Tu venais à peine d’arriver à Adala et surtout, à la Pokémon Community. Et il fallait dire que tu avais bien choisi ton jour puisque quelques jours plus tard, l’annonce d’une sortie à Calibur avec l’académie se fit entendre. Bien, tu étais nouvelle, sans amis, tu n’avais vraiment pas envie de t’intégrer, mais en même temps, tu ne voulais pas rentrer. Alors autant tenter le coup. Le collectionneur t’avait donné deux pokéballs en plus de cet affreux Fantyrm. Skjalg. Au moins c’était un minimum prononçable, non ? Bref. Le matin de la sortie, tu dus te lever tôt, car le bateau devait arriver à Calibur à 9h00. On t’avait expliqué des tas de trucs, comme le fait que c’était un lieu sauvage et inconnu, que la mer faisait des caprices et que la période de la sortie était assez faible. Bref, la merde jusqu’au bout. Ramassant ton sac à dos et ton unique pokéball, tu te rendis au point de rendez-vous de l’académie, puisque c’était une sortie « en groupe ». Ouais ouais, en groupe.

Lorsque le bateau arriva à « bon port », enfin sur le rocher qui lui servait de port, tu descendis en même temps que les autres. Effectivement, c’était « sauvage ». Tu lâchas un long soupir avant de sortir le lézard volant qui te servait de compagnon. En route, mauvaise troupe ! Lorsque les instructions -que tu n’écoutas pas- furent données, tu allas te perdre en suivant des semblants de chemins, pour visiter l’île. Tu voulais déjà un second pokémon. Un rush ? Quel rush ? Tu ne pouvais déjà pu voir la face de gecko de Skjalg, c’est tout. Tu voulais un de ces pokémons nouveaux, ceux qui étaient exclusif à Galar et ses environs. Ah ouais, en parlant de ça. Le Galopen. T’en avait entendu parler, certes, mais c’était tellement chiant -et tu étais en pleine crise existentielle de rébellion contre tes parents-, que t’avais rien suivi. Ouais, exactement. T’avais juste compris, en gros, que c’est Galar, bah ils se sont barrés en mode « Osef de vous », et pis un jour bah ils ont dit « ok nan on revient ». Un peu comme le Brexit et l’Angleterre quoi… Même si ça n’existe pas ici, hein. Bref. Tu voulais un autre pokémon. Tu avais les mains dans les poches, l’une sur une pokéball vide, que tu faisais tourner, visiblement déjà sur les nerfs. Tu te faisais réellement chier ici. Enfin, non, mais si. Mais bon, vous savez hein, les crises d’ados c’est blanc et noir, mais surtout pas gris hein. Et pas noir. Ni blanc d’ailleurs. Bref. Tu donnas un coup de pied dans un caillou sans vraiment regarder où il allait…

Ton caillou frappa quelque chose, qui disparut aussi vite que tu l’eus aperçu. Noir et blanc. Tu n’en savais pas plus. Tu sortis la bestiole de ta pokéball, histoire qu’elle serve à quelque chose. Skjalg. Il fallait que tu t’y habitues encore. Skjalg le fantyrm. Le minus. La bestiole, la créature. L’abomination. La Choooooose. Bref, on a compris maintenant. Tu t’approchas de là où tu avais vu le noir et blanc, et tu t’arrêtas exactement au même endroit. Mh, il n’y avait rien. Juste ton caillou. Tu te retournas. Bon, il fallait continuer à avancer, tu n’étais pas allé très loin avec tout ça. Ton but ? Arriver au lac qui avait été présenté avant que tu ne doives retourner au bateau, histoire d’impressionner tes amis invisibles. Tu fis quelques pas et quelque chose te heurta. ARGH ! LE RETOUR DU FANTÔME EN NOIR ET BLANC. Oh. C’est un Zigzaton. Un peu bizarre, genre film muet, mais c’est un zigzaton. Avec la langue dehors et des étoiles autour des yeux. Classe. Mais moche. Baveux. Purée il pue en plus. Tu lui donnes un coup de pied, il te mord. MAIS WESH TU VAS LA LACHER OUI ?! Tu secouas ton pied, mais le pokémon sauvage continua de te mordre. Tu grognas.

- TRUC ! MORSURE ! QUE CE CONNARD SACHE CE QUE CA FAIT !

Truc, enfin le Fantyrm, s’est reconnu. D’un « glups », il fonce sur le Zigzaton et lui mord le museau. Bon ok, sans dent c’est pas hyper efficace. Skjalg veut que tu sois fière de lui, alors il utilise Harcèlement. Wouhou, c’est grave efficace ! Le Zigzaton finit par lâcher et s’éloigne. Tu n’as le temps que d’un soupir qu’il recommence à te foncer dessus. NON NON ET NON ! Tu récupères ton pokémon en l’empoignant, et en l’écrasant du coup, ses yeux sortent un peu de leurs orbites mais bon c’est pas grave, c’est résistant c’est trucs, et tu te mets à courir aussi vite que tu peux. Putain ce truc te suit ! Tu accélères, mais le Zigzaton arrive toujours à te suivre. Raaaah, pourquoi tu as choisi de venir ici ? Pourquoi t’as eu un putain de mini-lézard volant ? Pourquoi toi ? Pourquoi ce putain de zigzaton horriblement moche et baveux ? Mais il va pas te lâcher en plus ce con ? Tu commences à courir entre les arbres et finalement, tu grimpas à l’un d’entre eux. Le Zigzaton passe, repasse, s’arrête et, finalement, il s’en va.

Tu attendis quelques minutes, puis tu vérifias qu’il était bien parti à jamais, retourné chez lui, et que tu serais tranquille. Une jambe un peu baveuse, avec des marques de dents dessus, tu descendis lentement de ton arbre. Tu vérifias à nouveau. Personne. Ouf. Tu sortis ton Fantyrm de ta poche, sans juger son état, puis tu remis tes mains dans tes poches. Putain de pokémon sauvage. Ils étaient vraiment… Sauvages. Normal quoi. Mais surprenant. Enfin. Bizarre… Enfin… Ouais on a compris, tu les aiment pas. En fait, t’aimes pas grand-chose Diana. Mais bon, on s’en fout, ça sera un sujet de débat plus tard.

- Viens machin, on y va. 'Pas envie de tomber de nouveau sur ce monstre.

Tu te remis en route du lac. Tu espérais tomber sur un pokémon un peu plus joli que ce truc-là, pour un peu plus « badass » pour frimer quand tu aurais des potes. Fin bref. Pas un tuc dégueu en couche-culotte qui bave. Pas Fantyrm quoi. Ouais. Un truc bien badass ça serait vraiment cool. Comme ça on te fera pas chier en cours. Enfin en « cours ». A la Pokemon Community quoi. Ou dans la rue. Tu te perdis dans tes pensées à imaginer des pokémons qui pouvaient, peut-être, se trouver dans le coin. Tu étais en train de te perdre, mais la route vers le lac n’était pas si « directe » que ça, alors en te perdant, tu allais y arriver. Et puis au pire, c’est pas si grave.

Le Zigzaton n’était plus qu’un lointain souvenir à tes yeux. Putain de rencontre, d’ailleurs. Tu avais repris ta balade vers le lac, et tu te perdais doucement. Tu cherchais un pokémon, maintenant. L’idée d’en avoir un autre, après avoir vu ce Zigzaton, t’était parue comme une évidence. Mais pas Zigzaton. Tu marchais, tantôt sur un semblant de chemin, tantôt entre des arbres et dans les herbes. Tu trainais des pieds, tu passais le temps, tu ne savais pas ce que tu cherchais. Skjalg lévitait à côté de toi, et regardait les alentours. Il s’ennuyait, mais qu’importe, il ne faisait que te suivre comme un petit chien.

Tu passas dans une prairie où il n’y avait presque pas d’arbre, tu t’y arrêtas un court instant, avant de reprendre ton chemin. Avais-tu entendu les bruits d’herbe ? Non. Mais tu vis quelque chose bouger, alors que tu avançais. Tu regardas la zone en question. Bof. Ca bougeait plus. Qu’est-ce qu’on fait dans ce cas là Diana ? Bah voyons. ON MARCHE DESSUS. Tu rejoignis là où l’herbe avait bougé, et tu donnas un coup de pied. « Sploush ». Sploush ? Tu vis une masse informe voler à quelques mètres de toi. « Ah ». Heu. Oui ? C’est quoi ? Le pokémon se releva et commença à flotter. Une genre de… Flan ? Liquide. Mais avec une forme. Heu oui, ok. Hop, Diana, Ipok. Bim. Crémy. Mouais, pas pire que zigzaton. En vérité, ça pouvait être cool. Tu chopas Fantyrm pour lui foutre devant la gueule.

- Toi. Chope-le. Fais quelque chose, je sais pas. J’veux l’attraper. Fais quelque chose. OK ?

Skjalg te dévisagea, se lécha l’œil comme un con avant de regarder le pokémon. Ca se mange ? Probablement. Est-ce qu’il va essayer ? Non, quelle horreur ! Oh. Ah. Qu’est-ce qu’il fait ? Fantyrm utilisa morsure, mais bon hein. Contre un type fée c’est pas fifou, hein. Hop, harcèlement. Purée, il faudrait lui apprendre à réfléchir un jour à ce con. Rofl, qu’importe hein. Cela te permis de prendre une des pokéballs vides. Tu eus un instant de réflexion, savoir comment ça se lançait. Comme dans les vidéos ? Comme un caillou dans la face d’un truc qu’on aime pas ? Oh, tu essayas. Allez hop, pokéball, dans la tronche de Crémy. Il y eu un bruit bizarre, enfin, le pokémon en lui-même était bizarre alors cela ne t’étonnait pas. « Sploush ». « Flatch ». Des trucs comme ça. Crémy entra dans la pokéball, pokéball qui tomba au sol. Elle bougea, encore. Encore. ET ENCORE. PUTAIN DE MERDE LE STRESS. Tu t’en approchas, tu attrapas ton Fantyrm pour le fourrer dans ta poche. Remarquons que c’était « ton fantyrm » maintenant, et plus « le fantyrm ». Un peu plus de respect. En même temps, cela ne faisait que très peu de temps que vous vous connaissiez. Il en fallait un peu pour apprendre à vous connaître et vous supporter… Et vous apprécier. Tu t’accroupis, prête à ramasser la pokéball, aussitôt qu’elle se serait stoppée.

L’attente fut interminable. Le pokémon ne voulait pas se laisser attraper. Tu étais prête à te relever et abandonner ta prise parce que « putain ça fait chier », quand le clic se fit entendre. Bah voilà ! Tu récupéras la pokéball et tu réfléchis. Avais-tu vraiment l’intérêt d’un pokémon comme ça ? Tu ne comptais même pas rester bien longtemps à Adala, ni vraiment rentrer chez toi.

Sur le chemin du retour bers le bateau, tu te mis à réfléchir. Ni l’un ni l’autre ne te plaisait. Mais tu avais l’opportunité d’être dans un nouvel environnement où tu pouvais apprendre et ne plus te soucier des soucis familiaux. Tu avais une chance d’oublier Ariana. Pouvais-tu réellement la gâcher ? Tu te mordis la lèvre, alors que tu arrivais au bateau parmi les derniers. Un peu sermonnée, tu te contentas de lever les yeux au ciel avant de rejoindre les autres. Bon…

Le chemin du retour fut mouvementé pour ton esprit, et calme pour ton corps. Tu essayais de réfléchir à ce que tu voulais vraiment, et ce n’était pas si simple. Un nouveau pokémon en poche dès tes premiers jours annonçaient une vie remplie de ces petites créatures imprévisibles. Tu jetas un regard à Skjalg. Si tu l’avais reçu, c’est qu’il y avait une raison, non ? Pourquoi lui et pas un autre ? Tu sortis ton Ipok pour vérifier le pokémon, pour la première fois. Trois évolutions. La dernière était… Wow. Elle te plaisait carrément, avec son petit regard perfide, et sa tête profilée. Mais quand tu voyais la petite créature que tu avais là, tu doutais réellement qu’elle puisse un jour devenir aussi stylée que celle sur la photo. Il avait vraiment l’air naïf et idiot, ton Fantyrm. Tu regardas aussi pour Crémy, puisque tu avais du temps.

Tu avais vu juste. Tu ne voyais pas vraiment comment ce pokémon pourrait s’intégrer dans ton environnement, même si son évolution était mignonne. Tu ne savais pas toi-même ce que tu voulais faire après tes études, si tu arrivais jusqu’au bout. En rentrant, tu te laissas tomber sur ton lit, et tu te mis à penser, encore et encore. Tu sortis de la documentation. S’il fallait réfléchir, autant le faire correctement. Que voulais-tu faire ? Qu’est-ce que la Pokemon Community proposait ? Tu regardas les parcours. Peu te plaisaient, voire même aucun. Que faire ? Tu réfléchis, et tu regardas les spécialités. Oh. Eleveur, c’était assez cool. En fait, c’était le moins pire, mais l’idée de t’occuper de pokémons des autres, des œufs, et tout ça, ça te plaisait. Tu aimais les pokémons, et le souvenir de la Laporeille était bien loin. Tu t’imaginais déjà, dans ta pension, avec tes pokémons, et d’autres, tous plus beaux et stylés les uns que les autres, et la rentrée d’argent. Oh ça oui, la rentrée d’argent. Tu ne risquais pas de passer outre ce détail. Tu regardas ton Fantyrm, puis ton Crémy. Tu pouvais tenter ce parcours, et essayer de voir si ça te convient. D’ailleurs, en y pensant, la petite nouvelle n’avait pas de surnom. Tu la regardas un instant.

- Eh, le pot de crème sauvage. Astrid, ça te dit ?

La Crémy tourna sur elle-même avec une lenteur incroyable avant de lâcher un petit cri content. Bien, ça lui convenait. Va pour Astrid, tu verrais si tu la gardais. Mais son évolution te plaisait vraiment, si d’aventures tu voulais devenir éleveuse. Une parfaite petite charmeuse, sur le comptoir, qui séduisait les clients.