De manière générale, John est un jeune homme dans les normes. D’une taille relativement supérieure à la moyenne –environ un mètre quatre-vingt-trois-, il pèse précisément soixante-dix-neuf kilogrammes tout mouillé. Ce faible poids, qui lui confère un physique longiligne et une allure souple, est l’aboutissement de longs mois de remise en forme après la catastrophe de Poivressel.


Souvent pris par le travail, il arbore une coupe en brosse, qui mêle l’utile à l’agréable, même si elle est le plus souvent recouverte par une casquette de baseball délavée ou par un large bonnet, selon la saison. Il a de grands yeux noisette, qui pétillent encore de la fougue de la jeunesse, et tout son être respire l’envie d’aventure qui l’a poussé à quitter son foyer. Son nez aquilin, comme sa bouche, sont somme toute relativement banals, quoique cette dernière soit le plus souvent ornée d’un sourire plein d’optimisme.
Sa tenue s’est formée tout naturellement au fil des années, tant sa passion le contraignait. Il porte aujourd’hui un T-shirt quasiment tous les jours, sur lequel il endosse une chemise en coton de teinte foncée –souvent marron, ça a l’avantage de ne pas être salissant- ou un sweatshirt tout ce qu’il y a de plus banal.
L’ensemble est complété par un pantalon cargo beige et une paire de rangers qu’il s’est procuré quelques années auparavant dans un surplus militaire.
John s’autorise parfois une touche de fantaisie à travers sa sobriété en portant une fine lanière de cuir en bracelet, voire –ô joie- des lunettes de soleil qui viendraient accentuer son sourire éclatant.


Son visage adhère parfaitement à sa personnalité : ayant surmonté depuis longtemps les difficultés qu’il a pu rencontrer durant sa scolarité, tout son mental s’organise autour d’un mot, clé de voûte de sa psychologie : l’optimisme. C’est ce même optimisme qui l’a guidé à travers ses voyages, cet optimisme qui l’a conduit à se livrer tout entier à sa passion et plus récemment, c’est cet optimisme qui l’a aidé à se reconstruire.
Souriant, poli, toujours avenant, il en serait presque le gendre parfait. Il se contente du peu de ressources que son travail lui octroie pour profiter pleinement de la vie. On aurait pu dire que John vivait d’amour et d’eau fraiche. L’amour qu’il partageait avec ses Pokémons, tout d’abord, mais aussi un amour plus vaste, qui se résumerait plus à une absence d’antipathie, d’envie quelconque de faire du mal.

Il est des enfants qui, dès leur naissance, ont un but dans la vie. Que ce soit une entreprise familiale à reprendre, une grande carrière qui les attend, ou simplement agrandir une heureuse famille, qu’importe. Ce n’était pas le cas de John.
Fruit d’un accident de jeunesse, il était né d’un père pompier et d’une mère infirmière dans la banlieue de Mérouville, à l’ouest de la région de Hoenn. Les deux adultes devaient travailler dur pour leur survie, et celle de leur enfant, qu’ils avaient appris à aimer, malgré le fardeau qu’il représentait. En conséquence, ils n’eurent pas une minute à consacrer à l’éduction de leur enfant. Celui-ci alla en cour dans un établissement miteux et mal famé. Il était la cible constante des moqueries des autres enfants, tout autant délaissés par leurs parents, mais aux intentions plus belliqueuse.

Au milieu de la tempête que fut sa rude scolarité, il se noua d’amitié avec Romane, une jeune fille d’un an son ainée aux cheveux incandescents qui le pris sous son aile. Les deux enfants restaient la majorité du temps collés l’un à l’autre, car les affres de la vie en société n’avaient pas épargné Romane non plus.


Pour oublier leurs problèmes quotidiens, les deux enfants prirent l’habitude d’aller admirer des concours de Pokémons. Ce fut là-bas que John découvrit sa passion pour la photographie. Ils cotisèrent pendant plusieurs mois avant de pouvoir enfin s’offrir l’objet de leur désir, un petit appareil compact obtenu d’occasion pour une somme modique. Dès lors, ils ne le quittèrent plus, passant leurs week-ends à pourchasser les Nirondelles à travers les rues. Une créature en particulier attirait leur attention : un Lineon qui vivait dans leur quartier, et qui avait pris l’habitude de piocher dans la gamelle qu’ils laissaient à son attention devant leurs portes respectives.
Ils le photographiaient partout, tout le temps. Et quelle ne fut pas leur surprise quand ils découvrirent que leur ami avait mis bas ! Au fond d’une ruelle, dans un grand carton abandonné, ils découvrirent une portée de Zigzatons, qui grandirent avec eux. Les petits Pokémons les avaient adoptés, ils ne s’effarouchaient plus en les voyant arriver et les suivaient partout où ils allaient. Un en particulier attira l’attention de John, un mâle un peu plus grand que ses congénères, qu’ils avaient surnommé Randy, et qui semblait s’être pris d’affection pour John, à un tel point que lorsque celui-ci partit en internat à ses quinze ans, il l’y suivit.


L’internat était un autre monde pour John, avec des élèves accueillants et chaleureux, et des professeurs concernés par la réussite de leurs élèves. Il décrocha à ses seize ans un mi-temps de serveur dans une supérette, un complément qui lui permit de développer sa passion pour la photographie. Un an plus tard, Randy sur son épaule, un appareil compact en bandoulière, il se mit à parcourir Hoenn de long en large à la recherche de modèles intéressants. A la fin de sa scolarité, sa meilleure amie lui annonça une grande nouvelle : pour elle aussi, le vent avait tourné, et elle avait été acceptée dans une école de médecine, ce qui lui promettait une carrière fructueuse. Malheureusement, la distance et le temps que nécessitaient les études eurent raison de sa relation avec John, et durant plusieurs années, ils ne se parlèrent plus.


John, ayant pris conscience de son désir de faire carrière dans la photographie, décida de prendre une année sabbatique afin de s’y consacrer pleinement. Ses maigres économies en poche, il prit le chemin de Nénucrique. Celui-ci s’annonçait long et laborieux. Tout d’abord, à Lavandia, John se fit voler son vélo après s’être assoupi sur un banc public. La traversée de la région devenait quasiment impossible sans ce dernier, et le jeune homme fut forcé de travailler durant deux semaines en tant que plongeur dans un petit fast-food afin de s’en payer un nouveau. C’était l’été, et le soleil tapait dans son crâne comme autant de coups de pilon tandis qu’un vent chaud balayait les rues, soulevant des quantités phénoménales de poussière sur son passage. Les conditions affreuses de ce travail prenant lui permirent de se lier d’amitié avec Adrien Weiss, un jeune étudiant qui travaillait dur pour nourrir sa sœur cadette.
Adrien ne pouvait malheureusement pas le suivre dans sa folle aventure, aussi les deux amis se quittèrent avec la promesse de se revoir une fois que l’un aurait accompli son rêve de voyage, et que l’autre aurait réussi à s’échapper de la misère qui le tenaillait. John repris la route de Nenucrique, dans un voyage qui se passait sans encombre, avec seulement les arbres qui défilaient au fur et à mesure que le ruban de route sur lequel il avançait inexorablement se déroulait devant ses yeux. Sa journée type commençait tôt le matin, car il voulait parcourir un bout de chemin avant le zénith, quand la canicule rendait tout trajet impossible. Il s’arrêtait alors de midi à quinze heures, pour partager du bon temps avec Randy, puis enfourchait à nouveau son vélo jusqu’à ce que la nuit tombe, ou qu’un abri providentiel s’offre à sa vue. Encore et encore, tout du moins jusqu’à ce qu’il débarque à Cimetronelle. Quand les arbres se sont brusquement estompés pour laisser place à la clairière qui abritait cette ville, il en était tombé amoureux. Lui qui avait grandi dans le bitume et les bruits de foule, cet univers entièrement nouveau ne pouvait que le sidérer.


Ce fût la première étape qu’il décida sciemment d’imposer à son voyage. Voir le cœur des habitants battre à l’unisson avec la nature, dans un rythme lent et serein, le convainquit de rester sur place, au moins pour quelques temps. Il se croyait rêver, tant ce paradis perdu semblait irréel. Sous la lumière tamisée que les grands arbres centenaires laissaient filtrer jusqu’au village, les habitants cohabitaient avec les Pokémons comme jamais il ne l’aurait cru possible. Alors que dans sa cité natale, les dresseurs étaient vus comme de la racaille et les éleveurs comme des simplets idéalistes, ici, les enfants jouaient paisiblement avec un Roucarnage et un Airmure, tandis qu’un Granivol suivait son dresseur alors qu’il déambulait dans la rue.
John fût hébergé un mois durant dans le centre Pokémon local. Tout se passait merveilleusement bien, son Zigzaton était heureux et pouvait s’épanouir dans ce cadre idyllique. Cependant, quelque chose clochait. Une mentalité ancestrale qui habitait les habitants de ce havre de paix, qui empêchait à cet « étranger », aussi bienveillant soit-il, de pleinement s’intégrer parmi eux. Ce n’était pas flagrant, et ça n’handicapait pas John dans sa vie quotidienne, mais cela créait une ambiance pesante et désagréable, un sentiment permanent de « ne pas faire partie de la bande » qui le conduisit, au bout d’un mois, à s’en aller du petit village, non sans avoir, cependant, noué d’autres relations sincères avec les quelques habitants assez ouverts d’esprit pour le juger pour ce qu’il était.


Un brin morose, mais loin de se laisser abattre, nôtre héros continua son périple, s’aventurant cette fois le long de la route 120, afin de rejoindre –sans se hâter, toutefois- Nénucrique. La saison estivale touchait à sa fin, et la température commençait à tomber. Les cours reprenaient pour les plus jeunes, tandis que les adultes se devaient de se replonger dans leur travail, pleins d’ardeur. Les routes 120 et 121 offrirent une belle période de plat à John, avant le prochain évènement majeur de sa vie, au beau milieu de la route susdite.
Cette route toute en tours et détours était entrecoupée par de nombreux escaliers, elle devenait donc très laborieuse à franchir dès que l’on possédait un vélo. Lors d’une de ses nombreuses escales lors de son parcours, un froissement dans les hautes herbes attira l’attention de John. En effet, les Pokémons semblaient plus fréquents dans l’eau que sur terre, ici. Aussi sortit-il précautionneusement son appareil photo avant de s’approcher du fourré en question. A sa grande surprise, il vit un Capumain –Pokémon relativement rare dans cette région- se saisir de son précieux appareil avant de s’enfuir en s’accrochant de branche en branche. Retenant un cri de surprise, il s’élança à sa poursuite. Cette dernière ne paraissait jamais prendre fin, la créature s’arrêtant pour narguer John lorsqu’il était sur le point de le distancer.
Conscient que son appareil –et des centaines de photos, fruits de son labeur- risquait de disparaître à jamais, John se creusa la cervelle pendant un bon bout de temps, avant de tenter d’en revenir à une méthode simple comme bonjour.
Alors que le Capumain, tout sourire, semblait se moquer de lui, John déballa son déjeuner pour l’appâter. Cet appeau eut l’effet escompté, et le mignon diablotin –malin comme un singe, au demeurant- ne tarda pas à lui proposer d’échanger son compact appareil contre un pain bagnat thon-mayonnaise.
John reprit la route, soulagé plus qu’affamé, mais affamé tout de même. Une fois donc en bordure de Nénucrique, sa première décision fût de s’offrir un déjeuner digne de ce nom sur la terrasse d’un bistrot. Mais au beau milieu de son repas, une patte vint lui agripper la jambe, quémandant un peu de nourriture. John tendit une feuille de salade à son nouvel ami en se demandant comment il allait bien pouvoir le prénommer.


John passa deux semaines dans le ferry qui allait le mener vers Johto, à se demander quels lieux il allait bien pouvoir visiter. Il lui restait encore six mois avant de devoir reprendre ses études, et il comptait bien en profiter.
Malheureusement, avant de pouvoir voyager de nouveau, il devait s’occuper de ses obligations, qui l’avaient rattrapées. Pour le moment, ses finances étaient relativement bancale –et j’euphémise-, il se devait donc de travailler un peu, à son grand dam. Il fit donc une escale forcée d’un mois à Oliville, en tant que vendeur dans un grand magasin. Pas de secrets : un mois d’ennui, durant lequel il fit plus ample connaissance avec Huston –il avait décidé de baptiser ainsi son Capumain, en souvenir d’un acteur qu’il avait vu autrefois-. Bien qu’il ait arrêté de voler les repas de John, il se montrait toujours aussi facétieux et joueur, au contraire de Randy, dont le caractère posé s’était affirmé avec les années.
Dès la fin du mois, avec une somme rondelette en poche, il reprit la route, avec pour objectif cette fois-ci Rosalia, à quelques jours de route seulement. Après un trajet sans encombre, il débarqua dans la ville au moment opportun : en effet, à cette période de l’année, la ville célébrait un festival local, tout en couleurs et en musique. Le paradis sur terre, pour le jeune photographe.


Une fois cette étape finie, alors qu’il partait vers l’Est et les Pokémons rares du lac Colère, il reçut un coup de fil. Un premier contact avec son ancienne vie depuis six mois. Son interlocuteur était un médecin, qui, l’air inquiet, lui dit qu’il devait revenir aussitôt que possible à Mérouville, pour, selon lui, des « raisons familiales »
Sitôt dit, sitôt fait, et à peine était-il arrivé à Johto qu’il  repartait déjà vers sa région natale, cete fois-ci en se hâtant. Un ferry en direction de Poivressel lui facilita la tâche, et à peine un mois plus tard, il arrivait à l’hôpital de Mérouville. Il s’était, sur le chemin, beaucoup interrogé sur la raison de cet appel somme toute mystérieux, mais passé par une personne en qui il avait toute confiance –après tout, c’était ce même docteur qui s’occupait de lui quand il était enfant-.
Il s’était imaginé que son père, déjà en mauvaise santé au moment de son départ, se retrouvait maintenant à l’article de la mort, et, même s’il avait un peu honte de se l’avouer, il n’en éprouvait qu’une vague tristesse.
Mais la réalité était toute autre. Celle qui l’attendait dans la pièce n’était pas réellement de sa famille, mais qu’importe. Il y découvrit Romane, son amie d’enfance, transformée. Le visage émacié, avec seulement la peau sur les os, et d’énormes poches mauves sous les yeux, il avait du mal à croire que la silhouette décharnée qui se tenait devant lui était son la jeune femme pleine d’entrain qu’il avait quitté à peine un an plus tôt.


John posa sa main sur l’épaule de son amie d’enfance, se demandant ce qui avait bien pu lui arriver. Le docteur l’éclaira sur ce point, il l’écouta, un voile de larmes devant les yeux, lui expliquer comment Romane n’était jamais arrivée à son école de médecine. Le monde n’était pas tout blanc, et les traitements qu’on décrivit à John à ce moment-là étaient infâmes. Son amie avait subi des sévices inimaginables, avant qu’un raid de la police ne vienne la tirer de l’appartement où elle était séquestrée depuis un an.
Selon le docteur, on pouvait espérer une guérison, autant physique que psychologique, même si sa reconstruction pouvait prendre du temps. John ne pouvait pas laisser tomber sa meilleure amie seule dans le besoin, aussi annonçât il au médecin qu’il resterait à ses côtés aussi longtemps qu’il le faudrait. Celui-ci lui jeta alors un regard plein de soulagement, et John sût alors qu’il avait fait le bon choix.


Un an passa, un an durant lequel Romane se reconstruisit pièce par pièce et surmonta les épreuves qu’elle avait traversée, même si ses dernières devaient laisser des traces indélébiles tant sur son corps que dans son esprit torturé. Pour la soulager, John tenta tout ce qui était en son pouvoir, et même plus. Il parcourut les routes de longs jours durant, puis ramena à son amie le Lineon qui fut leur meilleur ami durant leur enfance. Ce dernier vînt de bonne grâce, et l’on eut pu lire le désarroi et la tristesse dans les yeux du Pokémon, alors qu’il se glissait agilement entre les bras de son ancienne camarade.
Les progrès de Romane étaient lents, mais remarquables. On n’avait pas besoin de faire de grands pas, il suffisait qu’ils soient tous dans la même direction. C’est après bon nombre de petits pas, et un an de dur labeur, que la jeune rousse fut enfin en état de réintégrer la société et que l’aide de John perdit de son importance. Il avait fait une importante parenthèse dans sa vie, pour une raison plus que valable, mais il n’allait pas laisser cette dernière en pause indéfiniment.


Il avait, par chance, décroché un poste dans la grande école de photographie de Doublonville, ce qui lui annonçait deux longues années d’études, au cours desquelles sa vie n’allais pas être des plus trépidantes. Des cours toute la journée, et des travaux dirigés toutes les nuits, il en venait même à devoir négliger ses petits protégés un jour ou deux chaque semaine.
Mais c’était à peu près tout. Le clame plat, le vide intersidéral, à passer sa journée à ingérer des manuels de théorie. Lorsqu’il sortit de l’académie, deux ans plus tard, il avait encore beaucoup à apprendre avant de parachever son cursus, aussi alterna-t-il les stages dans différentes agences de journalisme : un de trois mois à Johto, puis un de six à Sinoh, avant d’enfin pouvoir se jeter les yeux fermés dans le gouffre de la vie réelle, du travail tout particulièrement.
Ces deux derniers stages accomplis, il prit le chemin de la maison, pour récupérer ses affaires, et se mettre en quête d’un lieu où bâtir sa vie. A bord du ferry en route vers Poivressel, il s’interrogeait. Vers où allait-il se diriger ? Sinoh, la dernière région qu’il avait visité, lui paraissait un bon port d’attache –car, évidemment, sa profession allait le forcer à beaucoup voyager-, surtout qu’il ne comptait pas rester à Hoenn après tous les mauvais souvenirs que la région réveillait chez lui.
Quand il posa sa valise sur le quai, dans l’immense bâtiment du port, la question trottait toujours dans sa tête. Du moins jusqu’à ce qu’une sirène d’alarme vienne le tirer de sa torpeur.


Le feu avait envahi tout le port, les flammes rouge vif léchant les bâtiments de la capitainerie, emportant des pans de mur entier avec elles. John se mit à fuir, courant aussi vite qu’il le pouvait. Puis le sol s’effondra sous ses pieds.


Seule la douleur restait. Son corps était tétanisé. Dans un éclair de lucidité, tout lui revînt. Le port. Puis la chute dans les sous-sols. Les hurlements, et enfin les secours qui se précipitaient pour l’extraire des décombres. Rien que la douleur, et le frottement lancinant du lit d’hôpital sur son dos. Il tourna la tête, et vit avec soulagement ses deux Pokémons le fixer, une lueur de compassion dans le regard. Au moins eux n’avaient pas été blessés.
Il prit alors conscience d’un fait inquiétant. Sa jambe gauche ne bougeait pas. Elle remuait à peine, et au prix d’un effort incommensurable. La porte s’ouvrit dans un claquement, et se fût cette fois au tour de Romane de l’étreindre avec soulagement.
Il apprit que tout allait guérir. Que tout irait mieux, et qu’il redeviendrait le même qu’avant avec seulement quelques semaines de récupération. Alité, il passait ses journées entières à feuilleter des magazines. Jusqu’à ce qu’un article attire son attention. Il se saisit d’un marqueur noir, et entoura le titre.

C’était décidé. Il irait sur cette île Lansat, donc le magazine disait tant de bien.