Hastings Soan
Nom. Hastings
Prénom. Soan
Âge. 15 ans
Région d'origine. Kalos
Ambitions futures. Si il a de manière général le désire de faire ses preuves dans tous les domaines, les top-dresseurs sont ceux qui attirent le plus son attention.
A happy face means a happy place
Description
Soan Hastings aura depuis ses premières années scolaires pris l'habitude de toujours marquer une pause entre son nom et son prénom. En effet, il a très tôt été pris pour une certaine Soana Stings qui, bien que brillant par son inexistence totale, le suivis presque toute sa vie. Il se plaît parfois à l'imaginer comme sa jumelle : une grande brune aux yeux ardent, populaire et forte, qui lui prendrais la main pour lui dire à mi-mot « tout va bien ». Pendant les moments les plus solitaires de sa vie, le garçon avait pris du temps à imaginer son caractère et ses goûts, en calquant certains sur lui, prenant l'exact opposé pour les autres et certaines nuits, s'était imaginé assit dans le canapé à discuté garçon avec ce double qui ne l'aurait jamais trahi. Malgré tout, l'habitude de bien marquer la pause était venu et restait un désir de se démarquer de ce fantôme.
Avec elle, il partage une certaine joie de vivre et l'optimisme : tant qu'il peut se relever c'est que tout n'est pas perdu et à défaut de pouvoir continuer à avancer, autant prendre de l'élan. Persuadé que tout le monde a bon fond, il aurait du mal à condamner ses bourreaux et ceux des autres. A ses yeux chaque humain a sa raisons d'agir, même si celle-ci est que la personne est naturellement démoniaque. Après tout, ce n'est pas de sa faute, simplement sa nature, comment condamner la nature d'une personne pour laquelle il ne peut rien ? Avec lui-même il est malgré tout beaucoup plus critique. Si les autres n'ont pas à faire d'effort et doivent suivre leur cœur, il se sent obligé de se plier aux désirs des autres pour les approcher, pour leur plaire. Sa propre nature lui semble trop stricte, trop différente pour pouvoir attirer une attention qui ne soit pas négative, alors il se plie avec conviction aux normes sociales, refusera de se dire blessé ou lésé pour préserver un égo ou une sensibilité et ne répondra que par un sourire à une insulte. De bonne nature il essaie de faire preuve d'humour et tentera toujours de remonter le moral des autres ou de participer à une bonne ambiance. Se plaindre, même à juste titre lui paraît inutile et d'un nombrilisme sans nom – naturellement les autres ne souffrent pas de ce jugement à ses yeux.
Sociable, il souffre à rester trop longtemps seul et fera toujours tout ce qu'il peut pour s'attirer les bonnes grâces des autres. Cette tendance à se vouloir plaisant aura fait naître chez lui un trait de caractère qui n'est pourtant pas du goût de grand monde : menteur, il n'hésitera pas à s'intéresser des heures durant à un sujet dont il se fiche éperdument juste en espérant créer un lien amical avec quelqu'un. Au grand jamais il ne pointera du doigt des contradictions dans le discours d'un interlocuteur, ses propos haineux ou dérangeant. Il ira d'ailleurs même jusqu'à ne pas lui en tenir rigueur : si il peut supporter cela, c'est que ce n'est pas si grave, n'est-ce pas ? Dans la même veine, il n'hésitera pas à dire ne pas connaître une information ou un secret, évitera toujours de parler des événements auquel il est convié et toujours dans un soucis de préservation, pourra parfois avoir des airs étranges. Se mettant à peser chaque mot, le garçon aura tendance à se faire silencieux sur des sujets qu'il connaît pourtant bien, marquera des pauses inutile dans des phrases ou encore ne fera plus que répondre par des petits bruits. Ce mutisme parfois brutal possède en réalité une cause assez simple : cherchant à fuir les conflits à tout prix, il peut se mettre d'un coup à peser chaque mot, chaque tournure de phrase, évitant aux possibles tout ce qui pourrait ajouter de l'huile sur le feu.
Se retrouver entre deux personnes en conflit est un véritable enfer, surtout lorsque celles-ci lui demande de prendre parti, ce qu'il évitera de faire le plus possible. Si il y est contraint, sans doute choisira-t-il l'un des deux, celui dont il estime être le plus proche ou celui dont la perte serait la plus grave. Amis d'amis, il préfère la quantité à la qualité car après tout, de qualité il n'en connaît pas vraiment et au contraire, aurait tendance à s'éloigner de quelqu'un dont il devient trop proche : une rupture serait alors d'autant plus douloureuse et il préférera fuir avant de laisser courir le risque que cela se passe mal. En réalité, il tente de combler sa solitude par des sortes de pantin qu'il utilise pour se sentir mieux, se sentir aimé, mais en retour lui ne leur donne que ce qu'il a l'impression de devoir donner : du temps, de l'attention, de l'affection, mais l'amour en lui même il le refuse et se le refuse à lui-même. Aux yeux du garçon, aimer c'est aussi être blessé, se mettre une épée de Damoclès au dessus de la tête en espérant que la gravité ne fasse jamais effet.
Toujours dans cette même veine de plaire au plus grand nombre, il a un désir brûlant de faire de longue étude et d'avoir le meilleur métier qu'il lui est possible d'avoir, qu'importe que celui-ci lui plaise ou non, du moment qu'il a un bon salaire et une bonne situation. Le garçon souffre d'un grand besoin de reconnaissance et plutôt que d'afficher un panneau « aimez moi » à sa porte, préférera se mettre dans une situation qui attirera naturellement les autres quitte à ce que ce soit pour de mauvaises raisons. A ce même titre il fait son possible pour manger équilibré, faire du sport, être propre et bien habillé. L'idée même de manger une part de gâteau a un anniversaire lui paraît être une torture, comme si avaler ces quelques calories lui ferrait prendre automatiquement trois tailles de pantalon. Dans ces situations ses désirs se percutent violemment mais généralement, le désir de faire plaisir et donc accepter le repas gagne, mieux vaut devenir obèse que de paraître grossier. Du point de vue vestimentaire, s'il fait toujours de son mieux et possède même un petit costume juste au cas où, le garçon reste malgré tout en lien avec son âge : des t-shirts et des jeans, seule ses chaussures font un peu tache, préférant largement les chaussures en cuir, que ce soit des sortes de bottines ou des rangers.
Brun, la peau mate et de grands yeux vert expressif, il s'amuse, toujours dans des élans d'auto-critique injustifiés à dire que sur le papier cela sonne pourtant bien. Pourtant le garçon se refuse à se dire en manque de confiance en soi tout en critiquant régulièrement son physique et son mental, s'auto-flagellant pour tout et n'importe quoi. Malgré tout, il reste assez beau garçon, possédant sa dose de défauts comme tout un chacun mais rien ne pouvant être relevé absolument : ni nez crochu, ni yeux qui louche ou autre troisième téton perdu quelque part dans son dos. L'année de boxe et de natation aura développé chez lui un début de musculation qui lui évite le combo courant mais peu flatteur de la poussée de croissance et de la maigreur. En ce qui concerne sa taille justement, il reste dans une bonne moyenne avec son mètre soixante quatorze et si il aimerait grandir encore – toujours dans un soucis de meilleur-, il ne souffre pas d'un grand complexe sur ce point particulier.
Aimant à lire et étudier, il prend plaisir à se remplir d'informations en tout genre même si celles-ci ne lui seront jamais utile : après tout rien n'interdit que cela serve un jour dans une discussion. A l'école ses préférences vont vers les mathématiques et toutes ces matières où il n'y a rien à interpréter, juste appliquer des règles strictes et invariables. Ainsi il se tournera plus volontiers vers la stratégie que vers le soin pokemon bien qu'il ait toujours apprécié ces créatures. Sans être l'une de ses plus grandes passions, ceux-ci l'intriguent profondément, autant pour leurs capacités étranges que par le lien que l'on peut créer avec eux. Même le plus monstrueux des grotadmorv trouve grâce aux yeux du bon dresseur et le garçon idéalise complètement cette idée, celle d'être entouré de créatures qui le comprends et l'accepte tel qu'il est. Son optimisme ayant tendance à ignorer les mois voir les années de travail pour atteindre ce genre de résultat et surtout que cela n'est pas possible avec n'importe lequel des dresseurs et n'importe lequel des pokemons. Si l'alchimie d'un duo puis d'une équipe est importante, il y a parfois des manques d'accroches entre deux âmes qui, même si elles ne s'entendent pas mal, n'atteindront jamais la proximité possible entre deux autres.
Il y a d'autres types de relation qu'il idéalise par dessus tout, celles amoureuses. Bien qu'il se doute qu'un prince charmant n'ira pas avec un autre prince charmant, pas même avec un crapaud ou un roturier maltraité par sa marâtre, il peine à ne pas tomber dans les travers du beau grand amour où tout se passe bien jusqu'à ce que la mort les sépare – après une longue vie bien remplie, bien sûr. Pourtant la question est bien plus compliquée que de simplement s'imaginer embarquer par un bel inconnu pour une vie d'amour et d'eau fraîche. Il n'a que trop conscience que tout cela ne sont que des balivernes, que le grand amour ne concerne pas grand monde et sert surtout à encourager les gens à espérer. Alors plutôt que de s'amouracher du premier garçon qui passe qui se serait montré un peu gentil, il aurait tendance à refuser d'envisager quoi que ce soit même avec quelqu'un d'ouvertement intéressé. Son jeune âge, ses rares expériences – si l'on peut appeler ça ainsi- et sa nature le poussent à croire que ce genre de bonheur lui est formellement interdit. Serait-il seulement assez courageux pour assumer ce genre de chose ? Il peine lui-même à le croire et au final, il s'imagine beaucoup plus aisément se marier avec une femme, avoir des enfants et se contenter de la situation qu'offre cette famille que de s'imaginer comme un homosexuel épanoui.
Vous l'aurez compris, fait de contradictions, il peine lui-même à se retrouver dans ce qu'il veux, ce dont il a besoin et ce qui lui est accessible, le tout ayant tendance à nourrir une imagination un peu trop luxuriante. Se prenant la tête des soirs durant sur des sujets sans importance alors que les plus importants sont souvent clôts par des idées subites et souvent dictées par ses sentiments. Ainsi peut-il réfléchir des nuits durant à la meilleur manière de distribuer la nourriture à ses pokemons et décider sur un coup de tête qu'une personne n'est pas faite pour lui ou qu'il s'inscrira dans telle ou telle filière. Si vous lui posiez la question, il répondrait sans doute qu'ainsi il se dédouane de la responsabilité du choix car n'y ayant pas réfléchit et ne l'ayant au final pas vraiment fait. En réalité, il ne ferait que justifier avec des mots le fonctionnement de son esprit, échappant régulièrement à sa propre logique.
Histoire
Il avait fermé les yeux tellement fort qu'une douleur était née dans ses sourcils, la bouche également close, le garçon tentait par tous les moyens d'empêcher l'eau de pénétrer des lieux aussi précieux que pouvaient être son nez, sa bouche, ses yeux et surtout, ses voies respiratoires. Qu'est-ce qu'il était ridicule et faisait pitié dans cette situation, les mains agrippées fermement au rebord froid, les muscles tendus, presque tétanisés dans l'effort, cherchant à extirper sa tête de l'eau à tout prix. La pression derrière son crâne s'en alla et le brun fit presque un bond en arrière, propulsé par ses bras tendis qu'il ouvrait sa bouche aussi grand qu'il le pouvait pour avaler le plus d'air possible. Dans son dos des rires... Alors qu'il tentait de se remettre, on l'attrapa de nouveau fermement. Le brun se mit à hurler, on riait encore et alors qu'on le poussait de nouveau, il avala une énorme goulée d'air et referma les yeux. Cela durait depuis... Il n'en savait plus rien, son cerveau avait cessé de fonctionner correctement et plutôt que de penser au temps qui était passé ou à comment se dépêtrer de cette situation, l'organe ne s'occupait plus qu'à survivre et à penser à des choses étranges. La tête plongée sous l'eau, les yeux fermé de toutes ses forces en espérant que l'eau n'y pénètre pas, les doigts planté dans la céramique, il se demandait presque naïvement ce qu'il faisait là, songeait à l'evoli de maison et à qui le promènerait si il ne parvenait plus à retenir sa respiration. Qu'adviendrait-il de ses bourreaux si cela arrivait ? Serraient-ils punis ? Le méritait-il ? Il en doutait lui même.
Tout avait commencé de manière plutôt classique pourtant : entré en 6ème, assez timide et ne connaissant personne il avait eu du mal à se lier aux membres de sa classe qui pour la plupart se connaissaient déjà et quand enfin il avait réussi à se lier à quelques uns, ce fut le début des ennuis. Se faire des amis avait même été bien plus simple qu'il ne l'aurait cru mais les garder aura été une autre paire de manche. Un jour, l'un d'entre eux lui avait confié un secret : il était amoureux de la jolie rousse du premier rang, elle ne laissait personne indifférent parmi les garçons car malgré son jeune âge, on devinait sous ses débardeurs deux piqûres de moustiques, promesses d'amusements futurs. Sans trop y songer, le brun avait répété le secret et il avait fini aux oreilles de la concernée qui avec toute la délicatesse que peuvent avoir les personnes de cet âge, avait attendu que toute la classe se réunisse pour rembarrer le pauvre malheureux : qu'avec un visage pareil, elle préférait encore embrasser une calculette, ainsi elle n'aurait pas à souffrir d'une telle haleine. Tout le monde avait rit, ou du moins c'était l'impression que la scène avait donné et en sentant le regard furieux du malheureux sur lui, le garçon compris l'erreur terrible qu'il venait de commettre.
La pression se relâcha et il avala de nouveau de l'air avant qu'un grand coup ne vienne tétaniser ses côtes en plein mouvement. On ne frappait jamais le visage, cela laissait des marques bien trop visible et bien trop difficile à justifier, le corps était une zone plus discrète même si l'on réservait les semestres où il y avait piscines à des tortures moins voyantes. Les autres rirent encore de lui et s'en allèrent alors que la sonnerie retentit, enfin la pause déjeuner, enfin un peu de repos. Avachi dans ces toilettes que l'on venait de fermer, il jeta un coup d’œil morne vers la cuvette où il avait vu son visage être enfoncé encore et encore, ne voulant pas songer à ce qu'elle pouvait contenir et à qui cela avait appartenu. Ses lèvres s'écartèrent pour laisser s'échapper un soupire, il n'avait pas le désir ni même l'idée de se sécher, pas même de se lever pour au moins s'asseoir convenablement. Le bruit sourd que fit la cloison quand il y laissa tomber sa tête brisa le silence. Parfois son cœur peinait encore à croire qu'une simple humiliation amoureuse il y avait de cela déjà trois ans avait put le conduire à de telles extrémités. L'éconduit, plus furieux de cette trahison que de l'humiliation que la belle lui avait fait subir, avait commencé à s'en prendre à lui. On le laissait faire pour ne pas être impliqué, car on trouvait son comportement justifié et petit à petit, les bourreaux s'étaient multiplié devant cette victime qui ne disait plus rien. Au bout du premier mois il était rentré chez lui et avait expliqué qu'on se moquait de lui à l'école, c'était déjà un euphémisme et il avait menti sur la gravité de ces moqueries.
« Ne réponds pas, ils se lasseront »
Avait simplement répondu sa mère, les doigts s'agitant sur le piano familial. Alors lui, toujours obéissant, toujours confiant dans les conseils de ses parents, avait obéit et cela avait empiré. Lister jusqu'à ce jour toutes les brimades qu'il avait subit serait trop long et tomberait inutilement dans le pathos, en tous les cas, il s'était habitué à souffrir. Relevant son regard émeraude vers la porte, il en ferma le loquet et soupira de nouveau, la honte, la peur, la colère, l’ego, tout se mêlait dans un cocktail étrange duquel il ne réussissait pas à sortir. En parler aux professeurs ? Ils s'en foutent. La colère. En parler à ses parents ? Jamais il ne pourrait les impliquer. La honte. Aux autres élèves ? C'était l’ego qui prenait le pas. Tout s'échangeait dans une sorte de combat pokemon où il devait affronter sa propre incapacité à agir. « Peur ! Lance hurlement ! » l'idée le fit doucement sourire et il se releva. Trempé, une odeur étrange dans les cheveux, il se refusait de retourner en cours et lorsqu'il sortit enfin des toilettes, il se dirigea vers la salle de classe vide. Là, il ramassa son sac, sa veste et sans vérifier ce qui avait put y être inséré dans l'un ou l'autre, partit chez lui sans demander son reste.
Sa maison était grande, moderne, l'herbe enfermée dans de petits carrés était parfaitement tondue, la décoration intérieure était lumineuse et aérée, un petit quelque chose de catalogue ikea sans doute. Un escalier épuré et quelque peu dangereux si l'on n'avait pas le pied assuré le mena vers la salle de bain où il se lava, finissant par s'asseoir dans le fond de la douche pour laisser couler l'eau sur lui. Celle-ci, chaude et réconfortante lui faisait du bien, pure, cristalline, il l'imaginait sans mal posséder des vertus insoupçonné. Des pensées fantasques lui revenait, l'emportait loin de sa réalité, s'imaginant devenir immortel en buvant cette eau, rajeunir ou bien encore devenir invisible. Ce super pouvoir de l'introverti et de l’asocial, pouvoir se soustraire au regard des autres, à leur jugement et à leurs coups, ce pouvoir était vraiment le meilleur à ses yeux. Fermant les yeux, s'enivrant de cette buée salvatrice, son souffle ralenti et son esprit plongea dans les méandres de son subconscient. Difficile de dire combien de temps il dormi dans cette position mais lorsqu'il se réveilla, son corps hurlait de toutes part son mécontentement. Ses jambes endormies ne répondaient même plus, sa tête le faisait atrocement souffrir du manque d'eau, sa gorge rajoutant à cela la douleur du dessèchement, la peau gelée par la douche qui n'avait plus d'eau chaude. Coupant la pluie artificielle, se levant difficilement, il fila dans sa chambre se lover dans ses drap sans même prendre le temps de se sécher, laissant ce soin à sa couette et au matelas. Le sommeil l'emporta de nouveau et ce n'est que la voix de son père le soir venu qui l'extirpa du calme paisible de sa chambre. Enfilant rapidement un pantalon de pyjama il dut descendre et là, ce n'était pas un parent aimant et affectueux qui l'accueilli, mais celui rendu agressif par l'inquiétude. Il avait encore séché, l'homme peinait à parler sans hausser le ton, lui demandant où il avait bien put aller, refusant de le croire retourné chez lui, s'emportant sur tout ces mensonges, sur ces notes qui dégringolaient. Des réponses c'est tout ce qu'il désirait mais la réalité était bien plus complexe que ça, la vérité ce n'était pas ce qu'il désirait, ce que voulait son père c'était simplement des mensonges qui lui conviendrait et permettrait d'apaiser son propre esprit. Mais ainsi poussé, remué, son enfant ne se sentait plus la force de rien, l'odeur des toilettes lui revint aux narines, la sensation de l'eau sur son visage l’oppressa, sans y réfléchir et le regard planté dans le sol, sa respiration s'était arrêtée. Il devint blême, puis rougit et n'en pouvant plus, rouvrant la bouche pour respirer. Il avoua tout, le moindre petit détail horrible, la moindre anecdote, comme si voir le visage de son père se décomposer et afficher cette expression de tristesse le soulageait. Si cela lui faisait du bien naturellement de dévoiler tout ce qu'il avait caché si longtemps, il ressentait également une sorte de plaisir coupable de le torturer, comme une punition pour ne pas avoir vu les bleus, pour ne pas avoir deviné, pour ne pas être entré dans sa tête. Quand son sac fut vidé, le garçon se sentait déjà coupable de l'avoir fait ainsi inutilement souffrir.
« Soan... Mon garçon ... »
Ces énormes bras qui enlaçaient son corps encore frêle firent naître des sanglots dans sa gorge et les larmes se mirent à couler sans fin sur ses joues usées. Lorsque la mère arriva le soir le père lui parla de tout, laissant leur fils se lobotomiser devant la télévision et ils agirent comme la plupart des parents le ferait. Contactant l'école, ils se confrontèrent à l'inactivité chronique du professorat devant ce genre de situation, on proposa de changer d'école Soan, aucune preuve ne pouvait être avancé disaient-ils, avant même d'enquêter ils avaient conclu de qui pouvait être le menteur dans l'histoire. Sa mère fut la plus marquée par la situation, ayant elle-même vécu ce genre de brimade dans sa prime jeunesse, elle prenait comme un échec personnel de voir la chair de sa chair se retrouver dans la même situation. La femme avait fini par se réfugier sur des forums divers, passant son temps libre à expliquer la situation, à demander conseil, quoi faire, à percer l'abcès encore et encore au point d'en blesser les chaires, de s’abîmer un peu plus encore qu'elle ne l'était auparavant. Ce fut malgré tout de ces discussions inlassable qu'elle dégota une sorte de solution miracle à ce problème : l'école à la maison, si elle était prête à encourager son fils à redoubler pour ne pas avoir à finir ce dernier mois dans ces conditions, il refusa et finit par retourner en cours. Cette décision pouvait paraître étrange, maintenant qu'il avait enfin une solution à sa situation, il continuait de se jeter les yeux fermé entre leurs mains. En réalité c'était ce qui paraissait le plus logique au garçon, à quoi bon avoir subit tout cela si c'était pour abandonner à la fin et s'en retrouver punis encore un peu plus et devoir redoubler. Cet acte était somme tout assez classique et sans grande gravité, mais l'idée même lui faisait horreur : se retrouver le plus vieux, devoir justifier ce redoublement, il ne s'en sentait pas capable, n'aspirant plus qu'à passer inaperçu, à devenir invisible. Ses parents malgré son avis se mirent à aller le chercher à l'école chaque jour, le poussait à parler même lorsqu'il n'y avait vraiment rien à dire et il passa de justesse en classe supérieur. Ses notes lorsqu'il était enfant avaient toujours été bonne voir excellente. Sans être d'une folle intelligence il avait des facilitées, alors dans ces conditions difficiles, il parvenait malgré tout juste à garder la tête hors de l'eau quitte à ne passer qu'avec un simple 10,25 de moyenne. Si ce dernier mois fut particulièrement dur, le petit discours du professeur principal ayant ravivé la haine de ses bourreaux, voir déclenché celles de certains qui vivaient mal d'être ainsi ajouté dans le groupe des monstres en ayant jusque là jamais rien fait. Mais Soan fut plus léger : plus qu'un mois. Chaque jour il cochait les cases sur son calendrier comme un enfant en plein mois de décembre, les coups et les brimades étaient toujours durs à vivre, mais quelque part une lueur d'espoir venait d’apparaître. Comptant les jours qui lui restait jusqu'à la fin de l'année, comptant le nombre de jour d'école, les heures, il se raccrochait à cette sorte d'obsession des dates pour tenir le coup.
L'école terminée, les cauchemars ne cessèrent pas, il passait encore des heures à se laver sans cesse comme s'il pouvait encore rester d'infime trace de quoi que ce soit sur sa peau ou dans ses cheveux. Un grand mouvement de la main suffisait à le faire sursauter, il semblait mal à l'aise dès que cela impliquait de se rendre dans le quartier de son collège et jour après jour, le garçon se renfermait dans une bulle qui se voulait protectrice. Alors à défaut de le laisser se reposer deux mois et l'encourager passivement à ce genre de comportement, ses parents toujours décidèrent de l'envoyer consulter un psychologue. Celui-ci, un grand homme aux cheveux blancs et à l'air sévère s'avéra d'une aide toute relative, face à ses regards interrogateurs et ses interminables silences qui espéraient ainsi déclencher des monologues, Soan avait tendance à se renfermer dans le silence et le mensonge, minimisant ce qui n'allait pas, cachant certains troubles. Il ne fallut que quatre séance pour qu'il ne cesse de s'y rendre mais sa mère ne lâcha pas l'affaire, voyant en ce corps de métier une sorte d'aide divine qui permettrait à son fils de ne pas finir comme elle. « Comme elle » était une expression qu'elle s'était mise à utiliser dans tous les sens, comme si en la voyant on ne pouvait deviner qu'une coque dépressive, vidée par des années de sévices. Lorsqu'elle disait cela, son fils se confortait dans l'idée de l'inutilité d'une thérapie, se disant simplement qu'elle même avait une belle vie, après tout, n'était-elle pas heureuse dans son travail, dans son couple et sa famille ? A aucun moment l'adolescent n'envisageait tout ce que sa mère avait sacrifié pour cela, à quel point sa vie en avait été changé.
Trois psychologues différent furent nécessaire pour qu'enfin, il trouve quelqu'un avec qui il se sentait à l'aise : parfois passait-il des séances entière à parler du beau temps, à d'autre il touchait à des sujets si sensible qu'il lui fallait bien toute la semaine entre deux séances pour réussir à s'en remettre. Le nouveau soignant, plus jeune, plus beau, en plus d'attirer la sympathie et l'admiration de l'adolescent, faisait naître en lui d'autres formes de sentiments, plus profond et plus violent. A peine cela commença-t'il à se voir que la source de ses passions le rembarra avec une froideur encore inconnue : c'était naturel expliquât-il de ressentir ce genre de chose pour son psychologue, après tout c'était par définition quelqu'un de très proche de nous, à qui l'on disait tout et qui ne nous jugeais jamais, mais cela n'apporterait rien de bon. Brusqué, l'adolescent s'était encore un peu plus renfermé sur lui même, à quoi bon avouer ses sentiments si ils étaient malmené bien avant même d'être dévoilé. Malgré tout sa thérapie l'aidait et arrivé en septembre, s'il commença l'école à la maison, il s'inscrivit également dans de nombreux clubs en tout genre : du théâtre, de l'athlétisme, de la boxe ainsi que du piano, au grand bonheur de sa mère, elle même pianiste. La dernière activité qu'il avait choisi, la natation, fut le choix le plus étrange : si les douches étaient un réel plaisir, les eaux stagnantes et publique d'un bassin allaient à l'encontre de ses obsessions de propreté. Entre les histoires de verrues, d'urine et autres fluides corporel, la piscine était normalement une sorte d'enfer sur terre, l'idée même de nager dans de tels bouillons de culture en dégouttait plus d'un mais l'odeur du chlore, la sensation qu'il procurait sur sa peau et la texture qu'il donnait à ses cheveux surpassait toute aversion première.
Là bas il se socialisait, se découvrait de nouvelles connaissances, pouvait tout recommencer du début sans avoir à supporter le poids des maltraitances. Étrangement cela le rassurait d'agir comme si rien ne s'était jamais passé, il n'avait plus aucune honte à avoir étant donné que personne n'en savait rien et tant qu'il ne parlerait pas, cela continuerait. Cette forme de contrôle par le secret le poussait un peu plus à discuter, à échanger, à laisser libre cour à ses envies de contacts sociaux, depuis si longtemps réprimées. Au tout début tout se passait bien dans tous les clubs mais lentement, toutes ces histoires recommençaient : une réflexion qui ne passait pas, une ouverture sur le dialogue bien trop ouverte, une sorte de vulgarité dans le naturel, encore une fois et sans parvenir à comprendre tout à fait pourquoi, il s'attirait les foudres de certaines personnes. Peu familier avec les règles de la vie en société, il peinait à comprendre pourquoi telle chose était autorisée et pas telle autre et la plupart du temps, il finissait par les apprendre dans la douleur. Pourquoi tout le monde se ventait de détester les menteurs mais s'énervaient au delà de toute logique lorsqu'on leur disait la vérité, pourquoi en sachant cela ils demandaient malgré tout ce que les autres pensaient d'eux. Le garçon peinait à comprendre pourquoi il fallait détester les menteurs et en être un pour être accepté et avoir des amis sans que cela ne tourne au vinaigre. Ainsi la première fois ce fut en cours de théâtre qu'il fut confronté à de telles contradictions, une petite pièce allait être organisée plusieurs mois après le début des cours et il fallait désigner une personne pour jouer le rôle d'un personnage : une belle et élégante danseuse. Personne ne savait trop qui choisir, si tout au plus certains se décidaient pour la jeune fille qui faisait battre leur cœur ou celle à qui ils tenaient le plus à faire plaisir, cela tournait rapidement en rond. Ayant tenu le silence jusque là, on demanda l'avis à Soan qui sans trop réfléchir, désigna un des garçons, grand, élancé, à la carrure et la voix fluette et dont les manières pouvait parfois être décrite comme efféminée. Naturellement celui-ci sortit de ses gonds d'être ainsi traité de fille, certaines filles s'énervèrent de ne pas avoir été choisie, d'autres s'énervèrent de voir le concerné s'époumoner qu'on ai osé le traiter de fille comme si il s'était agit d'une insulte et en quelques minutes, tout le groupe éclata. Plusieurs jours furent nécessaire pour que l'ambiance redevienne bon enfant, plusieurs semaines pour que les plus rancuniers ne passent enfin l'éponge.
Il fallut attendre presque quatre mois et d'innombrables ego bafoué pour qu'il parvienne enfin à toucher du bout du doigt ce qu'il pouvait et ne pouvait pas faire au milieu des autres. Une chose pourtant s'était dévoilé à ses yeux à ce moment là : plus il comprenait comment cette machinerie étrange pouvait fonctionner, plus il se rendait compte qu'en réalité, aucune de ces personnes n'étaient réellement ami avec les autres. Respecter les autres et vivre en communauté semblait passer par le port d'un masque, ce masque, très proche du véritable visage des gens était en réalité dilué, lissé, retirant tout ce qui chez un individu pouvait poser problèmes : sa morale, ses passions trop dévorante, son dialecte, ses amours. Que ce fut positif ou négatif, tout ce qui se rapprochait du cœur de la personne était retiré pour éviter des discussions trop passionnée, des mots lancés bien trop fort et sans réfléchir car le sujet nous touchait de trop près. Ainsi Soan avait-il appris à ne rien relever lorsque quelqu'un disait, au détour d'un fait divers, que les victimes de harcèlement à l'école n'avaient qu'à apprendre à se défendre, il avait appris à ne pas s'offusquer qu'une camarade cite en chanteur préféré une sorte de poupée à midinette dont la propension à utiliser de l'auto-tune frôlait l'overdose. Une seule personne l'avait poussé à s'ouvrir un peu plus, un garçon de trois ans son aîné qui l'aidait parfois à la boxe, grand, bruns et le teint mat. La verbe aussi chaude et colorée que son physique, il paraissait au delà de tout cela, disant ce qui lui plaisait à qui le lui plaisait, personne ne semblant lui en tenir rigueur. Encore une fois, la passion était née de son admiration première. La sexualité de Soan n'avait jamais vraiment été quelque chose dont il s'était beaucoup soucié jusque là, peinant déjà à se lier à des personnes pour qui il n'était pas attiré, l'idée de réussir avec quelqu'un dont la présence était de fait beaucoup plus importante paraissait totalement impossible. Alors quand dans sa prime adolescence, il avait découvert que son cœur et son bas ventre ne s'émouvaient pas pour quelques poitrines plantureuses comme tous les autres, il avait mis cela sur son anormalité chronique. A la piscine, lorsque la plupart des garçons se sentaient dans l'obligation de se réunir en groupe pour discuter avec un sérieux étrange de quelle fille avait les plus beaux atours, il participait naturellement. Le garçon avait appris à ne plus souffrir des quelques insultes homophobes qui fusaient régulièrement dans les milieux les plus masculins, à force, il peinait même à comprendre quelle passion étrange ces parfaits petits hétérosexuels avaient pour la sodomie. Comme si l'idée qu'un homme s'y mette quoi que ce soit les perturbait tant qu'il leur était impossible de simplement l'accepter et passer à autre chose, au final, les autres en parlaient beaucoup plus que lui même, en réalité les autres parlaient de sexe beaucoup plus que lui de manière générale. Tout cela le mettait terriblement mal à l'aise, peinant à comprendre à partir de quand la blague s'arrêtait et à partir de quand cela devenait anormal. Un soir et alors qu'il était tout à son entraînement, en oubliant presque de jeter des œillades qui se voulaient discrète vers le garçon qui était à présent perché en haut du ring et se donnait à fond dans un combat endiablé contre l'un de ses amis, ils commencèrent à s'échanger quelques insultes et l'échange devint étrange en une réponse.
« - P'ti sodomite va !
- Ouais et alors ? »
Soan tourna la tête, éberlué et alors qu'ils se mirent à éclater de rire, reçu un mauvais coup dans la mâchoire. Si il avait eu le temps de réagir convenablement avant de tomber KO sous ce coup, sans doute aurait-il rougit ou se serait ému de voir ainsi la source de toutes ses attentions ouvrir une porte vers un peu d'espoir. Peut-être était-ce là une simple blague, après tout qui oserait ainsi avouer ce genre de chose alors qu'autour de lui, se trouvait un groupe dont le langage dévoilait une certaine forme d'homophobie. Le garçon rouvrit lentement les yeux alors qu'une main tapotait fermement sa joue, peinant d'abord à comprendre ce qui venait de se passer il planta son regard dans celui brumeux de son aîné, hochant lentement la tête quand il lui demanda si il allait bien, celui-ci, face à l'air ahuri et perdu du plus jeune, lui demanda alors comment il s'appelait.
- Alexandre ...
Bredouilla l'adolescent avant qu'on ne lui tire les bras pour l'encourager à se relever et ce qui se passa ensuite alla au delà de toutes les espérances qu'il aurait put nourrir jusque là. Impossible disait-il de le laisser continuer à s’entraîner après le choc qu'il avait reçu et impossible de le laisser rentrer seul chez lui sans savoir à quel point son pauvre crâne avait été meurtrit. C'est ainsi qu'il se retrouva à marcher seul à seul avec lui alors que jusqu'à présent, il ne lui avait même jamais parlé en tête à tête. Tout cela paraissait bien trop étrange et alors qu'ils marchaient l'un à coté de l'autre dans la rue, Soan se mettait à scruter son reflet dans les vitrines puis celui d'Alexandre. Il avait l'impression de rêver tout en sachant parfaitement être encore réveillé, du moins, l'était-il vraiment ? Se pinçant le bras il tourna son attention vers le jeune homme. Peut-être était-ce ce coup à la tête qui le poussa à agir ou bien était-ce un élan de courage lié à ce qu'il venait de se passer mais en tous les cas, le garçon se lança à lui demander si c'était effectivement vrai, que ses passions se tournaient vers les hommes. Pour toute réponse il n'eut qu'un éclat de rire et un petit « pourquoi, ça t'intéresse ? » qui le troubla. Bien sur que non ! Cela ne l'intéressait aucunement, quel idée ! Il haussa simplement les épaules répondant que ce n'était qu'un élan de curiosité mais face à son air, Alexandre lui sourit, répondant simplement que cette blague était liée à cet ami avec qui il combattait qui lui l'était effectivement. Le concerné, plus petit, un peu moins charismatique mais d'un caractère qui semblait tout aussi explosif n'avait jamais vraiment attiré l'attention du garçon mais à cette découverte, il en évalua la possibilité, de le trouver charmant. Il se sentait si seul, comme si ses attirances faisait de lui un chromatique d'une forme particulière, plutôt que d'afficher des couleurs vives et différentes, c'était à l'intérieur qu'il était différent, si le garçon n'avait pas vu son propre sang rouge couler, il lui aurait été aisé de l'imaginer bleu. Le silence était retombé et les seuls mots qu'ils s'échangèrent de nouveau, furent pour se dire au revoir et qu'il fallait qu'il aille voir un médecin puis Soan disparu à l’intérieur de sa maison, filant s'effondrer sur le canapé. La télécommande se planta entre ses cotes, le faisant sursauter. Se lobotomiser était quelque chose qu'il avait toujours trouvé intéressant, allumant la télé il zappa à plusieurs reprises pour tomber sur une télé-réalité, à l'écran un garçon en débardeur résille et aux manières exacerbées se vantait fièrement de son homosexualité, en plein conflit avec un second garçon, bien plus classique celui-là. Le voir ainsi s'agiter mettait le garçon terriblement mal à l'aise, supportant mal d'être affilié à ce genre de comportements caricaturaux, soupirant mollement il zappa de nouveau sur un clip dénudé puis repassa sur les premières chaînes.
Le coup qu'il avait reçu à la tête ne fut en réalité rien de grave et très rapidement il put retourner au club et là, il commença à tenter de s'approcher du concerné de ses nouvelles attentions. En réalité, le jeune garçon ne savait pas bien ce que l'amour pouvait bien être. Si il s'était entiché de plusieurs personnes, l'attachement qu'il leur dévouait se basait surtout sur la manière dont il se les représentait. Plus que de la personne il s'attachait à l'image qu'il en avait et les espoirs qu'il portait en eux. Ici plus que le physique ou l'esprit c'était des considérations plus terre à terre qui tendaient à le pousser à s'intéresser à lui : si il était effectivement homosexuel, il avait une chance, une vraie chance et même sans amour, d'échanger un tout premier baiser était une idée qui ne lui déplaisait pas. Alors il commença à lui dire bonjour en arrivant et au revoir en partant, puis à lui demander comment il allait, petit à petit au fil des semaines, de véritables discussions prenaient place entre eux. Si parfois Alexandre jetait des regards entendu au garçon, c'était qu'il n'était pas assez naïf pour croire que ce début d'intérêt qu'il avait eu pour son ami tenait à de simples coïncidences. Si l'ami fut mit au courant, il n'en tenu pas rigueur à Soan et petit à petit, une véritable relation d'amitié naquit entre eux, le garçon avait même commencé à oublier la véritable raison pour laquelle il s'était dirigé vers lui. S'amusant de ses éclats de voix pour des sujets qui lui semblait risible, admirant sa force de conviction, cette morale irréprochable qui l'animait et cet humour acide. Il n'était pas exceptionnellement beau, pas le plus grand, pas le plus musclé, ni le plus fort ; mais quand il se battait, quand il affichait ce regard brûlant, le cœur du garçon commençait à battre un peu plus vite. Le brun n'en parlait pas, osait encore moins afficher ses passions maintenant qu'elles devenaient un peu plus réelles, ce ne fut pas lui qui fit le premier pas dans cette discussion. L'été revenait lentement, les arbres se recouvraient de bourgeons et on entendait de nouveau les oiseaux chanter au soleil encore timide. Avec les journées qui se rallongeaient, on en oubliait l'heure à laquelle on devait rentrer et ce soir là, planté avec horreur devant l’horloge, Soan eut à expliquer timidement qu'il était déjà tard et que ses parents le puniraient certainement. Samuel qui s'amusait de son comportement d'enfant de bonne famille à ne jamais rompre avec les règles, plutôt que de lui proposer de l'accompagner et inventer une excuse pour son retard, proposa l'inverse : aller dans un café, boire un soda au soleil couchant, peut être même aller manger un bout dans un coin, voir un film, ce qu'ils voulaient. Peu enclin à enfreindre les règles, il refusa le film et le dîner mais se laissa tenter par le soda. Ils filèrent alors vers un de ces bars qui semble en permanence ouvert avec toujours les même clients à l’intérieur, non loin du gymnase où ils s’entraînaient tous les deux, trois fois par semaines. Ils commencèrent à parler des parents du garçon et de leur angoisse chronique qu'ils peinaient parfois à cacher puis partirent sur la boxe, ce qu'ils y faisaient et les progrès qui commençaient à se faire sentir. La discussion ne cessait de bifurquer encore et encore, sur le pokemon que Samuel possédait, ce qu'il comptait faire plus tard, ce qu'il aimait comme film, sur la raison de la déscolarisation du garçon – celui-ci inventa un rapide mensonge, se refusant d'avouer quoi que ce soit, de plomber l'ambiance. Le silence retombait lentement sur eux, l'attention du brun passant sur quelques roucools qui se battaient un morceau de pain puis sur les mains liées d'un couple qui filait dans la rue. L'autre brisa le silence.
« - Alex m'a dit que tu savais que j'étais gay.
- Il m'a dit, oui.
- Il a aussi dit que c'était pour ça que tu t'étais mis à me parler, il soupçonne que je te plaise. »
Il avait sourit et le garçon avait blanchit, s'il refusait de l'admettre de vive voix ce n'était pas pour que quelqu'un d'autre ne vienne le faire à sa place. Le regard planté dans un des glaçons, son aîné le pressa à répondre, pour toute réponse il haussa les épaules et répondit simplement.
« - Un peu.
- Parce que j'en suis ?
- … Un peu.
- Ca ne me dérange pas.
- Pourquoi ?
- Pourquoi pas ?
- … je …, il détourna le regard. Je sais pas...
- Tu ne me plaît pas à moi. »
Il avait levé le regard, éberlué, comme sonné par une violence aussi soudaine. Le reste n'en fut pas moins d'une douceur recouvrée, il lui expliqua calmement qu'il était trop jeune, qu'il en aimait un autre et que cette situation commençait à le mettre mal à l'aise, de le sentir parfois le regarder, de se demander si le garçon espérait quoi que ce soit. Le rassurer sur le peu de force de ses sentiments fut la première chose qu'il répondit et pour la première fois depuis bien longtemps, il s'était laissé aller à dévoiler ses sentiments, son angoisse à se dire seul dans sa situation, face à ces images qu'il peinait à assimiler comme siennes, il était allé jusqu'à dévoiler sur des histoires étranges qu'il avait découvert ici et là sur internet dont le récit fit rire son interlocuteur. Le reste de la discussion fut plus légère et le garçon rentra seul chez lui où au final, personne ne lui passa de savon, personne n'était encore rentré. Pourtant dès le prochain entraînement, quelque chose avait changé, impossible de discuter avec lui sans qu'il ne finisse par partir voir quelqu'un d'autre, impossible de lui parler en privé sans qu'il ne fuit et même lorsqu'il demandait ce qu'il avait fait de mal, aucune réponse ne lui était donnée. Plus que de s'être fait rembarré au café, ce fut ce silence qui le fit longtemps souffrir, il avait espéré enfin avoir un ami, plus vieux et ouvert. Il s'était déjà imaginé lui poser mille et une question sur tel ou tel sujet. Le vide que cela avait laissé mit deux bons mois avant de le laisser enfin en paix tant qu'il n'y pensait pas trop. Dans cette optique il avait également cessé de se rendre à la boxe, profitant du trou que cela laissait pour justifier d'étudier un peu plus encore. Le garçon n'avait toujours aucune idée de ce qu'il comptait faire l'année suivante, hésitant jusqu'à ne plus rien faire pendant un an et se mettre à travailler dès qu'il le pourrait. Naturellement cette vision du futur ne convenait aucunement à ses parents qui se retrouvaient malgré tout dans le même trouble : dans quelle école mettre leur enfant, devaient-ils continuer de faire l'école à la maison ou y avait-il simplement une autre solution.
Ce fut, encore une fois, des forums que la solution se présenta en un internat. Le lieu se présentait comme une école d'une grande qualité, ayant un soin tout particulier à faire de leur élève de futurs grands noms du monde pokemon. Ainsi ils se vantaient du parcours professionnel de leurs professeurs, de la qualité de la nourriture et des dortoirs, mais également, détail qui attira l'attention du père, de la bonne entente des élèves. Le cursus était fait de sorte à encourager les élèves à échanger entre eux, qu'importe le dortoirs, la classe ou l'âge, insistant sur la facilité avec laquelle un élève pouvait se confier à un adulte. « Aucun élève ne sera laissé derrière ! » lançait énergiquement une des photos qui accompagnait le texte. L'idée paraissait loin d'être mauvaise et surtout, encouragerait sans doute leur fils à trouver une filière professionnelle autre que de travailler au KFC du coin. Cependant cela ne devait pas se faire contre son propre avis et avant même de lui en parler, ils commencèrent à se renseigner un peu plus, accumuler la documentation jusqu'à un soir de mai où ils s'installèrent tous trois à table avec des airs bien trop sérieux. La mère commença à parler de l'école, sortit une brochure qu'elle tendit à son fils, vantant le lieu tout en le laissant feuilleter la fascicule, si ils tentaient de se montrer le plus neutre possible, l'optimisme dont ils faisaient preuve débordait à chacun de leurs mots. Ce ne fut que lorsque Soan hocha positivement la tête et semblait accepter l'idée qu'ils attaquèrent la liste de ce qui poserait problème : l'île était loin et ils ne pourraient plus vraiment se voir, il devrait arrêter ses clubs et il faudrait au moins un ou deux jours pour le rapatrier en cas de problème. Le garçon n'y voyait pas là un véritable problème : il s'était habitué à socialiser, à créer du lien sans jamais dévoiler, presque persuadé qu'il pourrait à coup sûr se protéger totalement de nouvelles moqueries, quitte à ne pas défendre quelqu'un qui en était victime. Le père repris alors.
« - Ce sont des dortoirs et en fonction d'où tu seras envoyé, il y a des chances que tu dormes avec quelqu'un et les douches ne sont pas privées, ça ne te dérangerait pas … ? Imagine un peu tous ces garçons en slip partout »
Ho, il imaginait très bien, tout cela présageait à des tortures horribles, comment survivrait-il à des choses aussi … ignobles. Toute à sa réflexion, son père dut le rappeler pour le faire sortir de ses songes et insista encore jusqu'à ce que son fils ne réponde que vraiment, il n'y aurait aucun soucis et qu'il acceptait d'y aller. Les papiers d'inscription furent donc envoyé et lors qu’enfin, plusieurs semaines plus tard, le garçon reçu la réponse, il ne put s’empêcher de sourire. En faisant ses bagages, des sentiments étranges l'étreignaient de toute part : le plaisir de quitter sa ville et le quartier de son collège bien sûr, mais la tristesse de partir pour la première fois loin de son foyer mais également une forme d'angoisse à partir loin de Samuel. Il ne l'avait pas recontacté, pas même lorsqu'il avait arrêté d'aller à la boxe, mais il peinait à ne pas espérer quelque part qu'il allait finir par le faire et qu'à présent, il ne pourrait plus le rejoindre. Mais c'était une nouvelle page qu'il tournait, une page rien qu'à lui, ne plus penser à personne, ne plus se faire de mal inutilement. Refermant sa valise enfin prête, il sortit de chez lui.
Surnom. Aroha
Espece. Brocélôme
Nature. Doux
Description. Dire de ce pokemon qu'il est doux serait un euphémisme tant il l'est dans tout les pans de sa personnalité, que ce soit positif ou négatif. Si il est câlin et toujours obéissant, il a les combats en horreur et même l’entraînement est un véritable supplice pour la pauvre créature. En réalité tout ce qui touche au travail semble désagréable au pokemon plante qui n'aspirera qu'à de longue sieste au chaud contre son dresseur qui n'est en réalité plus un ami qu'un dresseur. En effet si il est obéissant, il n'agira jamais sous la contrainte.
Sa relation avec Soan est assez conflictuelle et chaque entraînement nécessite des heures de négociation pour que le pokemon ne fasse que le minimum vital, arrêtant d'agir dès que son humain hausse légèrement le ton ou lui demande de se donner à fond. Si son dresseur est toujours d'une sociabilité et d'une douceur infinie avec les autres humain, avec son pokemon c'est une autre histoire et si ils s'aiment beaucoup l'un et l'autre, il n'est pas rare d'entendre des râles excédée venant de leur chambre – et n'étant pas toujours humain.
Pseudo ou prénom. Nana
âge. 24
Comment avez vous connu le forum ? Champopiette
Quelque chose à ajouter ? Je laisse le choix du dortoir à la personne qui me validera du coup, ce compte est le DC d'Anna Selwyn avec l'autorisation d'Eli \o
Ps . Rori, Mary me.