La tête remplie de rêves et d'envie d'aventures je me tiens sur le pont avant du ferry, le corps penché sur la barre de métal qui me sépare de l'océan. Alors c'est à ça que ressemble Adala ? L'île semble toute petite vu d'ici, cherchant le vent qui fait danser mes cheveux je me penche un peu plus sur la barre de métal malgré les avertissements de mes camarades. Ils ne sont vraiment pas amusants, ils se laissent guider par la peur, c'est attristant de voir comme ils peuvent être vieux mentalement, et voilà que l'un des matelots vient mettre une main sur mon épaule pour me forcer à reculer.

« On va bientôt arriver, vous devriez aller chercher vos affaires. »

Je le regarde de bas en haut, hésitante à le provoquer mais finalement je lâche la barre avec un soupir et m'éloigne du bord, après tout il ne fait que son travail et puis il n'a pas tort pour mes bagages. Une fois à l'intérieur je retrouve Rolf qui garde jalousement mes sacs, toute sa collection de parfums est dedans bien empaqueté donc je n'avais aucun soucis à me faire, aucune chance que quelqu'un ose s'en approcher avec le regard qu'il a ! Par contre où est mon blop de compagnie multicolore ? Je fouille la pièce des yeux mais pas de Dragibus en vue, bon tant pis, il viendra quand il aura faim et vu que c'est assez souvent...

« Bon allez on y go ! Rolf j'imagine que tu prends le sac avec la collection ? Mouais, de toute façon c'est le plus lourd. Vu que môsieur Dragibus a décidé qu'il ne viendrait pas il me reste trois sacs à porter... Et bah ça va être coton. »

Une fois que le sac de flacons de parfums est bien fixé sur Rolf je passe un sac dans mon dos et tiens les deux autres tantôt avec mes mains tantôt avec mes avant-bras, selon le poids et la douleur qui en découle. En plus il fait chaud.

TUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUT (on va dire que ça fait ça comme bruit)

Raaah ! J'ai beau lâcher mes bagages et essayer de me boucher les oreilles, c'est trop tard, j'étais en route pour la sortie et j'ai dû choisir le pire endroit au monde, à cause de la sirène j'ai cette sensation horrible que mes oreilles viennent d'exploser. C'est à ce moment là que mon blop décide d'atterrir sur mon épaule. Il vient d'où cet idiot ? Je ne me pose même plus la question -et puis ça m'obligerait à questionner le scénario-..., le fait  est qu'il est là, et que malheureusement il n'a pas l'air d'être venu seul. Une fille aux cheveux bruns et au nez retroussé vient vers moi l'air assez remonté, je détourne mon regard et commence à partir dans la direction opposée à la sienne, je n'ai pas de temps à perdre avec ces sottises, il a sûrement encore volé des bonbons.

« Dragibus, transforme toi en Pokéball, tout de suite ! »

La brunette passe à côté de moi l'air suspicieux mais mon starter a beau être débile il est vachement rapide pour se transformer en objets et il n'y a plus aucune trace du métamorph qui se trouvait sur mon épaule il y a quelques secondes. Je lève un regard interrogateur sur la jeune fille mais celle-ci s'en va avec un soupir, l'arrêt est dans quelques minutes elle ne doit pas avoir que ça à faire.

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« Veuillez suivre vos référents ils vous mèneront jusqu'à vos dortoirs, les étudiants de première année qui n'ont pas récupérés leur starter sont invités à aller voir le Collectionneur ! »

La foule dans laquelle je suis se scinde rapidement en plusieurs petits groupes et chacun se met autour du référent de son dortoir, je jette un œil à la référente des Givralis qui m'a l'air toute douce, je me demande si c'est vraiment la bonne personne pour être à la tête d'un dortoir... Enfin bon, mes camarades n'ont pas l'air très fun non plus donc bon. En tout cas le dortoir a de la gueule ça je ne peux pas le nier, en plus ça sent bon le neuf c'est cool, j'aime bien l'ambiance studieuse ça me donnerait presque envie de travailler, presque. Notre groupe de première année s'amenuise au fur et à mesure que nous traversons le dortoir, chacun trouve sa chambre et je me retrouve moi-même devant la mienne, bien encombrée par mes bagages. Bon tant pis, on va ouvrir ça avec le pied. J'ouvre -certes un peu violemment- la porte d'un coup de basket et me retrouve directement face a un problème. Un problème qui n'a pas l'air forcément ravi de me voir, tant mieux, comme ça on est deux. Étant donné que l'un des lits est occupé par une rousse qui me regarde avec un œil méfiant et que l'autre est occupé par ses affaires je me mets où moi hein ?

« Yo ! Je me mets où du coup ? », mouais, pas assez rapide, j'ai trop mal aux bras. Je lâche l'un de mes sacs par terre et pose le reste à côté de la rousse, elle sera plus pratique à déplacer. « Bon, je vais me mettre ici ! »

Dragibus saute sur le lit et recrache soudain tout les papiers de bonbons qu'il retenait jusque là, argh c'est dégueulasse ! Il prend l'un des emballages et le ''cache'' sous le drap du lit, mais qu'est-ce qu'il est débile ce blop, à la première occasion je m'en débarrasse -de l'emballage, pas de Dragibus...?-, enfin bref il reste malgré tout un problème sur ce lit : la rousse.

Je tend ma main vers elle « Moi c'est Mikaela ! Apparemment on va être colloc... je vois bien que t'as pas l'air enchantée par cette idée et franchement c'est pareil pour moi mais on dirait bien qu'on va devoir faire avec alors autant qu'on se tolère un minimum. »

Si c'est pas le meilleur départ au monde pour une colocation je sais pas ce que c'est.

On est dans la merde.