PANSER RP SOLO Sur l'île Touga, il y a un hôpital. il est petit, et ne possède pas de gros moyens mais il est suffisant pour prendre en charge des blessés superficiels. C'est là-bas que Janice Jauplin, la référente du dortoir des Givrali et professeur d'éthologie avait décidé d'envoyer Calliope. Un devoir de vacances que la préfète avait accepté sans broncher, d'autant plus que ce dernier allait pouvoir mettre en application ses connaissances. Du moins, c'est ce qu'elle croyait. Dans cet établissement, il y a un projet. Assez particulier et drôlement curieux qui suscitait chez la jeune fille un énorme intérêt. Heureuse d'y participer, elle pouvait l'analyser et accorder sa pensée à celles des autres professionnels de la santé: la relation entre les Pokemon et malade peut être bénéfique. En règle général, les créatures n'étaient pas acceptées dans un lieu pareil. En effet, d'un point de vu hygiénique, c'était mal vu. Et la direction mettait un point d'honneur quant à respecter cette procédure stricte. Calliope la trouvait justifiée dans le sens où les Pokemon pouvaient ramener des éléments pathogènes, pouvant aggraver la situation de certains malades. Mais à côté de ça, tout le côté relationnel était exclu. Et cela pouvait devenir difficile, notamment pour ceux qui étaient très proches de leurs compagnons. Etant elle-même patiente, elle avait pu être confronté à cela. Qu'est-ce qu'elle n'aurait pas donné pour que Hana soit présente. Ou même Mystik. Et les autres aussi. Car ils étaient un soutien primordial. Ils avaient quelque chose d'apaisant, de rassurant. Ici, les choses étaient différentes. Et ça plaisait énormément à la rouquine. Elle prenait plaisir à entrer dans le bâtiment. Cela faisait plusieurs jours maintenant, et un rythme c'était installé. La dame à l'accueil, Rosalie, avait une corpulence imposante et était toujours agréable. Sourire aux lèvres, elle avait la faculté de mettre à l'aise n'importe qui. Et la jeune fille faisait partie de ses "victimes". En une semaine, Callie la connaissait comme s'il s'agissait d'une amie de longue date. Très volubile, elle parlait d'elle très souvent. De son mari et de ses deux enfants turbulents... De son Caninos aussi. C'était drôle. Et elle était tellement gentille que Callie faisait toujours l'effort de prendre le temps de l'écouter un peu. _ Oh, Calliope ! Comment vas-tu ma chérie ? Il fait encore très chaud aujourd'hui. Rosalie avait raison. Les températures excédaient beaucoup trop. Heureusement qu'ici, il y avait la climatisation.L'hôpital devenait pour Callie un moyen de passer le temps d'une longue journée, mais de façon utile. Pour elle comme pour les autres. Elle préférait cela plutôt que de rester enfermé. _ Bonjour Rosalie. Ca va plutôt bien, je te remercie. répondait la préfète, cela accompagné d'un petit sourire au coin de ses lèvres pendant qu'elle repliait son ombrelle. En effet... C'est dur à supporter. Comment se portent Pete et Lucas ? Il s'agissait de ses jumeaux. La concernée baissait la tête en la secouant doucement, l'air un peu dépité. A en croire son air, ils lui avaient fait encore les quatre cents coups. La rouquine plaisantait un peu avant de rassurer cette jeune maman au grand cœur. Celle-ci avait du mal à placer ses limites, laissant donc l'opportunité à ces deux garnements de faire tout ce qu'ils voulaient. Callie avait déjà essayé de lui dire gentiment, mais Rosalie n'y avait prêté aucun attention. Selon elle, son mari était bien assez dur avec eux. _ Tu vas voir Eliott aujourd'hui ? _ Je vais essayer de voir un peu tout le monde. A plus tard ! Calliope quittait l'hôtesse d'accueil d'un signe de main et se dirigeait vers les chambres. Au fur et à mesure qu'elle avançait, la demoiselle perdait son doux sourire. Elle pensait un peu trop aux malades présents ici. Ils y en avaient beaucoup en grandes convalescences, ce qui expliquait pourquoi l'hôpital avait été choisi pour ce projet. En effet, ce dernier avait besoin d'être mené sur le long terme. Et il faillait aussi un endroit facilement gérable, donc de petite envergure. L'établissement de soin de l'île Touga répondait à ces critères. Une chance que Calliope soit aussi présente au même moment, lui laissant l'opportunité de découvrir cet essai thérapeutique. A ses yeux, il ne pouvait être que concluant. Pour mener à bien son devoir, la demoiselle avait d'abord questionné les hauts dirigeants, afin de connaitre le but de leur motivation pour mener ce projet. Puis, elle avait demandé l'avis des professionnels et des divers patients qui avaient acceptés de s'entretenir avec elle. Callie avait pris des notes dans son petit calepin qu'elle gardait toujours avec elle. Des annotations ici et là, dans le but de rendre un travail propre et convenable. Et pour y parvenir, elle devait aussi observer. Et pourquoi pas, participer. Il y avait toute sorte de malade. Personnes jeunes comme âgées. Maladies graves comme anodines. L'étude allait être longue pour les personnes ayant mis en place ce projet. Il y aurait sûrement des statistiques. Callie, elle, allait juste se contenter d'un petit rapport afin d'expliquer les effets bénéfiques de ce genre de thérapie. Le personnel soignant venait en compagnie de leur propre Pokemon. Le mieux était d'accepter ceux appartenant aux patients eux-mêmes. Mais pour ceux qui n'en possédaientt pas, il faillait bien en trouver. Mystik avait d'ailleurs pris un certain plaisir à y mettre du sien. Notamment avec les enfants dont les parents étaient bien trop occupés par leur travail pour venir leur rendre visite. Une chose qui dégoutait tout particulièrement Callie. Grâce à ses attaques psy, la créature faisait quelques tours qui égayaient la journée morose de ces enfants. Callie leur racontait aussi des histoires, couplées à une description théâtrale de ses autres Pokemon : Pandespiègle et Carapuce étaient de véritables comédiens qui prenaient leurs différents rôles très à cœur. Et pour une fois, la futur médecin allait pouvoir user des talents de Mirage. C'était une autre approche thérapeutique légèrement différente mais montrait bien à quel point les pouvoirs des Pokemon pouvaient se montrer utiles. Un jour, au moment de la sieste, Calliope avait surpris un de ses petits patients en plein cauchemar. Grâce à Muna, elle avait pu l'en libérer. Callie croyait vraiment que la capacité de ses Pokemon pouvaient être bénéfique au monde médical et paramédical. Après tout, elle usait elle même du venin de sa Seviper et des pics électrique de son Voltali pour faire quelques expériences. A ce moment là, quelqu'un l'avait observé. Un médecin. _ Pas mal, jeune fille. Une très jolie approche médicale... J'en avais déjà entendu parler mais le voir me conforte dans l'idée de continuer sur cette voie. Je le soumettrai à la direction. Le médecin était le chef de service pédiatrique. Un vieil homme sympathique, à barbe. Ses petits yeux rieurs faisaient sourire la demoiselle qui se contentait de hocher la tête. C'était un homme bienveillant. Ils repartaient ensemble, sans un mot, marchant dans ce long couloir les mains derrière leurs dos. Callie pensait à son devenir. Elle voulait être médecin, ça oui. Elle en était convaincue. C'était de sa spécialisation qu'elle était moins sûre. Car dans ce domaine, il y avait énormément de possibilités, toutes intéressantes et exploitables. La rouquine se sentait parfois perdue dans sa propre réflexion. Pire encore lorsqu'elle savait qu'il était nécessaire de choisir son second parcours. L'élevage semblait prédestiné. Mais la recherche et le sauvetage tout autant. Alors... Eleveuse, chercheuse ou ranger ? Il y avait des points positifs, comme négatifs. Le vieil homme quittait la préfète, apposant au préalable sa main sur son épaule. Bizarrement, ce geste lui faisait énormément de bien. Comme s'il voulait la rassurer, lui dire qui la soutenait, qu'importe ses choix et ses convictions. Un soutien particulier et inattendu. "On se bat ensemble, pour la même cause." Voilà ce qu'il résumait. Les enfants n'étaient pas les seuls dont la présence de Pokemon faisaient du bien. Il y avait aussi les personnes âgées, totalement délaissées par leur famille. Souvent seules, ces personnes finissaient leurs jours dans les murs de l'hôpital, sans aucune compassion mise à part celles des soignants qui pouvaient se permettre de leur accorder un peu de temps. Une misère. Une triste réalité que ne pouvait surmonter Calliope. Mais voir ces sourires chaleureux sur leur visage lui faisait bon à voir. Voir cette vieille dame soulever le petit Miaouss et le serrer doucement dans ses bras pour le caresser réchauffait son coeur... Cette approche thérapeutique était parfaite. Elle comblait un vide que personne ne savait totalement reboucher. Et à chaque fois que la rouquine était témoin de ce genre de scène, elle écrivait. Les mots défilaient dans son esprit, elle se concentrait. Rien autour d'elle n'existait, autre que ce qu'elle observait. Une emprunte dans son coeur, une emprunte qu'elle laisserait à ses lecteurs. Voilà comment se passait son devoir. Elle observait, annotait et participait. Une expérience enrichissante, qu'elle aimerait réitérer. On l'invitait même à le faire. Cela afin que tous prennent réellement conscience de ce que ça pouvait apporter. Et bien qu'à présent, elle avait terminé, elle continuait encore à venir. Et elle était bien décidée à le faire jusqu'à la fin de ses vacances d'été. Le soir, en rentrant dans sa hutte, elle retrouvait ses colocataires. Généralement, elle évitait le sujet, préférant se mêler à leur aventure du jour. Mais parfois, elle en discutait avec Leonidas. Comme pour vider son sac. Elle voulait juste s'exprimer. Dire à quel point cela était merveilleux. Cependant, elle n'était pas certaine que celui-ci comprenne. Alors, tandis qu'il se couchait, elle veillait la nuit pour écrire. Et c'est en écrivant qu'elle se déchargeait de ses sentiments. La force des mots était impressionnante. Et pour que cela lui convienne, elle avait du s'y prendre à plusieurs reprises.
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