La chaleur l'épuisait.
Mais difficile de rester amorphe toute la journée, la rousse jeta un coup d’œil à son iPok, voyant que que l'heure du rendez-vous pour une mission, ou de l'amusement au vu de l'intitulé, approchait. Une balade à dos de Pokemon, hein ? Et pourquoi pas ? Cela la changerait de son Leviator et à ses zones d'accès plus que limitées avec toutes ces montures terrestres qui ne demandaient qu'à être apprivoisées.
Salomé fut debout en un bond, quittant la demeure qu'elle occupait depuis le début de l'été. Plus d'un mois encore avant le début des cours, un mois avant de vivre un grand bouleversement et un changement complet loin de Lansat et des habitudes qu'elle avait finies par acquérir au fil de l'année. Mais il n'y avait plus rien à faire désormais, si ce n'est se diriger vers le domaine du Chevroum Bondissant.
Algernon fut le premier à apercevoir les lieux et surtout les magnifiques Chevroum occupés à brouter derrière un enclos. La rousse approcha sa main hardie vers l'une des bêtes avant d'être finalement apostrophée par un inconnu. Sûrement le propriétaire de toutes ces créatures. L'étudiante laissa là les Pokemon et leur herbe, tendant une poigne vers l'homme à la carrure forte et imposante, rendant presque ridicule celle de Salomé en comparaison. Et à ses côtés, une inconnue, encore, de son âge ou presque.
— Bonjour, je suis Salomé Cobal, envoyée par la Pokemon Community pour vous aider au domaine !
— Bien, fort bien ! Suivez-moi, je vais vous montrer votre monture justement. Celle-ci, c'est celle de votre collègue, fit l'adulte en pointant du doigt un Camerupt encore au ralenti, et celle-là, c'est la vôtre ! Marty !
Le Zéblitz redressa la tête à l'écoute de son nom. Il y avait déjà une selle posée sur sa croupe, ne lui manquait plus qu'une cavalière. La Médecin approcha sa paume du type Electrik, souhaitant se familiariser davantage avec lui mais fut accueillie par un bref hennissement qui n'augurait rien de bon.
— C'est qu'il a fort caractère, le bougre ! Vous n'aurez qu'à rejoindre votre collègue une fois en selle pour commencer la promenade ; le parcours est balisé pour éviter tout problème alors évitez de vous aventurer au-delà, d'accord ?
— D'accord, répondit la demoiselle sans quitter des yeux le Zéblitz qui faisait de même, on va faire ça.
L'homme s'éloigna, laissant la rousse seule avec le fameux Marty. Elle ne savait pas comment grimper là-dessus. Les étriers étaient là pour l'aider mais ses compétences en équitation se résumaient au néant. Pourtant, elle n'allait pas pouvoir rester éternellement au sol ; elle mit un premier pied dans un étrier, passant sa jambe grâce à l'appui de l'étrier et se retrouva fesses contre selle. En bas, Django, son Feurisson, observait la scène d'un air perplexe et peu convaincu. À ses côtés, Algernon avait déjà élu domicile sur son épaule pour profiter au mieux de cette balade peu commune.
— C'est bon, on peut y aller.
Elle donna un bref coup avec le pied pour que sa monture avance mais cette dernière s'emballa, allant plus vite que ce que l'étudiante avait en tête, la forçant à tirer aussitôt sur les rênes pour la calmer et l'arrêter. Non, cela n'allait pas être de tout repos. Mais au moins était-elle aux côtés de sa collègue du jour, sûrement étudiante comme elle.
— Tu es prête ?
En avisant la jeune fille sur son Camerupt, c'était à se demander comment le duo allait se coordonner et pouvoir avancer au même rythme. Salomé n'était pas une experte en Pokemon mais elle se doutait que sa monture serait immanquablement plus rapide que celle de sa voisine ; au moins le ranch essayait-il de se diversifier et d'en proposer pour tous les goûts : du calme et tranquille pour profiter du paysage à dos de Camerupt ou de l'extrême pour jouir au mieux de la vitesse sur un Zéblitz.
Cela allait changer des Chevroum.
La rousse avisa les différents Pokemon de la Coach, au moins était-elle à son tour dans le parcours Pokéathlète, se rendant compte que cela faisait beaucoup de monde ici et là.
Oui, elles allaient pouvoir faire connaissance en route, du moins si les montures se décidaient-elles à coopérer, ce qui rendrait les échanges plus que compliquées dans le cas contraire. Mais la demoiselle ne s'en formalisa pas, répondant sur la présentation de la dénommée Etna pour faire de même car toute à son excitation de l'aventure et de la balade quelque peu champêtre, la gitane avait laissé de côté ces formalités obligatoires pour ne penser qu'à l'essentiel : le bon déroulé de la mission.
– Salomé Cobal, Givrali et Médecin, fit-elle en montrant du doigt son Picassaut, lui c'est Algernon et au sol, Django.
Elle espérait que le chromatique serait en mesure de courir après le Zéblitz, ce qui était moins sûr même si son endurance ne déméritait pas, tout comme sa vitesse. Le type Feu lâcha un léger cri, comme pour se présenter à sa manière, tandis qu'Algernon quitta son perchoir, abandonnant l'épaule de Salomé, pour tournoyer tour à tour près d'Etna puis de chacun de ses Pokemon, comme à son habitude. La Médecin n'avait pas même la force ni l'envie de le réprimander, le laissant agir à sa guise depuis trop longtemps déjà. Et puis, prendre la parole pour dire quoi ? Elle se contenta de resserrer sa prise sur les rênes, ayant hâte de découvrir le parcours qui n'attendait plus qu'elles.
Vésuve avait déjà pris les devants, à son rythme, tandis que Marty n'avait toujours pas bougé d'un iota. Et la gitane qui croyait avoir affaire au rapide de l'équipe, voilà qu'il ne daignait plus faire le moindre pas, lui si fougueux quelques instants auparavant. Alors quoi ? Avait-elle dit quelque chose de mal ? L'avait-elle vexé par inadvertance ? La rousse gardait tant bien que mal son calme, faisant claquer ses talons contre les flancs du Pokemon pour le pousser à avancer.
Mais rien.
– Attends, je crois que ma monture est capricieuse...
Comme toutes les montures ici présentes.
Nul doute qu'Etna n'était pas mieux logée avec ce Camérupt qui avançait certes, mais à quel prix ? Le confort devait laisser à désirer et le corps de la Mentali se retrouvait chahuté par le mouvement de balancier de l'imposante créature.
Et le Zéblitz partit comme une flèche.
S'élançant sans demander son reste, laissant à peine le temps à Salomé de s'agripper davantage pour ne pas se retrouver à terre en quelques instants à peine. La rousse resserra ses appuis, se penchant en avant, sentant le vent léger lui fouetter le visage, tandis qu'elle n'avait pas même le temps ni même la volonté de jeter un coup d’œil derrière elle pour vérifier ce qu'il en était de sa compagne d'infortune sur son Camérupt désormais dépassé et de son Feurisson qui ne pourrait qu'à peine lutter pour rattraper ce bolide lâché à pleine puissance, à toute vitesse.
Est-ce que Marty respectait au moins le parcours indiqué ? La rousse le voyait, fléché, tandis que le type Electrik allait là où bon lui semblait.
Enfin, la rousse tira sur les rênes, souhaitant ralentir cette monture, à défaut de l'immobiliser. Et c'était ce Pokemon qui était censé porter des touristes pour leur faire visiter Cobaba ? De la folie, pure et simple.
Elle essayait de se détendre, muscles relâchés, épaules en arrière, maintenant qu'elle s'était redressée pour intimer ordres et directions à Marty. Ordres royalement ignorés tandis que le paysage de verdure défilait à ses côtés.
Cela allait vite.
Trop peut-être.
Elle intima plus de hargne et de fougue à ses mouvements, tirant davantage encore sur les rennes pour que le message finisse par rentrer dans la caboche du Zéblitz. Ses foulées se faisaient moins pressées et enfin Salomé reprenait pied, le tournis était toujours présent, mais tout ralentissait autour d'elle. Elle n'osait pas encore regarder derrière elle, la crainte de faire une mauvaise chute lui serrait toujours le cœur, sans oublier qu'elle ne portait aucune protection ; ni bombe posée sur la tête, ni rien d'autre pour amortir sa chute et éviter des plaies fortuites.
Elle était vraiment mauvaise cavalière mais sa faute n'était pas entière ; c'était au propriétaire de veiller à leur sécurité et par conséquent à celle de ses touristes, surtout avec de telles montures aussi pressées !
– STOP !
Elle avait hurlé.
Suffisamment fort pour que l'oreille droite du Zéblitz capte son attention et continue de ralentir, jusqu'à s'arrêter enfin. Cela lui parut prendre une éternité et la demoiselle laissa passer quelques secondes avant d'enfin mettre un pied à terre, ne quittant pas des mains la longe de l'animal, avec toujours la peur de le voir détaler.
Algernon était toujours là, accroché tant bien que mal à son épaule.
Mais nulle trace de Django ou d'Etna.
Les empreintes de sa monture s'étaient ancrées dans le sol, le piétinant par endroits et couchant l'herbe sur son passage. Elle ne doutait pas du flair de son Feurisson pour les retrouver et espérer qu'Etna aurait la bonne idée de suivre le chromatique.
Dans le cas contraire, les voilà destinées à mener le parcours en solitaire, chacune en compagnie de sa monture au caractère plus qu'opposé.
Salomé se retourna vers Marty, le fusillant du regard, commençant déjà à s'emporter maintenant que la peur et la panique n'étaient envolées :
– Mais qu'est-ce qui cloche chez toi ?!? Une simple ballade, c'était tout ce qu'on était censé faire ! Y avait rien de bien compliqué, juste suivre les directions que j'allais te donner et surtout, surtout garder un rythme commun !
Le Zéblitz se contenta de hennir, apportant mauvaise foi et mauvaise volonté au discours de la rousse qui se laissa tomber dans l'herbe, tandis que le type Electrik s'en allait plutôt brouter la verdure qui l'entourait. Le pauvre était sûrement affamé après le pic de vitesse qu'il venait de produire, donnant là son maximum et faisant sûrement la joie et le bonheur des amateurs de sport extrêmes et de vitesse.
Mais pas de Salomé.
Difficile d'en vouloir véritablement à cette monture encore jeune et tout juste débourrée. Pas de chance pour Salomé, il allait falloir qu'elle travaille main dans le sabot avec Marty, au moins jusqu'à la fin du parcours. Elle se contenta de sortir sa carte du trajet, tentant de repérer où l'animal avait bien pu les emmener ; à moins qu'ils n'aient fini par faire du hors piste ? Ce qui ne l'étonnerait qu'à moitié mais des panneaux étaient encore là, indiquant le retour au domaine du Chevroum Bondissant.
Rester ici pour attendre Etna et Django ou reprendre la route ?
La question ne méritait guère davantage de temps de réflexion.
Pourtant, Salomé appréhendait le retour sur cette bête fougueuse. Et s'il recommençait, comme tout à l'heure ? Elle ne risquait pas de pouvoir y faire grand chose, elle incapable de contrôler ce Zéblitz qui la menait par le bout du nez.
– Même Sheitan est plus docile que toi, lâcha la rousse, au moins lui, il m'écoute. T'as l'intention de piquer des sprints à chaque fois qu'un touriste montera sur ton dos ? Tu crois vraiment que le proprio te laissera continuer comme ça encore longtemps ?
Elle espérait que Marty ne se comporterait pas ainsi avec les touristes mais la perspective de croire qu'il n'agirait de la sorte qu'avec elle la faisait douter. Ce Pokemon était incontrôlable, du moins actuellement, et la rousse n'avait absolument aucune idée de la manière de l'apprivoiser ou de le dompter.
Et puis, ce n'était pas son rôle.
Elle n'était pas Eleveuse, simplement Médecin, et la psychologie des Pokemon lui était inconnue, sans quoi tout serait bien plus facile au quotidien.
À commencer par sa relation avec Algernon.
– Moi, un Pokemon qu'en fait qu'à sa tête et qui met les autres en danger, je le garderai pas.
Elle disait cela mais elle avait bien toujours son Abo capable de mordre le premier venu, y compris elle. Même s'il n'y avait eu aucun incident déplorable, hormis sa rencontre avec Logan qu'elle ne regrettait pas et à laquelle elle donnait raison à la morsure d'Ankou, elle savait que le risque était toujours présent avec le serpent.
Alors elle jouait avec le feu, ayant renoncé à la perspective de domestiquer le chromatique dont elle ignorait tout du passé sauvage.
Marty, lui, n'avait rien d'un Pokemon sauvage ; élevé parmi des Chevroum, seule son espèce le distinguait de ces derniers, alors il ne tenait qu'à lui de choisir son comportement et de s'y tenir.
– On en fait quoi des Zéblitz en furie ? On les envoie dans des zoo ? Dans des cirques ? Ou on les relâche, peut-être ? Tu préférerais quoi, toi ?
Mais elle n'attendait aucune réponse de la part de la monture, qui continuait de tendre l'oreille en sa direction, au moins avait-elle captivé toute son attention. Il se délectait toujours de l'herbe fraîche et grasse, grattant parfois le sol de manière frénétique depuis l'un de ses sabots, visiblement désireux de découvrir de jeunes pousses fertiles et rares.
Et elle, elle ferait quoi d'un Pokemon dont elle devrait se séparer ? Elle n'avait pas encore réellement réfléchi à la question, jusqu'à présent, elle s'était contentée de confier les Pokemon qu'elle ne pouvait garder à différents élèves de l'Académie. Des œufs parfois, des Pokemon déjà nés et capturés en pleine nature souvent.
Il y avait cette Feuforêve sans nom qui n'avait toujours pas réussi à s'intégrer et dont elle n'avait pas décidé du sort.
Sans oublier Miss Acacia dont la tristesse et la nostalgie étaient palpable, sa dépression faisait peine à voir mais la rousse ignorait encore comment réagir, ne pouvant laisser la Plumeline au premier venu.
Elle n'avait aucune solution nouvelle en contemplant les rayures du Zéblitz, toujours au même point de départ, déposant une caresse sur la croupe de l'animal qui ne réagit pas, toujours seulement focalisé sur son goûter de verdure.
– Ce que je sais, c'est que Django et Etna nous attendent. Au moins Django. Alors ce serait pas plus mal de laisser ton herbe histoire qu'on fasse le parcours en sens inverse. En prenant le temps, cette fois-ci car t'as prouvé que tu savais accélérer mais pour les touristes, ralentir, c'est tout aussi bien. Surtout s'ils veulent pouvoir admirer le paysage.
Elle parlait d'un ton calme, tapotant une dernière fois l'encolure de l'animal, ses doigts se perdant dans sa crinière bien brossée, avant de prendre appui sur les étriers et de grimper. C'était bien plus aisé la seconde fois, au moins cette fois-ci ne manqua-t-elle pas de valser dans le vide, les mains autour des rennes, sa position rajustée sur la selle, voilà la rousse prête à reprendre la balade.
Et au pas, cette fois-ci.
Ou, à défaut, au trot.
Mais mieux valait laisser le galop pour un autre jour, elle l'avait déjà suffisamment expérimenté, son cœur et son estomac s'en souvenaient encore. Elle avait besoin de douceur et de calme, d'un peu de repos bien mérité sur cette monture qui renâcla une première fois tandis que la rousse le détournait de l'herbe sauvage si appétissante.
Enfin, le duo se mit en route, Salomé toujours secondée par Algernon qui se contentait d'observer simplement le paysage. Heureusement que son starter n'avait pas décidé de s'en mêler en s'arrêtant face à chaque nouveau caillou aperçu au sol, sans quoi la rousse n'en finirait jamais de se battre pour grignoter quelques précieux mètres.
Direction Sud, droit vers le domaine du Chevroum Bondissant, permettant à Salomé de profiter du parcours qu'elle n'avait fait que survoler pendant la première moitié.
La nature s'éveillait et avec elle, les sens du Zéblitz toujours aux aguets, se contentant de fouler le sol sans même songer à le regarder pour avaler de l'herbe non autorisée. Le chemin était escarpé mais néanmoins praticable à dos de Pokemon, chose plutôt compliqué à pied pour un simple humain. Salomé n'avait pas besoin de s'encombrer de ces questionnements, longeant la lisière de la forêt à l'ombre des grands arbres en ce soleil d'août.
Immanquablement, son esprit dérivait vers son Farfuret qu'elle n'avait pas revu depuis le soir du barbecue, qui se faisait plus que rare au point de commencer à le croire égaré.
Mais il s'agissait de Faulkner, il finirait bien par revenir, inutile de s'en faire à son sujet. Lui aimait la liberté et en profitait plus qu'à l'accoutumée, même si son absence commençait à inquiéter Salomé plus que de raison.
La monture parut sentir le mal-être de la rousse et se mit à ralentir instinctivement, du moins la gitane aimait à croire que cette vitesse au pas lui était destinée, ainsi qu'à Faulkner.
Peut-être y avait-il quelque chose de véritable à tirer de ce Zéblitz. Oubliés les zoo, cirques et autres réserves naturelles. À bien y réfléchir, son caractère aurait pu être bien pire encore ; au moins n'était-il pas pris d'une envie subite d'électrocuter Salomé, c'était déjà cela.
Maintenant, la gitane avait l'impression de se traîner mais elle craignait toujours les accélérations subites de sa monture, aussi se garda-t-elle de tout commentaire, se contentant de plisser les yeux pour discerner la forme qui apercevait vers elle à l'horizon, truffe rivée au sol. Django se dessinait au loin, à son rythme, relevant la tête par moment, se figeant quelques instants en apercevant sa dresseuse et prenant de la vitesse pour se retrouver à sa hauteur. La Médecin avait eu raison ; le chromatique les avait traqués plutôt que d'attendre sagement leur retour en compagnie d'Etna. Pauvre Mentali livrée à elle-même avec sa monture respective mais quelque chose soufflait à Salomé que sa collègue d'un jour n'avait rien à craindre en solitaire.
– Tu n'étais pas obligé de partir à notre recherche, Django ! On était sur le trajet du retour.
Moins d'une dizaine de kilomètres les séparait du ranch mais à cette allure, cela semblait interminable. Le Feurisson en avait fini de dévorer les derniers mètres les séparant, positionné désormais face à Marty qu'il sermonnait en dévoilant ses flammes bleutées, croyant intimider la monture qui, au contraire, restait étonnamment calme.
Tant mieux. Salomé n'aurait pas supporté qu'il se cabre et aurait fini aussitôt au sol.
– C'est bon, c'est bon, on s'est déjà expliqué avec Marty, pas la peine d'en rajouter. Regarde ! Il est docile, maintenant !
Le Zéblitz ne put s'empêcher de hennir, comme pour donner raison à sa cavalière éphémère, continuant d'avancer au pas sans se soucier du Feurisson toujours déchaîné, qui n'eut d'autre choix que de faire taire ses flammes dorsales pour se mettre en route en compagnie de sa dresseuse. Lui à terre et elle à dos de Zéblitz. Il n'y avait qu'Algernon pour avoir l'honneur de chevaucher en compagnie de la rousse, désormais en vigie sur la tête de la demoiselle, ses serres plantées à travers la chevelure ébouriffée de la gitane.
La solitude pesait quelque peu sur la gitane. Heureusement, ses Pokemon étaient là mais c'était différent d'une présence humaine. Ah comme elle aurait apprécié pouvoir partager ce moment unique avec Ranya. Au lieu de cela, elles s'étaient simplement contentées d'une fouille quelques semaines plus tôt. Elle avait été stupide en postulant à cette mission, c'est avec Ranya qu'elle aurait dû être, pour profiter d'elle avant son départ respectif pour Sinnoh, en prévision de son alternance chez Carole Franck. Peut-être pourrait-elle inviter la blonde chez l'ancienne activiste ? Non, elle partait là-bas pour travailler et s'améliorer en tant que Médecin, découvrir une nouvelle facette de ce métier grâce à la médecine alternative qui l'intéressait au plus haut point, certainement pas pour séduire la danseuse de formation classique.
Même si elle en mourait d'envie.
La nature elle-même paraissait étrangement calme, à défaut de ce vent auparavant dans leur dos désormais en pleine face. Marty changea son allure, de façon à pouvoir lutter contre les douces rafales qui s'étaient levées et qui ne leur facilitaient pas le voyage.
– Si je te demande d'accélérer encore un peu, tu éviteras de t'emballer comme tout à l'heure ?
Il n'y eut pas de réponse. Pas même un simple hennissement. Alors Salomé pressa ses talons contre les flancs de la bête, voyant qu'elle réagissait sous ce geste et accélérant de manière à adopter un galop quoique rapide, contrôlé et toujours accessible pour Django qui s'était mis à courir pour maintenir le rythme.
Quelques Chevroum broutaient non loin, signe que le domaine était à portée de main. La rousse tira sur les rênes, forçant sa monture à ralentir, faisant le tour de la propriété à la recherche à la fois du gérant ainsi que d'Etna. Le Camérupt était bel et bien là mais sans trace de la Mentali à proximité.
– Ah ! Vous voilà enfin ! C'est qu'on commençait à s'inquiéter ! Votre collègue m'a raconté votre petit imprévu avec Marty ; rien de cassé, au moins ?
La demoiselle fit non de la tête, immobilisant totalement le Zéblitz avant de mettre pied à terre. Cela faisait du bien de retrouver le sol et même si sa chevauchée n'avait pas excédé plus d'une heure, elle sentait ses muscles tendus et craignait les courbatures du lendemain. La pauvre n'avait pas l'habitude de l'équitation et les selles prêtées étaient tout sauf confortables.
– Je suppose que je peux abandonner l'idée de louer ce Zéblitz aux touristes au vu de votre début de parcours, soupira le gérant, tant pis.
La demoiselle eut un regard pour le type Electrik à nouveau obsédé par l'herbe si savoureuse, avant de prendre la parole :
– C'est vrai qu'on a eu un début de parcours pour le moins... chaotique, commença Salomé, mais après, Marty est devenu plus... contrôlable. Il m'écoutait totalement ; pas, trot, galop... Et surtout, il ne prend pas peur face aux Pokemon pouvant surgir de nulle part, ce qui, je pense, reste un bon atout pour des promenades touristiques en pleine nature. Le pauvre est encore jeune, il va falloir le pousser à faire plusieurs fois le parcours avec quelqu'un sur son dos avant de le lâcher avec des inconnus mais après ça, ça devrait être bon. Et si vous voulez être rassuré, conseillez-le seulement aux habitués des montures Pokemon et des amoureux de la vitesse.
Cela lui semblait un bon compromis, même si au vu du retour, Marty lui paraissait tout autant destiné aux néophytes qu'aux habitués. Le propriétaire se prit le menton entre les mains, réfléchissant visiblement aux paroles de la Médecin. Marty brisa le silence en renâclant, comme pour confirmer les dires de Salomé et le gérant se contenta de hausser les épaules, attrapant la longe du Pokemon pour le détourner de l'herbe et l'attacher en sécurité quelques mètres plus loin.
– Pourquoi pas, l'idée me semble bonne... Je vais y réfléchir. J'espère qu'il ne vous a pas trop effrayé avec son pic de vitesse ! Votre collègue, elle, a vécu l'extrême opposé avec Vésuve beaucoup trop lent pour vous rattraper. Elle est déjà partie d'ailleurs.
Dommage.
Les Pokéathlètes n'auront pas eu l'occasion de discuter pour en apprendre plus l'une sur l'autre, ne restait plus que le Camérupt comme seul signe de passage d'Etna disparue. Après tout, la rousse aurait bien l'occasion de la croiser à nouveau à l'académie, au sein du dortoir Mentali, lors d'une de ses visites à Ana, même si Ranya tenait à ce qu'elle finisse par rompre avec elle, la rousse n'avait encore rien décidé à ce propos.
– Merci pour la balade à dos de Zéblitz, et j'espère que vous saurez vous montrer patient avec Marty, je suis sûre que d'ici quelques temps, tous vos clients le réclameront comme monture !
Elle n'avait aucune idée si ce serait le cas ou non alors elle se contenta de serrer la main du propriétaire du domaine, appelant Django visiblement trop occupé à embêter le Camérupt, faisant demi-tour pour repartir et quitter définitivement ce lieu.
Vivement qu'elle ait à son tour une monture terrestre pour pouvoir revivre une journée comme celle-ci, en moins pire peut-être.
Appréciation Dommage pour Etna, le démarrage était cool (mafioso-espionne-coordinatrice...Faut que je la note celle-là). Côté Salomé, la mission démarre sensiblement de la même manière : un duo caperupt-Zeblitz, on a vu plus facile à maîtriser comme monture. Et effectivement, les choses dégénèrent assez rapidement pour Salomé, forcé de faire la moitié du tour d’île façon missile. La relation qui s’établit avec Marty est assez rapide mais on sent bien les tentatives de Salomé pour le convaincre (malgré sa tête de mule) et le fait que la Givrali ne parvienne pas à le calmer totalement mais à le canaliser pour rentrer au ranch est assez logique. Au final, le RP aurait probablement été plus poussé à deux, vu l’intro mais la mission est accomplie côté Salomé pour moi. ■■■□□ - Trois étoiles : c'est bien ! Rien à redire si ce n'est que vous pouvez quand même faire mieux, montrez vous plus originaux, étoffez vos rps ! Explorez la mission jusque dans ses moindres recoins ! Mission hors-délai donc pas de récompenses ! |