C’était une journée particulière aujourd’hui et c’était la veille que je m’étais rappelé, surtout parce qu’il n’y avait pas cours : la Saint-Valentin. Bien sûr, je connaissais la signification de cette date, mais je n’avais jamais vraiment côtoyé de personnes jusqu’à ce jour, dans ma vie, parce que j’étais facilement perturbé par les émotions des pokémons. Au final, depuis que j’étais arrivé dans cette école, c’était bien moins difficile que prévu. Les pokémons étaient assez calmes, pour la plupart du temps sur l’île Lansat.
Je m’étais levé en ce matin du 14 février, dans l’idée de me reposer, mais Kame n’était pas de cet avis. Il était sorti de lui-même de sa pokéball et avait commencé à sautiller partout dans ma chambre, plein d’énergie. J’avais tenté de l’ignorer, croyant qu’il comprendrait que son dresseur voudrait bien se reposer un peu, mais j’avais rapidement capitulé lorsqu’il m’était tombé dessus, commençant à sauter sur mon lit et mon corps, ce qui était fort désagréable à vrai dire puisque neuf kilos, ce n’était pas rien surtout sur l’estomac.
J’étais maintenant, à l’extérieur, accompagné de cette petite tortue bleue sautillante. C’était une belle journée ensoleillée, mais je pouvais remarquer que beaucoup d’élèves semblaient se diriger au même endroit, c’est-à-dire le village portuaire. Je n’y étais jamais allé jusqu’à maintenant et mon partenaire semblait fort plein d’énergie ! Une toute nouvelle aventure nous attendait encore ce jour spécial pour les demoiselles.
Rendu à destination, je pouvais voir qu’ils se dirigeaient tous à un autre endroit et perdu dans mes pensées, je les avais suivis sans vraiment m’en rendre compte. J’étais en train de suivre le courant, en quelque sorte, suivi par une tortue joviale. C’était le bruit particulier qui m’avait sorti de ma tête : le parc d’attractions. Cela pourrait être amusant, non ? J’y étais pénétré sans me douter que cette journée allait être très spéciale.
Il y avait quelque chose d’étrange dans l’air, mais c’était fort agréable, donc c’était rapidement perçu comme normal pour moi. Je me sentais très bien, pourquoi m’en soucier ? Ça allait être un jour merveilleux ! Je ne pouvais pas m’empêcher d’être positif et de remarquer qu’il y avait plusieurs jolies filles. Kame était moins sautillant. Il était toujours aussi joyeux, mais plus observateur de son environnement. Je ne pouvais pas décrire ce qu’il ressentait, cela m’était inconnu pour dire la vérité.
Soudainement, j’avais reconnu quelqu’un dans la foule et je m’en étais approché rapidement. Je ne savais pas pourquoi, mais plein de petits détails me venaient à l’esprit : ses cheveux, ses yeux, la couleur de sa peau et d’autres trucs qui faisaient battre mon coeur. Pourquoi ? Je ne me rappelais pas d’avoir déjà ressenti cela en la voyant, mais cela fut rapidement écarté de mes pensées. Je la trouvais fort jolie. C’était à ce moment que j’avais fort remarqué qu’elle me tendait quelque chose, rougissante en me souhaitant une « Joyeuse Saint Valentin. »
« Merci beaucoup ... » disais-je, rougissant à mon tour. En prenant le paquet en main, c’était à ce moment que j’avais pris conscience de la signification de ce que j’avais accepté de la jeune femme : joliment emballée, son expression gênée et son léger balbutiement étaient des signaux assez clairs ! Elle venait de m’offrir des chocolats honmei choco.
« Ambre ... » rajoutais-je, devenant rouge comme une pivoine. J’étais fort touché par ce qu’elle venait de m’offrir, mais je ne savais aucunement comment réagir ! C’était la première fois qu’une femme me faisait un tel cadeau à la Saint-Valentin. Les seuls chocolats que j’avais réussis dans ma vie étaient des Sewa choco de la part de la famille. Malgré cet affluèrent d’émotions, la suite se fit quasiment de façon naturelle.
« Est-ce que tu veux qu’on aille faire des manèges ? C’est férié, on devrait s’amuser, non ? » disais-je en souriant sans effort. Cette journée était vraiment particulière et j’avais bien l’intention de garder ces chocolats.
Adèle n’était pas un as des fourneaux. C’était tout juste si elle savait discrètement s’éclipser quand on commençait à parler de soupes de légumes. Elle était maîtresse des tissus et son seul plaisir c’était d’astiquer avec gourmandises les récipients sucrées et de grignoter la pâte en préparation. Avec les années, c’était restée une joyeuse distraction qui se soldait toujours par une ignoble fournée de biscuits trop cuits qu’elle avait le sadisme de faire goûter à tous le manoir. Les domestiques qui avaient rapidement compris l’issue de la productivité culinaire de la jeune héritière avait développé des talents insoupçonnés pour la détourner de ces envies de créations pâtissières. Ce jour-ci, la délicieuse odeur de chocolat de toutes les sortes fondant dans des casseroles et exhalant leur envoutant arôme était venue chatouiller les narines sensibles de la fillette. La Givrali s’était tout d’abord pourléché les babines en songeant avec délectation au chapardage qui s’imposait. Puis, trois petites brunes habillées toutes en bleu étaient venues tourbillonner près du bureau sur lequel elle s’échinait à trouver des idées créatives pour ses confections – étant donné le prix des textiles, la demoiselle avait décidé de faire des choses un minimum élaboré. « Saint-Valentin ».
Tendre litanie sur leurs lèvres framboises, alors que les joues de ses camarades s’empourpraient chaque fois qu’elle chuchotait avec effarement quelques prénoms masculins. Kira ? Ce nom figurait-il dans cette nouvelle scène sans queue ni tête qui provoquait l’engouement des silhouettes féminines ? Le doute tordit les entrailles de la Faust. Il lui fallait des renseignements plus précis au plus vite. Son intuition lui soufflait que la Saint-Much n’était pas étrangère à l’odeur de chocolat. La brunette repoussa à la hâte ses feuilles vierges et les stylos qu’elle avait « empruntés » à son dortoir. C’était Yam qui travaillait en cuisine, peut-être le brun serait-il en mesure de la renseigné sur tous ce raffut. En quelques minutes, elle avait ôté son pyjama Teddiursa – il était en promo dans une boutique de centre-ville et malgré son aversion pour les Pokémons le gamine avait craqué – et s’était vêtue d’un pull oversize blanc cassé sur lequel était brodé en majuscule pourpre les initiaux de l’académie et un legging bordeaux. Adèle eut la coquetterie de s’observer dans me miroir. Mouais, pas mal ma fille. Pas mal du tout même. Elle accrocha une pince dans ses cheveux pour éviter de s’attirer le courroux de son ami Voltali et battit le rappel en tapant des mains.
« Zola et Gollum, vous vous occupez gentiment ensemble. Zola ne me mord pas la tête, c’est un ordre. Gollum si tu continus à baver sur mes chaussures, je te donne une nouvelle définition du mot voler. Causette tu seras ma garde du corps. Roh ! Et puis, souris un peu, tu me déprimes. Moby…. »
La cadette de la famille venait de faire un demi-tour sur elle-même, un sourire doux sur les lèvres. Il y avait en face le bel aquarium de son poisson mauve, cette hideuse créature à laquelle elle vouait une tendresse dont elle privait les autres larrons. Si adorable et sympathique, cette bête qui ne faisait que faire des cercles et manger des granules puantes.
« Toi, Mobydick, et bien, tu restes là. Je reviens bientôt. Si ce n’est pas le cas, c’est pareil de toute façon, hein ? »
Tout en prononçant ces mots, la Givrali avait éjecté son écureuil et le Chovsourir pour s’échapper de son dortoir, l’Osselait sur les talons. Causette avait cette prestance tranquille et glaçante qui mettait Adèle en confiance toute en la rendant paradoxalement extrêmement nerveuse. La brune traversa les nombreuses pièces qui la séparaient des cuisines d’un pas alerte et déterminé. Dans son cerveau, une alarme d’urgence s’était mise à couiner sans qu’elle en comprenne tout à fait l’origine. Sa seule certitude était que quelque chose de TRES grave se tramait et que les hommes y étaient mêlés. Bien que les hommes soient toujours mêlés à tout dans son dortoir, la méfiance était une vertu comme le répétait si souvent Grand-mère. Quand elle débarqua dans la modeste cuisine aménager pour les âmes culinaires de l’établissement, la Faust resta sous le choc. Une armada de demoiselles découpaient, tranchaient, tailler, fondaient, cuisaient, enfournaient du chocolat dans une cadence folle qui faillit couper la respiration de notre protagoniste. Il en venait et en ressortait tellement, que la dresseuse s’étonnait de ne pas avoir remarqué le manège plus tôt. La styliste ne s’offusqua pas d’être obligé de secouer ses camarades comme des pruniers pour qu’elles consentent à lui expliquer ce qu’il se passait. Le sort voulut qu’elle choisit une naine rousse comme victime, la pauvre lui expliqua avec terreur qu’il s’agissait là des traditionnels chocolats de la Saint-Valentin. La coordinatrice aurait bien poursuivi son interrogatoire, si sa cible ne s’était pas exclamée avec candeur devant son ignorance. Vexée comme seuls les enfants peuvent l’être, la brunette avait rougi en prétendant tout le contraire. Si si, elle connaissait cette fête par cœur, on la fêtait plusieurs fois par an de là d’où elle venait. L’héritière avait ensuite plantée la rouquine qui la fixait toujours avec effarement.
S’il fallait faire des chocolats, elle en ferait. Ce n’était tout de même pas bien compliqué ! Autoritairement, elle s’était faite une place, picorant ses ingrédients chez les voisines, renonçant par avance à suivre une recette. Au lieu de ça, l’académicienne choisit de calquer ses gestes sur le reste de la cohue. Beurre, sucre, lait, chocolat, on touillait, on fouettait, on faisait la queue devant la microonde, en fait c’était très simple. Causette la soutenait avec son éternel rigueur, mesurant elle-même les proportions, corrigeant les gestes de sa dresseuse par de légers coups de masse. C’était frustrant de penser qu’un dinosaure orphelin qui vivait jusqu’à l’arrivée de la Faust sur la Montagne-qui-claque-des-dents était meilleur en pâtisserie qu’elle. Heureusement sous le menace du fémur on s’y faisait. La petite les glissa ensuite jusqu’au frigo, pleine d’orgueil devant son labeur. Derrière elle, le cauchemar des agents d’entretien. En attendant la fin de solidification de ses petits chocolats, Adèle sortit son Ipok dont elle commençait juste à savoir se servir – au bout de six mois c’est mieux. Elle le tartina de ses mains sales, mais le résultat en valait la peine. Wiki, lui offrit bientôt la plus belle définition du monde : « Le jour de la Saint-Valentin, le 14 février, est considéré dans de nombreux pays comme la fête des amoureux. Les couples en profitent pour échanger des mots doux et des cadeaux comme preuves d’amour ainsi que des roses rouges qui sont l’emblème de la passion. ».
Oh mauvais Arceus ! Quelle blague ! Et elle qui n’avait ni amoureux, ni cadeaux ! On allait donc l’exclure comme un vulgaire Psyckokwak de cette joyeuse fête ! Adèle regardait maintenant avec aigreur toutes les filles qui s’affairaient, les traîtresses ! A leur bras, serait bientôt suspendu un tendre esclave qui leur offrirait des colliers très chers et un manoir grandiose ! Elles pourraient sans doute quitter l’île en en compagnie de leur galant, les vermines. Il s’agissait bien d’un complot. Et à celui-ci, la jeune brune ne voulait pas être simple spectatrice. Il lui fallait un amoureux tout de suite-maintenant. Les chocolats étaient probablement l’arme favorite de toutes ces gamines pour convaincre les autres hommes de pêcher. L’académicienne abuserait elle aussi de toutes ces bouchées sucrées pour appâter le mâle.« Causette, au garde à vous ! On ne plaisante plus, il nous faut piller les autres. J’attends une minute de plus et je meurs ! La situation est critique, prend tout ce qui te paraît onctueux et alléchant, je m’occupe de ce qui est croquant et appétissant. Hop, du nerf ! »
C’était sa nouvelle façon de dicter les ordres, très emprunté sur son modèle, le général Jackie. C’était très efficace. La cadette Faust se mit bientôt à récolter dans les autres frigos et boîtes de quoi garnir ses propres réserves. Au ressortir des cuisines, les deux comparses disposaient d’une vingtaine de chocolats que la styliste rangea dans son sac. Après une courte hésitation, elle choisit de courir au parc d’attractions. Ce lieu l’avait émerveillé et l’opportunité de protéger Kira de toutes ces harpies assoiffées n’était pas négligeable. Bientôt les portes de la grande machine aux milles voix d’enfants et à la divine odeur de barbapapa furent toutes proches. Adèle fonça, impétueuse, en quête de sa prochaine proie à qui rien ne la préparait. Le plus dur ce fut d’ignorer les jeux de pêches aux Couanetons et de ne pas céder à la tentation d’aller s’accrocher au gros Teddiursa en face des stands de tirs. Mais bravement et farouchement, la demoiselle triompha de ses désirs puérils. Les effluves sucrés dans ses narines étaient si fortes qu’ils embrumaient son cerveau. Elle avait des papillons dans le ventre, parfois elle s’arrêtait pour sourire béatement à un sinistre inconnu. Bon sang ma fille un peu de tenue ! Son Osselait la guidait au milieu de la foule, jouant des coudes pour éviter à sa dresseuse de tomber par terre. Un garçon apparue dans son champ de vision et saisi d’une pulsion, un élan du cœur, elle vint se suspendre à son bras. Ses jambes ne la supportaient plus, il n’y avait que la suave senteur masculine pour occuper son esprit. Elle bégaya comme jamais, incapable d’aligner tout ses mots, remuée par on ne sait quel vent de folie :« Je… Monsieur…. Je… J’aimerais… Je… Des chocolats… Oui c’est cela… Puis-je vous en offrir ? »
C’était bien sa voix aux accents d’habitude si capricieux, qui venait de se faire guimauve. La Givrali avait les joues rosies par une honte élégante, ses grands yeux fuyants devant toutes les sentiments qui la submergeaient. Elle se sentait esclave d’une force supérieure, emportée dans un tourbillon attirant qui menaçait de lui couper ses jambes et de faire exploser son cœur. Une amabilité et une politesse sans cesse refoulées germaient de ce méli-mélo de sentiments affectueux.
Tout se passait très vite. Je n’avais pas le temps de réfléchir, mais l’adrénaline et l’afflux d’émotions agréables m’éclaircissait ou, devrais-je dire, orientait mes pensées sur un seul objectif : AMBRE EST POUR MOI ! La rationalité n’avait plus de place en ce monde, place à la joie, au bonheur, à l' amouuuuur.
« Pourquoi pas ! » m’avait-elle dit tout en souriant. Je fondais littéralement de bonheur. Je me sentais tout léger, sur un petit nuage. Pourquoi toutes ces émotions ? Je ne pouvais pas le savoir et je m’en foutais royalement. Je la prenais donc par la main, mais elle avait été plus rapide que moi, m’agrippant par le bras. J’allais me laisser porter par sa volonté, appréciant le doux contact de sa peau. Étrange, non ? Je ne pensais pas qu’une fille pouvait avoir la peau si douce ... Un petit détail qui m’échappait encore et dont les effluves du parc d’attractions faisaient rapidement changer l’orientation de mes pensées, mais malheureusement unSALIGAUD était venu gâcher ma journée. La jeune femme aux yeux bleus venait de relâcher son emprise sur moi, me laissant un vide profond, mais le sourire qu’elle avait adressé à cet inconnu m’avait laissé un froid glacial. L’attaque laser glace d’un Locklass était la caresse d’un rayon de soleil comparé à cela.
Ce garçon, dont je ne connaissais pas le nom, voulait me prendre ma douce dulcinée ! Elle lui faisait un câlin, ce qui me laissait de marbre. J’étais trop surpris pour réagir, mais lorsqu’elle avait sorti cette boîte d’honmei choco pour l’étranger, un sentiment profond et bestial commençait à surgir. C’était une colère primitive et glaciale, qui ne laissait pas de place à la bonté et la générosité. C’était un mélange de peur et de jalousie. L’instinct de survie se mettait en marche et n’était pas près de s’arrêter.
Une autre fille s’était mêlée à nous. On avait l’air d’un vrai groupe maintenant, mais la brune avait offert des chocolats à l’inconnu. Elle était toute rouge. C’était quoi le bordel ? On ne pouvait pas le laisser tranquille, lui et Ambre ? Le plus bizarre là-dedans, c’était la réaction de son rival masculin : il avait embrassé les deux demoiselles et avait failli l’embrasser aussi ! Tout cela n’était qu’un petit jeu pour lui, dont les enchères se portent sur son plaisir personnel ? Je voyais bien que Lawford n’approuvait pas aussi, se mettant en colère, et cela ne faisait qu’attiser ma propre rage. Elle commençait même à s’obstiner avec l’autre femme pour savoir qui il avait préféré embrassé ....
*C’est une BLAGUE ?* hurlais-je dans mes pensées, mais je ne pouvais plus me contenir.
« Je ne sais pas qui tu es, mais tu te prends pour qui ? Tu prends les femmes pour des objets ? Ça t’amuse, espèce de malade ? » disais-je, en élevant le ton de ma voix sur le dernier mot. J’étais fou de rage. La pression avait atteint sa limite. Le poing d'impact allait avoir lieu.
« Mon nom est ERIC STONE ! » rajoutais-je en lui décochant une droite en plein sur la gueule, sur le coup de l’adrénaline. Je m’étais rapidement tourné vers Ambre et sans lui demander son avis, je m’étais approché d’elle pour longuement l’embrasser. Je n’avais aucune idée de ce que je faisais, mais ce baiser avait duré une dizaine de secondes. Étrangement, c’était très agréable. Cela me faisait l’effet d’un choc et ma colère avait disparu aussi rapidement qu’elle était apparue quelques minutes plus tôt.
« Allez, on va dans la grande roue, d’accord ? Juste toi et moi ... » disais-je à la jeune femme, la prenant par la main.
Adèle observait cet homme, ce profil solide dont l’odeur apaisait sa gêne. C’était un brun aux yeux doucement ambré teinté d’une pointe de surprise qui faisait chavirer le cœur de la brune. Cet homme était un soleil, renversant magnifique, il avait don son âme comme une lumière trop éclatante qui éblouissait le corps tremblant de la petite Faust. Elle restait là comme une niaise à avoir peur de chacun de ses gestes, un seconde devenait une heure près de ce corps tiède qui l’attirait plus fermement qu’un aimant. Elle avait dans l’esprit un milliard de pensées incroyables qui tournaient trop vite pour qu’elle puisse saisir le sens d’une seule. La cadette était comme bousculée, maltraité par un tourbillon apocalyptique qui l’emmenait là où son bon plaisir le voulait. La coordinatrice se cru mourir quand elle vit le visage délicat de ce garçon grand et mince s’approchait près du sien. Etait-ce un rêve, une illusion grossière de son esprit désireux ? Des mots doucement susurrés à son oreille, des syllabes sibyllines et subtiles dont la signification lui échapper. Son visage s’inondait d’un sourire timide, elle était là, comme une sotte, incapable de remuer ne serait que ces cils de peur que le charme ne se brise. Elle sentir son souffle chaud sur sa joue, elle sentit un baiser léger comme une plume, un frisson dans l’océan d’amour qui lui crevait le crâne.
L’homme s’éloigna ensuite pendant qu’elle, béate d’admiration, sentait déjà le venin pesant de son départ. Une angoisse insidieuse qui tordait ses entrailles de fillette, et s’il s’effritait soudainement ? Si le mirage n’avait plus lieu d’être et que c’était déjà la fin ? Cette idée abominable Adèle voulait l’éloigner au plus vite, elle s’agrippa plus fermement à la manche de cet amant, le voyant posé ses lèvres si désirables sur une assemblée de sinistres inconnus. Son cœur se noua, ne l’aimait-il pas ? Non, il prétendait tous les aimait au contraire. Ce déchirement faillit la faire fondre en larmes, comme si un assassinat venait d’être commis. Mais qui étaient-ils ces autres ? L’amour l’aveuglait littéralement, l’empêchant de voir autre chose qu’une autre femme et un autre homme. Son esprit brumeux pataugeait en vain pour établir un lien entre un souvenir et les traits de la femme quand elle sentit à son tour le contact très doux des lèvres de l’homme. Ce fut un baiser ravissant, son premier, qui lui fut arraché violemment. Un courant d’air glacial la sépara de son galant, la Givrali se crut priver d’air, suffoqua pendant un instant en voyant qu’on lui avait volé son brun. C’était la fille étrangement familière qui criait d’une voix sonore et effrayante. La Faust en avait les larmes aux yeux, elle se sentait soudain détesté, loin du parfum rassurant du garçon de son cœur. Cet accablement fut de courte durée parce que l’autre fille rejeta le corps et plongea sur elle. La chaleur de sa haine l’affola un instant mais Adèle ne fuyait pas, incapable de résister à l’attraction de l’homme sur elle. Au contraire un éclair de lucidité venait de la transperçait devant les éructations de cette rivale qui défendait « son bien » avec plus d’ardeur qu’une Némélios ses petits. C’était Ambre ! Mais que faisait cette dangereuse femme ici ? Elle inspira l’air écœurant de sucre et cette vague ébauche de réflexion disparu.
La styliste se sentit de nouveau aspirée par le tourbillon de tendres sentiments qui l’avait mené dans les bras du brun. Elle eut des larmes dans les yeux devant cette femme probablement aussi éprise qu’elle. La pauvre Lawford devait tellement souffrir ! Un élan de compassion la poussa à prendre son ennemie dans ses bras en murmurant d’une voix entrecoupée de sanglots.
« Oh Ambre toi aussi ! Je suis tellement désolée ! »
La brune pleurait maintenant à chaudes larmes remuait par on ne savait qu’elle vent d’émotivité extrême qui n’avait rien de ses caprices habituels. Dire qu’elle se croyait seul dans ce maelström de sentiments amoureux ! Mais on lui arracha bientôt sa comparse. L’autre garçon qui avait failli recevoir lui aussi un baiser douteux devenait violent, son visage était rouge de rage. Une colère effrayante de mâle possessif, allait-il les frapper ? La Faust était bien trop troublé pour faire la part entre les rugissements hargneux et le sens de toutes ces paroles. Les actes par contre ne lui échappèrent pas. L’homme venait d’éclater son point sur le visage parfait du garçon de lumière. Adèle hurla d’horreur. Un criminel venait de se glisser dans la troupe ! Et voilà qu’il s’en prenait physiquement à sa camarade ! Il l’embrassait à pleine bouche, emplissant l’autre brune de la peur égoïste d’être la prochaine sur la liste. Elle ignorait tout de la bonne façon d’arrêter ce fou et aurait voulu fuir si seulement il n’y avait pas eu son amoureux parmi les victimes. Une gêne élégante et inhabituelle l’empêcher néanmoins d’outrepasser les limites de la bienséance et elle préféra sans tenir à des paroles, là où elle aurait dû arracher les cheveux de son agresseur.
« Qui donc êtes-vous pour tenter de compromettre Ambre et de Le frapper ?! Vous n’êtes qu’un voyou doublé d’un ladre ! »
Ces mots bien que cruellement inutiles furent parfaitement entendu par Causette qui armé de son fémur vint barrer le passage du couple contraint. Son masque macabre et menaçant était bien souligné par le regard de prédateur que la jeune Osselait adressait à celui qui suscitait la colère de sa dresseuse. Mais Adèle se sentait déjà trop loin de son homme, elle courut gagner ses bras, incertaine, elle était dévorée d’une peur que seule l’odeur toute proche du brun pouvait combler. Elle attrapa les mains de son prince, les yeux embuées de grosses larmes terrifiées.
« Même si vous malmenez nos cœurs, par pitié amour, agissez, ne laissez pas cette gracile créature être compromise par ce roublard ! »
La cadette dont le cœur était réduit en miettes par la perspective de ne pas être l’élue du cœur du brun, était néanmoins trop pleine de sentiments amoureux pour laisser la pauvre Lawford souffrir un peu plus de cette terrible situation.
- … What in the name of fuck?
En cette belle matinée où l’astre solaire nous offre de son immense bonté ses radieux et chauds rayons sous un ciel azuré et dégagé, le Stratège avait cru bon de se lever de bonne heure en ce jour de la semaine nominé férié pour une raison qu’il ignore totalement – et cela lui passe dix milles pieds par-dessus la tête. Si cette quelconque raison est suffisante pour annuler les cours, alors il remercie tout simplement la volonté divine d’avoir permis la création de cette journée. Cependant, comme dit plus tôt, il avait décidé de profiter pleinement de son congé et ainsi être prêt à sortir pour neuf heures du matin – ce qui est un exploit chez l’Aisaka qui restera graver dans sa mémoire jusqu’à ce qu’il s’en souvienne sur son lit de mort. Normalement, à ce moment de la journée, il y a pas mal de gens à l’extérieur du campus. Or, c’est l’exact opposé sur lequel tombe l’élève associé au dortoir sombre. Rien, nothing, nada. Absolument que dalle. Désert complet. Si c’était l’été, l’on pourrait littéralement entendre une mouche volée d’un bout du campus à l’autre. Il s’en bat les roustons avec le pinceau de l’indifférence – littéralement – des autres, mais aujourd’hui, son sixième sens lui indiquait que quelque chose clochait.
Habillé d’une veste obscure et d’un jean bleu malgré la saison hivernale, Espeon perchée sur ses épaules, Kira décida de dévaler nonchalamment le chemin qui mène jusqu’à l’académie pour y jeter un petit coup d’œil. Qui sait, peut-être que ce 14 février était une journée dédié à un travail qu’il a carrément loupé ? Il entra dons dans l’académie, infrastructure imposante sur l’île de Lansat. Habituellement bondé de monde, l’humanité semblait s’être subitement dissipée – ce qui ne serait pas une mauvaise chose. Kira sortit du bâtiment et vit au loin un mec dandinant avec une fille, main dans la main, au loin, se dirigeant vers le dortoir des Voltalis. Il alla les rejoindre en courant, trop curieux de savoir ce qui se passe exactement.
- Hé ho, les tourtereaux. Il se passe quoi aujourd’hui ? Pourquoi personne n’est là ?
- Bah mec, c’est la Saint-Valentin ! Tout le monde est au parc d’attraction.
- … La Saint-Va-quoi ?
Le couple dévisagea leur interrogateur blasé. La fille, face à la réponse déconcertée du Noctali, répliqua, pressée de rentrer avec son mec.
- Bah, tu sais. La fête de l’amour. T’as jamais fêté ça ? Va à la ville portuaire, c’est super ! Tant qu’à nous, nous avons des choses à faire, hihi ~
Saint-Valentin. Pour un garçon qui a vécu reculé de la société et qui a habité avec une vieille peau ainsi que des Pokémons, ce nom ne lui disait strictement rien. La fête de l’amour. Sérieux ? Tant qu’à y être, y a-t-il une fête nationale pour les Irlandais ? Quoi, il y en a une ? Où va le monde bordel ?! N’ayant rien à faire et piqué par la curiosité de voir les festivités au centre-ville, c’est par là que se dirigea à présent notre protagoniste, laissant les amoureux rentrer dans le dortoir pour faire nul-ne-sait-quoi… Prendre le thé en tête-à-tête, évidemment.
À vrai dire, c’est la première fois que le Topdresseur se plongeait de sa propre initiative dans la ville portuaire. Si ce n’était pas de la grande roue qui s’élève au-dessus de la plupart des immeubles de la cité, le jouvenceau au regard d’émeraude n’aurait probablement jamais trouvé son chemin dans ce labyrinthe moderne. Une fois devant l’entrée du parc d’attraction, l’instinct du jeune adolescent tiqua. Un frisson parcouru son épine dorsale, hérissant ses cheveux châtains par la même occasion. Grâce à son don psychique, il est capable de ressentir les émotions et sentiments des Pokémons à l’intérieur de cette aire d’amusement. Néanmoins, il ressentait quelque chose de malveillant, presque maléfique. Certainement de la magie noire qui envoûte les êtres vivants là-bas, leur faisant perdre les boules…
- L’amour… Bordel, il y en a trop ! C’est étouffant. Espeon, on se taille d’ici avant d’être sous le contrôle de cette drogue volatile.
Alors qu’il s’apprêtait à faire volte-face, le dresseur remarqua que son amie ne bougeait pas. Elle restait immobile, fixant le parc d’attraction, des étincelles dans ses joyaux opalins. Une sueur coula sur le front de son maître, craignant le pire… La Mentali fit quelques pas vers l’avant, voulant pénétrer dans la zone de jeu. Illico, Kira attrapa la chatte psychique, recula et hurla de douleur.
- Non, Espeon ! Tu ne peux pas me faire ça ! Pas à MOI !! NOOOOOOOOOOOOON !!!
Elle avait malheureusement perdu sa raison d’être. Le cœur brisé, c’est sous une lourde peine que le fils de la forêt de Jade rappela Espeon dans sa Pokéball, chose qu’elle déteste le plus au monde. Elle le boudera certainement plus tard, mais c’est pour son mieux. Kira tremblait de rage. Ce qui se passait ici n’était nul autre qu’un désastre, l’Apocalypse même prédit dans les Évangiles de la Bible ! Lui qui était conscient du danger qui pèse sur la populace, il est de son devoir de sauver ces pauvres brebis et leur montrer le chemin de la vérité !
Un masque à gaz sur le visage pour ne pas se faire prendre par la drogue, capuche sur la tête et l’application vidéo de son iPok allumé, il pénétra les frontières du parc d’attraction et commença à filmer les conneries qui se produisaient ici. La bataille entre deux mecs pour Ambre Lawford n’échappa point à la caméra du Stratège ceci dit. Et tout cela allait se retrouver sur internet.
Because he's Batman.Spoiler :Je ne fais qu'un RP de passage pour dire que tout ce qui se passe dans cet event est pris en otage par ma caméra o/ Ça va tout se retrouver sur le net. La prochaine gazette sera croustillante ~