L’échange était familier, peut-être même trop. Et pourtant, les deux adolescents ne se connaissaient que depuis quelques minutes. Etrangement, Calliope se sentait à l’aise en compagnie du Phyllali et avait justement envie d’apprendre à connaitre ce dernier. Mais à côté de ça, peut-être qui la trouvait un peu trop curieuse, voir même avenante, frôlant donc l’impolitesse. Fort heureusement, le garçon répondait normalement, sans émettre de réticence, ce qui encourageait la rouquine à poursuivre dans cette voie. Les questions étaient de plus en plus personnelles et beaucoup plus précises, perturbant son interlocuteur. Et elle le remarquait, bien entendu mais n’y prêtait pas de réelle attention. Elle se disait juste qu’il était tant qu’elle arrête.
Rodrigue finissait par lui détailler son projet, expliquant au passage les raisons de son passage dans ce cursus. Très vite, le sourire grimpait au visage de la rouquine, totalement émerveillée. Elle le regardait avec attention, buvant à la limite ses paroles. Elle le trouvait incroyable. Ou plutôt, son projet. C’était quelque chose qui semblait lui tenir à cœur et tant mieux. Ça ne pouvait que plaire à la demoiselle, forcément. Sa vocation étant d’aider son prochain, ça ne pouvait que l’être. Surtout dans ce domaine encore fragile : il n’y avait pas énormément de personne qui s’y spécialisait. Et les motivations de Rod semblaient suffisantes.
_ Ouah, c’est vraiment formidable ! s’enthousiasmait Callie. Et elle n’exagérait pas, c’était sincère.
Ses yeux pétillaient d’envie. Ou plutôt d’admiration. Cependant, elle redescendait bien vite sur terre quand le garçon lui retournait la question, tout en lâchant un énorme compliment. A cet instant, en une demi-seconde, la rouquine était devenue une tomate. Hébétée, la bouche légèrement entre ouverte, elle ne parvenait pas à répondre immédiatement. C’était très flatteur de sa part, même beaucoup trop. Etait-ce réellement les bruits de couloir ? Elle ne s’en était pas vraiment rendue compte. Pour une demoiselle appartenant au dortoir des Givrali, celle des commères, c’était un comble tient ! Fuyant le regard de son interlocuteur, elle bidouillait quelque chose avec ses doigts, traduisant clairement sa gêne.
_ M-mais… Je… Euh… disait-elle sans savoir par où commencer. Puis, respirant un bon coup pour se calmer, elle reprit, toujours en évitant le regard de Rod.
J-je… Je ne suis pas la meilleure, j’ai beaucoup de chose à apprendre. Et puis, il y a aussi Idalienor. Et euh… Miranda, Geores… énumérait-elle. Il s’agissait de ses camarades de classe. Ses yeux finissaient par se planter un instant sur ses pieds avant de finalement soulever la tête et scruter le regard du garçon.
C’est très gênant, ce que tu viens de dire. Beaucoup trop flatteur … Hem… Calliope avait toujours été honnête avec ses sentiments. De toute façon, impossible de passer à côté. On pouvait facilement les deviner. Il n’y avait pas plus spontané de toute manière.
_ Pour revenir à ta question, mon rêve est d’ouvrir un institut afin d’accueillir tout type de malade. Une sorte de maison temporaire. Ils y resteraient le temps qu’il faudrait pour un bon rétablissement. Je comptais aussi me spécialiser dans la naissance Pokemon. A voir si j’en ai la possibilité. En attendant, je préfère le général.C’était logique dans un sens que la Givrali désire cette spécialité. Après tout, ses parents étaient tous les deux des éleveurs. Elle avait donc été plongée dans ce domaine depuis toute petite déjà. Mais la médecine était tellement vaste, il y a énormément de savoirs, de possibilité… Elle hésitait encore un peu, dans le fond, bien que ses propos semblaient convaincre qu’elle s’était déjà tracée toute une route à suivre. Et c’était déjà ça. Se lancer dans l’inconnu, très peu pour elle. Ensuite, si elle avait d’autres possibilités qui s’ouvriraient à elle, bien entendu qu’elle y réfléchirait avant de bifurquer de sa trajectoire. Comme le dit souvent son père : on ne sait pas de quoi demain est fait. Le futur est trop subjectif, il n’est pas gravé dans le marbre. Les évènements sont toujours susceptibles d’évoluer au dernier moment.
_ Cadoiiiiii beuglait Happy au loin, traduisant son impatience.
_ En tout cas, voilà… Hem… Je vais devoir filer, Happy attend son traitement. Et comme tu peux le constater, il n’est pas très… Patient. Je suis navrée. A une prochaine fois ?Avant même de pouvoir tourner talon, le Pokemon bicolore refaisait déjà son apparition. Sans crier gare, il se plaçait derrière Rod et lui poussait les fesses de toute ses forces pour le contraindre à entrer dans le dortoir des Givrali. Mordant sa lèvre inférieure, Calliope se retenait un juron.
_ Happy ! Il ne peut pas, c’est un garçon. Lâchant un énorme soupir, le Cadoizo ignorait la remarque de sa dresseuse tout en levant les yeux vers le plafond. Et puis quoi encore ? Il y avait bien l’autre blond qui rentrait, se disait-il. Quelle était la différence ?
_ Bon, à bientôt ![HRP : Fin du RP pour Callie](c) Alban