Son histoire, commence ici, à Atalanopolis...
Atalanopolis est une très belle ville située dans la région de Hoenn et bercée par de nombreuses légendes : une ville mystérieuse où sommeille l'histoire, comme l'indique le panneau à l'entrée de la ville. Il y a des jolies habitations là-bas, toutes faites de pierres et construites sur différents niveaux. D'ailleurs, la ville tout entière semble avoir été construite de cette manière. Il semblerait qu'Atalanoplis soit née suite à la chute d'une énorme météorite. Mais ce n'est qu'une des nombreuses légendes qui entourent la ville qui le prétend. La ville n'est accessible que par la voie maritime ou aérienne et malgré la chaleur permanente, il n'y a pas beaucoup de touristes. Et au nord d'Atalanopolis, il y a la Grotte Origine. Des rumeurs courent comme quoi un pokémon légendaire plongé dans un profond sommeil se réveillerait un jour dans la grotte. Peu de gens n'osent s'approcher de cet endroit, qu'on dit parfois maudit. Mais il y en à qui n'ont pas peur, qui rêvent d'aventures, qui sont encore jeunes et innocents, sûrement trop bête pour comprendre la vie.
Et Ellen Whirst fait partie de ces quelques personnes. Elle est née et a vécu à Atalanopolis toute son enfance. Blondinette aux yeux verts comme les feuilles des arbres, gamine rêveuse, fillette discrète, elle est la fille de Charlène Whirst et de Juan Whirst.
Et comme tous les ans, le premier jour de l'été elle part s'aventurer dans les forêts voisines avec un petit panier garnis de pétales de fleurs blanches. Elle sort alors son violon et se met à jouer une douce mélodie et quelques pokémons s'aventurent à sortir le bout de leur museau. Depuis toute petite, elle a grandi bercé par les douces mélodies du piano de sa mère, alors elle aussi elle a voulu apprendre, mais elle s'est rendu compte que finalement, elle préféra la fluidité du violon et depuis, elle en joue presque tous les jours. Elle rit aux éclats, tourne sur elle-même en lançant des pétales de fleurs, par ici, par là. Elle est toujours très heureuse quand elle fait ça. Malheureusement, ce n'est qu'une fois par an.
Elle reste toute la journée dans la forêt, même lorsqu'elle a vidé son panier. Souvent, elle s'allonge dans l’herbe et regarde les branches des arbres ce balancer au rythme d'une petite brise. Puis quand le soleil commence lentement à décliner dans le ciel, elle prend le chemin du retour. Mais pas cette fois, car la curiosité infantile la pousse à continuer son chemin, malgré le froid qui commence doucement à s'installer et la lumière qui peu à peu s'éteint pour laisser place au noir de la nuit.
Ellen a décidé d'aller voir de plus près la grotte Origine. Elle sait que l'entrée est scellée et qu'on ne peut rentrer à l'intérieur de la grotte. Néanmoins, un sentiment étrange la pousse à aller vers l’inconnu, quitte à désobéir à ses parents.
La grotte est à une bonne demi-heure de marche, mais cela ne décourage pas pour autant la jeune fille. Ses longs cheveux blonds volent derrière elle. Ellen se sent libre. Elle inspire l'air frais de la soirée et ressent comme un frisson d’excitation la parcourir.
Ça y est, elle vient d'arrivée. Il ne reste plus qu'un pont en bois qui sépare la jeune fille de la grotte.
L'édifice de pierre est recouvert de végétation mais on peut remarquer des signes étranges sur la porte. Tout doucement, comme si elle avait peur de se faire remarquer, la jeune fille effleure du bout de ses doigts la porte marqué de signes. Soudain, elle sursaute et se retourne. La gamine est persuadée d'avoir entendu un bruit derrière. Elle aperçoit alors une paire d'yeux luisants qui l'épient derrière un buisson. Plus de doute, il y a bien quelqu'un. Terrorisé, la jeune fille recule d'un pas mais trébuche sur un petit caillou et tombe.
- Qui... Qui est là ? s’exclame-t-elle d'une voix tremblante.
Elle entend alors comme un petit couinement puis plus rien.
Les battements de son cœur commencent à se calmer. Elle lève les yeux au ciel et constate que les derniers rayons de soleil commencent à disparaître derrière la paroi rocheuse qui entoure la ville. Il est temps pour elle de rentrer avant que la nuit ne soit totalement tombée.
En chemin, elle finit par se dire que la paire d'yeux derrière le buisson n’était qu'un simple petit pokémon qui devait chercher à manger. Elle s'était fait peur toute seule.
- Ellen ! Où étais-tu passée ? Tu nous as faits une de ses peurs ! s'écria Charlène, quand sa fille était rentrée deux heures plus tard que prévue.
- Maman, j'ai plus six ans, tu sais ? fit Ellen, l'air agacé.
- Regarde-moi dans quel état sont tes cheveux ! Et la robe blanche qu'on venait de te t'offrir , rouspéta la mère d'Ellen tout en ignorant sa remarque.
- Charlène, Ellen a raison, elle n'a plus six ans, moi à son âge, je voyageais déjà à travers toute la région , intervient Juan, le père de la jeune fille.
Ne trouvant rien à répliquer, la femme sortit de la pièce puis revint avec une brosse et se mit à coiffer les longs cheveux blonds de sa fille.
- Maman, moi aussi je voudrais voyager, comme papa. - On a en déjà parlé Ellen, c'est non, fit Charlène en jetant un regard noir à son mari qui signifiait qu'il avait intérêt à ne pas faire de commentaires.
- Mais Maman ! Je rêve d'aventure ! De vivre avec les pokémons, de rencontrer de nouvelles personnes, de changer de paysage, de...- Tu es encore trop jeune alors n'insiste pas, coupa sa mère. Et puis tu as déjà mon Mentali et le Carchacrok de Papa si tu désires vivre avec les pokémons. - Mais tu ne comprends pas ! s'exclama Ellen.
- Si je comprends parfaitement qu'une gamine de treize ans à peine n'a rien à faire seule dans la nature ! lança Charlène en haussant le ton, agacée par l’entêtement de sa fille.
La jeune fille se leva brusquement et hurla avant de partir s'enfermer dans sa chambre en claquant la porte :
- C'est juste que tu as peur ! Peur du passé et que tu refuses d'ouvrir les yeux sur le présent !Elle s'adossa contre la porte puis éclata en sanglots.
C'est vrai qu'elle avait les pokémon de ses parents avec qui elle avait grandi et passé les meilleurs moments de sa vie, mais ce n'était pas ce qu'elle voulait. Elle ne demandait qu'une seule chose : vivre librement.
Mais sa mère ne comprenait pas, ou alors elle ne voulait pas comprendre.
Ellen savait très bien qu'avant sa mère avait une sœur jumelle mais qu'elle est morte au cours d'un de ses voyages, et elle savait également que c'était la raison pour laquelle sa mère ne voulait pas la laisser partir. Au fond, elle ne voulait que la protéger.
Soudain, elle se mit à regretter ses paroles. Peut-être que sa mère avait raison au fond.
- Ellen ? Ellen vient vite voir ! La jeune fille grogna. Pour qu'on la réveille si tôt il y avait intérêt à se passer quelque chose de vraiment très important. Elle enfila ses chaussons et mit une petite veste avant de sortir de sa chambre.
Deux semaines s’étaient écoulés depuis sa dispute avec sa mère et aujourd'hui tout avait été pardonnée et oublié.
- Regarde ! fit son père en pointant du doigt un étrange pokémon violet qui ondulait dans un petit bocal rempli d'eau.
- Qu'est-ce que c'est ? demanda Ellen, incapable de reconnaître l'étrange spécimen.
- C'est un Minidraco chromatique ! s'enthousiasma Charlène.
- Quoi ? Un pokémon chromatique ! répéta la jeune fille sous le choc.
- Oui. On l'a retrouvé au bord du lac. Il était blessé. expliqua fièrement Juan.
On l'a emmené au centre pokémon pour le faire soigner et il est pleine forme maintenant. On attendait juste que tu sois réveillée avant de le relâcher. Ellen ne répondit pas, ses yeux suivaient le pokémon qui semblait danser sous l'eau.
- Qu'il est beau... dit-elle, fascinée.
- Bon, viens. Il est temps de le remettre à sa place. Ellen hocha la tête sans détacher son regard du Minidraco. Soudain, elle se rendit compte qu'elle aurait beaucoup aimé être à sa place : il était unique et beau et il allait être libre, libre de visiter tous les océans puis de grandir et de se transformer en un majestueux Dracolosse et survoler la Terre entière.
Tandis qu'elle, elle était coincée ici, à Atalanpolis, depuis douze ans.
Elle soupira.
L'automne défila à une vitesse considérable puis laissa place à l'hiver glacial.
Ellen n'aimait pas vraiment l'hiver, elle ne pouvait pas sortir, elle était obligée de se couvrir et il n'y avait aucune couleur dehors. En plus, il ne neigeait pas à Atalanpolis, le ciel se contentait seulement de déverser des flots de pluie sur la ville. Il n'y avait pas grand-chose à faire alors la jeune fille s'occupait en rêvant des régions qu'elle pourrait visiter un jour, avec ses pokémons, rien qu'à elle, en s'imaginant courir dans les parairies puis s'arrêter à l'ombre d'un arbre et jouer une douce mélodie de violon.
Mais l'hiver, il y avait aussi son anniversaire.
Et le jour de ses treize ans approchait à grands pas. Ellen n'avait jamais eu autant hâte car elle se souvenait très bien de cette conversation qu'elle avait eue un jour avec sa mère.
- Maman, à quel âge on devient grand ?
- Il n'y a pas vraiment d'âge mais moi je considère qu'à quatorze ans, on devient déjà plus grand.
- Alors quand j'aurais quatorze ans je pourrais partir à l’aventure ? avait demander la fillette pleine d'espoir.
- Si tu promets d'arrêter de me demander chaque jour quand est-ce que tu pourras voyager, oui, à tes treize ans tu pourras partir visiter le monde. avait répondu la femme en riant.
- Youpi ! s'était écrié la gamine. Bien sûre, ces paroles avaient dû être prise à la légère pour la femme, mais pas pour la jeune fille qui chaque jour, chaque année, avait attendu ce moment.
C'était le grand jour. Il n'y avait pas grand monde, seuls les voisins et leurs deux filles et le grand-père d'Ellen, que tout le monde appelait Papy. Cette dernière était vêtue d'une petite robe blanche et d'un long pull en laine. Sur le gâteau au chocolat préparé le matin même, les quatorze bougies venaient d'être allumées. La lumière était éteinte et la faible lueur des flammes luisaient dans les regards. Il y avait des pokémons comme des humains, et tous étaient là, autour d'elle, en son honneur. Ellen eut un petit sourire puis souffla sur les bougies. Des applaudissements retentirent dans la pièce et la lumière se ralluma. La jeune blonde constata avec plaisir la joie sur les visages des invités. Tout le monde semblait prendre joie à la fête, or, Ellen avait du mal à partager leur enthousiasme, l'esprit trop occupé par la phrase que sa mère lui avait dite un jour.
Maintenant qu'elle avait treize ans, elle voulait vraiment partir. D'autant plus que cette fois, elle avait trouvé des arguments.
Lorsque la famille des voisins fut partis, Ellen se décida à parler de sa découverte avec sa mère.
- Maman, tu te souviens de la fois où tu m'avais dit qu'à mes treize ans je serais grande et que je pourrais partir voyager ? - Tu ne vas pas t'y remettre, il me semble que notre dernière discussion ait plutôt mal tournée et je préfère ne pas aborder le sujet. trancha Charlène sans lui laisser le temps de dire un mot de plus.
Ellen hésita quelques secondes avant de rajouter :
- Mais j'ai trouvé une école, une académie pour les jeunes dresseurs comme moi ! Je ne serais pas seule, je ne serais pas sur des routes inconnues, comme tu le crains tant ! Comme sa mère ne répondit pas, elle renchérit :
- Je suis au courant pour ta sœur, celle qui aurait dû être ma tante. Mais les temps sont révolus, et je ne vais pas passez toute ma vie ici !La femme se retourna brusquement et hurla :
- Qui t'a dit ? Qui t'a dit pour ma sœur !- Moi. intervient soudain Papy.
Sa fille le regarda dans les yeux puis éclata en sanglots.
- J'ai entendu parler de cette académie sur l'île Lansat. Elle a ouvert ses portes il y a quelques années, et il me semble que les meilleurs dresseurs, scientifiques et coordinateurs d'aujourd'hui y soient passés. Tu sais très bien ce que ressens Ellen, ta sœur aussi rêvait d'aventure et tu sais mieux que nous tous quel point elle était malheureuse enfermée dans la maison. ajouta Papy à l'attention de sa fille.
- Mais elle morte ! cracha Charlène, furieuse.
- Mais Ellen n'est pas ta défunte sœur ! C'est ta fille et elle a besoin de ton soutien ! Et toi, plutôt que l'aider, tu restes sur ton passé ! Ouvres les yeux, le monde est beau !Un silence pesant prit place dans la pièce. Ellen se blottit dans les bras de son père. Qu'avait-elle fait ? Et en plus elle avait embarqué son grand-père dans cette histoire.
- Snif... Je... Je suis désolé... Viens Ellen... Viens voir Maman... fit Charlène les yeux rougis.
La jeune fille hésita avant de se précipiter dans les bras de sa mère.
Elle inspira le parfum de sa mère qui l'avait bercée toute son enfance. Il y avait une petite pointe de vanille mélangée à l'odeur douce du lait des Ecremeuh, mais il y avait aussi cet arrière-goût sauvage, qui rappelait la forêt. La jeune blonde ferma les yeux et revit tous les bons moments qu'elle avait passés avec sa mère. Notamment lorsque son Evoli avait évolué en Mentali. Ellen se souvint qu'elle et le pokémon était partis jouer dans une petite rivière tandis que ses parents et Carchacrok les surveillaient d'un regard bienveillant.
Et il y avait aussi cette fois où sa mère et elle s'était lancées dans un atelier cuisiné et que toutes deux s'étaient retrouvées avec du chocolat au bout du nez. Elles en avaient beaucoup ri.
Sans pas oublier tous les hivers qu'elles avaient passés au chaud à lire des histoires près du feu.
Ou encore la fois où Ellen avait perdu sa peluche Griknot et que sa mère était parti dans la forêt la nuit pour la retrouver.
Au fond, la jeune blonde avait une mère formidable et après tout ce qu'elle avait fait pour elle, Ellen pouvait bien lui pardonner son erreur.
- Tu iras à ton école et tu réaliseras tes rêves. souffla Charlène.
- Merci Maman, c'est toi la meilleure. répondit Ellen en souriant.
Au fur et à mesure qu'elle s'éloignait du sol, ses parents et leurs pokémons semblaient plus petits. Bientôt, ils ne devinrent que des petits points noirs, puis, ils disparurent de son champs de vision. Une larme roula sur sa joue mais elle l'essuya d'un geste. Pourquoi pleurait-elle ? Elle devait-être heureuse, non ? À moins que ce ne soit l'émotion ? En même temps, c'était un gros changement pour elle : un nouveau départ, de nouvelles rencontres, de nouveaux paysages, de nouvelles amitiés.
Une nouvelle vie, quoi !
Mais les aventures de notre héroïne ne font que commencer... Musique d’ambiance pour la fin ♥