- On sort ! cria Aria à tous ces pokémons avant de claquer de rage la porte de la maison.

Elle en avait marre ! Plus que marre ! Sylvabel l’énervait ! Beaucoup trop !!!

Déjà qu’elle avait dû le supporter la moitié du mois de juillet quand Idalienor n’était pas là ! Mais là, elle n’en pouvait plus. Elle préférait quand sa meilleure amie était là. Tous les regards en coin qui jetaient en sa direction restaient moins agaçants que ce qui se passait quand Sylv et Aria se retrouvaient seuls tous les deux. Dans ces moments-là, elle avait l’impression d’être de l’air. Quand Ida était là, elle était transparente, ça ne lui faisait pas plaisir mais il réagissait quand-même quand c’était elle qui initiait une conversation. Et croyez-moi ce n’est pas rien. Car il devait vraiment la considérer comme de l’air pour que quand Ida manquait à l’appel, il ignore complétement Aria ! Il ne lui parlait pas, alors qu’il parlait sans problème avec Chkao et sa famille et c’était à peine s’il lui répondait !
Aria avait vraiment touché le jackpot avec lui. Rien n’énervait la Pyroli plus que d’être ignorée. Peut-être sous-estimée aussi mais bref… de toute façon, il le faisait aussi ! Juste le voir détourner la tête quand elle rentrait dans la pièce la mettait dans une rage folle ! Elle avait fait quoi de mal ?… à part la première rencontre où elle aurait pu faire mieux… Elle voulait juste discuter normalement avec lui et pas être obligée de devenir muette parce qu’il refusait toute conversation !

… Elle avouait qu’elle n’avait pas dû être très sympa au début, mais en même temps, il ne fallait pas faire ça devant la meilleure amie du crush. Il devait lui manquer du bon sens à ce garçon. Elle chassa de sa tête la réflexion que jusqu’alors elle avait plutôt tendance à être contente si un garçon aimait bien Ida et cherchait toujours à les mettre ensemble, pourquoi lui non ? Parce que si le garçon ne s’entendait pas bien avec elle aussi ça ne marchait pas, s’excusa-t-elle.

En juillet, la seule fois où il lui avait adressé la parole sans qu’elle ne le presse de le faire c’était pour lui demander quand Idalienor rentrait ! Merci bien ! Sur le coup, ça l’avait tellement énervé qu’elle avait dû se retenir de lui crier dessus. Au début, elle se disait que c’était juste parce qu’il vivait dans son monde et ne s’intéressait pas à autre chose qu’à son crush. Mais ce n’était même pas vrai ! Il s’intéressait à tout le monde, il parlait à tout le monde sauf à elle ! Elle retint les larmes qui lui montaient aux yeux. Et zut après tout, elle s’en fichait ! Elle voulait bien essayé un peu mais il y a des moments où sa patience a des limites aussi. S’il la prenait pour de l’air, pourquoi elle s’embêterait à changer sa vision ? Elle le prendrait pour de l’air aussi et l’affaire était réglée.

Mysdi la regarda d’un air bizarre où tout semblait dire qu’elle en était incapable. Aria lui tira la langue. Depuis quand elle n’était pas capable de faire quelque chose ? Derrière elle, le reste de l’équipe suivait dans la bonne humeur habituelle, ils avaient cessé d’être déranger par les disputes d’Aria et de Sylvabel tellement celles-ci étaient devenus fréquentes, enfin c’était surtout Aria qui se disputait vu que Sylvabel ne lui répondait pas grand-chose, ou souvent rien du tout. Loki, Nuts, Pachi, Poli étaient en train de piailler joyeusement, ravis qu’Aria ait décidé d’aller se promener. Titik, qui était sur l’épaule d’Aria, lui envoya une petite décharge pour la réconforter, elle eut plutôt comme effet de faire monter les cheveux d’Aria vers le ciel, mais c’est l’intention qui comptait. Jira lui trainait derrière à un peu de distance des autres. Mais Aria ne lui fit rien remarqué, déjà maintenant il sortait de sa pokéball et ne passait plus son temps à dormir, ça lui suffisait.

Elle arrivait au port. Rapidement elle se dirigea vers le guichet, avant de s’y effondrer.

- Léon, un aller pour n’importe où, s’il te plait. Le premier que tu peux m’avoir.
- Je vais finir par croire que tu n’as que des problèmes dans ta vie, plaisanta le guichetier, alors c’était quoi cette fois ?
- Le comble c’est que j’adore vraiment votre île, continua Aria, ce n’est pas contre vous, j’ai juste besoin de changer d’air.
- Pas besoin de t’excuser, ta tête me dit tout, répondit le guichetier en souriant, rassure-moi cependant ce n’est pas encore une urgence ?
- Oh non, ce n’est pas du tout ça, grimaça Aria en se rappelant de ce qui l’avait conduit à rencontrer pour la première fois Léon, c’est juste mon colocataire… On ne s’entend pas très bien…
- Il est fort alors, ne pas bien s’entendre avec une fille aussi ouverte que toi, tu vas finir par me rendre curieux de le rencontrer !

Aria sourit faiblement. Léon était un vrai baume, à chaque fois qu’elle lui parlait elle avait l’impression que toutes ses inquiétudes se volatilisaient.

- Oh vas-y, répondit-elle d’une voix un peu plus affirmée, tu le trouveras sûrement charmant, il n’y a que moi qu’il évite.

Une étincelle s’alluma dans les yeux de Léon et un petit sourire moqueur apparût sur son visage.

- Ah jeunesse, jeunesse. J’aurais dû m’en douter…
- De quoi tu parles ? demanda Aria avec un regard interrogatif.
- Il y a de l’amour dans l’air ! affirma-t-il avec un sourire resplendissant.

Aria devint rouge pivoine en une demi-seconde et Mysdi se tordit de rire sur le comptoir.

- Quoi ? Mais que ? Mais… Non…
- Allons te mets pas dans cet état.
- Mais non, mais ! s’exclama Aria qui commençait sérieusement à paniquer, ce n’est pas possible, il…

- Aria ?

Lorsqu’elle entendit son nom, Aria passa du rouge pivoine au rouge écarlate. Avoir cette conversation avec Léon était une chose, que quelqu’un qui la connaisse l’ait entendue une autre. Elle se tourna précipitamment.

- Oui, enfin non, je veux dire…

Devant elle se trouvait Chkao qui la regarda d’un air interrogateur. Aria laissa échapper un soupir de soulagement. Chkao était sûrement la meilleure personne sur laquelle elle pouvait tomber. Elle lui faisait absolument confiance et savait qu’il n’irait pas l’embêter sur ce sujet, ni le répéter à Ida ou Sylvabel.

- Oh c’est toi Chkao, fit-elle avec un sourire.
- Chkao ça faisait longtemps que tu n’avais pas montré ta frimousse par ici, s’exclama Léon qui sortit du guichet pour le saluer, alors comme ça on vient voir son vieux copain seulement quand il est en bonne companie ?
- Je ne savais pas que vous vous connaissiez, ajouta Aria avec un sourire.
- Petit chenapan, on n’a même pas présenté son parrain !
- Léon tu es son parrain ?! C’est trop cool !
- Léon, j’en ai cinq des parrains je n’allais quand même pas lui présenter toute la ville, se moqua Chkao avant de se retourner vers Aria, mais toi qu’est-ce que tu fais ici ? Tu avais dit que tu restais à la maison ce matin non ?
- Oui mais j’avais envie de voir du paysage ! répondit Aria avec un sourire éclatant. En plus mes pokémons n’aiment pas rester enfermés.

Léon la regarda en coin et elle lui fit un clin d’œil. Elle n’allait pas se plaindre de Sylvabel devant la personne qui s’entendait le mieux avec lui ! Alors motus et bouche cousue, c’est un secret entre Léon et elle. En vérité, Léon avait été choqué par la facilité et le naturel avec lequels la Pyroli avait menti. Cela lui avait donné un frisson dans le dos. Par sa personnalité, Aria avait toujours l’air de dire ce qu’elle pense et Léon n’aurait jamais pu s’imaginer qu’elle était capable de mentir. Il avait l’impression d’avoir manqué quelque chose car la jeune fille était devenue pendant quelques secondes une véritable étrangère à ses yeux. L’impression était passée et maintenant seule une vague gêne restait, gêne qui eut vite fait d’être balayée par le sourire radieux d’Aria.

- D’ailleurs, on papote, on papote Léon mais je n'ai toujours pas mon billet moi.
- Tiens il y en a justement un qui part dans cinq minutes en direction de l’île de Poni, dit-il en lui tendant le billet.
- Merci, s’exclama Aria, je te dois combien ?
- Oh laisse c’est gratuit, notre conversation m’a rappelé ma jeunesse et a rendu ma journée un peu moins monotone, je te dois bien ça. Repasse quand tu veux, je suis toujours là de toute façon.
- Merciii !
- C’est le bateau bleu que tu vois là-bas, allez traine pas.
- Je te ramènerais un souvenir ! s’écria la Pyroli en courant vers le bateau.

Léon regarda la jeune fille s’éloigner le sourire aux lèvres. C’était rare des boules d’énergie aussi communicatives.

- Léon ?
- Ah oui Chkao tu es toujours là !
- Passe-moi un billet aussi.
- … oh c’est un beau développement que j’ai là !
- Oui bon arrête de te moquer, je te dois combien ?
- La même chose que la fillette là-bas, ça faisait longtemps que je ne t’avais pas vu être aussi timide.
- …

Chkao le regarda d’un regard noir, qui amusa plus Léon qu’il ne l’effraya.

- Merci quand même, dit-il alors qu’il s’éloignait rejoindre Aria.
- Amusez-vous bien ! ricana Léon.

Aria était montée sur le pont depuis moins d’une minute quand Chkao la rejoignit.

- Chkao ? Mais qu’est-ce que tu fais là ?
- Tu vas à Poni, non ? Je t’accompagne !
- Mais tu n’avais pas dit que tu avais des choses à faire à la maison aujourd’hui, c’était pour ça que tu rentrais tôt ?

Chkao ne pouvait pas dire qu’ils avaient simplement donné cette excuse pour justifier qu’il rentre tôt pour la voir. Il se contenta d’éluder la question.

- Comme toi, j’avais envie de voir du paysage, répondit-il avec un sourire.

Ariania remarqua la moquerie subtile dans la réponse et sourit en réponse.

- Ok alors.
- Pourquoi tu préfères que je ne vienne pas ? l’interrogea-t-il en la regardant avec ses grands yeux clairs.
- Bien sûr que non ! s’exclama Aria, un peu surprise de la question, plus on est de fous, plus on rit. Et pour tout te dire, ça me déprimait un peu d’y aller toute seule alors je suis super heureuse que tu viennes au contraire !

Son sourire flamboyant mit fin à cette discussion et les deux adolescents passèrent le reste du trajet à bavarder sur tout et n’importe quoi.

- Tu es déjà allé à Poni toi ? demanda Aria à Chkao.
- Oui, répondit-il, ce n’est pas très loin d’Akala alors j’y vais assez régulièrement. J’ai un ami qui habite là-bas.
- Cool ! On pourra passer le voir si tu veux, il s’appelle comment ?  
- Esteban. Mais il n’est pas sur l’île là, il est parti voir son père qui habite à Hoenn.

Une vague sombre passa sur le visage d’Aria alors qu’elle repensait au sien de père. Elle n’était pas allée voir la tombe cette année. Elle trouvait ça stupide de se recueillir devant une dalle vide. Elle ne regrettait pas d’y être allée l’été dernier. Elle avait trouvé Jira, elle s’était fait des amis. Mais elle n’éprouvait pas le besoin d’y retourner. Elle n’avait pas l’intention de le faire.

- Aria ?

Chkao avait remarqué le changement et regardait Aria d’un air interrogateur.

- Ça va ?
- Oui ça va, lui répondit-elle en rougissant un peu.

Chkao était un peu trop observateur pour elle.

- Tu étais léthargique pendant quelques secondes, j’ai dit quelque chose de mal ?
- Non… non…

La Pyroli hésita. Elle ne voulait pas vraiment lui mentir, elle n’avait pas vraiment de vraies raisons de le faire et elle préférait toujours être aussi honnête que possible quand ça ne lui posait pas de problèmes. Mais elle n’aimait pas parler de son passé, ni de sa situation familiale. Elle avait l’impression de se plaindre quand elle les racontait et elle détestait ça. Elle s’était arrêtée de parler et Chkao la fixait en silence. Quand elle croisa ses yeux gris, elle se dit qu’il était un peu trop tard pour faire comme si de rien était.

- C’est juste que ça m’a rappelé mes parents, se contenta-t-elle de dire, eux aussi sont divorcés.

Elle dit ça avec naturel et un petit sourire. Une moitié de vérité, pensa-t-elle dans sa tête.

- D’accord, se contenta de dire Chkao. On arrive bientôt à Poni, tu voudras aller où sur l’île ?

Voilà. C’était pour cette raison qu’Aria trouvait ça aussi agréable d’être avec Chkao. On aurait dit qu’il était doté d’un détecteur de sujet sensible. Dès qu’il y en avait un qui se profilait dans la discussion et qu’elle commençait à se sentir mal à l’aise, il ne cherchait pas plus loin, ne posait pas mille questions comme le font tant de personnes et revenait juste sur des sujets de conversation plus détendus. Ajoutez à ça que si l’adolescent savait une chose sensible, il n’allait pas la crier sur tous les toits, il était normal qu’il soit une des rares personnes auxquelles Aria n’avait pas peur de faire quelques confidences.

Le bateau avait accosté et sur conseil de Chkao, qu’Aria avait désigné comme guide, ils avaient décidé de faire cap sur la Plaine de Poni. Avant de quitter définitivement le village, et, d’après Chkao, la civilisation, ils achetèrent le nécessaire pour pique-niquer et quelques friandises pour les pokemons. Ceux de Chkao étaient restés à la maison familiale d’Akala. Aria était parfois étonnée à quel point les pokemons et leurs dresseurs vivaient séparément. Le garçon n’en avait que deux : un Picassaut et un Corayon et ils avaient l’habitude de rester avec les autres pokemons de la famille plutôt qu’avec leur dresseur. Cela pouvait se comprendre mais Aria était maintenant bien trop habituée à avoir ses pokemons autour d’elle pour s’imaginer en être séparés aussi longtemps.

La Plaine de Poni n’était pas l’endroit le plus proche du port et ils durent marcher quelques heures avant de l’atteindre. Lorsqu’ils arrivèrent enfin, Aria se laissa tomber dans l’herbe. Plus par caprice que par fatigue car avec l’entrainement de Jackie c’était à peine si elle avait senti passer les kilomètres qu’elle venait de parcourir. Heureusement pour elle, Chkao était lui aussi plutôt sportif et elle n’était donc pas la seule à considérer cette escapade comme une promenade de santé.

Cependant, même si le trajet n’était pas difficile en soi, il ouvrait l’appétit et Aria s'était bien rendue compte que l’heure du déjeuner était depuis longtemps dépassée.

- On s’installe là pour le pique-nique ? proposa-t-elle à Chkao.

Celui-ci acquiesça et commença à sortir la nourriture de son sac. Aria lui avait bien proposé d’en prendre aussi dans son sac mais il avait refusé. Les friandises pour pokémons, elles, avaient été depuis longtemps terminées. Pachi, Poli et Nuts s’étaient jetés dessus dès qu’elle les avait achetés et la maigre réserve qu’elle avait réussi à sauver était partie dans les ventres de Titik, Mysdi et Loki sur le trajet.

Elle se releva et secoua la tête pour enlever l'herbe qui avait colonisé ses cheveux. Elle s'assit devant la nappe tout en riant avec Chkao qui avait explosé de rire en la voyant faire et la comparait à un chien sortant de l'eau. Lui s'était appuyé contre l'arbre et profitait de l'ombre du feuillage tandis qu'Aria préférait rester sous le soleil. Chkao avait bien raison, depuis qu'ils avaient quitté le village, ils n'avaient croisé quasiment personne. Et là, même la grande plaine était déserte. C'était impressionnant. Décidement cette journée lui rappelait beaucoup trop celle qu'elle avait passé à Illumis l'année dernière, le désert aussi n'abritait aucune autre âme que la sienne.

Elle en était doublement contente que Chkao soit là. Non pas qu'elle gardait un mauvais souvenir de la journée où elle avait rencontré Nuts, non au contraire, elle en gardait un très bon souvenir. Mais elle trouvait ça triste de confondre passé et présent et ainsi de ne pas autant profiter du présent qu'on pourrait. Chkao la rattachait au présent et empêchait son esprit de vagabonder un peu n'importe où.

- Qu'est-ce que tu fais Poli ?

Depuis cinq minutes le petit fantôme tourbillonait autour de la cîme de l'arbre sur lequel Chkao était appuyé. Elle avait d'abord cru qu'il voulait faire une blague à l'adolescent et l'avait laisser faire mais elle constatait maintenant que ce n'était pas Chkao qui avait attiré l'attention de Poli. Il fixait le feuillage de l'arbre. A l'instant où Aria lui posa la question, il s'envola soudainement entre les branches et disparut de la vue de la dresseuse. Aria se rapprocha du tronc, et le chercha du regard. Elle ne le trouva pas, le feuillage était trop épais.

- Poli ! Qu'est-ce que tu fais ? Redescends.

Pas de réponse ne lui parvint, juste le bruit de feuilles qui bougent.

- Il a du voir quelque chose qui l'intéressait là-haut, expliqua-t-elle à l'intention de Chkao, il ne reste plus qu'à attendre qu'il s'en lasse et redescende.

Elle s'assit à côté de Chkao et continua à fixer la cime de l'arbre. Soudain elle vit une forme noire et jaune sortir du feuillage et s'élancer dans le vide. Dans le même intervalle des éclairs s'abattirent sur la nappe et le pique-nique. Aria et Chkao étaient trop près du tronc pour avoir été touché mais les pokemons d'Aria se les prirent de plein fouet. Heureusement, comme l'impact avait été réparti entre eux, ils supportèrent plutôt bien la décharge. Alors qu'Aria vérifait s'ils allaient tous bien, Chkao ne quittait pas la forme des yeux.

- C'est un Emolga, dit-il, il y en parfois dans le coin mais je ne m'attendais pas qu'on tombe sur un d'eux.

L'Emolga redescendait tranquillement en planant en cercle sur la plaine. Aria pouvait maintenant mieux l'observer. Il ressemblait à un Pachi volant ! Le même sourire et air d'inconscience et tous les deux donnaient envie de les serrer dans les bras ! Poli était redescendu de l'arbre et se dirigeait vers le pokemon. Il n'avait pas été touché par l'attaque et semblait plutôt heureux de rencontrer ce nouveau copain. Mais il n'avait pas vu qu'il avait été devancé.

A peine l'Emolga toucha-t-il le sol qu'il fut attraper par Pachi qui le serra dans ses bras en frottant ses joues contre lui. L'Emolga eut lui aussi le droit à sa petite décharge éléctrique. Aria soupira. Elle avait été bête de s'inquieter, dans la panique du moment elle avait oublié que les attaques éléctriques n'allaient pas affecter Pachi et Titik. Le statitik s'était d'ailleurs lui aussi avancé vers l'inconnu et regardait Aria comme pour avoir l'autorisation de rejoindre le pachirisu et l'emolga qui se roulaient dans l'herbe à coup de chocs éléctriques. Elle lui sourit et regarda l'insecte se joindre à la cohue. Poli jaloux de s'être fait voler sa place de premier ami, surtout qu'il ne pouvait pas se rouler dans l'herbe avec eux, planait autour d'eux d'un air menaçant et leur lançait des bouts d'herbe et de plantes dessus. Oui, la maturité de son équipe est très élevée, pensa Aria avec un sourire.

Elle alla se rasseoir à côté de Chkao.

- On en a pour un bon bout de temps là, sourie-t-elle, tu reveux des gâteaux ?

- Non merci, déclina Chkao alors qu'Aria en fourrait un dans sa bouche, tu les laisses comme ça ?

- Bfdovj hhlmc, Aria avala la gateau, oui, ils s'amusent là, même si j'essayais, je n'arriverais pas à les séparer ! Et ils sont mignons ensemble !

Nuts s'approcha d'elle la gueule grande ouverte, Aria vida le paquet de cadeaux dedans et prit le Kraknoix dans ses bras. Il n'avait pas eu l'air d'avoir été affecté par les éclairs, sa tête était la même que d'habitude. Mais comme il ne montrait pas ses émotions, elle n'en savait rien. Les deux qui avaient vraiment senti l'attaque passer étaient Mysdi et Loki. Aria jeta un coup d'oeil dans leur direction. Ah.

- Tiens, commença-t-elle en les désignant à Chkao, moi je ne serais pas capable de séparer le joyeux groupe de là-bas, mais je ne dis pas que c'est impossible. Crois-moi dans moins d'une minute ils seront tous alignés devant Mysdi et Loki et plus aucun n'osera parler.

Une minute après, Pachi, Titik, Poli et l'Emolga étaient en effet alignés devant les deux pokemons furieux en position d'excuse. Comment en sont-ils arrivés là ? Disons que pour résumé, Mysdi a crié des menaces assez persuasives et Loki a amené lui-même ceux qui n'avaient pas encore été convaincus devant l'arbre. Aria sentit que Nuts avait dû venir vers elle car il avait prédit que cette situation allait arriver. En effet, être sur ces genoux devait être la meilleure place dans ce conseil de discipline.

C'était étrange de voir Titik dans le coin des accusés, d'habitude ça aurait été lui sur les genoux d'Aria. Le statitik grandissait et devenait de moins en moins froussard. Aria en était fière.

- C'est ta mysdibule qui fait la loi ici, la taquina Chkao alors que Mysdi était en plein discours de remontrances.
- Si tu savais à quel point, rigola Aria.

Elle bougea quand même devant les regards suppliants de Pachi et Titik. Poli lui n'avait pas l'air d'écouter Mysdi. Aria posa Nuts et souleva Mysdi pour la mettre dans ses bras, celui-ci la mordit pour descendre mais malgré la douleur, Aria ne lacha pas. Elle était habituée après tout. Elle jeta un coup d'oeil à Loki mais lui ne semblait qu'en vouloir à l'Emolga qu'il fixait depuis tout à l'heure.

- Allez fin de la dispute ! dis Aria, je pense que vou avez compris ce que Mysdi voulait vous dire, j'avoue que moi je n'ai pas écouté, la douleur se fit plus forte, moi ce qui m'intéresse en ce moment c'est l'Emolga. Vous vous êtes bien amusés avec lui tout à l'heure ?

Poli, qui avait retrouvé tout sa confiance, acquiesca et commença à partir dans un discours que malheureusement Aria ne comprenait pas. Loki quant lui, demeura toujours muet.

- Vous voulez qu'il reste avec nous ?

Petits cris de joies de la part de Pachi, Poli et Titik.

- Alors sachez que pour l'instant c'est non.

Aria vit la déception se peindre sur les trois visages.

- Avant ça, l'Emolga a quelque chose à faire.

Elle le prit sans qu'il ne résiste et le posa en face de Loki.

- Il faut qu'il s'excuse à ceux qui ont pris son attaque en plein fouet. J'ai déjà une dispute interne dans l'équipe, je n'en veux pas de deuxième.

L'image de Jira lui traversa l'esprit et elle soupira. De son côté l'Emolga n'avait pas l'air de savoir ce qu'il devait faire et Aria dut retenir Loki de l'attaquer. Heureusement Pachi arriva pour jouer les entremetteurs et l'Emolga finit par s'excuser. Aria ne prêta pas compte à la petite voix dans sa tête qui lui assurait qu'il allait recommencer. Le plus important c'était d'avoir calmer Loki. Elle faisait attention à ses excès de colère depuis l'incident, car si elle arrivait à canaliser ceux de Mysdi, ceux de Loki était beaucoup plus compliqués... et dévastateurs.

- C'est bien, dit-elle à Pachi et à l'Emolga en leur caressant la tête. Et toi ? Est-ce que tu veux venir avec nous ? demanda-t-elle en sortant une pokeball inutilisée de son sac.

Elle la lança en direction de l'Emolga.



Dernière édition par Ariania Blue le Mar 5 Sep - 10:09, édité 1 fois

L’Emolga sourit à Aria puis se transforma en lumière pour rentrer dans la pokeball.

- On dirait bien que ça l’intéressait, remarqua Chkao au-dessus de l’épaule d’Aria.

La jeune fille sursauta, elle n’avait pas entendu le garçon arriver. Elle acquiesça en souriant et fit tourner la pokeball entre ses doigts.

- Je suis contente, il avait vraiment l’air de bien s’entendre avec Poli et Pachi. Avec lui je vais maintenant avoir un petit trio infernal.

Loki monta sur les genoux d’Aria pour lui rappeler que lui aussi il était là.

- Ah oui excuse-moi, un quatuor alors ? Mais tu es un peu plus sage que les autres, tu sais réagir quand il le faut et tu le fais. Alors tu es statut Loki pour moi, pas statut trio infernal.

Le pokemon sembla satisfait de l’explication et s’enroula autour du bras d’Aria. La pyroli posa son front contre le sien et fit un petit sourire idiot quand Loki bougea sa tête et la chatouilla au passage. Elle le laissa repartir vers les autres. Dans ses bras, Mysdi s’était enfin calmée. Le pokemon savait que de toute façon, quoiqu’elle dise maintenant, rien n’allait changer alors elle se contenta de se dégager de l’étreinte d’Aria et de lui jeter un regard noir avant de s’éloigner du groupe pour bouder en paix.

- Je retire ce que j’ai dit, fit la voix derrière elle, c’est toi qui fait la loi.

Aria se retourna vers Chkao un peu surprise. Il la regardait en souriant et elle avait l’impression qu’il y avait quelque chose de plus dans son sourire, quelque chose qui lui échappait.

- Pas vraiment non, Mysdi a bien plus d’autorité que moi, répondit-elle non sans cacher la fierté qu’elle éprouvait envers son starter. Pourquoi tu dis ça ?
- Pour rien, répondit Chkao avec le même sourire énigmatique, tu as l’air plutôt contente d’avoir un pokemon plein d’énergie en plus.

Le changement de conversation s’était fait avec tellement de douceur qu’Aria ne le remarqua même pas et en oublia l’expression étrange du garçon.

- Oui, avoue-t-elle, j’adore avoir des pokemons comme ça dans l’équipe. En plus Emolga est super mignon !
- Il va falloir que tu lui trouves un nom...
- Ah oui c’est vrai ! Il faut que j’en trouve un avant de le rappeler !
- Tu les choisis comment d’habitude ?
- Hum… disons que je prends les plus simples à partir du nom de l’espèce, sinon il y a aussi Jira et Nuts qui ont été nommés par rapport aux événements qui se sont passés quand je les ai attrapés. Et toi ?
- Ce sont mes petits frères qui choisissent, ils n’ont pas encore l’âge d’en avoir un pour eux, alors c’est pour les faire attendre.

Aria se dit qu’elle ne répétera jamais assez à quel point Chkao était quelqu’un de bien. Elle lui sourit et se mit à réfléchir. Elle ne trouvait rien qui lui plaisait à partir du nom Emolga…

- Je sais ! s’écria-t-elle soudain à Chkao qui rangeait les affaires pour patienter.
- Tu as choisi ?
- Non ! C’est toi qui va lui en choisir un !
- Moi ?! s’exclama le garçon surpris.
- Oui.
- Mais tu es sûre ? C’est ton pokemon.
- Certaine ! Ça me ferait tellement plaisir s’il porte un nom que tu as choisi !

Elle exagérait un peu le trait mais sinon elle avait peur que Chkao refuse. Elle le vit détourner la tête un instant sans rien dire.

- D’accord, dit-il avant d’enfin se retourner vers Aria.
- Super ! Tu as une idée ?

Actuellement, Chkao pensait à plein de choses mais aucune en rapport avec le pauvre Emolga. S’il s’était retourné c’était car la remarque d’Aria l’avait fait rougir jusqu’aux oreilles. On ne pouvait pas dire qu’elle avait été très fair-play avec cette attaque surprise. De toute façon, elle n’y pensait pas à mal car elle ne s’en rendait pas compte. Il avait du mal à calmer son esprit qui était en ébullition et finit par sortir la première chose qui lui passait par la tête devant les yeux insistants d’Aria.

- Love.
- Love ?

Chkao ne réalisa qu’après la signification du nom qu’il venait de donner et voulut le changer mais Aria s’en était déjà emparée.

- Love ?! C’est trop classe et trop mimi à la fois ! J’ai bien fait de te demander ! Ce nom est génial !

C’était typiquement le genre d’Aria que rien ne pouvait stopper. Il fut donc décidé que l'Emolga s'appellerait Love. Le petit pokemon ne s'attarda pas sur son nom et dès qu'Aria le sortit de sa pokéball, il retourna jouer.

- Love... c'est vraiment adorable comme nom, insista Aria rêveuse, je n'y aurais jamais pensé et ça lui va si bien ! Tu y as pensé comment ?

Chkao avait espéré qu'elle ne pose pas la question, mais manifestement elle ne comprenait pas. Aria semblait être sur un petit nuage et on ne pouvait pas dire qu’elle soit très perspicace dans ces moments là. Il hésita un instant.

- Secret, se contenta-t-il de dire.

Il n’avait pas envie de le dire maintenant. Plus tard, pensa-t-il alors qu’ils prenaient le chemin du retour.


- Léonnnn !!!

Dès qu’ils eurent posé pied à terre, Aria se précipita vers le guichet. Le retour et la traversée s’étaient passés sans encombre. Aria n’oubliera jamais la tête de Love quand le bateau  avait commencé à bouger, l’emolga une seconde avant si intrépide, avait commencé à tanguer et ses yeux s’étaient transformés en yeux de spinda. Bien que c’était drôle à voir, le pokemon n’avait pas l’air d’apprécier et ils avaient finalement trouvé la solution en laissant Love planer sur le bateau pendant le voyage. Pour les plus grands trajets, Chkao lui avait conseillé de rentrer l’emolga dans sa pokeball, il était bien renseigné son picassaut avait lui aussi le mal de mer.

- Léon ! Regarde le souvenir que je t’ai ramené ! cria Aria en tendant l’emolga vers le guichetier.
- C’est un beau souvenir ça ! L’île de Poni t’a plus à ce que je vois, répondit Léon en souriant.
- Trop ! C’était super ! Merci encore !
- Et cet adorable pokemon est pour moi ? la taquina Léon.
- Non ! dit-elle en lui tirant la langue, Love est mon pokemon ! Pachi et les autres l’adorent !
- Love ?
- Oui c’est Chkao qui a choisi le nom !
- Ah bon… répondit Léon en tournant ses yeux rieurs vers Chkao.

Ce dernier dandinait sur ses deux pieds, visiblement gêné.

- Et aussi… commença Aria qui semblait avoir décidé de raconter la journée entière à Léon.
- Aria !
- Oui ? s’interrompit-elle en se retournant vers Chkao qui venait de l’interpeller.
- Il faut qu’on y aille, Mama a besoin de nous ce soir. Tu avais promis d’aider.
- Ah oui c’est vrai ! réalisa la jeune fille, allons-y ! A la prochaine Léon !
- Repasse quand tu veux, répliqua ce dernier.
- J’y compte bien !

La Pyroli s’éloigna en courant vers l’intérieur du village.

- Alors… il s’est passé quelque chose que je ne dois pas savoir ?

Léon venait d’attraper Chkao et le retenait, beaucoup trop amusé par la situation pour rester en dehors de celle-ci. Chkao n'était, lui, pas enclin à répondre et ne disait rien, se contentant de le fixer d'un regard noir.

- Ah les premiers amours... soupira Léon, soudain nostalgique.

Il relâcha le bras de Chkao et lui ébouriffa les cheveux.

- Bon courage ! Et maintenant dépêche-toi de filer, elle t'attend.

Aria s'était en effet arrêtée en réalisant que le garçon ne la suivait pas et l'appelait de l'autre extrémité du pont. Décidement, Chkao était étrange aujourd'hui, il lui disait de partir mais eu final lui il restait, et puis il y avait aussi eu la conversation du bateau qui lui restait dans la tête. Elle ne s'attendait pas à ce qu'il veuille se mêler de ça. Enfin, elle lui en était reconnaissante car même si sur le moment, elle avait mis plusieurs minutes à calmer son visage en feu, ce qu'il avait proposé restait une bonne initiative. Peut-être que grâce à Chkao, les relations entre elle et Sylvabel allaient devenir un peu plus amicales. Elle était heureuse qu'il ait proposé d'en parler à Sylvabel. Mais alors qu'elle se remémorait la conversation dans sa tête, elle avait l'impression que quelque chose lui échappait. Quelque chose qu'il fallait qu'elle sache.