Réanimer un pokemon fossile n’a rien de compliqué quand on sait être patient et méticuleux. Chargé du fossile de Kasai, trouvé en fouille il y a un sacré paquet de temps maintenant – par elle-même d’ailleurs qu’elle a accepté de lui céder dans un échange équivalent -, l’archéologue se met enfin à la tâche. Pas compliquée certes, mais dont l’accomplissement demande d’avoir un minimum l’esprit là, ce qui n’était pas le cas de la danseuse ces derniers temps.
Après avoir accédé à la salle des machines à disposition des élèves archéologues au sein du Pôle scientifique, la blonde dépose délicatement le bloc venu d’un autre temps sur le brancard avant de se placer devant la machine, livre à la main. Même si ce n’est pas la première fois qu’elle s’y prend, Ranya a tout de même besoin des multiples tableaux de référence disponibles dans son ouvrage pour réaliser les réglages aux millimètres près.
Equipée d’un petit mètre, l’adolescente commence à mesurer le fossile de tous les côtés, notant le plus de donnée possible. Cela va déjà lui permettre de régler les pinces de la machine mais aussi d’adapter l’inclinaison de la plateforme. Tout est travail très technique où une erreur de quelques millimètres n’est pas permise. Crayon à la bouche, l’étudiante vérifie que ses calculs et mesures sont bonnes une dernière fois avant de procéder aux réglages des pinces fixantes, puis de placer le fossile au centre.
Maintenant, il ne lui reste plus qu’à régler les paramètres sur le tableau de bord central de l’appareil servant à la réanimation. La chaleur et la puissance injectée ne sont pas la même en fonction de l’ère d’origine du pokemon à ramener et de sa position commune sur le globe. Toujours armée de son bouquin offert par l’académie, la jeune fille tourne encore quelques boutons, sélectionne certains paramètres puis respire un bon coup. Normalement tout est bon. Plus qu’à fermer la trappe d’accès et enclencher le processus.
Si les premières machines mettaient plusieurs heures à démarrer et à opérer leur travail, les dernières générations sont bien plus performantes. En à peine quelques minutes de calcul, l’appareil et près et commence déjà à faire son office, englobant d’une drôle de lumière bleue le fossile. La machine est encore plus rapide que celle d’Adala. Il est clair que la directrice du pôle s’y connait, et à surtout les moyens d’injecter beaucoup d’argent dans de tels appareils.
Des considérations techniques que la blonde écarte bien vite, découvrant finalement au centre de la cuve un Kabuto, visiblement entier et en parfaite santé si on en croit l’analyse rapide de conclusion de l’engin.
Plus qu’à rapporter à cet imbécile son nouveau compagnon.
Il y a beaucoup trop de choses que la blonde n’a pas pris le temps de faire ces derniers mois. Tellement que c’est un peu la honte, surtout quand on clame sur tous les toits qu’on est scientifique avant d’être coordinatrice mais qu’on laisse un fossile prendre la poussière dans sa chambre.
Cette fois-ci, plus question de repousser éternellement ça, surtout que Saphira l’a encouragé à le faire. Probablement que la Amagara apprécierait la compagnie terrestre d’autres pokemons venant de la même ère qu’elle. Après avoir ramené le Kabuto de Kasai à la vie, il est grand temps que Ranya s’occupe de sa propre équipe et offre une nouvelle vie à ce fossile qu’elle a ramené de sa dernière fouille avec Gio.
Une petite recherche lui a permis de rapidement déterminer de quelle espèce il s’agissait. Un Kranidos. Apparemment, il vivait particulièrement à Sinnoh il y a des millénaires. C’est un pokemon qui n’a pas trop de besoins spécifiques, il ne devrait donc pas être trop difficile à intégrer à l’équipe. Une bonne chose au vu du nombre important qu’ils commencent tous à être. Heureusement qu’il n’y a plus cette règle de ne pas tous les sortir en même temps.
Habituée maintenant à ce procédé, la scientifique effectue tous les réglages nécessaires de la machine de réanimation, adapté au nouveau type de pokemons dont elle doit s’occuper aujourd’hui. A ses côtés, Saphira justement tape presque du pieds tellement elle est impatiente. Ranya l’a rarement vu ainsi, elle qui est toujours calme et à l’écoute. L’archéologue sourit légèrement. Chacun a le droit à sa dose d’impatience un jour non ?
Finalement, la Givrali déclenche l’appareil et le laisse faire son office. Comme d’habitude, cette vive lumière englobe rapidement toute la pièce puis diminue doucement, jusqu’à enfin s’éteindre. Le rocher d’il y a quelques minutes parait bien loin. Maintenant c’est un pokemon à part entière qui est présent, et qui a l’air d’attendre beaucoup d’explication. A bout de bras, l’adolescente le porte jusqu’au sol, non sans soupirer.
- Waw mais c’est que tu pèses ton poids toi
Une fois au sol, il est accueilli en fanfare par la Amagara, qui frotte sa tête contre celle du petit dinosaure, aux anges. Accroupie en face des deux pokemons préhistoriques, Ranya s’adresse au nouveau venu.
- Bienvenue au XXIème siècle. Tu dois surement te poser pleins de questions, et c’est tout à fait normal. Mais Saphira t’aidera à t’adapter ne t’en fais pas. Ta vie va radicalement changer, mais je ferais de mon mieux pour que tu regrettes le moins possible ton ancienne vie.