DES RETROUVAILLES ATTENDUES FT; LEONIDAS La sortie avait été programmé bien plus tôt que prévu, ce qui enchantait Calliope. La pauvre jeune fille commençait un peu à en avoir marre de vivre à l'hôpital et la visite de ses parents inquiets ne faisait qu'accentuer ce sentiment désagréable. Alors, lorsque le médecin était venu dans sa chambre ce soir là, elle avait décollé de son lit, gagnant une soudaine énergie. Et pour la première fois depuis une semaine, un véritable sourire s'était dessiné sur ses lèvres. Il lui avait tardé de sortir de là, de rejoindre l'académie, de reprendre sa vie d'avant et surtout, de retrouver ses camarades. Un en particulier, d'ailleurs. C'est celui-ci qu'elle avait contacté en premier, dans l'espoir de le voir dès qu'elle poserait pied à Lansat. Calliope rentrait enfin. Ayant regagné des forces, elle pouvait profiter de l'air marin un court instant, juste avant de monter sur son embarcation. Hana était toujours avec elle, fidèle au poste. Mystik restait dans les bras dans sa dresseuse, générant un certain apaisement chez cette dernière. Sur le trajet du retour, elle repensait à ce qu'elle venait de vivre. Son départ précipité, le soutient particulier d'Idalienor, ses parents attentionnés mais un peu trop collants, la compassion de ses Pokemon, l'annonce du diagnostique possible et les examens lancés dans la foulé tout comme les traitements. Sans oublier les nombreux médecins, son professeur qui avait fait spécialement le déplacement... Il y avait eu tellement d'éléments sur une courte période. Finalement, sa pathologie évoluait. Et forcément, ce n'était pas dans le positif. Conditionnée depuis la découverte de celle-ci, Callie savait très bien qu'un jour, à moins qu'un miracle ait lieu, son état général se dégraderait. Le cancer n'était pas encore là pour autant. Pas de chimiothérapie. Pas de radiothérapie. Ils l'avaient laissé tranquille sur ça mais elle restait en étroite surveillance. Ils avaient fait un courrier à la direction, contenant apparemment les mesures à prendre en cas de problème. La faiblesse générale qu'avait ressenti Callie était en lien avec la progression de la maladie, tous étaient d'accord là-dessus. Alors, que faire ? Malheureusement, pas grand chose. A ce jour, il n'existait pas réellement de solution. La rouquine devait continuer à faire attention, c'est-à-dire d'appliquer sa crème toutes les deux heures et de se couvrir avec ses vêtements chaque parcelle de peau. D'appeler au moindre doute pour avoir des conseils. Maintenant, il faillait mettre cet évènement de côté, tourner la page pour avancer. Mais avant, elle allait devoir donner des explications. Mentir pour ceux qui ne savaient pas et donner tous les détails possible à Leo, Alban et Idalienor. Revenir là-dessus ne l'enchantait guère mais elle comprenait aussi que ses camarades étaient dans le désir d'en savoir un petit peu plus. Elle leur devait bien cela, après tout. Alors, elle s'y préparait mentalement, s'efforçant à trouver les mots justes pour ne pas choquer ou encore inquiéter davantage. Callie savait déjà que ce serait plus difficile avec Leonidas. Pourquoi ? Car elle n'arrivait pas du tout à anticiper ses réactions. Ses messages lui avaient paru tellement froids au début, l'amenant à se questionner. Et puis, il n'y avait pas que cela qui la faisait cogiter. Où en étaient-ils dans leur relation exactement ? Restait-elle la simple amie proche ou est-ce que ça avait évolué ? Avec tout cela, elle s'était perdue et restait dans l'incapacité à répondre à ses questionnements. Une chose était sûre, pourtant... C'est que ce baiser lui avait paru tellement vrai. Assise, boisson chaude à la main, elle parcourait son iPok et regardait de nouveau sa conversation avec le blond. Elle retombait de nouveau sur cette photo qui l'avait énormément attendrit, surtout lors de cette période difficile. Il faillait remercier Cael comme il se doit pour ce présent, bien que cela ne semblait pas trop enchanter le lion, apparemment gêné. Lui qui était si confiant habituellement ! Il n'y avait pas de honte à avoir, ni même de crainte. Callie allait garder précieusement ce contenu, ne le partageant pour rien au monde. Un nouveau sourire et elle verrouillait l'écran sur cette photo qu'elle ne se lassait pas de contempler -même si Cael apparaissait en premier plan. Un dernier soupire et elle s'étirait de son fauteuil, jetant un rapide coup d'œil à l'horloge. L'heure avait bien avancé. Comme quoi, être prise dans ses pensées faisait avancer rapidement le temps. Le navire ralentissait. Un signal sonore annonçait l'arrivée à Lansat et Calliope se précipitait à la sortie, s'appuyant contre la rambarde pour pouvoir observer son entrée au port. Est-ce que Leonidas était déjà présent ? Selon son message d'hier soir, il disait être là avant. Il n'y avait pas trop de monde, ce qui lui permettait de repérer cette petite tête blonde poster contre une caisse en bois. A la vue de ce dernier, le coeur de Calliope ratait un battement. Ces habitudes là n'ont pas changé... Lorsqu'elle le distinguait, elle repensait aussitôt à la saint valentin, revoyant le moment où ils s'étaient embrassés, ce qui forcément, l'embarrassait. Devait-elle faire comme si rien ne s'était produit ? Quelle réaction avoir au moment où elle irait à son encontre... ? Elle ne savait pas quelle attitude adopter. Il avait lui-même dit qu'il avait hâte de la revoir. Pas le temps de torturer l'esprit pour ça, les passagers étaient déjà prêts à descendre. Callie restait cependant immobile, pensive. Allez, courage. Elle prenait une grande inspiration, se saisissait convenablement de la couveuse contenant un oeuf entre ses mains et avançait à son tour parmi la foule. Pandespiègle se chargeait de sa petite valise. La brise, un peu trop fraiche encore, allait caresser son visage. Et quand, enfin, son pied se posait au sol, c'était comme si un énorme poids s'envolait. Elle se sentait bien mieux. En marchant doucement, droit devant elle, la rouquine guettait Leo du regard. Ce dernier était en train de s'avancer vers elle, un peu plus loin. A chaque pas, la distance entre eux se séparait, son rythme cardiaque s'accélérait, sa respiration en devenait saccadée. Qu'est-ce qu'il lui avait manqué. Callie s'était imaginée le pire dans son lit d'hôpital et finalement, elle était parvenue à le retrouver. Laissant ses émotions la guider, elle confiait la couveuse à Hana et se accourait dans les bras de son beau lion. Désolée Leo, mais cette privation avait été trop difficile à surmonter. Nez enfuit dans son épaule, elle le serrait doucement contre elle, bien heureuse de sentir sa présence. La fragile demoiselle restait ainsi, sans dire un mot, savourant ces quelques secondes de retrouvailles en silence. Elle s'en voulait encore. Elle l'avait prévenu, certes, mais leur échange n'avait été que superficiel. Il ne connaissait pas les détails de son départ. Elle s'était refusée de le faire. Mais il avait sûrement tout un tas de question. Et puis, le Phyllali n'était pas idiot, il devait savoir que son absence avait un lien avec sa pathologie. D'ailleurs, la connaissait-il vraiment, cette maladie ?Elle en doutait, car elle avait coupé court le jour où elle lui avait avoué. _ Il est si bon de te revoir... C'était sorti comme un soupir de soulagement. Les peines étaient toutes envolées à présents. Elle se redressait un peu, regardait ses yeux qu'elle pouvait à présent mieux admirer car ses lunettes n'étaient plus opaques. Deux belles lueurs ambrées qui avait aussi la charmer. Puis, elle souriait et se détachait de lui, à une distance qu'elle jugeait raisonnable. C'était devenu embrassant, comme toujours. Et même s'il lui semblait s'être un peu rapproché de lui, elle n'était pas encore totalement sûre de ce qu'ils formaient. _ Regagnons-nous directement le bus ou préfères-tu te poser quelque part ? |
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DES RETROUVAILLES ATTENDUES FT; LEONIDAS Calliope n'était pas sûre d'une chose : c'était de sa liaison avec le blond. Ce départ précipité et le peu d'échange qu'ils avaient eu le temps de son hospitalisation ne l'avaient pas aidé. La dernière fois qu'ils s'étaient véritablement entretenus, c'était à la Saint-Valentin, là où après un moment plutôt cocasse, il était venu chercher les lèvres de la rouquine pour échanger un baiser empli de fougue. Puis après, plus rien... La reprise des cours et la gène mutuelle y étaient pour quelque chose aussi. Mais là, ils se retrouvaient enfin, laissant planer un doute dans l'esprit de la jeune fille qui n'osait pas faire plus que de se jeter dans ses bras. Et la réception avait été positive puisque le blond ne s'était pas privé pour la serrer doucement contre lui. Au moins, l'attente de ces retrouvailles étaient partagées. Mais quelque chose la bloquait encore. Elle attendait juste le petit signe, celui qui pouvait lui donner la permission d'aller plus loin. Par crainte de faire un faux pas, la demoiselle avait préféré en faire un en arrière pour retrouver une distance qu'elle jugeait adéquate. Juste après avoir prit le temps de toucher son corps dans une étreinte, d'observer son regard ambré pénétrant, et de respirer son parfum enivrant. Bref, de retrouver toutes ces sensations qui lui permettait de caractériser Leonidas, d'en faire un être parfaitement unique et désirable. Callie l'avait questionné sur ses attentes, quant à savoir s'il préférait se poser dans un endroit calme ou de rentrer tranquillement vers l'académie. La réponse avait été différente. Surprenante, aussi, puisqu'elle ne s'y attendait absolument pas. L'écart à peine creusé entre eux se comblait par un rapprochement furtif. La pression en bas de son dos amenait la jeune fille à se rapprocher de nouveau du garçon qui laissait échapper une phrase qui lui paraissait être dénudée de sens. Finir ? C'est-à-dire ... ? Tu es si naïve, Calliope, pestait son esprit. Très vite, la rouquine comprenait le sens de ses propos au moment même où il écartait quelques unes de ses mèche de cheveux. Son regard velouté était en train de la détailler. Callie ne pouvait empêcher ses joues de s'empourprer d'une coloration rosée. Elle se sentait menacée, prête à être dévorée. Elle l'avait manqué. Voilà sa déclaration. Une déclaration qui faisait écho dans son âme. Une déclaration peut-être maladroite pour lui mais juste parfaite pour la rouquine qui succombait totalement. Elle se sentait présente dans le coeur de Leo. Elle avait enfin prit une place importe, veillant de jour en jour à gagner du terrain dans celui-ci. Le baiser ne venait que sceller ce à quoi elle aspirait depuis plusieurs mois déjà : il officialisait enfin ce qu'ils étaient devenus, soit un couple. Elle ne pouvait espérer mieux de sa part. Le blond s'était vraiment ouvert à elle, l'évènement à la Saint-Valentin n'était pas un leurre ! Le tout était de savoir si elle n'était pas en train de rêver car, là, actuellement, elle se sentait flotter. C'est la sensation que lui donnait ce baiser auquel elle répondait positivement, bien évidement. Un contact chaud (et humide #paf) qui l'amenait à détendre tous ses muscles et à laisser son cœur envahir sa poitrine d'un chant mélodieux. Un baiser divergent à tous les autres, notamment de celui qui remontait de quelques semaines déjà. La passion était bien là, mais la fougue avait diminué. Tous les sens de Callie était en émoi, un véritable délice. L'espace de cet instant, plus rien n'existait. La rouquine en avait même oublié ses Pokemon qui la suivaient. Hana, gênée, avait détourné le regard contrairement à Ephraim qui les fixait bouche bée. Malheureusement, toute bonne chose avait une fin. La séparation restait cependant douce. Il y eut un court silence et Calliope en profitait pour se remettre de ses émotions mais aussi pour reprendre son souffle. Elle levait les yeux vers le blond au sourire triomphant, abordant ensuite cet air charmeur qui lui collait si bien à la peau. Un soupire de la part de la jeune fille, non pas d'exaspération mais plutôt de soulagement et elle lui souriait à son tour. Voilà qui avait le mérite d'éclaircir davantage son questionnement. Leonidas n'était donc pas resté sur un simple baiser à la demande d'un camarade. Celui-ci était bien plus, et de toute évidence, il faisait part de ses propres sentiments amoureux vis à vis de la jeune fille. Un sentiment enfin partagé. Elle ne pouvait être que comblée. Elle qui avait été si maladroite tout en étant courageuse, en faisant en sorte de l'accompagner, de lui laisser du temps et même de se refuser de continuer de le conquérir, par crainte de le perdre aussi en tant qu'ami. Et il était là, juste en face, l'ayant tout juste embrassé. La rouquine ne pouvait rêver mieux. Ni même espérer un meilleur retour sur l'île. Leo était présent, c'est tout ce qui comptait maintenant. _ D'accord, merci. répondait-elle, encore toute émoustillée par leur baiser. Ephraim semble bien s'en sortir. Dans la précipitation, je n'ai pris qu'une seule valise. Ca devrait donc aller pour lui. De toute façon, le Pandespiègle comptait bien garder ce qu'il avait, pas prêt à se laisser doubler par un beau gosse à la tête d'ange. Il serrait d'ailleurs la poignée fermement, bombant le torse afin de prouver qu'il avait encore pas mal de réserve. Levant les yeux vers le ciel, Callie l'ignorait et poursuivait. Par contre, ce que tient Hana te revient. C'est un cadeau de ma part. Pour m'excuser d'être partie. Je me doute à quel point ça a du être... Difficile. Difficile de revivre ça. Mais pas besoin de le préciser. Cela ne ferait qu'ouvrir une blessure déjà -presque- refermée. De toute évidence, Leo savait très bien où Calliope voulait en venir. Elle projetait bien évidemment cet évènement avec le départ d'Estelle. Sauf que ce n'était pas totalement comparable. Car consciente de cela, Callie avait averti son lion. En donnant peu de détail, certes, mais suffisamment pour qu'il se sente rassuré, qu'il sache où elle se trouvait. Du moins, c'est ce qu'elle avait pu croire. Finalement, peut-être que ça n'avait pas suffit, expliquant alors la froideur des messages. La demoiselle n'en était pas sûre. Mais de toute évidence, c'était à elle de demander pardon. Enfin, s'il désirait en savoir davantage, c'était à lui de poser les questions. Jamais elle n'irait tout lui raconter. Ou du moins, pas dans le détails. Subtile ? Par vraiment. C'était surtout pour le protéger, d'une certaine manière. _ C'est un futur Sabelette. Il provient de la pension de mes parents. Je leur avais demandé il y a un moment déjà... Et comme j'ai eu l'occasion de les revoir, ils ont pu me le confier, malgré les circonstances. J'espère qu'il pourra se montrer utile dans tes prochaines fouilles. Mais avant, il va falloir bien s'en occuper. Et bien évidemment, je suis disponible pour t'épauler dans cette tâche. Explication donnée, un large sourire illuminait le visage tout joyeux de la préfète des bleues et Hana donnait la couveuse à sa dresseuse qui tenait tout particulièrement les remettre en mains propres au garçon. Un geste bien particulier. Ensuite, les adolescents repartaient tranquillement vers le bus, marchant l'un à côté de l'autre. La présence du lion mettait étrangement mal à l'aise Callie, sûrement parce que ce dernier avait un regard assez "insistant" dans sa direction. Il attendait... Quoi ? Des informations, bien entendu. Mais Callie n'en avait pas le courage, pas pour en parler directement sans qu'on la convie à le faire. (Des empotés, je vous l'dis !) Elle n'appréciait pas étaler ses problèmes sans que quelqu'un s'y intéresse de façon direct. Pour elle, se plaindre ne faisait pas parti de ses habitudes. Et Leonidas ne connaissait pas tous les détails. Alors, que faire ? Reprendre depuis le début ? Peut-être. _ Comme tu te doutes, la maladie a évolué. se lançait-elle, la tête penchée sur ses pieds. Les examens restent cependant positifs dans le sens où cette évolution n'est pas très conséquente. Ils m'ont quand même dit de faire un peu plus attention. Mais... Sa voix commençait à dérailler, la crainte la submergeant sans qu'elle puisse y faire quelque chose. Les mots s'enchainaient naturellement, sans même prendre le temps de réfléchir à ceux qu'elle devait employer. J-J-ai peur... Peur de tout perdre du jour au lendemain. Pire. D'avoir fait tout cela pour rien, pour te rendre triste, encore une fois. Je n'aurais peut-être jamais du m'attacher autant à toi... Voilà des propos qui ne ressemblaient pas du tout à la jeune fille, elle qui, d'habitude, avait toujours le sourire, qu'importe les circonstances. Mais la situation était un peu plus grave et positiver sur des choses qui la concernaient était difficile, surtout quand le pronostic n'était pas à son avantage. Elle savait bien, qu'un jour, elle allait s'éteindre. C'était une éventualité à ne pas prendre à la légère, même si son professeur ne cessait de la rassurer, car sa maladie était une variante. La plupart ne passait pas le cap des 17 ans et elle en avait 18. Malgré tout, elle n'arrêtait pas de s'imaginer le pire. Et pourtant, elle ne regrettait pas ses choix. Pas totalement. Car elle avait eu le bonheur de gouter au plaisir, celui de se retrouver dans les bras de l'être aimé, de le contempler et de l'embrasser. [Don de l'oeuf de Sabelette] |
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DES RETROUVAILLES ATTENDUES FT; LEONIDAS Front contre front. Qu'est-ce qu'elle appréciait cette position. Celle d'avoir le sentiment d'être enfermée quelque part, de n'appartenir qu'à un seul être. De pouvoir contempler son regard -bien qu'encore dissimulé- avec passion, détaillant chacune des teintes et des formes de sa pupille pour finir par s'y perdre définitivement. Envoutée, c'était le mot. Calliope l'était totalement. Et tout se suivait ; chaque parcelle de son corps réagissait : Son rythme cardiaque avait forcément augmenté mais avec l'habitude, elle avait la capacité de l'ignorer. Les poils de ses avant-bras s'étaient redressés brusquement, d'un frisson nommé désir. Le contact si proche, une main sur sa hanche pour la faire prisonnière la faisait frémir. Il n'y avait pas de crainte à avoir, elle n'allait pas s'enfuir. Le regard qu'ils avaient l'un envers l'autre en disait long, inutile de s'exprimer avec le mot, le corps faisait tout le travail. Jamais Calliope n'avait ressentit cela avec autant d'intensité. Peut-être parce que d'autres circonstances -ici son hospitalisation- rentraient en jeu. Mais aussi parce qu'elle se sentait soulagée. Les derniers doutes étaient levés à présent mais elle rappelait sans vraiment le vouloir des mauvais souvenir à son interlocuteur. Elle l'avait senti se crisper légèrement. Mais elle ne lui en tenait pas rigueur. Elle aurait mieux fait de ne pas remettre cela sur le tapis. Mais sa spontanéité naturelle lui faisait encore défaut. Ne cherchant pas à rattraper le coup, au risque de davantage s'enfoncer, la rouquine offrait son présent en espérant gommer le peu de pensées négatives qui avaient du s'incruster dans l'esprit du blond. La prochaine fois, elle ferait un peu plus attention. Elle n'aurait pas du ... ? Si, elle le devait. Pour plusieurs raisons. Notamment s'excuser et faire plaisir. Et pour montrer qu'elle était différente. Qu'elle s'en voulait... Alors, pour chasser une bonne fois pour toutes ces mauvais souvenirs, Calliope pressait la couveuse contre le garçon. La concentration de ce dernier devait revenir sur l'œuf et non pas vers quelque chose qui lui était inaccessible à présent. Un Sabelette. Un choix astucieux selon elle... Alors, la préfète guettait la réaction du blond du coin de l'oeil. Un vrai sourire dessinait son visage. Et comme par hasard, il arrivait à mettre la rouquine en difficulté. Leur... enfant ? La demoiselle le regardait avec de grands yeux pour voir s'il était sérieux. Oui, elle était surprise. Venant de Leo, elle ne s'y était pas vraiment attendu. Pourquoi est-ce que ce détail lui avait traversé l'esprit exactement ? Peu sûre de comment réagir, Callie se contentait de sourire en hochant timidement la tête de façon positive. Et forcément, elle s'imaginait un futur soudain avec le garçon. Eux deux, vieillissant et devenant des adultes responsables avec une ribambelle de chérubin. Heureusement, Leonidas riait pile à cet instant, permettant à la demoiselle de suivre le mouvement et de fuir la gêne occasionnée. Une situation gênante évitée, une ! Du moins, en partie... Prenant la direction de l'arrêt de bus, Calliope avait bien ressenti le regard pesant du blond dans sa direction. Il voulait des informations... Et elle hésitait encore à lui fournir. Et pourtant, elle en mourrait d'envie. Elle appréhendait juste sa réaction. Prenant un peu plus confiance en elle, la rouquine déliait sa langue sans pour autant adresser un regard un son interlocuteur. Cette fois-ci, elle ne voulait pas surveiller sa réaction. Cette fois-ci, elle réfléchissait à chacun de ses mots, lourds de signification. Cette fois-ci, elle évoquait ses craintes réelles... La cadence ralentissait au fur et à mesure que Calliope s'exprimait et elle se refusait toujours de regarder Leonidas. Elle savait juste qu'il était en train de l'observer en soupirant. Elle n'y prêtait pas d'attention et continuait... Malgré des propos si négatifs, au fond d'elle, la demoiselle pensait le contraire. Elle avait juste besoin d'un rappel. Sa rencontre avec Leo, elle ne la regrettait pas. Les amis qu'elle s'était fait à l'académie, elle en avait toujours rêvé. Etre enfin elle-même, vivre sa vie à cent pour cent, malgré la fatalité de son destin. Car chaque vie est précieuse. Chaque jour l'est tout autant. Elle était passée par tout un tas de sentiments qui faisaient d'elle ce qu'elle était à présent. Une personne pleine de vie, ayant des objectifs et des envies. Et à côté de ça, tout ce qu'elle avait bâti pouvait s'écrouler, tel un château de carte non épargné par la brise. A présent, Callie s'imaginait la réaction des êtres qui lui étaient chers si elle disparaissait. Ils seraient forcément triste. Et c'est ce qu'elle redoutait. Car elle ne voulait pas que l'on s'en souvienne ainsi. Elle préférait les voir sourire en pensant à elle. Sa tirade émotive eut à peine le temps de se terminer que le garçon allait attraper ses mains, stoppant ainsi toute progression. Ce geste, pourtant si simple, avait eu le don de la calmer un petit peu et de se ressaisir. Aussitôt, ses iris croisaient celles de Leo et elle comprenait presque immédiatement ce qu'elles étaient en train de lui transmettre. Callie pouvait ressentir la tristesse dans son regard mais il y avait autre chose... Elle laissait ensuite ses doigts glisser le long des siens et se fermer comme ses compères sur cette main plus grande que la sienne. C'était automatique, comme si ils l'avaient toujours fait. Sa voix résonnait dans l'esprit de Calliope, l'amenant à réfléchir. Une réflexion de courte durée, forcément, car il y avait bien quelque chose qu'elle retenait dans cette réponse : il l'aimait. Ca pouvait paraitre stupide mais c'était bien la première fois qu'elle l'entendait. Son coeur avait fait un bon dans sa poitrine et sa respiration s'emballait. Avait-elle bien entendu ? Oui. Il est amoureux. Second bon. Callie ne savait plus où elle se trouvait et ce qu'elle faisait. Elle ne le quittait plus des yeux. Pour réponse, ses mains se serraient doucement sur la sienne. Elle buvait ses paroles. Il l'avait convaincu. A sa place, elle aurait fait probablement la même chose. Tu n'es peu être pas un bon orateur Leonidas Blackhart, mais tes propos ont un très grand impact sur notre petite rouquine. Après cela, la préfète affichait un sourire timide et ne donnait pas de suite. Les deux adolescents reprenaient la route, encore une main dans l'autre. Et alors qu'elle pensait qu'il avait terminé, Leo reprenait. _ Crois en mon expérience... Regarder en arrière et se poser ce genre de question n'arrange rien... Ils étaient proche de l'arrêt à présent. Callie savait pertinemment où il voulait en venir. Elle avait soutenu le moral du blond comme elle avait pu, à ce moment là. Au moins, il savait en tirer les leçons. Il serrait sa poigne, et elle redressait la tête, intriguée alors qu'ils venaient juste de s'arrêter. Leo venait de se retourner, affichant un énorme sourire. Profitons un maximum. D’accord ? Callie acquiesçait simplement. Le bus était arrivé et ne lui permettait pas de poursuivre immédiatement leur conversation. Quand les portes s'ouvraient, elle grimpait à l'intérieur et guettait les premières places qui pouvaient lui convenir. Etant donné qu'il y avait peu de monde, il y avait du choix. La rouquine se dirigeait plus vers le fond et s'installait. Pandespiègle allait bazarder la valise de sa dresseuse dans un coin, juste devant, et se postait sur le siège d'à côté, les bras croisés. Par moment, il se relevait pour épier les amoureux mais Hana le rappelait à l'ordre. Assise à côté de Leonidas, près de la fenêtre, la rouquine contemplait rapidement le paysage qui défilait sous ses yeux. Sa main était toujours liée à celle du blond, elle l'avait retrouvée à l'instant même où le bus avait démarré. La couveuse était sur les genoux du garçon. Callie l'observait d'un oeil attentif, en ce demandant combien de temps il allait mettre pour éclore. Revenait ensuite dans son esprit les propos que le garçon avait eu tout à l'heure. Leur enfant. Elle se redressait doucement, plaquant son dos contre le dossier. Ses yeux allaient ensuite se poser sur le blond qui regardait devant lui, lui permettant de voir son visage de profil. Elle imaginait encore Leo avec sa carrure de père aimant. Dès qu'il remarquait qu'elle l'observait, Callie souriait et allait se lover contre l'épaule et une partie de son torse. Relevant doucement son visage, son nez arrivait juste en dessous du menton du jeune homme et sa bouche sur son cou. Son souffle allait d'ailleurs le chatouiller. Ses lèvres finissaient par embrasser cette zone sensible. _ Merci, Leo. Merci de la laisser s'imaginer un futur avec toi. |
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