la musique, et très vite, elle s'adonna à cette occupation, tel un hobby, d'une manière assez aléatoire. Il y avait des périodes où elle était à fond là-dedans, alors qu'en contrepartie, elle pouvait laisser sa guitare dans un coin pendant plusieurs semaines, sans y toucher, s'en souciant nullement.

Pour son entrée dans l'équivalent du secondaire, une amie à elle, Camille, qu'elle aurait pu considérer comme sa meilleure amie, l'invita à s'inscrire dans cette école dont tout le monde parlait, en deuxième année du secondaire, se trouvant sur une île peu connue : ''l'île de Lansat''. En fait, le pensionnat avait l'air d'être plus connue que l'île, c'était assez drôle, finalement, quand on y pense. L'année scolaire se passait, les notes n'étaient ni bonnes ni mauvaises, et l'intégration pour devenir TopDresseur, ce qu'elle pensait vouloir faire, car n'étant sûre de rien, et ne voulant clairement pas finir éleveuse, elle voulait voir les pokémons sous un autre angle. Elle n'eut d'autre choix de faire en sorte de s'orienter vers cette voie. Le reste ne lui plaisait pas tant, pour être honnête, et elle voulait voir comment elle pourrait développer une concrète relation, avec un pokémon, et s'il s'avère qu'une autre voie lui aurait convenu, elle prendrait cette voie. Disons surtout que ce chemin était un peu une route par défaut, pour elle. Finalement, qu'importe de tout recommencer depuis le début ? Après tout, c'était le rêve de Camille d'entrer dans cette école. Pas le sien.

Les résultats tombèrent : les deux filles passèrent leur année, et changèrent d'école. Seule Alix fut acceptée à la Pokemon Community. Pas Camille. Et pour le coup, Alix se sentait vraiment mal. Allons bon, ce n'était pas à elle d'entrer dans cette école. Et même si la chance lui souriait, elle déclina l'accord d'entrée à l'académie, décidant de rester avec son amie qu'elle n'aurait, pour le coup, pas lâcher. Le fait de ne pas faire partie de l'élite des dresseurs pokémons était loin de la déranger, et une entrée dans une école publique ne la dérangerait pas, non.

Pourquoi être restée ? Pour son amie, qu'elle appréciait, qu'elle ne voulait pas laisser seule. Pourquoi être partie ? Pour l'ambiance générale, et pour cette espèce de pouffe qui était vraiment devenue tout, sauf une amie. Le fait de "grandir" ou de se retrouver avec des gens qu'elle n'aurait sans doute jamais souhaiter rencontrer l'avait donc changer à ce point ? Un milieu social quelconque peut-il réellement influencer la mentalité, la psychologie d'une personne ? Dans tous les cas, elle n'était clairement pas devenue ce qu'elle aurait par le passé prétendu être. Et encore, si ce n'était que ça, comment dire que ça aurait pu passer ? Ne serait-ce qu'une année à tenir, afin d'éviter d'ennuyer l'administration des deux établissements... Mais les premières années sont bien connues pour être quelque peu victimisés, et la réputation, aussi étonnante soit-elle que lui avait forgée Camille la démolit. En y réfléchissant, ce n'était pas grand-chose, mais fragile comme elle l'était, c'était blessant. À quoi bon ? Elle était restée là, pour elle, pour lui rappeler qu'elle n'était pas seule, et que dans tous les cas, changer d'école n'aurait probablement rien changé... Non, en fait, elle s'en prenait suffisamment la tronche pour revenir sur son idée d'intégration de la Pokémon Community. En somme, ce comportement n'était pas tant étonnant, mais il n'en restait pour elle, malgré tout, pas moins surprenant.

L'envie est là. Et on tient, pour ne pas craquer. Ce n'est qu'un changement, finalement, à quoi bon s'inquiéter ? Les idées sont mal ordonnées, mais pourtant présentes. La voici prête à embarquer, dans le premier ferry. La voici prête à partir. Oui. Me voici prête. On casse la tirelire, on embrasse papa maman, et hop. C'est le grand départ. Ce sera si impressionnant que ça à l'avenir ? Morne et ennuyeux ? Comme mon passé ? Je vous avais prévenu : ma vie est banale. C'est vraiment mal ? Mettons un peu de classicisme dans cette tumultueuse époque. Je vais trouver ce que je veux finalement faire ?

Allez savoir. J'ai encore le temps d'y réfléchir. Non ?